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| j'ai accepté par erreur ton invitation (nerki) | |
| Auteur | Message |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: j'ai accepté par erreur ton invitation (nerki) Dim 23 Avr - 23:11 | |
| « Ce soir j't'emmène en soirée ! » Il lui a pas laissé le choix, à Nergüi. Sa main dans la sienne, un sourire trop grand aux lèvres, et il l'a embarquée sans se soucier de son avis. Ils sont toute une petite bande, quatre autres jeunes de la troupe, Nergüi et lui. Sur le chemin ça s'marre, ça se chambre, et il la lâche pas. Il sait que sinon, elle risque de lui filer entre les doigts. Alors il se cramponne à elle, il la force à rester là, cherchant à lui tirer quelques sourires en lui balançant des conneries. Ça marche pas des masses mais il s'en fout, ça l'a jamais empêché d'essayer. Pourtant, il a vite oublié. Le rooftop, le monde, les lumières, la musique, les verres. Y a trop de choses, trop d'informations qui s'mélangent et il fait pareil, à se mêler dans la foule dans de grands éclats de rire, à danser comme si rien d'autre n'existait. Pourtant il essaie, au début. Il accroche les doigts de Nergüi, tente de la faire danser avec lui, continue de se marrer même quand elle l'envoie chier. Il la tient contre lui, l'embarque jusqu'au comptoir, paie une tournée à leur bande et n'cherche pas à savoir si elle aime ce qu'il a commandé. Il lui propose une clope, en prend une pour lui et finit par carrément lui donner le paquet parce que ça lui encombre les mains, les poches, y a plus la place pour rien parce qu'y a trop de choses partout. Il préfère la tenir elle, comme une poupée de chiffon qu'il balade avec lui, la forçant à affronter les corps qui bougent et se frictionnent en rythme, la perdant dans la marée humaine. Il lui raconte une blague et soudain elle rigole, soudain elle accepte de se coller tout contre lui, soudain la tignasse brune se perd entre ses doigts. Il met un temps à se rendre compte que c'est pas un changement de comportement, c'est un changement de personne – c'est pas elle, c'est plus elle et il sait même pas depuis combien de temps il a une imposture entre les bras. Il s'en formalise pas. Il continue de rire, il se dit qu'elle a peut-être trouvé quelqu'un d'autre et finalement il oublie, aussi simplement que si c'était un trousseau de clés qu'il avait laissé traîner. Les verres s'enchaînent, les danses aussi, et encore une fois entre ses bras ça change – c'est cheveux courts et gloss au goût de fraise, putain, ça va trop vite pour lui. Peut-être qu'elles lui ont toutes piqué ses talents, à disparaître et réapparaître sans qu'il capte l'astuce, sans qu'il se rende compte de quoi que ce soit. Peut-être que c'est juste parce qu'il arrive à se concentrer sur rien, l'esprit qui divague, l'attention qui s'fait emporter par les vagues. Il se laisse voguer Zyki, il s'oublie lui aussi. Et puis soudain ses poumons réclament leur poison, soudain il fouille dans ses poches mais y a plus rien. Des clous, des vis, deux billets froissés. Rien à fumer. Ses sourcils se froncent, il refait le tour de ses poches une fois, deux, trois. Il regarde autour de lui, en l'air, par terre, comme si son paquet allait soudain apparaître, comme par magie. Mais il est bien placé pour savoir que ça n'arrive pas ces trucs là, pas sans un p'tit coup de pouce et ce soir il a pas fait de démonstration alors c'est pas lui, promis.
Soudain, ça le frappe. C'est pas lui, c'est Nergüi. Nergüi qui devient encore meilleure magicienne que lui faut croire, parce qu'il la voit plus, elle a disparu. Et il a l'impression qu'y a beaucoup trop de monde, qu'il va jamais la retrouver dans ce raz-de-marrée. Il se sent comme un môme perdu dans un magasin, à faire tous les rayons sans retrouver l'adulte qui l'accompagnait. Il arrive juste à attraper un gars de la troupe et c'est déjà mieux que rien, au moins il est pas complètement sans supervision. « Elle est où Nergüi ? » « Hein ? » Mais quel abruti. « Nergüi, Pia, miss je-tire-la-gueule-parce-que-vous-êtes-tous-cons ? Elle est où ? J'l'ai perdue, j'vais mourir si j'la trouve pas là ! » L'autre s'met à rire en haussant les épaules, visiblement il s'en fout et ça n'arrange pas Zyki, pas aujourd'hui. « J'sais pas, elle est p't'être partie. » Il espère pas – tout mais pas ça. Elle a pas le droit, c'est lui qui l'a emmenée alors elle peut pas partir sans lui. Ça suffit à lui faire froncer les sourcils et il continue d'arpenter la piste de danse sans succès, à sourire à toutes les brunes qu'il confond avec elle mais c'est jamais la bonne, quel merdier. Et puis il se souvient. C'est pas n'importe qui, c'est Nergüi. Bien sûr qu'il va pas la trouver là, bien sûr qu'elle est pas paumée quelque part sur le dancefloor. Il a presque envie de se taper le front mais au final il continue de rigoler comme un idiot, poussant gentiment tout le monde jusqu'à se sortir de là. Il scanne les alentours une seconde, et bingo – elle est assise dans un coin, seule. Sans attendre il fonce jusqu'à elle, sans perdre son éternel sourire de sale gosse, venant s'installer à ses côtés. Tellement proche que leurs flancs se touchent, alors qu'il enroule un bras autour de ses épaules trop frêles. « P'tain, j'ai cru que tu t'étais volatilisée. Tu veux m'faire de l'ombre avec tes talents de prestidigitatrice, c'est ça ? » Il lui adresse un clin d'œil complice en continuant de rire tout seul, laissant son regard glisser jusqu'à ses genoux. C'est là qu'il voit le carnage. Son paquet de cigarettes est bien là. Ouvert. Son contenu sagement déchiqueté, toutes les clopes cassées, le tabac qui s'étale sur Nergüi. Il écarquille un peu les yeux, outré. « Mais ..? » Il saisit le paquet pour vérifier s'il reste pas une rescapée, mais c'est peine perdue. Elle a été sans pitié. « Mais Nergüi ! Pourquoi t'as fait ça ? » Il proteste comme un môme scandalisé, mais il a absolument pas l'air fâché. Il finit même par se marrer, encore une fois. « Olala regarde ce carnage, tu t'es vraiment acharnée. » Il libère ses épaules mais c'est pour mieux laisser ses doigts glisser jusqu'à ses cuisses, les effleurant en attrapant quelques-uns des cadavres de nicotine. Il continue de rire alors qu'il coince une moitié de clope entre ses lèvres, tant pis si elle est minuscule. C'est la seule qui est plus ou moins potable, qui a l'air potentiellement apte à être fumée. Qu'un seul moyen de le découvrir. « Il est où mon briquet ? » Il l'avait laissé dans le paquet, donc c'est forcément elle qui l'a. Mais il attend pas la réponse, penchant soudain le visage vers elle, son regard plongé dans le sien. « Allume-moi. » Son sourire se tord en coin, pourtant il attend sagement qu'elle incendie la cigarette. L'air presque innocent, comme s'il n'avait pas conscience du double-sens. Mais la seule chose qui lui échappe réellement, c'est la façon dont il l'a totalement oubliée. En disparaissant pour mieux revenir, en foutant le bordel pour mieux s'éclipser la seconde d'après. À croire qu'il changera jamais. |
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⊹ life can hurt ▹ posts envoyés : 713 ▹ points : 20 ▹ pseudo : zoé (baalsamine) ▹ crédits : solosands (icon) + sal (aes) + kane (avatar) ▹ avatar : sophia lilis ▹ signe particulier : un couteau papillon qu'elle a tendance à dégainer trop vite, béret et marinière pour se donner un look de française décalée, des cheveux bien trop roux et la clope toujours allumée.
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| Sujet: Re: j'ai accepté par erreur ton invitation (nerki) Lun 24 Avr - 0:29 | |
| Ce soir j't'emmène en soirée ! Et ses doigts qui s’enroulent autour des miens sans que je puisse riposter. Zyki. Un jour je vais le tuer. Mais il va trop vite, trop fort, trop loin et ça me coupe dans ma lancée, ça enfonce mes insultes au fond de ma cage thoracique et je me retrouve trainée vers ce que je considère comme l’enfer sur terre. Zyki un jour je t’aurais. Promis juré. Et quand j’aurais gagné, je te jure que tu ramperas pour t’excuser. Parce que c’est pas bien ce qu’il fait. C’est dégueulasse la façon dont il a de s’accrocher à moi, d’envahir mon espace vital, ma bulle, à croire qu’il a pas vu les dix panneau : DEFENSE D’ENTRER avant de débarquer chez moi. Je le déteste tellement pour ça, cette simplicité qu’il a de se faufiler partout là où on ne l’attend jamais, là où je ne l’attends jamais. Ce soir j’t’emmène en soirée et malgré les rires et les sourires, je comprends que y a pas de non qui tienne. Même pas Adela pour me protéger, et le sourire mesquin qu’elle m’adresse quand on sort de la caravane. Connasse, grognasse, elle avait tout prévu j’en suis sûr ; J’étais bien cachée. Elle a dû me balancer. Je me vengerais. Je sais pas où on va, et y a les quatre stupides avec nous, tous plus con les uns que les autres, avec Zyki à leur tête, le pape des fous, la bosse en moins et quand même bien plus beau que Quasimodo. Je voudrais râler, dire que c’est pas possible que je dois bosser, que je suis pas habillée pour ça ni même maquillée. Je voudrais trouver des excuses mais y a rien qui vient, si ce n’est l’amertume quand je regarde chez lui et que la lumière est éteinte. Alors peut être que ça me suffit pour ne pas trop râler, pour finalement laisser Zyki me tirer, parce que sa main est chaude et que peut être je préfère ça au froid. J’ai pas encore décidé. Alors je le laisse me trainer dans la rue, dans la ville, jusqu’à ce bar où il faut monter des escaliers pour accéder à la terrasse. Des escaliers. Merci Zyki. Merci. Mais je dis rien, je serre les dent et je fais comme ci. Comme ci c’était rien, comme si la brûlure qui se répand dans la partie droite de mon corps n’existe pas, comme si j’avais pas vraiment une canne pour porter mon poids mort. Je dis rien parce que je sais que Zyki ne sait pas, que Zyki ne comprend pas. Qu’il a jamais compris. Peut-être que pour lui tout est une vaste blague, le truc c’est qu’il est le seul à en rire et il refuse de divulguer son secret. Alors je l’imite, j’efface la canne, j’efface ma jambe, j’efface mon corps qui hurle déjà son désaccord et je le laisse poser ses mains sur moi parce que ça m’empêche de paniquer quand je me retrouve balancée dans une foule de gens que je comprends à moitié. Me lâche pas, que j’ai envie de gueuler. Mais Zyki est déjà parti et on se retrouve sur la piste de danse sans que j’ai vraiment réussi à suivre. Il insiste Zyki, avec ses yeux gamins et son sourire mortel. Il insiste pour que je danse et j’arrive pas à lui expliquer que c’est pas possible. Que le rythme je l’ai pas et que si j’essaye de lever les bras comme lui, c’est la tête contre le sol que je vais finir. Alors je râle. Dégage. J’esquive. T’es con. J’avoue à moitié parce que de toute façon il n’entendra que ce qu’il veut entendre. Je danse pas. Mais il ne comprend pas, tout comme moi je ne le comprend pas. Et déjà on change, on bouge, c’est le bar qu’on percute, et le comptoir auquel je m’accroche pour pas chuter. Il paie sa tournée, les idiots de service font la hola et moi je vide mon verre dans celui de mon voisin dès qu’ils ont le dos tourné. Je peux pas boire, mais ça il a sans doute déjà du l’oublier depuis la dernière fois. Lui non plus il devrait pas. Les cachets et l’alcool ça fait pas bon ménage. Mais je dis rien. Je contente de secouer ma tête quand il me propose une cigarette avant de réceptionner son paquet entier que je range dans la poche de ma jupe. « Zyki » j’en ai marre, j’ai envie de rentrer, j’ai mal et je suis fatiguée. Mais il ne me laisse pas le temps de me plaindre que déjà on retourne sur la piste. Et derrière nous y a cette brune, pulpeuse au corps parfait et au sourire tout sauf ingénu. Y a cette brune qui dévore Zyki du regard, pendant que lui est trop occupé à essayé de me faire me déhancher. Y a cette brune et soudain je tourne, grimace quand mon poids se retrouve concentrer sur ma jambe défectueuse et disparait. C’est plus moi qu’il a entre les bras, mais cette nana qui saura le combler. C’est mieux comme ça pas vrai ? Et soudain j’étouffe, perdue au milieu des corps, des cris, et Zyki qui ne semble rien remarquer. Je m’attendais à quoi. Qu’il s’arrête ? Qu’il se rende compte ? Que les doigts qui se glissent sur sa peau c’est plus les miens ? Je sais pas. J’ai besoin de sortir. De partir de là.
Je me trouve un coin que le monde semble éviter, parfait. Lentement j’étends ma jambe, grimace doucement quand mes muscles protestent. J’ai trop marché, trop piétiné et tout ça pour quoi ? Parce que la suite je la connais, je sais qu’il va m’oublier, je sais qu’il va trouver chaussure à son pied dans cette foule. Je sais, je sais, je sais. Et moi je reste là sur mon putain de siège, entouré de verres vides et de mégots échoués. Instinctivement mes mains viennent trouver le paquet de cigarette que Zyki m’a filé pour se libérer les mains. C’est ça mon rôle au final pour lui ? La nana qui tient ses affaires quand il a envie d’aller draguer ? J’ouvre le paquet et en sort une cigarette que je porte à mes lèvres distraitement. Je fume pas. Mais j’aime imaginer, pendant un instant, que je le fais. Je fume pas. Et mes doigts rageurs qui viennent briser le cylindre en deux puis en trois, rependant quelques miettes de tabac sur les plis de ma jupe. Et je recommence. A chaque fille que je le vois embrasser, j’en casse une. A chaque fille que je le vois enlacer, j’en casse une. Et bientôt y a plus rien sur quoi m’acharner, juste de la charpie et l’odeur du tabac froid qui me colle aux doigts. Puis soudain c’est lui qui apparait devant moi, sourire de pacotille sur le visage qui me donnerait presque envie de chialer. Je suis fatiguée. J’ai mal. Je suis énervée. Parce qu’il m’a oublié et que j’ai eu le temps de massacrer 15 cigarettes pendant qu’il me cherchait. Ou du moins essayait. P'tain, j'ai cru que tu t'étais volatilisée. Tu veux m'faire de l'ombre avec tes talents de prestidigitatrice, c'est ça ? « Ouais on t’as pas dit ? Je prend ta place, y a eu trop de plaintes, parait que ton spectacle est tellement merdique qu’ils préfèrent que ça moi. » et le regard poison, je gronde presque, acariâtre. Et le voilà qui s’installe à côté de moi alors que le siège d’en face est libre. En fait tous les autre sièges sont libres. Mais il est là, le corps collé au mien et l’impression que malgré les couches de tissus qui me séparent de lui, je vais cramer. Pourtant je me fais violence pour ne pas me décaler. Il gagnera pas ça. Mais ..? Et son regard de gamin perdu à qui ont vient d’arracher son jouet préféré quand il découvre l’état de ses cigarettes. « Mais … » que je l’imite, mauvaise joueuse. Mais Nergüi ! Pourquoi t'as fait ça ? Pourquoi ? Depuis quand me faut une raison pour faire chier le monde ? Depuis quand me faut une raison pour justifier mes envies de meurtres à chaque fois qu’il est trop proche de moi ? Pourtant ma victoire est de courte durée et déjà Zyki se met à rigoler, comme s’il trouvait ça vraiment marrant et que j’avais fait la blague de l’année. Olala regarde ce carnage, tu t'es vraiment acharnée. « Je m’ennuyais. Et j’ai découvert que casser tes affaires c’était assez cathartique » que je réponds, sourire mauvais affiché sur les lèvres. Le seul que je sais afficher je crois. Mais mon sourire se meurt déjà, quand Zyki me libère de l’étreinte de son bras pour glisser sur mes cuisses avant d’attraper sa proie. Misérable cigarette qui se retrouve entre ses lèvres, pendant que moi je lutte du mieux que je peux pour faire taire les battements de mon cœur qui ont décidé de jouer aux cons pour la soirée. Je le hais quand il fait ça, tactile, et qu’il refuse de respecter mon foutu périmètre de sécurité. Il est où mon briquet ? dans ton cul – que j’ai envie de répliquer, mais bêtement je fouille dans mes poches pour lui tendre l’objet demandé. J’aurais mieux fait de l’envoyer bouler. Parce qu’il est là, face à moi, le visage trop près et les yeux dans les miens. Putain. Ces yeux. Je voudrais pouvoir balancer de l’eau sur le feu de joie qu’y brûle continuellement. Si seulement. Allume-moi. Et de nouveau mon cœur qui fait n’importe quoi. Parce qu’il a ce sourire innocent plaqué sur les lèvres, trop innocent, et je sais qu’il se fout de moi. Allume-moi. Ca veut dire quoi Zyki hein ? Ca veut dire quoi. Et mes doigts qui glissent sur la molette du briquet, pendant que mon regard se perd sur la flamme naissante. J’hésite. Un instant. Avant de lacher le briquet de le plaquer contre le torse de Zyki. « Allume-toi tout seul, ou alors va demander à madame numéro 4 de le faire, je crois qu’elle sera ravie, elle continue de te regarder » . C’est bas, c’est mesquin, je suis même pas jalouse. Enfin je crois. Mais j’ai juste envie de lui faire comprendre que je suis pas là pour rentrer dans son jeu. Parce que s’en est un, je sais. Je le connais Zyki. Depuis trop longtemps maintenant. Malheureusement. « T’as rien à dire ? Hein Zyki ? Rien ? » je le dévisage avant de m’écarter de lui, comme si le simple fait qu’il me touche m’agace. « Ton prochain numéro tu devrais l’appeler l’apparition du grand connard tu verras, t’auras du succès. Il te suffira de lancer le début du show et au milieu de te casser, laissant le publique attendre pour la suite » je suis acide, amère. C’est pas ma faute, je suis fatiguée et j’ai mal. Putain. Et tout ça pour quoi ? Un bar pourri sur un toit ? « Peut être que tu comprendrais si je te balançais des tomates à la tronche. » pour lui faire comprendre que son numéro est vraiment mauvais.
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: j'ai accepté par erreur ton invitation (nerki) Dim 7 Mai - 21:47 | |
| « Ouais on t’a pas dit ? Je prends ta place, y a eu trop de plaintes, parait que ton spectacle est tellement merdique qu’ils préfèrent que ça soit moi. » Sèche, tranchante, sa voix fend l'air comme une flèche que Zyki n'tente même pas d'éviter. Il laisse faire, parce qu'il s'en fout, parce qu'il sent rien. Immunisé, ou juste trop loin pour s'en soucier. Ça l'empêche pas de s'installer à côté d'elle, tout près, trop près. Son bras autour de ses épaules, et son sourire pour contrer tout le poison qu'elle crache à longueur de journée. « Hm, t'es sûre de ça ? J'veux dire, si on veut t'mettre à ma place, pourquoi pas. Ça doit être parce que tes jambes sont plus jolies que les miennes, j'peux pas leur en vouloir. » Et comme pour prouver son argument, il laisse son regard glisser jusqu'aux jambes de Nergüi, se permettant d'afficher une petite moue approbatrice. Son sourire s'élargit encore un peu, quand il la regarde à nouveau dans les yeux. « Mais un spectacle merdique ? Pas avec moi. Mens pas, j'sais que même toi t'aimes regarder mes tours. » Il a l'air tellement sûr de lui que ça frôle le foutage de gueule, pourtant c'est même pas volontaire. C'est juste son assurance naturelle, et sa propension à bouffer tout l'espace, jusqu'à ne plus laisser de place. Un peu comme il le fait sur cette banquette, à se coller à elle alors que rien ne l'y oblige. Pourtant il perd un peu de son panache, quand il remarque le carnage. La jupe de Nergüi devenue cimetière pour clopes, et le visage de Zyki qui se tord d'un air profondément déçu. « Mais... » Elle l'imite mais il y prête même pas attention, trop occupé à vérifier si elle les a toutes décimées. Bien sûr que oui, il sait même pas ce qu'il espérait. C'est con, parce que c'est justement pour ça qu'il venait à la base. Pour ça qu'il s'est souvenu qu'il l'avait embarquée à cette soirée, avant de la perdre au milieu des gens. L'appel de la nicotine l'a réveillé, mais Nergüi finit le travail avec un électrochoc. Il a pas assisté au spectacle mais il devine sans mal la hargne qu'elle a mise à saccager tout son paquet. Mais même ça, c'est pas suffisant pour entacher sa bonne humeur, pour lui faire perdre son air de sale gosse prêt à cramer trop près du soleil. Il se marre, et c'est au tour de Nergüi d'avoir l'air déçue. Un partout balle au centre, pourtant il le voit même pas, parce qu'il joue pas pour gagner, il joue juste parce qu'il a rien trouvé de mieux pour s'occuper. « Je m’ennuyais. Et j’ai découvert que casser tes affaires c’était assez cathartique. » Il arque un sourcil, pas sûr de connaître le dernier mot mais c'est pas grave, il saisit plus ou moins l'idée. Elle sourit. Mais c'est pas comme lui, ça donne pas envie de lui rendre, ça n'éclaire pas son visage. Ça lui donne un air un peu mauvais, un peu mesquin, comme les méchants dans les dessins animés. Il trouve ça plutôt drôle. « Tant que c'est juste les clopes, c'pas très grave. Tu me rachèteras un paquet. » Le visage fendu en deux, c'est pas un ordre, juste une promesse. Parce que ça lui donne une nouvelle excuse pour l'embarquer dans son sillage sans lui demander son avis, et elle n'y coupera pas. Sûrement qu'elle le sait. « Par contre, rappelle-moi de jamais t'laisser rentrer dans ma caravane. » Il recommence à rire doucement, comme si toute cette situation n'était qu'une vaste blague, une plaisanterie entre elle et lui. Faut croire que cette fois, il est le seul à avoir été mis dans la confidence, parce qu'elle a pas l'air de vouloir rire avec lui.
Les phalanges qui s'aventurent jusqu'aux genoux de Nergüi, une poignée de cadavres dans sa paume. Il laisse tomber les plus abîmées sans regarder où elles finissent leur course, en conserve une qui semble plus ou moins potable. Minuscule, mais potable. Il la cale entre ses lèvres, fais mine de chercher son briquet, se ravise en se souvenant que c'est forcément elle qui l'a. Et son visage soudain trop près du sien, son regard rieur, son sourire espiègle. Allume-moi et ça flambe déjà dans ses yeux, allume-moi et c'est à elle qu'il veut foutre le feu. Juste pour rire. Juste pour voir c'que ça fait, si ça suffit à faire fondre la glace, à tordre son armure. Il la regarde jouer avec le briquet, l'allumer, l'observer. Il attend. Penché vers elle, aussi immobile que possible – les doigts qui jouent avec les résidus de clopes cassées, le pied qui s'agite en rythme contre le sol. Il fait mine de rester sage, se demandant si elle va céder et incendier la cigarette, ou si c'est sur sa carcasse qu'elle va diriger la flamme. Il a presque un doute, le temps d'une seconde. Et puis elle éteint tout, lui colle l'objet contre le torse et recommence à sortir les armes. « Allume-toi tout seul, ou alors va demander à madame numéro 4 de le faire, je crois qu’elle sera ravie, elle continue de te regarder. » Il la dévisage sans comprendre, sa confusion s'étalant partout sur son visage, dans une grimace un peu perdue. « Hein ? » Il tourne la tête de l'autre côté, scannant les alentours comme si la réponse allait apparaître subitement, comme si quelqu'un allait venir à sa rescousse pour lui expliquer de quoi elle parle. Mais tout le monde s'en fout, aucun regard ne croise le sien et il est seul avec ses questions, avec toute son incompréhension. « T’as rien à dire ? Hein Zyki ? Rien ? » Il a un peu l'impression de se faire engueuler et il comprend définitivement pas, l'impression d'avoir loupé un épisode et ses pieds qui sont perpétuellement à côté d'la plaque. Faudrait lui filer un mode d'emploi, pour les gens, pour la vie, ou juste pour Nergüi. « Ben si, mais c'est qui madame numéro quatre ? » Qu'elle lui explique, qu'elle lui montre, qu'elle fasse quelque chose pour le sortir de sa confusion. Elle s'écarte et il la laisse faire, attrapant enfin le briquet qu'elle lui a laissé pour allumer son morceau de cigarette. Ça au moins, il sait quoi en faire. « Ton prochain numéro tu devrais l’appeler l’apparition du grand connard tu verras, t’auras du succès. Il te suffira de lancer le début du show et au milieu de te casser, laissant le public attendre pour la suite. » Y a trop d'amertume dans sa voix, dans ses mots, un truc qu'il ne perçoit qu'à moitié et qu'il ne comprend toujours pas. Il penche la tête sur le côté, continuant de l'observer alors qu'il souffle sa fumée dans sa direction, sourcils un peu froncés. Elle est trop compliquée pour lui, putain. « Peut-être que tu comprendrais si je te balançais des tomates à la tronche. » Cette fois il rigole à moitié, haussant les épaules. Une telle hargne sortie de nulle part, il trouve ça admirable. Et toujours aussi drôle, même s'il reste dans le flou le plus total. « Trop de haine dans un si p'tit corps, on s'demande où tu la caches. » Faut dire qu'on s'y attend pas, quand on la connaît pas. Un air fragile, des traits de poupée et une allure brindille, puis quand elle ouvre la bouche c'est un lance-roquette qui remplace sa langue. Le contraste est magique. « J'trouve que tu parles beaucoup de mon numéro ce soir, y a un message caché ? Peut-être que tu veux le faire avec moi ? » Il retrouve son sourire, éclipsant tous les sous-entendus qu'il sait présents mais qui lui échappent, qu'il n'arrive pas à comprendre. Alors il fait ce qu'il fait de mieux, il esquive, se concentre sur ce qui l'intéresse et laisse le reste. Si elle veut se prendre la tête, qu'elle le fasse toute seule. « Tu sais si c'est qu'ça, on peut s'arranger. Ça m'tente bien de faire un tour avec une assistante, donc j'ai d'la place pour toi. En plus, j'ai toujours voulu t'voir en costume de scène. » Un clin d'œil qui se veut complice et il se marre tout seul, à terminer sa clope trop courte avant de l'écraser dans le cendrier posé près d'eux. « C'est pas la peine de faire ta grincheuse tu vois, suffisait de demander. » Comme si c'était aussi simple que ça, comme si l'affaire était réglée. Pour lui, c'est le cas. Il a toujours rien compris à ce qu'elle raconte, à l'animosité dans son regard. Il a pas franchement envie de comprendre. Tout lui paraît facile, tellement facile. Il voit même pas qu'il tangue en équilibre sur un fil. |
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| Sujet: Re: j'ai accepté par erreur ton invitation (nerki) Dim 14 Mai - 2:49 | |
| Zyki trop près, son bras autour de mes épaules et son souffle à quelques centimètres de ma peau. Putain. Zyki bien trop près, dans ma zone de confort, de sécurité. Je déteste ça. Je déteste quand il fait ça. Si sûr de lui, putain de Kida, je voudrais tous les faire disparaitre, lui, Marek, la foutue Halina. Parce que ça ne va pas. Non. Pas du tout. Alors je me cache derrière mes remparts, derrière mon venin et mes mots acérés. Prends ça dans ta gueule Zyki, j’ai pas envie que tu restes à côté de moi, retourne danser avec toutes celles qui tombent sous tes doigts. Tu m’auras pas. Je ne te laisserais pas. Mais c’est comme hurler contre le vent, ça me revient en pleine figure, un sourire éclatant en prime. Salaud. J’ai l’impression que mon ventre me brûle. Dégoût ou faiblesse, un mélange des deux, surtout contre moi. Salaud. Hm, t'es sûre de ça ? J'veux dire, si on veut t'mettre à ma place, pourquoi pas. Ça doit être parce que tes jambes sont plus jolies que les miennes, j'peux pas leur en vouloir. Je vire au rouge. Ou au blanc. Sans doute au gris finalement, quand je vois son regard dériver sur l’esquisse de mes jambes à travers le tissu. Regarde pas que j’ai envie de lui hurler, parce que je déteste ça. J’ai l’impression qu’il se moque. Il sait pourtant non ? Il sait que j’ai des jambes dégueulasses, monstrueuses. Alors pourquoi il dit ça. « Arrête » que je souffle fermant les yeux pour essayer de reprendre contenance. Par reflexe je tire l’ourlet de ma jupe sur mes chevilles, m’assurant que tout est bien caché, qu’il ne peut qu’imaginer. Le truc c’est qu’il n’a pas finit d’attaquer, à peine que je relève les yeux que je croise sur son regard. Et ce sourire. Ce putain de sourire. Salaud. Pour la troisième fois, mais sans doute pas la dernière. J’ai envie de le lui cracher à la figure. Mais un spectacle merdique ? Pas avec moi. Mens pas, j'sais que même toi t'aimes regarder mes tours. Peut être. Un peu. La magie m’a toujours fascinée, et puis j’y ai toujours trouvé quelque chose de réconfortant. Souvenir des heures passées avec Jax à essayer de faire disparaitre des pièces entre nos doigts, lui plus doué que moi, jusqu’à ce que je choppe le truc. Le foutu geste. Mais Zyki c’est différent, c’est autre chose. Zyki ça coule dans son sang, la magie. C’est ma théorie sur la joie qui bouillonne en lui. Il est magique. Ca ne s’explique pas autrement. Mais jamais je ne l’avouerais. Il serait trop fier ce con. Bien trop fier. Et je refuse de voir cette lueur s’allumer sur son visage par ma faute. « C’est beau de s’imaginer des trucs. Tu crois que j’ai que ça à faire de regarder ton spectacle ? » Je me contredis surement, mais je suis certaine qu’il ne relèvera pas, parce qu’il a surement déjà oublié ce que j’ai dit y a quelques instants. Mais j’espère que ça suffira, qu’il comprendra qu’il peut pas se comporter comme ça avec moi, que j’aime pas ça. Salaud. Nous y revoilà. Finalement il se rend compte du carnage que j’ai fais, de ses clopes massacrées pendant que je le regardait danser avec toutes celles qui ne sont pas moi, toutes celles que je ne serais jamais. Incapable de me trémousser comme elles le font, et la patte folle qui me fait tomber dès que j’essaye de tourner sur moi-même. Je suis jalouse, je crois. J’ai envie de lui faire mal, parce qu’il me met sous les yeux ce que je n’aurais jamais, et qu’il ne s’en rend surement pas compte. Mais ça marche pas vraiment, parce que son air étonné se noie rapidement dans un sourire trop radieux et que je me sens déstabilisée, encore une fois. Je voudrais le mettre en colère, comme avant, comme l’autre fois, réussir à sortir autre chose que de la joie de cette putain de carcasse, qu’on se retrouve un peu à égalité lui et moi. Tant que c'est juste les clopes, c'pas très grave. Tu me rachèteras un paquet. Promis semblent crier ses yeux, et je sais que je suis foutue, qu’il me trainera jusqu’au bureau de tabac pour me faire payer – littéralement – ce paquet de clope que je viens de déchiqueter. « ouais, ouais c’est ça » que je marmonne tout bas, parce que j’ai même pas le courage de protester. Je trouverais un moyen de me défiler le moment venu, où alors je compterais sur sa mémoire sélective et le fait qu’il oubliera surement demain que je lui dois un paquet de cigarette neuf. « Par contre, rappelle-moi de jamais t'laisser rentrer dans ma caravane. Son rire, son foutu rire qui me fait frissonner. Je le dévisage un instant avant de répondre le plus froidement possible « de toute façon je vois pas ce que je pourrais foutre dans ta caravane » ouais. Qu’est-ce que j’aurais à y faire là-bas hein ? En territoire Kida, là où je suis pas vraiment la bienvenue parce que c’est là qu’elle règne. Et puis de toute façon je casserais jamais vraiment ses affaires, les clopes un truc, la maison c’est une autre histoire.
Il s’écarte pour mieux revenir, ses doigts qui effleurent mes cuisses et ma respiration qui se bloque comme à chaque fois que quelqu’un me touche. Non. Que quelqu’un qui compte me touche. J’ai perdu l’habitude, isolée dans ma bulle, y a qu’Adela et Jax, les mains qui se frôlent, et personne d’autre pour rejoindre la danse. Alors ouais, ça me fait drôle, ça me fait peur même, j’ai le cœur qui flanche et la gorge qui a envie de hurler. Craque pas Nergüi. Craque pas. Et quand y a ses yeux trop proche des miens je finis par lui foutre son foutu briquet entre les mains. Je tomberais dans ton jeu, salaud, pas question de me faire avoir. Parce que je sais que si je décide de l’allumer maintenant, c’est moi qui cramerait ensuite pour l’éternité. Et j’ai suffisamment donné je crois. Alors je râle, encore, encore, je lui balance des mots acides en espérant faire sonner quelque chose en lui, qu’il ouvre enfin les yeux et qu’il comprenne qu’il fait mal en se comportant de la sorte. Mais ça ne marche pas. Putain. Je sais même pas ce que j’ai cru pouvoir réussir en lui parlant. Hein ? Mais merde Zyki, redescend un peu de ton putain de nuage, écoute moi un peu, regarde moi, comprends. C’est pas sorcier non ? Je sais pas ce que j’ai fait pour être entouré de gars qui ne comprennent rien. Ils sont tellement identiques lui et Jax, bien plus qu’ils ne voudraient l’avouer aujourd’hui, mais moi je le vois. Ben si, mais c'est qui madame numéro quatre ? je secoue doucement la tête avant de murmurer « laisse tomber Zyki » parce que même avec mes explications tu ne comprendras pas, que quand on invite une fille à une soirée on ne la laisse pas tomber pour draguer tout ce qui bouge et qui est un tant soit peu réceptif. C’est pas comme si j’étais sa copine, mais au fond j’aurais voulu un peu d’attention de sa part, parce que Zyki c’est un des rares maintenant à me faire sentir visible. Plus fantôme. Bien présente. Parce que Zyki me voit. Et que ça fait mal. Et que ça fait du bien.
La fumée. Je déteste ça. Je me met à tousser quand il la souffle dans ma direction lui faisant signe de tourner la tête la prochaine fois. Parait que je suis allergique à la fumée de cigarette, ainsi qu’à une plâtrée d’autre choses : les noix par exemples et puis les fraises, le pollen aussi. Et la cigarette. Ca pas marcher. Voila. Je tousse un peu encore, essuyant une larme parce que c’est trop désagréable et je reprends mon attaque. Cette fois ci ça le touche. Un peu. Je le vois dans son regard, y a moins de lumière que d’habitude. Peut être qu’il comprend enfin que quelque chose ne va pas. Trop de haine dans un si p'tit corps, on s'demande où tu la caches. « On me le dit souvent » ouais, que je suis mauvaise, que je suis méchante, que je suis une putain de teigne, que je suis hargneuse. C’est pas ma faute si le monde est con et que j’ai l’impression de me noyer dans leur stupidité. C’est pas ma faute si dès que j’ouvre les yeux j’ai envie de massacrer l’humanité. Puis c’est ma seule défense contre eux, contre lui. Ma rage, ma haine, ma violence verbale. Je sais pas faire autrement que de chercher à blesser, toujours plus vite, toujours plus fort, avant de me faire moi même bousiller. J'trouve que tu parles beaucoup de mon numéro ce soir, y a un message caché ? Peut-être que tu veux le faire avec moi ? Pardon ? Y a mon cœur qui manque un battement et ma bouche qui s’ouvre en grand. Je vais le frapper. Genre. Vraiment. Tu sais si c'est qu'ça, on peut s'arranger. Ça m'tente bien de faire un tour avec une assistante, donc j'ai d'la place pour toi. En plus, j'ai toujours voulu t'voir en costume de scène Oui. Je vais le frapper. Parce que chacun de ses mots est un couteau dans mon cœur. Assistante, costume de scène, la blague. La bonne blague. Est-ce qu’il se rend compte à quel point il est en train de me blesser ? Que pour lui tout ça n’est une immense blague alors que pour moi c’est sérieux ? Hein ? J’ai l’impression d’étouffer tout d’un coup et le voilà qui m’assène le coup final, appuyant ma tête dans l’eau pour m’empêcher de me relever. C'est pas la peine de faire ta grincheuse tu vois, suffisait de demander. « Pourquoi t’es comme ça Zyki ? Pourquoi t’es comme ça hein ? » Je ferme les yeux un instant comme pour chasser les tremblements et la colère qui menace d’exploser. « Tu crois que c’est aussi facile que ça ? Qu’il suffit de dire les choses pour qu’elles se passent ? » Je serre les poings, fort, fort, et mes ongles qui s’impriment dans la chaire, la douleur comme moyen pour canaliser mes émotions trop fortes. « Que je veuille ou non être ta putain d’assistante ça marchera jamais parce que j’ai pas le droit ? Tu le sais pourtant non ? Tu crois que ça m’éclate de broder des motifs stupides pendant que vous, vous avez le droit à la scène ? » Je balance tout d’un coup, sans respirer, parce que j’ai besoin que ça sorte. C’est mieux comme ça pas vrai ? Je sais pas trop. « Et puis me mens pas, des nana pour faires tes assistantes y en a des dizaines qui seront mieux que moi » des plus belles, celles qui rentreront parfaitement dans le body j’assemblerait, les jambes galbées dans un collant semi-opaque, les boucles brunes ou blondes en cascades sur leurs épaules et Zyki triomphant à côté d’elle. C’est pas moi tout ça, ça sera jamais moi. « Tu veux savoir pourquoi autant de haine Zyki ? Parce que j’ai l’impression de me faire agresser dès que t’ouvre la bouche. Parce que tu m’as oublié en un claquement de doigt» Que je finis par murmurer, les yeux rivés dans les yeux et j’espère que cette fois ci, il comprendra vraiment.
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: j'ai accepté par erreur ton invitation (nerki) Lun 22 Mai - 20:59 | |
| « Arrête. » Du coin de l'œil il voit bien qu'elle tire sur le bout d'sa jupe, et il comprend pas pourquoi. À croire qu'elle s'prend pour une bonne sœur Nergüi, avec ses jambes qu'elle s'applique à cacher, n'laissant pas même un bout de cheville se pointer. Ça lui échappe à lui, parce qu'il la voit pas comme elle se voit, parce qu'il s'en fout de ses jambes déglinguées. C'est rien tout ça, il a vu pire. « Bah non toi arrête, tu fous quoi ? » Et il rigole. Ça lui échappe – son malaise, sa nervosité, son dégoût d'elle-même. Il perçoit pas les émotions, juste le geste, ce mouvement qu'il trouve ridicule et qu'il peut pas s'empêcher de contrer. Sa main qui prend la place de celle de Nergüi et qui repousse l'ourlet, juste un peu, à peine assez pour voir une p'tite parcelle de chair. Juste pour appuyer ses mots. « Laisse-les respirer un peu, tes chevilles. » Mais c'est surtout elle qui devrait apprendre à respirer, de l'air du vrai et pas de l'acide, pas c'truc qu'elle s'applique à recracher sur tout le monde. Pourtant Zyki trouve ça drôle, Zyki s'en formalise pas et il retourne tout comme ça l'arrange, comme il le fait toujours, le sourire aux lèvres et son trop plein d'assurance qui finira par lui jouer des tours. « C’est beau de s’imaginer des trucs. Tu crois que j’ai que ça à faire de regarder ton spectacle ? » Il hausse les épaules, conserve un sourire trop large. On dirait presque qu'il se fout d'elle mais c'est pas fait exprès. « Bah ouais. Quand tu couds pas t'as rien d'autre à faire t'façon, commence pas à faire genre. Et pis j'sais que t'aimes voir nos tours à tous. Pourquoi tu mens comme ça ? » C'est lâché d'un ton léger comme si c'était rien et pour lui c'est le cas, pour lui c'est juste des mots comme ça, les lettres qu'il agence mal parce qu'il voit pas que ça peut être brutal. Il voit pas qu'ça peut blesser – il voit jamais. Y a aucun filtre entre ses lèvres et son cerveau, rien pour édulcorer, mettre la forme, se faire diplomate. Il en a jamais eu la nécessité Zyki, pas même l'envie. Il balance tout comme ça vient et pour le reste tant pis. Après faut pas s'étonner qu'on s'venge sur ses affaires, sur ses pauvres clopes qui n'avaient rien demandé et qui se sont faites massacrer, c'est un génocide sur les genoux de la sauvage. Il finit par en rire, comme d'habitude, et puis il s'dit qu'elle aura qu'à lui racheter un paquet en guise de pardon. Il la voit qui tire la gueule, il l'entend qui marmonne, et il recommence à s'marrer parce qu'il a déjà presque oublié. Sûrement que demain ça sera effacé de sa mémoire et il la zappera pendant des jours, puis ça lui reviendra peut-être dans une semaine ou un mois ou jamais. Zyki c'est la roulette russe et on sait jamais à quel moment on va s'faire perforer, à quel moment il va débarquer. « De toute façon je vois pas ce que je pourrais foutre dans ta caravane. » Y a presque du mépris dans sa voix mais tout ça il le voit pas, il est trop occupé à hausser les sourcils. Elle sort ça comme si c'était impensable. « Bah j'sais pas tu pourrais me rendre visite un peu. » Pourtant c'est pas un bon conseil parce qu'il est jamais vraiment là, personne se gêne pour venir toquer à sa porte mais le plus souvent il est en vadrouille ou dans la caravane des autres, sous le chapiteau ou paumé on sait pas où. Sa caravane le voit pas souvent, il passe trop en coup d'vent, la tornade qui fout le bordel et qui laisse ses traces puis qui repart. Elle peut venir Nergüi, mais elle risque de finir sur la touche encore une fois, comme toujours comme les autres, alors c'est salaud mais il s'en rend pas vraiment compte, c'est comme dire que sa porte sera toujours ouverte mais la fermer à clé. « Puis si j'ai une urgence couture et que j'ai besoin d'toi à domicile ? Si j'te demande de faire livraison de gâteaux ? Si j'vole ta canne pendant ton sommeil ? On sait pas, y a plein d'raisons de venir dans ma caravane. » La principale étant : lui. Ou juste ses conneries.
Après l'acide y a l'amer et y a rien de doux, rien d'autre qu'un truc un peu acerbe qu'il capte vaguement mais qu'il comprend pas. Il devine qu'un truc cloche mais ça lui échappe complètement et il a pas envie d'faire les efforts pour changer ça. Il se contente de la fixer, de cet air un peu hébété, un peu paumé, comme un môme devant une leçon d'maths trop compliquée. Il a jamais été bon en calculs Zyki, il se trompe même en comptant sur ses doigts et Nergüi est une foutue équation à trop d'inconnues. « Laisse tomber Zyki. » Ça le frustre un peu, parce qu'il sent, il voit que ça va pas, que quelque chose lui est reproché alors qu'il est persuadé de n'avoir rien fait. Le cancre dans l'bureau du directeur mais juré cette fois c'est pas lui, il a pas envie d'être puni. Alors il finit par hausser les épaules, encore, signe qu'il fait comme elle dit. Il laisse tomber, il est pas du genre à lutter – pas quand ça lui paraît aussi laborieux et fatigant. Il a pas envie d'se tordre les neurones, ils le font déjà bien assez tous seuls et même ses médocs à la con ne l'aideront pas à comprendre toute une série de sous-entendus. Tant pis. De toute façon il commence déjà à faire diversion, dérivant sur des sujets qu'il gère mieux, qu'il comprend, un terrain rassurant. Il la voit qui ouvre la bouche et il s'trompe parce qu'il est minable quand il faut lire les émotions – il s'dit qu'elle est surprise, ravie, touchée. Il comprend pas qu'il vient d'se lancer sur un terrain miné. Pour lui c'est sympa, naturel, c'est une main tendue. Il voit pas qu'elle veut la lui couper, sa foutue main. « Pourquoi t’es comme ça Zyki ? Pourquoi t’es comme ça hein ? Tu crois que c’est aussi facile que ça ? Qu’il suffit de dire les choses pour qu’elles se passent ? » Oui. C'est ce qu'il fait depuis toujours et ça fonctionne chaque fois ou presque, à ses yeux tout est toujours trop facile et il comprend pas cette hostilité soudaine alors que ça plane depuis le début, il est encore perdu. « Que je veuille ou non être ta putain d’assistante ça marchera jamais parce que j’ai pas le droit ? Tu le sais pourtant non ? Tu crois que ça m’éclate de broder des motifs stupides pendant que vous, vous avez le droit à la scène ? » Y a tellement de rancœur que même lui, il la perçoit. Et il sait plus quoi faire de tout ça. « Pas le droit ? Mais Nergüi combien d'fois tu t'es pété la gueule en essayant de refaire les numéros ? Y a personne qui t'en a empêchée, tu fais c'que tu veux. C'est quoi le problème ? » Il sait, bien sûr qu'il sait, il a vu les dégâts chaque fois qu'il venait pour des retouches en la trouvant cabossée. Ça l'a jamais dérangé – le plus souvent il s'met à rigoler. Il pense que c'est pas une question de droit mais de volonté, y a personne pour lui interdire les choses, elle le fait toute seule. C'est elle qui s'fait prisonnière, selon lui. « Et puis me mens pas, des nanas pour faire tes assistantes y en a des dizaines qui seront mieux que moi. » Et bien sûr que c'est vrai, bien sûr qu'il pourrait demander à n'importe qui ou presque, il est même convaincu que Ninel lui dirait oui tout d'suite. Mais quel rapport ? Lui quand on lui propose un truc, il s'met pas à penser à tous les gens qui pourraient accepter à sa place. Pourquoi elle fait ça Nergüi ? Ça lui échappe complètement et il la dévisage comme s'il faisait face à un tableau trop abstrait, ces trucs dans les musées qu'on qualifie de contemporains quand on sait pas quoi dire d'autre parce qu'on pige rien à ce merdier. Voilà, Nergüi elle est contemporaine, et Zyki serait le pire critique d'art de l'univers. « Tu veux savoir pourquoi autant de haine Zyki ? Parce que j’ai l’impression de me faire agresser dès que t’ouvres la bouche. Parce que tu m’as oubliée en un claquement de doigts. » Ça non plus il comprend pas, parce qu'il s'en est pas vraiment rendu compte, parce qu'il voit pas ça comme ça. À croire qu'ils ont pas du tout la même vision du monde ou qu'ils sont juste pas sur la même planète. « Mais j'ai rien fait ? » C'est une question parce qu'elle sous-entend que si, mais que lui il a toujours pas compris. Il aimerait bien savoir quelle connerie il a encore faite, à quel moment il s'est foiré. Il a beau chercher, il voit pas. « J'te propose un truc cool, pourquoi tu t'mets en colère là ? Si tu veux pas faire mon assistante tu le dis et voilà, c'est pas la peine de faire ton p'tit chien enragé. » D'habitude ça l'fait rire mais ce soir ça commence à le fatiguer, parce que ça lui paraît injustifié, parce qu'il a l'impression de se faire taper sur les doigts gratuitement. Si elle a les nerfs il y est pour rien ou du moins il en est convaincu, il l'a pas invitée pour qu'elle finisse par lui cracher à la gueule. « Et puis merde arrête de m'engueuler pour rien, si t'es pas contente fallait pas venir. » Pourtant c'est lui qui l'a forcée, il lui a pas laissé le choix mais il pensait pas que ça tournerait comme ça. Il pensait pas qu'elle se transformerait en sorcière comme elle le fait trop souvent, et normalement il se marre parce qu'il sait qu'elle aboie plus fort qu'elle ne mord. Mais là elle l'irrite, elle le force à trop réfléchir et ça lui tape sur le système, au moins autant que tous les verres qu'il a enchaînés. Il est venu pour s'amuser, pas pour se faire réprimander. S'il avait su, peut-être que c'est plutôt Adela qu'il aurait embarquée. |
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⊹ life can hurt ▹ posts envoyés : 713 ▹ points : 20 ▹ pseudo : zoé (baalsamine) ▹ crédits : solosands (icon) + sal (aes) + kane (avatar) ▹ avatar : sophia lilis ▹ signe particulier : un couteau papillon qu'elle a tendance à dégainer trop vite, béret et marinière pour se donner un look de française décalée, des cheveux bien trop roux et la clope toujours allumée.
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| Sujet: Re: j'ai accepté par erreur ton invitation (nerki) Ven 26 Mai - 2:48 | |
| Arrête Zyki. Arrête avec tes sourires stupides et doigts baladeurs. Arrête de faire celui qui comprend pas, celui innocent avec tes yeux brillants et ces stupides fossettes qui doivent en faire fondre plus d’une. Arrête, arrête, arrête, j’ai la gorge qui se serre et la main qui va pour chasser la sienne. Bah non toi arrête, tu fous quoi ? Il comprendra jamais. Laisse-les respirer un peu, tes chevilles. et sa main sur la mienne, envahissante, le tissus qui se soulève un peu et ma chair mise à jour le temps d’une seconde. Une seconde de trop. Je le hais. Rageuse j’éloigne mon pied, fait voler ma jupe et déjà tout est de nouveau recouvert. Plus de trace de ma peau travaillée, usée. Plus de trace de ma foutue difformité. Parfois je me dis que je devrais lui foutre ma jambe, mes cicatrices une bonne fois pour toutes sous les yeux pour que l’image s’imprime dans son cerveau. Mais je n’ose pas. Je n’ose jamais. Et de nouveau on enchaine la danse, échange de pics, j’ai l’impression qu’il valse entre mes lames et ça me frustre. Je voudrais être comme Jax, savoir toucher juste, en plein cœur, pour le blesser comme lui me blesse. Le pire dans tout ça c’est qu’il ne s’en rend surement pas compte, que pour lui c’est juste une énième blague, une énième phrase. Bah ouais. Quand tu couds pas t'as rien d'autre à faire t'façon, commence pas à faire genre. Et pis j'sais que t'aimes voir nos tours à tous. Pourquoi tu mens comme ça ? Et voilà. Encore. Ca me coupe le souffle parce que ses mots font echo à ceux de sa sœur. Parce qu’il vient de m’assener un coup direct dans le plexus et que j’ai perdu mon souffle pour les prochaines minutes à venir. Merde Zyki. Merde. Ouvre les yeux putain. « Wow. Merci Zyki. Super sympa. Tu crois que je fais que coudre ? » je le dévisage un instant, un peu choquée qu’il puisse penser ça. Pourtant ça fait tellement longtemps qu’on se croise dans le cirque, il devrait savoir non ? Y a pas que la couture, y a le balais, le bricolage, l’aide que j’apporte, la cuisine et toutes les conneries comme ça. Mais non, ça me conforte dans mon idée qu’on est invisible aux yeux des grands. C’est tellement injuste. « Non Zyki. Y a qu’un seul tour que j’aime voir c’est celui de Jax .» J’appuie sur le prénom, fixe Zyki en attente d’une réaction. C’est mesquin, c’est bas, mais je crois que j’ai envie de le blesser un peu, comme il me blesse moi. Pourquoi est-ce que je serais la seule à souffrir hein ?
Bah j'sais pas tu pourrais me rendre visite un peu. Je rigole avant de secouer la tête. Même pas besoin de répondre à ça. De toute façon il est jamais dans sa caravane, alors pas la peine de venir le voir. J’ai passé trop d’heures à le chercher dans le cirque pour lui faire essayer des trucs pour savoir où le trouver et c’est jamais chez lui. Puis si j'ai une urgence couture et que j'ai besoin d'toi à domicile ? Si j'te demande de faire livraison de gâteaux ? Si j'vole ta canne pendant ton sommeil ? On sait pas, y a plein d'raisons de venir dans ma caravane. Je roule des yeux en soufflant un peu fort, pour lui indiquer qu’il devient un poil pesant. Tu parles. Le prie c’est que je viendrais dans chacun des cas énoncés et ça me frustre. « Tu volerais vraiment ma canne ? Tu sais sans ma canne je pourrais pas venir dans ta caravane. Ton plan a échoué désolé » léger sourire, que j’ose enfin montrer, c’est bref et je l’étouffe bien trop rapidement mais pendant un instant je me suis laissée prendre au jeu. Rien qu’un instant. Mais je déchante bien vite et c’est toujours pareil avec lui. Pour ça que je ne m’autorise pas à craquer, la chute est trop douloureuse avec lui. Pas le droit ? Mais Nergüi combien d'fois tu t'es pété la gueule en essayant de refaire les numéros ? Y a personne qui t'en a empêchée, tu fais c'que tu veux. C'est quoi le problème ? C’est terrible. C’est terrible de croire que personne n’a essayé de m’en empêcher. Combien de fois Monsieur Loyal m’a regardé avant de secouer la tête ? Combien de fois Adela m’a-t-elle hurlé que j’étais qu’un poids, incapable de même marcher droit ? Alors oui des gamelles jm’en suis prises, tellement de fois, des bras et des jambes cassées, le corps couturé par mes échecs. « Le problème Zyki c’est que t’es aveugle, ou sourd. Ou un peu des deux. Personne m’en a empêché parce que personne n’a su. Pourtant à chaque fois que je me fais prendre je peux te dire qu’Adela n’y est pas allée de main morte » parce que même si j’étais allongée la jambe explosée, ça ne l’a jamais empêchée de me gifler. Pour m’apprendre. J’ai la voix qui se brise un peu, les yeux qui commencent à devenir humide et ça me donne envie de hurler, de tout casser, parce que je déteste le fait qu’il puisse m’atteindre comme ça. Bon sang oui, ce que je déteste ça. Je m’emporte, encore, encore, balance les mots un peu trop cru, un peu trop sèchement. Et je vois sur le visage de Zyki qu’il ne comprend pas encore une fois et que cette fois ci ça ne le fait pas rire. Ca ne le fait plus rire. Tant mieux. Mais j'ai rien fait ? Au contraire, t’en as trop fait Zyki. J'te propose un truc cool, pourquoi tu t'mets en colère là ? Si tu veux pas faire mon assistante tu le dis et voilà, c'est pas la peine de faire ton p'tit chien enragé. Petit chien enragé. Ma canne claque contre le sol au même rythme que ma colère explose et sans me rendre compte je me suis redressée. Je tremble, ma main crispée contre le pommeau de ma canne et mes jointures qui blanchissent. « Mais putain Zyki ! Mais tu t’écoutes parler ? Même si j’avais envie Monsieur Loyal ne me laisserait jamais, tu m’entend ? Jamais monter sur scène avec toi ! » je relève ma jupe jusqu’au milieu de ma cuisse et lui montre ma jambe droite, les muscles sinueux qui se dessinent sous ma peau et les cicatrices boursoufflées autour. Je crois que je pleure ça y est. « D’après leurs propres mots, ou peut être ceux de ta sœur je sais pas, je suis un déchet Zyki. Un échec. D’accord ? Et les personnes comme moi n’ont pas le droit de monter sur scène. Faudrait pas briser la belle image qu’on donne aux enfants pas vrai ? » Je peine à retrouver mon souffle et abat rageusement ma jupe pour couvrir de nouveau ma jambe. Et là tout d’un coup j’ai envie de disparaitre, de fusionner avec le sol ou les ombres et que plus personne ne puisse me voir. Là tout de suite j’ai envie de courir jusqu’à la caravane de Jax et qu’il me prenne dans ses bras, pour effacer l’acidité corrosive provoqué par cette discussion. Et puis merde arrête de m'engueuler pour rien, si t'es pas contente fallait pas venir. Je crois que c’est l’assaut final. Je me laisse tomber sur la banquette de nouveau, genoux contre ma poitrine avant d’enfouir ma tête à l’intérieur de mes mains. Je refuse qu’il me voit pleurer, je refuse qu’il se rende compte à quel point il m’a blessé, et qu’en réalité je fais semblant de hurler pour pas craquer. « Et t’as même oublié que c’est toi qui m’a forcé à venir » entre deux sanglots, des mots pas vraiment compréhensibles, juste l’envie de disparaitre définitivement et de plus avoir mal comme ça. Putain. Si ça avait un autre j’aurais pu gérer. Mais Zyki ? Zyki ? Je peux plus. Un jour j’ai levé les yeux et il était là partout. Et depuis je peux plus. Putain.
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: j'ai accepté par erreur ton invitation (nerki) Lun 12 Juin - 13:36 | |
| « Wow. Merci Zyki. Super sympa. Tu crois que je fais que coudre ? » Et il hausse les épaules, comme si la réponse était oui ou qu'il n'en avait juste rien à foutre, comme si Nergüi elle savait vraiment rien faire d'autre que coudre. Bien sûr qu'il la voit participer au reste du quotidien d'la troupe – balayer aider cuisiner, il sait tout ça mais pour lui ça compte pas. C'est normal, c'est comme tout le monde, c'est dans la logique des choses alors ça vaut pas le coup d'être mentionné. « Non Zyki. Y a qu’un seul tour que j’aime voir c’est celui de Jax. » Le prénom résonne à ses tympans et il serre les dents, parce qu'à une époque lui aussi il aimait voir le numéro de Jax mais c'est fini et il veut pas y penser et encore moins en parler, mais elle ramène le sujet sur le tapis et il sent ses muscles se tendre un à un. « Tu parles, il part tellement en vrille que même Panini ferait un meilleur taf que lui. » Y a la rancœur dans sa voix, celle qu'il nourrit depuis des années et qui n'fait qu'empirer, encore encore encore jusqu'à tout dévorer. « Regarde-le putain il vaut plus rien. » Au final il sait pas s'il parle du numéro ou de Jax lui-même et ça fait mal, parce qu'il repense à la façon qu'il a de traîner avec n'importe qui – du moins aux yeux de Zyki. C'est l'incompréhension et la colère et la douleur, la peur aussi un peu, de le voir partir, de le voir abandonner. Y a un mur entre eux et pendant une seconde il envie Nergüi, parce qu'il sait qu'elle est plutôt proche de lui, parce que visiblement ils se comprennent alors qu'entre lui et Jax il reste rien que des ruines. Mais c'est pas le moment pour ça, il a pas envie d'se perdre dans les fantômes du passé. Pas là, pas comme ça, il voulait juste passer une bonne soirée et y a rien qui se passe comme il le voudrait. Pourtant il fait bonne figure, parce qu'il se dit que c'est juste un passage, qu'elle est fâchée pour un truc débile qui lui échappe et que ça va passer. Ça passe toujours. « Tu volerais vraiment ma canne ? Tu sais sans ma canne je pourrais pas venir dans ta caravane. Ton plan a échoué désolée. » Il le voit son sourire, et même si c'est fugace c'est bien là et ça l'encourage – il croit qu'il a gagné, que l'orage est déjà terminé. « Arrête de mentir, j'suis sûr que tu trouverais un truc pour venir récupérer ta canne. Je testerai, tu verras que j'ai raison. » Il se marre et il a déjà oublié les reproches de Nergüi et Jax et tout ce qui n'va pas. Il se risque à lui tendre une main, la proposition lancée en l'air mais c'est pas pour se foutre d'elle, c'est sincère et quand ça lui revient en pleine gueule il comprend rien. Elle a les yeux qui lancent des éclairs et il sait pas où il a foiré, il sait pas ce qu'il a fait pour la heurter. « Le problème Zyki c’est que t’es aveugle, ou sourd. Ou un peu des deux. Personne m’en a empêchée parce que personne n’a su. Pourtant à chaque fois que je me fais prendre je peux te dire qu’Adela n’y est pas allée de main morte. » Il la fixe en silence, parce qu'il voit pas où elle veut en venir, il sait pas ce qu'elle aimerait l'entendre dire. Il fait pas la différence entre la situation de Nergüi et celle de n'importe qui, il saisit pas en quoi sa situation sort du lot, pourquoi ça semble la toucher autant. « Et alors ? À chaque connerie j'me suis pris des torgnoles aussi, comme tout l'monde dans la troupe. » Pour lui c'est rien de grave, rien d'insurmontable – ils sont nombreux à s'faire remonter les bretelles de manière musclée, à recevoir une deuxième correction après s'être fait mal en tentant un truc interdit. Il comprend pas ce qui pose problème, pour lui c'est dans la logique des choses, pas de quoi en faire une scène. « Débrouille-toi pour pas te faire prendre et puis voilà. » Il croit que c'est aussi simple que ça, il pige pas pourquoi elle se met dans cet état. Mais il a perdu son sourire et ses plaisanteries, il a plus envie de jouer alors qu'elle le traite comme s'il avait fait quelque chose de mal, comme si elle lui en voulait. Ça lui paraît totalement gratuit et il aime pas ça Zyki.
Elle est en colère. Elle se redresse brusquement, la canne qui claque contre le sol et sa voix qui claque dans l'air. « Mais putain Zyki ! Mais tu t’écoutes parler ? Même si j’avais envie Monsieur Loyal ne me laisserait jamais, tu m’entends ? Jamais monter sur scène avec toi ! » Elle remonte sa jupe et il laisse glisser son regard jusqu'à la jambe qu'elle a découverte, mais il bronche pas. Il esquisse pas le moindre mouvement, il se contente de regarder et on dirait presque qu'il est indifférent. Ça l'touche pas, ce qu'il voit. Pour lui c'est rien – de la chair, abîmée peut-être mais rien de plus que de la chair, comme tous les autres. Ce qu'il voit c'est ni son handicap ni ses cicatrices, juste la misère dans laquelle elle a l'air de se complaire. Zyki il voit de la peau ni plus ni moins, le reste ça l'atteint pas, il la voit pas comme elle se voit. Quand il lève les yeux vers les siens, elle pleure. Il l'a jamais vue pleurer. Et il comprend pas pourquoi elle le fait là, maintenant, avec lui. Il comprend pas ce qui a ouvert les vannes et il sait pas comment réagir face à ses larmes. Alors il fait rien, il se contente de froncer les sourcils en la fixant comme un puzzle qu'il arrive pas à résoudre – putain ça lui fout mal au crâne toute cette histoire. « D’après leurs propres mots, ou peut-être ceux de ta sœur je sais pas, je suis un déchet Zyki. Un échec. D’accord ? Et les personnes comme moi n’ont pas le droit de monter sur scène. Faudrait pas briser la belle image qu’on donne aux enfants pas vrai ? » Ça le fatigue. Il sait pas ce qu'elle attend de lui, il sait pas ce qu'il est censé faire. Il comprend même pas ce qu'elle raconte et les arguments qu'elle avance, il a l'impression que c'est juste du vent, d'la fumée, des problèmes qu'elle se provoque elle-même parce qu'elle laisse ses démons la bouffer toute entière. « Mais t'as jamais essayé pour de vrai, qu'est-c'que t'en sais ? Tu dis que tu peux pas mais tu te l'interdis toute seule. Et puis même, on s'en fout de tes jambes, si ça te gêne tant qu'ça t'as qu'à enfiler des collants. » C'est balancé d'un ton presque désinvolte, comme si la solution était là, comme si c'était suffisant à régler toute la situation. Comme s'il venait de lui donner une raison de sécher ses larmes. « Tu sais c'que c'est ton problème ? T'es là à m'dire que machin a dit ça et que bidule pense ça, mais on s'en branle. Tu fais celle qui s'en fout des gens alors pourquoi tu les écoutes ? » C'est la première fois qu'il voit une telle fissure entre l'allure qu'elle se donne et ses faiblesses, et il sait pas quoi faire de tout ça, il la reconnaît même pas. Il sait pas quoi penser, quoi lui donner. Il a rien Zyki, rien d'autre que ses mots trop spontanés qu'il balance à travers le fossé qui les sépare. « T'es parano. Personne les regarde tes jambes, et personne fait gaffe à tes échecs. Sérieux Nergüi, tu crois vraiment qu'on est là à te scruter en attendant d'te voir tomber ? Fais ta vie, tout l'monde s'en tape. T'es pas le centre du monde. » C'est l'impression qu'il a Zyki, quand il l'entend parler comme ça, quand elle sous-entend que tout le monde la juge et se moque et la voit comme un déchet ou il sait pas trop quoi. C'est absurde, tellement absurde – la plupart du temps on la remarque pas, et il a jamais vu personne la rabaisser ou peut-être qu'il est juste trop à côté de ses pompes pour ça, peut-être même qu'il l'a déjà fait sans s'en rendre compte. Il comprend pas où elle veut en venir et il a pas vraiment envie de comprendre, il s'met pas à sa place. Il veut juste qu'elle réalise que les gens sont pas là pour la martyriser ou la brimer ou tout ce qu'elle s'imagine ; il a l'impression qu'elle s'enferme dans sa bulle et qu'elle croit que tout l'monde veut sa peau. Comme si elle les blâmait pour la solitude qu'elle s'impose toute seule, parce que c'est elle qui les repousse, c'est elle qui lui crache à la gueule alors qu'il a fait un pas vers elle. Ça l'irrite au final, parce que c'est toujours la même rengaine et même s'il a ses torts il les voit pas, tout ce qu'il retient c'est le rejet en bloc et si d'habitude ça le fait rire, ce soir c'est trop. Ce soir il se sent comme un gosse qu'on réprimande alors qu'il est convaincu d'être innocent. « Et t’as même oublié que c’est toi qui m’a forcée à venir. » Bien sûr c'est vrai même s'il voit pas vraiment la chose comme ça, à ses yeux il l'a poussée certes mais pas forcée, et puis si vraiment elle voulait pas le suivre elle avait qu'à gueuler ou le cogner ou l'assommer, il en sait rien mais pour lui l'excuse n'est pas valable. Alors il soupire, bruyamment, se mettant debout en la fixant une seconde. Et puis sans prévenir, il l'attrape, la force à se lever à nouveau et la soulève comme si elle pesait rien. Il l'amène jusqu'à son épaule sans la moindre délicatesse, la perchant comme un sac à patates, un bras enroulé autour de sa silhouette pour la tenir en place. « C'est bon j'ai compris, tu veux pas être là et j'suis le pire des cons, bla, bla, bla. » C'est sec, parce qu'il est fatigué de cette dispute qui mène à rien, parce que la conversation est stérile et qu'elle pourrait aussi bien lui parler en latin ça ferait le même effet. « J'te ramène. » Il est prêt à faire tout le chemin inverse en la portant comme ça. Il commence déjà à se mettre en marche, tant pis s'il va pas tout à fait droit et si ses mâchoires grincent. Il a juste envie qu'elle se taise pour mettre fin à ce calvaire. Il voulait s'marrer, et le voilà propulsé en enfer. |
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⊹ life can hurt ▹ posts envoyés : 713 ▹ points : 20 ▹ pseudo : zoé (baalsamine) ▹ crédits : solosands (icon) + sal (aes) + kane (avatar) ▹ avatar : sophia lilis ▹ signe particulier : un couteau papillon qu'elle a tendance à dégainer trop vite, béret et marinière pour se donner un look de française décalée, des cheveux bien trop roux et la clope toujours allumée.
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| Sujet: Re: j'ai accepté par erreur ton invitation (nerki) Lun 12 Juin - 18:46 | |
| Jax. C’est un coup bas, je sais. Et je me déteste d’en arriver à là, je déteste voir les muscles de Zyki qui se tendent et l’orage qui passe un instant dans son regard. Je me déteste et je les déteste. Celle qui se retoruve au milieu n’a jamais d’autre choix que de se retrouver écartelée. Et j’ai aucune envie de finir comme ça. Merde. Je les déteste. Je voudrais remonter le temps, que tout soit comme avant, eux deux rigolant trop fort, brillants, tellement brillants. Mais c’est finit pas vrai ? Et y a l’amertume dans les mots de Zyki, je sens presque le goût sur le bout de ma langue. Tu parles, il part tellement en vrille que même Panini ferait un meilleur taf que lui. Je rigole. Sèche. Brève. Il dit n’importe quoi. Panini lancer des couteaux ? On aura tout vu pas vrai. J’ai envie de lui hurler d’arrêter de faire semblant, de dire la vérité. Regarde-le putain il vaut plus rien. Déjà on se rapproche. Je la vois la rancœur. Je la vois aussi l’envie. Bien cachée, au fond, mais jla connais. Je sais. Je ressens la même. Moins fort, parce que Jax ne m’écarte pas. Mais je ressens quand même. Et pendant un instant j’ai envie de le prendre dans mes bras, de le serrer contre moi pour le rassurer, lui dire que tout va bien se passer. Parce que derrière ses sourires insouciants y a ce gamin qu’a peur. Mais je me rétracte. Tout de suite. Parce que j’ai pas envie de lui offrir ça ce soir. Ni même jamais s’il continue comme ça, dans sa lancée égoïste. « Le confond avec toi Zyki. Vous êtes plus indissociable. » et le venin qui sort de nouveau. C’est plus fort que moi. Tout le temps la même chose. Crache, crache. Pour mieux l’achever. « Il va parfaitement bien. » je redresse la tête, bombe le torse, comme si je me défendais moi et non Jax. Pourtant je sais que je ne devrais pas m’engager là-dedans. Faut que je me rappelle de l’écartèlement. Mais il est fort Zyki. Fort pour tourner la situation à son avantage rien qu’un instant, voler un peu de mes sourires que je garde précieusement. Il a cette manie, avec son sourire solaire et ses idées stupides, celles qui vous donnent envie de rigoler plutôt que de râler. Je déteste quand il agit comme ça, parce que je sais jamais vraiment résister. Arrête de mentir, j'suis sûr que tu trouverais un truc pour venir récupérer ta canne. Je testerai, tu verras que j'ai raison. Idiot. Idiot. On défie pas les filles de venir dans sa caravane. Ca prête à confusion. Et je pourrais croire qu’il veut quelque chose. Ce qui n’est surement pas le cas. Parce qu’il est comme ça Zyki, terrible don juan de pacotille, à offrir des pâquerettes écrasées à la première blonde qui passe devant ses yeux. « Teste donc mais je ne garantit pas que tu en ressortira vivant » je provoque, danse un instant avec lui, teste le chemin avant de me retirer aussi vite, comme brûlée. Faut dire que la discussion dérape trop vite, trop facilement. C’est toujours comme une girouette avec lui, un coup bon, un coup mauvais, à se hurler dessus ou à se consoler. Je sais plus. Je perds pieds et je râle. Encore. Encore. Encore plus qu’avant. Je dis des choses que j’ai jamais vraiment prononcé à voix haute, peut être pour qu’il comprenne enfin qu’on a pas tous le choix ici. Qu’on est pas tous des Kida. Putains de Kida. Et alors ? À chaque connerie j'me suis pris des torgnoles aussi, comme tout l'monde dans la troupe. Il comprend pas. Putain. Il comprend pas. A croire qu’il comprendra jamais. C’est comme parler à un mur, il vous renvoi les mots sans un effort de compréhension. Les autres jours j’aurais pu être patiente. Mais pas ce soir. Je serre les dents, je serre les poings. Débrouille-toi pour pas te faire prendre et puis voilà. « Tu sais quoi Zyki ? Un jour j’aimerais être capable de penser comme toi. » Et c’est pas un compliment. Loin de là. Mais le connaissant il prendra ça comme ça. Tant pis. J’en ai assez. Juste assez. Je me retiens tout juste pour ne pas exploser. « Crois ce que tu veux putain. Crois que je fous rien » et toutes les journées passées à supplier Adela de parler à Monsieur Loyal en sa faveur, et toutes les heures à s’entrainer en secret pour devenir quelque chose, quelqu’un. Combien de séjours à l’hôpital ? Combien d’os brisés ? Est-ce qu’il s’en souvient Zyki ? Où est-ce qu’il pensait que mes absences étaient volontaires, que je me pointais pas dehors préférant rester au lit parce que c’était plus facile comme ça ?
Puis tout dérape. Je sais pas trop comment, je sais pas trop pourquoi, jme met à chialer. Ridicule Pia ; Putain de stupide Nergüi. J’ai jamais craqué devant lui. Pas même la fois où je me suis ouvert les deux mains en tombant sur le gravier et qu’il était à côté de moi. J’ai jamais pleuré devant quelqu’un d’autre qu’Adela ou Jax. Et encore, Jax ne m’a sans doute jamais vu pleurer de dépit, de tristesse. Non. De colère. De frustration. Mais là je sais pas, c’est une accumulation de choses, de tout. C’est pas que Zyki. C’est surtout Zyki. Mais pas que. Et c’est lui qui prend tout. Je pleure, je crie, jlui montre ma jambe en espérant que ça fasse tilte dans sa tête. Y a les regards qui se tournent vers nous mais j’en ai rien à faire. Y a que les yeux de Zyki qui m’intéressent. Et sa bouche quand elle prend cette moue emmerdée. Je l’agace. Ca l’agace. Tout l’agace. Il franchit sa limite lui aussi. Mais t'as jamais essayé pour de vrai, qu'est-c'que t'en sais ? Tu dis que tu peux pas mais tu te l'interdis toute seule. Et puis même, on s'en fout de tes jambes, si ça te gêne tant qu'ça t'as qu'à enfiler des collants. Pourtant si. On me l’a interdit. C’est pas que moi. C’est les autres. Mais sans doute que dans son monde parfait, dans sa petite bulle qu’il construit à l’aide de pilules et de sourires stupides il ne le conçoit pas. C’est sans doute ça. « Je… » mais déjà il reprend, me coupant la parole. Ptêtre qu’il avait même pas entendu le souffle qui s’était échappé de mes lèvres. Tu sais c'que c'est ton problème ? T'es là à m'dire que machin a dit ça et que bidule pense ça, mais on s'en branle. Tu fais celle qui s'en fout des gens alors pourquoi tu les écoutes ? Il parle Zyki. Il parle et ça me brise un peu plus. Parce qu’à l’entendre parler je suis la putain de victime de service. Mais je sais. Je sais des choses. Pourtant il arrive à me faire douter, à travers ses yeux chui qu’une putain de parano. Pourtant encore ce matin jme suis retrouvée étalée par terre à cause de sa sœur. Pourtant encore hier y a eu Marco qui s’est foutu de ma gueule, de ma démarche de raté. « Parce que c’est lourd. C’est putain de lourd » que je murmure tout bas. Parce que j’aimerais qu’il sente le fardeau que j’ai sur les épaules, le poids. Parce que j’ai beau défier les autres, leur rendre au centuples leurs médisances, que parfois j’ai juste envie d’être comme les autres. Comme lui. Qu’on m’aime aussi. Mais Zyki n’écoute pas. Zyki n’écoute jamais. Je sais pas pourquoi je continue d’espérer. Et déjà qu’il reprend, plus assassin encore. T'es parano. Personne les regarde tes jambes, et personne fait gaffe à tes échecs. Sérieux Nergüi, tu crois vraiment qu'on est là à te scruter en attendant d'te voir tomber ? Fais ta vie, tout l'monde s'en tape. T'es pas le centre du monde. Non. Effectivement pas. Je suis pas le centre du monde. Encore moins la bordure. Sans doute un satellite perdu au loin qui tourne tant bien que mal autour de la planète, incapable de franchir l’atmosphère pour être avec les autres. Je trouve rien à répondre. Juste du silence. Et les larmes qui veulent pas s’arrêter. Parce que je me sens stupide. Parce que je me sens idiote. Parce que je commence à me dire que merde il a raison ce con. J’en fais trop, toujours trop. Comme Adela. J’ai beau la critiquer, je vaux pas mieux qu’elle pas vrai ? Au fond que les autres pensent ça j’en ai rien à faire. Mais Zyki ? Zyki c’est différent. Zyki jveux pas qu’il me juge comme ça. Surtout pas. Et je sais pas pourquoi. Putain. Ce que c’est frustrant. Respire. Inspire. Craque pas Nergüi. Craque pas. Je continue mes reproches. Parce que je connais que ça. Parce que je veux pas reculer. Je lui reproche de m’avoir trainé ici pour ensuite m’avoir abandonné. Si encore il était resté avec moi à déconner comme il le fait toujours. Mais non. Parce que j’ai servi qu’à une chose : tenir ses putains de clopes pendant qu’il allait draguer la brune puis la blonde, et enfin la rousse. Comme dans une mauvaise blague. Rageuse j’essuis mes joues, quand soudain Zyki se redresse. Il est grand. Tellement grand. J’oublie toujours ce détail. Il se redresse et je vois qu’il en a clairement assez. Comme moi. C’est bien pour une fois on est d’accord sur quelque chose. C’est rare, faut fêter ça. Sauf que Zyki il hurle pas comme moi. Non. Zyki il agit. Et sans prévenir il me soulève pour me jeter sur son épaule, comme un vulgaire sac de patate. Putain. « ZYKI » je gigote, essaye de me libérer, parce que soudain j’ai concience du reste de la salle, des gens qui me regardent, qui voient mes larmes, ma rage, ma putain de frustration. Parce qu’ils voient Zyki me porter comme si de rien n’était. Parce qu’il me touche aussi. Parce qu’il a pas le droit. « Pose moi ! » Je monte dans les aigus, enchaine avec deux jurons en polonais qu’il a du m’apprendre quand on était gamins. Mais ça fait pas vraiment d’effet. C'est bon j'ai compris, tu veux pas être là et j'suis le pire des cons, bla, bla, bla. Ses mots sont secs. C’est rare venant de lui. Et ça fait mal. Comme un revers, c’est moi qui prend et lui qui sert cette fois ci. J’arrête de me débattre, bien consciente qu’il ne me lâchera pas. Je laisse retomber mes bras mes jambes, posant ma tête sur son omoplate, comme pour cacher mon visage, mes larmes qui recommencent à couler. J’ai honte. Tellement honte. Et j’ai mal aussi. De m’être débattue, d’avoir tant hurlé. Ptêtre que je suis triste aussi. Ptêtre que ça ressort. Je sais pas. J'te ramène. Il commence à marcher et je me redresse un peu tapant dans son dos du plat de la main. « Ma canne. Ma canne Zyki » et de nouveau y a ce putain d’handicape qui vient m’emmerder. Nous emmerder. On reprend la marche et je sens petit à petit les larmes se calmer, mes joues se sécher, le vent nocturne faisant son job à la perfection. J’ai juste un énorme sentiment lassitude qui me reste. Putain de fatigue après avoir affronté un ouragan. « J’veux juste rentrer » c’est murmuré contre son t-shirt, et mes doigts qui s’y agrippent légèrement. Je demanderais pas pardon. Mais c’est comme une espèce de trêve. Pour ce soir c’est terminé. « S’il te plait » putain de poupée à balancer, putain de poupée cassée. Je veux juste rentrer chez moi, m’enfouir sous les draps et dormir pour l’éternité, qu’on me laisse en paix, qu’on me laisse rêver. Alors je ferme les yeux sur le trajet du retour, la bouche scellée, pour éviter de recommencer à chialer. Je laisse Zyki me porter parce que de toute façon, je crois que je serais même pas capable de marcher jusqu’au cirque. Et peut être qu’au fond il le sait. Peut être que non. Je me plais à imaginer que si. Rien qu’une fois. Qu’il ouvre un peu les yeux. Rien qu’une fois. On peut toujours espérer pas vrai ?
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