Elle fait tourner son portable entre ses doigts sans parvenir à se décider. Et finalement, elle le jette sur son lit et se laisse tomber à son tour, regardé rivé vers le plafond et bras écartés. Non, elle ne peut pas. Nash ne voudra probablement pas. Nash ne sera probablement pas d'humeur à ça. Même s'ils ne se sont pas quitté fâchés finalement, elle sait que tout n'est pas redevenu comme avant. La preuve, ils ne se sont toujours pas reparlé depuis. Pourtant, elle a besoin de lui. Plus que jamais. Elle voudrait venir se lover entre ses bras, qu'il l'embrasse durant des heures, pour effacer la trace des lèvres de Sid sur les siennes. Pour masquer le goût et combler le manque aussi. Foutu Sidney. Foutu con. Elle le maudit intérieurement et peste en silence, le cœur battant et les nerfs en feu. Elle n'arrive pas à se calmer, elle n'arrive pas à se détendre. Elle voudrait se trouver un stand de tirs, imprimer un portrait de Sid grandeur nature, le foutre en tant que cible et viser le cœur, décharger le flingue sur sa tronche de branleur. Mais elle n'est même pas certaine qu'il y ait un stand à Savannah. Peut-être, elle n'en sait foutre rien. Et de toute façon, les armes, ce n'est pas son truc. C'est trop con tout ça. Elle échappe un râle de frustration et s'agite. Ses pieds et ses poings qui viennent frapper le matelas et elle rebondit doucement dessus, les cheveux en pagaille qui viennent lui recouvrir le visage, jusqu'à ce qu'elle se calme et s'immobilise. Elle souffle un grand coup et une mèche de cheveux décolle de son nez pour venir glisser le long de sa joue droite. Finalement, y a qu'une seule personne qui pourra apaiser ça. Elle se redresse et attrape son téléphone pour envoyer un sms à Nate. Juste un j'arrive. Ça suffit pour lui. Y a pas de fioritures et de politesses entre eux. Y a trop longtemps qu'ils ont dépassé ce stade. Elle grimpe sur sa bicyclette et pédale à toute allure jusqu'à l'appartement du Caldwell. Comme d'habitude, elle frôle la chute et les accidents, parce qu'elle est trop imprudente, et qu'elle se croit trop maligne, probablement immortelle aussi, pour s'abaisser à respecter le code de la route. Un jour, elle se fera renverser. Et ce jour-là, elle le regrettera amèrement. En attendant, elle continue. Elle abandonne la bicyclette dans le hall de l'immeuble, un truc étroit et peut-être bien que son vélo en fera chier plus d'un. Mais elle ne se sent pas concernée. Elle grimpe, toque trois coups à la porte et rentre sans avoir attendu l'autorisation de le faire. Chez lui c'est un peu chez elle aussi. Du moins, c'est comme ça qu'elle voit les choses. Et il est là, sur le canapé, la mine sereine et tranquille, fidèle à lui même. Mais bizarrement, ça ne suffit pas. D'ordinaire, le simple fait de le voir commence déjà à l'apaiser. Comme si sa simple présence suffisait à lui ôter un petit bout du poids qui lui pèse dessus. Mais là, rien ne se passe. Le poids est trop lourd. Et y a tout un processus qui se met en marche dans sa tête. Son esprit qui reste focalisé sur Nash et sur ce qu'il aurait pu lui apporter. Elle penche la tête sur le côté, elle n'a toujours pas dit un mot. Elle le dévisage et y a une petite voix dans sa tête qui hurle. Ça fera l'affaire, qu'elle dit. C'est de ça dont t'as besoin, qu'elle ajoute. — Salut. Qu'elle finit enfin par dire, un peu nerveuse. Elle approche et se laisse tomber sur le canapé à côté de Nate. Elle est pas bien certaine de ce qui est en train de se passer, mais ce qui est clair c'est que l'air est chargé en électricité. C'est elle qu'est survoltée, tous les circuits prêt à péter, à disjoncter. — J'passais dans l'coin, j'ai eu envie d'te voir. Elle ment, la sale gosse. Elle même ne sait pas trop à quoi elle joue. C'est comme si son corps agissait indépendamment de sa tête. Et elle vient se blottir contre Nate, sa main droite qui vient flâner sur le ventre du garçon, d'une façon inhabituelle. Peut-être un peu trop sensuelle. — J'te manquais ? Qu'elle demande, pour la première fois depuis qu'elle le connaît. Cette question qu'elle ne pose qu'à Sid habituellement, comme pour le pousser à avouer que oui, qu'elle compte trop et qu'il est perdu quand ils ne se voient pas deux jours de suite. Mais c'est pas Sid ici. C'est Nate et elle peut pas s'empêcher d'emprunter un terrain glissant. C'est viscéral. Elle en a besoin. Et puisque Nash n'est pas là pour combler ses besoins, elle improvise. Et putain ce qu'elle improvise mal.
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Sujet: Re: jeu de mains. (nads) Sam 24 Juin - 2:24
Most of the time one night blends into the next and weeks blend into weeks and months into other months. And sooner or later we all die. But at the beginning of the night anything's possible.
Let us step into the night and pursue that flighty temptress, adventure.