Sujet: temps électrique (nergüi) Mer 17 Mai - 20:10
y a pas d'euphorie aujourd'hui. c'est la routine amère qui commence à trop s'installer. encore une fois, partir tôt du lycée pour pouvoir traîner. aujourd'hui c'est calme et solitude, cigarette sur cigarette et ses pas qui se cognent sur le béton dur. y a rien qui résonne, rien qui détonne, juste le silence qui s'fait trop présent. pour y remédier, elle allume l'enceinte dans son sac à main, connectée à son téléphone qui répand sans tarder une sono dégueulasse, vacarme persistant qui ferait fuir n'importe qui s'approchant de trop près. musique à la con difficile à supporter. pas que ça lui plaise spécialement, à izia, mais elle s'en fout d'tout ça, c'est juste les musiques qui rythment ses soirées adolescentes alors elle s'contente de ça, elle va pas chercher plus loin que c'qu'il lui tombe sous la main. après tout, c'est ce à quoi peut s'résumer sa vie en ce moment, y a pas grand chose qui l'intéresse en dehors de ça. c'est un peu emmerdant d'ailleurs. plus elle y pense, plus elle s'dit que c'est fade, banal. faudrait se bouger, changer, explorer. ou au moins trouver quelque part où aller, trouver quelqu'un avec qui partager sa journée. mais un après-midi de semaine, elle sait pas trop vers qui se tourner. elle réfléchit quelques minutes avant d'aligner ses pas en direction du cirque. même si inconsciemment elle sait qu'c'est une mauvaise idée parce qu'elle est pas trop sûre du résultat final. mais c'est juste un coup de tête sans motivation particulière, hormis celle d'aller trouver jax peut-être ? aller le voir, sans qu'elle ait l'envie de faire chier son monde, ça au moins, ça changerait. peut-être qu'elle en profiterait pour se faire pardonner pour la dernière fois. ouais voilà, voir jax pour lui dire quelque chose d'important, c'est l'excuse qu'elle donnera si on lui demande ce qu'elle fout là ou qu'on essaie d'la dégager.
et c'est de sa démarche assurée qu'elle s'avance vers le chapiteau qui se dresse devant elle. elle baisse un peu la musique, histoire de faire moins tâche au milieu d'toute cette effervescence. venir ici, c'est quand même plaisant parce que ça ranime les rêves d'enfants, alors ses lèvres dessinent un large sourire avant que ses yeux viennent se reposer sur l'écran d'son téléphone. elle a à peine le temps d'envoyer son message que déjà le talon de sa chaussure vient s'écraser sur un tas de fumier qui se trouvait au beau milieu de sa route. - PUTAIN, ça fait chier. envolée, sa crédibilité. c'est le cliché de la citadine fraichement débarquée, tenue éloignée de l'asphalte auquel elle était habituée. ses yeux inquiets balaient les environs ; heureusement que personne n'y a prêté attention. elle se dépêche de frotter sa chaussure contre l'herbe avant de poursuivre sa route en tentant d'être plus discrète. c'est à ce moment-là qu'elle se réjouit de connaître le chemin vers la caravane de jax, au moins elle aura pas à le demander à quelqu'un d'ici. et une fois postée devant sa porte, elle coupe la musique, frappe deux coups avant d'entrer précipitamment, ouvrant la porte en coup de vent. - olala j'avais oublié la galère que c'était ici. parce qu'après tout, c'est vrai, elle en a bavé pour venir jusque là. elle a marché pendant ce qui lui a paru une éternité, a faufilé parmi les ombres pour essayer de pas se faire remarquer. et le pire, c'est qu'elle est persuadée que sa chaussure est flinguée. donc sans réfléchir, elle se permet de balancer ça, elle aime bien le faire savoir. le problème, c'est que y a pas jax. elle le trouve pas, et son regard parcourt la pièce pour enfin se poser sur la fille qui se trouve à l'intérieur. - oh merde, j'me suis trompée de caravane ou quoi ? putain, elle est persuadée que c'est la bonne pourtant, c'est surprenant. - tu fais partie du cirque, non ? c'est une rhétorique qu'elle balance pour mieux entamer la conversation sans penser à justifier sa présence. en réalité, elle se pose pas plus de questions que ça izia, même pas quand l'autre semble la dévisager. en réalité, c'est plutôt elle qui la regarde bizarrement. de ses yeux trop grands, trop pétillants, qui cherchent à comprendre pourquoi elle s'trouve là. elle se tient devant elle, tente de la déchiffrer sans réellement parvenir à la cerner. n'arrive pas à deviner si elle est insapide ou sauvage, hostile ou souriante. y a le coin de ses yeux délicatement plissés qui laissent penser qu'elle sourit mais y a ses pupilles noires et sévères qui viennent briser cet éclat. elle a cet air un peu torturé, trop énigmatique et iz, elle voit ça comme une belle opportunité.
Ruby Holmes
⊹ life can hurt
▹ posts envoyés : 713 ▹ points : 20 ▹ pseudo : zoé (baalsamine) ▹ crédits : solosands (icon) + sal (aes) + kane (avatar) ▹ avatar : sophia lilis▹ signe particulier : un couteau papillon qu'elle a tendance à dégainer trop vite, béret et marinière pour se donner un look de française décalée, des cheveux bien trop roux et la clope toujours allumée.
☽ ☾
Sujet: Re: temps électrique (nergüi) Sam 20 Mai - 23:19
Je passe poser ton costume dans ta caravane j’ai terminé de le réparer. Le sms envoyé du bout des doigts alors que j’emballe soigneusement ledit costume. Quand il s’agit de Jax, ça ne me dérange pas de me déplacer, je ne râle pas, je ne râle jamais. Sans doute le seul sur cette planète à être immunisé contre mon venin habituel. Peut être que ça devrait changer. Je ne sais pas. Je pourrais pas. Je range rapidement mon plan de travail avant de fourrer mon portable dans ma poche et de sortir de la caravane sans faire de bruit. Adela dort, et j’ai beau être fâchée contre elle ces derniers temps, je préfère éviter de la réveiller, elle a besoin de se reposer. On a tous besoin de se reposer. C’est épuisant moralement et physiquement de réparer le cirque, ça nous tape sur les nerfs, de devoir rester bloqué ici, dans cette ville où c’était pas vraiment prévu de s’éterniser. Je me sens à l’étroit moi, bloquée par l’océan d’un côté et la route qui s’étend de l’autre, qui semble m’appeler. Je claudique au milieu des gens, le chaos habituel des vas et vient des techniciens, des artistes en pleine répétitions ou tout simplement entrain de se déplacer. Je claudique et comme toujours personne ne me voit, je dois me faire bousculer au moins deux fois, presque trois mais je m’écarte juste à temps avant de balancer ma canne dans les tibias du gamin. Rien à foutre qu’il s’étale et qu’il aille chouiner auprès de ses parents, il est trapéziste, des gamelles il s’en prendra toute sa vie, autant commencer maintenant et apprendre à sécher les larmes avant qu’elles ne commencent à couler. Finalement j’arrive à la caravane de Jax, je sais qu’il est sorti en ville alors je me contente d’entrer sans frapper, refermant la porte derrière moi avec précaution. Je ne touche rien, pose juste le costume bien en évidence sur son lit et me laisse tomber à côté un instant pour reposer ma jambe. C’est de pire en pire en ce moment, sans doute à force de trop faire semblant que tout va bien, de passer mes soirées à courir après Zyki quand il me traine derrière lui ou bien à marcher sur les routes pavées de la ville. Adela me dit que l’air humide n’aide pas vraiment non plus, qu’elle a mal aux articulations et des doigts et je ne peux qu’approuver. C’est pareil pour moi, sauf qu’Adela a 20 ans de plus que moi et ça, ça me fait peur. Mon corps, l’état dans lequel il se trouve, et l’idée qu’un jour je ne sois même plus utile pour coudre et qu’on me laissera sur le bord de la route. Seule ; Comme avant. Soudain deux coups sont frappés à la porte et cela la fait sursauter, la main sur la poitrine elle se redresse tant bien que mal prête à partir quand une jeune fille déboule dans la caravane, balançant un torrent de phrases que je peine à comprendre. olala j'avais oublié la galère que c'était ici Elle avait oublié ? Oublié quoi ? Que c’était galère de venir jusque dans la caravane de Jax ? Sans se rendre compte je resserre ma prise sur sa canne, mes ongles qui s’enfoncent dans le bois. Jalouse ? Non. Ok. Peut être un peu. Mais Jax est Jax, et jamais je ne me permettrait de le juger sur ça. Sur celles qu’il embrasse, qu’il serre dans ses bras. Je n’en a plus le droit. Parce que c’est ça non ? Ce dont il s’agit, cette brune aux yeux de glaces et au corps idéal. oh merde, j'me suis trompée de caravane ou quoi ? « Non tu… » Mais déjà la jeune fille reprend la parole, la voix un peu trop forte et le regard qui papillonne dans la caravane. J’ai envie de lui dire de partir, d’arrêter de regarder, qu’elle n’a pas le droit d’être là. Clairement elle ne vient pas du cirque, et vu ses habits ce doit être une de ces filles de la ville que Jax a du rencontrer un soir. tu fais partie du cirque, non ? Putain. Mais elle n’arrête jamais de parler ? Jamais ? Doit y avoir erreur, j’espère sincèrement qu’elle a pas ce genre de relations avec Jax, sinon l’air de la ville fait bien plus de mal à son cerveau que je ne le pensais. « Tu fais quoi ici ? » peut être que je suis un peu trop sèche, un peu trop revêche, mais je crois que je décide en un instant que je ne l’aime pas. Elle porte de ces talons qui me font rêver depuis gamine et que je n’ai pas le droit d’enfiler, y a le maquillage parfait sur son visage et pourtant quelques lueurs de l’enfance qui se cachent encore. Elle est belle. Trop belle. Et je me sens ridicule avec mes cheveux en bataille, ma vieille jupe élimée et mon pull bien trop grand pour moi, qui semble m’avaler. Ridicule. Terriblement ridicule. « Oui je fais partie du cirque, mais ce n’est pas ton cas. Donc tu fais quoi ici ? T’as intérêt à avoir une bonne excuse. On aime pas les étrangers qui viennent fouiner. » Je me rapproche d’elle, levant la tête pour la dévisager. Plus grande que moi, encore plus avec ces foutus talons, ah ce que ça me donne envie de râler.
Invité
Invité
☽ ☾
Sujet: Re: temps électrique (nergüi) Mar 23 Mai - 19:53
elle s'était même pas demandé si c'était une bonne idée de débarquer. au pire, elle s'ferait jeter mais elle aura au moins essayé. et elle est à peine rentrée qu'elle cherche, qu'elle fouine, avec ses yeux d'enfants et son air innocent. mais la pièce est (presque) vide, elle comprend vite que y a personne, ou du moins pas la personne espérée. pas jax ni une quelconque trace de sa présence. juste une fille. une fille avec un drôle d'air assise sur le lit. elle a pas l'air normale celle-là. y a ses yeux qui expriment une rage contenue qu'elle comprend pas vraiment. et décidément, c'est pas ce qu'elle espérait. iz s'attendait à n'importe quel accueil sauf celui-ci. et puis qu'est-ce qu'elle peut bien faire ici elle aussi ? c'est étonnant. assez marrant même. elle en vient à s'demander si elle est pas rentrée pile à temps pour surprendre un moment privé. cette hypothèse expliquerait les cheveux ébouriffés d'la fille et son air un peu trop contrarié. alors la gamine ouvre un peu l’œil, essaie d'voir si y a pas une forme sous les draps trahissant une éventuelle présence. et pendant qu'izia se concentre sur cette recherche, elle fait semblant de pas capter le regard de l'inconnue braqué sur elle. qu'est-ce qui peut bien la déranger autant ? sa curiosité mal placée ? oui, elle le sait, mais elle peut pas s'en empêcher. sauf qu'elle se ravise rapidement en voyant que y a personne, personne d'autre hormis elle. tu fais quoi ici ? iz peut pas s'empêcher de ricaner au ton massacrant que l'inconnue emploie comme pour la dissuader de s'approcher. et elle se laisse dévisager en soutenant son regard sans pour autant le défier. c'est plus une lueur amusée qu'autre chose, amusée d'tout ça. la fille qui a ignoré ouvertement sa question pour l'agresser alors qu'elle sait toujours pas où elle a bien pu atterrir. bah, c'est bien la caravane de jax non? haussement d'épaules. elle répond avec dédain, souhaitant ajouter que si elle s'était pas trompée, l'autre non plus n'avait à priori rien à faire ici. même si elle avait certainement plus de raisons, puisqu'elle avait l'air de faire partie de toute cette troupe. chose que l'inconnue s'empresse d'ailleurs de confirmer comme pour se justifier. oui je fais partie du cirque, mais ce n’est pas ton cas. donc tu fais quoi ici ? t’as intérêt à avoir une bonne excuse. on aime pas les étrangers qui viennent fouiner. ok ok, elle souhaite directement afficher la couleur. ça s'annonce prometteur. détends toi t'inquiètes, j'viens rien voler hein... parce que maintenant qu'elle sait que jax est pas ici, y a pas grand chose qui a l'air de l'intéresser dans c'te caravane. pourquoi elle mentirait ? la plupart des choses qui s'y trouvaient, elles pouvaient se les payer, et pour le reste, elle en voyait pas grande utilité pour son intérêt personnel. la seule chose qui retient son attention, excepté l'attitude bizarre d'l'inconnue, c'est le costume qui se trouve sur le lit. elle s'approche un peu pour mieux le détailler. il est beau, vraiment beau. ça fait toujours un peu rêver ces choses-là. les paillettes, le costume, le cirque, tout ça. c'est un monde un peu intriguant dans lequel les prunelles d'la gamine se perdaient facilement quand elle était plus jeune. monde autant inaccessible qu'à portée de main en ce moment, quand elle laisse ses doigts parcourir le plastique qui emballe la tenue. puis elle s'arrête et se retourne vers la fille, parce que déjà ça a pas l'air de lui plaire, puis qu'elle aussi a des choses à lui dire. j'suis pas une étrangère, moi, j'suis née à savannah, j'me demande bien si c'est ton cas. c'est un sourire taquin qui s'dessine sur son visage parce qu'elle prend pas ça au sérieux. elle prend jamais rien au sérieux. apparemment. c'est c'qu'on lui reproche souvent. mais c'est vrai que c'est amusant, cette manie qu'ils ont tous ici à s'approprier le terrain comme si ils l'occupaient depuis toujours. et j'pense que t'as bien compris c'que j'venais faire ici. elle laisse planer le doute mais elle est quasiment certaine à présent qu'elle s'était pas trompée. l'inconnue pouvait bien penser c'qu'elle voulait. peut-être qu'izia prendra la peine de lui expliquer quand elle se calmera, si jamais elle le fait. mais toi, t'es nouvelle ou quoi? c'est une question qui brûlait ses lèvres depuis un petit moment déjà. parce que pour les quelques fois où iz était venue ici, elle l'avait jamais vue. ni même aperçue. lui dire ça, c'était une réalité. et à aucun moment elle n'aurait pu imaginer que ça allait la blesser.
Ruby Holmes
⊹ life can hurt
▹ posts envoyés : 713 ▹ points : 20 ▹ pseudo : zoé (baalsamine) ▹ crédits : solosands (icon) + sal (aes) + kane (avatar) ▹ avatar : sophia lilis▹ signe particulier : un couteau papillon qu'elle a tendance à dégainer trop vite, béret et marinière pour se donner un look de française décalée, des cheveux bien trop roux et la clope toujours allumée.
☽ ☾
Sujet: Re: temps électrique (nergüi) Sam 27 Mai - 16:54
Elle rigole. Sérieusement ? Non. Elle ne rigole pas, elle ricane, et ça me fait grincer des dents. Pourquoi elle ricane, pourquoi est-ce qu’elle est là de toute façon ? Pourquoi, pourquoi, pourquoi. Et toujours trop de questions qui envahissent ma bouche, rongent mes dents, luttent contre mes lèvres. Mais je me contiens. Si elle est ici c’est qu’elle connait Jax, et si elle connait Jax je préfère éviter de trop la blesser, histoire que ça se retourne pas contre moi après. Puis je suis pas jalouse. Enfin. Je crois. Du moins pas comme Halina. C’est vrai j’pense des choses, imagine des futurs alternatifs, remplis mon cahier avec des et si. Mais je ne risquerais jamais mon lien avec Jax pour une gamine aux yeux trop bleus et à l’air légèrement condescendant. bah, c'est bien la caravane de jax non? Donc. Oui. Elle connait Jax. Peut-être que j’irais lui en parler ce soir quand il rentrera. Peut-être pas. C’est compliqué en ce moment, terriblement compliqué, et y a les mots qui viennent à manquer trop souvent quand je le vois déambuler entre les installations. J’aimerais pouvoir tout lui avouer, à quel point ça fait mal d’être ici, à quel point ce qui se passe avec Halina devient hors contrôle. Et puis y a Zyki. Putain. C’est terriblement compliqué ouais. Malheureusement. Je soupire avant de fixer la jeune fille, le regard droit dans le sien et le visage impassible. « Oui c’est la caravane de Jax mais je ne pense pas que tu aies le droit de venir quand il n’est pas là non ? » Jax déteste qu’on touche à ses affaires. Jax déteste qu’on perturbe son équilibre, ses habitudes. Pour ça que je touche à rien quand je viens et qu’il n’est pas là, véritable fantôme, je me contente de poser les costumes et de partir sans faire de bruit. Mais là, y a cette fille qui débarque, qui se permet de regarder partout, comme si elle avait tous les droits. détends toi t'inquiètes, j'viens rien voler hein « Je te conseille pas de toute façon. Une fille a déjà essayé y a pas longtemps, elle a dansé un peu entre les lames de Jax avant de se casser. Donc pense bien à ça » je lui offre un sourire mielleux, comme si l’idée de la voir valser entre les poignards de Jax me ferait vraiment plaisir. Même si c’est pas vrai. Mais les gens de cette ville sont trop curieux, sans peur ni gène, ils s’incrustent comme ça, sans vraiment demander la permission. Et parfois il suffit d’une petite frayeur pour les ramener à l’ordre. Je la regarde s’avancer vers le lit, les yeux rivés vers le costume. Est-ce qu’elle va oser ? Est-ce qu’lele va oser le toucher ? Mais y a quelque chose qui m’empêche de lui hurler dessus, de lui dire de reculer et de pas toucher à ça. Y a cette petite lumière dans le regard, la même que celle des gosses qui viennent le soir accroché à la main de leur père ou de leur mère. Y a cette putain de lueur enfantine qui brille aussi chez elle et ça me surprend. Mais déjà qu’elle repars sur ses grands chevaux, qu’elle perd son air innocent pour redevenir cette espèce de garce citadine qui me donne envie de lui enfoncer ma canne dans le ventre et de la faire tomber. j'suis pas une étrangère, moi, j'suis née à savannah, j'me demande bien si c'est ton cas. A mon tour de rigoler. C’est sec, amer. C’est tout sauf joyeux. Bien sur que non je ne suis pas née ici. Faut être stupide pour le croire. Rien qu’à mon accent lourd et à la difficulté avec laquelle je forme certains sons de la langue anglaise on comprend bien que je suis pas d’ici. « Etranger au cirque, je précise. » je la dévisage, secouant légèrement ma tête comme pour montrer mon affliction. « Et y a rien à se demander je suis née en Russie comme beaucoup de gens de ce cirque tu vois ? On est un cirque d’Europe de l’Est, pas américain. » mes mots claquent, je me retiens pas. De toute façon je me retiens pour personne, pas même pour Adela alors que je la considère comme ma famille. J’ai ce besoin de cracher mon venin continuellement, à croire que je vais dépérir si je ne le fais pas. mais toi, t'es nouvelle ou quoi? « Qu’est-ce qui te fais dire ça ? » je suis surprise pour le coup. Nouvelle ? C’est la première fois qu’on me demande ça. « Non. Je suis dans ce cirque depuis ma naissance. » Je soupire avant de me rapprocher d’elle. « Ecoute c’était sympa mais ça serait bien si tu trainais pas ? Jax est pas là, tu as vu c’est vide. Donc tu prends tes jolies chaussures et tu retournes dans ton joli chez toi ok ? Y en a qui doivent bosser ici » non. Enfin. Pas vraiment. J’ai fini ma journée à priori et je sais qu’après ça je vais m’affaler dans mon lit et sans doute lire un bouquin stupide ou bien cuisiner puisqu’Adela va rentrer tard ce soir. Mais bon, la jeune fille en face de moi ne le sait pas et je me dis que peut être, si je me donne l’air pressé, elle va se décider à bouger et partir. Parce que pas question que je la laisse seule dans la caravane de Jax sans surveillance.
Invité
Invité
☽ ☾
Sujet: Re: temps électrique (nergüi) Mar 18 Juil - 0:14
Le contraste entre la douceur qui émane de ses traits et la dureté de son regard lui paraît presque trop violent, à Izia. Trop surprenant, trop intriguant, elle en vient même à s'demander si c'est pas une caméra cachée ou une blague de mauvais goût de Jax, juste pour se venger. Pour lui faire payer l'autre fois, ce baiser volé et son audace trop prononcée. Peut-être que l'inconnue ferait office de bras droit, présente dans l'unique but de la remettre à sa place, lui rappeler que ce territoire n'est pas le sien et qu'elle ferait mieux de partir - mais la gamine n'en fait rien. « Oui c’est la caravane de Jax mais je ne pense pas que tu aies le droit de venir quand il n’est pas là non ? » Allant même jusqu'à l'ignorer complètement, elle hausse les épaules et la laisse parler, ses yeux parcourant la pièce pour mieux l'examiner. Et l'autre a pas l'air de vouloir se calmer. « Je te conseille pas de toute façon. Une fille a déjà essayé y a pas longtemps, elle a dansé un peu entre les lames de Jax avant de se casser. Donc pense bien à ça. » Et à entendre ça, la gamine ne peut s'empêcher d'étouffer un léger ricanement. Ça l'étonne pas trop que Jax puisse réagir comme ça, même s'il reste imprévisible et qu'elle a encore du mal à le cerner. Mais aussi parce qu'elle est presque certaine que Jax ne se risquerait pas à l'utiliser comme appât - parce que y a son frère et qu'il n'apprécierait sans doute pas si la gamine venait se plaindre en lui racontant tout ça. Parce que y a son frère, mais surtout parce qu'elle est sûre d'elle, beaucoup trop sûre d'elle. Son sourire débordant d'assurance en réponse à la menace de la fille en face d'elle, juste pour lui montrer qu'ça n'aura aucun effet ou du moins pas celui escompté. « Tu crois vraiment que ça réussira à m'faire partir ? »
Et dès qu'Iz s'approche du costume posé sur le lit, l'inconnue semble énervée, avec ses sourcils froncés et son rictus prononcé. On dirait un chien de garde prêt à grogner mordre attaquer au moindre pas de travers ou qui surveille de trop près un agneau égaré. Tension palpable et silence pesant, que l'inconnue vient briser d'un rire acerbe en ajoutant : « Étranger au cirque, je précise. » Ça en devient presque marrant la façon qu'elle a de protéger son territoire, comme si une ado fraîchement débarquée d'la ville et perchée sur des hauts talons représentait la plus grande menace qui puisse exister. Pas le temps de répliquer que déjà la fille reprend, le ton de plus en plus piquant. « Et y a rien à se demander je suis née en Russie comme beaucoup de gens de ce cirque tu vois ? On est un cirque d’Europe de l’Est, pas américain. » Et y a un rictus un peu ironique sur le visage de la gamine qui réalise qu'elle en apprend plus sur le cirque en passant quelques minutes avec elle que depuis le temps qu'elle fréquente Jax. « Savannah a l'air de vous plaire alors, depuis l'temps qu'vous êtes ici... » Reproche un peu masqué, juste pour s'amuser - dans l'unique but de la faire parler parce qu'elle a l'air de partir au quart de tour à la moindre remarque déplacée. « Écoute c’était sympa mais ça serait bien si tu trainais pas ? Jax est pas là, tu as vu c’est vide. Donc tu prends tes jolies chaussures et tu retournes dans ton joli chez toi ok ? Y en a qui doivent bosser ici. » Pas le temps de riposter que déjà elle se fait embarquer par cette fille trop pressée. Mais la gamine en a pas décidé ainsi, alors elle s'échappe le plus vite possible de son emprise pour venir s'asseoir sur la chaise la plus près d'elle puis en aligner une autre à la sienne d'un coup de bras. Et elle tapote deux fois sur le siège, l'air de dire, ça va pas s'passer comme ça, reste près d'moi. « J'vais pas partir alors que j'suis à peine arrivée. Dommage qu'il soit pas là, mais au moins ça laisse le temps pour nous deux. Pour s'parler, des trucs comme ça. » C'est une voix trop enjouée contre une mine renfrognée, combat farouche que la gamine veut absolument gagner. « Moi c'est Izia. Et toi, qu'est-ce que tu faisais là ? » Et elle parle trop, trop fort, trop vite, elle le sait. Mais ça se sentait que c'était pas l'autre qui allait faire la conversation, alors elle veut bien s'en charger. « En pluuus, j'ai absolument besoin d'toi pour un truc. Faut qu'tu m'fasses visiter ici. » Bonne humeur, bonne journée. La gamine voit ça comme une bonne opportunité, faudrait juste que l'inconnue arrête de râler alors que le jeu n'a même pas commencé.
Ruby Holmes
⊹ life can hurt
▹ posts envoyés : 713 ▹ points : 20 ▹ pseudo : zoé (baalsamine) ▹ crédits : solosands (icon) + sal (aes) + kane (avatar) ▹ avatar : sophia lilis▹ signe particulier : un couteau papillon qu'elle a tendance à dégainer trop vite, béret et marinière pour se donner un look de française décalée, des cheveux bien trop roux et la clope toujours allumée.
☽ ☾
Sujet: Re: temps électrique (nergüi) Mar 1 Aoû - 19:26
Elle est pas facilement impressionnable la gamine, quand je siffle elle se contente de hausser les épaules, le regard dans le vague, comme si le fait de se trouver dans la caravane de Jax pouvait la déconcentrer de ce qui se passe en face d’elle. J’aime pas. J’ai l’impression d’être invisible encore une fois, que je disparais dans les murs et que j’ai beau hurler on m’entend pas. Ptêtre qu’un jour je crèverais, dans un coin, comme une souris abandonnée ou au pire un rat. Tu crois vraiment que ça réussira à m'faire partir ? Peut être, parfois ça marche, parfois ça les fait fuir toutes ces nana qui s’entassent devant la porte de Jax. Tous ces curieux qui viennent chercher une tranche d’exotisme, de danger, comme si ça pouvait les sortir de leur torpeur habituelle, leur train-train ridicule. Mais la gamine en face de moi elle s’émeut pas, elle a plutôt les doigts baladeurs et j’ai l’impression qu’elle prend toute la place dans la caravane. C’est rare. Jpeux pas m’empêcher de la dévisager, son joli visage de poupée, ses jolis vêtements, son joli teint halé. Elle est jeune. Trop jeune pour Jax. Ou alors il a décidé de laisser tomber les barrières ? Je sais pas, faudra que je lui demande ce soir parce que ça m’intrigue. Mais bien vite la brune me sort de ses pensées avec ses remarques acides déguisées. Savannah a l'air de vous plaire alors, depuis l'temps qu'vous êtes ici... Et ça se coince dans ma gorge, la colère qui redescend un peu étouffé par la fatigue, celle qui me suit depuis qu’on a débarqué dans cette foutue ville. « Tu parles qui a envie de rester dans cette ville de bouseux » bouseux. C’est bien le terme ? Je sais plus, je me mélange avec l’anglais, c’est difficile parfois, les mots, les sens, les expressions. Si seulement tout le monde pouvait causer polonais ou russe, ça serait quand même bien plus facile. « On a pas le choix, l’ouragan, tout ça, les dégâts. T’as du voir en arrivant non ? Ou alors t’es aveugle en plus d’être chiante ? » si ça ne tenait qu’à moi on serait déjà parti de Savannah, mais y a tous les débris, l’argent qui fond dans les réparations et l’incapacité de recommencer à bouger. C’est mauvais, terriblement mauvais. Mais on a pas vraiment le choix et c’est comme ça. Alors je fais comme je fais depuis toujours : je croise les bras, je serre les dents et j’attends.
Elle est tenace la gosse, elle me file entre les doigts, file entre mes remontrances. Pas étonnant qu’elle ai réussi à s’incruster dans le cirque sans que personne ne vienne l’arrêter, elle cache bien son jeu derrière ses apparences de petite poupée. Je la regarde s’asseoir et tapoter la chaise à côté d’elle. Sérieusement ? Elle pense que je vais venir à côté ? Qu’on va rester là ? Dans la caravane de Jax ? Il serait furieux s’il nous voyait installée ici, au milieu de ses affaires. Et la dernière chose dont j’ai besoin c’est de Jax en colère après moi, y a déjà trop de problèmes comme ça. J'vais pas partir alors que j'suis à peine arrivée. Dommage qu'il soit pas là, mais au moins ça laisse le temps pour nous deux. Pour s'parler, des trucs comme ça. « Pourquoi tu voudrais me parler ? » que je réplique du tac au tac, comme un réflexe. Si elle est là pour Jax, pourquoi est-ce qu’elle ne disparait pas ? Il n’est pas là. Qu’est-ce qu’elle a besoin de parler avec moi ? Je me tient droite devant elle, la jambe qui menace de flancher à chaque instant, la main qui s’agrippe à la poignée de ma canne. Moi c'est Izia. Et toi, qu'est-ce que tu faisais là ? Je soupire. Putain. Elle est pire que Zyki cette gosse. Izia. Pire que lui, ou comme lui. Disons qu’elle me le rappelle étrangement, lui et son sourire stupide, son regard déterminé quand il décide de m’emmener danser. « En pluuus, j'ai absolument besoin d'toi pour un truc. Faut qu'tu m'fasses visiter ici. J’y arrive pas avec ces gens là, j’me fais toujours avoir, je comprends pas. « Nergüi » que je marmonne avant de lui faire signe de se lever. « Putain mais reste pas assise là, tu fais chier. » je donne un coup de canne dans sa chaise pour qu’elle se dépêche. « On reste pas là, ça se fait pas et Jax va pas apprécier » je sais même pas pourquoi je vais pas chercher un des gars de la maintenance pour la faire dégager. Je sais même pas pourquoi je m’embête à l’attendre, à la regarder se lever, à prendre les devant de la marche. «Tu veux que je te fasse visiter ? t’as intérêt à bouger tes fesses ok ? Je t’attends pas et si Halina te tombe dessus ça sera tant pis pour toi » tient ouais. Halina contre Izia. Combat de lionnes dans la cage. Y en a qui paierait pour voir ça. Et dans ma tête ça germe une idée, le sourire qui devient un peu plus grand sur mon visage alors que je ferme la porte.
Y a pas grand monde à cette heure ci, tant mieux, j’ai pas envie que quelqu’un me voit me trimballer avec cette nana. Pas envie qu’on parle sur moi, dans mon dos, toutes les conneries du cirque quoi. Alors je marche vite, serre les dents quand la douleur grimpe, fouille dans mes poches pour en sortir mes clés et ouvrir ma caravane. « Tu touche à rien. Tu touche à un truc je te plante les ciseaux dans les doigts » que je siffle quand je la pousse à l’intérieur de chez moi. Puis je me rappelle mon plan, je me rappelle mes idées, je me rappelle qu’il faut savoir faire des compromis. Je referme bien la porte, lui montre une chaise de la tête et me laisse tomber dans celle d’à côté, soupir de soulagement quand le poids de mon corps ne pèse plus sur ma jambe morte. « Izia c’est ça ? » Bien sur que c’est ça, j’ai bien retenu, je suis pas stupide. J’ai le sourire qui se plaque sur mon visage, celui que j’offre aux autres quand on me demande qui a fait sortir les chevaux d’Halina. Pas moi. « Tu connais Jax alors ? Comment ça se fait ? » la voix plus douce, juste un peu, parce que ça me fait mal tout ça. Parce que je sais comment, parce que je sais d’où, parce qu’il m’a déjà trop parlé de nous quitter.