© Eriam, tumblr.
✧ looks Mia porte principalement du noir et a une collection impressionnante de Dr Martens — elle doit en être à treize paires en comptant les plus décrépies. Elle s'attache les cheveux n'importe comment pour dégager son visage lorsqu'elle travaille sur son PC et oublie souvent quelle tronche elle a quand elle bouge enfin de derrière son écran pour sortir. Elle avait un strabisme quand elle était petite, l’œil gauche qui voulait rendre visite au droit. Il a été corrigé mais il revient quand elle est fatiguée ou bourrée ou quand elle n'en peut plus de son écran. D'ailleurs, elle porte souvent des lunettes de soleil dehors, elle a les yeux sensibles. Et puis elle ne prend pas de douche tous les jours et elle vous emmerde. C'est écolo.
✧ rising up Elle est un peu hargneuse, Mia. Elle se la joue misanthrope et fait celle qui n'aime rien comme les autres, et c'est vrai qu'il y a beaucoup de choses qu'elle ne supporte pas et qu'elle ne fait pas de concession, mais la vérité c'est qu'elle fait preuve d'une ardeur singulière dans la défense de tout un tas de causes humanitaires et sociales. Révoltée survoltée, elle s’indigne et ouvre sa gueule, au risque parfois de se battre contre des moulins à vent. Elle passe une bonne partie de son temps à signer des pétitions, à partager et écrire des pamphlets sur son blog, et elle distribue sans hésitation son trop plein d'argent de poche à des associations contre les inégalités, le racisme, le sexisme, la déforestation, l’homophobie, le braconnage... Elle ne sait plus où donner de la tête et se paume un peu dans les informations contradictoires aussi convaincantes les unes que les autres. Il ne faut pas s’étonner si elle vire vegan pendant trois mois avant de recommencer à consommer de la viande (mais uniquement de façon « responsable » bien sûr).
✧ hot blood De façon générale, elle est souvent sur la défensive et prête à riposter à la moindre attaque personnelle. Par contre, elle n'a rien contre les remarques sur son travail du moment qu'elle les considère justifiées. Elle est fière et de mauvaise foi, donc elle ne les considérera pas forcément justifiées, oui, d'accord. Elle est assez rancunière. C’est un truc qui l’agace chez elle, de même que sa tendance à se montrer blessante et à oublier de tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de lâcher certaines saloperies. Elle en vient trop facilement aux mains, aussi, même si ce n’est souvent que pour rire.
✧ Chicago Elle est née et a grandi à Chicago, dans une maison outrageusement grande et luxueuse qu'elle déteste un peu pour ça, mais qu'elle aime en même temps juste parce que c'est chez elle. Par contre, elle a fait mine de vomir quand ses parents l'ont refaite décorer de façon ultra-moderne. Ce moderne moche et pas confortable et froid, vous savez. Elle a horreur de ça, Mia.
✧ friends Elle est fille unique et n'a jamais eu beaucoup d'amis, notamment parce que ses copains de l'école primaire étaient soit des pestes riches qu'elle n'aimait pas et pinçait sous la table du goûter pour qu'ils hurlent et se fassent disputer, soit des intéressés. Oui, elle avait entendu ses parents parler des vautours et des gens « intéressés » et elle s'était mise à se méfier. Maintenant, elle ne pense plus vraiment comme ça. Toujours est-il qu'elle a vite préféré la compagnie de son ordinateur et de ses amis virtuels — parfois totalement virtuels, genre ses Sims. Elle n’a jamais été douée pour se faire apprécier des autres et n’y a jamais vraiment mis du sien.
✧ eat your school Elle n'aimait pas beaucoup l'école, Mia, et elle a même eu un épisode de phobie scolaire après une longue mononucléose, ce qui lui a valu de suivre ses deux dernières années de collège par correspondance. Elle n'aimait pas l'école à cause des gens, la plupart des autres élèves, la plupart des profs, mais elle aimait apprendre. Elle avait d’assez bonnes notes, elle adorait la physique et les problèmes mathématiques et plus que tout, l'informatique — sauf qu'elle s'y est rapidement ennuyée, d'où les dessins gribouillés pendant ses minutes d'ennui qui témoignent par ailleurs d'un petit talent artistique. Si, si, vraiment. Elle a toujours aimé dessiner et n'avait que des A en cours d'Arts. C'est pendant ses années d'étude à la maison qu'elle a vraiment perfectionné ses compétences en code et qu'elle s'est mise au hacking — après avoir regardé Matrix surtout, oui oui, mais elle garde ce détail pour elle.
✧ mommy Mia ne s'est jamais beaucoup entendue avec sa mère et ça n'est pas allé en s'arrangeant avec les années. Sa mère, elle la trouve superficielle, radine, intolérante, et puis elle n'a aucune curiosité et ne s'intéresse qu'à son nombril fourré de diamants. Et puis Mia est sûre que sa mère a voté pour Trump alors qu'elle se la joue bobo. Sérieusement. Non, Mia n'aime pas vraiment sa mère, pas vraiment, et elles s'engueulent sans arrêt quand elles se voient parce que Mia n'est pas du genre à lâcher le morceau. Elle a toujours eu l’impression que sa mère ne lui pardonnait pas d’être née, d’être une fille, d’être aimée par son père, d’être une personne à part entière.
✧ daddy Elle s'entend mieux avec son père, même s'il a certain des défauts de sa mère et qu'elle le trouve un peu lâche. Il a surtout un défaut vraiment terrible : il a épousé sa mère. Non, elle ne fait pas un complexe d'Œdipe tardif. Mia sait que son père a épousé sa mère pour son argent, parce que la grande maison qui dégueule le luxe, elle appartient à sa famille maternelle, parce que sa mère a sans doute aimé son père, mais son père ne lui a jamais donné l'impression d'aimer sa mère. Elle est lâche aussi, Mia, quand il est question de son père, parce qu'elle est toujours de son côté sous prétexte qu'il est toujours du sien, parce qu'elle ne veut pas que leur relation soit pourrie par sa désillusion et du coup, elle continue de l'entretenir, refuse la remise en question. C'est pour ça qu'elle a regretté un peu d'avoir piraté le compte de sa mère et divulgué sa liaison à son père, vers la fin du collège. Parce qu'il n'est pas mieux, mais elle a l'a découvert un peu tard.
✧ hacking C'est comme ça qu'elle a commencé le hacking. D'abord en piratant les comptes e-mail de ses parents, et puis de ses cousins, et puis des amis et collègues de ses parents qu'elle n'aimait pas. Elle en a découverts, des liaisons et des coups de pute, des accords et des pots-de-vin, mais il lui a fallu un certain temps avant de pouvoir s'attaquer à des gros poissons et de savoir faire usage des infos. Maintenant, elle cherche surtout à dénoncer les magouilles, à dévoiler aux grands jours les catastrophes sanitaires et autres incidents dissimulés au public pour éviter les scandales. Elle ne supporte pas que l'on s'enrichisse aux dépends d'autrui, un peu à cause de ces histoires de déportations et d'esclavage qui l'ont toujours indignée, comme si ça avait laissé une trace dans son code génétique, ou encore plus à cause de son propre sentiment de culpabilité vis-à-vis de la richesse excessive de sa famille, qui leur vient sans doute d'un passé peu reluisant. Parce qu'il y a toujours des cadavres en putréfaction dans les placards dorés, elle en est sûre. Et c'est comme ça qu'elle a rencontré Minerva, il y a deux ans, en menant une attaque contre Martin Shkreli, le gars qui a fait augmenter de 5000% le prix d’un médicament contre le SIDA. Ce genre de truc, Mia n’aime pas. C’était la première fois qu’elle contribuait à extorquer de l’argent, d’ailleurs — pour le reverser à un labo qui en ferait meilleur usage.
✧ higher education Pour quelqu'un qui n'aimait pas l'école, Mia a passé quelques années à la fac. Elle a étudié les maths et l'informatique pendant un an à Princeton, mais elle a craqué. Le fait est qu'elle avait du mal à se pointer en cours et, si elle a pu s'en sortir de justesse au premier semestre, le second a été un échec critique. Après ça, elle a eu une crise existentielle et elle a décidé de bifurquer complètement vers une école d'Arts. Elle a été obligée de retourner à Chicago pour ça, parce que ses parents voulaient garder un œil sur elle et parce que sa mère a pu la pistonner, étant propriétaire de plusieurs galeries d’art en Illinois. Mia était en première année d‘arts lorsqu'elle a sympathisé avec Minerva et les autres. Ses parents n'ont pas compris ses explications confuses lorsqu'elle leur a annoncé qu'il fallait absolument qu'elle aille poursuivre ses études à Savannah, mais elle a fini par obtenir satisfaction l’année dernière, même si ça voulait dire retaper une année. La vérité c'est que, pour la première fois de sa vie, elle voulait faire partie d'une bande.
✧ eternal teen L'un des grands désespoirs de sa vie, c'est qu'on la prend toujours pour une adolescente. Parce qu'elle mesure tout juste 1m60 (1m59 et demi pour être exact mais allez, soyez sympa), parce qu'elle a un reste de sa bouille de bébé, parce qu'elle a peut-être un tout petit peu le comportement d'une ado en rébellion, parce qu'on considère qu'on doit rentrer dans les cases passé vingt ans et que ce n'est clairement pas son cas, elle ne sait pas trop. N'empêche que quand elle se fait draguer par des lycéens, elle leur écrase un pied sous ses grosses semelles avant de tracer son chemin en maugréant.
✧ antisocial Elle était marginale au lycée et pas du tout conforme au stéréotype de la pompom girl riche et populaire que tout le monde s'attendait à ce qu'elle soit. Ça n'a pas changé, elle n'aime pas se conformer aux modèles, elle a même toujours pris soin de ne pas tomber dans la caricature de la misfit gothique ou punk dont elle s'est parfois approché dangereusement à l'adolescence. Elle ne veut entrer dans aucune case, elle ne veut pas être prévisible et elle déteste quand elle l'est. Vous l'entendrez dire cent fois par jour qu'elle n'aime pas les gens et que les humains ça craint. Enfin, encore faut-il qu'elle sorte. Elle n'a aucun problème à rester enfermée chez elle pendant une semaine sans voir personne. Communiquer sur internet lui suffit, à la limite. Elle n'aime pas la foule sauf quand elle l’a choisie — celle des concerts ou des manifs —, elle n'aime pas devoir se montrer polie, elle n'aime pas les sourires hypocrites des commerçants. Elle prend un malin plaisir à piétiner les codes sociaux et à offusquer les gens.
✧ fluffy Malgré son sale caractère, elle a un côté bisounours qui la rattrape toujours et qu’elle n’assume pas. Elle a notamment une fâcheuse tendance à prendre en pitié les animaux errants devant chez elle et lutte pour ne pas adopter tous les animaux de refuge qu'on lui colle sous le nez sur internet. C'est pour ça qu'elle a quatre rats récupérés en refuge depuis qu’elle est à Savannah. Les trois femelles s'appellent Rapunzel, Rasputin et Ramones et le mâle Casse-Noisette parce qu'il est castré. La castration, ça lui semble barbare, mais le refuge le faisait d'office et puis elle ne veut pas se lancer dans un élevage. Ils ont quasiment leur propre chambre dans son appartement, même si c'est censé être la chambre d'amis.
✧ Chickasaw Elle a des ancêtres amérindiens Chickasaw du côté de son père, mais son sang est tellement dilué que ça passe inaperçu. Quand elle était plus jeune, elle en tirait une fierté un peu vaine et elle était déçue de ne pas être typée comme sa grand-mère. Elle est toujours passionnée par le sort des Amérindiens et leur histoire. C'est l'une de ses principales luttes en ligne et elle a même quitté sa chaise confortable pour aller manifester contre le projet d'oléoduc dans le Dakota, parce qu'il est temps qu'on arrête de leur en mettre plein la gueule, merde.
✧ nintendo Elle a beau être geek, Mia n'est pas vraiment une gameuse. Elle est fan de Nintendo, a terminé tous les Zelda et les Pokemon et éclate tout le monde à Mario Kart, mais ça ne va pas plus loin que ça.
✧ mushrooms Elle prend toujours Toad à Mario Kart, d'ailleurs, parce qu'elle a une certaine passion pour les champignons. Elle les trouve mignons, bizarres et fascinants. Il y en a sur une bonne portion de ses vêtements à motifs, elle adore en mettre dans tous ses plats et devinez quelle forme ont ses boucles d'oreilles préférées. Le moisi c'est la vie.
✧ food & stuff À part les champignons, Mia aime un peu trop les sucreries et voue un culte aux bananes et aux pommes de terre. Elle ne peut pas s'empêcher de tester toutes les boissons à base de café du monde et elle aime particulièrement le café glacé. D'ailleurs, elle essaie d'arrêter de fumer mais elle en a toujours envie avec un café ou une bière. Elle aime beaucoup la bière aussi, oui, elle teste toutes les brasseries locales. D’ailleurs, elle trouve que le champagne c'est surfait. Elle a amené une glacière pleine de bonnes bières au dernier vernissage auquel sa mère l’avait invitée, parce qu’on n’y servait que du champagne et des cocktails mimosa.
✧ money is the anthem Ses parents sont totalement à côté de la plaque en ce qui concerne l'argent et pensent que, oui, mille dollars par mois est un minimum vital pour une étudiante. Ils lui donnent un peu plus que le minimum vital, bien sûr, parce qu'ils ne sont pas comme ça et ne voudraient pas que leur fille manque de quoique ce soit. Mia ne proteste pas, elle sait qu'ils ont les moyens et puis ça paye son matos informatique et ses lubies. Elle n'aime pas l'argent pourtant, elle est anti-capitaliste, mais pas utopiste. Elle sait qu'on ne se débarrassera pas de l'argent de sitôt, alors elle se sert de son privilège pour faire ce qu'elle peut pour le monde. Et payer des bières à ses potes et aider ceux qui se retrouvent dans la merde. Elle n'aime pas qu'on lui fasse de réflexion sur le luxe que c'est de pouvoir sortir des gros billets de sa poche sans inquiétude. Elle le sait. Elle n'aime pas qu'on lui promette de la rembourser même si elle l'accepte, parce qu'elle comprend que c'est une histoire de fierté ou un refus de lui être redevable. Mais en réalité, elle considère que c'est normal, pas généreux, pas altruiste, juste normal, d'aider comme on peut avec les moyens qu'on a. Ça ne lui manquera pas, ça ne la prive pas. Elle est la première à dénoncer les politiques qui ne font qu’enrichir les riches sur le dos des pauvres. À vrai dire, elle culpabilise beaucoup à cause de ça, parce qu'elle sait qu'elle pourrait faire beaucoup plus, mais on ne va pas s'apitoyer sur son sort non plus.
✧ derby girl C'est en traînant sur des blogs féministes qu'elle a découvert le roller derby au lycée. Elle avait toujours été une feignasse et du genre à sécher le sport à l'école, mais le roller derby, ça lui a semblé assez cool pour enfin se bouger le cul. Elle en a fait tous les ans depuis le lycée et fait partie d'une équipe à Savannah. Son nom de derby girl, c'est Molly’s Lips, à cause de la chanson de Nirvana.
✧ the sound of Elle écoute de la musique en permanence, elle aime surtout ce qui fait du bruit. En gros : du punk, du noise, du garage, du vieux rock et du métal. Et elle a gardé sa passion d'adolescente pour Nirvana et oui, il y a une marque de rouge à lèvres noir mal effacée sur le poster de Kurt Cobain au-dessus de son bureau, oui. Mais quand elle mène une cyberattaque, elle déroge à la règle et préfère lancer une bande originale épique pour s'accompagner comme il se doit.