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 out of the blue and into the black (penetex)

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MessageSujet: out of the blue and into the black (penetex)   out of the blue and into the black (penetex) EmptyLun 27 Fév - 20:36

« J'vais pas crasher la voiture. » Pourtant elle a pas l'air de le croire, posée sur le siège passager qu'a jamais beaucoup vu défiler ses jeans. Penelope devant la boite à gants et pas le volant, c'est un peu comme observer trop longtemps la première image pour comprendre ce qu'il manque à l'autre. Il a mal aux yeux à forcer de les plisser comme un con. Il est observateur, Tex, il voit bien. Comme les choses changent, comme les gens suivent les choses, et comme il reste en retrait de tout ça. Increvable dans les deux portraits. Indémodable dans ses excès. Ça fait un moment qu'elle part devant sans se retourner, il lui en veut pas. Il le ferait aussi, si seulement il pouvait lâcher le passé des yeux une seconde. Une seconde, de quoi dévier de l'axe et finir en vrac. Peut-être que ça remettrait les idées en place, de secouer un peu la boite crânienne de temps en temps. Il a juste peur de se claquer le cou avec dans la manœuvre. Aussi évident que ça puisse paraître, il a pas encore envie de crever. Il comprendrait, mais il veut pas. Pas encore. Il a trop de routes à remonter à l'envers et de chemins à prendre en marche arrière. En attendant la mort, il joue avec les boutons de la radio, parce qu'il aime l'attitude que ça donne. Un bras abandonné sur le volant, l'autre qui fait semblant de s'intéresser aux stations. L'air d'un gars qui sait ce qu'il fait. Il zappe. Il zappe tous les grésillements des satellites qui captent pas. Putain c'est Tybee, pas le fin fond du monde. Mais le monde veut pas leur faire plaisir, et y a que les informations de Savannah qui se répètent et se contredisent sur les ondes. Une chanson qu'il connait pas, et qu'il veut pas connaitre. Il finit par soupirer et tout couper. Il écoute le rien qui hurle depuis les enceintes de l'habitacle. Ça les paroles du silence, il les connait par cœur. « Les gars ont prévu un truc ce soir ? » qu'il demande en détachant son attention de la route. Un fraction de rien, et quand il se retourne, il se retrouve à freiner comme un dingue pour pas renverser la poignée de gens qui traînent là. Il grommelle dans sa barbe quand il aperçoit les flics au bout de l'itinéraire. « Mes préférés. » Il ralentit pour écraser personne. Personne s'en fout, honnêtement, mais pas les gars postés là. Il baisse la vitre sans broncher. « Un problème ? » Promis qu'il a rien piqué cette fois. Ou juste la montre à son poignet ; limite il s’assoit dessus et sourit pour masquer le truc. « Interdiction de sortir de Tybee Island jusqu'à nouvel ordre. Quand les autorités décideront de lever la quarantaine... » Quarantaine. Quarantaine pour quoi ? Il a pas la confiance suffisante dans les forces de police pour dégager le pied de dessus l'accélérateur. Alors il regarde la seule personne qu'a vraiment pigé le principe de la confiance avec lui, comme histoire de demander, allez, j'force le passage ?
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MessageSujet: Re: out of the blue and into the black (penetex)   out of the blue and into the black (penetex) EmptySam 4 Mar - 0:15

J'vais pas crasher la voiture. Tu parles, une chance sur trois que ça se termine comme ça, eux dans le décors et le capot fumant. Au fond ça serait pas plus mal, crac – mort subite – plus besoin de se prendre la tête où de se laver les mains pour effacer les dernières traces de sang. Elle secoue la tête, mitigée, reportant son attention sur la route qui défile derrière la fenêtre. C’est pas habituel, ça, eux deux dans cette position-là, et le silence trop pesant qui fait que Penelope ajuste constamment la radio, tapant la boite à gant au rythme de la country qui s‘échappe des haut-parleurs. Instinctivement elle le regarde, le dévisage, pendant qu’il fixe la route et qu’il ne la voit pas. Son profil, son nez un peu cabossé, et cette tronche d’ahuri qu’elle connait aujourd’hui par cœur. Elle voudrait tout lui avouer, parce que le secret est douloureux, ça remplis des bronches et ça l’étouffe. Mais elle avale les mots, scelle ses lèvres, se force à se taire. Silence. Comme jamais.
A son tour à lui de changer la station, dès qu’elle fait son choix, il change et Penelope ne peut s’empêcher de claquer la langue pour marquer son agacement. Elle a envie de sortir de cette foutue voiture, de partir loin, seule, sur la plage. Elle a chaud, elle a froid. Mal à l’aise. Les gars ont prévu un truc ce soir ? « Peut être. Je sais pas… » Pas vraiment au fait, elle a préféré gardé ses distances depuis le casse avec Junior, comme si de cette manière elle pourrait éviter aux gars de voir la trahison se peindre sur son visage. Y a leurs regards qui s’accrochent, Penelope qui hésite un instant avant de lui taper sur le bras. « Regarde la route putain ! » Elle aurait pas du le laisser conduire, elle avait oublié à quel point c’était une catastrophe au volant. Dans sa poche y a son téléphone qui vibre, elle quitte la route du regard pendant que Tex ralenti à cause de la présence de policiers. Junior. Et la photo stupide prise de lui lors d’une de leurs soirées qui s‘affiche. Elle a le cœur qui se sert. Rapidement elle lit le message, répond avant de se concentrer sur la route, incapable de taire la petite voix qui lui hurle qu’elle va se faire choper. Tex doit avoir la même impression car il se redresse sur son siège et offre son plus beau sourire à la police. Un problème ? Interdiction de sortir de Tybee Island jusqu'à nouvel ordre. Quand les autorités décideront de lever la quarantaine... Nouveau message en écho avec les paroles du policier : quarantaine, virus, Tybee. Son cœur s’emballe et elle dévisage Tex. Fais pas le con cette fois ci que son visage semble hurler, parce qu’elle sait ce qu’il a en tête. « Merci on va se mettre à l’abris. » Elle se penche par-dessus Tex pour remonter la vitre et lui fait signe de faire demi tour. « Tex. S’il-te-plait j’ai besoin que tu m’écoute » sa voix est blanche, ses mains tremblent. Elle farfouille les boutons de la radio, trouve la fréquence de la chaine d’information et soudain c’est un flot paniqué qui se déverse dans la voiture expliquant leur situation. «Faut qu’on aille s’enfermer quelque part, là où…Le virus pourra pas » pourra pas quoi ? Les atteindre ? Ils roulent fenêtre ouverte depuis ce matin. « Junior m’a dit qu’il faut qu’on reste dans la voiture… » Elle panique pas souvent Penelope, mais là c’est bien plus fort qu’elle, y a cette peur qui s’insinue lentement mais surement et une voix qui hurle dans son inconscient :Je veux pas crever
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MessageSujet: Re: out of the blue and into the black (penetex)   out of the blue and into the black (penetex) EmptyLun 13 Mar - 22:27


« Merci on va se mettre à l’abris. » Quarantaine. Une putain de quarantaine. Dans sa tête ça crie l'écho, ça capture les lettres en l'air pour les relancer plus haut, plus fort. Il vient de se taper l'orteil dans la table, il a fait dégueuler les jetons du scrabble sur le sol, c'est pas possible. Sept en vertical, quatre dans sa gueule. Il a peur de pleins de trucs, plus qu'il aimerait l'avouer. Peur du vide, peur de la routine, peur du calme. Peur de perdre Penelope quand ça va pas ; puis pire quand ça va bien. Au fond, il craint ce qu'il contrôle pas. Et il a pas encore trouvé comment faire piger le sens d'un doigt d'honneur à un foutu virus mortel. « Mais mortel genre ... » Dans le sens, tu meurs, du con. Il a pas réalisé qu'il y a la moitié du monologue qui sort de sa bouche. Honnêtement, il réalise pas des masses. Juste le peu de bras qu'effleure le sien, et le bruit de la fenêtre qui se remonte. Clic. J'espère pour toi que t'as pas contracté cette connerie. Enfermés comme ça, vous êtes dans la merde. Mais mortel, genre ... ? « Tex. S’il-te-plait j’ai besoin que tu m’écoute » Il est déjà parti sur une autre planète, Tex. Une stratosphère où on a pas inventé la peste noire 2.0. Un univers où y a pas ce truc chelou qu'émane de Penelope. Tu lui fais plus confiance, qu'est-ce qu'il se passe ? C'est pas de sa faute, ce bordel. « J'ai rien fait. » J'ai rien fait, j'ai rien fait, j'veux pas crever. Dis qu'on va pas crever. Les sueurs froides viennent dessiner un collier de perles sur son front. Il a chaud, il a froid. Il est hypocondriaque à redouter de toucher le volant. Ça dégueule de bactéries, un volant. Combien de fois il s'est lavé les mains aujourd'hui déjà. Pas assez. Il les frotte sur son jean de façon frénétique. « Qu'est-ce qu'on fout ? » Le trémolo est le dernier des trucs qui le trahit. Il flippe. Il flippe grave. Y a des trucs comme ça auxquels il sait qu'il penserait jamais. Genre de se demander s'il allait crever, et pas Penelope, ou vice-versa. Il sait pas, ça lui passerait évident en fait. Il avait pas réfléchi à la possibilité de l'un continuant sans l'autre. Jamais. « Faut qu’on aille s’enfermer quelque part, là où…Le virus pourra pas » Il a enclenché la marche arrière, une main sur l'appui-tête et l'autre enroulée de sa veste sur le volant. Le virus pourra pas quoi ? Les suivre ? Si le virus avait de quoi courir, il préférait arrêter tout maintenant et se tirer lui-même une balle dans la cervelle. Clic. Boum. « J'vais où au juste ? » Parce qu'il continue de manœuvrer en marche arrière sans réfléchir à quel moment se refoutre en marche normale. Y a rien de normal. Ils sont pas sensés choper un virus et crever. Elle est pas sensée être aussi distante. Y a rien qui file droit sauf la bagnole. « Junior m’a dit qu’il faut qu’on reste dans la voiture… » Il pile net. Le moteur crache et tousse. « J'savais pas que Junior était expert en quarantaine et compagnie. » La jalousie a les jambes si longues qu'on dirait qu'elle en traîne quatre au lieu de deux. Monstrueuse. Un diable sur chaque épaule. « Désolé. » Pour avoir pilé la voiture. Pour pas avoir redémarré. Puis pour Junior aussi, regarde, il lui envoie déjà un message en tapant bien fort sur les touches pour pas que Lucifer lui chuchote d'autres trucs. « Il va bien ? » C'est lui qui chuchote maintenant. Il trouve que c'est moins acide quand c'est pas gueulé. Ça change rien au fond, elle reste bizarre. Il espère juste que c'est parce qu'il arrête pas de mentionner Healy, et pas un symptôme qui commence à se manifester.
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MessageSujet: Re: out of the blue and into the black (penetex)   out of the blue and into the black (penetex) EmptySam 18 Mar - 1:11

Il panique Tex. Il panique, se fait des films à la vitesse de la lumière pendant qu’elle lutte pour respirer calmement. Il est où Tom dans les situations comme ça ? Hein ? d’habitude c’est lui qui dit quoi faire et Tex et Penelope qui paniquent derrière comme les éternels gamins qu’ils sont. Respire, respire. Mais mortel genre ... Genre kaput. Finit. Bam. Tombée de ridée. Mortel comme à la télé. Elle serre les dents et ne répond pas. Parce que y a rien à répondre et que déjà son cerveau tourne à cent à l’heure, imaginant toutes les possibilités dans ce genre de situation. J'ai rien fait. Là n’est pas la question malheureusement. Personne n’a rien fait, personne n’est coupable dans cette situation. C’est le destin le connard, celui qui joue avec eux parce qu’il s’ennuie dans sa maison. Elle a envie de lui gueuler de faire comme tout le monde, d’allumer la télé et d’ouvrir un paquet de chips. Mais non, monsieur destin leur fou une saloperie de virus sur la gueule. Je veux pas crever mais elle ne dit rien. Parce que Tex qui panique c’est suffisant pour eux deux, pas question de faire de cette voiture une véritable bombe humaine.
Qu'est-ce qu'on fout ? On panique pas. Penelope regarde Tex, ses yeux bleus et la commissure de ses lèvres qui tremble légèrement. Elle voudrait stopper le temps, stopper la vie, revenir en arrière loin de Savannah, à Kansas City ou bien Los Angeles. Juste tous les quatre et sans le sang qui tâche ses mains de façon indélébile. Elle se perd un instant dans ses pensées Penelope, les laisse dériver vers cette nuit avec Junior et la violence imprévue. Arrête. Ca sert à quoi de se flageller, qu’elle ait tué ou non ne compte plus vraiment à ce stade pas vrai ? Ils doivent juste limiter les dégâts. Et pour ça elle doit se ressaisir, prendre les commandes parce que Tex semble à bout de tout.
Elle commande et à peine les mots ont-ils quittés ses lèvres qu’il s’exécute. Marche arrière, il se dégage de la foule. J'vais où au juste ? « La plage, vers la zone industrielle » qu’elle répond presque automatiquement, les doigts crispés sur son téléphone. La panique monte, monte et Penelope fait de son mieux pour la contenir. Elle s’accroche à l’espoir du début, la possibilité qu’ils n’aient rien contracté encore ou bien qu’ils soient immunisés. Puis y a les messages de Junior, comme si ça pouvait aider. Bam. Voiture qui pile, elle grogne. « Putain ». La ceinture de sécurité qui lui scie le cou. J'savais pas que Junior était expert en quarantaine et compagnie. L’amertume est palpable, elle se détourne, affronte Tex du mieux qu’elle peut et cache la culpabilité. Je te dois rien. Non rien du tout, vu comment ça s’était terminé entre eux deux. Il a pas le droit d’être jaloux. Et surtout pas maintenant. Désolé. Mais ça change rien. Elle a vu la lueur dans son regard et là tout de suite elle se sent au bord de l’agonie. Elle a chaud, elle a froid. Du mal à respirer. Est-ce que c’est un symptôme du virus ou de sa putain de culpabilité ? Il va bien ? « Je pense » Elle espère. « Il est de l’autre côté du barrage, Tom aussi je crois, t’as des nouvelles de Billy ? » Elle fixe son téléphone, puis Tex. Soupire. [color=indianred] « Pousse toi » Sans lui laisser le temps de protester, elle le déloge du siège du conducteur et prend sa place. Pas question de lui laisse le volant alors qu’il est à deux doigts de l’apoplexie. Une fois qu’elle est sur qu’il est bien attaché, elle démarre la voiture, slalomant entre les autres véhicules en stationnement. C’est le bordel un peu partout, des gens qui hurlent au téléphone, des klaxons, la course un peu partout. Une véritable émeute, et pas question de se laisser embarquer là-dedans. « Il sait beaucoup de truc Junior. Des trucs qu’on aurait jamais cru avoir besoin de connaitre un jour » comme cette soirée là au cinéma et les rires maladroits. Elle se mord la joue, se maudit d’avoir parlé alors que clairement c’était pas du tout le bon moment. Silencieuse elle se concentre de nouveau sur la route, vers la fameuse zone industrielle. Pas question de crever. Non. Pas question. Elle avait échappé à la mort déjà deux fois et comme on dit, jamais deux sans trois.
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MessageSujet: Re: out of the blue and into the black (penetex)   out of the blue and into the black (penetex) EmptyLun 20 Mar - 14:36


« Il va bien ? » De tout cœur il aimerait dire qu'il y a que l'inquiétude qui vient de le faire parler ; vraiment. Un truc sincère, sans arrières-pensées. Déconne pas, il espère franchement qu'il est pas mort, Junior. Junior qu'est trop sympa, Junior au grand cœur. Junior au bon cœur, et c'est là toute la différence entre eux. Parce que tu peux être aussi grand que tu veux, ça veut pas dire que t'es bon pour autant. J'ai rien fait. T'as pas besoin, ta mâchoire serrée et ton estomac qui veut gerber balancent tes plans à la lumière vive. Crue comme le spot des salles d'opérations. Tu sais exactement ce qu'on va trouver si on arrête de faire tourner le scalpel et qu'on ouvre. Un bon paquet de rancœur ; complications. Morphine pour atténuer la chute. Merde. On le perd. Va lui péter une ou deux côtes pour voir si ça le ramène. Y a ce foutu paradoxe qui compromet sa santé ; l'oxymore qui bouche les artères. Junior est sympa, Junior est cool. Penelope est comme tout le monde et lui, il coule. Profond. Il préfère gonfler les joues et forcer la flotte dans les poumons plutôt que de la laisser comprendre ce qui se passe réellement dans sa tête. « Je pense » Bien. Ça fera une chose de moins sur la conscience. Elle a la face écrasée contre le sol, la conscience. Joue explosée aux graviers, poussières pour assécher les yeux. Il y voit plus clair dans cette situation. Bien sûr qu'il apprécie Junior ; faudrait être barré et habitué à noyer des chatons tous les matins pour pas ressentir même un stupide bout de compassion pour le gamin. « Il est de l’autre côté du barrage, Tom aussi je crois, t’as des nouvelles de Billy ? » Il tape une série de messages pour Billy, de quoi faire bégayer les notifications. Suffit qu'il soit à moto, suffit qu'il soit à l'hosto. Encore une fois, c'est bancal. Tordu. Ils devraient pas être éparpillés comme ça, elle est où la cohésion ? Il déteste ce que ça devient, il déteste se sentir fiévreux sans savoir si c'est le virus ou la colère qu'anime les festivités. Serrés, desserrés, les poings. Je veux pas crever. « Calamity ? » Allez, regarde le pour de bon, regarde le pour de vrai. Pourquoi tu peux pas ? « Pousse toi » Il se fait virer de la place conducteur comme il s'est fait viré de son cœur apparemment. Sans un mot, sans trop de choix. Et la gueule penaude de pas comprendre pourquoi il se retrouve sur le côté alors qu'elle allume le contact et file droit. Elle conduit comme si le volant était branché d'une façon ou d'une autre à son système nerveux, il en tient fermement la poignée au-dessus de son crâne pour pas rendre son déjeuner. Je suis pas malade, je suis pas malade, je suis pas malade. « Il sait beaucoup de truc Junior. Des trucs qu’on aurait jamais cru avoir besoin de connaitre un jour » Oh, monsieur connait des trucs. Attention. Y a du niveau. Et il connait quoi, au juste ? Tex, il a déjà l'ego qui pleure de pas avoir grand chose pour se vanter. Comment il peut espérer se la ramener, quand il est pas foutu de replacer les dates connues ou lister tous les états sans en oublier un ? Gonfle tes muscles, sors ta connerie sur un plateau d'argent. Mais surtout planque le palpitant, mec, y a pas de place pour les cœurs artichauts par ici. « Qu'est-ce qu'on ferait sans lui, hein. » Il s'étonne que ça arrive à passer le barrage de ses dents, tant c'est décidé à faire la gueule sur la partie inférieure de son visage. Il regarde la folie du moment défiler par la fenêtre, les gens qui se bousculent et les voitures qui se foutent des carambolages. Puis progressivement, à mesure qu'ils se rapprochent de la zone industrielle, ça se calme. Pas lui. Lui, il veut enfoncer la vitre de son poing pour qu'elle arrête de lui renvoyer son image déconfite. Est-ce que c'est normal d'être blême comme ça ? Je suis malade, je suis pas malade, je suis malade. « Il se passe quoi, si jamais ... » Il glisse un doigt sous le col de son t-shirt. Il a peur de tenter le diable s'il finit sa phrase.
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MessageSujet: Re: out of the blue and into the black (penetex)   out of the blue and into the black (penetex) EmptyVen 24 Mar - 23:08

Y a trop de choses, trop de tout, trop d’informations, de sentiments, de ressentiments. Y a l’impression d’imploser, d’exploser, d’être une foutue bombe à retardement, attendant que le virus se fasse remarquer, emportant avec lui toutes les personnes autour. Elle a trop vu de films catastrophes, de séries sur les zombies et des milliers d’images de Walking Dead saturent son cerveau alors qu’elle essaye vainement de se concentrer sur la situation actuelle. Elle devrait positiver pourtant, parce qu’aucun des deux n’est en train de cracher du sang et que si le virus était si virulent, ils devraient déjà être en train de se tordre sur le sol de la voiture. Le truc c’est qu’il y a Tex. Tex et sa nervosité. Tex et sa jalousie. Tex et sa globalité. Elle le connait par cœur, trop longtemps qu’ils fonctionnent en symbiose, trop longtemps qu’ils déteignent l’un sur l’autre. Mais voilà, là, tout de suite, elle a pas besoin de ça. Elle a besoin de calme, d’arrêter de paniquer et de prendre le volant pour les sortir de là, de ce marasme humain qui commence à se former. Et c’est ce qu’elle fait. Calamity ? La question qui reste suspendue et Penelope qui ne le regarde même pas, trop occupée à manœuvré entre les voitures, le cœur qui commence à louper des battements. Elle a jamais peur pourtant. Et sa vie elle la risque continuellement. Mais aujourd’hui c’est différent, des vies y en a plusieurs en jeu, et pas que la sienne. Et ça, ça bousille tout dans son cerveau. Elle serre les dents, se retient de frapper le volant parce que y a tout qui s’enchaine trop vite autour d’elle et que paradoxalement elle arrive encore à parler de Junior. Foutu Junior. Qu'est-ce qu'on ferait sans lui, hein. Les mots acides et la surprise qui la fait tourner la tête pour fixer le blond droit dans les yeux. Jaloux Tex ?. Mais il a pas le droit, pas après tout ce qu’il lui a fait traverser, pas après tout ça. Non. Il a pas le droit. « Ouais, attend de le voir en action, ça nous changera la vie lors des prochains braquages, tu verras. » c’est plus fort qu’elle, c’est de la provocation, et l’agacement graduel qui monte, qui monte. Elle veut retirer ses mots, retirer tout, parce qu’elle sait que ça va terriblement le blesser et qu’elle n’a pas envie. Ou peut être que si. Peut être qu’il y a une part malsaine d’elle que la panique réveille. Et Penelope déteste ça. De nouveau elle se concentre sur la route déjà plus dégagée et la plage qui se défile à l’horizon, la zone industrielle qui commence à apparaitre.respire Penelope, respire. Mais c’est difficile. Si difficile. Elle a l’impression qu’une main invisible se glisse le long de sa trachée, sert l’aorte, bloque le sang, et l’asphyxie cardiaque. Il se passe quoi, si jamais ... Non. Non. Dis pas ça. Et les pieds sur le frein, la voiture qui dérape sur le gravier, le paysage qui tourne un instant autour d’eux.  « Tais toi, tais toi »  et sa voix qui se fissure, son armure qui se délite, y a plus que la fille, le soldat est parti au loin, c’est pas son combat. « Si jamais quoi Tex ? »  Elle monte dans les aigues, s’agrippe à sa chemise à lui, les doigts crispés sur le tissus. Elle lâchera pas. Elle lâchera pas. Elle peut pas, sinon ça sera assumer le tremblement qui agite ses mains, pour la première fois.   « Si jamais on est malade ? Il se passe quoi ? Ou il se passe quoi si jamais je préfère Junior à toi ? » Et les mots qui quittent sa bouche de façon incontrôlée. Trop tard, elle peut plus les rattraper. Et le regard coupable, et le regard qui fuit, et les lèvres qui tremblent pendant que les souvenirs qu’elle essayait de refouler prennent trop de place. Junior, sa chaleur, ses lèvres et son cœur. Son putain de cœur. Dans lequel elle pourrait s’y noyer. C’est terrible, terrifiant, et ça prend trop de place. Tellement de place. Elle s’en rend compte que maintenant.
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MessageSujet: Re: out of the blue and into the black (penetex)   out of the blue and into the black (penetex) EmptySam 25 Mar - 19:41


La voiture pile net, et il sent les organes qu'ont décidé de continuer le chemin sans lui. Nausées. C'est la force de la gravité, ou celle des mots de Penelope qui lui tire au cœur. Ah le cœur, ouais le cœur. Il va bien à force de se faire piétiner, le cœur ? Faut combien de pelles, au juste, pour espérer tout ramasser ? Ouais, attend de le voir en action, ça nous changera la vie lors des prochains braquages, tu verras. Mais putain, il l'aimait comme elle était avant, sa vie. A parcourir le pays de travers, les bras en ailes par les fenêtres, la liberté qui hurle au vent. Billy qui prend trop de place, Tom qui refuse d'écouter sa musique, la présence de Penelope qui réchauffe plus que les sièges revêtus cuir en plein été. Pourquoi elle doit changer, la vie, pourquoi on décide pour lui ce qu'est mieux ? Et au moment exact où il pense avoir retrouvé le privilège du choix, on lui refauche encore des mains. Tu sais quoi, tu connaîtras jamais tes parents. T'arriveras jamais à pas t'engueuler avec Tom. Puis on te foutra la nana parfaite dans les bras, juste le temps de dessiner la plaie. Et quand tu réaliseras à quel point t'es amoureux, on te la retirera pour la balancer à un autre. Belle plaie, sanguine plaie. Saigne à blanc, comprend que tout est déjà tracé pour toi. T'as peut-être le temps de prétendre que t'es surpris, et encore. Il est serré le planning, on va pas perdre de temps pour tes états d'âme. « Tais toi, tais toi » Mais ta gueule. Il s'en veut d'être en colère et il s'en veut de s'en vouloir. C'est un virus mortel, seulement, il est pas sûr de ce qu'il est en train de flinguer. Tenu au silence, y a un espèce de méfiance qui s'installe sur son visage. « Si jamais quoi Tex ? » Si jamais il retrouve le choix d'avoir le choix, le choix de décider pour lui. Y a tout qui lui gueule de s'accrocher, et le rien qui ricane en lui disant de lâcher. Allez lâche-là, y en a marre de la voir te traîner derrière elle tandis qu'elle court. Non. Elle lui attrape la chemise subitement, et il comprend tristement qu'il déteste pas tant bouffer la poussière dans son sillon. Pauvre gars. Tu vas en bouffer matin, midi, et soir. « Faut que j'te l'épèle ? » Si jamais on meurt, on fait quoi. Bah techniquement du con, pas grand chose. Les poumons déconnent. Les mains savent pas quoi faire. Elle est trop près pour quelqu'un de si loin. C'est frustrant, et étrange, et impossible. « Si jamais on est malade ? Il se passe quoi ? Ou il se passe quoi si jamais je préfère Junior à toi ? » Il a pas venu venir la claque. Mais putain qu'elle prend bien son temps pour lui caresser la joue. « Putain, jamais ça te suffit, hein. » La colère est brûlante, dégueulasse à déglutir. Si jamais je préfère Junior à toi. Mais y a pas de si, mais toujours et encore y a pas de choix. Junior ou lui. T'as cru. Junior ou Junior, ouais. Il se prend la poignée de la portière dans le dos en voulant reculer. D'où elle cherche à le ramener vers elle, quand elle s'évertue en même temps à l'éloigner à coups de mots couteaux. « Tu sais quoi ? T'as qu'à appeler Tom et lui dire qu'on prend Junior à ma place. Avec un peu de chance je crève avant ce soir, t'auras la conscience tranquille, et ça fera moins de paperasse. » Il est déjà mort, c'est qu'un corps secoué de jalousie et d'incompréhension. On t'avait prévenu, un jour ça arriverait. Il a l'impression de revivre son abandon, putain, ça craint. Il force en arrière d'un coup sec. « Lâche moi. J'te jure, putain, lâche moi. » Sans réfléchir, il cherche la poignée à tâtons derrière lui. Le virus, quel virus. Faut qu'il respire, faut qu'il sorte. Maintenant.
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MessageSujet: Re: out of the blue and into the black (penetex)   out of the blue and into the black (penetex) EmptyDim 26 Mar - 22:24

C’est rare, la colère qui vibre dans l’habitacle. C’est tellement rare que ça pourrait se compter sur les doigts de la main, le nombre de fois où ils ont franchi la ligne, le cœur glacé et les mots énervés. Elle s’en rend pas vraiment compte Penelope. Pas vraiment. Elle trop concentrée sur elle, sur la route, sur eux deux et le mot virus qui tourne en boucle dans la tête. Pas maintenant. Ils sont trop jeunes tous les deux, à peine vingt ans et la vie devant, promis à de grandes choses, à entrer dans la légende à côté de noms plus brillants. Pourtant c’est ça la vie, injuste, intraitable, t’as pas vraiment ton mot à dire là dedans. Tu fermes la bouche et t’avance, encore, encore, jusqu’à la fin. Tombée de rideau.
Elle voudrait s’échapper, retourner en arrière, quelques jours, quelques semaines, quelques mois. Non. Sinon elle ne l’aurait jamais rencontré. Marche avant. Et son nom qui se met à battre dans ses tempes, dans son cœur. La façon dont il l’a embrassé ce soir-là, comme si sa vie en dépendait. Elle veut pas. Egoïstement, elle veut pas. Pas maintenant. Pas encore. Pas quand la fin lui apporterait juste une dose de regrets. Y a tout qui se chamboule dans sa tête, elle se rend pas compte que ses mots sont assassins, un trait définitif sur le jeu dont ils avaient inventés les règles. Putain, jamais ça te suffit, hein. Non. Ça lui suffit pas. Ça lui suffit plus. Elle en a assez de se contenter des faux-semblants, des et si des devine. Et la colère qui grimpe, grimpe, vicieuse, sournoise, qui les enserres dans un carcan de mauvaise foi. Par reflexe elle se rattrape à lui, resserrant sa prise et refuser de le laisser partir. Il peut pas lutter, il a jamais pu, et elle compte bien là-dessus pour gagner. Parce que c’est ce que c’est, en quelques secondes la voiture est devenue un ring et ils balancent leurs comptes à régler au milieu. Tu sais quoi ? T'as qu'à appeler Tom et lui dire qu'on prend Junior à ma place. Avec un peu de chance je crève avant ce soir, t'auras la conscience tranquille, et ça fera moins de paperasse. On dirait pas comme ça, avec ses airs d’idiot et ses sourires trop grands. Non on dirait pas comme ça, quand on rencontre Tex pour la première fois. Mais ses mots sont aussi coupants que des couteaux, qui viennent s’enfoncer sans difficulté dans la peau de Penelope. C’est injuste. Tellement injuste. Elle a envie de le frapper, lui enfoncer son poing dans les dents pour qu’il arrête de parler, qu’il arrête de la regarder comme ça, comme si c’était de sa faute à elle, et non à lui aussi. « Mais tu racontes n’importe quoi ! » Car même si elle vient de balancer sa préférence, c’était surtout pour le faire chier, pour le faire réagir. Jamais elle pourrait se séparer de lui, jamais elle pourrait supporter de le voir remplacer. Mais à ce stade là, il doit commencer à en douter, et il a bien qui raison ! Qui ne douterait pas…Et Tex qui part en arrière, qui se débat pour se libérer de son emprise. Lâche moi. J'te jure, putain, lâche moi. Et ses doigts qui dérapent du tissus, et Tex qui déjà lui file entre les mains. Non. Sans lui laisser le temps d’ouvrir la portière elle verrouille la voiture avant de l’attraper de nouveau, enfermant de force ses mains entre les siennes. « Tu sors pas de la voiture ! »  Et qu’importe si elle doit l’assommer pour l’en empêcher. Il ne sortira pas, elle veut pas risquer de le perdre plus rapidement que prévu. Pas déjà.
Elle se rapproche de lui, s’installe sur le siège, à califourchon sur ses genoux pour qu’il ne puisse plus bouger. S’il veut sortir il devra l’affronter, et elle est déterminée à le battre à plate couture, boostée par la colère, par la rage, par le désespoir aussi. Je veux pas crever. Elle tente de se calmer. Je veux pas te voir crever, la vérité. Déjà elle lui enserre le visage entre ses doigts, yeux dans les yeux, front contre front. « T’es vraiment qu’un con Tex. T’es vraiment qu’un con pour croire ces conneries, t’as vraiment rien retenu pas vrai ? » Et la voilà qui craque, un peu, la voix qui tremble et la fin de ses mots qui se casse la tronche à la sorte de sa bouche. Parce qu’elle refuse de le perdre, et que même dans dix ans, elle s’imagine pas sans lui. Et même si l’équation change, qu’un nouveau facteur s’ajoute, ça changera rien au fait que c’est lui et elle, elle est lui, comme les coordonnées encrées dans leur peau, en symétrie.
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MessageSujet: Re: out of the blue and into the black (penetex)   out of the blue and into the black (penetex) EmptyLun 27 Mar - 10:58


Il arrive pas à se souvenir d'un moment où il a autant eu envie de l'avoir loin, loin de lui. Il supporte plus les doigts qui s'accrochent à sa chemise, le parfum familier qui tâche sa peau, les cheveux qui viennent lui piquer le visage. Il veut pas savoir où ils sont allés d'autre, les mains, le parfum, les cheveux. Si jamais je préfère Junior à toi. Imagine pas. Le pire, il croit, c'est les yeux. Non il croit pas, il est sûr. Elle a les yeux qui flinguent plus que le reste, et il se retrouve criblé contre le siège et la portière qu'il s'efforce d'enfoncer. L'air dans l'habitacle est sec. Ça s'accroche partout, surtout sous ses paupières. Dieu merci, putain, il peut pas garantir qu'il serait pas en train de chialer sinon. Qu'est-ce qu'elle veut, qu'est-ce qu'elle cherche. Le but ultime de cette engueulade, il le trouve pas, il sait même pas si Penelope a une vague d'idée de ce qu'elle fait. Elle doit savoir, c'est pas de son genre de frapper à côté. Oh elle frappe encore mieux que d'habitude quand elle veut. Surtout quand ça les concerne. Il croit déceler une autre vague de poings, d'ailleurs. « Mais tu racontes n’importe quoi ! » Mais parce qu'il sait pas ce qu'elle veut. Seulement parce qu'on l'envoie au combat pour une mission qu'a même pas d'intitulé. Allez va crever, on te dira pour quoi plus tard, soldat. Tombe amoureux, qu'ils avaient dit. Ça sera marrant, qu'ils avaient dit. Et il peut pas nier que ça l'était dans les débuts. S'infiltrer dans sa chambre quand les gars s'en doutaient pas ; puis même quand les gars s'en doutaient vraiment. Faire le con pour la voir lever les yeux au ciel, pauvre ciel qui s'en prenait plein au rythme de leurs conneries. Ça lui manque. Un coup sur deux, il oublie qu'il a sa bonne part de culpabilité dans l'histoire. Il suppose qu'à force de la porter sur le dos, il a fini par oublier que c'était là. Sauf comme dans ces moments, dans ce moment, où y a Penelope qu'appuie bien fort sur l'épaule pour tout faire basculer. Et il a pas les réponses aux questions qui sont pas vraiment assumées, si au moins ça avait le mérite d'être clair. Et elle continue de le regarder comme si elle attendait qu'il lui balance la vérité. Mais quelle vérité, putain. C'est quoi ce bordel. « Moi ?! » qu'il se marre dans une quinte de toux forcée. Comment ils en sont arrivés là, franchement. A s’époumoner par dessus le bruit d'une épidémie et d'un frein à main. Il voudrait que Savannah existe pas, puis Junior non plus, plus lui non plus. Penelope peut rester, ça serait triste le monde sans elle. Ça serait vide et plat, puis clairement chiant. Enfin, il suppose, il serait pas là pour observer. Lâche. Quand il retrouve un semblant de courage, c'est pour la repousser vers le siège passager. Lâche moi. J'te jure, putain, lâche moi. « Tu sors pas de la voiture ! » Eh Penelope, regarde le faire. Il se retourne sans l'écouter, deux mains sur la poignée, prêt à pousser et se taper un sprint. « J'fais ce que veux, PUTAIN » Le sprint il vient jamais ; ça se casse la gueule dans l'élan avant même d'avoir commencé. La poignée, elle cède pas. En revanche la main qui la tenait, elle vient s'écraser contre la vitre, colérique à souhait. Ouvre toi, ouvre toi, ouvre toi. Il le gueule pas, il laisse ses poings s'écraser sans répit, et son genou se flanquer dans la carcasse métallique. Tout ce qu'il voit, c'est son plan qui s'échappe sans lui. Et les hématomes qui fleuriront demain sur ses phalanges. « Déverrouille la porte. » Non. C'est la meilleure traduction qu'il trouve pour expliquer les cuisses qu'emprisonnent son torse contre le dossier. « Qu'est-ce que tu fous » Il a la voix éraillée maintenant, et c'est pas la colère qui fait ça. C'est peut-être la concentration qu'il fout dans ses efforts pour pas poser les paumes à plat sur le bas du dos, par habitude. « Penelope » Voilà qu'il est coincé comme un con, Penelope flanquée sur lui et sa tête qui tourne plus rond. Tout ce qu'il sent, c'est son pouls qui s'emballe sous chaque point de contact. C'est pas subtil. La façon dont sa pomme d'Adam jongle quand il déglutit, non plus. « T’es vraiment qu’un con Tex. T’es vraiment qu’un con pour croire ces conneries, t’as vraiment rien retenu pas vrai ? » Et merde. Il a pas réussi à retenir les mains qui se sont écrasées sur ses cuisses, juste pour remonter leur chemin le long du bassin, jusqu'au cou, pour finir planter juste à la base du crâne. Un peu comme les deux mains qu'elle a plaquées de chaque côté de son visage. « Si t'arrêtais d'être douée pour les raconter, aussi. » qu'il souffle contre son visage, encore en rogne dans les voyelles. Oui, il est en colère. Oui, il est pas faible au point d'être calmé comme ça. Non, c'est qu'un menteur de première et il a pas du tout le regard qu'arrête pas de se taper l'aller-retour entre les yeux et la bouche. « J'déteste ça. » Il laisse son front aller contre le sien, les yeux fermés pour pas faire de conneries. Fais une connerie, fais une connerie, allez fais une connerie. Même pas peur.
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MessageSujet: Re: out of the blue and into the black (penetex)   out of the blue and into the black (penetex) EmptySam 1 Avr - 2:33

Ils sont deux dans un habitacle bien trop petit pour leurs égos qui s’entrechoquent. Deux et un espace infime pour éviter de se fracasser. Alors évidemment que ça explose entre eux. Trop de frictions, beaucoup trop. Et le virus comme une allumette jetée sur une trainée de poudre qu’existait depuis bien trop longtemps, mais qui n’a fait que s’amplifier avec le temps. Moi ?! . Oui toi Tex. Toi. C’est ce qu’elle a envie de gueuler, de lui jeter à la figure. Oui toi, toi et ton égocentrisme trop prononcé, toi et tous tes défauts qui finissent par briller comme un phare dans la nuit, toi et cette douleur dans le ventre qui gueule encore alors que cerveau la tire en arrière. Toi et elle Tex. Et les mensonges qui ourlent vos lèvres, toutes ces paroles déformées parce que la situation s’y prête tellement. Toi, toi, toi et seulement toi. Et peut être un peu les autres. Sans doute Tom, beaucoup finalement, et ses exigences qui avaient brisées le cœur de sa sœur. Et puis Junior, pas si innocent que ça, avec ce sourire épuisant et cette pureté détestable ou désirable. Entre les deux.
Et la violence qui explose, elle fonce vers l’avant Penelope, prend le dessus car sinon il sera trop tard. J'fais ce que veux, PUTAIN « Mais t’es qu’un gamin Tex ! t’es tellement con » et ça en rajoute une couche, comme une dispute entre un frère et une sœur, et ça s’engueule sur qui dominera sur qui. Clairement, elle le laissera pas gagner. La brute dans la famille c’est elle, pas lui, et ses poings sont suffisamment élimés pour le prouver. Le verrou de la porte qui s’enclenche et Tex qui se retrouve piégé. Avec elle. Tous les deux. Prêts à étouffer. Et la colère de Tex qui prend le dessus, elle voudrait lui gueuler d’arrêter de taper contre la porte, contre la vitre, qu’il va se faire mal, qu’il devrait pas. Mais les mots ne sortent pas. A la place elle le regarde, impuissante, la main sur le bouton et le remord dans l’âme. Déverrouille la porte. « Pour que tu sortes dehors te faire bouffer par un virus de merde ? Mais même pas en rêve putain ! » Parce qu’elle refuse de le laisser crever. Elle refuse, tout simplement. Parce que c’est Tex et elle, elle et Tex et qu’ils sont en train de se prendre la tête alors qu’ils devraient être entrain de s’entraider. C’est pas logique. Mais tellement eux.
Alors elle réflechis pas Penelope, elle laisse son corps agir avant son cerveau et emprisonne Tex. A califourchon elle l’empêche de riposter, et elle sait, égoïstement, que de cette façon là il pourra pas se barrer. Oh ça non, il pourra pas. Qu'est-ce que tu fous. Elle tente le tout pour le tout, ça se voit pas ? Penelope . Ouais, c’est elle. C’est elle Tex. Alors tu vas fermer ta gueule et l’écouter. Elle a du mal tu sais ? Avec tout ça, les sentiments, la colère, la rancœur, la peur aussi. Putain la peur. La peur c’est terrible, c’est l’inconnu, c’est le noir complet. Alors tu vas l’écouter Tex, parce qu’elle refuse de craquer. Et que tu craque aussi. C’est possible, interdit on a dit.
Puis y a ses mains, comme un echo, un souvenir de quand c’était encore permis. Et le frisson que ça provoque alors qu’elle voudrait pas y penser. A toutes ces fois. Elle se tait, le dévisage, essayant de savoir si elle a envie qu’il continue ou juste de déverrouiller cette foutue bagnole pour qu’il se casse, qu’il aille pas plus loin. Si t'arrêtais d'être douée pour les raconter, aussi. Raconter quoi ? les conneries ? Mais tu t’es vu Tex ? Tu t’es vu ? Et le regard de Penelope qui s’assombrit, colère qui gronde, fatigue aussi. « La faute à qui si je suis devenue si douée hein ? » Et le ton qui se fait accusateur. Ose dire le contraire. Elle t’attend au tournant tu sais ? J'déteste ça. La façon dont ils s’aimantent malgré la tempête. Encore, toujours. Années après années. Elle déteste ça aussi. C’est plus drôle maintenant, faudrait arrêter. « T’es pas le seul. » et la colère qui retombe. D’un coup. D’un regard. Le bleu familier de ses iris comme un cachet d’anesthésiant. « On fout quoi ci Tex ? » Dans cette bagnole, à s’écharper, alors qu’ils vont surement crever main dans la main, yeux dans les yeux. « Putain on fout quoi ? C’est n’importe quoi. » Ouais. Vraiment n’importe quoi. De la connerie au litre, au kilo, au mètre. « C’est pour ça que ça peut pas marcher tu sais ? » et la douceur au fond de sa voix, pendant qu’elle caresse doucement sa joue au lieu de la gifler. Pour ça que ça pourra jamais marcher.
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MessageSujet: Re: out of the blue and into the black (penetex)   out of the blue and into the black (penetex) EmptyLun 17 Avr - 12:28


« T’es pas le seul. » Tu racontes n'importe quoi, Calamity. Il a la liste dans la poche arrière, toutes les raisons pour lesquelles elle a tort de dire ça. Parle pas de ce que tu sais pas, il se sent seul dans sa misère. Il a regardé avant de parler, autour de lui, derrière les œillères, une main sur le volant et l'autre qui fouille les angles morts. Il est seul. Elle l'est pas. Y a un truc qui retient les mains, tire sur les coudes, lui donne l'impression d'avoir le fantôme d'une nana qu'il connaissait sur ses cuisses et pas l'original. Elle est pas seule, y a Junior planqué quelque part où il a pas cherché. En pleine lumière, juste en face, un grand sourire sur la gueule. Un signe de la main pour dire, oublie pas, j'suis passé par là. Et maintenant ça le surprend au tournant. Qu'est-ce que t'es doué, Tex, qu'est-ce que t'es perspicace. Toutes ces années d'expériences, ça paie bien. Imbécile. Il se demande s'il a manqué d'autres évidences au passage. T'es un bon braqueur, Tex. T'es un bon gars, Tex. T'as la nana pour qui t'en pinces avachie sur toi mais elle est pas vraiment là. C'est dingue, attends. Tu fais sûrement des jaloux, au beau milieu de ce terrain vague, au cœur de l’épidémie. Prends ce que tu peux avoir. Qui sait, demain, t'es mort. Tu racontes n'importe quoi, Monroe. Il a la liste dans la poche arrière, dommage pour toi, t'es assise sur lui, il peut pas la déballer. Comme c'est triste. Tu sauras jamais. « On fout quoi ici Tex ? » Lui ? Il se redresse un peu parce qu'il a pas capté qu'il a fondu en masse informe contre le dossier. Fait trop chaud dans cette putain de bagnole. Il s'essuie les mains sur l'appuie-tête et les laisse là un moment. « On joue aux échecs, ça me paraissait évident. » qu'il répond en haussant des épaules. Échec et mat. Ça ferait lever son t-shirt si l'ourlet était pas coincé sous Penelope. S'il était pas coincé par Penelope. Puis comme ça, juste comme ça, y a la déglutition qui redevient impossible. « Putain on fout quoi ? C’est n’importe quoi. » La faute à qui si je suis devenue si douée hein ? Elle veut savoir ce qu'ils font ? Ils se flinguent. Pas de décompte, pas de distance, rien. Des reproches à s'en étouffer, ils se passent la bombe avant que ça explose. La culpabilité se soustrait, le zéro en ligne de mire. C'est à celui qui frappera le plus fort, ou à celui qu'abandonnera le premier. Il trouve ça pas mal, il comptait pas mourir tout seul. D'un virus, deux coups. « C’est pour ça que ça peut pas marcher tu sais ? » Caresse sur sa joue, poignard dans son cœur. Il laisse tomber l'attitude de connard, et les bras aussi. Encerclés autour de la taille de Penelope, ancrés d'un côté comme de l'autre. Là. Il sait pas comment on tient un ectoplasme. Un jour, il chercherait comment on en retient un. « A cause de tes envies de me plaquer contre les sièges ? J'suis sûr que ça se travaille ce genre de pulsions, y a bien des spécialistes quelque part. » Ça se goupille mal dans sa logique – parce qu'il y a la tête qui se rejette en arrière pour foutre de la distance et les bras qui ramènent tout d'un coup contre lui. Situation pourrie, maintenant il la voit de trop près. Fait chier, elle est toujours aussi belle. Ça fait mal, dis, il frappe quand le virus ça se déroule comment concrètement, il peut y passer maintenant ? « On est aux états-unis, putain, on peut pas avoir la plus grande bouteille de ketchup au monde et pas un mec qui s'y connaît en ce genre de truc. » Y a personne qui s'y connaît en Penelope comme il s'y connaît lui. Mais Junior … Mais Junior il sait pas. Pas encore. Il sait pas comment ça fait de la suivre dans la nuit alors qu'elle te regarde encore de travers à cette époque là. Et mec, tu veux surtout pas qu'elle te regarde comme ça. Il sait pas ce que ça fait d'être conscient du regard, mais aussi d'un autre truc. Il te le dit. Pourvu qu'elle continue de te mitrailler des yeux si c'est pour la voir gueuler sous les étoiles que tu cours pas assez vite. Parce que là, tu sais qu'elle s'en soucie. Et si elle se soucie de toi, t'as tout gagné. Même si tu cours aussi vite qu'un amputé sur du gravier. « On ferait quoi si on était normaux ? » Si on avait encore envie d'essayer, juste avant de crever ? Si on tentait pas de se saigner à blanc ? S'il te disait qu'il est désolé, même si c'est pour te mentir et que tu le sais ? « J'veux dire, si ça marchait ? »
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MessageSujet: Re: out of the blue and into the black (penetex)   out of the blue and into the black (penetex) EmptyMer 26 Avr - 19:33

On joue aux échecs, ça me paraissait évident. L’humour, toujours l’humour. L’humour comme solution, l’humour comme arme d’extermination. L’humour mais Penelope qui ne rigole pas. Penelope qui ne rigole plus. Ils ont franchi un cap tous les deux, et plus ils s’éloignent de la ligne, moins la naïveté n’a de place dans la discussion. Elle voudrait qu’il soit sérieux, rien qu’un moment, rien qu’un instant. Qu’il ouvre les yeux et qu’il arrête avec ses métaphores stupides qu’elle peine parfois à comprendre. Elle voudrait qu’il grandisse, lui qui est pourtant plus âgé qu’elle, elle a trop souvent l’impression de devoir le porter à bout de bras. D’habitude ça ne la dérange pas, mais aujourd’hui elle voudrait qu’il assume. Parce qu’elle peut plus Penelope. Elle peut plus assumer pour deux. Non. Pour trois. C’est compliqué maintenant que l’équation a changé. Alors elle répond pas. Elle se contente de le dévisager un instant avant de l’attaquer avec ses questions. Pourquoi, pourquoi, pourquoi ? Elle en a trop des questions, beaucoup trop, et pas assez de réponses puisque de toute façon lui non plus n’a pas la solution. Et contre elle, elle sent le changement, les mains qui l’abandonne et Tex qui s’éloigne. Un peu. Quelqu’un d’autre n’aurait rien senti. Mais Penelope si. Trop d’années partagées à cohabiter, presque une symbiose entre les deux, mais aujourd’hui la rupture se fait. C’est douloureux. Si douloureux. Elle voudrait hurler. Pourquoi, pourquoi, pourquoi ? Et la caresse sur sa joue, parce que même dans cent ans elle l’aimera toujours autant, parce même après tout ce temps y a cette nouveauté qui brûle à chaque fois qu’elle le touche. A cause de tes envies de me plaquer contre les sièges ? J'suis sûr que ça se travaille ce genre de pulsions, y a bien des spécialistes quelque part.   « C’est vraiment pas drôle »   pourtant y a le sourire en coin qui commence à fleurir, tout léger, minuscule, histoire de garder la tête haute quoi. Elle se redresse un peu, s’adosse au tableau bord, les jambes enserrant toujours les cuisses de Tex, comme un rappel qu’elle n’hésitera pas à le ligoter avec la ceinture de sécurité s’il décide d’essayer de s’échapper. On est aux états-unis, putain, on peut pas avoir la plus grande bouteille de ketchup au monde et pas un mec qui s'y connaît en ce genre de truc. Cette fois ci elle laisse le sourire s’envoler. Il est triste ce foutu sourire. Triste comme elle et la vérité quand Tex décide enfin de jouer selon les règles du jeu. Elle ne sait pas si elle préférait pas quand il déconnait. Parce que là tout d’un coup ça devient trop sérieux. Elle voudrait que Tom apparaisse, que Tom vienne les sauver. Elle voudrait que Tom éclaire leur lanterne comme il le fait trop souvent, avec son ton paternel et son regard glaçant. Tom. Et dans son ventre ça dérape, parce que soudain elle s’imagine de crever sans lui à ses côtés, qu’ils se retrouvent séparés à jamais. Puis y a Billy soudain. Et puis Junior, un peu. Beaucoup. C’est trop soudain. Les barrières qu’elle avait construit juste après l’annonce du virus commencent lentement à vaciller, et les flots de paniquent s’acharnent dessus. respire.
On ferait quoi si on était normaux ? Inconsciemment y a sa main qui va chercher celle de Tex et la chaleur de sa paume pour essayer de se calmer. Elle se bloque sur sa voix, sur ses questions, sur le sérieux de la situation pour jarter de son crâne l’idée qu’ils vont surement crever. J'veux dire, si ça marchait ? Et soudain elle imagine, plaque dans son esprit des passages de films volés, outrageusement découpés pour s’en servir de modèle. Une jolie robe, un bouquet de fleur, un cinéma romantique et une danse langoureuse. Un rêve parfait. Le genre qu’on prône un peu partout dans le monde quand les gens parlent de l’Amour avec un grand A.  « On se ferait chier »   qu’elle murmure doucement. Parce que c’est évident ça la frappe de plein fouet soudain.  « Tu nous vois réserver une table dans ce resto pourrave pour richou là ? »   Penelope se redresse de nouveau, la main de Tex toujours emprisonné entre ses doigts elle plante ses ongles doucement dans la peau de ce dernier, sans l’abimer.  « Tu m’aurais invité au bal de promo, tu sais comme dans les films, tu serais venu sonner à la maison et Tom t’aurais ouvert avec son regard de tueur du genre : touche à elle et je te coupe le paquet »   elle grimace, imite piteusement son frère qui lui manque toujours affreusement.  « Puis t’aurais passé une fleur dégueulasse autour de mon poignet. Te connaissant t’aurais offert une tulipe. Rouge. Parce que les roses c’est ringard, et j’aurais fait semblant de détester ça alors qu’en réalité j’aurais adoré »   tu parles. Une tulipe évoquée et Penelope massacre la personne osant lui tendre cette fleur de malheur.    « Et blablabla, musique de merde ponche pourris, les chaperons, l’élection du roi et de la reine du bal et blablabla, l’université etc. »    Et le sourire qui brille moqueur, mesquin, parce qu’elle sait que c’est pas eux tout ça, et que ça le sera jamais. Jamais. Jamais.  « On se ferait chier si on était normaux, tu crois pas ? »   et doucement elle se laisse allez contre lui, rien qu’une fois, la tête dans le creux de son épaule, parce qu’après tout, elle a bien le droit. Si elle doit crever autant que ça soit au chaud, le cœur battant et le sourire présent.
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MessageSujet: Re: out of the blue and into the black (penetex)   out of the blue and into the black (penetex) EmptyDim 30 Avr - 19:00


Tex, il connaît pas grand chose à la médecine. Les bases vraiment, de quoi recoudre les morceaux quand son bras passe par la fenêtre, ou la fenêtre par son bras – honnêtement, il préfère pas se prononcer sans un avocat sur la question. Tex, il s'y connaît pas trop mal en empreintes, comme celles sur le volant, et celles sur la fenêtre, et celles sur ses doigts, et ses doigts sur Penelope, et Penelope qui coupe encore son fil de pensées. Merde. Il disait quoi. Ouais, Tex, il s'y connaît en médecine quand ça l'arrange ou quand il veut pas se taper une hémorragie ou la colère de Tom ou les deux en même temps. Tex, il est inculte sur les virus bouffeurs d'humains à la pelle, mais il sait une chose : Putain que ça prend du temps à attaquer, cette merde. Et de tout son cœur il espère que ça veut dire qu'ils ont rien contracté tous les deux, et pas que les épidémies ont un humour encore plus douteux et pourri que le sien. Penelope rigole pas. Penelope se force à pas rigoler. Il est observateur, il a pas loupé comment sa bouche se tord bizarrement à mesure qu'il déballe son discours. Avec le temps on apprend, il paraît. Le problème, c'est que le temps prend jamais tout en considération. S'il devient sérieux, il est plus lui. S'il reste lui, elle désespère. Si elle désespère, il fait le con. Et encore, et encore, et encore. Dans un sens comme dans l'autre, ça marche pas ce grand bordel. Il en veut à la personne qu'a construit ça sans se soucier qu'il reste une pièce dans la main à la fin. Il s'en veut de comparer leur relation à un meuble ikéa pourtant c'est pas loin de la réalité des fois. C'est un nom qu'on prononce pas, et c'est relié d'une façon ou d'une autre à des blonds, et c'est souvent plus beau sur le catalogue que dans la salle de bains, et heureusement que ta mère a pas choisi sinon on aurait le même, et il s'est encore paumé dans les allées faut que Penelope lui tienne la main pour qu'il revienne entier à la maison. Dans sa tête. Dans la voiture. Là, maintenant, où il attend toujours qu'elle lui réponde. « On se ferait chier » Okay, c'est une façon de voir la chose. Lui, il se cache pas de rigoler, même si c'est plus entièrement empreint de joie. Y a que le timing qu'est mauvais, la faute au sérieux qui se pointe avec un doublon de cadeau au lendemain de soirée. « Tu nous vois réserver une table dans ce resto pourrave pour richou là ? » Son estomac grogne. Sérieusement. Il a pas demandé une autre preuve que son cerveau est jamais à la bonne place. « Tu m’aurais invité au bal de promo, tu sais comme dans les films, tu serais venu sonner à la maison et Tom t’aurais ouvert avec son regard de tueur du genre : touche à elle et je te coupe le paquet » Peut-être qu'il aurait fait sa demande en plein milieu d'un cours, débout sur une chaise – merde, debout sur une table, avec un mégaphone pour que tout le monde entende bien. Il aurait fait au moins quatre crises cardiaques avant de sonner chez elle, peut-être cinq si Billy était pas là pour l'aider et lui gueuler par-dessus un buisson de pas faire sa tapette. Il ferait pas sa tapette. Mais il aurait besoin d'au moins trois-cent pas sur place avant de se décider à se lancer. Une seconde, il ferme les yeux et il sent le froid. Il sent la nuit, et son cœur dans sa cage, il sent l'air qui passe pas, et la chemise boutonnée à même les poumons. « Puis t’aurais passé une fleur dégueulasse autour de mon poignet. Te connaissant t’aurais offert une tulipe. Rouge. Parce que les roses c’est ringard, et j’aurais fait semblant de détester ça alors qu’en réalité j’aurais adoré » Puis avec les tulipes, il se serait pas piqué le doigt et foutu du sang partout sur son fute. Pas comme au fleuriste quelques heures avant. Y a le faux Billy qui se marre encore dans sa tête. « Et blablabla, musique de merde ponche pourris, les chaperons, l’élection du roi et de la reine du bal et blablabla, l’université etc. » Et le diplôme, et les gosses, et le chien, et le monospace, et la maison, et le prêt pour tout ce bordel. Il commence à voir comment c'est chiant, sur le lit de mort de la maison de retraite qu'existe pas. Dans le genre, vraiment chiant. Tout de suite, la réalité brille plus fort. « On se ferait chier si on était normaux, tu crois pas ? » Elle blottit la tête dans son cou, et il soupire. Bon, ça serait pour une autre vie alors. Ou pour quelqu'un d'autre, mais pas lui. Pas eux. Il grince devant la formulation. Pas eux, pas comme ça. Un jour il finirait par s'y habituer, un jour où la maturité le fuira plus comme la peste. Mais pour aujourd'hui, la maturité, il la regarde droit dans les yeux et il lève deux doigts d'honneur. Pas aujourd'hui, okay ? Pas. Aujourd'hui. « On saura jamais, j'étais peut-être à tomber dans ce costume. » qu'il chuchote dans les cheveux de Penelope. « Surtout accordé à la tulipe, costume rouge, je veux pas me vanter mais » mais ça serait dégueulasse. Il laisse éterniser la phrase et le dégoût, les yeux rivés sur la zone industrielle et la bouche qui plante un baiser rapide sur le crâne. Il se passe pas grand chose, juste les deux poitrines qui se soulèvent en même temps et le sommeil qui se taperait bien une sieste. D'ailleurs, il se demande si Penelope s'est pas cassée avec Morphée non plus. Doucement, il s'étire pour atteindre le bouton de la radio et relancer les ondes. Trop d'arrières-goûts d'apocalypse, pas assez de bruit. Il sait pas si c'est le messie qu'a pris le relais des antennes, mais y a que des bons mots qui lui arrivent aux oreilles. Erreur. Coïncidence. Bénin. Guérisons progressives. « On va pas crever. » C'est pour lui, c'est pour elle. Il s'enfonce contre l'appuie-tête dans un mélange de rires et de soupirs. « Putain. On va pas crever. » Peut-être un jour, mais pas aujourd'hui. Ça souffle invincible sous ses ailes.
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Eve Lee

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MessageSujet: Re: out of the blue and into the black (penetex)   out of the blue and into the black (penetex) EmptyVen 12 Mai - 22:21

Des suppositions, des et si, des imagine. Ouais imagine Tex, toi et elle, beaux comme ces ados que l’on voit dans les séries télé. Ce quotidien qui n’a jamais été le vôtre, ou alors de façon trop éphémère. Les cours, les camarades, la cantine. Les foutues traditions. Putain ouais les traditions. Pourtant elle invente Penelope, balance ses idées, les yeux rivés dans ceux de Tex. Et si, et si, et si. Y aurait pas eu de danger avec ces et si. Pas d’adrénaline non plus, si ce n’est celle ressentie sur le cours de hockey sur gazon à taper les autres avec sa crosse, Tex dans les gradins à hurler son prénom. Y aurait pas eu de Junior non plus, pas de Savannah. Juste la Nouvelle Orléans et eux six, parce que l’autre ne serait pas parti, il serait resté pour l’éternité, pas un lâcheur cette fois. Imagine. Et le sourire de Tex qui se dévoile sur ses lèvres quand il se prend au jeu, quand il s’invente sans doute lui aussi une vie alternative dans une bulle parfaite. Dans une bulle tellement chiante.
Elle craque Penelope, s’autorise le contact qu’elle avait décidé de couper. Le nez enfoui dans le cou, et le parfum qu’elle n’arrive pas vraiment oublier. Si on meurt au moins ça sera ensemble, qu’elle a envie de hurler, les doigts qui s’accrochent à lui et la peur qui va et vient, émotion à la con. Mais je veux pas crever. Et surtout pas d’un virus, agonie douloureuse et pitoyable. Y a quoi de victorieux à crever contaminé ? Rien du tout. Mais c’est comme ça pas vrai ? Ouais. C’est comme ça. On saura jamais, j'étais peut-être à tomber dans ce costume. heureusement y a Tex, c’est mieux que la solitude, mieux que tout. Lui et elle, pour toujours, jusque dans la mort. L’ironie de la situation la ferait presque sourire si ça ne lui donnait pas envie de chialer. Surtout accordé à la tulipe, costume rouge, je veux pas me vanter mais.. Le rire étouffé qui s‘échappe des lèvres de la blonde, douloureux mais libérateur. C’est eux ça, le rire devant l’adversité et le nombre de doigts levés face au destin au cours des années passées. Allez, un dernier, juste un dernier, pour partir en beauté. «J’en attendais pas moins que toi. Tom aurait dit que c’est parfait rouge pour ne pas te voir saigner quand je t’aurais massacré parce que tu m’auras marché sur les pieds » elle continue d’imaginer, le spectacle qu’ils auraient donné tous les deux dans leur foutue vie fictive.
Y a le rire qui s’éteint doucement et le calme qui l’envahit, elle ferme les yeux un instant, sentant les lèvres de Tex se poser sur son crâne. Ouais, c’est bien comme fin finalement, et les doigts qui viennent caresser l’avant-bras du jeune homme. Ça fait combien de temps qu’ils n’ont pas été aussi calme tous les deux ? Qu’ils ne se sont pas engueulés, insultés, fracassés ? Combien de temps qu’ils ne se sont pas posé tout simplement, l’un contre l’autre et la respiration ralentie. Ah. Et l’esprit de Penelope qui dérive, les souvenirs qui reviennent, lui collant un sourire amusé sur lèvres. Peut être qu’elle pourrait même s’endormir comme ça, pas voir le rideau final tomber. Puis soudain elle sent Tex bouger contre elle, s’étirer et allumer la radio. Intriguée elle se redresse à son tour, ouvre les yeux pour fixer le paysage pendant qu’un flot d’information emplit l’habitacle. Elle n’écoute pas vraiment, même pas du tout : les infos ça n’a jamais été ça chose. On va pas crever. Pardon ? L’exclamation de Tex l’arrache définitivement de sa douce léthargie et elle tourne la tête pour le regarder. Putain. On va pas crever. Non. Ils ne vont pas crever. Et déjà les mots du journaliste qui s’impriment dans son cerveau. Ils ne vont pas crever. La boule de joie qui grossit encore et encore dans sa poitrine jusqu’à exploser et sans prévenir Penelope explose de rire avant de serrer Tex dans ses bras, déposant un baiser sur sa joue. « On va pas crever Tex, on va pas crever ! » Elle rigole encore, encore, encore, jusqu’à peut-être en pleurer, parce qu’elle a vraiment eu très peur. Peut-être même trop. « Mais quels cons putain…. » qu’elle finit par soupirer, s’écartant du jeune homme pour le dévisager. Et soudain ça la frappe, eux, la proximité, les mains de Tex et ses doigts à elle qui s’impriment dans sa chaire. Merde. Sourire gêné et Penelope qui se détache de lui pour reprendre sa place sur le siège du conducteur. Non. Ils ne vont pas crever et ça veut dire qu’il y a encore Junior, qu’il y a encore Billy, qu’il y a encore Tom. Mais surtout Junior. Et ça tourne vinaigre dans sa gorge. « On devrait rentrer, les gars doivent être mort de trouille » les gars, ouais, c’est une bonne formule ça pas vrai ? Et sans attendre elle démarre la voiture, ouvrant les fenêtres pour respirer l’air frais de la mer, avant de se diriger vers leur appartement.
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