allez viens, laissons nos casseroles au vestiaire (sidlas)
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Sujet: allez viens, laissons nos casseroles au vestiaire (sidlas) Dim 2 Avr - 22:58
SIDLAS
une soif d’abandon étanchée d’illusions. les angoisses écrasées au fond du cendrier dans un savant mélange de rage et compassion... il y a la part des anges et celle du démon
Enième soupire. Dans le silence immobile de ton appartement, tu regardes pendant un moment la porte fermée de ton colocataire. Ca fait une paie que tu ne l’as pas vu. Que tu n’as pas parlé avec lui, ne serait-ce que pour savoir comment il va ses derniers temps. Solitaire et bien trop silencieux pour son propre bien, t’espère qu’il n’est pas partit se foutre dans des emmerdes pas possible, trouvant son absence bien trop anormale. Te promettant de lui envoyer un message quand t’en auras fini avec ce soir, t’abandonnes ta fixette pour te tourner vers la table basse et la vieille carcasse d’un emballage en carton de pizza. Ramassant rapidement et grossièrement le bordel que tu distilles un peu plus chaque soir, t’as la désagréable impression que, trop occupé dans tes problèmes existentielles, t’en viens à ne plus penser à ceux qui t’entourent. Balançant le carton dans la poubelle dégueulante et pleine à craquer, t’attrapes le stylo qui traîne sur le comptoir de la cuisine pour lui laisser un mot sur une serviette en papier maculée d’une disgracieuse tâche de sauce tomate. fais pas le con… rentres rapidement, ta gueule de renoi commence à me manquer. ps : il reste de la pizza desséchée dans le frigo. Sans plus de cérémonie, t’abandonnes le tout et t’attrapes tes affaires qui traînent prêt de la porte d’entrée. Glissant les clés dans la poche arrière de ton pantalon, tu claques bruyamment la porte de l’appartement, la faisant résonner dans le silence tranquille du couloir. Ascenseur en panne pour une sempiternel fois, te rabattant sur les escaliers de service pour les dévaler d’une seule traite, t’es légèrement pressé par le temps et encore et toujours à la bourre alors que tu dois encore passer au bar récupérer un peu de matos avant de rejoindre Sidney. Tu comptes plus les semaines sans nouvelles. Les jours à l’avoir ignorer, sans toutefois de réelles intentions de le mettre de coté. Et tu grimaces à cette constatation. Fait chier. Déboulant dans le hall d’entrée, tirant les clés dans la poche de ton jean, ce soir exit la marche à pied alors que tu rabats la capuche de ta veste sur la tête. Epiant les quelques badauds encore présents dans les rues de savannah, tu longes les rues pour prendre la direction d’historic district, l’horreur se trouvant pas très loin. L’horreur, c’est la vieille mustang. Bagnole rouillée qui a du connaître des jours meilleurs, elle repose, abandonnée et entrain de pourrir, sur le bas coté du trottoir d’en face. Peinture écaillée, cabossée par les années et quelques contraventions coincées sous l’essuie glaces avant, tu grimaces et jures en silence. Allumé comme il faut par ces connards de flics, en quelques enjambées, t’attrapes les billets sans même prendre le temps de les regarder alors que tu cherches désespérément à ouvrir cette putain de portière. « Allez… la pute. » Elle ripe et la clé accroche dans la serrure avant de finalement décéder douloureusement entre tes doigts. Soupire de soulagement, t’ouvres la porte en grand. Véritable chaos ambulant d’une couleur marmonnasse qui à fait son temps dont les sièges, pareil à des banquettes en vinyle crevassées, arborent exactement la même couleur. Te laissant tomber coté conducteur, balançant négligemment le sac sur la banquette arrière, tu te penches coté passager cherchant à fourrer les contraventions dans la boite à gant. Fébrilement, t’ajoutes un glock sous une vieille échappe avant de refermer le tout, claquant la portière et de mettre le contact. Belle salope capricieuse qui refuse de démarrer quand les températures descendent trop bas dans le négatif en hiver, accumulant un plus de quatre cent milles bornes, tu souris comme un gosse quand tu l’entends enfin cracher sa merde par son pot d’échappement encrassé.
C’est pas encore l’heure de l’ouverture. Le bar à l’air silencieux. Aucun ivrognes à l’horizon. Aucun rires gras, de blagues vaseuses et de cris inutiles. Le devanture fermée, abandonnant la caisse sans prendre la peine de la fermer à clé, t’attrapes tes affaires et longes la rue afin de passer par derrière pour pouvoir emprunter l’accès de service. Clope qui pend aux bords des lèvres, le visage noyé par cette langue de fumée qui t’oblige à ferme un œil alors qu’elle agresse et aveugle, tu pousses la porte métallique qui dessert la ruelle arrière du bar entre les vieilles odeurs rances de pisses et les cadavres de bouteilles vides. Ecouteurs sur les oreilles, le sac à dos vide qui bat la cadence contre ton dos, tu fais claquer le lourd abattant contre le mur, forçant sur ses vérins alors que le bruit résonne sinistrement dans le silence immobile du smoking. Allumant les lumières, les allogènes qui grésillent et vacillent un instant avant de chasser l’obscurité, tu longes les murs de l’arrière salle. On entendrait un mouche voler tellement tu gardes le silence, occupé à refaire le listing de ce que tu dois prendre et ne surtout pas oublier. Le regard rivé sur le téléphone, des messages qui défilent et qui t’arrachent un sourire en coin de savoir ton colocataire enfin rentrer. Nouvelle qui allège un peu plus l’humeur sinistre que ploie sur tes épaules, sur ton caractère de plus en plus cynique. Toi qui autrefois n’avait rien du gamin caustique, aujourd’hui ton acrimonie frôle celle des Caldwell, mordante et affable. Rire caustique, t’abandonnes le téléphone et les écouteurs alors que tu débouches dans une salle reclus, froide et mal isolée. Allumant le plafonnier, balançant négligemment le sac sur la table centrale tu prends le Heckler & Koch. Fusil d’assaut d’allemange plutôt rare, petit bijou que t’espères sincèrement te délester ce soir. T’en as pas souvent sour la main et tu sais que la revente va te valoir une sacrée belle plus valu en plus des quelques 9mm que vous devez. Fourrant le tout dans le sac en plus des munitions et de quelques moniteurs, tu tires brutalement sur la fermeture éclair du sac avant de le charger sur ton épaule et de prendre la tangente. Un denier détour par le bar ou tu piques une bouteille de sky et reprends le chemin en sens inverse pour rejoindre la voiture. Abandonnant le tout dans le coffre, laissant la bouteille sur ton siège, t’envoies rapidement un message à Sidney alors que tu tires l’unique cigarette roulée de ton paquet de clope. j suis devant le smok’, ramène ton cul, jackie et moi t’attendons. Petite référence à la bouteille que t’as pris en otage et qui repose, négligemment alanguit, dans l’habitacle tiède de la bagnole. T’espères sincèrement que tu vas pouvoir en profiter. Te protégeant du vent pour te griller cette cigarette à l’odeur rapace et aigre, tu te laisses aller contre la carlingue de la mustang, les mains profondément enfoncées dans les poches avant de ton pantalon. Shit de mauvaise qualité sur lequel tu tires longuement, t’attends de voir la gueule de Sid se pointer. Rapidement. T’as l’impression de revenir des années en arrière, quand tu faisais le mur. Un paquet de clope piqué à ta vieille avant de prendre la fuite quand cette dernière, trop ivre, s’abandonnait dans une position peu flatteuse au canapé défoncé du salon. Tu rejoignais alors ce gosse terrifié et intimidé. Et t’as l’impression d’attendre une plombe avant qu’il ne pointe sa sale gueule de petit bâtard en retard. Pourtant tu ne peux t’empêcher de sourire tout en te redressant, abandonnant cette position avachis quand tu le vois débarquer peu de temps après ton message. « Tu sais te fais attendre, princesse…» Ton un peu bourru, alors que tu détailles sa silhouette se découper dans l’obscurité ambiante de savannah. Déglingué par des peurs qui l’érodent et le bouffent, lui le gosse qui s’enferre dans des peurs absurdes mais qui abîmes, tu souris un peu plus, exhalant un longue langue de fumée de ton joint à moitié fumé. Sidney, il a pas tellement changé. C’est toujours le même. Tu le remarques à sa façon de se ternir, épaules légèrement voûtées, le regard qui rase le sol un instant avant de se redresser alors qu’il parcourt les derniers mètres qui vous séparent. Sid c’est l’innocence bafouée, c’est le gamin paumé, celui qui n’a rien demandé mais qui a subi et qui subi encore. T’as toujours eu un élan de tendresse sincère pour lui et ses faiblesses, à toujours vouloir te rapprocher un peu plus de lui pour lui enlever ce poids écrasant de cette tare qui à, lentement, grignoter, bouffer sa mère. Quand t’étais gosse, t’arrivais pas à comprendre ses silences, ses regards. Même quand vous traîniez au square, dans les ombres hosties de la nuit, silhouettes silencieuses simplement éclairées par le lampadaire du coin. Toi à fixer le vide et lui à fumer. Aujourd’hui encore, des fois, t’as du mal à comprendre ses agissements, ses entraves qui l’enclave dans des réticences futiles. T’aimerais le secouer, le faire réagir… là assit juste à coté de lui, à boire. Encore et encore. A gueuler qu’il est trop con et à accuser ce ton grinçant qui te rétorque que t’es décidément pas mieux. Putain. Les deux looseurs esseulés. « Qu’est ce que t'as foutu ? Tu voulais te dégonfler ?! » Tu te souviens. De ces paroles d’ivrognes. Oui. C’était pourtant pour déconner mais tu t’es raccroché à ce oui lâché dans un moment d’égarement alors que tu le proposais de t’accompagner à une transaction. Entre les bouteilles de pyrex qui peuplaient son salon, abandonné dans son appartement, à écouter le vacarme impossible distiller par le bar d’en dessus. Il était tellement misérable et toi tellement au fond du trou, que t’as proposé ça comme ça, ne t’attendant absolument pas avoir une réponse positive de sa part. Pourtant, ça l’a fait sortir de sa léthargie. Ca l’a fait réagir et t’as aimé ça. Le voir accepter un truc qui le ferait certainement chier dans son froc… ok et à voir son état de stress actuel, t’espères sincèrement qu’il en arrivera pas là !
Sidney Kasabian
Coyote
▹ posts envoyés : 2611 ▹ points : 52 ▹ pseudo : marion ▹ crédits : lunar (av) + miserunt la kassos (gif) ▹ avatar : micky ayoub▹ signe particulier : allure de zonard et pieds qui traînent, trop de couches de tissu pour couvrir ses épaules voûtées, l'air toujours un peu usé.
Sujet: Re: allez viens, laissons nos casseroles au vestiaire (sidlas) Dim 16 Avr - 10:24
L'heure avance mais Sid recule, Sid se sent ridicule. Fenêtre grande ouverte, appuyé contre la rambarde, il a la clope au bec et l'regard perdu dans le goudron en-bas. C'est silencieux, c'est sombre, un peu comme lui à l'instant présent. L'ironie d'la chose le ferait sûrement sourire, s'il avait pas ce goût amer dans la bouche. Derrière lui son salon éclairé, derrière lui la table jonchée de feuilles noircies, froissées, déchirées. Il a une caricature à envoyer pour le lendemain mais y a rien qui vient. La seule chose qu'il a à rendre c'est ses tripes, c'est les derniers morceaux d'son cœur, c'est un trop plein de rancœur. Il arrive à rien, des épines au bout des doigts et les paumes ouvertes comme sa cage thoracique. Ça l'emmerde. Il avance pas, ni dans ça ni dans rien d'autre, il fait du surplace et il enclenche la marche arrière, à se morfondre dans les ombres. Alors il soupire en continu parce qu'au moins ça veut dire qu'il respire, au moins il sait qu'il est pas tout à fait mort et c'est toujours ça – c'est toujours mieux que rien pas vrai ? Y a que sa respiration pour fendre l'air alors il sursaute quand son portable vibre sur la table, rompant le silence. Malgré lui il a le cœur battant et une boule dans le ventre, quand il s'avance pour voir quel nom s'affiche sur l'écran. Y a plus de quatre lettres et au final, il sait pas s'il doit être déçu ou soulagé.
De : Atlas j suis devant le smok’, ramène ton cul, jackie et moi t’attendons.
Il lui faut une seconde avant de comprendre, peut-être deux ou alors faut compter ça en minutes, il sait pas. Il s'en fout. Ça lui revient d'un coup ; la soirée avec Atlas, le trop plein d'alcool et de weed et de misère, l'envie d'mieux, l'envie d'plus, l'envie d'vivre. Le oui qui a retenti, face à une proposition qui n'a rien de rassurant pour lui. Il sait plus s'il veut remonter en arrière et dire non, faire le mort et prétendre que son portable était éteint, foncer tête baissée en s'interdisant de penser, tout ça à la fois. C'est quoi la bonne option ? Il en sait rien et pourtant il enfile ses pompes à la va-vite, avant de réaliser que sur le dos il a un t-shirt à l'effigie de bandes-dessinées. On emmène pas un ado attardé distribuer des flingues. Il marmonne, grogne en retirant le bout de tissu pour en choisir un autre uni, moins risqué. C'est con – il se trouera aussi facilement que l'autre si une balle venait à l'traverser. Pourtant ça le rassure, il se sent moins pathétique et finalement si, parce qu'il enfile son vieux blouson élimé qu'il ferme. On voit pas ce qu'il a en-dessous, c'est n'importe quoi. Il soupire devant sa propre connerie en finissant par attraper son paquet de clopes et son portable, fourrant le tout dans ses poches. Il sort et verrouille la porte rapidement, sans même prendre la peine de fermer la fenêtre ou d'éteindre la lumière. Tant pis. Ses godasses raclent le sol, ses mains s'enfoncent dans ses poches et son dos se voûte alors qu'il rabat sa capuche sur sa tête. Ça planque un peu les hématomes qui colorent son visage, à cause d'une altercation merdique avec un mec tout aussi merdique. Ses os grincent encore un peu selon les mouvements qu'il fait mais c'est gérable – c'est plutôt les traces sur son épiderme qui le gênent. Il veut pas expliquer, c'est trop ridicule comme histoire. Et toujours la même cigarette perchée au bord des lèvres, il avance en s'demandant s'il devrait pas plutôt faire demi-tour et se planquer sous sa couette. Mais déjà il aperçoit la silhouette longiligne d'Atlas se découper dans la pénombre, et il sait que c'est trop tard. Il peut plus faire machine arrière. « Tu sais te faire attendre, princesse... » Le ton est un peu revêche mais il voit le sourire qui tire sur le coin d'ses lèvres, et automatiquement y a le même qui s'affiche sur sa gueule de fatigué. Il fait mine de hausser les épaules, crachant sa fumée dans l'air en avançant tranquillement jusqu'à Atlas. « Bah ouais, une princesse doit s'faire belle pour son prince, c'est pas ça ? » Il s'marre à moitié, achevant sa cancéreuse avant de l'abandonner sur le trottoir, l'écrasant négligemment. Il blague mais ça suffit pas à cacher sa nervosité, la crispation dans l'angle de sa mâchoire et l'inquiétude au fond de ses yeux. « Qu’est-ce que t'as foutu ? Tu voulais te dégonfler ?! » Évidemment qu'il voulait se dégonfler. La question se pose même pas, quand on le connaît. Sid est pas connu pour son courage ou son goût du risque, il est plutôt lâche même s'il essaie de pas trop le montrer. Mais ça sert à rien d'le cacher avec les potes qui datent, avec les potes qui savent déjà qu'il est pathétique. « Non. Enfin si. Peut-être. On s'en branle, j'suis là quand même pas vrai ? » Et dans ses poches, ses doigts se tordent et battent le rythme de son stress, se calant sur la cadence de son cœur qui s'affole un peu. C'est pas une bonne idée, finalement. Il commence déjà à regretter, mais il veut pas annuler. Il sent qu'Atlas lui ferait payer cet affront, d'une façon ou d'une autre. Il peut pas être lâche à ce point. Il a déjà peu de dignité, autant préserver les miettes qu'il en reste. « Elle est où la bouteille ? » Certes il compte rester, mais il a besoin d'une bonne dose de courage liquide s'il veut tenir le coup. D'un coup d'œil il l'aperçoit qui trône sur le siège. « J'peux ? » Il attend pas vraiment la réponse, ouvrant la portière qui grince entre ses doigts pour attraper la bouteille. Il l'ouvre et en avale une grosse lampée, s'essuyant la bouche du revers de la manche avant de tendre l'objet à son propriétaire initial. « Et toi alors, t'es sûr qu'tu veux pas te dégonfler ? » Ses prunelles se verrouillent à celles d'Atlas, sa bouche se tord dans un angle peu assuré. « J'veux dire, je pense pas être le meilleur bras droit que tu puisses te permettre. J'suis pas comme vous. Fils de flic, pas voyou, tout ça tout ça. » De voyou il n'a que l'allure, avec son crâne rasé et sa dégaine de malfrat, sa gueule qui pour une fois se pare de teintes bleutées. C'est même pas le fruit d'une bagarre honorable, c'est juste qu'il s'est fait éclater sur le pavé en essayant de jouer au mec bien. « Tu sais quoi, si j'viens le mieux c'est encore que je parle pas. Si j'la ferme, ça peut passer. Non ? » Il sait pas. Il espère. Il aime autant jouer l'ombre d'Atlas comme celle de Peter Pan, au moins il aura pas peur de dire un mot de travers. Suffit qu'il ouvre la bouche pour se trahir, pour qu'on voit qu'il n'a rien d'un bad boy, qu'il est juste un môme paumé qui traîne des pieds. Il préfère encore se taire, pour être sûr de rester entier.
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