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 ache from the pain (ashael)

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Jael Feliciano

Jael Feliciano
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MessageSujet: ache from the pain (ashael)   ache from the pain (ashael) EmptyJeu 4 Mai - 23:34

J’ai mal. Ça cogne en sourdine dans mon crâne et le corps qui râle, qui grogne. J’ai mal. A chaque mouvement de visage, à chaque inspiration, la brûlure dans la gorge et la tête prise dans un étau. J’essaye de me relever. Mais j’ai mal. Encore. J’essaye de me relever. Mes doigts contre les murs et la respiration sifflante. Efface. Et je place les dernières minutes dans une boîte que j’envoie au loin. Seven, ses rires, son sourire, et tout le reste. Quoi déjà ? j’essuis lentement ma bouche, crache par terre pour essayer de me débarrasser du goût ferrique qui ne veut pas partir. Seven et quoi déjà ? Ses doigts, ses lèvres, ses putains de poings. J’ai mal. J’attrape un manteau au hasard, un grand manteau, un manteau d’homme. J’attrape un manteau au hasard pour camoufler mes bras, mes jambes. Pourquoi je cache mes jambes ? Je sais pas, j’ai juste l’impression qu’il faut que je les cache. Mes bras aussi, et les traces d’ongles, de doigts, trainées rougeâtres qui deviendront mauves dans les jours à venir. Je vais dire quoi à Peter. Putain. Je vais dire quoi à Peter. Je sais pas ? Je sais pas ce qu’il s’est passé ? Un coup je dansais puis la seconde d’après y a eu le vide, le néant, comme une trace de lui et de ses yeux volcans dans l’air. Puis plus d’air. Puis plus rien. Puis le sang. Le sang qui n’en finit plus, mon nez qui coule encore, encore et cette fois ci c’est pas à cause d’une course précipitée. Je m’essuis le nez avec le revers de la manche, boutonne le tout. J’ai chaud, j’ai surement l’air stupide, mais c’est mieux que rien pas vrai ? Cacher la misère, la vérité. Mentir au monde. Mentir. Arrête de mentir et mon téléphone brulant que je fourre dans ma poche, le sms encore là, en noir et blanc. Arrête de mentir. Sinon quoi ? Hein ? Sinon quoi. Je mens si je veux bordel. Je mens si je veux parce que y a que ça qui marche, je l’ai compris y a pas si longtemps.
En dehors de la buanderie la fête bat son plein. Toujours. La lumière, les gens, les hurlements et les rires. Les embrassades, les engueulades. Y a comme une bulle autour de moi, et la vision tellement nette et à la fois tellement flou, les pieds entre deux mondes : le leur, le mien. Et le sang. Putain, le sang. J’ai l’impression d’en être trempée, de la tête aux pieds et que bientôt ils vont tous hurler. Pourquoi le sang déjà ? Ah oui. C’est vrai. Je suis bête. Ta gueule. Ca résonne dans mes oreilles réminiscences des minutes passées. Ta gueule. Et le rire de nouveau parce que c’est totalement absurde. Je crois que je suis choquée. Ouais ; Voila. En état de choc. Compte les cailloux Jael. Mais les galets ils sont éparpillés à même le sol, loin de mes poches, loin de mes doigts. Faut que je parte de là.

C’est le bruit puis le silence de la nuit, encore trop tard pour parler de matin, ou peut être trop tôt, je sais pas. Je resserre le manteau autour de moi pour me protéger du vent qui se lève, manquerait plus que j’attrape froid. Pas besoin de cumuler les choses, une tare à la fois c’est suffisant pas vrai ? Ouais. On va dire ça. Les mains dans les poches et les yeux dans le vague, je sens mes doigts buter sur quelques chose. Un paquet de cigarette. Amen. Et pourtant je ne suis plus vraiment croyante. Plus vraiment, depuis que le dernier prêtre que j’ai rencontré m’a envoyé à l’hôpital, les veines perforées par sa seringue-poison. Sans attendre je sors une cigarette, la glisse entre mes lèvres. Merde. J’ai mal. Tant pis. J’allume maladroite, les doigts qui tremblent et soudain c’est moi l’incapable d’allumer correctement ma clope. A mon tour d’être ridicule, à mon tour de sentir les larmes de frustration quand chaque bouffée me donne l’impression de bruler de l’intérieur.
Je pédale dans le noir, dans les ruelles, incapable de vraiment piger où il faut aller. Je marche. Je marche sans capter que j’ai mal aux pieds parce que j’ai perdu mes talons, quelque part entre la porte de l’appartement et la boulangerie fermée quelques blocs plus loin. Je pédale dans le noir, et l’impression d’avoir encore ses mains autour de ma gorge, qui serrent, serrent, jusqu’à ce qu’il n’y ai plus d’air. Je tousse, je crache, la fumée qui s’échappe un peu comme mon air, et les cigarettes qui s’enchaines avec la distance. J’ai jamais aimé fumer. Jamais. Mais là c’est bien, c’est mieux, c’est autre chose. C’est l’aigreur dans la bouche plutôt que le sang, c’est la nicotine dans les veines plutôt que l’adrénaline. Je pédale dans le noir, qui devient soudain gris, puis blanc, et le jour qui se lève doucement, et la raison qui commence à refaire surface. J’ai mal aux pieds maintenant. J’ai froid et j’ai faim. « Ah. Merde » et mes yeux qui se posent sur les façades des bâtiments qui m’entourent. Je déteste quand mon cerveau me fait ça. Je déteste quand il décide pour moi. Il a cru que c’était mieux comme ça ? Que je débarque devant chez lui plutôt que chez moi ? Pourquoi pas les LB. Pourquoi là. Je suis jamais rentrée. Pourtant je sais, je connais l’adresse par cœur. J’ai cherché une fois arrivée à Savannah. La même que celle que j’ai posée sur les enveloppes ces deux dernières années. Asher. Casse toi. Putain Jael. Stupide Jael. Manquerait plus qu’il sorte de là. Ca serait con pas vrai ? tellement con. Et tellement improbable. Vite, tourne les talons gamine, cours loin, très loin, loin de lui. Parce que je sais que j’assumerais pas. Et ça c’est pas possible.
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Asher Bloomberg

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MessageSujet: Re: ache from the pain (ashael)   ache from the pain (ashael) EmptyVen 5 Mai - 22:23



Jael & Asher
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Princesse.
Y a un bout d’écho dans un tribunal un soir de printemps, une bise rafraichissante qui s’engouffre par la fenêtre. La réminiscence des lieux, des silhouettes, des voix. Asher et ses vingt-deux ans dans les dents, la beauté de la jeunesse pas encore défroquée par la vie, y a les dossiers qu’on lui empile sur les bras, qu’on lui demande d’amener ailleurs mais où, il sait pas. Y a une gamine recroquevillée dans un coin qu’a paumé son regard dans le vide, comme si elle était absente, un mini-fantôme avec trop peu de vie sur le visage, le teint si blanc qu’elle semble exsangue. « Hey, princesse ». Y a les dossiers qui soulèvent la poussière lorsqu’ils se posent sur le banc adjacent, les chaussures vernies à dix-mille boules et le costard à cinq fois plus, Asher qui s’agenouille à côté d’elle et qui la zieute, tente d’animer en elle un sentiment, autre chose que du vide. « T’es toute seule ? » Elle est conne cette question, évidemment qu’elle est toute seule la puce, à ronger son frein patiemment, dans sa petite bulle qu’il faudrait surtout pas éclater. Il la reconnait parce qu’il l’a vue avec un type d’une trentaine d’années, leur client, il la reconnait parce qu’il a une bonne mémoire des visages et que, pour sûr, il n’aurait pas pu l’oublier, tellement elle a des reflets de soleil d’été, tellement elle a une bouche comme un bouton de rose et des cheveux blonds comme les blés. Elle répond pas, la petite, elle a le regard cloué droit devant et semble vouloir l’ignorer. « Tu fais comme si j’étais pas là, hein ? J’ai l’habitude, ma mère fait pareil ». Il attend, bouche à moitié ouverte dans un sourire taquin, comme pour voir si sa blague la fait marrer alors qu’elle est même pas drôle. Putain, elle rit pas. Il sait pas trop y faire, Asher, avec les gamins. Il tourne la tête, cherche un truc, aperçoit Maxine à quelques mètres. Elle doit avoir deux-trois piges de plus mais c’est pas vraiment important à cet âge-là, si ? Elles font quoi, les pisseuses, quand elles parlent entre elles ? Il siffle, interpelle sa petite sœur, « Microbe » il lance, main tendue vers elle. Elle déteste quand il l’appelle comme ça, putain, pourquoi il le fait toujours ? Pourquoi il peut pas s’empêcher de faire chier les gens qu’il aime ? En plus, ça sert à rien qu’il fasse un geste vers elle, elle l’attrape jamais, sa main. « Elle parle pas la gamine ? » Elle hausse les épaules, Max. Elle en a aucune idée, évidemment. Toujours aussi causante avec lui, en plus. Il la chasse d’un vague mouvement de main, reporte son attention sur la frimousse d’ange qu’a pas bougé de son banc. « Je m’appelle Asher », il dit en attrapant ses petits doigts et en les serrant avec douceur, avant de laisser sa main retomber platement sur ses genoux. Il est con, merde, il donne toujours son deuxième prénom, oublie trop souvent qu’on l’appelle autrement, dans la vraie vie. « On te dira que je m’appelle Caleb mais c’est faux, c’est bien Asher, mon prénom ». Toujours ce petit temps en dehors, ce petit suspens, à l’affût d’une réaction, clignement d’œil ou pincement de lèvres, tout sauf l’impassibilité terrible de son visage. « Si t’as besoin de quelque chose, princesse, je suis là ». Un sourire, un simple sourire, pour l’apaiser, pour la rassurer, un sourire pour lui dire j’suis là et j’bouge pas, plus important que n’importe quelle parole, n’importe quelle promesse. Je suis là, il avait juré, avant de reprendre ses dossiers et de s’éloigner. Pas trop. Jamais trop. Le prince veille sur la princesse.
Il fait mal son boulot le prince, putain. Il fait mal son boulot et ça fait des jours qu’il a pas vraiment de nouvelles de Jael. Y a des messages, de temps en temps, des nouvelles aléatoires qui tombent une à une, y a surtout trop de secret. C’est pas faute d’essayer, pas faute de tenter de savoir ce qu’elle fait, comment elle vit, qui elle fréquente. Elle garde tout pour elle, Jael, comme un petit trésor qu’elle aimerait pas dévoiler au monde, sauf qu’Asher est assez orgueilleux pour penser qu’il représente une grosse partie de son monde. Salut princesse, il avait écrit la première fois, quand elle lui avait finalement envoyé une lettre après des mois d’attente, c’est parti de là, un courrier puis un autre puis un centième, un tas de lettres dans une boîte à chaussures. C’est comme ça qu’on se représente nos rapports avec les autres, en boîtes à chaussures, en crayons usés sur le papier, en cigarettes fumées d’avoir trop attendu des nouvelles ? C’est comme ça qu’on s’aime et qu’on se jette et qu’on se hait ? Peut-être pour tout le monde mais pas pour eux. Jael, elle lui brise le cœur un peu plus chaque fois qu’elle s’éloigne, chaque fois qu’elle s’échappe, chaque fois qu’elle refuse la main qu’il lui tend. Y a des fêlures qui se créent et qui s’écartent jusqu’à laisser des trous béants dans sa poitrine, mais jamais il ne l’aime moins, jamais il ne lui en veut. Ils sont pas comme ça, pas comme les autres, ils ne sont pas communs et vulgaires et inextricables. Ils se comprennent comme personne d’autre ne les comprend, s’aiment comme personne d’autre ne les aime. Jael et Asher, c’est des âmes sœurs, un satellite et sa planète, une paire de frangins, c’est un amour indéfectible et indescriptible, les phalanges entremêlées et le cœur au bord de tout, de leurs actes et de leurs mots et de leurs pensées.

Il sent qu’y a un truc qui sonne faux ce matin, quand il se lève. Il a passé dix ans de sa vie à se faire du souci pour Jael, il connait la sensation. La boule au ventre, la gorge serrée. Il lui a envoyé un message la veille, elle a pas répondu, il aurait dû s’alerter mais il a continué à cuisiner. Elle a pas répondu et ça ne lui arrive jamais vraiment, elle a toujours un truc à dire Jael, même quand elle ne veut pas parler. Il a envoyé un truc à Merle en se réveillant, tu sais où est Jael ?, pas de smileys, rien d’autre que cette question. Un bip. Je pensais qu’elle était avec toi. Y a pas à dire, y a un truc qui cloche, y a un truc qui déconne, y a une panne moteur, un problème dans le système. Il boit à peine son thé, ce matin. Il repose la tasse à moitié pleine dans l’évier, enfile son blouson, il sait même pas où aller mais il s’en fout, tout semble mieux que cet appartement dans lequel il tourne et se retourne depuis des heures maintenant. Il a pas dormi, pas bien, pas vraiment. Il va passer sa matinée à écumer la ville pour elle, peut-être tout seul, peut-être avec Merle. Avec quelqu’un qui s’inquiète aussi. Mais il a pas besoin d’aller très loin, Asher. Il a à peine mis un pied dehors qu’il se fige tout net.
Putain. C’est un cauchemar, il va sûrement se réveiller. Ça peut pas être Jael, la beauté blonde devant sa porte avec des marques rouges plein le visage, des boursouflures qui la défigurent un peu, des traces qu’il devine dans son cou, un manteau d’homme trop grand pour elle, ça peut pas être elle qu’empeste l’alcool et d’autres trucs, l’herbe et le tabac et la mort, un peu. Elle est redevenue cette petite fille dans les couloirs du tribunal, assise sur un banc, les yeux paumés dans le vague, cette petite fille à côté de laquelle il s’était agenouillé, qu’il avait pas vraiment osé toucher de peur de l’érafler. Il n’est plus comme ça, Asher. Il se rue sur elle, l’enveloppe de ses bras. Ça le rassure, il a l’impression qu’il sert à quelque chose, qu’il la protège, alors que le mal est déjà fait. Il voudrait parler, lui dire quelque chose, mais les mots restent bloqués dans sa gorge. « Qu’est-ce qu’on t’a fait », il arrive à murmurer au bout d’un moment, à bout de souffle. Il recule, attrape doucement ses joues, il a peur de lui faire mal, de la blesser plus qu’elle ne doit déjà l’être. « Putain, on t’a fait quoi, ma princesse ? » Il effleure les bleus du bout des doigts, essaie de trouver une réponse dans ses yeux. Tout ce qu’ils lui disent, c’est qu’elle est vide, et il y voit l’espace d’un instant son propre reflet qui semble lui dire t’étais censé la protéger.

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MessageSujet: Re: ache from the pain (ashael)   ache from the pain (ashael) EmptyDim 14 Mai - 21:04

J’aurais dû partir, tourner les talons le plus vite possible quand j’ai compris où je me trouvais. J’aurais dû courir, loin, très loin, la mer pourquoi pas. Souvenir de Jack, de son sourire et de ses rires, Jack qui me manque affreusement mais c’est comme ça. Nous deux, la mer et la bouteille à partager, l’amertume, comme un souvenir. Sauf qu’aujourd’hui y a toujours les marques de Seven, mais y a plus de Jack. A la place y a lui. Asher. Asher qui sort de l’immeuble et mes pieds qui reculent, je trébuche, me rattrape maladroitement au vide pour pas m’étaler par terre. Ouais. Y a pas Jack, et peut être que j’aurais préféré l’inverse, pas de Asher et plus de Jack, parce que Jack ne juge pas quand il voit les bleus sur ma peau, parce que Jack lui aussi il avait les marques de sa vie paumée imprimées en cicatrices dans sa chaire. Parce qu’Asher ça rend la chose encore plus détestable, plus douloureuse, c’est voir son regard qui s’agrandit quand il observe mes bleus, le sang qui croûte salement autour de mon nez, sur le coin de mes lèvres. Et encore. Il a pas vu le pire. Non. Loin de là. Me regarde pas Asher. Me regarde pas s’il-te-plait. Je veux pas. T’as pas le droit, de voir le vrai moi, la vérité que j’essaye de camoufler. Me regarde pas – non - ne viens pas. Mais il n’écoute rien, sans doute parce que je ne l’ai pas dit à voix haute.
Et le voilà sur moi, immense boule humaine qui m’entoure de ses bras. Lâche moi. Lâche moi. « Non » que je murmure, incapable de crier, et j’essaye de me libérer tant bien que mal avant d’abandonner, parce que ça fait trop mal. Puis au fond je sais que ça blessera Asher, que je le rejette comme ça. C’est juste plus fort que moi, c’est viscéral, rien que l’idée qu’une personne de plus me frôle me donne envie de hurler. Putain, il m’a même pris ça, l’enfoiré. Qu’est-ce qu’on t’a fait ? Et la voix chaude d’Asher qui s’élève, son souffle qui vient chatouiller ma joue, la gorge qui se resserre. Qu’est-ce qu’on m’a fait ? C’est une bonne question. On m’a fait quoi déjà ? Non. Pas On. Seven. Putain. Seven ? Ouais, Seven, souviens toi pour une fois Jael, c’est pas compliqué non ?
Asher qui s’écarte un peu et soudain j’ai envie de l’attirer de nouveau contre moi, parce que comme ça je ne vois pas ses yeux. Je ne vois pas la tristesse, ni même la colère, ou encore la déception. Je ne vois rien, je ne sens rien, je suis partie. Mais Asher s’écarte quand même, y a ses doigts qui filent sur ma peau cabossée, les pouces sur mes bleus et la douleur électrique qui me fait grimacer. Putain, on t’a fait quoi, ma princesse ? Ma princesse. C’est bien le seul à m’appeler encore comme ça, depuis que Willow est mort. Y a bien que lui pour encore penser que j’ai ma place sur un trône, que je suis fille de roi et que le monde m’appartient. Putain. Asher. T’es intelligent pourtant, y a plus de princesse qui tienne maintenant, juste un déchet abandonné sur le pavé, les marques sur mon corps assimilables à de la pourriture néfaste qui s’étend lentement. Je peux pas supporter, son regard, sa proximité, je peux pas supporter tout simplement. Alors je m’éloigne un peu, fuis ses doigts brûlants pour retrouver la glace de la solitude. « Rien. Rien. Je suis tombée » l’excuse vieille comme le monde qui ne marche jamais. Je suis tombée plutôt que je me suis faite fracasser par un connard prétentieux, par un voleur détestable, par ce garçon que j’espère ne plus jamais recroiser. Ouais voilà Asher, je suis tombée, à mettre au-dessus de tous les mensonges que je passe mon temps à tricoter autour de toi, autour du monde. « Je devrais rentrer, on va s’inquiéter, j’ai juste un peu trop fait la fête, tu sais la jeunesse quoi » ouais. La jeunesse, celle qui se drogue de trop et qui boit bien plus qu’il ne faudrait. La jeunesse qui s’embrase salement dans des caves, dans des bars, la musique qui transperce les tympans et les doigts qui parcourent les corps, se glissant là où ils ne devraient pas. Foutus doigts. Foutues langues. Non. Putain. Et le baiser qui me revient comme un flash, l’intensité de ce dernier et tout ce que ça a bousillé. Je vais vomir. Ouais. Je vais vomir. Merde. Et sans attendre je me retourne pour plonger la tête dans la poubelle la plus proche, crachant mes tripes et les doses d’alcools qui ont décidé qu’il était grand temps de se casser de mon organisme.
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MessageSujet: Re: ache from the pain (ashael)   ache from the pain (ashael) EmptyLun 15 Mai - 19:51



Jael & Asher
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Elle aurait pu n’être personne, Jael.
C’aurait été simple, limpide. Elle aurait pu n’être qu’une petite fille, vague connaissance rencontrée au détour d’un couloir dans un tribunal. Elle aurait pu n’être qu’une paire de grands yeux bleus complètement paumés, des cheveux emmêlés, des genoux esquintés, elle aurait pu n’être rien de plus que ça, une ombre, un fantôme, une silhouette d’enfant martyre recroquevillée sur elle-même. Elle est tellement plus, pourtant. Tellement plus depuis dix ans, tellement plus depuis qu’il avait serré sa petite menotte et s’était juré de ne jamais la laisser partir. Sa première lettre, il s’en souvient comme si c’était hier, les mots griffonnés dans une écriture d’écolière appliquée, les banalités pendant des années, puis à l’heure de l’adolescence, les choses un peu plus secrètes, les peurs et les attentes, les espoirs et les déceptions. Il s’était confié aussi, Asher, autant qu’il pouvait le faire, lui avait dit ce qu’il y avait à dire, ce qu’il ne pouvait pas confier à quelqu’un d’autre, son appréhension à l’idée de devenir un clone de sa mère, ses amitiés, ses inimitiés, le luxe de sa vie new-yorkaise. Samuel. Il lui avait parlé de beaucoup de choses, plus ou moins explicitement, des choses qu’il ne pouvait pas évoquer avec Maxine parce qu’elle était trop proche, parce qu’elle risquait de devenir un dommage collatéral, parce qu’il ne voulait pas qu’elle en soit un, des choses qu’il ne pouvait certainement pas avouer à Scarlett ni à ses parents. Elle avait été, somme toute, un substitut à l’aridité affective de sa vie, un bon remède pour palier à la sécheresse de son coeur, pour raviver les fleurs rapidement fanées de ses rêves et de ses ambitions. Elle avait été, pendant des années, le centre de son monde et le point de jonction de toutes ses émotions.
Jael, c’est la première personne à laquelle il pense lorsqu’il ouvre les yeux, et la dernière qui occupe son esprit quand il s’endort. Jael, c’est ces journées à rester enfermer des heures pour terminer une lettre, pour trouver le mot juste, la phrase parfaite, celle qui est à la hauteur de leur relation. Jael, c’est sa soeur, son amie, sa confidente, c’est son destin, son passé/présent/futur, Jael c’est la déclinaison de toutes ses erreurs et des solutions dont il dispose pour ne pas les reproduire. Jael, c’est sa vie, et quand elle recule, quand elle proteste, il crève, Asher, y a son coeur qui s’arrête, qui suspend ses battements en plein vol, y a tellement de silence dans sa déception qu’on entendrait le bourdonnement d’une abeille. Elle lui ment, Jael, parce qu’elle lui dit qu’elle est tombée et qu’elle sait pertinemment qu’il a vu trop de femmes battues, trop de gosses couverts de bleus pour y croire. Il y croit pas, il y croira jamais. « Jael », il murmure, histoire de lui faire comprendre qu’il gobe pas ses conneries, comme il gobe pas le fait qu’elle ait seulement trop fait la fête. S’il a retenu une choses de ses années à la fréquenter, c’est qu’elle contient souvent tout, Jael, comme une gosse qu’a eu trop de mal à montrer ce qu’elle ressentait, comme une gamine qui n’accepterait pas vraiment les sentiments que ses veines pulsent dans son cœur. Elle pleure de l’intérieur, Jael, souvent, elle pleure silencieusement et c’est le cas ici, maintenant, parce qu’il y a ses grands yeux bleus qui scrutent l’infini et ses mains qui se raccrochent à du vide, parce qu’elle a tout au bord des lèvres et qu’elle se tourne bientôt vers la poubelle la plus proche pour y vomir ses tripes. Il s’approche prudemment, Asher, n’ose pas la toucher. Il n’a pas envie de lire de nouveau la peur sur son visage, ne veut surtout pas qu’elle ressente ça avec lui. Putain, on lui a fait quoi pour qu’elle réagisse comme ça, qu’il se dit, les yeux perdus sur la poupée qui dégobille, les mains dangereusement vissées à la poubelles et à la pelletée de maladies dégueulasses qui trainent sûrement dessus.

« Jael », il reprend une fois qu’elle a fini de vomir, et il ose un pas dans sa direction, parfaitement conscient qu’il la gène sans doute, qu’il la paralyse, qu’il la met mal à l’aise. Putain, depuis quand il la met mal à l’aise ? « Je t’aime ». Les mots sont soufflés, sûrement parce qu’il ne sait pas s’il lui a déjà dit. Il les a écrits, pour sûr, mais il ne dit pas souvent ça à voix haute, Asher. Il dit même pas ça à Minnie, même pas à Caïn, alors que ce sont sûrement les deux personnes auxquelles il tient le plus. Merde, il dit même pas ça à Elena, mais elle est à part, alors il zappe, passe à autre chose, regarde de nouveau la petite blonde. Retour sur terre, ici, maintenant. « Je t’aime. Tu es le centre de mon univers, tu es ma sœur, tu es absolument tout », et il appuie sur le tout parce que c’est ce qui résume le mieux ce qu’il ressent pour elle, l’attachement et l’affection, et l’impression inexorable qu’elle est le point autour duquel gravitent tous ses sentiments. « T’es pas obligée de me dire ». Ça le tue, putain, de s’avouer ça, de lui dire clairement, t’es pas obligée, pauvre con va, bien sûr qu’elle est obligée, bien sûr que tu veux savoir, t’en peux plus d’être dans l’attente, tu veux savoir quelle gueule tu dois aller casser. « Mais monte au moins à l’appartement pour te reposer. Je peux travailler à la maison ». C’est faux, il peut pas, il est attendu. Il s’en fout. Il plaquerait son boulot pour Jael, pour qu’elle soit mieux, pour plus qu’elle pleure à l’intérieur, pour plus qu’elle vomisse tout ce qu’elle n’arrive pas à dire. Il donnerait chacune de ses secondes, chaque instant libre. C’est pour ça qu’il lui adresse un petit mouvement de la tête, en direction de l’immeuble. Viens princesse il prononce du bout des lèvres, pas à voix haute mais de manière clairement lisible, alors qu’il recule, le cœur plein d’un espoir vain : celui qu’elle le suive.

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MessageSujet: Re: ache from the pain (ashael)   ache from the pain (ashael) EmptyVen 19 Mai - 17:35

Jael J’entends sa voix au loin, quand mes tripes supplient, quand mon ventre se tord et que je crache tout ce que j’ai retenu au fond de moi dans la poubelle. J’entends sa voix au loin alors que mes oreilles sifflent, que mes yeux pleurent et que ma gorge me brule. J’entends ça voix et ça me retourne le cœur, parce qu’Asher me voit sous mon vrai jour et que j’ai honte, tellement honte. Je voudrais pouvoir effacer ces quelques minutes, redevenir la petite blonde sans soucis dans ses pensées, celle qu’il a vu grandir depuis cette rencontre au procès d’Alijah. Jael C’est plus proche déjà, et ma tête qui se tourne comme par reflexe vers l’origine de la voix. Asher et la tristesse dans son regard. Me regarde pas comme ça Asher, pitié, me regarde pas comme ça, sinon je sens que je vais craquer et je ne peux pas. Pas maintenant alors que tout fout le camp. J’ai besoin de mon armure Asher, de mes sourires factices et des mensonges que je brode avec une main d’artiste. Je t’aime Non. Non. Non. Pas comme ça. T’as pas le droit Asher, t’as pas le droit. Pas maintenant. Arrête, tais-toi. Je veux pas savoir combien je compte pour toi, je veux pas savoir non plus combien tu comptes pour moi, et toutes ces nuits à prier que ça soit toi qui m’adopte plutôt que Willow, puis tous ces mois à pleurer quand Willow est mort et que je crevais d’envie de venir me réfugier chez toi, égoïstement. Me dis pas ça Asher, je t’en supplies. Mais les mots ne sortent pas de ma gorge, je me concentre de le dévisager, les bras le long de mon corps et mon cœur qui se fissure un peu plus. Je t’aime. Tu es le centre de mon univers, tu es ma sœur, tu es absolument tout J’étouffe, je vacille, je cherche de l’oxygène là où il n’y en a plus, la tête enfermée dans un sac plastique imaginaire et le dioxyde de carbone qui m’empoisonne lentement. Je suis son tout. Comme me le disait Willow. Comme me le disait Alijah. Comme me le disait ma mère. Tous des menteurs. Tous des putains de menteurs. Il est bien faible leur univers alors, si au moindre souci c’est plus simple de changer de monde, de larguer les voiles pour se tourner vers d’autres astres. Ils l’ont tous fait, un a un, me laissant seule sur le pavé, un peu plus dévastée à chaque fois. Alors pourquoi pas Asher ? « Dis pas tes choses que tu ne pense pas » alors que je sais qu’il le pense, et c’est ça le pire sans doute. Le rejet. Devoir le rejeter. Parce que ça sera surement plus simple d’arracher le pansement maintenant que de pleurer sa perte plus tard. Il est grand temps de m’endurcir pas vrai ? De devenir autre chose que cette petite poupée malléable qui passe de bras en bras, de lèvres en lèvres et leurs peaux contre la mienne qui me donne envie de gerber.
T’es pas obligée de me dire « Y a rien à dire Asher putain » c’est moi ça ? C’est moi qui parle comme ça ? Je voudrais disparaitre définitivement parce que je sais que ça va le bousiller, parce que jusqu’à il y a quelques mois je lui ai tout raconté. Tout. Ou presque. Il sait pour mon père Asher, il sait pour la mafia. Il sait pour ma mère aussi, pour les heures passées dans le noir attachée et enfermée pendant qu’elle se droguait. Finalement j’ai pas vraiment réussi à ne pas l’imiter. C’est pathétique. Je suis pathétique. Je me déteste. Je veux qu’il me déteste. La nausée qui revient et j’essaye de garder l’équilibre, de ne pas repartir pour vomir une nouvelle fois, parce que mon estomac est vide et que j’ai eu assez de douleur pour la soirée. Pour la journée. Mais monte au moins à l’appartement pour te reposer. Je peux travailler à la maison. Je sais pas. J’hésite. Je le regarde, lui et ses yeux suppliants, lui et le cœur qui brille bien trop fort pour mon état actuel. Putain d‘Asher. Il aurait été terriblement bon en avocat, mais je suis heureuse qu’un gars comme lui bosse à la police. Comme Jude. Ces gens à l’âme dorée qui font tant de bien. Mais je peux pas. Parce que monter chez lui ça serait retirer le manteau, ça serait montrer mon corps, les marques des doigts de Seven sur moi et les traces de piqûres qui peinent à s’effacer depuis l’hôpital. « Une autre fois je dois vraiment y aller là » mais aller où ? Chez qui ? Putain. C’est ridicule. Je suis ridicule. Je sens les larmes qui montent et ça me fait mal. Alors je tourne le dos à Asher et me dirige vers le trottoir d’en face. Je vais marcher, marcher et marcher. Je trouverais bien une solution à un moment donné. Et c’est terrible parce que plus je m’éloigne plus mon cœur hurle, plus mon cœur cri. Retourne là-bas idiote. Mais si c’est pas lui qui me force à monter je vais continuer à me sauver, à esquiver. Parce que c’est ce que je maitrise le mieux maintenant.
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Asher Bloomberg

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MessageSujet: Re: ache from the pain (ashael)   ache from the pain (ashael) EmptyJeu 25 Mai - 22:28



Jael & Asher
ache from the pain
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Asher s’était souvent dit que si tous les êtres humains peuplant la planète menaçaient d’être détruits par une obscure menace et qu’il ne pouvait en sauver qu’un seul, un être parmi des milliards, il choisirait Jael. Ce n’est pas vraiment logique parce qu’il y a trop de personnes auxquelles il tient, parce qu’il y a Maxine et que malgré le silence, elle reste sa sœur, parce qu’il y a Elena et qu’il l’aime beaucoup trop pour son propre bien, parce qu’il y a Minnie et il n’imagine pas un monde sans elle. Mais Jael est différente de tous les autres, dans le sens où Jael semble toujours éphémère. On sait jamais quand elle va disparaître, réapparaître, quand elle va battre des ailes pour la dernière fois, avant de s’effondrer sur le sol. Jael est un insecte nocturne, Jael est une bête rare comme on en voit peu, Jael est unique, absolument unique, et ça fait des années qu’Asher s’accroche à ce besoin incontrôlable de lui sauver la peau, de la tirer de ses ténèbres, de l’empêcher de s’évanouir un jour dans la nature. Des années, oui, parce que Jael est transparente pour lui, qu’il lit en elle comme dans un livre ouvert, et qu’il est parfaitement conscient qu’elle marche sur un fil, qu’elle n’est pas tout à fait vivante mais pas du tout morte non plus, qu’elle teste trop souvent ses limites pour voir si elle va succomber. Sauf que là, c’est lui qui succombe. C’est lui qui a mal à en crever quand elle sous-entend qu’il ne pense pas ce qu’il dit. Elle ne peut pas être sérieuse, Jael, alors qu’elle prononce ces mots, ou alors elle le connait bien mal, elle ne le connait pas du tout, parce qu’il ne pourrait jamais mentir à ce sujet, sur ses sentiments de manière générale, et plus particulièrement lorsqu’ils concernent la gamine. Y a des trucs qu’il a oubliés, évidemment, comme son vrai prénom, comme celui de son père, y a des trucs qu’il a oubliés parce que ça n’a jamais vraiment été important pour lui, parce que ça passe au second plan, après son bonheur, après son bien-être. C’est ce sur quoi il veille depuis des lustres, Asher, qu’elle soit heureuse, qu’elle soit bien. Et elle ne l’est pas. L’a-t-elle jamais été, d’ailleurs ? Il ne se rappelle pas d’une Jael joyeuse, d’une Jael insouciante, il ne se souvient que de la Jael trop muette, jamais vraiment présente, jamais vraiment souriante, de la Jael qui se ferme sur elle-même lorsque le monde l’engloutit, comme elle le fait en ce moment. Y a rien à dire quand elle l’accuse de ne pas penser les mots d’amour qu’il lui lance, y a rien à dire, y a juste à constater à quel point elle tente de l’éloigner d’elle et à quel point elle se goure si elle pense pouvoir y arriver comme ça. C’est oublier qu’Asher est curieux, qu’Asher est pugnace, qu’Asher ne lâche jamais et certainement pas dans cette situation. Et elle essaie, pourtant. Elle donne des excuses bidons, des prétextes auxquels il ne croit pas. Elle lui tourne le dos, se barre. Y a pas cinq secondes qui s’écoulent avant qu’il ne se jette après elle. C’est facile, en réalité, il n’a qu’à tendre le bras pour attraper le sien, qu’à faire une enjambée pour se trouver juste derrière elle, qu’à faire un geste de la main pour qu’elle se retourne et pour l’attirer de nouveau contre lui. Ses mouvements sont vifs, impérieux, mais pas dénués d’amour, d’affection, « princesse » il murmure alors qu’il l’entoure de ses bras, alors qu’il claque des baisers trop délicats contre son front pâle, à côté des ecchymoses, pas loin des traumatismes, alors que les lèvres embrassent aussi le bout de son nez et le bout de ses lèvres, comme il le faisait avec Maxine lorsqu’ils formaient encore une famille. Y a ses mains qui attrapent le visage de la petite, qui le serrent doucement, comme s’il craignait de lui faire du mal, de la fragiliser encore plus. Y a ses yeux qui ne demandent qu’à pleurer et il les observe, tour à tour, guettant la moindre larme pour s’effondrer à son tour, parce que les siens sont submergés aussi et que le débord est imminent. « Ecoute-moi Jael », il dit, un ordre, le regard dans le sien, un ordre alors que les pouces caressent doucement ses pommettes, passent par-dessus les traces qui lui marquent la peau. « Je t’aime, d’accord ? J'te le répèterai jusqu'à ce que ça rentre dans ton crâne, je t'aime je t'aime je t'aime, et j’te laisserai pas me dire que je ne le pense pas, j’te laisserai pas bousiller les dix ans pendant lesquels je t’ai aimée comme ma propre sœur, j’te laisserai pas remettre en cause l’affection que je te porte. » Il la laissera pas parce que c’est à lui de décider s’il ne l’aime plus, c’est à lui de dire si elle l’a suffisamment déçu pour qu’il coupe les ponts, pour qu’il l’ignore éternellement, pour qu’il s’éloigne d’elle et ne revienne jamais. C’est pas le cas, pas du tout, et même si elle le pousse à bout, même si elle le repousse, même si elle s’arrache à ses mains qui ont attrapé son visage en tenaille, son amour ne faillira pas. « Sois en colère contre moi, ma princesse, cogne-moi si tu veux, hurle-moi dessus, mais te barre pas. » Il peut rien faire, si elle part. Il reste juste là, impuissant, avec ses yeux noirs pleins de larmes et son cœur complètement pété. « Laisse-moi veiller sur toi. J’te laisserai pas partir dans cet état, de toute façon. » Il peut pas vraiment l’obliger à rester, en réalité, mais il peut toujours prétendre, il peut toujours lui faire peur. Y a ses mains qui attrapent les petites paumes de l’adolescente, qui les pressent doucement, y a ses yeux qui la supplient, aussi, de ne pas partir. Pas maintenant, pas comme ça.


Dernière édition par Asher Bloomberg le Mer 31 Mai - 18:16, édité 2 fois
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Jael Feliciano

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MessageSujet: Re: ache from the pain (ashael)   ache from the pain (ashael) EmptyDim 28 Mai - 15:36

J’aurais du savoir. J’aurais du m’en douter. Ouais. Je le connais Asher pourtant, depuis toutes années qu’il a une place trop importante dans mon cœur. Je le connais Asher et pourtant je suis surprise quand il me rattrape. Je sens la panique surgir parce qu’il m’attire contre lui et que pendant un instant je revis la scène dans la penderie avec Seven. Pendant un instant j’ai l’impression que lui aussi va me plaquer au sol alors que je sais qu’Asher n’en sera jamais capable. Et pourtant. Et pourtant. princesse « LACHE MOI » ca fuse avant de crever dans l’air, mes yeux qui rencontrent les siens et la tristesse que je peux y lire dedans me donne l’impression d’étouffer. Soit pas triste pour moi Asher. Je le mérite pas. Je mérite pas non plus ses baisers, son amour, sa douceur. Je mérite tellement rien de tout ça et ça me brûle, ça me bouffe. Ecoute-moi Jael Je sais pas si je peux. L’écouter. Je sais pas si je peux. Et pourtant y a quelque chose dans sa voix, comme un ordre qui claque qui me fait rester droite et m’empêche de m’effondrer. Je sens même pas la morsure de la douleur quand il effleure mes bleus, je sens plus grand-chose en fait. Sauf peut être sa détresse qui fait écho à la mienne.
Je t’aime, d’accord ? J'te le répèterai jusqu'à ce que ça rentre dans ton crâne, je t'aime je t'aime je t'aime, et j’te laisserai pas me dire que je ne le pense pas, j’te laisserai pas bousiller les dix ans pendant lesquels je t’ai aimée comme ma propre sœur, j’te laisserai pas remettre en cause l’affection que je te porte Et il parle Asher. Il assène les mots comme on assène des coups. Un à un ça rentre dans ma cage thoracique, ça attaque mon palpitant. Il m’étouffe Asher, avec ses je t’aime que je crève de lui retourner parce qu’il n’y en aura jamais assez pour lui signifier à quel point il compte pour moi. Il parle et moi je ne respire plus, le souffle bloqué. Sois en colère contre moi, ma princesse, cogne-moi si tu veux, hurle-moi dessus, mais te barre pas. y a comme un gémissement de frustration qui sort de ma gorge que je ne peux pas refréner. J’ai envie de hurler, de crier, d’exploser. J’ai envie de tout casser parce que j’en ai assez. Laisse-moi veiller sur toi. J’te laisserai pas partir dans cet état, de toute façon. et soudain je respire. De nouveau. Je respire et je rigole. Je rigole amèrement. Je rigole parce que j’y crois plus vraiment, j’ai l’esprit trop embrouillé par tout, par l’alcool qui redescend et la douleur qui envahit tout mon corps, mes muscles, ma tête. « Je sais pas Asher. Je laisse les gens veiller sur moi et regarde dans quel état je me trouve » je m’écarte un peu, me libérant de son emprise et ouvre mon manteau pour lui montrer mes bras, mon cou, les marques de doigts et de griffures. « J’ai retrouvé Tobias Asher. Tu te souviens de lui ? Ca remonte pas vrai. 10 ans de prisons pour toutes les saloperies qu’il a fait avec mon père. » je rigole plus du tout maintenant. Je me contente d’énoncer les faits doucement, calmement, le calme avant la tempête. « Je l’ai retrouvé et lui aussi il a promis de m’aider, de veiller sur moi » menteur menteur menteur menteur. Et ça fait mal de me souvenir, ses paroles bienveillantes, les souvenirs de nous deux entrain de nous cacher lors des repas de famille parce que ça nous emmerdait tout autant. Tobias et son esprit enfantin, grand gamin dans un corps d’adulte aux responsabilités effrayantes. Menteur menteur menteur. « J’ai finis à l’hôpital, overdose de LSD » . C’est la première fois que je le prononce à voix haute. Première fois que je l’avoue. Pas même à Merle. Parce que Merle ne sait pas tout ça, Merle ne connait pas cette partie là de ma vie. Il ne sait pas que j’ai le sang pourris, que mon passé c’est dégueulasse et que ma famille est une honte. Je les hais. « J’ai retrouvé Alijah. » Alijah. Et pas mon père. Alijah et pas papa. Alijah, Alijah, Alijah. « Ou Jedediah. Ou quelque soit le nom merdique qu’il utilise pour se terrer comme un lâche » je suis amère, tellement amère, amère de tout. Je voudrais tous les faire disparaitre. Et disparaitre moi aussi. J’en ai assez de cette sensation de noyade permanente, et j’ai l’impression que pas même Asher pourra me sauver. Et ça fait tellement mal. « Alors pardonne moi d’être sceptique Asher. Mais là…C’est juste trop. » Et je me hais encore plus de le rejeter comme ça alors que tout en moi me hurle de me lover dans ses bras et de ne plus le lâcher. Faut croire que je fais tout foirer jusqu’au bout ce soir.
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MessageSujet: Re: ache from the pain (ashael)   ache from the pain (ashael) EmptyMar 13 Juin - 19:54



Jael & Asher
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Elle sait appuyer là où ça fait mal.
C’est pas comme s’il avait besoin d’elle, Asher, comme si elle était sa seule famille. Il a pas brillé pour l’élever, hein ? Là aussi, il s’est planté, faut toujours qu’il y ait un truc qui aille de travers. C’est con à dire, mais y a une partie de lui qui aimerait presque que Jael l’appelle papa, qu’elle le considère comme tel, qu’elle le prenne comme modèle, qu’elle le déteste parfois, qu’elle se tourne vers lui quand ça va pas. Y a cette même partie de lui qui crève, d’ailleurs, de pas être aussi important, de pas être suffisamment nécessaire pour qu’elle lui parle de ses problèmes, pour qu’elle n’attende pas le point de non-retour avant de tirer la sonnette d’alarme. C’est trop tard, ouais. C’est trop tard parce qu’elle ouvre son manteau et qu’il voit son corps couvert de griffures et d’ecchymoses, c’est trop tard parce qu’il sent sa voix trembler et qu’il sait déjà qu’il s’est loupé, comme un bleu, qu’il s’est littéralement vautré et que rien ne pourra rattraper ça. Tu m’étonnes qu’elle ait plus confiance en tous ces adultes qui finissent par la décevoir, on a vite fait de catégoriser les gens, à ce rythme-là. Ça va plus vite, c’est plus simple. Les gentils, les méchants, les bêtes, les incapables, les sournois, les bons à rien. Des petites cases pour ne pas se disperser, pour ne pas laisser voir différentes facettes de ceux qui l’entourent. Des catégories bateau, fourre-tout, des tiroirs dans lesquels les silhouettes s’amassent, finissent par devenir informes. Il est dans quel casier, lui ? Pathétique ? Inutile ? Sûrement l’un des deux, vu la manière dont elle lui répond. Sûrement l’un des deux, et il ne peut pas la blâmer, il ne peut pas lui en vouloir. S’il avait eu son enfance, il trainerait sûrement de plus lourds bagages. Ses parents ont attendu qu’il soit majeur et vacciné pour le décevoir, pour lui montrer qu’il n’était pas si important, qu’il était dispensable. Personne n’est unique, faut croire, pas même leur propre fils. Nouveau soupir, il écoute Jael à moitié. Elle lui dit qu’elle a retrouvé Tobias et il hausse un sourcil. Le prénom lui dit vaguement quelque chose, sans plus. Ça fait dix ans, merde. Dix ans depuis l’audience, depuis les petites mains paniquées, dix ans depuis le premier princesse et les adieux temporaires. Ça fait dix ans et il sait plus qui est Tobias, s’en fout un peu d’ailleurs. Apparemment, c’est une énième personne qui fait de jolies promesses sans intention de les tenir. Ils sont tous pareils, hein, les adultes ? A penser qu’ils peuvent laisser espérer le monde aux gosses sans qu’ils ne le réclament un jour. A ne pas sentir quand ça se barre en couille, quand les gamins en ont plein le dos, quand ils commencent à faire des conneries parce qu’on ne leur accorde pas suffisamment d’attention. Ils sont tous pareils, lui compris. Elle dit quoi, tient, Jael ? Un truc qui le paralyse. Overdose de LSD. A dix-sept ans. « Arrête », il lâche sans le vouloir, parce que c’est trop dur de l’imaginer malade, de l’imaginer pourrie par la drogue, de s’apercevoir qu’elle est comme tous les autres gosses qu’il essaye de sauver, qu’elle est déjà perdue, qu’y a plus grand-chose à faire. Ça fait mal, ça perce le cœur et les tympans, mais c’est pas pire que la baffe, la gigantesque baffe virtuelle qu’il se prend dans la gueule et qui semble presque retentir autour d’eux. Elle le percute juste avant que le deuxième prénom soit lâché et qu’alors, Asher blêmisse. Lui, il s’en souvient. Il était plutôt inoubliable, le père de Jael, parce qu’il avait cette violence brute qui affleurait sa peau et qui se mêlait au miel de ses yeux, à la douceur de sa voix, à l’élégance de ses gestes. S’il y a une chose dont Asher a toujours été certain, au-delà des saloperies qu’il a pu faire, c’est qu’il aime Jael, au fond, qu’il l’aime vraiment, tendrement, qu’il l’aime sans le montrer parce qu’il a toujours vécu dans le mensonge et qu’on ne change pas, même pour ses enfants. Mais il l’aime. Et à la manière qu’a Jael de l’évoquer, c’est clair qu’elle l’aime aussi, clair et limpide et transparent.
Barre-toi, c’est sa conscience qui parle. Il sait pas s’il pourra encaisser un autre rejet, s’il a la constitution physique pour se faire encore repousser par l’une des personnes qu’il aime le plus au monde. Y en a trop eu, entre ses parents, Maxine, et Samuel, entre New-York et ici, entre les amitiés et les amours qui se détricotent parfois beaucoup trop vite, comme on tire sur le bout de laine pour défaire son ouvrage et tout recommencer. Il voudrait lui dire, qu’il n’est pas suffisamment fort, qu’il ne pourra pas supporter que quelqu’un d’autre lui tourne le dos, que ça soit elle. Y a son moral qui joue l’équilibriste, qui penche dangereusement du côté suicidaire, son cerveau qui accentue la tendance parce qu’il y a un murmure qui revient comme un motif, en filigrane, tu sers à rien, chuchotement qui se mue en crie à mesure que les jours passent. Elle lui assène le coup de grâce, Jael. Y a trop à dire, trop à faire, trop à regretter, et c’est peut-être pour ça qu’Asher recule de quelques pas, reprend péniblement sa respiration, la gorge tremblante. « J’suis désolé. » Il ne la regarde pas, parce qu’il y a un truc qui lui pince le bide au point d’en cracher de la bile lorsqu’il pose les yeux sur elle et qu’il la voit comme ça, qu’il comprend qu’elle veut pas vraiment être là, qu’elle a pas vraiment besoin de lui. « Pour tout ce que les autres t’ont fait. Je comprends que tu m’en veuilles, indirectement. J’ai rien fait pour te protéger. J’suis comme Tobias, comme ton père. » Il lève les yeux au ciel, sa tête lui fait mal à en crever et y a des bouts de larmes qui veulent s’échapper de ses paupières. Un rire s’étouffe dans sa gorge, bien différents de ceux qu’il a d’habitude lorsqu’il est avec Jael, un rire triste et sans vie qui se fond dans l’atmosphère grise comme un sucre dans un thé chaud. « Une overdose de LSD », il souffle dans son rire sinistre, avant de mordre sa lèvre inférieure. C’est ce qu’on récolte, connard de flic, quand on surveille pas ses poussins, quand on les laisse vadrouiller et trainer avec les mauvaises personnes. T’as gagné, Jael. Tu m’as fait du mal. Tu vois, c’est simple. « J’sais pas quoi te dire, Jael. Je pense que t’as tout résumé. On est tous pareils. J’te foutrais sûrement en l’air, sur le long terme. » Putain arrête. Arrête. Ses pieds n’écoutent pas, ils ont déjà tourné les talons, ont déjà fait trois pas en arrière, cinq, dix, il a son regard planté sur son immeuble et n’écoute pas les bruits dans son dos, ne tend pas l’oreille pour entendre si Jael le pleure. Elle le fera pas, de toute façon. « Fais attention à toi », il se contente de dire d’un ton plat, laconique, pas suffisamment fort pour qu’elle l’entende mais assez pour que sa voix se brise sur la dernière syllabe.

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MessageSujet: Re: ache from the pain (ashael)   ache from the pain (ashael) EmptyLun 17 Juil - 20:26

Arrête ça claque dans l’air, comme une gifle. Arrête ? Pourtant moi quand j’ai supplié les autres ils ont continué. Alors pourquoi quand c’est mon tour je devrais m’y plier ? Non. Non. J’ai besoin de le dire, de balancer, de cracher le tout. Faut que ça sorte, j’arrive plus à le cacher, à mentir, à faire semblant. J’arrive plus à rien ce soir, j’arrive plus à rien depuis longtemps de toute façon. Faut que t’écoutes Asher, j’ai finis de mentir, j’ai finis de sourire et de rire en hurlant que tout vas bien. Non. Ca ne va pas bien. Je ne vais pas bien. J’ai la douleur qui pulse dans tout mon corps, j’ai les bleus qui se forment déjà, j’ai le cœur qu’a plus rien, juste des miettes par terre écrasées par ceux que j’appelle famille. J’ai finis de faire semblant Asher, y a plus de Jael, jolie poupée blonde qui fait sourire les gens. Y a juste Luce, la gamine trimballée, Luce qui se fait bouffer par la ville, par la vie, par les autres. Luce qui étouffe, Luce qui hurle, Luce qui agonise. Luce qui meurt. Putain. Je veux pas mourir. Mais peut être que ce soir je pourrais faire une exception.
J’suis désolé. Moi aussi je le suis Asher. Moi aussi. Désolé de te lâcher ça sur la figure, désolé que tu sois mon bouc émissaire. Désolé de ne pas avoir confiance en toi en ce moment-là, désolé d’être aussi gamine et d’appuyer pour faire mal. Parce que j’ai mal. Et qu’égoïstement je veux que le reste du monde souffre en même temps que moi, que je ne sois pas seule. Plus seule. Pour tout ce que les autres t’ont fait. Je comprends que tu m’en veuilles, indirectement. J’ai rien fait pour te protéger. J’suis comme Tobias, comme ton père. Non. Dit pas ça. T’es pas comme eux Asher. T’es tellement pas comme eux. Toi t’as été là. Lettres après lettres, rencontres après rencontres. T’as été là quand mon père a disparu, quand Tobias est allé en prison, quand tous les autres se sont évaporés. T’es ma seule constante Asher, le phare dans la nuit. J’aimerais te dire tout ça, mais y a les mots qui sortent pas, y a rien qui fait, y a même pas l’air qui veut passer. Le choc surement. Me faudrait une clope ou un valium un truc pour me détendre, pour arrêter mes doigts de trembler, pour arrêter ce cri qui gratte au fond de ma gorge et qui ne demande qu’à s’évader. Pardon pardon pardon que je voudrais lui murmurer, le prendre dans mes bras comme pour le consoler. Car j’le vois bien qu’il est triste Asher. Terrassé même, le cœur qui décroche et au bord de ses lèvres. Mais j’y arrive juste pas. Ca bloque là, dans le cœur et dans la tête. Ca bloque là parce que y a tout qui déconne, y a mon cerveau qui arrive juste plus. Pardon pardon pardon, et mes lèvres qui refusent de s’ouvrirent, les mots qui ne naitront jamais.
Une overdose de LSD Ouais. Overdose de LSD. Comme ça. Sans faire exprès. Promis c’était pas moi. Menteuse menteuse menteuse. Promis c’était pas moi. Menteuse menteuse menteuse. Tobias et ses mots, Peter et ses mots, les aiguilles et l’euphorie. Les soirées avec Leo, Serena, la chaleur de la drogue et l’impression de voguer dans une illusion parfaite, loin de la putain de réalité. Ouais. Overdose de LSD. Si seulement ça avait pu m’emporter. Le cœur qui fait crac un bon coup et pas la piqure d’adrénaline pour me ramener. J’ai encore le bleue, la trace de l’aiguille, sur la poitrine un peu à gauche, gage de vitalité. « Ouais. Une bonne semaine à l’hopital, lavage d’estomac complet et visite chez le psy pour m’évaluer. » pour savoir pourquoi, où se posait mon état de dépendance, à quel point j’étais foutue. Y avait de la marge apparemment, et le fait que mon père soit celui qui ai expliqué la situation au médecin et qu’il soit lui-même un foutu psychiatre renommé avait aidé les choses. En apparence. En putain d’apparence. Et y avait eu Peter qu’était passé, qu’avait rangé mes affaires et qui m’avait embarqué. Sans un mot, sans rien. Juste lui et moi, et le regard de glace.T’as merdé Wendy, m’abandonne plus, t’as promis. Oui j’ai promis. Pas question de quitter le pays des merveilles de si tôt, même si c’est pour grandir et devenir une vraie petite fille. J’ai pas envie. J’ai pas besoin. Ca fait trop peur de toute façon.
J’sais pas quoi te dire, Jael. Je pense que t’as tout résumé. On est tous pareils. J’te foutrais sûrement en l’air, sur le long terme. Il l’air décidé Asher et la voix qui tremblote pourtant. Il me tourne le dos, et ses mots me rentrent dans les os. J’ai mal. J’ai mal de lui faire mal. J’ai mal de le voir croire ça alors qu’Asher serait sans doute la seule personne qui ne me blessera jamais. Du moins de ce que je croyais avant, aujourd’hui j’en suis plus si certaine. Sans doute que Seven a piétiné ça aussi, les dernières traces de confiances que j’avais en l’humanité, en tous ces gens, tous ces hommes qui derrière leurs masques se ressemble. Pars pas. Mais je dis rien. Je resserre le manteau trop grand sur ma peau, sur mon corps. Pars pas mais je le regarde même pas, mes yeux rivés sur le sol, sur mes pieds nus sur le pavé, j’crois voir la trace de ses mains sur ma cheville, quand il m’a rattrapé. Merde. Je veux pas gerber. Pas encore. Y a plus rien de toute façon, juste de l’acidité et des remords.
Fais attention à toi Et le rire fugace qui me transperce. Si je savais faire attention à moi j’en serais pas là, pas dans cet état là, pas à deux doigts de me jeter sous la première voiture qui passe pour étouffer la douleur infernale qui me brûle. Pars pas mais il est déjà loin, dernière marche et les doigts sur la porte d’entrée de l’immeuble. Pars pas le code composé, la tête qui ne se retourne pas et lui qui entre, la porte qui se ferme. Pars pas la lumière qui s’allume puis qui s’éteint, les ongles dans ma peau et la cage d’escalier qui s’allume. « Pars pas » c’est trop tard Jael. Bien trop tard. Il est déjà plus là.
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