featuring charlie yo.

je sais pas trop où j'suis. ah si p'têtre en fait. la rue là, elle va là, et après si j'tourne là, ça m'emmène là. ou pas. ouais, en fait j'sais pas du tout où j'vais. j'passe ma vie ici et j'arrive toujours pas à m'repérer. c'est p'têtre parce que j'suis trop défoncé. t'façon j'trouve toujours un endroit où m'poser. après, j'improvise. parce que la vie c'est ça, tu sais pas trop sur quoi tu vas tomber. sur ce qu'il va t'arriver. et puis au bout d'un moment tu t'poses plus de questions, parce que les surprises, c'est toujours les mêmes en fin de compte.

j'ai la tête qui tourne un peu. mais j'ai l'habitude. j'ai soif. j'ai la gorge qui brûle. j'ai envie de fumer. il est où mon paquet. j'ai mal partout. j'ai pas dormi dehors cette nuit, et j'me suis pas fait taper dessus non plus hier. ah oui j'suis con. ça part pas en un jour, la douleur, c'est vrai. j'arrive encore à m'poser la question, c'est fou ça. j'hausse les épaules comme si j'me parlais à moi-même. on m'regarde un peu bizarrement. j'comprends vraiment pas pourquoi. mais j'les ignore, parce que j'ai vraiment soif. alors je rentre dans ce bar où la musique explose mes oreilles déjà complètement flinguées. où la chaleur des corps entre eux m'étouffe. tiens on m'a pas demandé ma carte d'identité. ils doivent reconnaître ma gueule à force t'sais.

j'fouille mes poches. j'ai pas grand chose p'tin. j'ai claqué cinquante balles pour du shit tout à l'heure. merde. mais j'ai de quoi pour un verre. j'vais m'faire payer l'reste, c'est pas grave. je sais faire, piller les gens. j'suis plutôt doué pour ça. j'demande un whisky qu'on met trop de temps à me servir. j'l'aurai bien bu cul sec, car j'ai vraiment soif, mais j'ai pas assez d'argent là. faut que j'le savoure. et que j'trouve un pigeon.

j'traine des pieds. j'me laisse porter par cette foule sans visage qui s'frotte à moi alors que j'tente de passer. j'veux juste aller m'asseoir. juste boire mon verre. juste trouver quelqu'un pour m'en payer d'autres. et puis j'danse pas moi, poussez vous. y a pas d'places. par contre y a des gens tous seuls. et les gens tous seuls ça s'attrape. y a une rousse là, elle est carrément mignonne. par contre l'espace d'armoire à glace qui revient vers elle avec des verres il l'est beaucoup moins. j'vais encore me faire casser les dents si j'fais un pas de plus.

le brun tout seul à côté il est pas mal du tout aussi. il m'rappelle quelqu'un. un peu trop même. pourtant j'me rappelle pas beaucoup des gens. mais lui il m'dit un truc. alors j'me plante devant lui, j'le fixe, j'penche la tête sur le côté parce que j'sais très bien qui c'est même si j'me rappelle même pas d'son prénom. mais il a changé un peu depuis le temps p'têtre parce que ça fait longtemps. « t'es revenu. » ça fait plus d'un an qu'il a plus mis les pieds dans le coin. il a raison, ça pue la merde ici. enfin j'm'en fou. il fait ce qu'il veut. moi j'ai trouvé avec qui j'allais passer la soirée. s'il veut bien de moi parce que j'me rappelle encore de ma nuit avec lui. mon cul s'en rappellerai presque encore aussi t'sais. et j'cracherai pas sur un second round en sa compagnie. « tu m'payes un verre s'te plait. » bah quoi. j'ai soif moi.

♡ ♡ ♡
MACFLY

ft. mon gars sûr

merde quoi. qu’est-ce que je fais là. je sais même pas.
trop de bruit. trop de gens. Mal de tête. Envie de rentrer chez moi, de m’allonger avec une glace, de regarder un dessin animé.
mais charlie, essaie de comprendre. Il faut vivre comme avant, fréquenter les mêmes lieux qu’avant.
je sais même plus qui m’a dit tout ça, quelqu’un dont le nom me revient pas. comme la plupart de ceux qui arrêtent pas de me parler d’avant. ils ont que ce mot à la bouche. L’avant, ça les obsède.
mais moi alors ? moi et maintenant, à quoi ça sert ?
c’est tout ce qui compte, non ?

je remue le verre de sprite dans ma main.
l’alcool, c’est dangereux. On me l’a dit. Ça fait faire de mauvaises choses, ça produit même des accidents. Ça, je l’ai compris tout seul. Le moi d’avant buvait pas mal. On me l’a répété.

t'es revenu. la voix me perturbe horriblement. Sensation cauchemardesque d’être connu de quelqu’un
quelqu’un que je connais pas.
je me retourne. dans un sens puis dans l'autre.
il y a bien un regard, là. qui me darde d'une de ces façons. mais je sais pas qui c'est. j'y peux rien, j'voudrais bien m'excuser, mais même ça, ça le fait pas.
alors je fixe. C’est tout ce que je sais faire.

il est pas très grand. Pas vraiment imposant. Je réfléchis – si seulement j’étais bon pour ça.
Qui il est était ? est-ce qu’il m’appréciait ?
je me mords la lèvre.
tu m'payes un verre s'te plait.
je quoi.
battement de cils. Sourire qui s’étire doucement sur mes lèvres. Parce que la politesse.
Ou pour pas montrer que je suis perdu. Par convenance. et alors que je devrais dire non, je ne vous connais pas, je sors mon portefeuille.
Parce que j’ose pas. parce que je suis celui dans le faux. Celui qui oublie. Celui qui sait rien.
Stupide charlie, complètement à l’ouest.

et pourquoi je devrais te le payer ?
Il m’a tutoyé. Je suis peut être pas futé, mais je me suis dit…que ce serait plus logique si…
Peut être pas ? et puis merde, on fait avec ce qu’on a. dans mon cas, un cerveau à l’envers.
Mais avec un peu de chance, il parlera et je pourrai comprendre un peu mieux.
on m’a dit de revenir, c’est pour ça….
Bonjour, moi c’est charlie, j’réponds aux questions dans le mauvais ordre. Et c’était même pas une question. Putain charlie.
♡ ♡ ♡
MACFLY

featuring charlie yo.

J’l’observe de mes yeux explosés. rougis par la fatigue. rougis par les joints. J’trouve que y a truc qui a changé chez lui, j'sais pas trop quoi. il fait moins badass qu’avant. Ou p’têtre parce que c’était la première fois et que j’l’avais trouvé grave sexy. Il l’est toujours, juste, j’sais pas, il fait moins impressionnant. Il dégage moins de trucs. P’têtre parce que ça fait longtemps que je l'ai pas vu, ou surtout parce que j’ai pas assez bu. Que j’suis pas assez déglingué. Mais c’est pas grave, parce qu’il va y remédier. Tant qu’il baise toujours aussi bien et qu’il est toujours aussi riche j’m’en fiche en fait.

J’peux pas m’empêcher de loucher sur son portefeuille. Tenter de voir c’qui y a dedans. Mais j’vois pas. Il fait trop sombre. J’relève les yeux sur lui à sa question. J'comprends pas pourquoi il me dit ça. Elle est conne sa question. « bah parce que j’ai soif et qu’j’ai pas d’tune. » comme d’hab quoi. Et puis il avait l’air d’avoir plein d’argent. Ça doit être toujours le cas, mais j’arrive pas à voir c’qui a dans son porte-monnaie. S’il veut pas, j’irai voir quelqu’un d’autre. Y en a pleins des gens qui hésiteraient pas à m’payer à boire, pensant que me saouler me ferait atterrir dans leur lit. S’il savait qu’ils avaient pas b’soin d’en faire autant, ils en économiseraient d’l’argent. Mais lui, il m’avait payé tous mes verres, il peut bien refaire ça non ? Surtout si il me saute après. C’est le minimum quand même. J’ai envie de lui piquer son verre. J'me demande ce qu'il boit. Mais j’me retiens, j’termine le mien à la place.

J’finis par m’asseoir à côté de lui. J’dois avoir l’air ridicule. Il est grand, fort. Moi j’suis p’tit et faible. J’l’écoute à peine. En fait, j’m’en fiche de savoir pourquoi il est parti, pourquoi il est revenu. Ok j’pouvais pas m’empêcher de regarder s’il était pas là au début quand j’sortais, parce qu’il baise bien et que j'en aurais bien redemandé, mais j’l’ai jamais revu. Alors au bout d’un moment, j’ai oublié. j'sais même plus comment il s'appelle. ça l'fait pas si j'demande si ? J’me rapproche un peu, parce que bon faut que j’montre qu’il m’intéresse un peu, quand même. ça aime se faire désirer ce genre de gars. J’le fixe. « puisque t’es là.. on remet ça ce soir ? » j’ai pas de filtre. J’ai pas de gêne. autant demander cash. Sinon j’passe mon chemin et j’vais voir ailleurs.


♡ ♡ ♡
MACFLY

ft. mon gars sûr

je cligne des yeux.
un deux trois charlie, respire. Personne va t’attaquer. Je crois.
Calme toi, charlie, calme toi.
Il m’parle et… et c’est comme si y avait de la familiarité, et même plus, et c’est horrible parce que le souvenir glisse sur le bout de ma langue, mais non, il s’échappe. Frustrant.

Il me répond avec une aisance, une évidence qui me donnent envie d’aller me cacher,
m’enterrer et disparaitre.
Mes dents s’affairent à me détruire la lèvre. Je baisse les yeux. parce que j’ai soif et qu’j’ai pas d’tune. qu’il me sort. Je hoche la tête. Avale ma salive. Doucement. Oui, bien sûr. Sans doute. Qu’est-ce que j’en sais.
Mes doigts se crispent autour des billets. Ça coute combien, déjà. Vingt dollars ? Non… non. Ça c’est si j’commande à manger. Cinq ? disons cinq. Il s’assoit à côté de moi. Je prends une inspiration.
écoute…
Mais il se rapproche de moi. que faire. Que dire. Comment agir. Qu’est-ce qu’il me veut, à part un verre. Je comprends pas. je comprends jamais rien. Et pourtant. Pourtant, le dieu là-haut, il sait que j’en fais, des efforts. Tout le temps. Matin et soir, jour et nuit.

puisque t’es là.. on remet ça ce soir ?
Il est trop près. non, monsieur, je ne vous connais pas. voilà ce que je devrais répondre, mais j’aurais tort, tort comme toujours.
Et il y a une espèce de tentation. Une envie de savoir. Une impression de déjà vu juste horrible, parce que ça me revient pas. j’hésite un peu. Lui paie son verre. Croise les jambes.
Toujours mon sourire stupide pas trop sûr de moi aux lèvres.
remettre quoi…?
sauf que dit comme ça, c'est trop... flagrant.
l'aisance même. alors je me creuse la tête. du mieux que j'peux, avec cette boite vide qui me sert de crâne.
va falloir être plus précis...

parce que ça me mettrait mal à l'aise. qu'il devine.
qu'il devine que charlie existe pas, que celui à qui il adresse la parole existe pas,
que j'capte pas un mot de ce qu'il me raconte.♡ ♡ ♡
MACFLY

featuring charlie yo.

je fronce un peu les sourcils quand je le vois sortir cinq dollars. sérieusement, c'est tout ? putain quel radin. il était plus généreux dans mes souvenirs en fait. pourtant j'suis sûr que y a encore tout plein de gros billets là dedans. j'vais pas aller bien loin avec ça moi. j'ai vraiment soif, et mon verre il est déjà vide. bon, faut juste pas que j'en demande trop dès le début. j'vais juste attendre qu'il soit un peu plus bourré. ça décoince les gens. ça ouvre leur porte-monnaie. ça ouvre les cuisses des filles. les miennes aussi tiens, quand on y pense. quoique moi ça compte pas trop. j'ai pas b'soin de ça. mais c'est beau l'alcool, ça ouvre tout pleins de choses.

j'l'observe. il est plutôt pas mal quand il sourit. mais c'est le sourire un peu gentil. rien à voir avec le sourire prédateur de quelqu'un qui n'attend qu'une chose de vous. vous baiser. c'est bizarre. il va p'têtre me remballer car on m'sourit pas comme ça à moi d'habitude. enfin on s'en fou. j'lui pique doucement ses cinq dollars des mains pour m'commander mon deuxième verre. ouais, doucement, histoire de pas avoir l'air d'un profiteur. c'que j'suis, en fait. mais faut pas que ça se crame. pas dès le début. et puis, j'sais plutôt bien récompenser les gens en retour.

remettre quoi ? je le fixe. j'cherche un truc. j'sais pas c'que je cherche. enfin si, j'me demande s'il le fait exprès ou s'il se fou d'ma gueule, histoire de me faire comprendre que j'peux dégager. c'est pas lui qui m'sautera ce soir. qu'il est pas intéressé. s'il veut pas de moi autant le dire clairement. j'vais voir ailleurs, c'est pas bien compliqué. parce qu'à part la défonce, les discussions improbables ce soir là et la baise, j'vois pas qu'est-ce qu'on pourrait remettre. à moins que j'étais trop déchiré et que j'en ai oublié la moitié. c'est possible. mais j'crois pas.

va falloir être plus précis ah, c'est donc ça. j'comprends. il me nargue en fait. j'me sens un peu con de pas l'avoir deviné tout de suite. en même temps, c'est pas flagrant non plus. il se fait désirer. il veut de la démonstration. de l'initiative. que j'lui montre que j'en reveux. quel bâtard. j'laisse passer quelques secondes de vide. j'me lève doucement. j'me mords un peu la lèvre avant de finir par m'asseoir à califourchon sur lui. bien installé sur ses cuisses. je le dévisage un instant avant de me rapprocher de lui. laissant quelques millimètres nous séparer. mes mains glissent sur son torse. mes lèvres effleurent les siennes avant de murmurer contre elles.  « c'est bon, c'est assez précis pour toi là.. ? » j'ai bien envie de l'embrasser. sauf que si j'me fait des jarter parce qu'en fait il veut pas d'moi et que j'ai encore rien compris. ça m'ferait un peu chier. et vu le gabarit, j'fais pas trop le poids.

♡ ♡ ♡
MACFLY

ft. mon gars sûr

Réponse incertaine, que j’essaie de pas faire sonner faux.
je le vois hésiter. Je sais pas pourquoi. Je suis pas intimidant. C’est juste affreusement déstabilisant, de pas savoir ce que je suis, pour lui.
ce que j’étais.

Mais son expression change. Les traits se muent, les pensées s’envolent, mes convictions déjà fragiles s’effondrent. Qu’est-ce que j’ai fait. Qu’est-ce que j’ai dit. Ça vacille. Manque de confiance.
manque de confiance en lui et de confiance en moi.
angoisse du territoire inconnu.

Mes yeux se baissent alors qu’il se lève.
sur ses habits. sur sa dégaine en général. Sur la façon dont il bouge.
Pourquoi j’ai pas remarqué ça avant.
et une question se pose.
pourquoi, comment on se fréquentait.
pourquoi je trainais avec quelqu’un de son genre.
le moi d’avant buvait, c’est vrai.
il rencontrait des spécimens, peut-être.

Je réfléchis. Non, j’essaie.
mais mes pâles idées s’effondrent en catastrophe, mon cœur rate son train et mes poumons se vident d’un coup.
pourquoi il fait ça.
j’ouvre, je ferme, j’ouvre la bouche. Mes yeux se plantent dans les siens. Confusion totale. Envie de me cacher.
c'est bon, c'est assez précis pour toi là.. ?
ses mains se baladent, elles m’effleurent, me chauffent la peau, font remonter une vague pourpre à mon visage. Je me souviens pas avoir déjà été aussi proche d’un autre corps.
un corps qui respire, qui palpite, qui chauffe.
Mes doigts voudraient attraper ce corps, ça et là. Ils voudraient en faire quelque chose. Mais quoi. Le rapprocher, l’éloigner, l’apprivoiser, le repousser. Mais non.
non, non non.
ils se crispent sur ma chaise. Je m’accroche. Pour survivre. Pour ne pas voir flou.

mhhh.... mais...
Ses lèvres se rapprochent. Je les sens me froler.
est-ce que les gens font ça, comme ça, dans les bars ? souvent ? est-ce ça a un sens ?
Sueur sous mes vêtements. Je ferme les yeux. Avale ma salive. Impossible de rajouter un mot.
pas alors que nos souffles s’embrassent déjà.

♡ ♡ ♡
MACFLY

featuring charlie yo.

mes doigts glissent sur le tissu de son t-shirt. se baladent un peu n'importe où, sans réelle destination. elles explorent une surface longtemps oubliée. j'attends un mot. une réaction. une autorisation. un refus. mais y a rien qui vient. il me touche même pas. je sais pas trop comment prendre cette absence totale de réponse. pourtant il dit rien. enfin il tente de dire un truc j'crois, mais ça a pas trop d'sens et t'façon j'm'en fiche. juste, il m'a pas repoussé, et c'est bon pour moi.

mais j'suis pas très habitué à ça quand même. parce que, généralement, les hommes qui m'veulent ils me le font clairement comprennent, affichent ouvertement leur envie. ils attendent pas comme ça. sans rien faire. ou alors ils me cherchent pour leur petit plaisir. là j'sais pas trop j'avoue. ou j'suis p'têtre trop high dans ma sphère pour comprendre les signaux qu'il me lance. j'suis pas doué pour ça. lire entre les lignes. moi faut m'faire comprendre clairement. c'est pas que j'suis bête, juste, j'sais pas faire. et j'ai jamais été douté en relations humaines. c'est pas nouveau. mais c'que j'sais, c'est que la dernière fois, y a longtemps, il était plus expressif que ça. beaucoup plus tactile, aussi.

mon souffle alcoolisé se mélange au sien. mes lèvres frôlent les siennes un moment avant de finalement les poser sur les siennes. parce que j'ai très envie de remettre ça. avec lui. après tout ce temps. j'compterai pas le nombre de gars qui m'sont passés dessus. juste, lui, il s'est un peu plus occupé de moi que les autres. et j'ai pas oublié. car c'était un peu mieux. un peu moins banal. pourtant j'oublie souvent. parce que j'veux pas m'rappeler, d'habitude. ou que j'suis trop arraché et mon cerveau efface tout d'ma mémoire tout seul. mais cette nuit-là elle est toujours restée dans un coin de ma tête. dans l'attente d'un encore.

ma main finit par glisser sous sa chemise alors que je me détache de sa bouche pour glisser le long de sa mâchoire, mordillant sa peau.  « j'aimerai bien que tu t'occupes de moi... comme la dernière fois. » que j'lui murmure sensuellement dans l'oreille. sans douceur. sans frivolités. sans sentiments. juste lui et moi. comme cette fois-là. on dirait que j'lui laisse pas trop le choix. et j'pense pas au fait que qu'il puisse me dire non, qu'il puisse me rire au nez et s'barrer parce qu'il veut pas. ça m'traverse pas l'esprit. pourtant il pourrait. mais non.

♡ ♡ ♡
MACFLY

ft. mon gars sûr

nos lèvres se touchent. Se pressent. Se chauffent.
Mais je sais pas comment on fait. Je sais pas pourquoi on fait ça. Je sais pas où je suis censé mettre mes mains. Je sais pas comment je suis censé bouger.
Je sais même pas si j’dois vraiment lui faire plaisir.

Ça dure longtemps. Beaucoup trop longtemps. C’est agréable, oui, d’accord.
Agréable mais quoi d’autre ?
C’est pas normal. C’est pas sain. Je l’ai jamais vu. Je l’ai jamais embrassé avant.
Ses doigts glissent sur ma peau. Un souffle m’échappe. Ça dérape. Mes muscles se serrent d’eux-même.
laisse-toi aller, charlie. que j’me dis.
J’entrouvre les lèvres. Répond à l’échange. Frissons chauds. Torse qui se gonfle alors que je reprends mon souffle. Essai hésitant.  Ça dure quelques secondes. J’ai l’impression que je vais exploser.
je sais même pas si j’ai envie de lui.
mais mon corps est trop sensible à ces frôlements, il réagit tout en sursauts, en frémissements.

j'aimerai bien que tu t'occupes de moi... comme la dernière fois.
et je comprends.
et alors que je pensais être capable de faire tout ça,
mon ventre se noue, ma force s'abandonne. j'y arrive pas.
je transpire, oui.
mais en bas, il se passe rien du tout.
j’y peux rien. C’est pas ma faute. Pardon monsieur. Putain charlie.


désolé…
Je me détache. J’essaie. Mais mes respirations sont tremblantes.
je ne vous connais pas…
Ce que j’aurais du répondre à la seconde même où il m’a abordé. Ce que j’ai pas osé dire.
je serre les jambes comme je peux. J’ai honte. Honte qu’il se retrouve face à… ça. ce problème. Car si j’avais pu être normal, si je faisais comme tout le monde, si j’étais pas handicapé ou en retard, peut-être que j’aurais rien dit du tout.

Je me mords la lèvre.
me sens pas bien.
on peut avoir des accidents ou même crever et laisser des gens derrière, le monde s’arrête pas de tourner.

♡ ♡ ♡
MACFLY

featuring charlie yo.

j'peux pas m'empêcher d'avoir un petit sourire satisfait. parce que j'aime ça. parce que ça me plait de le sentir se crisper sous mes doigts. de savoir que ça lui fait de l'effet. alors je continue. parce que je veux qu'il ait encore envie de moi. qu'il veuille remettre ça une seconde fois. que ça soit aussi intense que la première. aussi inoubliable. et qu'on parte en vrille, tous les deux.

il se détache de moi, recule un peu. j'le fixe, j'attends qu'il me dise viens on va ailleurs. viens j't'emmène hors de ce bar miteux et on va passer une nuit de folie à divaguer et j'te donnerai l'impression d'exister le temps de quelques heures. mais non. rien de tout ça. parce que j'me suis gouré. je me suis totalement planté. désolé comment tout résumer en une phrase. aussi hypocrite soit-elle. j'peux pas m'empêcher d'être déçu. j'essaye de comprendre. mais y a rien à comprendre. pourtant c'est pas la première fois qu'on me rejette. et ça s'ra sans doute pas la dernière. juste, j'avais vraiment envie de lui là. j'dis rien parce que y a rien à dire. mais que surtout j'm'attendais pas à la suite.

je ne vous connais pas.. blanc. quoi ? bien sûr que non on s'connait pas, tu connais pas quelqu'un avec qui tu passes une nuit. j'sais même plus son nom. mais de là à faire comme s'il me reconnaissait pas. putain. c'est vraiment la pire excuse qu'on m'ait sorti. et j'en ai entendu des belles pourtant.

un rire nerveux traverse mes lèvres. mes mains quittent son torse.« ah ouais d’accord, je vois. » c'est ce genre de type. il te baise une fois, et après t'existes plus. c'est pas comme si c'était bien grave. juste, assume mec. j'finis par me relever. j'vais pas rester là, assis sur mes genoux alors qu'il reconnait même pas mon existence. aussi inutile soit-elle. « t'aurais pu trouver mieux comme excuse quoi. » j'peux pas m'empêcher d'être un peu vexé, quand même, parce que j'm'y attendais pas. « si tu voulais pas d'moi, fallait le dire depuis le début. » ça claque dans l'air. parce que j'suis p'têtre une salope pour beaucoup, mais en attendant ça sert à rien de jouer avec moi, d'me faire croire que c'est possible pour au final me planter là. me faire sentir encore plus merdique que j'le suis déjà. pas désirable. parce que faut pas croire. j'ai bien capté que ça gonflait pas sous mes cuisses quand j'étais assis sur lui. et c'est humiliant en fait. mais j'peux pas lui en vouloir. j'le comprends même. qu'est-ce tu veux coucher avec un mec comme moi quand t'as un minimum une estime de toi-même.

♡ ♡ ♡
MACFLY

ft. mon gars sûr

je vois la tête qu'il fait et
mon coeur tressaille tout seul, malgré moi.
j'aimerais lui dire que j'y suis pour rien, à tout ça. que c'pas ma faute si j'suis infirme, incapable, indisposé, incorrect. raté, dans l'ensemble.

ah ouais d’accord, je vois.
t'aurais pu trouver mieux comme excuse quoi.
je secoue la tête. doucement. il a pas le droit de me dire des choses pareilles.
boule dans la gorge. envie de vomir. envie de plus jamais me faire toucher comme ça.
il se lève. je respire à nouveau. ferme les yeux, sûrement parce que j'oserais pas le regarder. ou lui parler en face. il me juge. il me déteste. il me trouve ridicule.

vous vous... trompez. c'est pas...
c'est pas une excuse.
je sais pas mentir, tout le monde me le dit. alors quand je dis la vérité, comment pourrait-on croire l'opposé ? mais je dis pas la vérité. c'est juste moi qui ai tout oublié.
ce qui se passe dans ma tête, c'est pas vrai. pas vrai du tout. trop con tout ça.

si tu voulais pas d'moi, fallait le dire depuis le début.
les larmes me brûlent la rétine, ma voix se coince toute seule, mes mains se resserrent sur le tabouret.
j'aimerais expliquer.
mais je sais pas parler, pour ce genre de choses.
j'aimerais lui dire que c'est tout le contraire.
.... enfin, je sais pas trop.
n-non c'est pas ça...
j'ai très.. très envie de vous m-mais...
mais... désolé...

je crois que je vais m'enfuir.
ou vomir, directement.
j'aurais pas du boire, on me l'a dit, mille, deux mille, trois mille fois.
long soupir.
moi et la mémoire...


♡ ♡ ♡
MACFLY

featuring charlie yo.

je comprends pas. je comprends rien en fait. parce que putain, c'est pas compliqué de me dire non casse toi. je veux pas de toi. j'suis pas chiant là dessus. j'ai pas besoin de pitié. de mots doux. pas besoin de prendre de pincettes, pas besoin de tact. rien. c'est pas comme si j'allais en être blessé ou j'sais pas trop quoi. ça m'atteint plus tout ça. enfin j'crois. parce que c'est loin d'être le premier à me faire ce coup là. juste, il a vraiment pas besoin de jouer au fragile pour tenter de se déculpabiliser. ça lui va tellement pas. il est pas crédible. il est où le mec badass qui m'a envoyé dans les étoiles à m'en faire oublier mon prénom. j'le vois pas là, assis devant moi.

je ferme les yeux. je soupire, parce que je sais pas. cette situation, elle à aucun sens pour moi. « arrête de m'vouvoyer. » parce que ça non plus c'est pas normal. qui me vouvoie, moi ? tu vouvoies une personne que tu respectes un peu, des gens plus vieux, j'en sais rien, j'vouvoie pas les gens moi. mais c'est comme ça que ça marche normalement non ? alors c'est quoi ça. il pense que j'ai trente piges ? j'en fait quinze. il me respecte parce qu'il me connait pas ? qui me respecte, moi, sérieux. même moi j'ai pas de respect pour moi-même. ce mot, il veut pas dire grand chose à mes yeux.

pourquoi j'reste là, à l'écouter bégayer des excuses qui tiennent pas debout d'ailleurs. je viens d'arriver, j'peux me rattraper avec quelqu'un d'autre. ou finir la soirée tout seul. mais j'ai pas d'argent. j'ai très...très...envie de vous m-mais. mais.. désolé.. je le fixe. roule des yeux. parce que c'est ridicule. et qu'il ment. j'y crois pas. et bordel. c'est quoi ce numéro. c'est quoi ce scénario d'homme fragile qu'il se donne. j'peux pas croire une seconde que c'est le même homme devant moi. lui. non, impossible.

plus ça va, plus j'me dis que j'ai aguiché un inconnu par mégarde en le prenant pour un autre, qu'il m'a jeté, tant pis, c'est pas la fin du monde. mais y a une petite part de moi qui peut pas s'empêcher de se dire que c'est vraiment lui, et ce bâtard m'assume vraiment pas. j'ricane un peu « pas b'soin d'faire genre. c'est bon. j'ai du m'planter de gars. » parce que je le vois bien qu'il dit pas la vérité. que la dernière chose dont il a envie, c'est bien de moi. j'm'apprête à me retourner, à partir, mais je finis par lui demander c'que j'aurai du faire depuis le début en fait. « c'est quoi ton nom. » je parle doucement. je demande parce que, faut que je vérifie quand même. ça me met le doute. ce mec coincé incapable d'aligner une phrase sans heurter un mot, c'est pas lui. c'est pas possible.


♡ ♡ ♡
MACFLY

ft. mon gars sûr

pourquoi ?
Pourquoi il me croit pas ?
Pourquoi ce que je dis
Passe comme du vent ?
Il va s’en aller.
Qu’est-ce que ça peut me faire.
Je le connais pas.
Il me connait plus.
Enfin, je crois
Mais j’en sais jamais rien.

Reprendre son souffle, se redresser, se secouer.
On m’a dit qu’il fallait respirer pour garder contrôle.
Contrôle des pensées et des émotions qui se plaisent à s’imposer.
j'ai du m'planter de gars.
J’ai envie de lui dire que non, sûrement pas
Que c’est moi qui m’suis planté
De planète ou de monde alternatif
Pour changer, comme à chaque fois.
Avaler sa salive, se maitriser, confronter les regards.
Deuxième étape de l’épreuve sociale à laquelle je fais face.
non... non.
Mais il est déjà presque parti. C’est fou, c’que les efforts servent à rien,
C’que les progrès sont vains, quand les gens observent à moitié.
Je me demande même s’il m’a vraiment regardé
Avant de me sauter dessus
Ou si j’suis rien qu’un divertissement
Séduisant ou non, beau ou laid, désireux ou désiré
Tant que c’est de la baise
Qu’est-ce que ça change ?
Primitifs, animaux, sales, débauchés
Tous en manque, en pulsions déraisonnées
Tant pis pour eux, tant pis pour lui, tant pis pour nous.
c'est quoi ton nom.
J’ai failli lui dire que j’avais pas compris la question,
Réflexe débile d’handicapé à peine sorti de sa chambre d’hôpital.
Mais la réponse glisse d’elle-même, balbutiante, comme une pensée logique
Au milieu de tout cet absurde qui me donne la nausée.
charlie.
Hésitation. Reprise de souffle.
et vous… toi… tu es… ?
Je me mords la lèvre. En espérant qu’il me répètera pas encore
Que je fais semblant, que je joue la comédie
Comédie pas très amusante, mettons-nous d’accord.
… tu peux m’expliquer, tu sais.
Nous, je veux dire. Si on se connait.
Il va pas me comprendre, parce qu’il va pas essayer. ou peut-être que si, qu’il posera les yeux sur moi et qu’il verra que j’suis pas un imposteur, pas un faux, pas un acteur, juste une ancienne enveloppe sans rien à l’intérieur, du vide, du vent.

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MACFLY

featuring charlie yo.

charlie. le silence plane quelques secondes. peut être plus. peut être moins. c'est court et long à la fois. long pour lui. court pour moi. car je réfléchis. enfin j'essaye. parce que c'est pas facile. oui c'est ça. charlie. j'avais pas réussi à remettre la main sur son nom, mais maintenant c'était évident. c'était vraiment lui, en fait. pourtant j'ai vraiment l'impression que j'ai pas la même personne devant moi. que le charlie de cette nuit-là avait échangé sa place avec son extrême opposé. et je sais pas comment je dois le prendre. je sais pas comment je dois réagir à ça.

et vous.. toi .. tu es ? je lâche un rire nerveux un peu malgré moi. je sais pas trop de qui je me moque. si c'est de lui ou de moi pour le coup. qui je suis hein. pas grand chose. personne. une ombre qui survit dans cette vie merdique. une coquille vide qui erre en quête d'un petit quelque chose qui pourrait lui faire croire qu'elle existe le temps de quelques minutes. juste un mec dont tu te rappelles pas. juste un mec avec qui tu t'es envoyé en l'air et que t'as oublié. c'est pas si grave au fond. je le prends pas mal. ce qui m'ennuie le plus c'est que comme je l'ai vu là, ici, devant moi, j'aurais juste aimé que ça soit lui, ce soir. parce que ça avait été parfait cette fois-là. mais non. ça sera quelqu'un d'autre, c'est pas dramatique. c'est pas comme si ça allait changer ma vie non plus. « hope. » y a pas trente mille personnes qui s'appellent comme moi. qui appellerait son gosse comme ça à part un couple de dégénéré, sans déconner. pourtant j'lui en veux pas de pas avoir retenu. car moi non plus j'me souvenais pas du sien et que même moi j'oublie comment j'm'appelle parfois.

je comprends pas trop ce qu'il me demande. expliquer quoi. y a pas grand chose à dire. parce qu'il a raison. on se connait pas. je suis pour lui comme il est pour moi rien d'autre qu'une rencontre éphémère. une nuit sans lendemain. un moment passionné sans avenir concret. rien de grand. rien d'extraordinaire. juste deux corps qui se mêlent et des discussions à refaire le monde. je hausse les épaules avant de finir cul sec mon verre d'alcool. j'en ai besoin. « expliquer quoi ? » que j'demande doucement. « on se connait pas. on a juste baisé, c'est tout. mais t'as pas l'air de t'en souvenir. » j'm'étale pas. parce que j'ai pas envie. parce que y a rien à dire de plus. je pourrais, pourtant. lui dire que c'était dingue. que je veux que ça recommence. mais non. parce qu'il s'en rappelle pas. et j'comprends pas ce que je fais là. debout à le fixer. à l'écouter. à me faire comprendre que j'suis rien. juste un vague souvenir effacé de sa mémoire parmi tant d'autres.

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MACFLY

ft. mon gars sûr

hésitation.
son nom résonne
comme un vieil
appel au secours.
hésitation.
je cherche
dans le vide
de mon cerveau
en morceaux
erreur 404
hope. maintenant, je m'en souviendrai. ou j'essaierai.
ce sera déjà ça d'fait, ça de tenté, et la prochaine fois,
je le vouvoierai pas, j'éviterai le je ne vous connais pas.
le silence me gêne. je me demande s'il a compris.
ce qu'on était autrefois, ça veut dire, ce qu'on faisait, ce qu'on s'disait, à quoi on pensait, quand on se croisait l'un l'autre, quels étaient les mots qu'on employait.
comment j'étais, avec lui, aussi. avec hope.
on se connait pas. on a juste baisé, c'est tout.
battement de paupières.
on se connait pas, on a baisé. ça arrive souvent,
ce genre d'erreurs ?ce genre de dérapage, là où la dignité passe un peu d'l'autre côté ?
du côté pas si bien, du côté des flous artistiques, de terriens sans logique, des salles blanches sans musique.
… d-d'accord. ça m'brusque un peu,
ça me secoue, ça me chancelle. et... c'est tout ?
c'est tout. dans le sens, on peut résumer en cette phrase. on peut résumer c'que j'ai oublié comme ça. si facilement. si seulement.
écoute uh... hope...
c'est pas d'ma faute, si j'm'en souviens pas
ça me fait pas ça qu'avec toi.
pourquoi essayer d'se justifier quand y a rien à expliquer
puisque l'avant c'est abstrait, puisque l'accident n'existe pas pour moi, qu'il n'existe que pour les autres.
alors j'abandonne. je respire, passe à autre chose.
]… ça fait... combien de temps... qu'on a...?

♡ ♡ ♡
MACFLY

featuring charlie yo.

et.. c'est tout ? je le regarde. je sais pas ce qu'il m'arrive. pourquoi j'essaye de comprendre l'incompréhensible. y a rien à comprendre. c'est tout oui. parce que généralement c'est c'qu'on fait. on baise et on se revoit pas. rarement. quand l'occasion se présente. quand le contexte s'y prête. oui j't'ai payé des joints. oui on a divagué sur des sujets complètement pétés parce qu'on était aussi perchés que les étoiles. mais j'm'en rappelle pas bien. mal. car j'ai déjà du mal à me rappeler de mes lendemains de soirées, alors un an après.. mais j'm'en souviens. c'est que ça m'avait marqué un peu, sans doute. alors je lâche doucement. « tu t'attendais à quoi.. » non j'étais pas l'homme de ta vie. on comptait pas l'un pour l'autre. on était juste des inconnus à la recherche de contacts humains. rien de plus.

mais j'crois qu'au fond j'ai fini par l'accepter sans m'en apercevoir. qu'il se rappelle vraiment pas. qu'un truc lui est peut-être tombé sur la tête et qu'il a perdu la mémoire, une connerie du genre. ou alors ce jour là il était vraiment déchiré et pas lui-même non plus. ce genre de mec qui change du tout au tout quand ils ont trop pris. non en vrai j'en sais rien. et ça m'avancera à rien de chercher une explication à tout ça. ça va pas changer le cours de ma vie. c'est juste un être de passage parmi tant d'autres. loin d'être le premier. surement pas le dernier non plus.

combien de temps ça fait ? longtemps. des mois. un an. j'en sais rien. le temps c'est quelque chose de beaucoup trop abstrait pour moi. je sais jamais quel jour on est. ni l'heure qu'il est. je la vois pas la vitesse à laquelle la vie s'écoule, c'est tellement loin. alors je hausse les épaules, réponds vaguement à sa question. « j'sais pas. longtemps. mais c'est pas important. » car elle menait à rien cette conversation. j'étais juste en train de perdre mon temps. parce qu'il voulait pas de moi même comme ça alors ça servait à rien que j'reste là. je finis par fourrer les mains dans les poches de ma veste parce que j'allais pas rester planter là à le regarder dans le blanc des yeux. « merci pour l'verre. » avant de tourner les talons. j'le remercie mais j'sais même pas pourquoi. c'est juste ma façon de lui dire que j'me casse. qu'il a pas à s'en faire. il me reverra pas. et puis même si c'était le cas, maintenant je sais. je referai pas la même erreur. normalement.



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MACFLY