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 love me louder (merlael)

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Jael Feliciano

Jael Feliciano
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MessageSujet: love me louder (merlael)   love me louder (merlael) EmptyLun 15 Mai - 1:17

Maison. Genre. Vraiment ? Maison ou pas ? J’hésite à pousser la porte, parce que le bruit qui se fait entendre à travers l’embrasure me donne déjà la nausée. Ça fait trois jours que je suis pas rentrée, trois jour de silence, de fuite, à dormir chez Arthur parce que je sais qu’il n’allait pas poser de questions. Trois jours à panser mes plaies, à ressasser ma rencontre avec Asher aussi, à essayer de colmater les brèches. Mais j’arrive pas. Et à chaque fois que je ferme les yeux je le sens là, contre moi, à me voler mon air, ma vie. Connard. C’est fou comme une personne peut vous marquer autant. Et puis ce matin je suis arrivée au bout de mes tickets de sursis. C’est le regard entendu d’Arthur qu’il serait temps que je me bouge, que je rentre quand même. Alors c’est ce que j’ai fais. J’ai enfilé un t-shirt piqué au hasard dans leur salle de bain et une jupe emprunté à Nur et j’ai fermé la porte doucement pour pas les réveiller. Et me voilà qui hésite, la main sur cette fichue poignée. Parce que j’ai peur d’affronter Peter, parce que j’ai peur d’affronter Bren, parce que j’ai peur d’affronter Merle surtout. J’avais promis et voilà que je bousille déjà mes promesses. Incapable de les tenir correctement. Idiote. Allez fonce.
J’ouvre la porte doucement et la referme sans bruit, les cheveux en rideau devant mon visage je passe en vitesse dans le salon avant d’atteindre la salle de bain, espérant la trouver vide pour m’y enfermer le temps de cacher le massacre.
Echec.
Et dès que je referme la porte derrière moi, y a Merle qui envahit tout, partout, mon espace vitale, mes yeux, mon cœur. Pardon que j’ai envie de gueuler quand je le regarde là, posé dans sa baignoire, cigarette au bec, en toute innocence. Pardon. Et mon souffle qui se bloque, mes jambes qui se dérobent sous moi. Je tombe au sol, tournant le dos à Merle, refusant qu’il me voit dans cet état-là. Pas lui. Tout mais pas lui. Pourquoi ? J’étais pas prête et je ne pensais pas que ça ferait aussi mal. Putain ce que ça fait mal. Je veux sortir mais c’est à peine si j’arrive à lever le bras. Parce qu’en un instant y a les flashs de la soirée qui remontent, y a les lèvres de Seven sur les miennes et le goût de la trahison qui se mélange au sang.
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MessageSujet: Re: love me louder (merlael)   love me louder (merlael) EmptyLun 15 Mai - 2:40

Jael est pas là, pas là, pas là, ça fait toujours un truc bizarre, un truc étrange, un truc que Merle aime pas, parce que ça fait boumboumboum dans sa poitrine, parce que ça la tord, la distord, parce qu’il sait que quelque chose va pas et que ça le rend fou de pas pouvoir tendre la main. Il est resté chez les Lost Boys, depuis qu’elle a mis les voiles, parce qu’il a trop peur qu’elle rentre et de pas être là, parce qu’Asher l’a prévenu mais elle pas, parce que y a trop de trucs qui se bousculent et qui s’entrechoquent et qui lui noue l’estomac. C’est Jael, bordel, c’est Jael qui va pas bien, Jael qui implose, explose, disparaît en éclat d’étoiles, Jael qui lui donne envie d’hurler, Jael qui lui donne envie de l’enrouler dans des couvertures et de plus jamais la laisser filer. Ca fait trois jours et c’est le silence radio, trois jours qu’il a passé roulé en boule dans la baignoire vide, une épave qui sait pas très bien ce qu’elle fait là. Il a vu passer tout le monde, Ariel, Otto, River, Curl, parfois, les filles aussi, ça va, ça vient, il sait plus trop. Il a pas expliqué ce qu’il foutait là, Merle, parce qu’il utilise pas de mots, parce qu’il est trop inquiet pour articuler, parce que c’est trop difficile de dire Jael va pas bien et j’ai un gouffre au fond de l’estomac. Il a souri à Ariel, il a embrassé Otto, a plaisanté avec River, a roulé des yeux face à Curl. Il a fait profil bas, face à Tinks et à Peter, loin de ce qu’il est habituellement, loin, très loin, des bravades qu’on lui prête habituellement.

Ça lui ressemble pas, et c’est vrai, c’est peut-être pour ça qu’il a envoyé un « Je suis malade » à Meredith, peut-être pour ça qu’il lui a dit qu’il pouvait pas passer, peut-être pour ça qu’il attend, le regard dans le vide, un bruit de pas, un soupir, un bruit de voix, qui lui dirait que Jael est rentrée. Ça n’arrive pas. Pas au début, en tout cas, et puis il y a un bruit à la porte d’entrée et des pas vers la salle de bain et c’est son visage qui apparaît. Il est tétanisé, Merle, au début, tétanisé parce qu’il l’aime trop et qu’il a peur de la toucher et qu’elle s’effondre, paralysé parce qu’il sait pas quoi lui dire. Il bouge pas, au début, Merle, et puis Jael s’effondre et il se jette hors de la baignoire pour la serrer dans ses bras, parce qu’il parle mieux en geste qu’en mot, parce qu’elle refuse de le regarder et que ça l’alarme. Il essaye pas de la regarder, il essaye pas de la dévisager, mais il enroule ses bras autour d’elle, la joue contre son dos et les yeux fermés lorsqu’il la berce, lorsque ses mains cherchent les siennes, lorsque ses doigts se mêlent aux siens.

« Tu m’as manqué. » murmure-t-il, et il presse un baiser entre ses omoplates. « Est-ce que tu veux monter dans mon bateau ? »

Et il plaisante, un peu, l’invite dans son refuge, dans la baignoire dans laquelle il finit toujours, dans ce qu’il a transformé en radeau.
Ils sont tous un peu échoués, ici.
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Jael Feliciano

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MessageSujet: Re: love me louder (merlael)   love me louder (merlael) EmptyLun 15 Mai - 14:45

C’est ses bras autour de moi à une vitesse ahurissante, c’est lui contre moi, et ma respiration qui se bloque, encore, encore me touche pas. Mais c’est Merle. Et ça hurle dans mon cerveau, bagarre entre deux envies. Touche moi. Non. Je ne sais pas laquelle faire gagner. Parce que c’est Merle et que Merle bousille tous mes principes, parce que c’est Merle et qu’il n’y en a pas deux comme lui ici. Tu m’as manqué. Lui aussi, s’il savait. Il m’a tellement manqué. Trois jours c’est long, trois jours c’est une éternité et pourtant trois jours ce n’est jamais assez. Puis y a ses lèvres qui posent un baiser, comme avant, une habitude, mais là ça me fait frissonner. Parce que ce n’est plus Merle qui est contre moi, c’est Seven et son regard moqueur, me dit pas que c’était ta première fois. Dégage, dégage, dégage hors de ma tête, trois jours ça aurait du être assez pour t’effacer, d’habitude en quelques secondes c’est bon. Mais là ça ne part pas. Tache indélébile gravée dans mes souvenirs. J’ai dans la bouche les réminiscences du whisky bon marché et du joint fumé maladroitement, j’ai dans la bouche aussi le foutu goût du sang. Est-ce que tu veux monter dans mon bateau ? Hein ? Et sa voix qui me ramène à la surface, mes yeux qui papillonnent comme si je sortais d’un mauvais rêve. Son bateau ? Ah. La baignoire. Mais monter dans la baignoire ça serait lui faire face, ça serait avouer, ça serait tout montrer. Et j’ai peur qu’il me déteste après ça. J’ai peur qu’il me voit comme je suis réellement, la sale gosse qui ment, qui est incapable de garder ses affaires précieusement, qui se fait voler ce que j’aurais voulu lui donner. C’est con pas vrai. C’est qu’un baiser pourtant, on parle pas de coucherie ou de conneries comme ça. Pourtant pour moi c’est toute une montagne, une guerre que je suis en train de perdre et l’ennemi m’a déjà pillé bien assez. Merde. Et sans attendre je me redresse pour le regarder, posant mes mains sur ses joues légèrement creusées je l’attire à moi. Maladroite je me cogne le nez contre le sien, je m’écarte pour recommencer parce que soudain j’en ai besoin. Je l’embrasse, pas comme avant, pas comme dans cette foutue cage d’escalier où tout allait déjà mieux. Je l’embrasse avec hargne, avec colère, pour effacer les restes de Seven. Et c’est égoïste je sais, mais je vais étouffer si je fais pas ça, si je remplace pas ce souvenir par un autre. Je me dégoute. Je me dégoute. Et mes doigts qui se posent avec désespoir autour de sa nuque, comme un appel à l’aide. Aide moi Merle, aide moi. Parce que j’étouffe. Depuis trois jours que je suis en apnée et là maintenant j’ai usé mes derniers grammes d’oxygène. Aide moi. Et je sens que je recommence à pleurer, et ça fait mal, comme mes lèvres sur les siennes et les blessures qui craquellent.
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MessageSujet: Re: love me louder (merlael)   love me louder (merlael) EmptyMar 16 Mai - 4:30

Y a quelque chose de pété mais Merle sait pas mettre le doigt dessus. Il cherche pourtant, parce qu’il a Jael dans les bras et qu’elle lui a manqué atrocement. Y a quelque chose de blessé, quelque chose d’arraché, mais il sait pas bien quoi, mais il sait pas par qui, et ça le rend un peu fou, peut-être, parce que ça lui donne envie d’hurler, parce que ça lui donne envie de pleurer, parce que ça lui donne envie de la serrer plus fort, parce qu’il sait pas ce qu’on lui a arraché encore mais qu’il sent déjà que ça n’a pas été sans douleur. Il la connaît trop bien, Jael. Il connaît les contours de son visage et la façon dont il s’illumine, l’air perplexe qu’elle prend quand elle ne comprend pas, il connaît le goût de ses larmes aussi et toutes les choses qu’elle ne dit pas. Elle est pas bête, Jael, elle est pleine de secret, une espèce de Pandore avec des rires plein la bouche et des tourments plein l’estomac. Il capte pas, lorsqu’elle se retourne, capte encore moins, lorsque sa bouche rencontre la sienne. Il comprend pas ce qui se passe mais il comprend le sentiment derrière, le sentiment latent, le désespoir et la tristesse et la rage et tout ce qu’elle renferme. Il la repousse pas, parce qu’il en est incapable, mais il répond à ça, transforme chaque seconde de rage en deux d’envie, chaque minute de désespoir en deux de besoin, c’est aussi puissant, c’est aussi renversant, mais c’est plus doux et plus fort et il passe ses mains contre sa taille, trace des ronds du bout des pouces contre le tissu de son pull. Il l’aime. Ça tambourine, ça galope, c’est un cataclysme en soi et lorsque ses larmes rencontrent ses lèvres, il se détache d’elle, doucement, pas trop loin, pas trop longtemps, remonte une main pour essuyer ses joues, apaiser la mer qui roule et qui tangue derrière ses yeux. Il revient presser sa bouche contre la sienne pour effacer la rage, pour inoculer quelque chose d’autre, il veut lui parler de désir, de ce qu’elle provoque chez lui lorsqu’elle ondule des hanches, de la façon dont son ventre se tord lorsqu’il trace le contour de ses seins du bout des yeux, de comment elle allume un incendie chez lui qu’il est incapable d’éteindre. Il essaye de lui parler un nouveau langage, la langue contre la sienne, autre chose que la tristesse qu’elle déverse du bout des lèvres. Il essaye. Il ne sait pas trop s’il réussit, il ne sait pas trop si ça marche, il sait juste qu’il est à bout de souffle lorsqu’il s’écarte, lorsqu’il colle son front contre le sien, écarte ses cheveux de son visage d’un geste de la main pour mieux la regarder.

« J’ai cru que tu rentrerais jamais. » Il trace du pouce la ligne de sa pommette et ses yeux crient je t’aime, et ses doigts hurlent je t’aime, et sa bouche et son souffle et tout son être tendue vers elle lui chuchotent qu’il l’aime. C’est un secret de polichinelle, quelque chose qui n’a pas de sens, il l’a dit, déjà, il l’a avoué, à Asher et à tant d’autre, bien sûr qu’il aime Jael, bien sûr qu’il est amoureux, c’est comme boire de l’eau ou respirer de l’air, c’est pas quelque chose qu’il peut éviter. « Je suis heureux que tu sois là. »

Et sans attendre, il la serre dans ses bras, pour la planquer contre lui, pour faire barrage, bouclier, peu importe, la couper de ce qui la tue, la protéger de ce qui la blesse, parce que c’est tout ce qu’il sait faire, parce que c’est tout ce qu’il peut faire.
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MessageSujet: Re: love me louder (merlael)   love me louder (merlael) EmptyMer 17 Mai - 1:29

J’ai peur au début. Peur d’avoir déconné, encore une fois, une fois de trop. J’ai peur d’avoir fait quelque chose qu’il ne faut pas, la façon dont je l’attire à moi pour l’embrasser et l’innocence qui s’envole. J’ai peur. Tellement peur. Et mon ventre qui se tord parce que je sais que chaque seconde m’approche du rejet. Et je crois que je n’y survivrais pas. Parce que si Merle me rejette, où est-ce que j’irais après ça ? Nulle part, voilà la réponse. Nulle part. J’ai peur. Mais rien ne vient. Du moins, rien de ce que j’attends. A la place y a ce quelque chose sur lequel je n’arrive pas à mettre le doigt, cette sensation qui semble m’échapper depuis un moment. A la place de l’absence y a la présence, y a les lèvres de Merle contre les miennes et ses mains autour de ma taille, comme pour me rappeler qu’il a promis de jamais me lâcher. Jamais. Alors je laisse tomber la dernière barrière, parce lorsqu’il s’éloigne je veux crier reviens, et ses doigts sur mes joues, les larmes qu’il chasse lentement, j’ai l’impression que je vais imploser. Reviens, et c’est comme s’il avait entendu ma supplique muette, c’est de nouveau lui contre moi, mes mains qui viennent s’accrocher timidement au col de son t-shirt, à sa taille aussi, entre les deux, je sais pas trop quoi en faire mais je veux surtout pas le lâcher. Ça gronde en moi, comme un torrent qui passe une digue gardée fermée depuis trop longtemps. C’est le ventre qui se serre quand le baiser s’intensifie et le feu qui démarre dans ma poitrine. C’est pas la même. C’est plus la même. C’est plus Seven. Non. Maintenant c’est Merle, et ce quelque chose que je comprends enfin. Un peu. Désire ou envie. Sa langue, ses lèvres, sa chaleur et le tout. Merle et son âme. Merle et ce qu’il pense de moi, parce que je crois que ce soir j’ouvre les yeux pour la première fois. Je pensais pas qu’on pouvait aimer comme ça. Et j’aime ça. Moi qui ai passé trop d’années à fuir je ressens soudain le besoin de m’arrêter, d’ouvrir les yeux et de ne plus jamais lâcher celui qui se trouve en face de moi. Je t’aime ? Peut être. Un peu plus que les autres, d’une façon moins douce et plus acidulée, saveur secrète que j’essaye d’apprivoiser.
Il s’écarte et cette fois ci c’est moi qui lui ai volé son souffle, égoïste que je suis, mais j’ai l’impression d’y voir plus claire déjà. Ou juste un peu moins flou. Front contre front j’essaye de calmer mon cœur qui a décidé de battre bien trop vite, frôlant la crise de tachycardie à chaque seconde. J’ai cru que tu rentrerais jamais. Et de nouveau, en un instant, j’ai mal encore. Putain. Me regarde pas comme ça Merle, me dit pas ça comme ça. Parce que si tu savais t’aurais souhaité que je ne rentre jamais. Tu m’aurais détesté. C’est ce que j’ai envie de lui hurler mais y a rien sort. Je suis heureux que tu sois là. Il me serre dans ses bras sans vraiment prévenir et je reste là un moment les bras ballant, avant de finalement me lover contre lui, faisant grincer mon corps abimé. « J’ai cru que je ne reviendrais jamais » que je finis par avouer au creux de son oreille pendant que les larmes se remettent à couler. « J’ai mal Merle. J’ai tellement mal » de tout, de la vie, de ne rien comprendre continuellement, de tout recevoir sur la tronche alors que je fais de mon mieux pour pas tout rater. « Et c’est pas juste physique » c’est pas juste quelques bleus, des traces d’ongles et de poings. C’est plus brûlant, à l’intérieur, dans la poitrine. Marasme noir qui se développe, qui prend trop de place, foutu parasite. « Promets moi s’il te plait. Promet moi de ne jamais me détester, quoi que je fasse » je m’écarte en tremblant, les yeux rivés aux siens. Parce que j’ai besoin de ça, de savoir que oui, égoïstement, même si tout fout le camp il m’aimera encore ; Comme avant.
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MessageSujet: Re: love me louder (merlael)   love me louder (merlael) EmptyMer 17 Mai - 8:01

Il a peur, Merle, lorsque Jael s’écarte, peur parce que ses poumons sont vides et que son coeur est un séisme à l’intérieur de sa poitrine, peur parce que ça ressemble à tous les autres baisers et que ce n’est pas le cas, peur parce qu’il sait que quelque chose d’horrible va suivre, qu’elle va ouvrir la bouche et que les couleuvres qui sommeillent dans sa gorge vont se libérer, qu’elle va entrouvrir les lèvres et que toute la vérité va s’écouler. Il sait. Il sait qu’elle a un monde à l’intérieur du crâne dont elle parle pas, elle sait qu’il y a des secrets qu’elle n’avoue pas, il sait qu’Asher a dessiné les contours d’un passé dont il ne sait rien, il sait que quelque chose approche, que quelque chose avance, que quelque chose fait trembler tous les murs de leur abri. Il sait que quelque chose s’est produit et ça le rend malade d’inquiétude parce que c’est Jael, en face de lui, Jael et les ruines qui l’habitent, Jael et les catastrophes naturelles qui la secoue, Jael qu’il serre farouchement contre lui pour lui dire qu’il sera son bunker ou son parapluie, qu’il sera entre elle et les autres, qu’il laissera personne voler un caillou de plus, personne balancer la flotte au-dessus de sa tête à nouveau. C’est con, comme promesse, parce qu’il est impuissant, dans le fond, parce qu’il peut pas la protéger sans la couper des autres et que c’est pas ce qu’il veut faire. Il la trouve belle, Jael, quand elle tangue entre les gens qu’elle aime, il la trouve magnifique quand elle rit, sublime lorsqu’elle est avec ses amis, et il veut pas, et il peut pas, la protéger de ça. Il peut pas la protéger des autres, pas absolument, pas complètement, parce que ça voudrait dire l’extraire et la séparer et l’isoler et qu’il pourra jamais se résoudre à le faire.

Quand elle parle, il a la confirmation que quelque chose s’est produit, quelque chose qui le dépasse, quelque chose qui l’angoisse. Il pourrait réagir tout de suite mais il ne le fait pas. Il se lève, à la place, sans jamais lâcher la main qu’il avait attrapé, se penche, enroule ses bras autour d’elle pour la soulever. Il presse un baiser contre sa joue, lorsqu’ils arrivent face à face, un contre son front, un contre son nez, un contre son menton, ses paupières, ses tempes, sa bouche, toutes les zones de son visage qu’il parvient à capter du bout des lèvres alors qu’il enjambe le rebord de la baignoire vide pour s’installer dedans, tire le rideau de douche d’une main, une illusion d’intimité dans un appartement trop rempli. Il la garde ses genoux, Jael et c’est pas pour mieux la regarder, pas pour pouvoir détailler chaque recoin de son visage alors qu’elle se livre à des confessions difficiles. C’est pas pour ça, ça a rien à voir en fait, c’est même le contraire. Il veut qu’elle le regarde, il veut qu’elle le voit, parce qu’il a aucun doute, Merle, zéro doute sur le fait qu’il l’abandonnera jamais, zéro doute sur le fait qu’il peut tout lui pardonner, zéro doute sur le fait qu’il pourrait jamais la détester. C’est instinctif, c’est animal, c’est parce que Jael lui hurle « maison » de la même façon que le fait Caïn, de la même façon que le fait Asher, c’est parce que Jael est un refuge, parce que Jael le comprend, parce que Jael a les yeux les plus doux de l’univers, parce qu’il pourrait se noyer dedans.

« Jael. » Il a la voix étranglée par l’émotion et ça lui ressemble pas. « Rien ne pourrait me faire te détester. Rien. Rien dans l’univers ne pourrait changer ce que je ressens pour toi. » Et c’est comme un secret, du bout des lèvres, une promesse, un serment, qu’il scelle lorsqu’il l’embrasse, tout doucement, avant de murmurer, tout bas : « Dis-moi ce qui s’est passé. »

Dis-moi qui je dois buter, fredonne tout bas son esprit.
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MessageSujet: Re: love me louder (merlael)   love me louder (merlael) EmptyMer 17 Mai - 12:55

Je parle. Je parle et les mots sortent tout seul, hachés, fracturés, étouffés. Je parle alors que je voudrais me taire, ravaler mes paroles et juste tout oublier. Je parle et chaque son ravive en moi les images des jours passés, de la douleur, de la peur aussi. Et la tristesse. Cette foutue tristesse. J’ai l’impression que tout ne fait que s’enchainer, cascade de domino et la chute que je n’arrive pas à maitriser. Stop ! Mais non, c’est pas possible, mes doigts fantômes qui se referment sur du vide et le monde qui s’en fout, qui se marre autour de moi. Heureusement qu’il y a Merle, me murmure une petite voix, mais même ça je ne suis plus sûre. Qu’est-ce qu’il dira quand je lui dirais la vérité, que j’ai retrouvé Alijah et Tobias, qu’il m’a proposé de revenir avec lui ? Qu’est-ce qu’il dira quand il saura que ça fait seulement sept mois que je connais la faim et qu’avant je mangeais avec des couverts d’argents ? Qu’est-ce qu’il dira quand il verra les photos ? Princesse aux cheveux châtains si différent du blond que j’entretient avec acharnement ? Est-ce qu’il me détestera ? Est-ce qu’il me quittera ? Pitié non. Pas ça. Alors je le supplie, les larmes le long des joues et la voix qui s’explose en fragments hachés. Ne me déteste pas.
Et soudain il se lève. Pendant un instant je panique, j’étouffe, comme un poisson hors de l’eau à la recherche de l’oxygène dissout. Non. Mes mains dans le vide et le souffle court. Reviens, reviens. Et déjà ses bras qui s’enroulent atour de moi, il me soulève sans vraiment d’effort et sans attendre je me plaque contre lui, les bras autour de sa nuque, comme dans les putains de films. Reviens. Merle m’embrasse, sur la joue et un peu partout, et chaque baiser me redonne la capacité de respirer. Je ferme les yeux, les doigts qui se perdent dans ses cheveux en pagaille et le sourire qui fleurit entre deux baisers papillons. Je me laisse porter pendant qu’il s’installe dans la baignoire, nous isolant du monde extérieur. Oui. C’est mieux. Rien que nous deux dans son bateau pirate. Nous deux et personne d’autre pour entrer, pour nous déranger. Nous deux et le cœur qui fusionne, béquille à double sens. J’ai déjà moins mal, comme si ses lèvres avaient la foutue capacité de guérir les blessures. J’ai déjà moins mal et j’accepte enfin de rouvrir les yeux pour le dévisager. Jael. Je me tend vers lui à l’entente de mon prénom, comme une fleur vers le soleil. Parce que c’est ce qu’il est pour moi actuellement, aussi vital que l’énergie lumineuse l’est pour les plantes. « Rien ne pourrait me faire te détester. Rien. Rien dans l’univers ne pourrait changer ce que je ressens pour toi. Ses mots. Ses mots. Ses mots. Je les fait tourner en boucle dans ma tête, sourire stupide sur la tronche pendant qu’il se penche vers moi pour m’embrasser. Ce qu’il ressent pour moi et que jamais il ne me détestera. Embrasse moi. Prouve le moi. Et il le fait. Avant de tout faire imploser. Dis-moi ce qui s’est passé. D’un geste je m’écarte, baisse la tête pour laisser mes cheveux faire un rideau entre lui et moi. Ce qui s’est passé ? De quoi ? Quand ? Où ? Comment. Merde. Pourquoi j’oublie tout le temps de respirer en ce moment. Mes doigts qui se perdent sur le contour de mes lèvres, les ongles qui viennent gratter la croûte qui commence à se former. J’ai mal. Pourquoi j’ai mal. Je relève la tête pour regarder Merle, ses yeux trop grands et la courbe de son nez. Je refuse de l’oublier lui. Jamais, jamais. Et lentement je me rapproche de lui, passant mes jambes autour de sa taille, mes mains posées sur sa poitrine qui se gonfle au rythme de son souffle. Je sens son cœur qui tambourine sous mes doigts, et le mien qui répond. Dis moi ce qui s’est passé. Non. Alors de nouveau je l’embrasse avant de chercher ses mains pour les poser sur mes hanches. Me lâche pas Je l’embrasse sur la bouche avant de descendre le long de sa mâchoire jusqu’à son cou. Un baiser, deux baisers, et de nouveau ça brûle en moi, trop fort, j’arrive pas à contrôler. Mais plus c’est fort mieux c’est non ? Pour tout désinfecter. Pour tout effacer. Brule tout Merle. Brule tout. « Luce. » Deuxième fois en une semaine. Mais y a pas de raisons que Seven détienne un secret que je cache à Merle « C’est Luce mon vrai prénom. » Et déjà je l’embrasse de nouveau, venant mordiller légèrement sa lèvre inférieure entre mes dents, les yeux rivés dans les siens. Non je ne te dirais pas.
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MessageSujet: Re: love me louder (merlael)   love me louder (merlael) EmptyMer 17 Mai - 14:14

Elle chamboule tout, Jael, encore et encore, comme si le monde était un jeu de quilles. Elle balaye tout sur son passage, les peines, les colères, les tristesses, tout, elle surplombe, avec ses cheveux blonds qui caressent son visage et ses cils bien trop long, avec ses yeux toujours voilés par quelque chose qui lui échappe, quelque chose qui le dépasse, quelque chose qui va et vient, comme un manège de tristesse dont elle aurait oublié de descendre, qui oscille quand elle se pique, vacille quand elle plane. Elle est difficile, parfois, parce qu’elle est fragile, parce qu’un mot va la faire s’enfuir, parce qu’une phrase va la brusquer. Il sait qu’il n’aurait pas dû demander lorsqu’elle s’écarte, il sait qu’il a fait un pas de côté, un pas de travers, retient son souffle lorsqu’elle se dissimule, pour se retenir d’aller la chercher, pour éviter de tendre la main, parce qu’il ne veut pas qu’elle se sente obligée, parce qu’il refuse qu’elle se sente forcée, parce que c’est trop dur à tolérer d’imaginer même la contraindre, immonde de s’imaginer la pousser. Il retient son souffle lorsqu’elle enroule ses jambes autour de lui, déglutit difficilement lorsqu’elle vient chercher ses mains pour les poser contre sa taille. Il est en apnée, lorsqu’elle parle, en apnée lorsqu’elle l’embrasse et tout son corps devient un instrument de musique qu’il se pensait incapable de jouer lorsqu’il entend le soupir de bien-être qu’il pousse sous ses lèvres et le tambourinement incessant de son cœur lorsqu’elle le regarde. Il ne veut pas aller trop loin. Il ne veut pas aller plus loin. Il ne veut pas la laisser se foutre le feu contre lui par tristesse, il ne peut pas la laisser faire, parce qu’il sait que tout finira en miette, parce qu’il sait qu’ils ne pourraient peut-être rien sauver. Il est précautionneux, lorsqu’il glisse ses doigts sur ses vêtements, délicats, lorsqu’il effleure la peau de ses hanches, apprend par coeur le grain de sa peau, les mains ancrées à leur place.

« Comment tu préfères que je t’appelle ? » lui demande-t-il, tout bas, parce que c’est une question qu’il doit poser, parce que c’est une question difficile à soulever. Il se doute de ce qu’elle va répondre mais il veut lui laisser le choix, parce qu’il sait ce que c’est d’être appelé par un prénom dont on ne veut pas, parce qu’il sait trop bien combien de plaies ont été tracé contre son cœur de cette façon là. Il pose cette question et il sait qu’il a quelque chose à dire, lui aussi. Y a trop de gens qui savent, maintenant, trop de gens qui savent, trop de gens au courant, trop de gens qui ne sont pas elle. Il sait que ça ne changera rien. C’est étrange, comme sensation. Il sait qu’elle ne changera pas. Parce que c’est Jael, parce qu’il a confiance en elle, parce que c’est Jael et c’est la raison la plus subjective et la plus absolue au monde, parce qu’il est incapable de douter d’elle, incapable d’avoir peur d’elle, incapable de se méfier. Il en a mal au cœur, tellement tout résonne en coup sourd contre sa cage thoracique. C’est dur, de commencer à parler, dur, parce qu’il n’a jamais pu l’avouer, parce qu’il ne l’a jamais fait de lui-même, parce que c’était toujours pour justifier, expliquer, toujours par surprise ou par contrainte, parce que personne ne l’a jamais laissé juste le dire, parce que c’est ce qu’il faut qu’il fasse, maintenant. « J’ai quelque chose à te dire aussi. » murmure-t-il, doucement, et il colle son front au sien, ferme les yeux. « Otto et Lenny sont au courant mais j’voulais te l’dire à toi, directement, parce que je pense que c’est important, parce que c’est une. » Il hésite, se mord l’intérieur de la joue. « Une part de moi. Je suis trans, tu vois. Et du coup je sais ce que c’est d’avoir deux prénoms, de s’en trouver un nouveau, de devenir quelqu’un de différent. Pas quelqu’un d’autre, juste un toi différent. »

Il déglutit, doucement, s’écarte d’elle, les joues rouges et le regard fuyant, parce qu’il a l’impression de virer dans le niais, parce qu’il est incapable de rebondir là-dessus, parce qu’il peut pas.

« Je veux pas te dire comment je m’appelais avant parce que j’ai tourné des films pornos à une époque sous ce nom-là et que j’ai honte. » Il ferme les yeux. « Parce que c’est plus mon prénom aussi. »

Il hésite, n’ose pas l’embrasser, pas avant qu’elle ait réagi, pas avant qu’elle ai bougé, parce qu’il a beau avoir confiance, on ne sait jamais, parce qu’il a beau raisonner, il doute quand même, parce que tout est un peu étrange, dans cette baignoire, parce qu’il refuse de laisser la peur s’amplifier, la peur le paralyser, la peur le freiner, parce qu’il ne veut pas devenir un Seven, âcre et amer et tellement loin dans son déni qu’il s’en écorche, parce qu’il ne veut pas devenir un monstre de douleur qui a cédé aux pressions sociales et à la terreur, parce qu’il ne veut pas être comme tous ces gens qui restent planqués, qui veulent se faire oublier. Ce n’est pas ce qu’il est.
Il espère juste que Jael continuera à l’aimer.
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Jael Feliciano

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MessageSujet: Re: love me louder (merlael)   love me louder (merlael) EmptyMer 17 Mai - 19:44

J’ai du mal y croire quand je vois l’effet que ça lui fait, chaque baiser planté sur sa peau et les frissons qui le parcourent. J’ai du mal à y croire que c’est possible, que c’est moi qui fait ça et pas quelqu’un d’autre. J’ai du mal à comprendre aussi, un peu perdue dans ce qui me brûle de l’intérieure. Je sais cependant que je n’ai pas envie de m’écarter de lui, de le lâcher, que j’aimerais continuer pour l’éternité, parce qu’il n’y a bien que comme ça que j’arrive à me sentir apaisé. Mieux que les vapeurs chimiques que distille Peter entre mes lèvres, mieux que l’alcool et ses promesses de rêve. Ses mains, ne sont pas invasives, elles restent sagement à leur place et ça me fait sourire, parce que ça me rassure. Il n’avance pas, ne bouscule pas. Il ne détruit pas. Comment tu préfères que je t’appelle ? Je sais pas. Je le regarde un instant, pensive. Je sais pas. Non, vraiment pas. J’ai jamais vraiment eu le choix, Luce puis Jael, puis Klimt. Tous ces faux noms qui s’accumulent sur des papiers foireux sans qu’on me demande mon avis. Ça me fait tout drôle qu’il me pose la question. « Comme tu veux » parce que si c’est lui qui choisit, ça sera forcément mieux que tout, ça sera légitime aussi. Comme tu veux Merle, Luce, Jael ou bien autrement, c’est toi qui décide, je t’en donne le droit, rien qu’à toi.
Avec précaution je libère mes doigts de ses cheveux, les faisant glisser jusqu’à ses joues pendant qu’il se rapproche de moi. Son front contre le mien, et son regard qui devient fragile. Terriblement fragile. Y a quelque chose qui se brise entre nous, une barrière de plus qui s’effondre et je ne peux m’empêcher de me demander combien il en reste avant de pouvoir vraiment nous toucher. J’ai quelque chose à te dire aussi. Ca a l’air important, alors je hoche timidement la tête continuant de caresser doucement sa peau pour lui signaler que pour une fois je suis là, j’écoute. J’écoute vraiment. Otto et Lenny sont au courant mais j’voulais te l’dire à toi, directement, parce que je pense que c’est important, parce que c’est une. Une ? Je l’encourage du regard, le cœur battant, parce que là où je fais un pas, il en fait dix vers moi, et j’ai l’impression que je vais imploser tant mon cœur se met à battre. Une part de moi. Je suis trans, tu vois. Et du coup je sais ce que c’est d’avoir deux prénoms, de s’en trouver un nouveau, de devenir quelqu’un de différent. Pas quelqu’un d’autre, juste un toi différent. J’essaye d’assimiler ce qu’il me dit, de comprendre ce que ça veut dire. Je bute sur le mot trans sans oser lui dire que je ne comprends pas. Enfin je comprends sans comprendre, je comprends qu’au final on est pas si différent et que ça me touche plus que je ne le pensais. Je comprends que lui aussi a eu une vie avant, une vie qui n’existe plus, arrachée de force ou volontaire, au final qui se ressemble s’assemble pas vrai ? Et ça me fait rire doucement.
Il s’écarte de moi et je vois ses joues rougir. Non. Si. Il rougit. Et je crois que c’est la première fois que je le vois comme ça, aussi vulnérable. Il est humain Merle, terriblement, dans sa fragilité qu’il camoufle habilement. Je veux pas te dire comment je m’appelais avant parce que j’ai tourné des films pornos à une époque sous ce nom-là et que j’ai honte. Je commence a assembler les choses, à comprendre un peu, à visualiser. J’essaye. J’essaye vraiment. C’est important ce qu’il me dit et je veux l’écouter, je veux comprendre, qu’il soit fier de m’en avoir parlé, de m’avoir fait confiance. Parce que c’est plus mon prénom aussi. « Non ce n’est plus ton prénom » que je murmure doucement, posant mes mains sur ses joues une nouvelle fois, l’attirant à moi. « Je comprends pas tout Merle, je comprends jamais rien. Je sais pas ce que ça veut dire trans » j’ose enfin avouer un peu honteuse. « Mais ça importe peu au final, que tu sois extra terrestre ou humain, que tu sois homme ou poisson » parce que ce qui compte ce n’est pas l’enveloppe pour moi. C’est ce qu’il y a l’intérieur. Tout simplement. « Je m’en fiche que t’ai joué dans des films porno ou que t’ai eu dix milles amants, je m’en fiche de savoir ce que t’étais avant » et c’est terrible parce que j’entends mes mots résonner et je sais que je crève qu’il me les disent aussi, quand je lui avouerais. « Je t’aime comme t’es Merle, comme ça, sans artifice et sans mensonge, juste toi. » Je t’aime oui. Je crois. Je crois que je comprends enfin. Je t’aime que je voudrais crier. Plus que les autres, pas comme avant. Je t’aime pour ces mots, pour la confiance, pour ce que ça provoque en moi, bien plus qu’un baiser ou qu’une caresse dans le creux des reins. Et de nouveau je l’embrasse, plus doucement cette fois ci, comme pour lui transmettre la chaleur qui bouillonne dans mon cœur. Je voudrais qu’il comprenne ce qu’il provoque en moi, tous ces sentiments qui n’existaient pas avant. Je voudrais rester là, comme ça, éternellement encore et encore, à embrasser chaque partie de son corps sans jamais m’en lasser. Je voudrais… « J’ai retrouvé mon père » Merde. « Mon vrai père. » Pas Willow, pas la tombe que je visite trop souvent quand j’ai envie de chialer. J’ai retrouver Alijah et ses sourires fatigués, Alijah et ses regards usés. « Il est… » et soudain y a tout qui se bloque, y a les mots qui refusent de sortirent et le regard qui se perd dans le vide. Il est quoi déjà ? Souviens toi, souviens toi, souviens toi. Mais j’y arrive pas. Alors à la place je recommence à l’embrasser pour oublier, lentement je soulève le tissus de son t-shirt pour y glisser mes doigts, sa peau contre la mienne, et revenir quelques minutes en arrière, quand on brûlait encore. Encore
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MessageSujet: Re: love me louder (merlael)   love me louder (merlael) EmptyMer 17 Mai - 20:57

Y a tout qui vrille, dans sa tête, tout qui part en sucette, parce que Jael part pas, parce que Jael le repousse pas, parce que Jael reste et qu’il sait plus où il a la tête, parce que Jael reste et l’embrasse et que ça lui donne envie de pleurer. Il pleure pas beaucoup, Merle, ou en tout cas pas beaucoup de joie, il pleure de rage, de frustration, il pleure à cause du nœud insistant qu’il a dans le ventre et parce qu’il vit les poings serrés, il pleure parce qu’on lui arrache des choses et parce qu’on destitue, il pleure parce qu’il a la haine, il pleure parce qu’il est furieux. Il pleure pas de joie, il connaît pas, ça arrive pas, ça arrive jamais. Ça arrive là. Ça arrive là, avec Jael dans les bras et sa voix dans l’oreille, ça arrive là parce qu’il a le ventre qui fait des nœuds et le cœur qui tambourine, prêt à exploser, ça arrive là parce qu’elle est terriblement elle et qu’il ne sait pas comment le gérer, ça arrive arrive là, là, et son visage se noie sous les larmes, une marée haute d’émotions qu’il ne sait pas gérer, le soulagement et l’affection et la confiance qui se fracassent sur ses côtes et ses larmes qui se cassent la gueule le long de son menton et le sourire bien trop grand qui lui fend le visage parce qu’il se sent lui-même, enfin, intégralement lui-même, sans le poids du secret, sans la crainte d’être découvert, sans la crainte que ses yeux changent lorsqu’elle le regarde, sans la crainte de la perdre. Elle chamboule tout, Jael, parce qu’elle l’attire contre elle et qu’il réapprend à respirer à chacune de ses syllabes, parce qu’elle lui dit qu’elle s’en fout, parce qu’elle lui dit que ça va, parce qu’elle lui dit que ce n’est plus son prénom, qu’elle comprend même ce qu’elle ne saisit pas avec la délicatesse qui lui est propre. Elle chamboule tout, Jael, parce qu’elle lui dit qu’elle l’aime et qu’il reste sans voix, parce qu’elle lui dit qu’elle l’aime malgré son passé et ses erreurs, malgré tout ce qu’il a laissé derrière et tout ce qu’il a fuit, malgré tous les secrets et tous les murmures, malgré tout. Elle lui dit qu’elle l’aime et il éclate de rire, au milieu de ses larmes, parce que c’est une évidence, parce qu’il n’en a jamais douté, parce que c’est bon de l’entendre au fond, terriblement bon et grisant, parce qu’il est sûr qu’il ne s’en remettra jamais. C’est peut-être pour cela qu’il est fébrile, lorsqu’il l’embrasse, lorsqu’il plaque sa bouche contre la sienne avec un appétit plein du sel de ses larmes, avec envie de lui dire tout ce qu’il lui a tu avant, combien il l’aime et combien elle compte, combien il ferait tout pour elle, combien jamais il ne pourrait la laisser disparaître, même une heure, même trois jours, même lorsque c’est lui qui disparaît parce qu’il est incapable de supporter, même quand c’est lui s’échappe.

Elle parle Jael, tente de se confier, trébuche, hésite, oscille, et il a peur de la laisser tomber, lorsqu’elle se rattrape contre la peau nu de son torse et qu’il crispe ses muscles comme pour l’impressionner, lorsqu’elle se rattrape contre sa bouche comme pour mieux oublier. Il la sent qui lui échappe et qui s’enfuit, qui se perd et qui se retrouve, qui cherche à tâtons dans le noir. Il sent que quelque chose cloche, que quelque chose grouille, dans les tréfonds de son esprit, qu’elle se prend les pieds dessus et qu’elle ne sait pas comme s’en sortir, qu’elle ne sait pas comment s’en tirer. Il se détache de sa bouche pour aller presser ses lèvres contre son cou, à peine un effleurement,   une façon de la ramener, de la rappeler avec lui, loin de ce qu’elle essaye de cramer, loin de ce qu’elle essaye de réduire en cendres.

« Je te connais. » Il l’encourage, doucement, les lèvres contre sa peau alors qu’il trace du bout des lèvres sa jugulaire. « Que tu t’appelles Luce, ou Jael, ou Mary ou Wednesday. Je sais qui tu es. » Il sait que les identités sont des masques qui ne veulent rien dire. Il sait que les prénoms ont peu de sens. Il connaît Jael. Il connaît Jael dans toute sa splendeur et dans toute sa décadence, sobre ou droguée, toute en larmes ou en sourires, la main dans la sienne ou la bouche contre sa joue. Il connaît son odeur et la façon dont elle s’étire le matin, comment elle boit ses chocolats chaud et comment elle a les plus grands yeux de l’univers quand elle regarde la télé, il connaît sa voix lorsqu’elle imite Tim Gunn et comment elle pleure de rire lorsqu’il prend son plus bel accent pour faire Heidi, comment elle a le cœur beaucoup trop gros et comment elle est incapable de blesser quelqu’un, comment la vie s’acharne et comment elle n’abandonne rien. Il sait, parce qu’il la connaît bien, parce qu’il sait exactement qui il tient entre ses bras, parce qu’il sait parfaitement à quel point il tient à elle. « Tu peux tout me dire. » Il colle son front contre le sien, pour mieux la regarder, pour mieux l’observer. « Mais je veux pas te laisser te servir de ton corps comme d’une arme contre toi-même. »

Parce que c’est ce qu’elle fait, pousser les choses pour mieux les regretter, pousser encore et encore pour mieux se blâmer, pour mieux éviter de penser aux mots qui lui brûlent la langue.

« Je suis tombé amoureux de toi à la minute où t'as décrété que tu serais amie avec moi. » avoue-t-il, tout bas, parce que c’est la réalité, parce que c’est à ce moment-là qu’il l’a regardée, à ce moment-là qu’il l’a vue, à ce moment-là qu’il a compris qu’il n’irait nulle part sans elle. « T'avais une tache de ketchup sur ton t-shirt dinosaure et le sourire le plus lumineux que j’ai jamais vu. »

Il ne pourrait jamais l’oublier.
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MessageSujet: Re: love me louder (merlael)   love me louder (merlael) EmptyJeu 18 Mai - 1:14

Il pleure. Il pleure et ça bouleverse quelque chose dans mon cœur. Il pleure et j’ai envie de le serrer fort contre moi, de ne plus jamais le lâcher parce que c’est le seul moyen que j’ai de lui faire comprendre à quel point il est important pour moi, essentiel, vital. Il pleure et je crois que je vais pleurer aussi si ça continue, parce que les larmes c’est foutrement contagieux, surtout quand elles sont aussi joyeuses. Parce que oui, qu’on ne se méprenne pas. C’est pas de la tristesse qui inonde ses joues, loin de là. Et cette joie qui passe de lui en moi et de moi en lui quand il m’embrasse, le goût salé de ses baisers qui deviennent soudain plus appuyés, de vent léger ça devient tempête de sentiments, encore, encore, et je m’y baigne dedans. Si seulement. Mais faut que j’ouvre ma bouche moi aussi, que je parle, que j’expose. J’ai retrouvé mon père. T’es le premier à le savoir Merle, le premier à l’entendre. Même Peter ne sait pas encore. Peut-être qu’il s’en doute, peut-être qu’il sait mais je n’ai rien dit. Sans doute que je n’y crois pas, que je n’y crois plus, que dix années d’attentes c’est trop long et qu’au bout d’un moment l’espoir s’effrite. Un peu comme mon esprit. Alors à la place je me raccroche à lui, à sa peau sous mes doigts et son souffle que je sens légèrement s’accélérer lorsque j’effleure son abdomen, curieuse. Je te connais. Vraiment ? Et ses lèvres qui effleurent ma gorge, remontent, m’arrachant un soupire qui mélange frustration et contentement, entre les deux, le juste milieu peut être. Que tu t’appelles Luce, ou Jael, ou Mary ou Wednesday. Je sais qui tu es. Ca tombe bien, parce que moi je ne sais pas. Je ne sais plus depuis longtemps. Alors tant mieux si lui le sait, il pourrait m’aider, comme avant, comme tout le temps. Il pourra me tendre la main comme lors de notre première rencontre, et me tirer hors du noir pour me prendre dans ses bras. Parce qu’il sait. Et pas moi. Tu peux tout me dire. je sais. Je sais que je peux tout lui dire. Mais c’est difficile quand on ne connait même pas les mots pour expliquer, quand la moitié des souvenirs à exorcisés sont latents, endormis dans un coin de mon cerveau. Je cligne des yeux incapable de détourner le regard. Mais je veux pas te laisser te servir de ton corps comme d’une arme contre toi-même. Ah. C’est ça. C’est ça ce que je fais pas vrai ? Maintenant qu’il le dit je comprends mieux. Je vois mieux. Je hoche la tête doucement pour lui signaler que j’ai compris, du moins je crois. C’est toujours compliqué dans ces moments-là quand mon cerveau pédale.
Je suis tombé amoureux de toi à la minute où t'as décrété que tu serais amie avec moi. Il m’aime. Je l’aime. Je fais un trait maintenant. Il y a aimer et aimer. Je commence à discerner la limite. Et y a mon cœur qui rate encore un fichu battement, le rouge qui soudain envahit mes joues quand je comprends ce qu’il raconte, depuis combien de temps qu’il ressent ça pour moi sans que je ne m’en aperçoive. Alors doucement je fais glisser ma main sur son torse, jusqu’à son cœur, pour l’écouter battre pendant qu’il parle, pour m’imprégner complètement de tous ces sentiments, ces émotions qui débordent bien trop aujourd’hui. T'avais une tache de ketchup sur ton t-shirt dinosaure et le sourire le plus lumineux que j’ai jamais vu. Je rigole entre les larmes qui ont finit de sécher, je rigole parce que moi aussi je m’en souviens, de cette main tendue et de la façon que j’avais eu de décider que Merle serait mon ami, malgré la gueule de six pieds de long qu’il tirait à l’époque. « J’ai cru que t’allais me mordre quand j’ai dis ça, t’avais les yeux qui lançaient des éclairs » que je confesse finalement en secouant la tête.
Je finis par venir me blottir contre lui, nichant mon nez dans son cou, sans doute un de mes refuges préférés pour me protéger du monde. Des autres. De la vie. Mes mains viennent chercher les siennes et j’enlace mes doigts aux siens, serrant fort comme pour m’assurer qu’il est bien réel. « Je l’ai compris que il y a trois jours. » silence, je cherche mes mots pour ne pas me tromper, pour ne pas me figer encore une fois. « Que j’étais amoureuse. De toi. Enfin. Je crois » je crois oui, car tout ça reste un concept encore flou mais ça ne me dérange pas. Et je sais que ça ne le dérange pas non plus. Je le sens. « Il y a ce garçon » et mon pouls qui s’accélère, ma voix qui se fissure. « J’ai pas voulu qu’il me touche, qu’il m’embrasse comme il l’a fait. Pourtant il l’a fait. Sans me demander mon avis, sans m’écouter quand je lui ai demandé d’arrêter » je ferme les yeux et inspire un grand coup pour ne pas me mettre à trembler, à crier, à frapper dans le vide alors que les images me reviennent enfin clairement. « C’est là que j’ai compris tu sais. Que je voulais pas que ça soit lui qui m’embrasse comme ça, qui me fasse ressentir quelque chose, ici » et je pose sa main sur mon ventre, là où les braises sont encore présentent. « Je voulais que ça soit toi » et je lève les yeux pour le regarder, tremblante à l’idée qu’il soit déçue par ce que je viens de lui avouer, parce que j’ai laissé Seven m’envahir une nouvelle fois, encore plus cette fois et que j’ai l’impression de le sentir encore partout sur ma peau.
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