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Invité ☽ ☾
| Sujet: suspiria. (micky) Dim 30 Avr - 17:22 | |
| rêves de grandeur, adrénaline au coeur. tout se réveille, tout s’anime. le genou s’affole, là, contre le bois, le doigt tape contre le tapis de jeu, puis contre le verre en cristal. nicky réfléchit. y a pourtant rien à penser, y a que la chance pour te sauver. tu reposes ta chance sur un simple lancer de dés qui pourrait tout changer. dévier du tout au tout le cours de ta soirée. te faire perdre la fortune que t’as mis en jeu ce soir, ou bien déconner avec les propriétaires et repartir avec tout leur fric. tu le vois parfois, plongé dans l’ombre, à t’observer. tu sais comment il fonctionne. un jour, tu seras sur sa liste c’est certain. mais pas ce soir. ce soir, il y a ce cubain pour t’exalter et ce pur mal pour t’enivrer. et les dés, qui semblent être en ta faveur: un cinq et un deux. bingo. tu ramasses le tas de billets avachi devant toi, rictus triomphant. relance ? signe de tête affirmatif lancé au croupier, et tu sens du fond de la salle le regard dur du patron posé sur ta gueule d’enfoiré. mais t’es pas du genre à reculer, nicky. plutôt du genre à t’enfoncer à tête perdue dans les emmerdes. salle enfumée, sens inhibés. tout est flou, incertain. et pourtant, parmi la foule, tu la vois. fantôme du passé qui semblerait ressurgir avec une avidité déconcertante. point final au temps où t’étais encore parfois compté parmi les mecs bien, où tout était tellement plus simple, où les déchirures n’avaient d’importance que leurs réconciliations. les yeux fixés sur elle, le palpitant s’emballe. vision de lumière couplée à celle d’horreur. et ces quatre lettres, gravées à l’encre quelque part sur ta peau. mina. c’est impossible. elle peut pas être là, mina. pas aujourd’hui, pas jamais. pas depuis ce texto laissé un soir d’engueulade qui disant viens, j’ai besoin de toi, pas depuis que t’es arrivé trop tard. trop tard pour l’en empêcher. trop tard pour la sauver. la connerie du gamin que t’étais, roi du monde incontesté. et ces marques sur l’esprit et le coeur qui ne s’en iront jamais, jamais vraiment. alors tu comprends pas ce qu’elle fait devant toi, six ans plus tard. à se dandiner comme si le monde lui appartenait. comme si rien n’avait changé. y a cette vague de rage profonde mêlée à cette jalousie enterrée dégueulasse qui t’envahit, prend le contrôle. la vision se brouille, la musique d’ambiance n’est plus qu’un bruit de fond rendu au silence. et dans toutes cette pièce de fric et de danger, il n’y a plus qu’elle. qu’elle après laquelle tu t’élances, oubliant la partie. l’argent. la victoire. fendant la foule en deux avec les yeux de feu jusqu’à la rattraper, dans l’ombre du club. n’attendant qu’elle s’efface des autres pour attraper son poignet et la tirer violemment derrière la première porte qui s’offre à vous. les toilettes des femmes. tu te serais certainement attardé un peu plus longtemps sur ce nouveau monde de possibilités cachées dans d’autres circonstances. là, t’es trop occupé à vérifier comme un détraqué mental une quelconque marque sur ses poignets. la preuve que t’es pas devenu fou. la seule chose qu’il te manque pour mettre du sens à tout ça. à son visage poupin qui ressemble goutte pour goutte à celui que t’as tant de fois malmené. à y chercher ce que tu ne trouveras sans doute jamais : les traces de lames laissées sur ses poignets. y a le palpitant fou à l’intérieur de la cage thoracique. les nerfs qui déraillent. tu te fous de ma gueule ? ça t’échappe, cri de rage incontrôlé, résonnant à l’intérieur de la pièce carrelée. la porte s’ouvre, sûrement pour laisser passer l’une de ces filles à la robe trop courte et aux talons trop haut, le temps de se repoudrer le nez. celles sur lesquelles t’aurais certainement louché toute la soirée si l’esprit n’avait pas été aussi malmené. d’un geste sec, ta main claque la porte avant même qu’elles ne puissent entrer. t’as pas le temps pour ça. t’as besoin de savoir. pourquoi. comment. ce qu’elle fait là. comment c’est possible, après ce drame final suivi de six ans d’absence. de rage et d’absence. d’incompréhension et de culpabilité, surtout. t’es tellement occupé à chercher le moindre petit indice prouvant que c’est bien elle, que tu remarques même pas son visage horrifié. celui qui te ferait certainement reculer d’un pas, voire deux. c’est pas possible, c’est pas possible putain ! c’est pas possible, hein ? t’es morte et tu m’as laissé, tout seul comme un con. |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: suspiria. (micky) Lun 1 Mai - 2:59 | |
| le temps file. le temps s’échappe. des heures qui s’étalent et s’éternisent. il y a les volutes épaisses de fumée qui s’élèvent dans l’atmosphère et dansent contre ta peau. bouffées âpres et lourdes qui noient l’air saturé. dans cette fragrances nocive, se détachent les embruns marqués de sky et de bière mêlés au musc rêche des hommes. par touches disparates le parfum fauve de quelques putains vient surligner le bouquet étouffant et écoeurant. il y a le son distordu d’une mélodie usée d’avoir été trop écoutée. écho tremblant d’une voix mélodieuse qui se perd dans les murmures, dans les rires, dans les râles. le tintement des verres, le claquement des jetons, le bruissement des billets. les sourires qui s’abiment contre les illusions et désillusions. pourtant, t’es bien là, dans ce nid plus sordide que douillet. troquet minable où tu as fait ta place entre les voyous et les filles de la nuit. entre les heureux gagnants et les teigneux perdants. il y a ces regards qui se croisent. ces commissures de lèvres qui tressautent, nerveuses, s’affaissent boudeuses. les râles s’élèves, les cartes volent. black jack. la banque remporte la mise, les joueurs perdent tout. le sourire conquis, l’impatience à son paroxysme, tu ramasses la mise et les cartes. l’adrénaline te secoue et l’envie de relancer se fait pressante. mais, non. les perdants se couchent et te laisse sur ta faim, laissant dans leur sillon ce goût amer de la défaite qui te gonfle les tripes de fierté pour la soirée. dans leur renoncement, ton service s’achève. tu ramasses les gains. billets usés et vagues objets de valeurs laissés en caution pour les plus démunis. butin pauvre que tu t’empresses de remettre en main sûres pour t’en débarrasser sagement. y’a toujours des mains qui trainent pour récupérer une misère. des regards menaçants qui tentent de faire lâcher prise. des mauvais perdants qui s’imaginent que la peur ça te connaît. rien. tu ne lâches rien avant d’avoir trouvé le boss et d’avoir récupérer ton dû. quelques mots échangés sur la soirée sur le point de s’achever, sur celle de demain que tu devras assurer. puis, tu te soustraits à son attention pour t’éloigner vers le bar où ton collègue t’attend accompagné d’un verre. c’est ce moment de la journée que tu préfères. celui où tu embrasses l’accomplissement autour d’un verre. celui où tu n’as plus qu’à regarder les autres en attendant de rentrer quand tu l’auras décidé. celui où sonne la fin tranquille et sereine d’une journée bien remplie. cet instant d’entre deux qui s’arrête à l’instant même où une poigne de fer se referme autour de ton bras. t’es stoppée net dans ton élan. happé par la volonté abusive d’un sauvage qui te laisse à peine de quoi résister. mais… tu geins, pour rien. à peine tes yeux se posent sur l’opportun qui te traine comme une vulgaire poupée de chiffon, que tu disparais dans les toilettes avec lui. tu te débats farouchement pour échapper à son emprise, sans succès. ses mains se font intrusives, autant que son regard qui ne se décolle pas de tes bras. il cherche quelque chose qu’il ne trouve pas et toi tu restes paralysée par la peur. tu ne le connais pas. tu ne l’as jamais vu. habitué du coin ou pas, tu ne sais rien de lui. tout ce que tu vois, c’est cette colère affreuse qui tord son visage et cette détermination farouche avec laquelle il te malmène. tu te fous de ma gueule ? instinctivement, tu sursautes. ça raisonne dans ta tête, te transperce de part en part. arrête de gueuler ! lâche moi ! ça sort, du tac au tac. t’oublies sa rhétorique frappante qui s’adresse à toi. toi, comme s’il te connaissait. toi, comme si tu savais qui il est. quelqu’un d’autre que ce pauvre fou qui te cisaille les poignets avec sa force démesurée. t’es presque sûre qu’en serrant à peine plus fort il arriverait à te les briser. comme ça, d’un coup d’un seul. comme la pauvre brindille que tu semble être entre ses doigts. t’oses mêmes plus bouger, sentant ses doigts se refermer un peu plus à mesure que tu remues pour te dégager. piège sournois qui ne te laisse aucune perspective d’en réchapper. pas même la vaine tentative d’intrusion contre laquelle ton agresseur n’a aucune peine à luter. aussitôt que la porte s’ouvre, il la referme, scellant un peu plus le destin foireux de ce huit-clos qui t’oppresse. t’entrevois le pire dans ton esprit qui fuse sous la frayeur. scénarios plus obscènes les un que les autres que tu refuses déraisonnablement en hurlant une dernière fois. c’est pas possible, c’est pas possible putain ! un cri qui s’éteint contre sa voix qui lacère ta tête de la panique qui l’habite. la même qui s’empare de toi. t’es terrorisée, affolée. pourtant, dans toute cette agitation, tu parviens à trouver une misérable faille. tu dégages un bras, envoyant valser instinctivement ta main jusque contre sa joue. une gifle que tu fais la plus mordante que tu le peux malgré la douleur qui cingle tes poignets. tu y vas même de tes ongles juste pour être sûre que ça l’atteigne. pour être sûre que ça l’extirpe de sa transe déraisonnable. si c’est pour te faire sucer t’as chopé la mauvaise fille. que tu craches avec mépris en plantant tes ongles avec férocité dans cette dernière main toujours accrochée à toi pour te défaire définitivement de lui. t’enrages intérieurement, courant après n’importe quelle raison obscures qui pourrait justifié un tel traitement. t’en vois aucune. malgré tout ce que tu sais pouvoir te reprocher, tu ne lui as rien fait à lui. ce n’est qu’un illustre inconnu sorti de tes pires cauchemars sans savoir qu'il s'est dressé contre la pire des teignes. maintenant tu me laisses sortir espèce de gros débile. c’est plus calme, hors les cris avec lesquelles tu t’époumones depuis le début. haletante et déterminée, tu soutiens son regard avec le peu d’assurance qu’il te reste. la vérité, c’est que derrière tes bras croisés, ton air revêche, ce menton que tu lèves bien haut pour ne rien laisser paraître, t’es tétanisée. dans ton ventre, ça se noue, dans ta gorge ça se resserre, derrière tes paupières, la peur se décompose en perles traitres que tu refuses de laisser s’échapper seulement pour lui. tu ne comprends rien et t’es pas vraiment sûre de vouloir y comprendre quelque chose. l’évidence, c’est qu’il s’est trompé de fille. l’évidence, c’est que tu n’es pas celle qu’il cherche.
Dernière édition par Max Reid le Dim 7 Mai - 22:26, édité 1 fois |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: suspiria. (micky) Dim 7 Mai - 7:42 | |
| billes noires plantées sur la gamine. c’est elle, c’est bien elle. et y a quelque chose qui fait pas tilt dans ton esprit de sale abruti. l’idiot que t’es fais pas le rapprochement. y a comme une couille dans l’engrenage. tu comprends pas. tu te dis que c’est pas possible, que ces choses-là ne sont pas censées être réelles. revenir d’entre les morts, ça se voit que dans les films, et encore. pas ceux que tu regardes. et pourtant, ça semble bien vrai. plus réel que jamais. maintenant que tu la tiens par le bras, que t’es capable de sentir sa peau fine se froisser sous ta patte d’ours, que t’es capable de sentir son parfum à la framboise, et voir ses mêmes tâches de rousseur qu’autre fois, t’es bien certain que c’est elle. mina, démone d’antan. mina, que t’as jamais su aimer comme elle l’aurait voulu, mina, que t’as fait que maltraiter de part en part, jusqu’à ce qu’elle n’en puisse plus. y a les remords de l’ado qui a commis l’irréparable, l’adulte qui pourra malgré tout jamais se le pardonner. y a eu les nuits d’insomnies à ruminer encore et encore cette image d’elle dans la baignoire pleine de sang. princesse des enfers, te hantant jusque dans tes cauchemars. et tu la détestes, putain. tu la détestes tellement, plus que n’importe qui, pour t’avoir infligé ça. pour avoir fait de toi celui sur lequel elle s’est reposée, même quand t’as rien voulu de tout ça. même quand t’as rien fait d’autre que de la repousser, en espérant que ce soit suffisant pour qu’elle s’éloigne. mais non, elle est là encore, des années plus tard, à agir comme une parfaite inconnue. tu pourrais presque tomber dans le piège, nicky, si tes souvenirs étaient pas si vivaces, s’ils créaient pas des sillons au fer rouge à chaque fois que tu prononçait son prénom. t’es sûre ? j’crois pourtant me souvenir que ça t’a jamais arrêté par le passé. rictus sardonique, là, déformé par la colère. mina, tu pouvais en faire ce que t’en voulais. poupée malléable dont tu t’es servi à outrance, jusqu’à ce qu’il n’en reste plus rien. les erreurs du passé t’ont bien vite rattrapé, nicky, et maintenant c’est comme un boomerang en pleine gueule. tous les regrets, tout ce que t’aurais pas dû dire, et pas dû faire, tout ce que t’as raté, qui te revient en mémoire, qui se plaque sur son visage. et même lui, est différent. sage. presque angélique. pas déformé par la colère à ton égard comme tu peux t’en souvenir. qu’est-ce qu’il s’est passé, alors ? pas avant que tu m’expliques. et y a ta main qui se resserre d’autant plus violemment sur son poignet, comme pour lui prouver que t’es pas en train de déconner. que ça, c’est pas une partie de rigolade. et puis, sans que tu t’y attendes, y a le retour violent, la gifle violente suivie de ses griffes dans ta main, t’arrachant un grondement sourd, primitif. elle t’as griffée, la salope. c’est bien la mina que tu connais. sauvage. pétasse. la mina qui n’en a que pour elle. tu la détestes. putain, tu la détestes plus que tout au monde. t’aurais envie d’attraper son cou sur le champ et de serrer jusqu’à ce qu’elle crève une deuxième fois, puisqu’elle a visiblement l’air de s’être ratée la première. ça t’amuse de prendre tout le monde pour des cons, hein ? t’hurles encore, peu importe qu’on t’entende à travers la porte des toilettes, jusque dans le club. ça t’étonnerait, avec toute cette musique. tant mieux, tu vas pouvoir régler tes comptes avec elle, tu la laisseras pas partir tant qu’elle aura pas mis les choses au clair. alors tu la bouscules sans remord, la plaque contre la porte. y a ta main qui glisse jusqu’à sa gorge sans difficultés, qui serre sans vraiment s’en rendre compte. jeux dangereux. tu perds pied, là, devant cette silhouette fantomatique. tout contrôle effacé. t’étais morte putain, morte ! ça t’échappe encore, dans un cri de rage plus que d’autre chose. tu te sens tellement pris pour un débile, le pigeon de service qu’on a entourloupé de la pire des façons possibles. ce fardeau que tu portes avec toi depuis tes dix-neuf ans, pour rien. comme ça, comme si ça n’avait pas d’importance. t’es vraiment trop con. le plus con de tous, haut la main. putain, ça te retourne. t’as bien joué ton coup cette fois, petite pute. comment tu t’es démerdée ? j’étais là quand on t’a enterrée, alors peu importe qui t’a baisé pour te sortir de là, ça devait être quelqu’un d’important. tu le craches avec haine. tu fais mal, peut-être autant que ça peut t’en faire de la voir se pavaner devant toi comme si elle ne te connaissait pas. après tout ce qu’elle t’a fait. alors tu la colles un peu plus contre la porte. et tu contrôles pas vraiment le reste. tant pis pour elle, t’as plus vraiment grand chose à perdre.
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: suspiria. (micky) Lun 8 Mai - 1:40 | |
| déroute et panique. ce sentiment oppressant que tu n’es pas à la bonne place. que tu n’es pas non plus celle que tu devrais être. qu’il semblerait que tu sois. là, dans ses pupilles dilatées de colère. ce n’est pas ton reflet que tu vois. ce n’est pas toi qui s’y dessine. c’est une autre. une image floue, brouillées par cette immense haine qu’elle lui inspire. cette rage aveugle qui lui fait refermer ses doigts autour de toi comme si, finalement, tu t’existais même pas. ombre permis les ombres qui se cache derrière son insolence imperturbable pour tenter un tant soit peux de ne pas défaillir face à lui. au fond, tu ne sais même pas pourquoi tu le devrais. tu ne sais même pas ce que tu fais ici, face à lui que tu ne connais même pas. tu ne sais pas non plus pourquoi il a fallu que ça tombe sur toi. dans ta tête se superpose les souvenirs vagues de toutes ces nuits où tu as offensé l’homme. quand derrière tes sourires enjôleurs, tu fermais la porte de ces promesses que tu laissais miroiter. tous ces idiots dont tu t’es moqué, juste comme ça, pour t’amuser. tous ceux que tu as blessé par simple fierté, par égoïsme et imbécilité. mais lui, n’y apparait pas. du jade de ses yeux au sévère de sa voix en passant par les motifs encrés à même sa peau. tu ne le connais pas. tu ne l’as jamais vu. alors, pourquoi ? t’es sûre ? j’crois pourtant me souvenir que ça t’a jamais arrêté par le passé. ton nez se plisse à cette idée. au son cynique de son rire qui n’annonce rien de bon. rien de mieux que cette violence glaciale derrière laquelle il se planque. parce que tu le sens. là quelque part, il y a la crainte. indéfinissable peur qui ne trouve aucune raison à tes yeux. angoisse fourbe que tu n’as rien fait pour provoquer, dont tu n’as pas non plus mérité les réflexe farouches destinés à la dissimuler. t’aimerais comprendre. vraiment. mais, ta propre peur te paralyse. poison mordant qui engourdit ton esprit, engourdit tes protestations. t’es effrayée max, peut-être plus que tu ne l’as jamais été. l’envie de partir comme seule volonté. l’envie de quitter cette présence nocive qui t’abîme un peu plus à mesure que les secondes s’écoulent. que ton coeur bat contre le rythme affolant de sa fureur inexpliquée. pas avant que tu m’expliques. tu geins sous la force de sa main. terrible étau qui t’enserre un peu trop. il n’est pas prêt de renoncer. malgré tes supplications, malgré tes tentatives vaines de lui échapper. un piège qui t’écrase jusqu’à réveiller cet instinct de survie plus farouche que tu l’aurais imaginé. de la proie fragile, tu te fais fauve agressif et furieux redoutant à peine le revers qui t’attend. probablement une rage encore plus cruelle qui gronde derrière ce râle qu’il échappe sous le coup de tes griffes acérées. ça t’amuse de prendre tout le monde pour des cons, hein ? sursaut traître qui te trahis de l’entendre une nouvelle fois crier comme si t’étais sourde ou complètement abrutie. tu le toises avec ce mépris non dissimulé, esquissant ce sourire fière qui voudrait pour lui dire que oui. que dans son cas, il n’y a que comme que tu pourrais le considérer. le plus con des cons. le seigneur des cons. t’aimerais pouvoir lui hurler à quel point il a raison. que pour la première fois depuis le début de ce combat féroce, il entrevoit enfin quelque chose de concret. pourtant, t’as pas le temps de répliquer. sans comprendre comment, sans même le voir arriver, tu te retrouves acculée contre la porte. écraser comme une misérable insecte qu’il prend trop de plaisir à bousculer. t’aimes pas cette sensation de ne rien pouvoir contrôler. cette impression de vulnérabilité qui fait de toi qu’une simple poupée de chiffon entre ses doigts trop déterminés. pourtant, t’as pas le choix que de t’y plier. tu n’as pas d’autres choix que de te laisser écraser sous sa volonté. sous cette main sournoise qui vient s’enrouler autour de ton cou pour t’étouffer sans la moindre difficulté. arrête tu me fais mal ! que tu souffles, à peine audible sous ses doigts qui t’étranglent malgré ta volonté d’y échapper. tes propres mains s’y mêlent, jouant des griffes pour le forcer à renoncer. peine perdue qui joue sur le fil de tes émotions. tout se mélange au creux de ton ventre pour ne plus former qu’un condensé de rage terrifiée. et, tu lutes contre tout. contre lui. contre ces larmes colériques qui s’amoncellent derrière tes yeux. contre cette panique déraisonné qui te fait perdre tous tes moyens. je comprend rien à ce que tu veux. second râles désespéré qui ne trouve aucune grâce à ses yeux. ce regard terriblement effrayant qui lui donne des airs d’animal. des allures de montre. l’humain balayé par son ardeur de vaincre. comme si dans sa folie, il préférerait te voir morte plutôt qu’en vie. t’étais morte putain, morte ! machinalement, tu fermes les yeux sous le souffle corrosif de sa hargne qui te gerbe l’incompréhensible en plein visage. et, tout d’un coup ça t’apparait. comme l’évidence inévitable. comme la révélation du siècle. le puzzle éparse de ces brides d’indices qui s’assemblent pour devenir réponse. mina. elle s’impose à toi pour une fraction de seconde. esquisse dangereusement identique à la tienne que n’importe qui pourrait confondre. surtout le plus idiots des hommes. tu finis par ouvrir tes yeux de nouveau pour voir le reflet disparate de ses yeux se préciser. c’est elle. c’est elle qui prend vie dans son regard. c’est elle qu’il croit apercevoir. toi, tu n’es pas. tu n’es plus. seulement l’ombre d’un fantôme qui aurait mieux fait de rester enterré. t’as bien joué ton coup cette fois, petite pute. comment tu t’es démerdée ? j’étais là quand on t’a enterrée, alors peu importe qui t’a baisé pour te sortir de là, ça devait être quelqu’un d’important. ça te paraît tellement ridicule maintenant. malgré ses cris qui ne cessent pas, malgré sa main toujours trop intrusive contre toi. tu ris. chamboulée, effondrée. attristée aussi. tu ris. c’est nerveux, déplacé et probablement odieux mais, c’est tout ce qu’il te reste pour ne pas fondre en larmes devant lui, faute de ce raz de marée d’émotions. tu as l’avantage cruelle de savoir alors que lui non. vérité bien dissimulée que tu ne te sens pas encore tout à fait prête à admettre. pas comme ça sous la morsure de ses doigts. pas parce qu’il t’impose de tout lui dire de toi, de vous, quand toi tu ne sais rien de lui. alors, tu prends le risques. derrière le doute, tu t’effaces pour te confondre entre les apparences et vérités. max disparaît quand mina apparaît. je vois… blessé ? vexé ? jaloux peut-être ? faussement, soucieuse, tu tâtonnes pour tenter de deviner le lien abstrait qui pouvait les unir. une amitié bafouée. un amour inavoué. qu’importe, tu cherches. l’iris curieuse plantée dans les siennes, tu sondes le néant obscure qui dissimule la réponse en relâchant la pression de tes ongles sur ses mains. tu t’adoucies, même, pour rendre plus confortable cet étau oppressant. pour jouer les équilibristes sur la corde sensible de ces secrets qu’il n’a pas encore divulgués. doucement, ta main remonte le long de son bras jusqu’à retrouver sa joue qu’elle a si lâchement abîmée. caresse fugace qui s’évapore bientôt pour disparaître dans ses cheveux et rapprocher son visage que tu détailles, hypocritement intéressée. mais qu’est-ce que ça peut te foutre, dis-moi ? murmure suave qui t’échappe alors que tu souris ostensiblement méprisante. excuse moi mais, t’es qui au juste pour prétendre que ça t’intéresse ? j’ai la mémoire probablement aussi courte que ta bite et ta sale tronche me revient pas. là, tu retrouves ta constance. cette superbe arrogante derrière laquelle tu te planques toujours face à la gente masculine. ce courage bête et mauvais que tu prends plaisir à retrouver alors que tu abandonnes sa tignasse pour partir en quête d’un tout autre moyen de pression plus fourbe. ton sourire s’efface et ta main plonge entre vous pour trouver ce qui le place parmi les hommes. virilité ou non. périls évident ou pas. tu t’y risques, convaincue que pour cette raison ou une autre, il est déjà trop atteint par sa connerie pour que tu en échappes indemne. autant jouer cartes sur table et tenter le tout pour le tout. mais d’abord, lâche-moi ou je te la broie. que tu lâches, plus menaçante que tu n’as pu l’être jusqu’ici en soutenant son regard plus déterminée que jamais. dans le fond, t’es pas vraiment convaincu que ça puisse le décider mais, dans le doute, t’auras au moins la fierté de savoir que tu auras tout tenté.
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: suspiria. (micky) Ven 12 Mai - 6:35 | |
| y a plus qu’un pas, là, entre vous. cette proximité électrisante qui te secoue de part en part. cette haine mêlée à cette incompréhension qui se mélange dans tes veines. l’envie de la tuer contre l’envie de savoir. y a trop de questions qui sont restées sans réponses, trop de devinettes auxquelles s’est fait plaisir à ne jamais répondre, mina. et la voilà, enfin. il aura fallu six ans. six ans à te dire que c’était fini. six ans à n’y repenser que parfois, lors des soirées un peu trop arrosées à décuver dans le canapé. six ans à se demander ce qui l’avait poussée à faire ça, de la pire des façons qui soit. six ans à se demander pourquoi c’était toi qu’elle avait appelé, pourquoi c’était sur toi qu’elle avait rejeté le fardeau. six ans avant de te défaire peu à peu de cette culpabilité qui ne s’en ira jamais vraiment. tout ça pour rien. mina, elle est bien vivante. pas du tout en train de se vider de son sang dans une baignoire refroidie par le temps. mina elle t’a laissé croire pendant si longtemps que t’avais quoi que ce soit à voir avec son suicide, et aujourd’hui elle se tient devant toi, fière comme jamais. comme si ce n’était rien. comme si ça n’avait pas d’importance. comme si t’avais pas passé des semaines, des mois, des années à te dire que t’avais une mort sur le conscience. pauvre con. pauvre conne. qu’est-ce qui t’empêcherait, là, de serrer un peu plus fort tes doigts autour de sa gorge fine ? d’y laisser ta trace violacée sur la pâleur de sa peau, ton passage ouragan comme elle a pu le faire sur toi ? qu’est-ce qui t’empêcherait, d’appuyer rien qu’un peu plus, faire à peine la différence, jusqu’à ce qu’elle suffoque, hein ? t’as beau y réfléchir, y a aucune raison valable qui te vienne en tête. elle voulait mourir, non ? qu’est-ce qui t’empêcherait de pas lui donner ce qu’elle voulait, tout de suite et maintenant ? ta conscience ? elle te joue des tours récemment. la limite se brouille. bien et mal, ça n’a jamais eu d’importance. y avait que ce qu’il fallait faire pour te sortir des emmerdes, et c’est tout. y avait que les gueules à casser pour pas qu’elles ne cassent la tienne. mais là, là, t’arrives pas à déterminer ce qui pourrait t’arrêter. ses demandes, peut-être, étouffées entre tes doigts. ses maigres tentatives de te persuader que ce n’est pas elle. pour que tu la laisses fuir, et qu’elle continue son petit manège à tromper tout le monde. mais tu sais toi, et ça te tord le bide de rage, de savoir qu’elle a beau tromper son monde, elle ne peut pas te tromper, toi. alors t’en as la main qui tremble de te retenir de trop serrer. putain. et puis soudain, elle abandonne. laisse derrière elle ces airs innocents, ceux qu’elle porte pourtant si bien. dommage que tu l’aies toujours connue diablesse, ou tu aurais presque pu croire à l’ange. une main sur la peau rougeâtre de ta joue, caresse inattendue qui fait sursauter le palpitant. tu peux le voir jusqu’au fond de ses yeux, la mina que tu connaissais, reine des salopes, à détruire tout ce qu’elle touchait. une main qui glisse dans tes cheveux, et son visage plus qu’à quelques centimètres du sien, quand elle n’a pas fini de cracher son venin. jaloux ? depuis quand j’ai été jaloux d’où tu pouvais bien foutre ton cul ? y a le rictus écoeuré qui revient sur la gueule cassée, les yeux brûlants scrutant le retour de la princesse des enfers. les doigts qui semblent se desserer, comme surpris. hypnotisés. mina tu l’as toujours prise quand tu voulais, jetée quand ça t’arrangeait. sans le moindre état d’âme. t’as jamais été capable de la saquer, mina, peu importe dans l’état qu’elle était. mais t’as jamais été capable de t’en passer, de la façon la plus étrange qui soit. sans être capable de jamais le dire, encore moins l’avouer. comme un rail d’héroïne enfilé sans y penser, revigorant, addictif. avant que ne revienne le retour du boomerang. mais elle continue, mina. avec sa méchanceté acide, ses piques presque aussi détestables qu’elle. ta gueule. elle a le vice jamais bien loin mina, toujours prête à lacérer, briser, détruire de sa langue de vipère et de ses yeux séducteurs. toujours prête à prendre égoïstement ce qui ne lui appartient pas, prétendre que ça lui revient de droit. y a les doigts qui glissent jusqu’à sa nuque, qui s’y accrochent ferment. une emprise que tu laisseras pas s’en aller. creuser ton nid et te barrer quand bon te semble, comme un parfait connard. reprendre le dessus et lui montrer que ce sera pas comme les autres fois, encore moins comme la dernière. mina elle a fini de te niquer. j’aurais pensé que les années t’auraient rendues un peu moins conne. que tu craches avec virulence, le rictus décousu et déformé par la haine alors que t’attrape durement son visage entre tes mains. tu la malmènes un peu, tu lui fais pas de cadeaux. c’est si facile de profiter de l’avantage que t’as sur elle, de ta taille, de ta carrure. elle qui n’est qu’une petite chose fine entre tes doigts. tu pourrais en faire ce que tu veux, si tu le voulais, et y a ces instincts de dieu vivant qui se grondent au fond de l’estomac, qui prouvent à nouveau que c’est toi le roi. mais non. un peu plus grasse à la limite. coup d’oeil joyeusement méchant sur sa silhouette fine, et l’autre main qui appuie indécemment sur ses courbes inexistantes. tu touches là où ça fait mal. la vérité c’est que tu perds pieds nicky, t’aimerais avoir la satisfaction de lui faire fermer sa jolie gueule. repartir avec cette seule victoire, quand elle a toutes les autres au compteur. encore faudrait-il pour ça que tu puisses en ressortir indemne. elle semble pas avoir peur, mina. comme jamais. y a sa main qui se faufile entre vous deux, qui s’en prend à ton paquet. putain non, pas encore. rhétorique récurrente avec toi, ces derniers temps. tu gardes la face pourtant, tu montres pas que tu paniques un peu. que tu te raidis un peu à l’idée de savoir sophie écrasée en mille morceau. ton seul espoir. alors en retour, tu serres un peu plus son visage entre tes mains, déforme ses joues, ses lèvres jusqu’à provoquer la douleur tu l’espères. et tu te rapproches encore un peu, jusqu’à laisser ton souffle mourir sur sa peau. on va pas jouer à ça, hein ? tu le souffles presque avec douceur, décontraction. comme si tu maîtrisais la situation. t’essayes de te faire détendu, de pas penser à sa main qui pourrait broyer ta couille. alors tu te contentes de laisser ton regard percer le sien, essayer d’y trouver la faille. mais t’as jamais été doué pour ça, nicky, t’as jamais été foutu d’y comprendre quoi que ce soit, à la gent féminine. certainement pas à mina. mina elle te retourne le cerveau, comme elle l’a toujours fait. on sait tous les deux comment ça se termine. jamais bien. toujours dans la haine et la colère. ça pouvait pas être pire de toute façon. t’as beau pas être très certain de ce coup de bluff, fallait surtout pas lui montrer, dévoiler tes cartes. fallait pas montrer non plus que tout ce que t’étais capable de faire sur l’instant, c’était prier pour sophie.
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: suspiria. (micky) Dim 21 Mai - 22:05 | |
| c’est si facile, si plaisant de se laisser aller dans la ronde infernale de ce jeu dangereux. hasard venimeux qui n’amènera probablement aucun gagnant, seulement deux perdants. mais, si vous êtes là ce soir, c’est parce qu’il aime probablement trop jouer quand toi tu aimes trop mener la partie. il a la détermination trop farouche dans ses obsidiennes quand toi tu t’écorches avidement contre la cruauté déraisonnable de cette colère qui l’inonde. défi audacieux à relever qu’il a lui même lancé. tu tâtonnes à l’aveugle sur les limites incertaines de ses souvenirs. sur ce qu’il croit savoir. sur ce qu’il croit voir. sur l’image abîmée de cette fille qu’il croit tenir entre ses doits. mina. le double inconnu que tu prends soudainement plaisir à enlacer pour te confondre avec, sans même deviner sur quelle route foireuse tu t’es engagée. c’est elle qu’il pensait retrouver ce soir. c’est elle qui pensait attraper tout de suite. alors, à quoi bon briser ses cauchemars quand il semble si tourmenté de les voir se réaliser. vengeance personnelle pour approche brutale qui t’étrangle encore entre ses griffes. caméléon improvisé, tu te métamorphoses au rythme de ses reproches. tu changes de tactique lorsqu’il sourit, qu’imperceptiblement son visage se détend. tu insistes lorsque ses doigts se crispent un peu plus autour de ton cou, lorsque son regard se voile un peu plus. tu cherches ce qui fait mal. la faille invisible à l’oeil et pourtant, présente là quelque part. tu brodes autour du faux, recouvres la vérité, prête à tout pour te sauver. jaloux ? depuis quand j’ai été jaloux d’où tu pouvais bien foutre ton cul ? touchée. peut-être que tu te trompes depuis le début. mais, ses yeux, eux, ne mentent pas. le dégout de ses traits, ne trompe pas non plus. c’est trop confus. brouillé derrière un monceau de reproches et cet intérêt trop prononcé. parce qu’il est trop proche et sans l’avoir été avant, il ne le serait pas maintenant. réminiscence d’une certaine complicité partagée, peut-être même un semblant d’intimité. alors, tu y crois. malgré ce qu’il prétend, tu en es persuadée. ça l’atteint, imperceptiblement et tu le sais. tu le sens même, lorsque ses doigts se relâchent légèrement. assez pour que l’oxygène vienne irriter la surface de tes poumons suffocants. alors arrête d’en parler, on croirait que y’a que ça qui t’intéresse. que tu réponds, planquée derrière ton sarcasme et ce rictus souffrant que tu peines à retenir. c’est plus fort que toi. à défaut de pouvoir lui faire mal physiquement, tu cherches à l’atteindre autrement. tu te fais des plus mauvaises, des plus virulentes. qu’importe la vulnérabilité qui t’entoure. loin de toi l’envie de plier devant lui, sous cette haine que tu n’as pas mérité. ta gueule. et, ça t’amuse déraisonnablement. tu te marres, ostensiblement. c’est plus nerveux que délibéré. tellement terrifiée en dedans, tu as besoin de compenser, de te cacher derrière ton arrogance pour ne pas perdre pied. pour rester d’égal à égal devant sa détermination. sous la force de sa main qui s’enroule dans ta nuque comme un serpent. un geste qui te donne l’impression de n’être qu’un vulgaire animal à punir entre ses mains. un sale clébard dont le maître a trop souvent été déçu. j’aurais pensé que les années t’auraient rendues un peu moins conne. une dernière fois tu souris jusqu’à ce que ses mains se referme autour de ton visage. ton souffle se coupe autrement, paralysé à l’idée qu’il puisse faire ce qu’il a envie de toi quand toi tu ne peux rien faire de plus. tu n’es que poupée de chiffon entre les griffes acérées de sa méchanceté. mais non. un peu plus grasse à la limite. coulée. tu grimaces, vexée, accusant mal ce coup bas. sujet tabou contre lequel tu ne peux rien hormis t’enfoncer un peu plus dans tes complexes injustifiés. ton corps te dégoute et le sentir y poser les doigts pour appuyer ses mots n’y arrange rien. tu finis même par oublier que c’est à elle qu’il parle, plus qu’à toi. c’est toi qui encaisse l’offense et en souffre. c’est toi qui te fait la promesse intérieure d’arrêter de manger pour que ça n’arrive plus jamais. la connerie t’a pas épargné toi par contre. tu souffles, arrogante. assez profondément touchée pour oublier d’encore le craindre. alors, tu éprouves ce besoin insurmontable de reprendre le dessus. même un tout petit peu. tu as besoin de l’atteindre avec la même perfidie que lui. et, tous les coups son permis. même celui de s’attaquer sans hésitation à son semblant de virilité. une menace assumée derrière laquelle tu te planques pour garder la tête haute tout en le blessant un tant soit peu. étonnement, il réagi à peine. comme si malgré tout, ça ne l’atteignait pas. peut-être qu’à trop peu fréquenter la gente masculine, tu n’as jamais vraiment su ce qu’elle pouvait craindre pour elle-même. pourtant, il ne reste pas indéfiniment de marbre. ses doigts finissent par écraser tes joues douloureusement. comme s’il voulait les enfoncer au plus profond de ta chair. intérieurement, tu sers les dents, retenant ce râle qui gronde en sourdine pour protester contre ce geste qui te réduit un peu plus. c’est lorsqu’il se rapproche que tu réagis enfin, plissant le nez en détournant ta tête comme révulsée de le sentir aussi près. on va pas jouer à ça, hein ? c’est trop doux. trop serein pour ce qu’il a eu l’habitude de te laisser voir depuis le début. tu préfères te méfier, incapable de renoncer à cette misérable prise de pouvoir que tu tiens entre ta main. supplications inavouées peut-être ? ou réelle menace suggérée. alors, tu souris en retrouvant l’inquisition de son regard pour le soutenir avec la même détermination que la sienne. on sait tous les deux comment ça se termine non, tu ne sais pas. pourtant, tu as toutes les raisons de croire que ce n’est pas lui qui a le plus à craindre. poids plume face à lui, il lui suffirait d’un rien pour te réduire en miettes. un rien qu’il semble pourtant incapable d’atteindre maintenant que tout cet équilibre incertain repose au creux de ta main. tu te marres bien en jouant des provocations avec tes doigts tantôt trop lâches, tantôt trop téméraires. tu renonceras pas avant lui, quoi qu’il puisse espérer. et, tu dois bien admettre que la curiosité te pique quand à savoir jusqu’où il serait capable d’aller. pourquoi ? t’as peur de moi peut-être ? que tu finis par demander le plus innocemment du monde. ostensiblement tu roules des paupières comme si ça pouvait te déculpabiliser. te gracier. ça te manquerais pas t’façon, tu dois pas serrer grand chose avec… un soupire, lâché en roulant des yeux comme agacée. dans le fond, tu n’en sais rien mais, c’est tout ce qu’il te reste pour l’irriter encore un peu. c’est plus amusant de le voir ronger par la colère plutôt que de le voir apparaître aussi délicat derrière ses menaces en secret. tu es prête à renoncer si lui aussi le fait. si lui aussi te rend ta liberté. tu es prête à rester même, pour l’écouter vraiment. pour savoir ce qu’il cache derrière ses reproches indirectes. derrière ces souvenirs douloureusement coléreux qu’il conserve de mina. tu es prête à rester pour renouer avec le souvenir hasardeux de cette soeur que tu ne pensais jamais plus frôler. mais, pour ça, tu as besoin de savoir qu’il t’épargnera, un minimum malgré l’ardeur intarissable qui semble l’habiter dans le seul but de te blesser. allez quoi. tu geins, capricieuse en te dandinant nerveusement pour tenter de te soustraire une dernière fois à l’emprise de ses doigts. hormis me tuer t’arriveras à rien d’autre comme ça. si on pouvait éviter que ça recommence… conclusion dangereuse balancée naïvement alors que tu fais mine de te préoccuper de la manucure de ta main libre pour ne plus avoir à le regarder. oui, tu aimerais vraiment pouvoir échapper au même destin funeste que ta jumelle. survivre où elle a échoué. continuer où elle a décidé d’abandonner.
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: suspiria. (micky) Mar 30 Mai - 18:10 | |
| t’espères que ça fait mal. que t’arrives à l’atteindre, par la force de tes maux. mina et sa perfection. mina qui ne mange pas, mina qui passe son temps à contempler une silhouette trop frêle dans le miroir. est-ce que je suis assez belle ? ça t’a toujours insupporté toi, en particulier parce que t’as jamais préféré les brindilles aux formes généreuses. t’espères que ça fait écho, que ça remonte à des troubles profonds, tassés avec le temps. peut-être qu’ils sont toujours là, aussi, parce que t’as même pas besoin de laisser tes mains appuyer sur sa taille pour savoir qu’elle a pas un seul kilo en trop, mina. c’est peut-être même l’inverse, il faudrait lui foutre un burger de force dans le bec pour sentir le soulagement arriver, pour soulager un peu sa conscience. mais il est plus question de tout ça, plus depuis longtemps. y a que la folie furieuse qui anime tes veines, que l’étrange décadence dans laquelle tu sembles sombrer, à grande vitesse. c’est comme tomber dans le vide, sans n’avoir rien à quoi se rattraper. pas même elle. surtout pas elle. j’me souviens d’un temps où tu disais pas la même chose... tu gardes la face, les sourcils relevés, presque surpris. mina l’innocente, la sage, la pure, quelle jolie image. quel putain de mensonge. y a la rage qui bat en grandes pompes, qui crispe les membres, serre la mâchoire et les phalanges, incapable d’y voir à travers. incapable de voir au-delà de ce visage jamais vraiment angélique, malgré tout ce qu’il peut dégager. y a rien d’angélique chez mina, pas même la lueur qui trône au fond de ses yeux, ce petit truc plein de fierté qui semble te crier à la gueule regarde, j’suis toujours là. t’as pas réussi à m’avoir, essaye encore. arrête ça. tout le monde sait que t’es pas l’innocente que tu prétends être. et ça te rend fou. ça te rend dingue de pas arriver à la cerner, pas comprendre ses attentions, pas même comprendre sa présence, juste là, devant toi. entre tes doigts. y a rien qui te semble logique, rien qui te semble réel, explicable. t’aimerais pouvoir dire que c’est un cauchemar, qu’elle disparaitra comme elle le fait parfois à ton réveil, mais rien n’y fait. c’est pas un rêve, encore moins un cauchemar. t’aurais préféré. bien sûr que non t’as pas peur d’elle, t’as jamais eu peur d’elle. peut-être un peu, quand elle t’a hanté, au début. avec son pyjama ridicule trempé, à force d’avoir traîné dans la baignoire. à attendre qu’on la trouve. elle était cinglée mina, certainement la fille la plus déglinguée que t’ait jamais connue. ça aurait pu te vacciner, pour la suite. à croire que t’es encore trop con pour apprendre de tes erreurs. stupide nicky. alors y a le regard sévère, la hauteur pour la surplomber, et cette main toujours plus inconfortable, toujours plus curieuse, qui appuie d’autant plus sur la taille. qui se force un passage dans le creux de ses côtes jusqu’à y établir domicile, sans demander la permission. et cette putain d’envie de vengeance qui te ronge jusqu’à l’os. t’imagines toutes les façons possibles que t’aurais de lui réclamer la victoire. mina, c’est comme un combat de boxe que tu peux pas jouer, encore moins gagner. mais c’est pas l’envie de lui tordre le cou qui te manque, c’est pas l’envie de poser ta main sur la peau fine de sa gorge et de la priver d’air jusqu’à ce que mort s’en suive. y a tout un tas de choses que tu rêves de lui faire à mina, parce qu’elle t’a fait l'irréparable, parce qu’elle t’a fait l’impardonnable. et t’es pas celui qui pardonne, t’es celui qui laisse k.o sur les rings, celui à qui l’on clame la victoire, pas la défaite. jamais la défaite. pourtant la défaite, elle se pointe juste sous ton nez, sans prendre garde. ça résonne comme si on venait de t’assommer avec une masse de fer. tu m’as déjà tuée une fois, faudrait pas recommencer. ça fait l’effet d’une bombe. d’un raz-de-marée. d’un court-circuit tout là-haut, si bien que tu lâches tout, tu t’écartes d’elle brutalement, comme si tu venais d’apercevoir le diable au fond de ses pupilles. et pourtant, t’as déjà vu baya. mais là, c’est pas comme baya, c’est pire que tout. c’est la culpabilité qui te retombe sur le coin du nez, tout un tas de trucs que t’aurais aimé jamais voir sortir au grand jour. et pourtant. c’est pas moi. c’est ni convaincu, ni convaincant. t’as la voix ferme pourtant, dure. et tu prends la distance, au beau milieu de ces toilettes désertées, parce que la toucher c’est comme t'électrocuter, la respirer c’est pire qu’étouffer. j’t’ai rien fait. t’as beau le répéter, le cracher comme la pire des défenses, t’es pas certain d’y croire. parce que y a cette journée funéraire gravé dans les quatre coins de ta tête. la connerie du gamin qui savait pas y faire. et le gamin qui soudain n’en était plus un, mis face à ses plus sombres démons, résultats d’un égo surdimensionné. y a la lueur d’une panique incontrôlable et incontrôlée qui se pointe, qui secoue tes membres, face au regard de la fausse innocence. tu t’es fait ça toute seule, c’est pas moi ok ? parce qu’elle est là, la vérité. même si t’as jamais répondu à son appel, même si t’as vu son nom s’afficher sur ton téléphone et que t’as refusé de décrocher pour pas faire face à une autre de ses crises d’attention, même si t’es arrivé trop tard, c’est pas ta faute. ce sera jamais ta faute, simplement la sienne, pour s’être infligé ça, pour te l’avoir infligé à toi. alors essaye pas de rejeter la faute sur moi parce que t’es pas foutue d’assumer tes conneries ! nouvel élan de rage alors que tu t’approches à nouveau, te stoppant rapidement dans ton élan. faut pas l’approcher, faut plus l’approcher. cette fille, c’est le diable, cette fille viendra à bout de toi, s’en ira que quand elle aura rippé le reste de ton âme entre ses doigts fins. t’aurais dû crever. et t’y penses même pas, quand ça sort. c’est le trop plein de toute ce qui t’as traversé depuis que t’as posé les yeux sur elle, à l’autre bout du club. c’est le trop plein de toute cette rage furieuse, de toute cette haine lancinante qui te traverse de part en part. le coup de grâce qu’elle t’a porté, et nicky qui se retrouve comme un con. alors tu l’entends peut-être pas sortir, la formule magique. n’empêche que t’as jamais autant pensé quelque chose dans ta vie que ces quelques petits mots. t’aurais dû crever. et j’regrette que tu l’aies pas fait. j’aurais préféré qu’tu crèves, t’entends ? et le sang froid s’envole, comme ça, la panique s’estompe, la colère virulente reprend le dessus, parce qu’elle est jamais bien loin. t’hurles pour compenser, pour montrer qu’elle t’atteindra plus, plus jamais. et comme si tu te rendais compte de ce dérapage momentané, tu reprends le dessus presque aussi vite, serrant les poings pour ne pas les écraser sur son joli petit minois. pétasse. barre-toi. c’est froid de glace, froid de rage. feu et glace, comme souvent avec mina. froid pour pas perdre le contrôle. pour pas te ruer sur elle et finir le travail, comme elle te le dit si bien. peut-être que t’as raté une fois ouais, à la pousser au suicide. mais tu la rateras pas deux fois, c’est certain. barre-toi j’te dis !! et ça fulmine, ça fulmine tellement que tu vois plus rien, aveuglé par la rage. la rage, et cette sensation, toujours la même, celle de t’être fait entuber comme un bon gros connard. |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: suspiria. (micky) Dim 4 Juin - 21:11 | |
| j’me souviens d’un temps où tu disais pas la même chose… ça prend cette fameuse tournure que tu attendais. celle qui repousse le voile épais au-dessus de ce lien abstrait qui les unissait. ça devient doucement plus personnel, plus familier, plus proche. ce n’est plus un simple ami qu’on a laissé derrière, qu’on a oublié d’emporter. c’est plus que ça. c’est plus précieux. c’est plus fort encore. plus obscure aussi. c’est pas de l’amour, pourtant, c’est bien plus dégueulasse que ça. plus écoeurant, plus troublant. mais, tu n’arrives pas à mettre une idée dessus, ni une image, ni un souvenir. encore moins un sentiment. ça ne t’appartient pas, ça ne t’appartiendra jamais. cette seule rage que tu peux voir à défaut de tout ce qu’elle recouvre, tout ce qu’elle cache, c’est tout ce que tu mérites de connaitre. c’est tout ce qu’il lui reste pour mina. tout ce à quoi tu auras le droit qu’importe combien de temps tu restes coincée là. qu’importe ce qu’il aura décidé de faire de toi. qu’importe tout ce qu’il adviendra de vous. arrête ça. tout le monde sait que t’es pas l’innocente que tu prétends être. les yeux plantés dans les siens, la tête haute, tu refuses de donner un sens à tout ça. ce n’est pas toi qu’il accuse. tu le sais. tu en as conscience. pour autant, malgré tout ce que tu prétends, ça t’atteint. pour elle. elle dont il souille la mémoire au simple but de cette rancoeur que tu ne comprends pas, que tu n’intègres pas. tu sais rien de moi connard. et, la faille de ton jeu se trouve là. si vos ressemblances se superposent si facilement, les différences, elles, s’opposent trop violemment. tu n’es pas cette filles aux moeurs légères qu’il décrit. tu n’es pas cette fausse innocente qu’il lui inspire le mépris. tu n’es pas non plus cette fille qu’il a l’air de connaître par coeur. dans le fond, tu ne sais pas comment elle était mina. tu ne sais pas qui elle était. tu ne sais pas ce qu’elle aimait, ce qu’elle haïssait. tu ne sais pas la vie qu’elle a menée. tu ne sais pas après quels rêves elle courrait, ni contre quelles peurs elle lutait. tu ne sais pas ce qu’elle attendait de cette vie. parce que peut-être qu’elle était vraiment comme toi, ou peut-être même pas. tu voudrais le savoir, pourtant. tu voudrais la découvrir autrement qu’à travers l’image mentale d’un double synthétique. tu voudrais qu’elle prenne vie autrement que dans les souvenirs haineux d’un homme blessé qui n’a plus que l’encre noire de sa rage pour dresser son portrait. peut-être qu’il a raison. peut-être que mina portait vraiment cette aura nocive qu’il a l’air de prétendre. peut-être que c’est lui le plus mauvais dans l’histoire. peut-être oui, tu n’en sais rien. et, tu ne le sauras peut-être jamais. parce que le piège se referme autour de toi. si ce n’est plus elle qui souffre de ses reproches, c’est bel et bien toi, max. c’est toi que ça atteint. c’est toi qu’il condamne. c’est toi qu’il assomme un peu plus de ces troublantes vérités qui la visaient elle mais, t’atteignent toi. et, il est dangereux ce jeu, parce que tu sais que tu le perdras avant lui. alors, tu quêtes cette paix hasardeuse entre vous. tu cherches à lever le drapeau blanc pour calmer la tempête. du bout de ces mots qui sortent naïvement sans se soucier de ce qu’ils pourraient bousculer. de ce qu’ils pourraient changer. probablement rien de plus que les sempiternels plaintes, rien de plus que les nombreuses protestations. ce sont les plus sereins que tu aies pu trouver à dire jusqu’ici. ce sont les plus calmes, les moins virulents. les plus trompeurs aussi. sans t’en rendre compte, tu viens d’appuyer sur le bouton d’arrêt d’urgence. celui que tu cherchais depuis le début. comme une bombe trop longtemps gardée pour ne pas exploser, son souffle balaye tout. même lui. d’un battement de paupières, il disparaît jusqu’à te rendre cette liberté tant espérée. ses doigts se décrochent et la distance se creuse. comme s’il venait d’être frappé de plein fouet par une force obscure que tu n’es même pas capable de réaliser. tu n’as rien dit de mal, pourtant. ou, peut-être as-tu frôlé de trop près la vérité. c’est pas moi… j’t’ai rien fait. il a l’air si vulnérable tout d’un coup malgré la dureté de sa voix qui ne faillit pas. loin de cette bête immonde gonflée de rage dont tu sens encore la force destructrice autour de ton cou. tu reprends ton souffle petit à petit, fixant ce démon des yeux sans plus rien y comprendre. ça t’échappe. même à repasser le fil de tes mots, tu ne comprends pas ce qui lui prend si soudainement. tu ne comprends pas cette angoisse qui suinte. tu ne comprends pas cette peur qui déborde. tu ne comprends pas cette peine qui se soulève. tu ne comprends pas ce maelström d’émotions contradictoire qui traversent son visage et font éclore un million de question au creux de ton esprit. des questions qui restent en suspend, incapables de trouver la force de s’exprimer face au désespoir qui le malmène. si ce n’est pas l’empathie qui te frôle, c’est la peur d’avoir réveillé un cauchemar pire que celui déjà invoqué. tu t’es fait ça toute seule, c’est pas moi ok ? c’est pas moi. lui, quoi ? tu as beau chercher, tu ne trouves pas le moindre sens. elle est tellement incongrue cette culpabilité qui flotte derrière ses mots. comme si lui-même n’y croyait pas. n’y croyait plus. comme si à force de vouloir désespérément s’en convaincre, la volonté s’était usée. tu t’es fait ça toute seule mina. elle s’est ôtée la vie toute seule. tu l’as toujours su. dès l’instant où son existence s’est imposée à toi, la dure réalité a suivi le tout. mina la lâche. mina la suicidaire. mina que la vie avait probablement trop abîmée pour qu’elle trouve encore le courage de l’aimer. mais, lui dans tout ça ? quelle faute a-t-il pu commettre pour qu’il tente de t’en persuader ? de s’en persuader. hormis me tuer… ça se détache tout doucement dans l’atmosphère. noeud solidement serrer qui tout d’un coup se libère. les morceaux éparses du puzzle se replacent et se raccrochent les un aux autres jusqu’à former la monstrueuse évidence que tu ne soupçonnais pas. de tes mots involontaires, tu l’as accusé. tu lui as rappelé le dénouement malheureux de cette histoire. son histoire avec mina. et, soudain tu comprends. ça t’apparaît comme l’illumination ténébreuse d’un cauchemar trop réel. peut-être qu’avant d’avoir trop souffert à cause de la vie, elle avait trop supporté à cause de lui. peut-être qu’il en est la cause avant de n’être qu’une victime des dommages collatéraux. peut-être bien que c’est sa faute, après tout. alors, instinctivement, tu ne peux que te réfugier derrière ce doute qu’il soulève. celui qui fait de lui le coupable que rien de ce qu’il a dit ou fait jusqu’ici ne saurait défendre. celui qui te pousses à le toiser avec cet horrible dégoût qui ne trouve même plus comment lui répondre alors qu’autour de toi, tout s’effondre. alors essaye pas de rejeter la faute sur moi parce que t’es pas foutue d’assumer tes conneries ! tu l’entends à peine dernière le bourdonnement incessant qui bouscule ta tête, celui qui t’emporte dans cette transe réflexive étourdissante. juste à peine pour sursauter en le voyant de nouveau s’approcher. si c’est vrai, si c’est bien à cause de lui, tu comprends maintenant que tu as toutes les raisons de le craindre. il a trop mal pour n’avoir rien fait. il souffre trop pour être indifférent à ce dont tu l’as involontairement accusé. seulement, il n’y a plus que mina et lui pour savoir la vérité. une vérité probablement enterrée avec elle, à jamais. t’aurais dû crever… j’aurais préféré qu’tu crèves, t’entends ? ça te frappe en plein coeur. hurlement désespéré qui te malmène plus que sa propre force et te fait baisser les yeux. plus que cette colère affreuse qui l’avait conduit à vouloir te blesser, à vouloir te bousculer. c’est pire encore que s’il avait osé lever la main sur toi, sur mina. parce que c’est à elle qu’il dit tout ça. c’est pour elle qu’il attend ça. c’est elle qui inspire cette rage invulnérable. c’est elle qui attise l’incendie de sa colère. c’est pour elle qu’il lute. c’est pour elle qu’il souffre. c’est pour elle qu’il est devenu fou tout d’un coup. c’est pour elle qu’il s’est accroché à toi. c’est à cause d’elle que vous êtes là. mais, qu’a-t-elle fait d’autre encore, mina ? qu’a-t-elle fait pour qu’il soit comme ça ? pour qu’il lui en veuille autant ? qu’a-t-elle fait pour qu’il en soit aussi mauvais à oublier d’être raisonnable avant de condamner ? parce qu’il n’a jamais cherché à savoir si c’était bien vrai. si c’était bien elle. la haine a surplombé tout le reste. la fureur a dévoré toute la réalité. il n’a pas vu que tu n’es pas celle qu’il croit. il n’a pas compris qu’elle bel et bien crevée comme il l’a tant souhaité. mais putain mina, qu’est-ce que tu lui as fait ? quel lourds secrets se cachent encore derrière ce déchaînement de hargne ? et, si ce n’était pas sa faute après tout ? et, si c’était vrai, s’il n’avait vraiment rien fait ? et, si c’était uniquement elle la seule fautive ? de toutes ces questions qu’il agite, aucune ne trouvera de réponse. pas ce soir. pas demain. pas tant qu’il croira encore que tu es elle, qu’elle est toi. pas tant qu’il ne saura pas dans quels mensonges tu l’as emporté. mais, même si tu voulais lui hurler qu’il se trompe. même si tu voulais lui crier la vérité jusqu’à sentir ta gorge brûler d’en avoir trop dit, ça ne vient pas. force intérieur qui t’empêche de trouver les mots, de ressembler ton courage. de lui faire mal encore un peu. barre-toi. ton regard retrouve le sien, incompréhensif. tu n’es pas certaine de le pouvoir. tétanisée par tout ce qui vient de se passer, le courage te manque. il n’y a que cette impression d’inachevé qui demeure. celle qui sait que ce n’est pas terminé. celle qui dit qu’il reste encore trop à découvrir, surtout à dire. celle qui se persuade que ça ne doit pas s’arrêter là, maintenant, sur cet échec cuisant. celle qui hésite parce que tu t’en veux de vous avoir entraîner dans cette supercherie que tu commences déjà à regretter. il est la clé de ce mystère insoluble. le seul qui pourrait lever l’ombre sur mina. le seul qui te raccroche à elle. parce que si avant ce soir elle avait rejoint le royaume de l’oubli, enfermée dans ces vieux cartons poussiéreux accompagnée de tous ses secrets. à cause de lui elle s’est imposée à toi avec une telle force que tu n’es même plus sûre de pouvoir encore faire comme si elle n’avait jamais existé. barre-toi j’te dis !! ou peut-être que si. juste pour ce soir. juste pour ne pas éveiller un peu plus cette colère immonde qui le torture. juste pour ce soir ou il a peut-être déjà trop subit. alors, tu retrouves un semblant de force pour fuir. tu retrouves un semblant de courage pour agripper la poignée et t’en aller comme il te l’a demandé. avant que son souhait ne devienne réalité. j’en ai pas fini avec toi. un dernier mot qui t’échappe dans l’embrasure de la porte avant que tu ne disparaisses. une promesse que tu fais pour vous deux. pour mina. pour toutes ces questions qui restent en suspend. pour ces vérités qui restent encore à découvrir. pour le souvenir énigmatique de cette soeur qui soulève bien trop de rumeurs. tu n’en as pas fini avec lui, parce qu’il a encore trop à dire. parce que toi aussi tu as tant à lui révéler. tu n’en as pas fini avec lui, parce que ce soir une nouvelle page s’est tournée. une autre histoire vient de commencer.
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| Sujet: Re: suspiria. (micky) | |
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