Sujet: The song of the rain. feat Kizuki Mar 30 Mai - 16:38
" Entre la pluie et moi il a été passé un pacte éblouissant et c'est en souvenir de ce pacte qu'il pleut parfois en plein soleil."
Le ciel a beau être gris tu prends plaisir à te balader. Tu as choisi le port pour havre de paix. De toute façon tu as besoin de te vider l’esprit. De penser à autre chose qu’aux résultats des testes de Joe. Tu les attends désespérément. Tu espères qu’ils seront positifs, après tout c’est ton frère et surement la personne la plus compatible avec toi. Mais il y a cette infime part de doute qui peut tout faire basculer. Et mettre à néant tous tes efforts et surtout tous tes espoirs. Alors tu marches le long du port. Même si quelques gouttes de pluie commencent à tomber. Tu continues à avancer. Alors que la plupart des gens cherchent un abri ou à rentrer chez eux. Toi tu t’en moques. La pluie tu aimes ça. Elle te fascine. Tu passes depuis ta plus tendre enfance des heures à la regarder tomber. Combien de fois ta mère t’a engueulé parce que tu rentrais trempée, tes longs cheveux dégoulinants le long de ton corps. Tu sens que ton cœur s’allège alors que les gouttes de pluie se font plus intenses. Elles ricochent sur la peau nue de tes bras. Elles tapotent ta nuque comme des notes de musique. Et tu aimes cette mélodie douce et apaisante qui vient résonner dans ta tête. Elle te berce depuis si longtemps. Tu te retrouves rapidement seule sur le port. Et dans ce silence tu écoutes chanter la pluie. Tu as presque envie de sauter dans les flaques qui commencent à s’étendre sur la route. Mais si les piétons sont partis, les voitures, elles persistent. Petit à petit la pluie s’intensifie. Elle coule sur des cheveux. Elle mouille tes joues comme le ferait des larmes. Tes vêtements se collent un peu plus à ta peau. Tu frissonnes mais c’est plus à cause du plaisir que tu ressens qu’à cause du froid. Tu trouves un banc à l’abri et tu t’y installes. Au moins le temps que le gros orage passe. Car là, les gouttes se sont faites plus voraces. Ton regard s’attarde sur le spectacle qui s’offre à toi. Les gouttes cognent sur la route, rebondissent. Elles glissent sur l’eau. Dessinant à perte de vue des cercles qui s’enlacent. Tu aimes la douceur que prend la température de l’air et l’odeur d’humidité qui s’installe. C’est grisant. A cet instant tu ne penses à plus rien. Tes soucis s’envolent un temps. Tu oublies ta maladie. L’impératif de ta greffe. Le choix que tu devras faire si Joe n’est pas compatible. Le retour à New York qui risque de se faire dans la douleur. Tu oublies tes cauchemars que la mort de ton frère Jack cause encore, même après quatorze années. Tu oublies tes démons qui se font bien trop présent ces derniers temps. Tu penses juste à la pluie qui tombe et au plaisir que cela ta procure. Et ce plaisir glisse sur ta peau, comme sur ton cœur. Avec douceur. Tu ne fais même pas attention à l’ombre qui se fait plus présente. Non tu laisses le monde qui t’entoure pour te retrouver comme dans une bulle. Une bulle entourée de pluie. De petites gouttes qui dansent et chantent de plus en plus forts. Tu sursautes juste quand tu attends un bruit de pas. Avant qu’une voix vienne troubler le silence apaisant du chant de la pluie.
▹ posts envoyés : 366 ▹ points : 5 ▹ pseudo : Amaya. ▹ crédits : tumblr (avatar : HERESY) & instagram. ▹ avatar : Miyavi Ishihara.▹ signe particulier : un esprit vicié dans un corps ecchymosé.
☽ ☾
already broken + disponibilité rp: de type très disponible. + contacts:
Sujet: Re: The song of the rain. feat Kizuki Lun 5 Juin - 14:30
"'Cause nothin' lasts forever / And we both know hearts can change / And it's hard to hold a candle / In the cold November rain."
Les Guns N' Roses résonnaient dans l'habitacle comme tous ces jours où l'envie de franchir les limites se faisait ressentir. Les yeux rivés sur l'horizon, Kizuki appréciait la route qui s'offrait à lui... un air de mythe américain. A ses yeux, ce n'était pas la richesse débordante qui comptait, ni la carrosserie plus impressionnante que celle de son voisin, ni même la maison dont on ne savait exploiter la moitié de toute la superficie, ni tout ce qui servait à afficher sa réussite à qui voulait bien la voir. Ce n'était pas ce dont il rêvait - et peut-être aussi qu'il n'avait aucune réussite à afficher. En revanche, ce qu'il voyait, c'était la route, la fureur de vivre à plusieurs kilomètres/heures, cette vitesse qui vous faisiez dire "une seconde d'inattention et je suis mort" et celle qui en effet, ne se privait pas de vous brûler lorsque vous jouiez trop avec elle. L'Amérique représentait pour lui ces grands espaces, les contrées éloignées, la quête de l'ouest à travers monts et vallées, mais plus que tout, la liberté. Au volant, le jeune homme s'échappait de tous les tracas et en montant le son, il appuyait sur la pédale plus fort encore.
Mais bien qu'il aimait conduire cette vieille allemande, il demeurait un regret qu'il ne s'avait effacer. Il regrettait les jours où il pouvait se libérer de cette habitacle, où il se couchait dans les virages, où plus encore que les autres fois, il se voyait jouer avec la vie et toucher le risque du bout des doigts. Et il se rappelait qu'une chute à 180km/h en moto, ça faisait mal, et que ça pouvait même tuer. Alors il se demandait... pourquoi avait-il survécu ? Pourquoi avait-il pensé qu'il serait préférable de s'en éloigner ensuite ? Le destin peut-être. Un destin qui goûtait tout autant la douceur de vivre que l'amertume de ne pas mourir. Et sans que le jeune japonais - absorbé par ces réflexions - ne le réalisa, la pluie s'était mise à tomber en cordes de plus en plus épaisses. Le plaisir de conduire s'était peu à peu dissipé et il avait alors songé à s'arrêter. Puis en entrant dans la ville, il était tombé sur cette terrasse et s'était arrêté sans idées fixes. Le schéma était approximativement toujours le même : une fois assis, il avait laissé la solitude l'envahir jusqu'à ressentir le besoin de la chasser. Sans prévenir alors, il s'était levé et avait rejoint une jeune femme un peu plus loin. Il n'avait aucune raison de le faire, ne la connaissait ni d'Adam, ni d'Eve, mais c'était Kizuki et il ne savait rester seul bien longtemps.
"« Golconde » de Magritte, j'aime y penser lorsqu'il pleut et il pleut souvent, alors... j'y pense souvent.", il souriait et bien que ses paroles semblaient décousues, comme venues de nul part, il savait exactement où il voulait en arriver. "Parfois, j'y pense lorsqu'il ne pleut pas, parce que l'Homme est toujours là, toujours le même, ennuyant... Alors qu'il pleuve des gouttes ou des Hommes, il n'y a pas de grande différences dans le fond.", et la jeune inconnue pouvait bien se demander pourquoi il venait briser sa solitude réfléchie pour si peu, il n'avait presque pas de réponse. "« Des Gouttes et des Hommes », ça ferait un bon titre de poème, non ? Ils sont similaires après tout, il n'y a que ceux qui n'ont pas compris cela qui n'aiment pas la pluie.".
"Mais vous, vous voyez la beauté là dedans, n'est-ce pas ?", tournant légèrement la tête pour observer les alentours, il marqua une pause le temps d'allumer une cigarette - "Je comprends que ma voix et cette discussion seraient plus agréables si elles étaient remplacées par un air de Chopin.". Prélude n15, « La Goutte d'Eau », pourquoi pas ? La probabilité pour qu'elle le prenne pour un gigolo de premier degré était élevée mais cela ne l'inquiétait pas vraiment, ce n'était certainement pas lui plaire qu'il cherchait à faire; tout ce qu'il voulait, c'était combler son propre vide.
Accueil
