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 Whatever I'm still fabulous ▲ Nara

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MessageSujet: Whatever I'm still fabulous ▲ Nara   Whatever I'm still fabulous ▲ Nara EmptySam 13 Mai - 11:58

Notre foyer est derrière le monde qui s'étend devant nous, et il y a beaucoup de sentiers à arpenter, à travers les ombres, jusqu'au bout de la nuit, jusqu'à ce que les étoiles renaissent. Brume et ombres, tout doit s'éteindre. Tout doit s'éteindre, tout doit… s'éteindre.

And all I am is a bird in the storm.
Tard le soir, il la voyait encore dans son inexistence comme une tâche indélébile sur sa joue tout en laissant sa main frotter la pilosité de même pas six millimètres. Il pourrait se raser, mais ça attire les filles Dieu sait pourquoi ; il pourrait se raser, mais l'impression que la marque de la gifle serait encore là l'obsédait beaucoup trop. La marque n'est pas un avantage quand on a envie d'attirer dans ses filets. Encore fallait-il que ce soir il y ait des spécimens de la gente féminine. Si possible aux yeux bleus. Si possible avec un corps de bonita. Si possible filles faciles. Si possible apte à payer des verres. Mais encore fallait-il aller à une soirée ou dans un pub ou un bar ou une fête, qu'importe : leurs projets étaient toujours flous.  Ainsi le jeune loups — vieux con — , Nate, se déplaçait comme un poisson dans l'eau au milieu des rues déjà bien trop souvent traversés, emplis de tous les autres vieux cons de ce monde. Car il fallait sortir, s'échapper de cette bâtisse, s'évader de cette prison dorée de temps à autres et en faire un vilain petit secret qui atteindrait un jour, peut être, les délicates oreilles des dieux. Chose qui serait sûrement un peu bête, un peu débile et un peu rigolote à en rire, plus tard, lorsque la sagesse aura dissipé la frustration de s'être fait pincer.  Par qui on se le demande. Il y a bien longtemps que plus personne ne prenait la peine de lui faire la morale à ce môme.

Après avoir enfin atteint l'extérieur par un quelconque moyen saugrenu — car oui, juste passer par la porte principale n'a rien d'une aventure — il voulu s'allumer une cigarette. Malheureusement, le vent en voulu autrement. Laissons donc l'option du type ténébreux qui arrive caché par l'obscurité clope au bec à quelqu'un d'autre, dommage, bien essayé, bien tenté garçon.

« Merde » se dit-il, et il se sentait comme un tueur en série à répéter un acte, toujours le même, mais à force de faire ça, on finit par devenir insouciant et à faire une erreur. Cette erreur qu'il fallait oublier plus que tout, quitte à en mourir. Les mains dans les poches, le nez en l'air pour regarder la frontière entre la barrière et le ciel synonyme de liberté, le brun resta silencieux avant de reprendre sa course. Parce que Nate, malgré son amour pour la chaleur infernal d'une femme, la douceur de leurs lèvres ou encore la cambrure de leurs hanches, courrait ce soir là après un tout autre type de plaisir. L'un de ceux qu'on ne trouvait ni dans le sexe, ni dans les mécanisme de la séduction. Non, ce plaisir là, il le tirait dans le ton affectueux des insultes crachés en plein visage, des mains qui fusent, des chaussures qui volent à travers une pièce. Ce soir là Nate courrait après sa comète personnel, son brasier et son étoile. Il courrait après Nora.

▬  Hey la planche à pain !

La porte fut refermée et ses bras croisés, fixant son double d'un air amusé, le tout en ayant les sourcils comiquement arqués. La scruter de haut en bas était presque devenue une habitude, néanmoins, cela ne devait pas trop se faire voir, au risque de finir avec un verre envoyé en plein visage. Simple question de principe, n'en doutons pas. Mêle toi de ton cul. Il l'a sentait bien venir. Tellement de loin, qu'il se préparait déjà à contrer la chose. 'Fin non, il n'y a rien qui peut l'aider à contrer ce genre de phrases. Tout simplement parce que c'était vrai. Il devrait s'mêler de ses affaires. Mais de Nora, il n'avait jamais put se tenir loin. Elle était sa soeur, son Yorkshire personnel, sa furie. Il n'eut que le goût de contourner le comptoir et de s'avancer vers elle, la soulevant dans une étreinte d'ours avant de la reposer par terre.

▬  Y'a moyen que tu offres un verre à ton boulet de frère?

Toujours  agir pour la maison et se montrer fièrement comme il se doit devant autrui. Parler avec aisance et faire preuve d'un peu de suffisance, tout en ôtant de la nonchalance. Avec cet air un rien innocent qu'il trimballait au coin des lèvres, ce joli culot qui lui collait aujourd'hui encore à la peau.
C'est cruellement éreintant, tant de naturel à être fatiguant.
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MessageSujet: Re: Whatever I'm still fabulous ▲ Nara   Whatever I'm still fabulous ▲ Nara EmptyDim 14 Mai - 6:48

qu’est-ce que tu fais là, nora ? t’aimerais bien savoir, toi. avec une esquisse de réponse, une ébauche, quelques mots à bafouiller en prétendant être là parce qu’on t’oblige. mais non, t’es pas là par obligation. malgré le fait que tu préférerais être n’importe où ailleurs à part ici, t’es là. comme tous les jours, tu passes ta vie enterrée loin du soleil, dans ce bar sombre et aux relents moisis. t’es là, parce que y a pas le choix. t’es là, parce que personne d’autre sera là à ta place, si t’es pas là. alors tu pourrais tout envoyer en l’air, ouais, mais tu le fais pas. parce que malgré tout, y a cette loyauté qui tambourine à l’intérieur. on laisse pas tomber les siens. même s’ils sont cons. même s’ils font mal. même s’ils comprennent rien. tu dors plus à l’appart, mais t’es quand même là. t’y es plus depuis que t’as fait le pas de trop, depuis que nash a terminé de franchir la ligne. il te déteste. il te déteste tellement qu’il peut pas vivre quand il est là. il te déteste tellement qu’il aurait préféré que tu ne viennes jamais au monde, c’est lui qui l’a dit. et il l’a dit aussi, de te barrer. de te barrer et de jamais revenir, pour qu’enfin, il respire. et ça fait mal, ça fait tellement mal que ça te laisse sans voix. à genoux et gun sur la tempe, vous n’avez qu’à tirer. tu regrettes pas. ou peut-être un peu. mais nash, il a dit des choses que t’oublieras jamais. des choses qu’il aurait jamais dû dire. quelque chose s’est brisé, entre vous, au même titre que quelque chose au fond de toi. à tel point que t’as fini par en oublier le sens, de tout ce que vous faisiez. de la merde dans laquelle vous étiez. alors t’es là, ouais. mais dès que nash pointe sa sale gueule à travers la porte, t’es plus là. tu veux plus le croiser, plus jamais le voir. plus jamais l’entendre te dire de vive voix tout ce qu’il a si facilement craché par texto. tu te contentes de frotter le comptoir, particulièrement de mauvaise humeur. tu retrouves de ta contenance, de tout ce qui faisait de toi une guerrière. les yeux de feu et les mots poignards, prête à mettre n’importe lequel de ces connards à genoux. quand soudain, fanfare dans le palpitant. la ferme, j’suis pas une planche à pain. grogné avec mécontentement, mais tu reconnais en un claquement de doigt auquel de tes frères cette voix enjouée appartient. celui auquel t’es incapable de tourner le dos. celui que t’as du mal à comprendre, parfois. souvent. nate, il voit la vie tellement différent de toi, de vous. et tu trouves ça si beau, la façon dont il te décrit le monde, si beau que ça en fait presque mal. si beau que ça résonne dans l’intérieur vide. nate, c’est le trésor inestimable, double aux antipodes. indissociable. nate, il te soulève si facilement que y a tous tes membres qui se tendent de cette proximité incongrue, imprévue. tu te débats une seconde, mais finalement ça sert à rien. alors tu grognes encore un peu, mais tu dis rien. parce que tu le vois plus aussi souvent, maintenant que tu dors plus dans le matelas proche du sien. et mine de rien, il te manque. tu peux prendre tout ce que tu veux, c’est nash qui paye. et t’es pas non fière de lancer ça sur un ton presque désinvolte, haussant les épaules. tu t’fous de ce que nate peut bien prendre au bar, c’est plus ton problème. c’est le problème de nash, et il se démerdera tout seul. et puis soudain, ça te saute aux yeux. cette marque rouge, sous la barbe nouvelle, ce style improvisé pour faire craquer les filles qui te fait lever les yeux au ciel. c’est qui cette pute ? craché avec virulence, les sourcils froncés, le visage inquiet. qui a osé le gifler, ton frère ? personne a le droit de toucher à tes frères à part toi. y a le début de colère sourde qui grogne au fond des entrailles, le volcan qui s’étire doucement, prêt à gronder. tu veux que j’aille lui régler son compte ? parce que tu le feras. tu le feras s’il te dit oui, tu l’aurais fait même s’il t’avait dit non. t’as pas besoin de l’avis de tes frères pour te mêler de leurs affaires. tu t’y place, spectatrice au premier rang. et parfois, tu prends les décisions pour eux, quand tu juges qu’ils sont incapables de décider par eux-mêmes. quand tu penses qu’ils se précipitent droit vers le précipice. toi, t’es cette fille là. la soeur, l’unique. celle qui les rattrape, pour toujours les garder près de toi.
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MessageSujet: Re: Whatever I'm still fabulous ▲ Nara   Whatever I'm still fabulous ▲ Nara EmptyDim 14 Mai - 12:33

Notre foyer est derrière le monde qui s'étend devant nous, et il y a beaucoup de sentiers à arpenter, à travers les ombres, jusqu'au bout de la nuit, jusqu'à ce que les étoiles renaissent. Brume et ombres, tout doit s'éteindre. Tout doit s'éteindre, tout doit… s'éteindre.

And all I am is a bird in the storm.
Il y a des choses qui demeurait immuable.
Il rit. Son hilarité résonne jusque dans les poitrines.
Il ne la quitte pas du regard. Ses grands yeux sombres parcourent son visage, suit les courbes de ces cernes, arpente ces mèches brunes pour redescendre le long de son corps, jusqu'à ses propres mains qu'il tient appuyées contre le comptoir. Il la contemple juste Nate. Et laisse l'irritation s'écouler dans ses veines. Il y avait tant à dire, là tous de suite, si peu à dire aussi. Et son pouls bat au creux de sa gorge, ricochet de leur démence. Il esquisse un sourire. Ce même petit sourire en coin, espiègle qu'il lui avait offert le premier jour, alors qu'elle n'était qu'un bébé braillant dans une parodie de berceau. Il ne sait pas ce qui le retient de lui hurler dessus. Pas grand chose sûrement, vu la vague brûlante qui se fracasse sous la courbe de ses paupières. Mais Nora, il l'avait si peu vu ces derniers temps, à peine croisé dans ses rêves, simplement effleurée au coin d'une ruelle...

▬ Si c'est Natasha qui offre j'suppose qu'on va pouvoir s'entendre.

La vérité Nate, est que ceci a déclenché chez toi le paradoxe suprême. L'ironie la plus fourbe que l'on ne peut imaginer. La vérité est que tu as rejeté cela avec trop de force. La vérité est que tu n'as pas supporté que la seule chose solide et inébranlable de ta vie sans intérêt disparaisse soudainement. Tu détestais lorsqu'on tentait vainement de jouer sur ton terrain: la famille. Tu ris. Encore. Forcément qu'elle ne l'avait pas manqué. Il tends la main, frôle sa joue du bout du doigt, l'oeil pétillant. Il se rapproche, et... il passe derrière elle, dérobant son bleu de son attention, favorisant la rangée de bière aligné sagement sur leur étagère.
Un rictus en coin aux lèvres.

▬ Personne. M'fin j'ai oubliée son nom, en tout cas elle visait juste.

Il arqua un sourcil, l'air penaud, avec une petite moue ironique, juste ce qu'il faut pour qu'elle comprenne. Qu'au final, il ne dirait rien. Car il les connaissait, toutes ces petites mimiques, il les reconnaissait, ces airs affectés, ces moindres ruades du quotidiens. Il en avait soupé à la longue. Nora. Amazone  des grandes citées. A force, il la connaissait. Il aurait put redessiner les yeux fermer l'état de son regard, prévoir précisément ce qu'elle allait dire ou faire. Nora n'avait plus aucun secret pour lui en théorie. Comme si l'allure folle de sa course, ses airs de sauvageonne ne l'avaient pas impressionné. Non, de tout les gens — et ils étaient nombreux — que Nora avait connus, aucun ne pouvait prétendre la connaître, à avoir percé le mystère qui n'en était pas un. En vérité, personne n'avait jamais essayé.

Il s'approcha d'un autre coin du bar, là où son frère planquait sa contrebande. L'inspectant, un instant, sans rien voir. Nate n'a jamais été du genre à s'intéresser à ces choses là, du moins, préférait-il se tenir hors de ce système ci. C'est pourquoi, il avait toujours eut du mal à comprendre Nash. Ou encore, favorisait-il cette grande théorie où Nash ne souhaitait pas que qui que ce soit le comprenne. Se déchirer était bien plus simple. A se cracher des horreurs, à l'amour comme à la haine. A se cogner aussi. Les poings, après tout, était une toute autre forme de langage. Une complainte qui s'inscrivaient à même la chaire. Un message temporaire, à coup de "casse toi" et de "putain". Nate parfois, il y lisait des "aides moi". Il y lisait une douleur authentique, une douleur humble que l'on cachait pudique derrière la rage, un sentiment bien plus acceptable. Nate, Nate, il prit tout de même le temps d'ouvrir sa bière avant de se tourner vers elle.


▬ Dis moi plutôt, qu'est ce qui ne va pas?

Il se hissa sur le comptoir et s'autorisa même à toiser la jeune femme de ses grands yeux noirs. Qu'est ce qui a bien put se passer putain? Qu'avait il manqué pour qu'elle disparaisse comme ça, du jour au lendemain? Allez Nora, montres lui toi. Que c'était pas aussi facile pour toi de tout claquer. Que jamais t'enverrais tout valdinguer. Parce que la famille, c'est tout ce qu'il vous restait. Ce sang qui ricochait dans vos veines. Cet amour maladroit, cette tendresse que le plus souvent chacun cachait. Sauf lui. Sauf ce grand con aux cheveux jamais coiffés qui préférait dire "j't'aime" que "j'te hais". Parce que la vie elle pouvait être douce parfois. Quand on enterrait la haine, quand on prenait le temps de souffler sur les plaies. Et Nate, il était doué pour ça. Enfouir sa haine. Il le faisait même de trop peut être.

▬ Tu m'manques tu sais.

Simple constat soufflé d'un air las. Alors explique lui Nora. Comment pourrait-il t'aider s'il ne sait rien, s'il comprend rien? Ah, la famille. On en crèverait bien, de sa famille.
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MessageSujet: Re: Whatever I'm still fabulous ▲ Nara   Whatever I'm still fabulous ▲ Nara EmptyMar 16 Mai - 5:03

il suffit que d’un mot. d’un mot à peine réfléchi, trop souvent prononcé, à la légère, sans y penser. natasha. que d’un mot, pour déclencher une faible esquisse de sourire, tout de suite effacée quand tu t’en rends compte. t’es pas celle qui sourit, nora. pas celle qui rit non plus. alors tu te souviens que t’es censée rester de marbre, comme un bébé boudeur à qui on essayerait de décrocher un sourire. nate, il a cette faculté, plus que n’importe qui d’autre. déclencher un sourire là où il n’y a que les pleurs. trouver le bonheur là où il n’y a que la peur. nate, c’est un peu comme une licorne magique, qu’on secoue pour se retrouver tâchée de paillettes. t’aimes pas les paillettes. ça te rappelle les filles, beurk, c’est nul les filles. mais les paillettes de nate, elles sont pas pareilles. elles ont quelque chose d’un peu joli, d’un peu innocent. une nonchalance qu’il parvient si souvent à partager, à transmettre. t’es pas capable d’être nora grognon face à nate. nate, c’est comme s’il s’en fichait, comme s’il ne voyait rien de tout ça. comme s’il ne voyait que les sourires, et les yeux brillants de malice d’un bonheur éphémère que vous ne connaissez pourtant pas. nate, il semble connaître tout ça, à croire qu’il puise sa force dans un puits différent du vôtre. à croire qu’il vient pas de la même planète que vous, nate. qu’il a été sauvé par la grâce, pendant que le reste d’entre vous pourrit sous la profondeur des eaux troubles. nate, il voit tout si clairement, que parfois ça te fait peur. qu’il voit quelque chose en toi que t’es pas prête à écouter, ça, ce serait vraiment pire que tout. et finalement, c’est toi qui découvre quelque chose en lui. une gifle, une parmi tant d’autre. mais une qui réveille la colère sourde, tout au fond, les instincts primitifs de la louve qui veut protéger sa meute, coûte que coûte. j’espère au moins qu’elle valait le coup. y a tes yeux qui le scrutent, pendant un instant encore, le visage fermé, dur, impassible. et puis soudain, il se dérobe. juste comme ça. c’en est terminé. ça ne sert plus à rien de protester, t’es bien certaine qu’il ne t’écoute même plus. qu’il ne veut plus en entendre parler, c’est sa façon de le montrer. on tire un trait, et on oublie. y avait pas grand chose d’autre à faire que d’abandonner. t’en es rarement capable, de ça, mais avec nate, ça ne sert à rien. et c’est difficile, là aussi. ça grogne au fond de la cage thoracique, ça a soif de vengeance. personne touche aux tiens à moins de ne déclarer la guerre. et comme ça, le jeu s’inverse. soudain, c’est à lui de poser des questions, à lui de poser ses yeux sombres et malicieux sur toi. maintenant, ils ne sont plus si joyeux. et tu sens la pression tomber sur tes épaules, les explications à donner, le manque à combler. rien. lancé dans une moue, en haussant les épaules, en évitant le regard. et puis tu reprends à frotter le comptoir, parce que ça te donne quelque chose à faire, plutôt que de rester plantée là à subir son regard perçant. la vérité c’est que y a pas grand chose qui aille vraiment. mais est-ce que tu peux lui dire, à nate ? lui dire ce que t’as fait, à mads. et lui dire la réaction de nash. lui dire qu’il veut plus te voir, que t’es plus sa soeur. qu’il te déteste et qu’il aurait préféré que tu n’existes pas. est-ce que tu peux te permettre, de lui demander de prendre parti ? de choisir entre lui et toi. mais non, tu ne peux pas, nora. tu peux pas lui demander, de tirer un trait entre son frère et sa soeur, d’osciller entre l’un et l’autre. alors tu ne dis rien. toi aussi, tu m’manques. jusqu’à ce que tu ne dises tout. jusqu’à ce que tu le dises alors que tu sens ton petit coeur se briser un peu, sous les mots que vous ne prononcez jamais. et pourtant bien trop souvent. oui qu’il te manque, ton frère. sans lui, c’est loin d’être aussi drôle. aussi léger. et tellement loin d’être aussi beau. mais t’as pas vraiment le choix, tu te vois pas revenir, tu te vois pas non plus confronter nash. sil ronfle pas autant que toi, y a personne pour me réveiller en pleine nuit, c’est nul. que tu lances finalement, pour pas perdre de ta contenance, alors que tu bouscules volontairement son genoux. réaction un peu amusante, pour pas retomber dans les vieux travers. ni dans la tristesse, ni dans la colère.
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MessageSujet: Re: Whatever I'm still fabulous ▲ Nara   Whatever I'm still fabulous ▲ Nara EmptyMar 16 Mai - 13:07

Notre foyer est derrière le monde qui s'étend devant nous, et il y a beaucoup de sentiers à arpenter, à travers les ombres, jusqu'au bout de la nuit, jusqu'à ce que les étoiles renaissent. Brume et ombres, tout doit s'éteindre. Tout doit s'éteindre, tout doit… s'éteindre.

And all I am is a bird in the storm.
Il attendait. Il attendait une réponse, une phrase, un mot de sa part. Il la regardait, impuissant. Il aurait voulu l'avoir retenue, l'avoir accompagnée, l'avoir aidée, l'avoir stoppée. Mais non, et maintenant Nora se retrouvait là, ravagée par des écorchures, des entailles. Invisibles, mais présentes.
Il n'était pas assez hypocrite pour jouer l'ignorant.

▬  Menteuse.

C'était une certitude qu'il lisait quelque part entre la rondeur lunaire de sa joue et l'arc rosé de ses lèvres. Il hésitait encore sur son origine ; si cela provenait de leurs absences, de leurs trop pleins de mensonges. Nora ne lui mentait que rarement. Alors c'était là, une évidence encrée dans les regards qui s'échappent, ou bien là, sur cette main qui s'agitent et s'acharnent sur un comptoir déjà propre. C'était aussi ici, dans cette sobriété clinique, mais aussi à la pointe de sa posture ; et par là bas, on pouvait en trouver aussi, sur le versant de son cou, dans la chute de sa clavicule. Quand elle penchait la tête, il pouvait voir  tout ce que les mots retenus, écorchés, déformés, ne parvenaient plus à exprimer. En faisant assez attention, il était possible de relever le pli particulier que prenait ses lèvres, courbures singulière de cette volonté manifeste de rester droite malgré tout le reste. Ça leur donnaient une teinte amer. Il y en avait même dans le creux de ses mains, qui ne disparaissait pas lorsqu'elle serrait ses poings - fort.
Oui, il se le disait – il se l'affirmait ; Nora mentait. Et ça l'agaçait Nate, à en serrer le poing autour de sa foutue bouteille, à s'en mordre la joue dans ces silences qui s'étirent et ne semble jamais mourir. N'était-ce pas son rôle à lui de cueillir ses sourires, ses rires?

Pourtant, elle était belle Nora.
Pourtant, il se souvenait qu'hier encore ils riaient à s'en exploser les côtes, à s'en écorcher la voix. Et il voudrait revenir à ce temps où leurs sourires gigotaient à l'ombre des grandes tours de bétons, quand ils se chamaillaient pour un un tout, pour un rien, joue à joue et main dans la main. Quand elle riait dans ses bras en essayant vainement de l'enlacer ou de l'étrangler - ça, il n'avait jamais put l'affirmer. Cette part d'eux est comme cette foutue ville au fond, un astre exubérant et ostentatoire qui irradie leur chaleur tout à fait égoïste. Une flamme que l'on devait entretenir si on ne souhaitait pas la voir mourir. Parce que le bonheur, leur bonheur, était une chose toute à fait égocentrique. Et égoïste, peut être bien qu'il l'était Nate. Mais si c'était pour sa famille, il s'en foutait.

▬  Je peux encore t'appeler en pleine nuit si ce n'est que ça. Ta charmante voix au réveil me manquerait presque.

Et il laissa son rire de môme glisser le long de sa gorge et son genou venir cogner le sien.  Juste comme ça, juste parce qu'au fond, elle en avait besoin. Un sourire en coin, un sourire taquin. Et sa voix - cette voix qui avait mué sans même qu'ils ne le voient arrivé- se fit d'un coup plus basse, une confidence soufflé vers elle, un secret.

▬  J't'ai même planqué des pépitos. Mais si tu te grouilles pas je pourrai bien finir par les bouffer moi même.

Dans sa presque insolence.
Dans son comportement.
Il se redressa en finissant sa bière d'une traite.
Parce que Nora, elle ne reviendrait pas, pas maintenant, pas même pour ça. Il le voyait dans son attitude comme dans sa voix. Et ça aussi, ça le faisait sourire, un sourire un peu triste, un de ceux qui ne montent pas jusqu'aux yeux. C'est un rictus lâché presque pour lui même, faussement résigné. Parce que s'il ne parvenait pas à en savoir plus Nate, il reviendrait simplement le lendemain, le jour suivant et le surlendemain. Quitte à squatter les banquettes défoncés du lieu de travail de sa soeur adorée.  

▬  Du coup tu squattes chez Sil?

Un charmant sourire glissa sur les lèvres du brun. Si elle pensait qu'il la lâcherait si vite avec ses "rien"...
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MessageSujet: Re: Whatever I'm still fabulous ▲ Nara   Whatever I'm still fabulous ▲ Nara EmptySam 20 Mai - 18:55

ça sort comme une évidence, un grincement claquant pour dénuer le mensonge. un peu joyeux, malicieux, mais jamais bien loin de la vérité. menteuse. t’as jamais été capable de lui cacher quoi que ce soit, à nate. nate il sait tout, d’une façon ou d’une autre, observe quand tu ne le vois pas, prends des notes quand tu penses qu’il ne fait que rire allègrement. nate, il voit tout, comprend tout, bien mieux que tu ne le pourras jamais. et si t’as toujours admiré cette capacité à tout détecter d’un simple coup d’oeil, pire encore, d’une petite intuition, aujourd’hui tu lui en veux presque de te faire la remarque. parce que ce sujet-là, t’en parles pas. tu veux pas en parler, jamais. tout comme tu veux plus jamais avoir à faire à nash. t’as qu’à demander à ton frère, il sait mieux que moi. c’est lancé avec mépris, presque dégoût. oui nate, demande donc à ton frère. parce que c’est plus le tien, de frère, pas vrai ? nash il a décidé que non. nash il s’est détaché de sa soeur, comme ça, le plus facilement du monde. comme si ça n’avait pas d’importance. alors y a pas de raison que tu n’en fasses pas de même. c’est le genre de choses que tu décides de garder pour toi, pas par égoïsme. le genre de choses que tu gardes pour préserver ce qu’il reste de tes frères. tu le sais, qu’il balance entre les deux, ton nate. il sait jamais trop quoi dire, jamais trop quoi faire. parce que nate, il est comme ça, il s’engueule pas, avec personne. ça lui arrive, quelques fois, mais jamais avec vous. jamais entre vous. tu t’dis souvent que vous devriez prendre plus souvent exemple sur nate. nate, il est intelligent, plus que vous ne le serez tous jamais. il voir les choses avec tellement de clarté que ça t’en file des frissons, parfois. tu serais pas capable de voir le monde avec les yeux de nate. mais nate, c’est comme ça, il aime bien voir les choses jolies là où y a que la poussière. et t’es tellement jalouse. ça cogne au fond de la cage thoracique. ça crie que t’aimerais tellement, toi aussi, pouvoir faire la même chose. mais là où il ne voit que la beauté, tu vois que la saleté, que le monde dégueulasse qui s’agite sous vos yeux, qui tourne parfois sans vous. mais tu le dis pas. tu le dis jamais. ça reste coincé à l’intérieur, enfermé, enterré. ils ont pas besoin de savoir. au moins tu recevras plus mes chaussures sur la tête en plein milieu de la nuit. tu grimpes à ses côtés, sur le comptoir, les chaussures suspendues dans l’air. et y a son genou, qui rencontre le tien, le maigre sourire, tantôt malicieux sur son visage, tantôt apaisé sur le tien. nate, c’est ton propre magicien. il a le pouvoir de rendre tout moins important, moins grave, moins blessant. et à ses côtés, tout devient un peu plus joli, un peu moins gorgé de noir. des pépitos ? où ça ? pourquoi tu me les as pas ramené ? ça parle de pépitos et tout de suite, y a le regard intrigué, presque une pointe d’illumination au fond des yeux. la curiosité qui ronge l’estomac au même titre que la gourmandise, et la vision délicieuse de ce petit paquets de gâteaux qui pourrait bientôt finir en ta possession. tu sais que c’est qu’une tactique, qu’il y a probablement pas de pépitos, que c’est simplement pour te faire revenir chez vous. et si tu serais capable d’y retourner quand y a personne pour attraper ce fichu paquet de pépitos et te goinfrer sans que personne ne le sache, t’as pas vraiment envie de le faire. pas là. t’as pas envie d’y aller, prendre le risque de tomber sur ton connard de frère. tu te contenteras d’aller voler les pépitos à la supérette du coin s’il n’y a que ça. ouais. enfin je squatte là où il squatte. haussement d’épaules indifférent. c’est un peu l’aventure, de dormir avec sil. tu sais jamais où il va dormir, exactement. ni chez qui non plus. c’est pas très grave. t’as l’impression de voir de l’autre côté de son monde, celui caché dans l’ombre quand il est avec toi. c’est un peu étrange. un peu désagréable, de savoir que tu partages sil avec tous ces gens. mais t’es quand même bien content qu’il les connaisse, sans quoi vous dormiriez dans les poubelles derrière le smoking dog. j’crois qu’il donne son cul en échange d’un endroit où crécher. y a l’oeil malicieux qui se réveille, le sourire un peu sournois quand il rencontre celui de son voisin. l’inconvénient c’est que tu dois l’entendre baiser tous les soirs, sil. mais si y a que ça pour qu’on te laisse dormir dans un coin, hé, t’es pas la plus difficile des gamines, nora. et quitte à choisir tu préfères encore sil la traînée à ton frère et ta meilleure amie, ensemble.
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MessageSujet: Re: Whatever I'm still fabulous ▲ Nara   Whatever I'm still fabulous ▲ Nara EmptyLun 22 Mai - 21:57

Notre foyer est derrière le monde qui s'étend devant nous, et il y a beaucoup de sentiers à arpenter, à travers les ombres, jusqu'au bout de la nuit, jusqu'à ce que les étoiles renaissent. Brume et ombres, tout doit s'éteindre. Tout doit s'éteindre, tout doit… s'éteindre.

And all I am is a bird in the storm.
Nate ne prit pas la peine de répondre à son affirmation. Il la regardait sans mots dire, prenant une gorgée de sa bière et acquiesça simplement pour montrer qu'il l'avait entendu. Nash avait longtemps été un mystère pour son frère. Il croyait en la force des liens filiales: qu'importe les disputes, qu'importe les mots qui avaient été dit et devraient être dit, la famille était la seule chose qui perdurait jusqu'à la fin. Mais cette philosophie à elle seule n'endiguait aucun conflit, surtout pas ceux éclatant entre son frère et sa soeur, Nate avait dû s'y faire. Il s'en était douté en ne la voyant pas rentrée - ce silence - c'était celui de la rancoeur, d'une douleur rentrée à l'intérieur, enfouit au plus profond de soi sous des mètres et des mètres de fiertés. Au fil du temps, Nate avait apprit qu'il y avait des choses contre lesquels il ne pouvait rien.  Des choses que peut être, il ne souhaiterait jamais changé. Le caractère des deux ânes qui complétaient son arbre généalogique en faisait partit. Nash et Nora était d'un naturel entêté, mais parfois, ce même entêtement pouvait aussi être source de bienfaits. Et c'est sans doute lui qui leur permettait à tous de tenir aussi longtemps dans l'enfer de leur quotidien.

▬ Sil au fond, c'est le mec qui a tout compris. Il paye pas de loyer, pas d'impôt mais il a toujours un endroit pour crécher. Et en plus il baise quand il veux.

Nate.
Sa réponse sortit dans un rire et il en sourit, un brin moqueur, à moitié innocent, encore une de ces mimiques de sale gosse, encore une de ces moues qui à sept ans lui évitait les engueulades de ses profs et à quatorze pouvait convaincre certaines filles de sa classer de l'embrasser. Une moue du je me fou de ta gueule, mais juste un peu. J'ai envie de te faire rire aussi, mais juste un peu. On se fait la guerre, mais après tu viendras t'asseoir près de moi dis? Mais ça Nate n'avait jamais vraiment sut le faire - il n'était pas un guerrier, mais un médiateur. Il n'engendrait pas les guerres, il les réglait. Médiateur de tout. Médiateur de rien. Médiateur de la dernière part de pizza, des disputes, médiateurs des insultes qui fusaient vite et fanaient les sourires encore plus vite. Là il aurait pu - il aurait pu garder son sourire et son rire et les faire résonner dans cette légèreté qu'il trainait derrière lui comme une vieille allié.  Il aurait pu agiter ses mots agiles encore, les faire s'entrechoquer dans ce charmant schéma d'homme lettré, d'homme de science et d'université, la poussé, dans un sens ou dans l'autre, tenter de l'influencer d'une manière ou d'une autre - mais non, Nate il n'était pas comme ça. Il ne voulait pas l'être. Il avait abdiqué - il avait lâcher l'affaire aussi facilement qu'il avait put la lui jeter en pleine face. C'était une histoire entre Nash et Nora, entre Nora et Nash. Une histoire où elle ne souhaitait pas le voir lui, prendre place. Alors il préférait laisser son épaule s'appuyer contre la sienne, leurs voix se perdre dans le silence presque apaisant de leur vieux pub. Il préférait retrouver son Yorkshire de soeur, avec ses sourires toujours trop rare, cet estomac qui ne connaissait pas de fond mais pourtant n'arrondissait jamais son ventre.
Sa princesse. Sa Nora.

▬  Et j'vois pas pourquoi je les aurai ramené. J'suis pas encore facteur.

L'enfant retint un rire et plaqua, à défaut d'un sourire frondeur, un rictus faussement contrarié sur l'arc de ses lèvres. Mais il y voyait ses yeux briller, et c'était beau. Il y avait des reflet dans le fond de l'iris et des bancs de pèlerins à nageoires qui lui traversent le regard. Lorsqu'elle parlait de nourriture, Nora avait soudainement des airs de jeune fille en fleur. Elle avait ce rien de tendre sur son visage, couplée à cette touche d'avidité qu'il avait cru déceler sur d'autres visages en de toute autre circonstance. La nourriture suscitait chez Nora un intérêt rare qui brisait ce masque qu'elle avait mise sur son visage entre elle et le monde. Qu'ils mettaient tous d'une certaine façon et qu'elle écartait volontiers pour un paquet de pépitos. Il souffla un rire, faisant mine de réfléchir, vidant sa bouteille avant de la balancer à la poubelle. Nora, elle réussissait toujours à remuer ce petit truc qui battait là, juste au creux de sa poitrine. Elle le faisait vibrer sur une fréquence que personne d'autre jusqu'à maintenant n'avait réussit à toucher alors pour Nora, c'était spéciale. Pour elle, il ferait surement n'importe quoi.

▬  Mais je te propose un deal. Un de ces jours je t'emmènerai quelque part et tu viendras avec moi sans taper un scandale. Et une fois arriver sur place je te donnerai tous les pépitos que tu souhaites.

Nate, il lui tend son petit doigt. 
Et il souriait suffisamment pour qu'elle se doute bien que la nouvelle idée qui lui trottait sous le front ne disparaitrait pas aussi facilement. Il était aussi comme ça son grand môme, têtu comme une mule. Surtout lorsqu'il était persuadé que ses soudaines illuminations étaient des éclairs de génie. Alors que bien souvent, toutes ces inventions finissaient en plan foireux. Comme une mygale lâchée en pleine rue. Mais avait-on vraiment le coeur de peindre de noire les bases arc en ciel d'une aquarelle?

▬  Deal?

Nate, il y avait des moments où il semblait presque pouvoir vous emmener voguer vers le pays imaginaire. Presque. Si on oubliait que comme vous il se contentait bien souvent de dériver sur les rives du Styx.
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MessageSujet: Re: Whatever I'm still fabulous ▲ Nara   Whatever I'm still fabulous ▲ Nara EmptySam 27 Mai - 7:09

t’as le coeur un peu léger, le rire un peu facile avec nate. c’est moins compliqué qu’avec les autres. nate il est drôle. nate il est doux, il est gentil. il te comprend pas. et si t’aimes pas quand il essaye coûte que coûte de te faire sourire, tu peux pas t’empêcher d’y finir quand même, par sourire. il y arrive à tous les coups, magiciens qui dessine des sourires sur les lèvres des jeunes filles en colère. ptètre que tu pourrais venir avec nous, on serait bien tous les trois. l’idée paraît pas si incongrue, sur l’instant. c’est même plutôt logique. où est-ce que tu pourrais aller, sans le ying à ton yang ? pas très loin. nate, il fait s’envoler la rage, il la fait moins importante, au moins pour quelque temps. elle disparaît jamais vraiment, elle s’atténue, se plie en douze, se range dans un petit coin. elle devient presque invisible, la rage, et tu réalises pas souvent à quel point c’est soulageant, de vivre, rien qu’un instant, sans le poids du monde sur tes épaules. ou bien si, tu le réalises un peu trop, c’est bien pour ça que nate c’est ton aimant, ton double, presque comme un jumeau maléfique, l’ange où tu es démon. nate, il est trop beau pour ce monde, et tu peux pas t’arrêter de penser qu’un jour, le monde l’écrasera en mille morceaux. et ça te fend le coeur, ça te met dans une colère pas possible, une rage noire qui te donne envie de tout casser. parce que toucher à nate, c’est comme toucher à toi, comme toucher à nash, comme toucher à george. toucher à l’un des tiens c’est pire encore que de t’atteindre toi, c’est le meilleur moyen pour te toucher en plein coeur, talon d’achille improvisé, beaucoup trop voyant. on serait pas séparés. y a comme un haut-le-coeur à cette pensée, un hoquet ravalé qui fait trembler les parois de fer. y a les digues qui s’ouvrent, et la peur qui se manifeste, l’inquiétude, comme une mère poule qui voudrait garder ses gamins toujours près de soi. mais t’es pas leur mère, t’es rien que leur soeur, celle qu’ils chambrent tout le temps, celle dont on se moque, celle dont on a peur, parfois, aussi. mais tu te fous de tout ça, parce que ça, c’est tout ce que t’as toujours connu. les caldwell, en bonne et dûe forme. et changer ça, ça te fout la trouille comme jamais, ça te serre les entrailles, ça te broie l’estomac. et même si c’est un peu ta faute, cette fois, même si t’es plus là à cause de cette foutue engueulade avec nash, ça veut pas pour autant dire que tu dois arrêter de voir tes frères. nash, oui, mais pas le reste de la meute, alors qu’ils font ta force. alors tu peux pas t’empêcher de lever les yeux au ciel, face à sa tentative stupide de te ramener chez vous. tu dis ça parce que tu veux que je vienne les chercher. mais ça marche pas, pas cette fois. pas même pour un paquet de pépitos. il peut les garder si c’est ça, parce que nash et toi, c’est trop profond pour que ça se soigne au-dessus d’un paquet de gâteaux. nash et toi, ça c’est cassé comme jamais auparavant, un truc que t’es même pas sûre de pouvoir recoller un jour. mais tu t’fais des faux espoirs, nate. ça n’arrivera pas. et c’est dur, sûrement bien trop dur pour ce qu’il a l’habitude d’entendre, de supporter. mais t’as l’impression d’avoir besoin de le rappeler sur terre, pour pas qu’il s’envole trop loin. nate il est lumière là où tu es ténèbres. t’as l’épaule qui frotte contre la sienne, la tête qui se tourne vers lui. et tes yeux, mi-perdus, mi-colériques, mo-apaisés, qui se perdent sur son visage, qui s’y attardent bien trop longtemps quand tu penses à ce que tu dis. tu devrais pas leur faire vivre ça. ils devraient pas se retrouver au milieu, à batailler pour vous rabibocher. ils devraient pas faire tout ça, mais encore, vous faites jamais rien comme les autres. j’reviendrais pas. ça claque dans l’air, ça s’abat dans le silence. j’reviendrais pas, comme une finalité bien réfléchie. tu changeras pas d’avis, pas cette fois. les dégâts sont faits, trop importants, tsunami qui a tout emporté avec lui. alors tu laisses quelques secondes passer, le temps de bien absorber l’information, de ne pas la prendre à la légère. et puis il y a sa question, non, son affirmation qui cogne entre les quatre murs de ton esprit, sans en parvenir à comprendre le véritable sens. tu veux aller où ? y a les yeux ronds tournés dans sa direction, le coup foireux que t’es presque capable de sentir. tu sais que j’aime pas les surprises. parce qu’elles sont trop souvent mauvaises, ratées. rien se passe jamais comme prévu dans les surprises, parce que tout est imprévu. et t’aimes pas, ça, toi. t’aimerais pouvoir tout contrôler, manipuler le monde à ta guise. mais ça ne marche pas comme ça, nora, ça l’a jamais fait, ça le fera jamais. tu dois laisser place à l’imprévu, à l’inconnu. un peu parce que c’est nate qui le demande. et un peu parce qu’il promet des pépitos, et que pour ces foutus gâteaux, tu serais capable de tout. deal. que tu finiras par abdiquer dans un soupire résigné, alors que ton petit doigt s’accroche au sien. tu peux plus revenir en arrière, maintenant. c’est trop tard. parce que t’as juré avec le petit doigt, et que y a rien de plus sacré que la promesse du petit doigt.
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MessageSujet: Re: Whatever I'm still fabulous ▲ Nara   Whatever I'm still fabulous ▲ Nara EmptySam 27 Mai - 23:40

Notre foyer est derrière le monde qui s'étend devant nous, et il y a beaucoup de sentiers à arpenter, à travers les ombres, jusqu'au bout de la nuit, jusqu'à ce que les étoiles renaissent. Brume et ombres, tout doit s'éteindre. Tout doit s'éteindre, tout doit… s'éteindre.

And all I am is a bird in the storm.
Allons, Nora, ne lui fais pas ces yeux là.
Il suffisait pourtant de la sincérité de ton sourire pour changer la face du monde.
Il y avait dans les yeux de Nora jolie un petit quelque chose, un je ne sais trop quoi qui accrochait son regard et tordait son palpitant, le soumettait entièrement à sa suprématie despotique. Un rien de sa soeur, un rien de son tout qui réveillait en son coeur cette rage sourde, colère retenu face à son impuissance et déchainait cette irritation croissante et entêtantes, comme une successions d'explosions dans son esprit branlant. Il y avait chez Nora des regrets qui peuplaient ses paupières.  Dans ses yeux, dans ses cheveux, dans ses lèvres sans sourires, dans ses mots, dans ses gestes, dans ses pertes de contrôle et parfois même dans ses coups de gueule.

▬ On ne sera jamais séparé.

Ils étaient deux moitié d'une même unité. De part le sang qui s'écoulait dans leurs veines, de part l'amour qu'il éprouvait pour elle, tant de choses intangible qu'on ne pouvait ni voir ni sentir mais qu'il savait être là, à chaque instant, à chaque seconde.  Elle est l'encre qui le rattache à son hémisphère, chaine tendu qui l'accrochait encore au réel, qui incessamment lui faisait reposer les pieds sur terre. Comment il ferait Nate sans elle? Comment ferait il pour se souvenir que si la vie est moche parfois, elle est toujours belle lorsque ce petit bout de femme demeure dans son paysage. Nora, il avait besoin d'elle comme il avait besoin d'oxygène. Il avait besoin de ses sarcasmes et de ses sourires retenus, il avait besoin de ce regard qui s'animait pour les choses les plus incongrus et dédaignait ce que la plupart des femmes considéraient comme dû. Elle n'était pas facile Nora, elle était même bourrés de défauts, des petits et des gros comme seule pouvait l'être une Caldwell. Mais à ses yeux Nora, elle était comme elle aurait toujours dû l'être. Il ne l'aurait changé pour rien au monde sa Nora. Mais elle n'était plus là, Nora elle s'éloignait déjà. Et ça Nate, il peinait à le comprendre. Des disputes dans leur famille, il y en avait eut des tas, des coups de gueules à n'en plus pouvoir et des objets brisés jusqu'à en avoir marre. Combien de fois une porte avait-elle claqué avant que le principal concerné revienne une fois quelques jours écoulés? Parce que leur famille était comme ça, dissolu et mal foutu, sans doute caduque. Mais à eux quatre, ils formaient un noyau solide, un entrelacement complémentaire qui à ses yeux ne s'écroulerait jamais. Parce que peu'importe ce que les uns pouvaient dire lorsque la rage leur embrumait l'esprit, ils s'aimaient tous à leur manière. Même s'il était bien plus facile de prétendre le contraire.

▬ J'voudrais toujours te voir revenir.

Parce que pour lui, cet appartement était unique. C'était le premier endroit où il s'était sentit comme chez lui, même si ce n'était pas vraiment le cas, même si cet appartement appartenait surtout à Nash. Mais leurs deux pièces, c'était ce cocon confortable où ils dormaient tous au même endroit, c'était cette paix recomposer où leurs alcooliques de père ne pouvait plus jamais l'atteindre. Il était imparfait, bruyant, mal isolé et l'odeur de clope qui imprégnait les murs ne disparaitrait sans doute jamais. Mais il s'en foutait Nate. Il y avait bien plus à y voir, il y avait bien plus à chérir.

▬  Parce que c'est chez nous Nora, et même si j'comprend que tu t'ai disputé avec Nash. Je n'arrive pas à voir ce qui est différent des autres fois.

Il sourit en coin en ébouriffant les boucles folles qui parsemaient sa nuque, secouant doucement sa tête en appuyant ses mains contre le comptoir. Nate, il avait sans doute toujours été un grand rêveur, depuis le jour où il avait voulut s'envoler dans les étoiles jusqu'à celui où il avait prit l'habitude de trainer sur les toits. Il préférait encore voir le beau Nate, il préférait encore croire qu'elle reviendrait.

▬  Alors je préfère me dire que tu reviendras avec nous. C'est pas pareil sans toi. Qui m'empêchera de divaguer trop fort si tu n'es plus là? Qui me piquera mes frites lorsque j'aurai le dos tourné?

Oui Nate, il rêvait. Il rêvait d'un monde qui sans doute n'existait pas, il rêvait peut être simplement de chose que les autres ne voyaient pas. Et il la voit, cette détermination, cet air sur son visage qui le lui murmure, qui le lui affirme: Cette fois ci je ne changerai pas d'avis. Mais il préférait sourire en détournant son regard vers la vitre, il préfère y croire fort encore. Peut être que s'il y croyait, tout ça deviendrait vrai, peut être que ne pas y croire fera disparaitre un mirage qui aurait put s'esquisser sur leur visage. Il ne l'obligeait pas à lui livrer ce qui lui pesait sur le coeur à Nora. Alors elle ne pouvait pas le lui arracher ça, à Nate. Parce que si elle venait à lui ravir l'espoir, il n'aurait plus aucune lumière à irradier, plus aucune chaleur pour la réchauffer. L'espoir était tout ce qui le constituait en vérité. L'espoir que le monde garde encore ces ornements le lendemain, l'espoir qu'en définitive, tout finisse toujours bien.

▬  Je jure que celle là sera une bonne surprise. Une qui ne tourne pas mal.

Parce qu'il avait encore son petit doigt enroulé autour du sien, parce qu'il avait à nouveau juré, comme il avait juré un jour dans le brûlant d'un bac à sable de toujours la protégé. Si elle ne voulait pas y croire Nora, Nate croirait pour deux. Et s'il n'avait pas le pouvoir de régler tous ses soucis, il avait au moins celui de faire naitre son rire et ses sourires. Du moins l'espérait-il pour les années à venir.
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MessageSujet: Re: Whatever I'm still fabulous ▲ Nara   Whatever I'm still fabulous ▲ Nara EmptyMar 30 Mai - 7:05

est-ce que t’y crois, à ça ? on sera jamais séparés. y a besoin que de quelques mots pour t’apaiser. pour te soulager, retirer un poids de tes épaules, le temps de quelques minutes. ça fonctionne, un peu. beaucoup. y a le coeur léger, heureux, presque. juste quelques instants, des secondes égrainées aussi vite que le vent, une promesse inestimable faite au creux d’un souffle, d’un secret que vous garderez pour vous toute la vie. on sera jamais séparés. t’as besoin que de ça finalement. rien d’autre. de tes trois idiots pour te sentir complète. nate en particulier. nate la balance, nate l’équilibre, nate qui rétablit la beauté et la justice, au moins pour quelques temps. c’est plus aussi difficile avec nate. la seule chose difficile, c’est l’inquiétude constante d’avoir à lui briser le coeur, de lui piétiner dessus sans se rendre compte que tes actions l’affectent. ta dispute, ton départ. nate, il est au milieu de tout ça, et tu sais que ça l'atteint, même s’il ne dit rien. parce que nate n’est pas comme vous, diamant à l’état brut qu’il vous faut garder intact. parce que la beauté de nate rend les caldwell un peu plus humains. nate, il voit la beauté partout. pour lui tout est simple, à nate, et t’envies tellement sa façon de voir les choses. tellement que tu te dois presque de le rappeler à la réalité, de lui prouver encore et encore qu’il vit dans un rêve. tu t’accroches à ce côté sombre que tu crées parfois toi-même, des racines au milieu des fleurs, quitte à détruire un morceau de lui. c’est mal. c’est moche. c’est égoïste. mais c’est toi, nora. prête à tout pour le garder avec toi, toujours. c’est pas comme les autres fois. alors tu sais pas vraiment pourquoi tu dis ça. y a une partie de toi qui aimerait vraiment qu’il remette les pieds sur terre, qu’il voit à quel point entre nash et toi, c’est brisé. à quel point ça peut pas être réparé. t’as envie qu’il comprenne, qu’il voit que la vie c’est rien de beau, c’est juste moche, déchiré, déplorable. détestable. t’as envie qu’il te comprenne nate, rien qu’une fois, qu’il voit le monde avec tes yeux, qu’il revienne de ton côté sombre plutôt que de s’éloigner vers la lumière. alors tu poses le regard dur sur lui, dur et briser, avec l’envie de lui faire mal tout en même temps que ça t’insupporte d’avoir à le faire. il a dit qu’il me détestait. il a dit que j’étais comme eux, que j’faisais que lui pourrir la vie. il a dit qu’il voulait plus jamais me voir, alors il me verra plus. c’est aussi simple que ça, pas vrai ? non. y a rien de simple, parce que tout est toujours une lutte constante, avec toi. y a jamais de repos. jamais de calme après la tempête, jamais d’éclaircie après l’orage. nash a déclaré la guerre, et la guerre il aura. parce que c’est comme ça, y a les fiertés qui se battent en duel, les égos écorchés, malmenés. et les dommages collatéraux, comme nate, comme george, comme tous les autres que vous blessez au passage et que vous ne comptez plus. j’suis plus sa soeur, nate. et y a quelque chose qui se brise à l’intérieur. un puits sans fond que tu continues de creuser, pour y laisser les plaies béantes s’échapper, s’ouvrir au grand jour. y a quelque chose qui se brise, et une autre qui se réveille, la haine. cette même rage furieuse qui court dans tes veines, agite ton palpitants et fait tambouriner tes tempes. tu le détestes tellement, nash. tellement que t’en oublies ton frère, que tu laisses de côté, ton frère que t’abandonnes, quand t’es plus là pour sauter sur son matelas en pleine nuit quitte à le dégonfler, ton frère à qui tu ne piques plus les frites, ton frère à qui tu mènes la vie dure quand il ne fait que te mener la vie belle. alors c’est comme un rappel à la réalité, soudainement, les rôles qui s’inversent, tes grands yeux qui s’écarquillent de surprise à ce que tu sembles entendre. c’est moi. c’est moi qui ferai tout ça. j’te laisserai pas tomber, jamais. et tes mains qui enserrent son visage faute de connaître la douceur, alors que y a l’instinct de maman ours qui se réveille, pour protéger le reste de la portée. pendant l’espace d’un court instant y a tout qui prend la tendance inverse, toi qui devient la grande, celle qui doit veiller sur tes frères. la présence féminine dont ils ont besoin, qu’ils ne trouvent que parfois. et y a la louve prête à sortir les crocs pour garder la meute auprès d’elle, toujours sous son oeil affûté, protégeant. il a pas a douter, nate. que tu sois là ou pas là, à l’appart ou non. vivant ici ou ailleurs. nate c’est la seule constante, celle qui ne varie jamais. et t’en as besoin comme t’as besoin d’air, bien plus que tu n’as besoin de pépitos. tu me crois ? y a le froncement de sourcils, parce que t’en démordras pas. s’il doit être certain de quelque chose nate, c’est ça. t’as besoin de l’entendre te dire qu’il te croit. qu’il sait que tu mens pas, que t’es pas comme tous les autres, que toi tu fais pas de promesses en l’air. tes promesses, elles veulent encore dire quelque chose et tu les respecteras même si c’est la dernière chose que tu fais. mais c’est comme ça avec nate, il réveille les instincts les plus protecteurs, presque maternels, celui auquel ils ont jamais eu droit. faut que tu saches qu’il te croit, comme il faut qu’il puisse t’emmener quelque part, te faire plaisir, te faire oublier un peu aussi. d’accord alors. une surprise. alors t’abdiques. t’as pas vraiment peur, avec nate, y a pas vraiment de surprise qui puisse se révéler mauvaise. y a l’espace d’un silence ou tu vois la conversation venir à son terme, partagée entre le regret qu’elle se termine et l’envie qu’elle puisse continuer toujours. j’dois retourner travailler. faut bien que quelqu’un fasse tourner cet endroit. mais vos petits doigts se dénouent et soudain, l’air s’engouffre entre vous et tu sautes du comptoir, retombes sur tes pieds. on a pas toujours ce qu’on veut, nora. et mieux vaudrait terminer tout ça pour partir à la seconde où nash passera la porte du bar familial.
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MessageSujet: Re: Whatever I'm still fabulous ▲ Nara   Whatever I'm still fabulous ▲ Nara EmptyMer 31 Mai - 15:32

Notre foyer est derrière le monde qui s'étend devant nous, et il y a beaucoup de sentiers à arpenter, à travers les ombres, jusqu'au bout de la nuit, jusqu'à ce que les étoiles renaissent. Brume et ombres, tout doit s'éteindre. Tout doit s'éteindre, tout doit… s'éteindre.

And all I am is a bird in the storm.
Ah - c'était peut être là tout ce qu'il avait cherché. Juste cette simple vérité jetée en plein visage, lié par la bouche d'une femme - de cette femme. Juste ces mots crus aux allures distordus d'où il sentirait presque les bords lui déchiré les tympans tellement ça sonnait absurde - juste ces quelques mots qui tombent entre eux sans fioritures ni pitié avec leurs relents de sincérité. Peut-être, était-ce tout ce qu'il avait mérité, peut-être l'avait il appelé en songeant qu'il se muerait brusquement en faiseur de miracle.

Un éclair de panique traverse son âme un instant. Et si c'était fini, et s'ils avaient franchit cette ligne où plus rien ne pouvait être ressoudé, et s'ils s'étaient lassés d'essayer, et s'ils avaient tellement mieux à vivre avec tous les autres gens plus sains ou moins versatiles que cette foutue fratrie, et si tout compte fait il était plus aisé de s'en foutre, de leur famille. Il eut l'impression que le monde changeait d'axe, Nate, il ne sut qui de la terre ou des cieux le soutenait. Et ce fut comme si les yeux de sa soeur le ventousaient de l'intérieur, mer contre goudron. Et ça semblait tellement gros tout ça, tellement improbable. Pouvait-on cessé d'être frère et soeur juste comme ça, d'un simple claquement de doigt? Il n'en savait rien. Leur père avait bien cessé d'être leur père le jour où ils l'avaient fuit. Leur mère avait bien cessée d'être leur mère le jour où il était partit. Et ça faisait mal. Ca faisait mal de se dire qu'il suffisait peut être que de ça pour que demain il n'y aurait plus rien. De voir que de l'amour à la haine il n'y avait même plus de frontière.

▬ J'suis désolé.

C'est trop et pas assez, presque déplacé. Parce que Nora, plus que tout autre chose, elle avait eut mal. C'était là, marqué sur son visage. Nate. Il la regarda un instant sans mot dire, bousculant doucement son genou du sien. Il y avait des choses qui ne pouvaient être réparé à coup de rire et de légèreté, il y avait simplement des choses qui vous marquait l'esprit aussi surement qu'un fer chauffé à blanc enfoncé dans les chaires. Et ça, il pouvait rien y faire Nate. Parce que là, c'était le boulot de Nash. Nash et ses mots durs qu'il avait toujours entendu sans jamais réellement les comprendre, sans jamais les prendre pour lui aussi. Nash qui semblait toujours mené une guerre entre lui et le monde. Nash qui avait blessé Nora sans doute comme Nora avait blessé Nash. C'était une guerre qu'ils avaient ouvert seuls et qu'ils ne pourraient refermer que d'eux même. Dans cette histoire Nate ne comptait pas, ça ne le regardait pas. Il était juste ce gamin qui cherchait toujours les bons mots sans jamais mettre le doigt dessus. Ce grand type pas doué qui tentait de réparer les plaies avec cette éternelle maladresse.

▬ J'doute pas de l'amour que Nash a pour toi, ni celui que toi tu as pour lui.

Oui, de ça il était certain. Entre eux, ça avait toujours fonctionné ainsi, il y avait toujours eu plus de tu m'fais chié que de j'ai besoin de toi. Ils avaient l'amour timide, ils l'avaient discret, un secret chuchoté là où personne ne l'entendrait jamais, un murmure du coeur inavoué qu'ils préféraient incessamment avaler plutôt que de le laisser clairement s'exprimer. Parce que l'amour, c'est tout ce qui les avait toujours blessé. L'amour, c'est tout ce dont ils auraient toujours voulut se débarrasser sans jamais pleinement y arriver. L'amour était une faiblesse dont on ne pouvait se défaire, un foutu mal nécessaire. Sur ce point, Nate était un alien jeté sur leur chemin, ce qui lui semblait si facile à sortir avait toujours sembler mettre l'ensemble des siens dans une position délicate. Alors oui, il comprenait que parfois il soit aisé de l'oublier, que l'on pouvait sincèrement aimer. Qu'il y avait cette petite chose entre eux qui jamais ne s'éteindrait. Mais c'était pas son histoire, il n'y avait là que la conclusion de ses seules observations. Alors oui Nate, peut être bien qu'il avait tout faux, peut être qu'au final, il se trompait. Pourtant il aimait à se dire qu'entre eux, c'était un amour vache, un échange incessant de chamaillerie qui au final les ferait toujours rire.

▬  Mais j'peux parler que pour moi n'est ce pas? Après tout j'suis pas dans vos têtes.

Il avait lâché ces quelques mots en laissant échapper un léger rire incrédule. Parce que le monde lui semblait soudainement moins beau. Parce qu'il pouvait y implanté toutes les nuances qu'il voudrait, chercher mille et une façons d'y recoller des mais, tout ça, ça restait laid. Tout ça, ça restait affreux, lugubre à ses yeux. Il avait détourné son regard pour contempler les ombres qui serpentait sur les murs. Nora, elle serait toujours là. Elle le promettait. Elle le jurait avec cet air buté qui lui convenait si bien, elle prenait son visage entre ses mains pour le tourner vers le sien. Nora, elle agissait comme une mère. Il supposait qu'une mère devait ressembler à ça. Imparfaite mais précieuse. Le genre de nana dont on pouvait se vanter toute la journée et trouver belle même lorsqu'elle ressemblait à rien.

▬  J'te crois.

Elle n'avait jamais trahit sa confiance Nora. Elle ne lui avait jamais donné moins que ça. Parce qu'ils étaient fait ainsi, parce qu'entre eux c'était spécial. Alors il y eut les bras de Nate qui vinrent se refermer tout autour d'elle, pour la serrer fort, fort pour que jamais elle ne disparaisse. Parce que c'était con mais il pouvait tout perdre Nate. Il pouvait tout perdre sauf eux. Sauf elle. Il eut cette joue qu'il vint appuyer contre sa tempe, ce soupire qu'on lâche comme pour se débarrasser du poids du monde. Un second souffle, un souffle à elle, un souffle à lui.

▬  Alors crois moi quand j'te dis que je t'aime et que j'te lâcherai jamais.

Et puis, il s'écarte. Et puis il la laisse quitter le comptoir et salut son renvoie d'un geste désinvolte avant d'en faire de même, sautant sur ses deux pieds.

▬  J'viendrai te chercher pour que tu paies ta dette planche à pain.

Pas d'au revoir, juste un dernier sourire, juste un geste de la main avant qu'il ne s'en aille ennuyer une toute autre personne. Parce que Nate, il reviendra toujours. Pour toujours.
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