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 FLASHBACK | where is my mind (eleven)

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Seven Popescu

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MessageSujet: FLASHBACK | where is my mind (eleven)   FLASHBACK | where is my mind (eleven) EmptyMar 13 Déc - 22:38

Elena, Elena, Elena. Elle est où, Elena ? Il sait pas. Il a l'impression qu'ça fait des siècles qu'il l'a pas vue. Peut-être seulement deux heures. Peut-être même pas trois quarts d'heures. Il en sait foutrement rien et au final quelle importance ? Il sait juste qu'elle est pas là, elle s'est barrée – comme toujours, elle est partie. Elle est partie sans lui. Elle l'a laissé là, avec tous ces gens qu'il connaît pas. Pourtant il s'plaint pas Seven, il fait même pas la gueule, il s'contente de s'enfoncer dans son siège en rigolant à leurs conneries, leurs histoires auxquelles il s'mêle comme si c'était sa place alors qu'il a pas encore les épaules pour tout ça. Ils jouent les caïds et il fait comme eux, il veut croire qu'il est grand, qu'il est important. Les regards s'tournent vers lui régulièrement parce qu'il est l'seul à pas être majeur, parce que ça s'voit sur sa gueule que c'est qu'un gamin et pourtant il les poignarde tous avec son sourire insolent. Il a les veines aussi saillantes que sa mâchoire, les os qui s'découpent visiblement sous l'épiderme, la silhouette qui nage dans son t-shirt trop large. Il fait tache dans le décor et pourtant il s'y fond à la perfection, il se sent dans son élément, là, avec ces gens pas nets, ceux qui s'détruisent en scandant qu'ils sont juste en train de faire la fête. On lui lance des vannes, on le questionne, on l'intègre, on lui prête de l'attention et putain il a envie de hurler de joie, il a envie d'leur dire merci, il a envie de tous les prendre dans ses bras. Mais ça s'fait pas. C'est pas digne d'un Popescu. Alors il reste campé à sa place et il balance ses sarcasmes en faisant le fier, ses phalanges déglinguées occupées à rouler pendant que d'autres préfèrent jouer avec leurs cuillères et leurs poudres magiques. Il les observe du coin de l'œil, il voit l'euphorie dans leurs sourires, l'extase dans leurs yeux, et sûrement qu'il devrait pas être aussi envieux. Mais il a juste envie d'faire comme eux. Alors quand on lui demande s'il veut essayer il peut pas dire non, il peut pas refuser, il peut pas jouer les p'tites natures. Un homme ça recule devant rien, un homme ça accepte tous les challenges, un homme ça n'a pas peur, jamais peur. Un homme ça dit oui juste pour jouer au plus fort. Mais il n'est pas un homme. Il n'est qu'un gosse, seize ans et des bleus plein le corps, plein le cœur. Seize ans et des cernes d'la taille des cicatrices qui dévalent son dos, seize ans et les poings presque aussi abîmés que ceux d'son père, seize ans et déjà dans l'fond des iris la couleur de la guerre. Seize ans, et entre les doigts une cuillère cramée pour remplacer celle en argent qu'il n'aura jamais. P't'être que c'est ce qui lui manque, p't'être qu'il pourra combler le vide avec ça. Il en sait rien mais il a dit oui et ses pupilles se dilatent, ses muscles se contractent. Les effets s'font pas attendre et il se demande pourquoi on lui a pas parlé de ça avant, pourquoi on lui a jamais proposé ces trucs plus tôt. Il se demande pourquoi on balance pas ce remède à la gueule des gens, pourquoi on lui en a pas filé quand il était enfant. Il se sent loin, tellement loin, comme s'il faisait plus vraiment partie d'ce monde, comme s'il venait de s'évader d'Alcatraz et que rien ni personne ne pouvait l'arrêter. Y a tout qui disparaît – la peur, l'angoisse, la douleur. Son monde s'illumine, sa carcasse s'fait plus légère que jamais et il a l'impression qu'il a plus qu'à s'envoler. Partir, loin de tout, loin d'ici, loin d'eux, loin de lui-même. Loin, loin, loin. Jusqu'à ce qu'il ne ressente plus rien.

Y a comme un trou noir. Il sait pas trop c'qui s'est passé, il reste que des bribes en vrac qu'il a trop de mal à assembler. Des rires un peu hystériques, des aveux trop pathétiques. Il se souvient vaguement avoir dansé – y a encore le beat trop sale qui résonne à l'intérieur, d'la musique qui nique les tympans et qui fait vibrer tous les organes. Il lui semble même avoir été embrassé mais il sait plus par qui, ni comment ni pourquoi, et au final ça non plus c'est pas important, c'est pas comme si ses lèvres avaient suffisamment d'valeur pour qu'il refuse d'offrir à tout va leur saveur. Il sait pas combien de temps ça fait qu'il est coincé ici, mais c'est assez pour qu'il soit en train de redescendre de son trip. Pourtant il est haut, tellement haut. Littéralement. Il est sur le toit et il se rappelle même pas être venu là. Il voit la lucarne grande ouverte derrière lui alors il devine par où il est passé, mais ça lui revient pas. Il reste étalé sur les tuiles, sa carcasse retenue par on n'sait quel miracle ; c'est à se demander comment ça s'fait qu'il ait pas encore glissé. Les prunelles vrillées sur le ciel noir, il observe les étoiles et il les maudit parce qu'y en a aucune qui est bonne comme dans les histoires, y en a aucune qui est venue veiller sur lui, y en a aucune qui lui a jamais accordé la moindre importance. Elles s'en foutent, les saloperies. Tout l'monde s'en fout, qu'il ait l'impression d'être à l'agonie. Et il s'met à rire sans savoir pourquoi, doucement d'abord, puis de plus en plus fort, jusqu'à en avoir mal au ventre et des larmes au coin des yeux. Il rit encore et encore, pourtant c'est crève-cœur, ça fait l'même effet qu'un môme qui pleure. Puis ça s'arrête. Aussi vite que c'est venu. Ça s'arrête et ça laisse comme un goût trop amer sur la langue, un truc qui lui donne envie de cracher, de dégueuler jusqu'à en sortir ses tripes et les étaler aux pieds de tous ces cons. Pour leur dire allez, regardez-moi, regardez comme c'est noir à l'intérieur, regardez comment on a pissé sur tous mes rêves, regardez combien j'en crève. Mais il peut pas. Ça sort pas – ça sort jamais. Ou juste un peu, juste quand il saigne, quand il cogne, quand il piétine et qu'on l'écrase à son tour. Mais sinon ça reste là, juste là, enfoncé au creux d'ses entrailles comme une gangrène qui sommeille, qui attend le meilleur moment pour s'étendre et le dévorer tout entier. Il s'demande s'il trouvera un moyen de se soigner, ou si ça finira par le ronger. Il en sait rien et ça l'énerve tout à coup, ça lui donne envie de broyer, briser, fracasser. Mais y a rien, rien à part lui. Alors il s'lève et tant pis s'il tangue un peu, tant pis si ses pieds sont pas très stables. Il est là, debout face à Savannah et il écarte les bras. Il gueule. Il gueule à s'en écorcher les cordes vocales, et il s'en fout si ça réveille tout l'quartier. Il gueule jusqu'à plus avoir de souffle. La respiration saccadée, un sourire tordu sur les lèvres. Y a un bruit derrière lui et il s'retourne vivement, manquant de se casser la gueule au passage, mais ça l'fait rire. Et il est là, en train d'se marrer alors qu'il aperçoit le visage d'Elena. « Heeeey t'es revenue m'chercher ? » Son visage reste fendu en deux mais ça lui donne juste un air triste, comme un putain de clown au chômage. « C'était pas la peine t'sais. J'me débrouille tout seul. » C'est un peu ce qu'ils font tous, au final. Pas sûr que ça leur réussisse vraiment. « Je gère. Tu peux r'partir, j'ai pas besoin d'toi, regarde. » À nouveau il écarte les bras, mais cette fois c'est pas pour la lune, c'est pour sa sœur. C'est pour lui montrer combien il est fort, alors que ça prouve juste le contraire. Ses mains tremblent, et il a l'air plus frêle que jamais. Comme si un coup d'vent pourrait suffire à le balayer. « Allez fais pas c'te tête Lena, on dirait papa. » Et c'est pas un compliment. Elle le sait. Il le sait. Ça l'fait marrer. Il recommence avec son rire de merde, son rire qui n'en est pas vraiment un, son rire qui tord les boyaux. Son rire qui pue l'mensonge, qui lui hurle combien tout est faux. Me crois pas. Pars pas, me laisse pas, m'abandonne pas. Reste avec moi. Me crois pas Lena, j'ai besoin d'toi.
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MessageSujet: Re: FLASHBACK | where is my mind (eleven)   FLASHBACK | where is my mind (eleven) EmptyMar 20 Déc - 21:53


Il y a un truc qui manque, un vide sensiblement présent, mais elle arrive pas à se souvenir quoi. Qui, Lena, qui. Paumée dans les rues, elle trace, fantôme. Un fantôme qu'a oublié de prendre une foutue veste, un fantôme qui se les caille et qui cherche. T'as oublié quoi, Casper ? Un bout de ta tête ? Et Alzheimer gueule qu'on arrête d'essayer de l'accuser à tort, qu'il fallait peut-être plus aller toquer chez les voisins. T'sais, ceux qu'avaient la plaque de visite en or plaqué sur la porte. Et elle, plaquée contre les lettres creusées dedans, comme la moitié des patients qu'arrivaient pas à s'en sortir. La dépression qu'avait rien de doré. La dépression qui riait euphorique et résonnait dingue. Les trous de mémoire quotidiens, les trous noirs bouffeurs de pensées. Noir, tout était noir. La nuit, les idées, les rues, ses démons. Tout désespéramment noir. Puis de temps à autres, des flashs de couleurs sur le spectre du monochrome. Des trucs trop rapides pour qu'elle puisse les attraper. Peut-être qu'elle les hallucinait, des fois. Peut-être qu'elle se leurrait à fixer des ampoules plutôt que le soleil. Ça faisait le boulot, c'était mieux que rien. C'était mieux que les jours où elle pouvait pas sortir du lit, c'était mieux que de penser à Iulia derrière un flingue, Iulia derrière les barreaux. Iulia derrière elle, fantôme aussi. Pas la vraie, une version déformée et déconnante. Un clone qui l'aimait pas, un double qui l'aimait plus. Une pâle imitation à peine bien terminée qui lui gueulait dessus. Regarde comment il marche, ton plan. Noir, tout est noir. Ses chaussures, le trottoir, les voitures. J'vais en avoir pour vingt ans à ce rythme là. Les regards, ses lèvres. Si je tiens jusque là. Sa putain de vie couleur charbon, écrasée entre ses doigts, écrasée sous ses pas hésitants. T'as oublié quoi, Casper ? T'as oublié qui ? Elle titube, saoule de ses écarts de lucidité. On la regarde, on la pousse du chemin, qui sait, peut-être même qu'on s'inquiète. On s'inquiète de la gamine au regard fou qui s'arrache les cheveux et expire l'oxygène comme une asthmatique. Et elle fait les cents pas, presque elle demanderait de l'aide. Vous auriez pas vu ma tête ? Vous auriez pas trouvé un truc dans le caniveau avec mon nom dessus ? Popescu. Forcément que ça traînait dans les caniveaux et pas dans les objets trouvés. On les ramènerait pas, on les laisserait pourrir là. Ça se décomposerait tranquille à l'air libre sans gêner personne. Popescu, les cadavres ambulants. « S'il vous plait ? » qu'elle lance faiblement quand on la dégage encore d'un coup d'épaule. S'il vous plait, j'crois que j'ai fait quelque chose de mal, s'il vous plait, s'il vous plait. La voix est rauque, elle se souvient pas avoir fumé. Elle avait pris quoi, elle avait pris qui. Elle avait pris quelqu'un avec elle, ça lui revenait. « Excusez-moi ? » Qu'est-ce que j'ai fait, dîtes moi ce que j'ai fait. Elle titube, elle titube, juste pour se prendre quelqu'un de plein fouet. Elle reconnait vaguement le type, elle croit. « P'tain Popescu, t'as l'air déchirée. » Le type, la came, les rires gras et elle qu'en a marre de rien trouver. Ses affaires qu'elle prend pas le temps de récupérer, la porte qu'elle claque sans se retourner. Et son frère, son frère qu'elle laisse avec sa veste sur le canapé. Seven, Seven, Seven. T'as oublié quoi, Casper ? Un bout de ta famille ? « Il est encore là-bas ? » Elle attend pas la réponse pour faire ce qu'elle sait faire de mieux. Se barrer.

Elle court, elle sait pas trop où. Seven, Seven, Seven. Elle veut pas l'oublier, faut pas qu'elle l'oublie. Elle s'imagine ses traits, elle s'imagine sa voix. Un Seven dans sa tête, un Seven qu'elle peut pas laisser sur un canapé avec des étrangers. S'il vous plait, j'crois que j'ai fait quelque chose de mal, s'il vous plait, s'il vous plait. Elle retrace le chemin en sens inverse jusqu'à l'espèce de baraque miteuse. Bizarrement, ça, elle s'en souvient à peu près. Putain. La porte s'enfonce contre le mur porteur, puis il y a la fumée qu'embue ses yeux et explose ses pupilles, psychédélique. « Seven ? » Seven, t'es où. Seven, j'suis désolé. Seven, j'voulais pas. Allez viens, on s'en va, on oublie. On oublie tout. On dira que c'était une blague, un truc de mauvais goût. J'te paie un truc à manger sur le retour, allez. On va bouffer des frites et lécher le sel de nos doigts en se marrant. On est pas obligés de rentrer, pas maintenant. Seven, on a qu'à traîner un peu. T'en dis quoi, ça te plairait ? Rien que toi et moi. Viens on se casse, on saute du train en marche. Même pas peur. Les rails défileront trop vite pour nous tuer. Seven. Le vide nous portera, j'te jure. Le vide nous portera. « Il est où ?! » Et t'attrapes le premier venu, tu l'attrapes par le col du tee-shirt comme si c'était de sa faute, au tee-shirt. Il pue l'alcool, le tee-shirt, le mec aussi. Il a pas l'air de comprendre. Le mec. Ta tête elle prend son temps aussi, t'arrives pas à resituer. Seven, il est plus sur le canapé. Seven, il est pas dans son champ de vision. Il est pas. S'il vous plait. « Seven. Mon frère. » qu'elle lance, des fois que ça aiderait de stipuler le lien familial. Est-ce que ça se voyait tant que ça à leur gueule qu'ils s'étaient tous explosé le nez en tombant du même arbre généalogique ? « Et j'gagne quoi à te dire ? » Sa main dans la gueule et la gueule qui part sur le côté, écarlate. Il en gagne presque une deuxième, mais elle pense qu'elle va lui éclater les dents si elle recommence et que c'est chiant, pour répondre, de plus avoir de dents. C'est chiant tout court, à y penser. « J'me fous de devoir trouver le temps de te buter et d'me faire une ligne avec tes cendres si j'dois en arriver là. Alors ? » Elle parle, elle parle, elle parle. Elle aurait jamais les tripes de buter quelqu'un, d'ôter une vie. Sûrement que ça tenait à rien, de basculer de l'autre côté. Iulia, c'était pas un exemple, la règle pouvait pas s'appliquer. Elle suppose que ça compte pas vraiment, quand on se fait pousser. « Le toit. Il est sur le toit. » Le vide nous portera. Elle grimpe les escaliers, elle manque de se bouffer les marches. En haut, il y a la lucarne qu'est grande ouverte. S'il vous plait, faites qu'il soit sur le toit et pas sur le bitume. Elle s'imagine la silhouette explosée. Elle va gerber. « Heeeey t'es revenue m'chercher ? » Oh putain. Vivant, vivant, vivant. « Seven ... » « C'était pas la peine t'sais. J'me débrouille tout seul. » qu'il la coupe. Y a la rancœur qui suinte par tous les mots, même ceux qu'il a pas encore prononcés. Il a l'air léger, presque, l'équilibriste suicidaire. Doucement, elle enjambe le cadre pour se rapprocher de lui. Allez viens, on s'en va, on oublie. On laisse le vertige aux perchés. Reviens avec moi, je t'en prie. « Je gère. Tu peux r'partir, j'ai pas besoin d'toi, regarde. » Il ouvre les bras alors qu'elle tend les siens, prête à agripper l'air entre ses doigts, l'air qui les sépare. Il est physiquement trop loin. Il est mentalement pas plus près. Elle maudit les tuiles qui s'empilent mal, celles qui se déboîtent dès que Seven pose un pied de travers, celles qui glissent sous les semelles qu'elle tente de déposer. « Regarde moi. Seven. » Regarde moi, regarde pas en bas, reste avec moi, j'suis là. J'suis là, Seven. « Allez fais pas c'te tête Lena, on dirait papa. » L'insulte à peine voilée qui glace comme la buée qu'ils soufflent. Elle en trébuche à moitié. Elle est pas son père, elle sera jamais son père, même si des fois elle se demande si être elle c'est beaucoup mieux. « Arrête tes conneries et descend, tu vas te tuer. » Un pas de plus vers lui. Un pas de plus vers le bord. Une main qui reste accrochée à la fenêtre pour pas risquer leur chance. « C'est c'que tu veux ? C'est pour ça que t'es là ? »
 
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Seven Popescu

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MessageSujet: Re: FLASHBACK | where is my mind (eleven)   FLASHBACK | where is my mind (eleven) EmptyJeu 5 Jan - 22:40

« Seven ... » Il l'entend mais il l'écoute pas. Il la regarde mais il la voit pas. C'est comme si elle était pas vraiment là, parce qu'après tout c'est le cas, parce qu'elle est toujours trop loin Elena. Même quand elle est avec lui, même quand il la suit dans ces coins où il n'devrait pas aller, où elle n'devrait pas l'abandonner. Même quand elle est à ses côtés, il a l'impression qu'elle est jamais totalement avec lui, comme si un morceau d'elle s'était envolé y a trop longtemps quand personne regardait. Et parfois il s'demande Seven, il s'demande s'il peut faire quelque chose pour la rattraper, pour l'aider à se recoller. Puis ses yeux se plongent dans les siens et l'effet miroir est si puissant que ça l'prend aux tripes – il comprend. Il peut pas la réparer, d'la même façon qu'il est incapable de le faire avec lui-même. Et il s'demande aussi comment elle fait, elle. Pour avancer. Pour respirer. Pour rester loin, si loin, pour jamais revenir. Il aimerait faire pareil, il aimerait vraiment et il essaie de toutes ses forces chaque fois qu'il se tire, chaque fois qu'il fuit, chaque fois qu'il fugue. Mais il y arrive pas. Il finit toujours par rentrer et il sait même pas pourquoi, y a rien pour lui là-bas, y a jamais rien eu ou peut-être que si mais qu'il a oublié. Peut-être que la douleur est si intense qu'elle a fini par tout éclipser. Il a toujours pas trouvé comment la faire taire, parce qu'il arrive pas encore à couper les derniers fils qui le relient aux siens, parce qu'il a trop peur de s'vider s'il le fait, comme si ça revenait à se trancher les veines et il veut pas tenter ça, il veut pas faire comme Anca. Pourtant c'est un putain d'suicide programmé et bien sûr qu'un jour il massacrera tout comme un sauvage, bien sûr qu'il finira par se saigner à blanc en pensant que c'est nécessaire pour être libre, en pensant que le seul remède à sa peine c'est la haine. Il commence déjà à tanguer sur ce fil, à se lancer sur cette pente glissante en jouant l'équilibriste et le toit c'est l'entraînement, et Lena c'est le cobaye. Il veut lui prouver qu'il gère et qu'il n'a besoin de rien ni de personne mais c'est faux putain, c'est tellement faux que ça devient pathétique. « Regarde moi. Seven. » Il veut pas. Non. Il peut pas. Merde. Les deux. P't'être que s'il le fait il va tomber, p't'être que les pupilles abyssales de sa sœur suffiront à l'faire sombrer – fait trop noir là-dedans, ça lui renvoie tout dans la gueule et ça fait un mal de chien, ça lui donne envie de s'arracher le cœur jusqu'à ce qu'il ne ressente plus rien. C'est trop dangereux de la regarder et pourtant il le fait, il obtempère et il ricane en la voyant tendre les bras vers lui. Mais elle peut pas l'attraper, c'est comme refermer les doigts sur un écran de fumée. Il est là sans être là. Il est comme Lena. On dirait qu'elle a vu un fantôme et il sait pas si c'est parce qu'elle a les prunelles braquées sur lui ou parce qu'elle a croisé son reflet en venant. C'est qui, le spectre qui la fait flipper ? Lui ou juste elle-même ? Il sait pas, il sait plus. Il s'en fout. Il se marre et il l'insulte sans vraiment le faire, c'est un truc entre eux, un truc de Popescu. Personne veut ressembler au patriarche et pourtant ils ont tous un peu ses traits, le regard d'acier ou la mâchoire carrée. Mais tant qu'ils sont pas pareils à l'intérieur c'est tout c'qui compte, pas vrai ? Seven, c'est sûrement ça qui lui fait le plus peur. Et il a l'impression qu'on lui a filé une pénalité sur la ligne de départ quand on lui a collé le même prénom, comme pour se foutre de sa gueule, comme pour lui dire qu'il est voué à l'échec, qu'y a un défaut dans la fabrication, une faille dans la matrice. Un truc, là, qui fonctionne pas. Qui gratte et qui brûle et qui saigne. La fissure qui s'agrandit chaque jour un peu plus pour s'apparenter à un trou béant, jusqu'au jour où ça s'ouvrira en plein pour l'faire disparaître complètement.

Elle s'approche. Automatiquement, il recule. Les tuiles tremblent, sa carcasse aussi, et son myocarde donne le tempo à cette cacophonie de claquettes. « Arrête tes conneries et descend, tu vas te tuer. » Y a un nouveau sourire qui lui fend les lèvres et il est prêt à rétorquer, à provoquer. À continuer de faire celui qui s'en fout, celui qui surplombe la Terre entière alors qu'il n'est que sur un vulgaire toit merdique en plein cœur de Savannah. Mais elle le devance, Lena. Elle le coupe en s'faisant aussi tranchante qu'une lame. « C'est c'que tu veux ? C'est pour ça que t'es là ? » Le coin d'ses lèvres retombe, ses bras aussi. Il reste droit mais il a l'air tout ramolli, comme un pneu à plat, un pneu qu'on a crevé et qu'on regarde se dégonfler. Il sait pas. Il a pas pensé à ça. Il s'imagine dans les étoiles pour pouvoir les insulter et leur cracher à la gueule. Il s'voit s'envoler pour enfin être plus haut que tout l'reste du monde et pouvoir leur pisser dessus. Il s'est pas demandé ce que ça ferait de finir là, par terre, sur le bitume. Disloqué, éclaté, fracassé. Il s'est pas demandé et pourtant il ne cesse de flirter avec le bord, de regarder en haut puis en bas comme s'il devait faire un choix, à tanguer sur les tuiles fragiles comme un funambule bourré, détraqué, totalement paumé. Peut-être qu'il est vraiment là pour ça ? Peut-être que c'est sa tête qui lui a fait un coup d'pute en oubliant de le prévenir ? Peut-être que son inconscient sait mieux que lui ? Il sait pas. Il sait pas, bordel. Peut-être qu'il s'en fout, peut-être qu'il arrive même pas à être effrayé en s'imaginant écrasé sur le goudron dégueulasse. Paraît qu'le sang devient noir sur l'asphalte, peut-être qu'il voulait tester. Il sait pas il sait pas il sait pas, de toute façon pourquoi elle demande ça ? Hein, pourquoi, Lena ? « Qu'est-c'que ça peut t'foutre ? » Son euphorie a disparu et dans sa voix y a plus que de l'acide, le ton agressif, corrosif. Les yeux encore un peu vitreux, injectés de sang, aussi rouges que l'serait son cadavre s'il décidait de glisser. « Et puis ça changerait quoi, hein ? » Il recule doucement, comme pour la défier, comme pour se tester. Pour voir jusqu'où il peut bien aller sans tomber. Il s'arrête, il tourne la tête pour regarder la rue en bas et il sait plus s'il veut la rejoindre ou rester là. « Tout l'monde s'en bat les couilles. » De toute façon avec autant de gosses, un de plus un de moins, quelle différence ? Pourtant il sait que c'est faux, parce qu'il la voit lui, la putain de différence. Sans Lena, sans Iulia, chaque fois que quelqu'un s'en va. Ça s'remarque et il le sait, mais il peut pas s'empêcher de croire qu'avec lui c'est pas pareil, parce qu'on essaie pas vraiment de le rattraper. On est trop habitué à l'voir fuguer, faire mine de se barrer pour toujours finir par rentrer. Plus personne s'en formalise. Plus personne s'en soucie. Alors ça ferait quoi, s'il partait pour de bon ? Si cette fois, il ne rentrait pas ? Ils mettraient combien de temps à s'en rendre compte ? Qui serait l'premier à le remarquer ? « Tu fais chier. » Ses yeux se plantent à nouveau dans ceux de sa sœur et ils ont beau gueuler à l'aide, ses traits sont durs, sa mâchoire serrée et son expression fermée. C'est sa faute putain, pourquoi elle a posé la question ? Pourquoi elle a posé le doigt là où ça fait mal ? Elle a pas l'droit. Pas alors que Seven s'était si bien débrouillé pour faire mine de ne rien capter. « Commence pas à faire comme si tu t'inquiétais alors qu'c'est pas vrai. T'façon tu m'oublies chaque fois Lena, t'oublies toujours tout. Tu m'as laissé. Alors tu fermes ta gueule. » Elle l'a laissé où ? Elle a laissé qui ? Lui ou tout l'monde ? Ici ou à la maison ? Y a tout qui se mélange et ça pue l'amertume, c'est un reproche qu'il lui a pourtant jamais balancé. Parce qu'il sait. Parce qu'il comprend. Parce qu'il crève d'envie de faire pareil. Il aurait juste voulu qu'elle l'embarque sous le bras, qu'elle le sorte de là pour de bon et pas juste pour rire, pas juste pour l'oublier au hasard. Ça n'fait que confirmer ses certitudes : on l'oublie. Donc forcément, on s'en fout de lui. Il peut bien crever la gueule ouverte, ça fera aucune différence pour personne, pas vrai ? Alors il la défie du regard une seconde, esquissant un rictus empreint de douleur alors qu'il se penche d'avant en arrière, les tuiles craquant sous ses pieds à chaque mouvement, menaçant de le lâcher à tout moment. Il continue de sourire et pourtant y a une boule dans sa gorge, ses yeux piquent et son cœur déraille. « Si je saute, tu fais quoi ? » Y a le vent qui balaie ses cheveux, qui s'engouffre dans son t-shirt trop grand pour le faire frissonner, qui menace de l'emporter. Il la quitte pas du regard et c'est moche, c'est la faire douter, lui faire croire qu'elle tient son sort entre ses mains et que l'moindre mot de travers peut le pousser à se laisser tomber. C'est pas vrai. Mais Lena ne le sait pas. Et Seven se déteste de vouloir savoir c'que ça ferait, si son corps allait s'éclater en bas.
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MessageSujet: Re: FLASHBACK | where is my mind (eleven)   FLASHBACK | where is my mind (eleven) EmptyVen 27 Jan - 21:33


Elle y distingue rien dans cette pénombre, à peine la silhouette de Seven qui se détache contre la nuit. La foutue nuit étoilée, toile aux bords arrachés. Et Seven, moitié lumière, moitié bouffé par le mélange de leurs deux ombres. Elle se risque à poser le pied sur le revêtement pour tester juste du bout de la chaussure. Le vent balaie tout, cheveux devant ses yeux, pourtant Seven tient bon. On dirait presque qu'il danse sur les casse-gueules de tuiles, au hasard des chimères qui se tapent la discut' dans sa tête. Clairement, ça doit y aller fort là-dedans. Parce qu'elle peut jurer qu'il vient de lui relancer un sourire à l'instant, et qu'elle a besoin de ses deux mains pour compter le nombre de ratés que ça lui fait enchaîner. Y a les rictus carnassiers, et l'insolence qui rend sa liberté aux mouvements ; près du gracieux, près du bord. Seven. Attaqué à l'acide, rongé à l'obscurité. Découpé de son cadre et balancé dans ce monde dégueulasse. Tu vaux plus que ça. Tu vaux tellement plus que ça à mes yeux. Et putain qu'ils rampent tous dans ce foutoir sans nom, les genoux qui pissent le sang et les larmes qui supplient qu'on les retienne. Sang comme poison. Larmes comme abandon. Elle le voit, perché au sommet de son toit, et elle veut pleurer. Elle pleure, perchée au plus haut de sa culpabilité, et elle se demande s'il la voit telle qu'elle est maintenant. Monstrueuse, infâme. Perdue, exténuée. Lâche, égoïste, et tellement, tellement loin d'être récupérée. Elle comprend pas non plus, si elle devait tout avouer. A la barre, à nue devant les juges. Elle pense qu'elle mentirait ; le serment d’honnêteté perdu quelque part dans les rangs. J'ai fait ça pour eux. J'avais pas le choix. Pour chaque bouille, pour chaque sourire. Chaque pouls sous chaque poignet. J'me suis cassée pour qu'ils vivent mieux, sans moi pour les retenir. Le sacrifice pour le bien commun. Mais tu mens, un chapelet de conneries auxquelles tu t'accroches. Un mensonge, deux mensonges ... J'ai fait ça pour moi. J'avais le choix, encore, et encore, et encore. Eux ou moi. On m'a foutue devant les faits, une main sur la sortie et l'autre sur le cœur. Et a chaque fois, je me suis choisie, moi. J'ai pas regardé en arrière. Pas une fois. J'ai claqué la porte à en fissurer les murs et exploser les fondations. J'me suis cassée, loin. Il est loin aussi, Seven. Elle a beau tendre la main, les doigts ne seront jamais assez longs pour effleurer le sauvetage. Peut-être que c'est trop tard pour eux, et que jamais elle pourrait recoller sa conscience. Recoller les morceaux de Seven, un par un. Jamais ils pourraient descendre de là. Resterait le vide, et les mots qu'ont trop peur d'être prononcés. Les désolés qui valent plus rien. Frère et sœur, prêts à sauter.

« C'est c'que tu veux ? C'est pour ça que t'es là ? » Qu'est-ce que tu cherches à prouver, Seven ? Les lois de la physique ? On a pigé, Newton. Pas besoin de passer par-dessus bord pour prouver ta théorie. Y a pas plus de deux pas à faire, deux pas ridicules pour s'éloigner de la pesanteur. Mais y a des millions d'années lumières pour les séparer et l'arracher de ses bras. Son frère. Reste avec moi. Le sourire est plus là, sûrement qu'il en a eu marre de faire semblant. Il a du sentir que c'était faux depuis le début. C'est l'illicite dans les poumons qui l'a appelé sans prévenir que c'était encore un Popescu qu'avait besoin de ses services. Trop de faux sourires, on y croyait presque. Mais pas là, pas à cette hauteur. C'est plus qu'un cadavre ambulant qui la regarde comme si elle ne valait plus rien à ses yeux. Et au fond, elle lui en veut pas. Elle vaut plus grand chose aux siens non plus. Elle aurait été chevaleresque, elle aurait sauté à sa place. Saut de l'ange dans l'inconnu. Eux ou moi. Moi ou eux. Elle est pas courageuse, elle est pas altruiste. Elle veut pas mourir, pas vraiment. Il veut pas mourir non plus, elle croit pas. Il veut juste lui montrer. Regarde Lena. T'as encore le choix. Toi ou moi. Ça sera qui ; tu choisiras quoi ? T'auras les couilles de me sauver, cette fois ? « Qu'est-c'que ça peut t'foutre ? » C'est le dégoût qui la cloue sur place, un coup de marteau dans chaque semelle pour l'empêcher d'avancer. Dans ses oreilles elle n'entend plus que son cœur, et celui de Seven qui pulse l'irréparable. Tomber, tomber, tomber. Si seulement elle pouvait se rapprocher, juste quelques centimètres. Juste de quoi le tirer dans l'étreinte de la sécurité, à défaut de la sienne. Elle pense pas l'avoir tenu dans ses bras depuis des années. Et elle veut s'accrocher, elle le veut tellement. A un souvenir flou, une photographie délavée. C'était pas comme avec Mihail, c'était pas comme avec Anca. Non. Seven, ça prenait aux tripes. Ça donnait pas envie de s'en souvenir. Parce qu'ils étaient trop similaires, chacun d'un côté de la pièce qu'on fait vriller. C'était comme se regarder en face, et elle peut pas. Elle peut pas imaginer autant de souffrance et absorber l'impact pour deux. « Et puis ça changerait quoi, hein ? » Il recule encore, et le toit paraît se dérouler infini sous ses pieds. Fouleur de vide. Prestidigitateur suicidaire. Et pour mon prochain tour, j'aurai besoin d'une volontaire. Avec le même manque d'instinct de survie, de préférence. On joue sans filet de sécurité dans la famille. « Tout l'monde s'en bat les couilles. » Tout le monde. Et le monde peut bien aller se faire foutre. Elle s'en fout du monde, tant qu'il tourne. Le monde n'a rien à voir avec eux. Le monde ruine ses plans. Le monde l'empêche de rétorquer. Pas moi. « Arrête. S'il te plait. » qu'elle supplie. Ça fait des minutes, ça fait peut-être des heures. Elle sent plus le bras qui tient la fenêtre, endormi par le froid. C'est l'engourdissement qui lui fait changer d'appui. C'est l'appui qui foire qui la fait vaciller. Elle perd l'équilibre une seconde, une seconde pendant laquelle elle a pas vu Seven se retourner de nouveau. Le visage tordu, le cœur dégueulé dans les mains. Elle frissonne contre l'encadrement, et la chair de poule dessine les constellations sur ses bras. « Tu fais chier. » Honteuse, elle baisse les yeux. C'est une gamine qui se fait reprendre, c'est une gamine qui se fait engueuler. Elle sait pas quoi répondre ; il a raison. Et la raison la déteste au point de la rendre amnésique. « J'sais ce que t'essaies de faire, arrête. » « Commence pas à faire comme si tu t'inquiétais alors qu'c'est pas vrai. T'façon tu m'oublies chaque fois Lena, t'oublies toujours tout. Tu m'as laissé. Alors tu fermes ta gueule. » Elle obéit sans broncher ; y a le contraire qui se tient sur l'épaule de Seven, fier et arrogant, prêt à le pousser en arrière à la première occasion. Elle l'oublie à chaque fois, elle oublie toujours tout. Rappelle toi, Lena. Cherche ce qui peut le ramener à toi. Trouve, trouve avant qu'il se lasse. « Descends, on peut s'expliquer ... » « Si je saute, tu fais quoi ? » Mauvaise pioche, et la tête est vide d'idées. Elle commence à paniquer, encore une fois. C'est Seven et sa voix qui vient de casser. C'est Seven et sa carcasse inanimée qu'elle s'imaginer ramener. La lueur de défi dans ses yeux. Cherche, cherche, cherche. Et là, sur les tuiles vacillantes, elle trouve. Elle aperçoit la seule possibilité qu'elle peut pas accepter. Je peux pas le perdre. Et ça la rend furieuse. « TOUS LES JOURS J'AI L'IMPRESSION DE SAUTER. » Tous les jours, Seven. Tous les jours elle se casse la gueule. D'un nouveau toit, d'un nouvel espoir. Tous les matins, elle se tient au bord du gouffre. Les bras tendus, elle plonge tête la première vers le bitume. Je peux pas continuer sans toi. M'oblige pas à continuer sans toi, je t'en supplie. Pas cette fois. Cette fois personne ne saute. « J'tai pas forcé à monter là, jamais j'te ferai ça. » Regarde moi, Seven. Crois moi, crois en moi. Le vent l'encourage à faire un pas de plus, et elle abandonne la rambarde. Voilà. On est à égalité maintenant. « J'ai déjà tout foutu en l'air, m'oblige pas à te regarder faire pareil. » Elle tend à nouveau une main vers lui, les jambes faibles. Elle sait pas comment il a fait pour tenir aussi longtemps. L'instinct de survie est peut-être pas si loin que ça, en fait. « Ptain, qu'est-ce que vous foutez là ?! » Et merde. Ils ont pas besoin d'une troisième personne dans l'équation. Elle lâche pas Seven du regard, pas une seconde. Une seconde, c'est trop. Une seconde, c'est suffisant pour qu'il commette la plus grosse connerie de sa vie. « DEGAGE. » qu'elle gueule sans se retourner. Se retourner, c'est quitter Seven. Elle peut pas le quitter. Elle peut pas risquer de l'oublier. Pas encore. « S'il te plait ... »
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Seven Popescu

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MessageSujet: Re: FLASHBACK | where is my mind (eleven)   FLASHBACK | where is my mind (eleven) EmptyLun 13 Fév - 11:44

« Arrête. S'il te plait. » Le ton s'fait suppliant mais Seven continue de ne pas l'écouter. Il ne ploie pas, n'obéit pas. On dirait qu'il l'entend même pas. Il joue avec les limites, avec le bord, avec le vide, avec la mort. Il joue et il joue comme un accro qui sait plus s'arrêter, comme un addict au roulement des dés. Tombera, tombera pas ? Au final il s'en fout ou peut-être pas tant que ça, mais il est pas inquiet quand il tangue sur les tuiles, il est pas effrayé quand son regard se perd sur le bitume qui l'attend en bas. Il a pas envie d'sauter – pas vraiment, ou en tous cas pas consciemment. Pourtant ça l'intrigue, ça l'obsède, ça l'appelle. P't'être que ce serait plus simple, pour lui, pour elle, pour tout le monde. « J'sais ce que t'essaies de faire, arrête. » Comment elle peut savoir si lui-même ne sait pas ? Il a toujours pas compris ce qu'il foutait là. Que ce soit sur le toit, ou avec Lena. À la suivre les yeux fermés, encore et encore, alors que ça finit comme ça chaque fois. Lui paumé au milieu des gens, elle aux abonnés absents. Et si ça n'a jamais semblé le déranger, il le lui balance soudainement comme un reproche. Il s'en fout qu'elle passe son temps à fuir, il s'en fout qu'elle soit pas foutue de rester où qu'ce soit. Il s'en fout – il fait pareil, à sa manière. Il veut juste qu'elle l'emmène, parce que lui n'a pas la force de le faire pour de bon. Il veut juste qu'elle le prenne sous le bras et qu'elle l'embarque loin de là. Elle pourra le laisser après, une fois qu'elle l'aura sauvé. Mais pas maintenant, pas comme ça. Pas en lui faisant miroiter l'illusion de n'plus être seul pour mieux l'abandonner la seconde suivante. C'est toujours la même rengaine et pourtant il revient désespérément, comme s'il avait l'espoir ridicule que ça change et tant pis s'il ne récolte que la déception et l'amertume, tant pis si c'est une nouvelle lame enfoncée dans le cœur chaque fois. Tant pis tant pis tant pis – il continuera de revenir, inlassablement, parce que s'il le fait pas ça veut dire qu'il crève. Ça veut dire qu'il abandonne comme on l'abandonne et s'il fait ça, il lui reste quoi ? « Descends, on peut s'expliquer... » Elle a l'air désespérée. Mais encore une fois il fait mine de pas l'entendre, et le sourire qui déforme ses lèvres prend des airs de plaie ouverte. Et s'il saute il se passe quoi et elle fera comment Lena ? C'est dégueulasse de la défier comme ça, comme si c'était un jeu, comme s'il ne s'agissait que d'un pari à la con. J'gagne quoi, si j'vais m'écraser en bas ? « TOUS LES JOURS J'AI L'IMPRESSION DE SAUTER. » Elle hausse le ton d'un coup et ça le fige, alors qu'ses yeux se fondent dans les siens. Ça sortait des tripes et il a l'impression que son cœur se brise comme la voix de sa sœur. « J't'ai pas forcé à monter là, jamais j'te ferai ça. » Elle a raison, il le sait, mais ça lui ferait trop mal de l'avouer. Il la quitte pas des yeux alors qu'elle abandonne son filet de sécurité, s'retrouvant comme lui, balayée par le vent. « J'ai déjà tout foutu en l'air, m'oblige pas à te regarder faire pareil. » Elle tend la main et il se met à rire doucement mais dans ses yeux ça tangue, ça pique, ça se brouille. « MAIS PUTAIN MAIS TU COMPRENDS PAS ? C'TROP TARD LENA ! » Cette fois c'est ses cordes vocales à lui qui dérapent, et il sent les larmes qui viennent s'accumuler à la lisière de ses cils, sans qu'il ne les autorise à couler. Il peut pas, il a pas l'droit. « Tu vois pas que j'suis comme toi ? » Blessé, abîmé, fracassé. L'agonie qui fait dérailler et qui dirige droit dans l'mur. Il devrait pas parler comme ça putain, il a seize ans, il sait même pas encore c'que c'est de vivre. Mais il a l'impression que tout est déjà foutu et tout c'qu'il peut faire c'est se marrer en baisant la terre entière pour se venger, à faire n'importe quoi et à n'rien respecter parce que de toute façon quel intérêt ? Tout est pourri, tout est comme elle, comme lui. Il a seize ans et le défaitisme lui brûle les veines, seize ans et la douleur imprimée sur la peau, seize ans et déjà le sourire d'un condamné. « J'peux pas tout foutre en l'air, les autres l'ont déjà fait à ma place. J'vois pas comment j'peux faire pire, y a rien. » Rien à gâcher, rien à sauver. Et son sourire qui donne envie d'pleurer.

Il voudrait lui dire. Il voudrait tout cracher, tout avouer, tout évacuer. Arrêter de jouer au plus fort alors qu'il a pas les épaules pour tout porter, arrêter de ricaner alors qu'il voudrait chialer. Il voudrait baisser les armes, juste là, juste avec Lena. Juste ce soir, tout lui dégueuler pour plus que ça le ronge, pour plus avoir l'impression qu'on lui fait avaler de l'acide. Il voudrait lui dire qu'il est paumé, qu'il sait pas ce qu'il fout, qu'il sait pas où il va. Lui dire que ça fait trop mal d'être à la maison, ça fait trop mal de les voir tous autant qu'ils sont. Il veut plus avoir à imaginer Iulia en prison, il veut plus faire face aux cicatrices d'Anca, il veut plus s'battre avec ses frères, il veut plus détester sa mère, il veut plus avoir peur de son père. Il veut pouvoir s'regarder dans une glace sans faire face à des cernes, à des bleus, à un truc qui lui donne envie de cogner. Il veut plus avoir le cœur qui s'agite la nuit, s'faire bouffer par ses démons pendant les insomnies. La douceur qui lui manque tellement mais qu'il repousse de toutes ses forces, qu'il sait plus accueillir. Il voudrait tout lui raconter. La détresse quand y a cette fille qui lui dit je t'aime, la panique quand il veut les lèvres de c'garçon contre les siennes, la violence qui grouille grouille grouille dans ses veines, et la haine, oh, la haine. Toute cette haine qui l'étouffe et qui lui fait peur, parce que ça l'fout trop en colère, parce que ça le déforme jusqu'à le faire ressembler à leur père. Il veut pas, il peut pas – tout mais pas ça. Il veut pas devenir tout ce qu'il s'est promis qu'il ne serait jamais. Il veut juste partir, loin, très loin, et n'jamais revenir. Partir parce qu'il aspire à plus – tellement plus – et pourtant, il reste. Y a l'envie de respirer mais la conviction qu'il vaut pas mieux qu'ça, que les trucs biens il les mérite pas. La terre, le sang, la sueur ; c'est tout ce qu'il aura, du berceau à la tombe. La rage pour seul héritage et il en veut pas, il a peur que ça le consume. Il est terrorisé et il sait pas comment évacuer. Faut qu'ça sorte, faut qu'il lui dise, faut qu'il avoue. Il va l'faire, la gorge nouée, une enclume dans les boyaux – il va l'faire. « P'tain, qu'est-ce que vous foutez là ?! » Il le fera pas. Il daigne même pas porter attention à l'intrus, trop occupé à se reprendre, à lutter pour ravaler les larmes qui lui embrument les yeux, qui n'ont toujours pas coulé. « DÉGAGE. » Il renifle, inspire, expire. Reprenant le contrôle, faisant taire son palpitant qui s'agite et qui a l'air de vouloir déchirer sa cage thoracique pour venir crever à ses pieds. « S'il te plaît... » Quand ses prunelles se lèvent vers Elena, elles sont toujours aussi humides, toujours pleines du désespoir qu'il a pas daigné cracher. Sa fragilité suinte sur ses traits de gosse, mais ses poings se serrent, ses mâchoires se contractent. « T'as cru quoi ? J'veux pas sauter. J'suis pas pathétique comme toi. » Ses mots sont durs mais sa voix, son regard, ses reniflements : tout le trahit. Pas encore assez blindé pour faire semblant, même s'il sait déjà transformer sa langue en lame aiguisée. Et il finit par enfin changer de direction, par avancer vers elle plutôt que vers le bord, venant se poster à quelques centimètres de sa carcasse. Il la défie du regard et tant pis si ça lui permet de voir les derniers résidus des larmes qu'il a sauvagement ravalées. Il repousse négligemment la main qu'elle lui tendait, pour lui montrer qu'il la prendra pas, il la prendra jamais. « J'suis pas un putain d'lâche. J'ai peur de rien. » Il a peur de tout. Surtout de lui-même. « Eh oh les dépressifs, descendez tout d'suite ! Si vous voulez vous suicider j'm'en fous mais le faites pas chez moi ! » Seven se fige. Lentement, son regard se tourne vers le type dont il a oublié le prénom, qui lui fait signe de rentrer. Et ça bout, ça crame, ça s'éveille comme pour étouffer toute la détresse qu'il vient d'afficher. Son sang n'fait qu'un tour quand il contourne Elena, s'engouffrant brusquement par la fenêtre pour se jeter sur l'autre à corps perdu. Ils perdent l'équilibre et s'écrasent au sol avec fracas. Seven sent à peine la douleur qui s'diffuse dans ses os, n'entend même pas les protestations du gars – shooté à l'adrénaline, drogué par la rage. Il s'met à cogner. Encore. Encore. Il reçoit quelques coups en retour mais sa victime a l'air trop déchirée pour pouvoir se défendre. Et il en profite, même si ses propres coups sont désordonnés ; la moitié du temps il frappe à côté. Il se déglingue les mains sur son nez autant que sur le parquet, et il peut plus s'arrêter. Il réfléchit plus, il cogne. Un cri guttural qui lui échappe, les larmes qui reviennent mais qu'il ne retient pas cette fois, parce qu'il les sent pas. Ça roule sur ses joues comme le sang coule sur ses doigts. Il maîtrise rien, plus rien. La carcasse comme anesthésiée – c'est seulement à l'intérieur, qu'ça fait un mal de chien.
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MessageSujet: Re: FLASHBACK | where is my mind (eleven)   FLASHBACK | where is my mind (eleven) EmptyMar 14 Mar - 21:43


« MAIS PUTAIN MAIS TU COMPRENDS PAS ? C'TROP TARD LENA ! » C'est pas trop tard pour la torgnole qu'elle se prend dans les dents. Bam. Rouge sang la marque près de l'arcade. Elle sent son pouls battre dans les joues au rythme des rires de Seven. Tais-toi, tais-toi, tais-toi. Elle supporte plus. Entre elle et le toit, elle sait pas ce qui l'empêche de faire le dernier pas. Le dernier, minuscule pas. Allez. Ça devient long. T'as pas envie de crever, ça, on a compris. Mais y a un autre truc que tu dois piger ; on s'en bat les couilles que tu veuilles pas clamser. Parce qu'en plus tu penses que t'as réellement le choix ? T'as cru que t'avais ton mot à dire ? Ma pauvre, t'es mignonne en plus. Gerbant. On parie combien que demain tu te souviendras plus de ça ? « Tu vois pas que j'suis comme toi ? » Non. Il peut pas. Il doit pas. C'est pas écrit dans les étoiles au-dessus de leurs têtes. La fatalité a d'autres choses à foutre que de les maudire à tout jamais. Il est jeune, il en a dans le crâne. Il a une belle gueule, quand il se torture pas l'esprit à se défigurer les traits. Tristement, elle énumère les ressemblances physiques. Tu vois pas que j'suis comme toi. T'inquiète qu'elle voit. Faudrait être con pour zapper l'effet miroir. Elle serait prête à se taper sept ans de malheur si ça signifiait éclater le verre et le libérer de là. Parce qu'il a l'air triste, pire, il a l'air mort. Elle voit rien de bon derrière les yeux vitreux. Un reste de poudre, un reste de fumée noire. La douleur se flingue de se regarder en face. Il campe sur ses positions, elle piétine gracieusement sur les siennes. Il fait froid, il est tard, elle a peur. Elle bouge plus, figée dans une raideur cadavérique. Ils doivent être bleu, les doigts, de rien avoir brassé d'autre que l'air glacial. Ou bien ils sont écarlates, dégueulasses, couverts des regrets et du sang qui coule de sous les ongles qu'elle arrache. Tais-toi, tais-toi, tais-toi la voix qui susurre des mensonges à son oreille. Elle a déjà fait un pas en avant. T'es trop conne pour en faire un autre ? « J'peux pas tout foutre en l'air, les autres l'ont déjà fait à ma place. J'vois pas comment j'peux faire pire, y a rien. » Mais c'est pas un putain de concours, Seven. Y a personne qui se bat pour choper la couronne et les lauriers. Ils ont tous foiré à leur manière, planqués sous la table à distribuer les parts. Iulia et le flingue. Anca et sa peine. Valerian et la fuite aux basques. Lena et sa mémoire. Seven et les coups qu'il peut pas encaisser. Y a encore trop à détruire ; elle garde égoïstement les restes cachés derrière son dos. C'est pas à lui d'endosser ce rôle. Regarde un peu, elle peut le faire pour toi. Tous les jours j'ai l'impression de sauter. Elle peut sauter à ta place, sans déconner. Un mot, et elle le fait. « P'tain, qu'est-ce que vous foutez là ?! » Elle hurle, elle explose. « DÉGAGE. » Elle a peur de la colère que ça provoque au fond de son estomac. Brûlante, incontrôlable. Tremblante, elle fixe son frère, le miroir. C'est dingue, comment on peut être constitué d'autant de rage sans fissurer la peau. La sienne sillonne sans un mot, serpent, vipère. Et comme elle se mouve dans chaque mouvement, prête à injecter le venin au premier qui lui marche dessus. Pas Seven. Pas chez lui. La colère l'aime pas, la colère lui casses les côtes. La colère est haine et la haine est moche. Défigurante. Sa haine lui donne des airs de grand brûlé. Brut. C'est effrayant à regarder. « S'il te plait ... » Si elle se voyait faire, ça serait le moment exact où elle commencerait à rire. Putain, mais t'as vu ta gueule, Lena ? Ton nez qui coule, ta bouche tordue, tes yeux bouffis ? Quand est-ce que t'arrêtes de chialer comme une gosse, parce que honnêtement là, t'es gênante à regarder. T'es gênante pour Seven, il te calcule à peine. Quand tu crois qu'il comprend enfin, il se marre. Quand tu te confonds en suppliques, il te toise. T'es plus vraiment certaine d'être la grande sœur, peut-être juste un lien sanguin qu'est là et qu'on peut couper quand ça fait trop chier. Quand elle fait trop chier. Elle aurait du monter là la première, forcer le respect. S'imposer, le tirer par le bras, le baffer s'il le fallait. Mais elle est immobile, seulement secouée par les frissons qui se tapent un sprint sur ses bras. « T'as cru quoi ? J'veux pas sauter. J'suis pas pathétique comme toi. » Eh, mais regarde, enfin quelqu'un qui pense comme moi. Mais ta gueule putain. La main désespérément tendue vers Seven trésaille. Pathétique. T'as entendu ? Tu l'as bien entendue celle-la, ou on la répète plus fort pour ceux qu'écoutaient pas ? Pathétique, comment ça lui coupe net les pleurs. Y a tout qui vient de s'arrêter, noyé sous le soulagement et la honte. Pathétique. Elle est belle celle-la, elle est forte. Elle lui compresse la poitrine et pompe le charbon dans ses artères.

« Ta gueule, Seven. » Haine, haine, haine. Dans ses poings serrés et ses dents qui grincent. C'est dingue, comment l'amour propre déteste se confronter à la culpabilité. C'est de sa faute, c'est de celle de Seven, ou c'est peut-être celle de Iulia, ou de son bâtard de mari. Elle remonte le fil rouge entre les jointures calcinées, elle crève de péter la mâchoire du coupable. Mais les évidences convergent toutes dans sa personne, et elle a besoin de la dite mâchoire pour déglutir et ravaler la bile quand Seven ignore royalement sa main. « J'suis pas un putain d'lâche. J'ai peur de rien. » Menteur. Elle voit comment il se bat pour maintenir les apparences. Il est effrayé, y a la flippe qui lui colle à la peau comme la sueur dans son cou. « Eh oh les dépressifs, descendez tout d'suite ! Si vous voulez vous suicider j'm'en fous mais le faites pas chez moi ! » T'aurais pas du faire ça. Elle voit le truc arriver au ralenti avant de pouvoir penser à réagir. Seven qui la contourne, Seven qui la pousse sur son passage. Elle trébuche de quelques centimètres sur les tuiles. Non. Pathétique. Gerbant. Juste un pas. Elena, Elena, Elena. Pathétique comme toi. Tous les jours j'ai l'impression de sauter. Et puis ça changerait quoi, hein ? Si je saute, tu fais quoi ?
Pathétique.
Comme toi.
Saute.
Tu fais quoi ?
Elena.
« Non. » Elle tire de toutes ses forces sur les bras pour repasser par la fenêtre que Seven vient d'enfoncer. Seven, explosé au sol. Dieu merci c'est pas une carcasse inanimée qu'elle retrouve. « SEVEN » Y a du sang partout sur le carrelage, un mélange du sien et de celui du type qu'il est en train de tabasser. Elle reconnait le camé qu'était pas foutu de les laisser en paix une seconde. Et maintenant les poings pleuvent, averse torrentielle. Haine, haine, haine. Les coups s'enchaînent, s'écrasent, se reposent une seconde pour frapper la suivante. « Seven, arrête. » qu'elle balance d'une voix cassée. Tout est cassé de toute façon. Crac. On peut rajouter le nez du gars à la liste interminable. La violence siffle dans ses oreilles, chaque coup porté finissant d'achever sa garde. Au prochain uppercut, elle plante ses ongles dans les épaules de son petit frère. « Seven, j'ai dis STOP » Arrête le massacre. Je t'en supplie. Elle tourne son visage vers le sien. Les larmes. Trop de larmes qui coulent sur son visage de gamin. Elle ravale les siennes, enfin celles qui sont pas déjà en train de tomber, enfin elle ravale rien du tout à la fin. « Arrête, on se casse. » Elle ressert la prise sur son épaule, juste pour lui faire comprendre que c'est pas une question ou un choix. A leurs pieds, le type crache. « Connard » Sérieusement ? Encore ? Son sang a pas le temps de faire un tour ; un quart tout au plus. Elle revient sur ses pas, Seven inlassablement accroché à sa main. « Hey » Elle renifle les pleurs. C'est plus simple que de le faire en simultané du coup de pied qu'elle écrase dans l'abdomen du gars. Fort. « Ta gueule. » Sans un regard, elle tire Seven vers la sortie.
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MessageSujet: Re: FLASHBACK | where is my mind (eleven)   FLASHBACK | where is my mind (eleven) EmptyMar 21 Mar - 22:34

« Ta gueule, Seven. » Mais s'il pouvait la fermer il le ferait – plus ça va, plus a du venin à cracher. Seize ans et déjà l'amertume qui commence à dégouliner entre ses lèvres, ça lui fout la gerbe. Faut qu'il arrête, sinon ça sera quoi dans cinq ans ? Dans dix ? Dans vingt ? S'il est pas mort d'ici-là. S'il a pas sauté. J'suis pas un putain de lâche et pourtant si, parce que c'est tellement plus facile de repousser la main qu'Elena lui tend. Parce qu'après tout c'est ça qu'on lui apprend ; faut être un homme alors y a pas besoin d'elle, y a besoin de personne et tant pis s'il en crève, tant pis si ça le prend à la gorge. Tant pis si ses yeux piquent encore, quand ils se tournent vers l'intrus qui les prend pour des cons. C'est la phrase de trop et il vrille, parce que s'il peut pas pleurer faut bien qu'il trouve un moyen d'évacuer. S'il peut pas laisser couler ses larmes il fera couler le sang, et ça sera comme ça chaque fois, encore et encore jusqu'à être soulagé. Il espère que ça viendra, qu'il sera libéré, et pourtant plus il cogne plus il a mal. Pas aux mains, pas même à ses os qui craquent – au cœur, à l'intérieur. Il s'rend pas compte qu'il se trahit tout seul, il sent même pas qu'il pleure. « SEVEN. » La voix lui paraît lointaine, comme si le sang qui bat à ses tempes le rendait sourd, comme si Elena était à des kilomètres de lui. C'est vrai, c'est tout l'temps vrai – même quand elle est là, elle est pas là. Elle a pas sauté mais c'est tout comme, et puisqu'ils ont pas disloqué leurs carcasses contre les pavés, il s'acharne à encrasser le parquet. « Seven, arrête. » Il entend rien. Il frappe, frappe encore, frappe plus fort. Ça finira bien par marcher, par l'apaiser. Sinon où est l'intérêt ? Sinon pourquoi son père a tout l'temps les phalanges déglinguées ? Ça doit marcher, y a pas l'choix, il lui reste que ça. Cogner cogner cogner, quitte à se fracasser les poings sur le sol. Vaut mieux ses doigts plutôt qu'son myocarde mais c'est déjà trop tard – et il pleure, sans le voir. Il perçoit à peine la douleur soudaine dans son épaule, les griffes qu'elle lui plante dans la peau. Elle s'est trompée d'endroit, Lena. C'est la cage thoracique qu'il faut viser, et puis tout arracher. Jusqu'à ce que ça s'arrête. Que tout s'arrête. « Seven, j'ai dis STOP. » Il peut pas. Il ralentit parce qu'il est à bout de force, mais il arrive pas à stopper la machine et il gueule. C'est des syllabes avortées, un truc incohérent – des mots qu'il tente de former mais qui préfèrent crever avant de passer la barrière de ses lèvres. Elle le force à la regarder et ça fait mal, putain ça fait mal – il voit flou. Y a trop d'eau dans ses yeux et il le comprend à peine, mais il a pas l'temps de s'en soucier. « Arrête, on se casse. » La poigne sur son épaule se fait plus forte, autoritaire. Mais il secoue la tête, fuit son regard, frénétique. « Toi casse-toi, j'reste. Lâche-moi. » Elle a qu'à le lâcher comme elle l'a déjà fait pas vrai ? Elle se casse Lena, elle se casse toujours et lui aussi, mais il revient. Il reste. Ils sont pas beaucoup à rester – c'est l'hécatombe à la maison et elle n'est qu'un nom à ajouter à la liste des déserteurs. Mais c'est la pire, c'est celle qui lui fait le plus mal. Parce qu'elle se casse Lena, mais elle le casse avec elle. Elle le garde, un peu, juste assez pour qu'il continue de s'y accrocher. Il essaie de s'agripper à elle de toutes ses forces mais chaque fois elle repart, chaque fois elle oublie. Chaque fois il la maudit, et quand elle revient, il suit. Tant pis pour l'agonie. « Connard. » Il veut riposter, se remettre à cogner. Lena est plus rapide. « Hey. » Le talon qu'elle enfonce dans le torse du type, féroce. « Ta gueule. » Il veut dire pareil. Il veut le hurler, au type, à elle, à lui aussi. À son père, à toute sa famille, aux gens qui le touchent et à ceux qu'il cogne. Il veut le beugler au monde entier. Pourtant, il se tait.

Sa main dans la sienne et ils dévalent les escaliers, ignorent le reste du groupe, passent la porte. Le vent qui lui claque à la gueule une nouvelle fois, mais c'est pas pareil. C'est moins drôle que sur le toit. Un pas, deux pas, il freine. Il retire brutalement sa main de celle de sa sœur, coupant tout contact. Il renifle comme un gosse – il est un gosse. Les traits encore juvéniles, ridicule dans ce t-shirt où on pourrait le caser trois fois. « Lâche-moi j't'ai dit. Me touche pas. » Elle a pas le droit de toute façon, comme tous ceux qui portent le même nom. Ils ont perdu ce droit quand il avait dix ans – d'abord Lucian et ses poings, puis Lavinia et son silence, puis tout l'monde par extension. C'est mieux comme ça. Ça l'brûle, de rester trop longtemps coincé entre leurs doigts. « Pourquoi t'es revenue ? » Pourquoi elle l'a retrouvé là-haut, pourquoi ça finit comme ça ? Il la fixe et il se ravise, quand il se rend compte que ses yeux sont encore humides. Il a pleuré, putain il a tellement pleuré. Il se déteste. Les mains sont rageuses quand elles viennent essuyer ses joues, ses yeux. Il frotte trop fort, comme pour faire disparaître toute trace du délit. Des années qu'il pleure plus et ce soir il a foiré – mais silencieusement, il se promet que c'est la dernière fois. « Putain, leur came c'est d'la merde. » Et pourtant il recommencera, encore et encore, parce que ça paraît tellement plus facile comme ça. Il dit ça comme si c'était la cause de ses larmes, mais elle y est pour rien, la drogue. C'est juste la faute de son cœur qui saigne. « T'as intérêt d'la fermer. » Elle a pas le droit de raconter, de dire qu'il a chialé. Expliquer comment elle l'a trouvé, là-haut, à jouer l'équilibriste. Alors ça sonne comme un ordre ou même une menace, mais y a quelque chose dans ses yeux qui supplie. Et puis soudain il ricane, mais c'est toujours aussi dégueulasse à entendre. « Ah mais, j'suis con. C'est pas comme si t'allais rentrer l'raconter à tout l'monde, pas vrai ? » Elle rentrera pas. Elle rentrera plus jamais, et ça lui donne encore envie de pleurer, putain. Il ravale la bile qui s'accumule dans sa gorge, et il hausse les épaules. Comme s'il s'en foutait. Peut-être que lui non plus ne rentrera pas – il en a pas le courage, pas ce soir. Il trouvera un endroit où crécher, appellera un pote ou dormira peut-être sur un banc, qu'est-ce qu'on s'en fout. Tout mais pas la maison, tout mais pas la prison. Sa peau est encore rouge, quand il pointe un index accusateur vers elle. « T'façon tu sais faire que ça. La fermer. » Fermer sa gueule quand elle les abandonne, fermer la porte quand elle les oublie. Et il se demande si elle arrive à fermer les yeux, la nuit. « J'espère qu'tu comptais pas crécher chez eux ce soir. » Si oui c'est foutu, si oui on les accueillera plus. La voix de Lena incrustée entre les murs, la trace des poings de Sev imprimée sur le sol. La douleur fait comme des vagues qui remontent jusqu'à son poignet, il a du mal à bouger ses doigts, et il grimace à chaque mouvement de main qu'il fait. Le môme est habitué à la violence mais pas ses os – pas encore. Le sang qui n'demande qu'à couler, mais la chair encore trop tendre pour tout ce merdier.
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MessageSujet: Re: FLASHBACK | where is my mind (eleven)   FLASHBACK | where is my mind (eleven) EmptyLun 17 Avr - 12:05


Elle a la mort dans les poings et la vie qui hurle de se barrer par tous les pores. Lâche moi, saute, écrase toi. Et elle essaie de pas penser trop fort aux cicatrices qui strient ses deux poignets, elle a peur de les rouvrir devant Seven. Tout en vrac sur le sol qui colle. Sûrement qu'il sait comment appuyer sur la plaie, sûrement il en crève pas d'envie. De l'aider. De l'empêcher de se vider. Seven, il a les mains sales de toute façon, dégueulasses parce qu'elle les a forcées dans toute la profondeur de sa connerie. La touche pas avec tes doigts crades, la  gangrène a déjà pris. Donne lui un peu de temps, elle finira par tomber toute seule de toute façon. Crac. La colonne qui s'enfonce dans le béton. « Bouge, on y va. » La touche pas avec tes yeux qui pleurent et ton nez qui coule, elle a pas la force de se couper le bras pour rester avec toi. C'est triste. C'est triste tout ce qu'elle pourra jamais se résoudre à faire pour toi. Elle y pense entre deux marches alors qu'ils dévalent les étages sans s'arrêter pour respirer. La descente infernale. Ironique. Ça la fait même plus marrer, au fond ; même en surface. Surtout en surface. Parce qu'à l'air libre, il arrive pas à lui tenir la main plus longtemps. Son foutu frère arrive pas à lui tenir la main. Triste, elle répète. Ça sert à rien de trouver le moment exact où il a arrêté de vouloir. Ça changera rien. Elle a la gerbe qui frappe à l'idée d'avoir réussi à foutre en l'air un truc aussi banal. Pathétique, j'crois pas. Regarde toutes ces choses impossibles qu'elle a accomplies. Pathétique ? Dramatique, je dirai. Lâche une autre larme pour appuyer l'argument, s'il te plaît. « Lâche-moi j't'ai dit. Me touche pas. » Plus de main dans la sienne, il l'arrache de la seule façon dont il sait faire les choses ; violemment, sans un regard en arrière. Elle se demande de qui il tient ça. Crache le morceau, Seven. Tu t'inspires de qui dans la famille, c'est pas inné une lâcheté pareil. Ça se gagne avec le temps, les yeux trempés et le cœur serré en arrivant enfin à se jeter par-dessus la lignée d'arrivée. Félicitations. T'as gagné. T'es libre. Plus personne peut te toucher. Plus personne veut te toucher, même pas ton frère. Tu pleures pas de joie ou de soulagement. Tu pleures de réaliser ce que t'abandonnes. Tu diras pas que c'est un choix, le temps du discours venu. Pas même la lumière des spots ou le grésillement des micros te feront cracher ça. C'est pas un choix. C'est qu'un fardeau, d'être une pute pareil. « Pourquoi t'es revenue ? » Elle titube sur les échasses de ses pieds, glacée par le manque de contact. Me touche pas. Elle voit pas le trauma s'installer tranquillement, bras à l'aise sur les accoudoirs, et tous les doigts qu'elle cassera pour avoir osé l'approcher ou la regarder. Me touche pas, me touche pas, me touche pas. Si Seven peut pas, personne pourra. Si Seven veut pas, personne voudra. Elle accroche son haut du bout des ongles.Y a comme un rire qui se forme au fond de sa gorge, juste pour se flinguer quelques secondes plus tard. Des secondes chiantes où Seven dit plus rien. Elle veut frapper son corps fatigué pour le forcer à la regarder alors que frénétiquement, il écrase les paumes sur ses larmes de crocodile. Ça lui rappelle vaguement un truc. Le silence et les poings. « Putain, la prochaine fois j'te laisse sauter si c'est pour poser des questions connes. » Que de la gueule, elle lance un regard inquiet vers la porte béante qui crache les volutes derrière leurs têtes. Seven en contre-jour de la fumée. Sécher ses joues, il en fait un boulot merdique alors elle lui dira pas. Pourquoi t'es revenue ? C'est ta sœur, idiot. Elle t'aime, enfin elle croit. Y a peu de choses pour lesquelles elle revient. « Putain, leur came c'est d'la merde. » Clairement. Elle est pas venue pour la came, elle est venue pour … Merde. Pourquoi elle est venue s'écraser sur les coussins troués à la clope, et les rires gras et brisés, et les mains aussi grasses qui s'essuient sur ses cuisses comme si elle les voyait pas faire. Me touche pas. Me touche plus. Y a un mec de la baraque qui connaît Iulia – non, c'est la copine de ce mec qui connaît un gars qu'a vaguement croisé Iulia en prison. Ou un truc du genre. Y a un pauvre inconnu relié d'une façon ou d'une autre à sa sœur et elle a pas pensé. Elle a pas pensé que le monde s'en fout, et que personne de relié par la copine d'un mec de la cousine éloignée au troisième degrés par son grand grand oncle du côté paternel veut l'aider. « T'as intérêt d'la fermer. » Presque maladif, le fusible que ça écrase. Elle déteste le ton qu'il lâche pas, foutument paternel. Y a pas d'ordres qu'elle reçoit. Seulement des ricanements aux oreilles qu'elle peut pas ignorer. « Tu veux que j'raconte ça à qui ? Et que j'raconte quoi, que t'as chialé comme un gosse ? Faut t'en remettre, putain. » Elle va pas tomber de ta poche, ta virilité, arrête ton cinéma. Elle saura jamais ce que ça fait d'être un mec chez les Popescu, peut-être que c'est pour ça qu'elle pige pas. Vérité ; elle a froid et les larmes c'est rien. C'est inutile, ça a jamais ramené Iulia ou calmé Anca ou expliqué à Mihail le vide qu'elle a laissé dans son lit un matin. « Ah mais, j'suis con. C'est pas comme si t'allais rentrer l'raconter à tout l'monde, pas vrai ? » Elle regarde droit devant. A travers Seven, à travers la porte, à travers les murs et jusqu'à ceux qui l'ont vu grandir et tomber. Est-ce qu'il y a encore un lit, une place à table, est-ce qu'il y a une bougie, est-ce qu'on la croit morte. Est-ce qu'on la veut morte. « J'peux pas. » Jamais. Plus jamais elle pourra. Elle fait craquer ses doigts pour combler le silence. « T'façon tu sais faire que ça. La fermer. » Ouais, t'as raison. Elle se fatigue plus à lui prouver le contraire. Et elle concentre son regard au lieu de fuir cette fois-ci. Sombre, charbon, calciné. Confondue dans la nuit, elle piétine ce qu'il reste. C'est pas un choix, c'est pas une victoire. Descente du rideau, elle explose le prix contre la scène, le cœur en miettes. « J'espère qu'tu comptais pas crécher chez eux ce soir. » A vrai dire, c'était un peu ce qu'elle comptait faire. Ça non plus elle lui dit pas. Elle se contente d'imiter le rire insolent dans lequel il noie la nuit depuis le début de la soirée. « C'est de l'inquiétude que j'entends Seven ? Ça te va pas. » Dis oui. Ou dis non, elle s'en fout maintenant. Mais surtout, pitié, la croit pas. Elle ment comme elle respire. « J'vais me débrouiller. Tu devrais rentrer. » Un pied derrière l'autre, elle recule lentement. Me croit pas. Me laisse pas disparaître comme ça. « Ou pas, fait ce que tu veux, je m'en tape. » Pile, elle se casse. Face, elle fait semblant que ça la touche pas. Tu lances.
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Seven Popescu

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MessageSujet: Re: FLASHBACK | where is my mind (eleven)   FLASHBACK | where is my mind (eleven) EmptyDim 7 Mai - 21:18

« Putain, la prochaine fois j'te laisse sauter si c'est pour poser des questions connes. » Et pourquoi c'est une question conne ? Pourquoi elle fait comme si c'était rien ? S'il la pose c'est qu'il connaît pas la réponse – évidemment qu'il connaît pas la réponse. Elle est venue pour quoi ? Il a envie de croire que c'est pour lui, parce qu'elle s'est souvenue et qu'elle est venue le chercher, parce qu'elle a regretté de l'avoir oublié. Mais il arrive pas à s'en convaincre. Il a l'impression que même en arrivant là, elle se souvenait pas. Peut-être qu'elle est revenue pour se faire offrir un verre ou des sourires dégueulasses, peut-être qu'elle voulait un lit ou des sachets d'illusions pour tromper l'agonie. Peut-être qu'elle avait oublié ses clés, un briquet, un truc insignifiant. Peut-être que ça vaut plus que lui, tout ça. Il voudrait qu'elle lui dise le contraire, qu'elle lui promette qu'il a plus de valeur que tous les objets du monde, plus de valeur que ses plans foireux et sa détermination pourrie jusqu'à la moelle. Mais elle le dit pas, alors c'est pas le cas. Après tout s'il est là c'est son propre choix, c'est lui qui persiste à la suivre alors que ça finit toujours pareil, alors qu'il se retrouve toujours abandonné dans un coin, oublié, envolé. C'est pas pour lui qu'elle fait tout ça, c'est pour Iulia. C'est pour Iulia qu'elle se bat, qu'elle donne tout ce qu'elle a y compris son cœur faut croire, parce que Seven a beau chercher il le voit pas. Pas quand elle le regarde comme ça, quand elle l'envoie chier alors qu'il prend le temps d'être sincère une seconde, les yeux encore humides, à renifler comme un gamin paumé. Il tend pas la main mais il ouvre la porte, pour mieux s'la faire claquer à la gueule en regardant Elena la verrouiller et avaler la clé. Il espère qu'elle s'étouffera avec, quand il sera parti. « Va t'faire foutre, c'est pas moi qui ai l'impression d'sauter tous les jours, hein ? » Elle le plante, il la mord, et maintenant tout ce qu'il leur reste c'est le concours de celui qui a les plaies les plus profondes. Et il essuie son visage rageusement, la peau brûlante des sillons que les larmes ont creusé, les yeux secs d'avoir trop pleuré. Les yeux qu'il transforme en mitraillettes, se promettant de plus jamais les laisser se faire submerger. Ils deviendront rêches comme du papier de verre ou il les arrachera, y a pas d'entre-deux, il se laissera plus déborder. Jamais. Même Lena elle s'en fout, même Lena elle s'en sert pour le rabaisser. « Tu veux que j'raconte ça à qui ? Et que j'raconte quoi, que t'as chialé comme un gosse ? Faut t'en remettre, putain. » Il peut pas. Elle comprend pas. Ils ont pas l'droit de chialer, ils ont plus le droit depuis qu'ils ont dix ans et là il craque. Devant elle. Mais ça non plus ça vaut rien – il vaut rien, pas plus qu'un putain de trousseau d'clés qu'elle aurait oublié. On dirait que ça l'atteint pas, de le voir se fissurer. Elle comprend pas et il sait pas comment lui expliquer, il en a même pas envie. Il veut plus rien lui dire, plus rien avouer, plus rien montrer. Il a les tripes qui s'tordent, quand il repense à tout ce qu'il voulait lui confesser, là-haut, sur le toit. Ses peurs, sa douleur, la rage qui lui encrasse le cœur. Il se félicite d'avoir rien lâché. Ça aussi, elle s'en serait servie pour l'écraser. « TA GUEULE. Tu comprends rien putain, ferme ta gueule. » La voix éraillée d'avoir trop gueulé, les dents qui grincent et les poings serrés. Il a envie d'remonter le temps, et de tout effacer. Il se rassure en se disant que de toute façon, elle oubliera, comme toujours.

Elle rentrera pas. Il le sait. Elle le sait. « J'peux pas. » Il s'met à ricaner, les cordes vocales cassées comme son sourire. Elle fait craquer ses doigts, il a envie de faire craquer le reste de ses os. « Ouais, t'es qu'une lâche, c'est bon on est au courant. Arrête ton cinéma. » C'est son tour de rabaisser, de se moquer. C'est tellement hypocrite – il est pas mieux qu'elle. Lui non plus il peut pas, lui aussi il veut partir, pour de bon. Et l'amertume c'est pas parce qu'il les voit déserter, c'est parce qu'ils se barrent sans jamais penser à l'emmener. Il demande que ça. Il attend. Rien ne vient – personne vient. Pas même elle, qui préfère se noyer dans des nuits crasseuses, à l'oublier et voilà le résultat. Le sang sur le parquet, le sang sur ses doigts. Si c'était sa planque pour ce soir, c'est foutu. « C'est de l'inquiétude que j'entends Seven ? Ça te va pas. » Ça râpe et ça pique et ça fait mal, parce qu'elle continue à se foutre de lui et il la déteste, putain comme il la déteste. Chaque mot est un clou qu'elle enfonce dans le cercueil de sa compassion – il s'promet de plus rien montrer, plus rien donner. Chaque fois ça devient une arme qui s'retourne contre lui. Il les déteste, tous. « J'vais me débrouiller. Tu devrais rentrer. » Il rentrera pas, et il est sûr qu'elle le sait. Plutôt crever. « Ou pas, fais ce que tu veux, je m'en tape. » Bien sûr qu'elle s'en tape, tout l'monde s'en tape, elle ne fait que le confirmer. Ils s'en tapent chaque fois qu'il disparaît, pourquoi ça changerait ? Pourtant ça fait comme un étau autour de sa gorge, des épines dans son cœur. Il attend qu'on lui dise le contraire, qu'on le prouve, mais systématiquement on n'fait qu'affirmer ce qu'il pense déjà. Lena fait pas exception à la règle, et ce soir il la déteste de toutes ses forces. « C'est ça. » Il passe une main sur son visage, efface les derniers résidus de sa faiblesse. Quand il plante à nouveau son regard dans le sien, y a plus rien. « Bah moi j'm'en tape de tes plans foireux pour Iulia, donc la prochaine fois m'appelle pas. T'façon ça sert à rien c'que tu fais, c'est juste ton excuse pour faire de la merde sans culpabiliser. » Des reproches plein la voix, une traînée acide qui lui brûle la langue. Il est blessé, triste, en colère. Si elle lui fait mal, il voit pas pourquoi elle devrait s'en sortir indemne. Alors il fait ce qu'il fait de mieux – il crache, il transforme sa détresse en poison et charge ses lèvres comme un canon. Chaque mot qui en sort vise à tuer. « Alors t'sais quoi Lena ? Reviens pas. Dégage, saute, comme tu veux, j'm'en tape. » Il retourne ses mots contre elle, c'est vicieux, c'est salaud. « Mais reviens pas. T'façon tu manques à personne. » C'est faux, évidemment que c'est faux. Elle manque à tout le monde et même à lui, alors qu'il continue de la voir. Mais il veut lui faire mal. Il se sent comme un moins que rien et c'est égoïste mais il veut qu'elle se sente pareille, lui faire perdre toute valeur de la même façon qu'elle ne lui en donne pas. Pourtant il arrive pas à assumer ce qu'il dit, la tête qui se baisse et la gorge tellement nouée qu'il a l'impression d'étouffer. Il arrive plus à la regarder, alors qu'il se met précipitamment en marche. Il fonce vers elle, la bouscule d'un coup d'épaule pour passer, et continue d'accélérer le pas. Encore et encore, jusqu'à se mettre à courir pour lui échapper, s'enfonçant dans les rues, dans la nuit, à s'faire avaler tout entier. Et même si personne n'a sauté, y a des morceaux de lui qui sont restés écrasés sur les pavés.

(RP TERMINÉ)
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