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Invité ☽ ☾
| Sujet: misleading. (nike) Lun 16 Jan - 4:01 | |
| Là, sous les sourcils froncés et le regard dur, le combat bat son plein. Jouissance visuelle de ceux qui huent, de ceux qui crient, des autres qui encouragent. Ils aiment, voir ce qui se déroule sous leur nez sans même y prendre part. A part miser sur celui qui restera à terre, la gueule dans le sable et se réjouir salement des traces de sang qu'on laissera sur les corps, ils ne font rien. Trop saouls ou trop peureux de s'y risquer eux-mêmes, ils laissent les braves prendre le ring improvisé, cercle de poussière au milieu d'un hangar abandonné. Combat illégal. Présence illégale. Et tension à son paroxysme, alors que l'adrénaline coule dans les veines de chacun, comme s'ils se battaient eux-mêmes, comme s'ils y laissaient le gout ferré du sang, comme s'ils y laissaient leurs muscles fatigués et leur âme pourrie par le vice. et parmi tous ces gens qui se nourrissent de la peine et de la douleur, il y a nora. silhouette insignifiante parmi ces grands costauds qui l'entourent. perdue dans la masse musclée et transpirante. perdue dans les relents dégueulasses de sang et de chair que tu vois apparaître sur les corps des deux combattants. et c'est pas le genre qui te distingue des autres. masculin et féminin, ça perd de son sens de toute façon. c'est les yeux-éclairs et le coeur fusil qu'on entend gronder jusqu'ici qui te rend si différente. c'est pas la l'avarice qu'on lit dans le regard, c'est la colère. c'est la douleur de le voir se faire démolir et de ne rien pouvoir y faire. c'est la rancoeur des disputes incessantes et des promesses jamais tenues. fin du combat. pas de perdant, pas de gagnant. les silhouettent qui s'éloignent vers l'intérieur désaffecté et nora-coup-de-boule-coup-d'épaule qui se fraye un passage derrière eux, menace le chien de garde d'un oeil furax et entre à l'intérieur comme l'un des leurs. bravo champion. prononcé à mi-chemin entre cynisme et reproche, alors qu'elle le retrouve là, dans cette pièce vide, raisonnante. office de vestiaire. c'est en colère. c'est pas vraiment voulu. c'est coincé dans l'entre-deux, jamais complètement dans l'amour et le soutien, jamais non plus dans la colère vivace. et comme si tu t'y attendais, comme si tu l'avais deviné, à force d'expérience, à force de trop venir, à force de trop le voir rentrer dans des états similaires, la gueule de travers et les blessures rongeant les traits, tu sors la poche de glace du sac en plastique pendu à ta main et tu la colles sur les plaies avec toute la dextérité dont t'es capable, le plus méticuleusement possible comme pour ne pas lui faire mal. c'est si rare de ta part nora, cette douceur inexistante, celle dont t'es pas dotée, celle dont il faudrait te forcer à faire preuve avec tes doigts maladroits et tes gestes abrupts digne d'un camionneur pour comprendre que tu peux en être capable, si t'y mets un peu du tien. c'est d'autant plus rare entre vous, comme une trêve muette, un instant de répit trop longtemps attendu, bâti entre les mots enragés et les corps enflammés. j'aime pas te voir comme ça. non t'aimes pas. ou bien tu aimes trop. partagé entre les deux. soufflé quelque part entre dureté et lassitude. oeil envoûté et dégoûté. coeur-amour et coeur-colère. baiser déposé sur le front et main froide glissant au creux du cou. le front qui se pose contre le sien et toute la fatigue que vous semblez déverser ensemble. se reposer l'un sur l'autre, rien qu'un peu. rien qu'une fois. fermer les yeux pour ne plus voir les plaies. couvrir les blessures pour ne plus en apercevoir la profondeur. quand il saigne, c'est ton coeur qui gronde. fâché. provoqué. mis au défi de rendre la pareille. y a rien qui touche ike sans que ça ne touche nora aussi. rien qui le traverse sans que ça ne te transperce aussi. complémentaires et pourtant similaires à la fois. y a les douleurs que tu n'imagines que trop bien, l'épuisement que vous partagez. et ce même grondement dans les veines qui hurle la colère et la revanche, que vous ressentez à deux. comme un maelström identique qui résonne en canon dans les esprits divergents. comme s'ils ne faisaient plus qu'un. il est quand, le second round ? ça sonne fatigué entre les lèvres abîmées. y a plus que quelques traces recouvrant le visage autrefois angélique, à peine de quoi le remarquer. déjà trop sage pour une fille de ton envergure. et si t'as dit stop aux gifles et aux représailles pour l'instant, il semble avoir fait tout l'inverse. y a les blessures qui ne cessent de germer sur son visage, les plaies que tu ne finis plus de panser maladroitement. ike déverse sa fureur sans fin, chaque fois un peu plus, chaque fois un peu trop. sans jamais s'arrêter. y a l'inquiétude qui fait rugir le palpitant, qui se mélange à la colère sourde, l'envie de crier encore et encore que ça ne sert à rien. que ça ne soulage même pas. mais tu sais très bien qu'ike n'écoute jamais personne d'autre que lui-même et que t'as beau être fatiguée, de tout ça, révulsée parfois aussi, y a rien qui puisse le raisonner, encore moins le dissuader. bataille sans fin, sans gagnants. les deux idiots qui ne se comprennent jamais. moment de répit. la guerre, c'est pour plus tard. j'ai ramené quelque chose pour le gagnant. il est où ? les muscles qui se détendent un peu, et le coup d'oeil malicieux vers le noeud bien serré de l'imperméable trop large, la mine un peu boudeuse au rappel d'une vieille blague entre vous deux. un pari perdu. le refus catégorique d'un jour te pâmer de cette tenue idiote et l'uniforme de pompom girl volé dans le gymnase du lycée, recouvrant la silhouette frêle. |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: misleading. (nike) Mar 17 Jan - 20:39 | |
| Écran de fumée, c'est rien que de la poudre aux yeux. De l'enduis pour combler les vides. Ca se dissout dès la fin du combat, ça laisse les mêmes creux, les mêmes rien qui compriment la cage thoracique mais pendant quelques instants, ça donne l'impression d'être. Vivre à défaut de survivre durant quelques minutes violentes qui marquent les visages pour se rappeler qu'on est en vie. C'est une fresque, c'est une œuvre. Un tableau bancal, rien de banal. De la colère pour voir trouble, des coquards pour voir la vie en noir, des ecchymoses pour la sentir en bleu, des plaies mal refermées pour la vivre en rouge. Explosion de couleurs, infusée dans la douleur. C'est presque euphorique, complètement dénué de raison, y a qu'un besoin primaire dans cette histoire sordide. Celle de sentir les chairs sous les poings fermés, sentir les coups réveiller des sensations endormies. la douce folie. Y a qu'ici qu'il peut faire ce qu'il veut Ike, se délester de ses erreurs le temps d'un instants, prendre le premier inconnu comme exutoire de ses peines bien plus que de sa colère finalement. Thérapie par la collision. A mi-chemin entre la lâcheté de celui incapable d'affronter le réel et le besoin stupide de faire acte de rédemption au moins envers sa propre conscience. C'est jamais pour rien qu'on frappe. Un crochet pour les erreurs, un autre pour les colères. Une contenance perdue et un coup sur sa gueule. Un coup pour pas le mettre à Nora, un autre pour oublier Jill et tant d'autres pour bien des choses encore. Il les compte plus Ike, il en vient même à se demander s'il se cache pas derrières des raisons obscures pour pas simplement dire qu'il aime ça. Frapper. Souffrir et faire souffrir. Y a qu'une destruction constante dans ses gestes, dans ses actes, souvent même dans ses paroles. surtout peut-être. Souffle court à l'apothéose des colères. Silence. La partie s'achève et l'état des lieux est déroutant, y a des rougeurs qui deviendront hématome, des écorchures qui deviendront cicatrices. Même le gagnant n'est jamais vraiment victorieux. Même Ike traîne la même sale gueule que les autres. Vidé mais pas vide.. Sans cesse éreinté sans jamais voir tarir le flot des sentiments. Et y a la voix en écho dans le lieu vide presque vide qui résonne à ses oreilles. Battement cœur qui contrecarre le sang qui pulse encore dans les tempes. Il offre à peine un regard, juste le temps d'attendre, de comprendre. Nora c'est une pièce à deux face. Pile c'est la rage. Face c'est l'amour. La pièce en suspend, elle vole entre eux, attend de retomber pour dévoiler le jeu du soir. Oscille entre guerre et paix jusqu'à ce qu'elle vienne poser sur son visage la poche fraîche qui apaise la chaleur des blessures autant que celle de son corps. Il peut pas s'empêcher de lancer ce regard à demi-surpris, Ike, par manque d'habitude sans doute. Nora en infirmière c'est le versant de la pièce qui témoigne de l'accalmie. Elle n'est plus bourreau, elle panse les plaies maladroitement et c'est presque un sourire qui éclot sur ses lèvres quand elle lui dit qu'elle aime pas le voir comme ça. Encore. Les quelques mots qu'il a entendu mille fois. « Mais t'es venue quand même. » c'est presque un j'suis content que tu sois là qu'il sera toujours incapable de dire. Sa voix est calme sous le sourire qui s'étire un peu plus. Pour une fois, le constat est doux, presque gratifiant, à peine joyeux. Juste assez pour qu'on le ressente dans le rythme de chaque mot détaché avec sérénité. Une des nombreuses vérités qui jonchent le chemin sinueux qui les mènent l'un à l'autre. Elle aime parfois. Elle n'aime pas souvent. Mais presque toujours elle est là, Nora. Pas seulement dans ces nuits mouvementés, mais au quotidien dans la tourmente. La constante du trouble. L'ouragan, serein ce soir. « c'est fini pour ce soir. » pour ce soir, comme s'il devait forcément préciser. Elle sait bien pourtant, que finalement si elle est douée dans l'art de la guerre mais qu'elle connaît la paix, Ike il sait pas faire autre chose que l'affrontement. Contre elle. Contre les autres. Contre le monde. Y a pas meilleur moyen de communication, il a beau la blâmer de le faire il a rien a envier même si c'est pas ce soir qu'il rentrera dans l'éternel débat. Il savourerait presque les instants volés de paix qui les habite, jamais longtemps, jamais souvent. Dissiminés ça et là dans leurs vies pour ne pas oublier que même dans le fureur, Nora & Ike ça à encore un sens, que certains jours ils savent arrêter d'être ennemi. Et y a son sourire qui s'élargit, amusé sous les mots de la brune, un coup d’œil sur l'imperméable. Y a les idées plus délectables que détestable qui s'insinuent dans son esprit, un autre coup d’œil pour l'entrée des vestiaires de fortunes. « Si j'dis que c'est pas moi le gagnant tu montres ça à qui? » En temps de discorde ça serait une attaque. En temps de paix c'est rien de plus qu'une blague, presque un défi dans le regard derrière le rictus amusé qui n'attend que de voir le prix offert. Y a les doutes constants concernant Nora, mais jamais quand les eaux tumultueuses ont retrouvé leur calme, jamais quand elle sourit, jamais quand elle semble dans ses bons jours. « Si t'es à poil là-dessous t'as pas intérêt à défaire ce nœud ici. » Derrière le sourire, cette fois c'est plus vraiment une blague. Un ordre presque intimé, qui fait presque ressurgir ce besoin étrange de toujours la sentir uniquement à lui, même s'il sait que ça a jamais été toujours le cas. Mais c'est toujours la même rengaine, dans les instants d'accalmie y a plus que Nora et lui. Et que lui pour y poser ne serait-ce qu'un regard. |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: misleading. (nike) Ven 20 Jan - 7:33 | |
| dans cette salle ravagée par le temps, l’humidité et la moisissure, il y a ike et nora. sereins d’un jour, amours de toujours. les colères apaisées, pour l’instant. y a rien que les souffles fatigués, bien conscients de ce qu’il se passe. vous fermez jamais les yeux, pas même quand vous aimeriez, pas même quand il faudrait mieux. vous savez, toujours, que tout ça ne tient qu’à un fil. que l’humeur d’un instant se transforme si vite en colère sourde et aveugle qu’il vaudrait mieux en profiter maintenant. et si vous n’en êtes qu’à peine capable la plupart du temps, il y a ces instants, plus rares, presque volés, que vous attrapez. que vous savourez, parce que vous les savez trop rares, bien trop rares pour pouvoir les prévoir à l’avance. il y a ces instants dotés d’une justesse magnétique, d’un semblant de bonheur partagé presque trop normal. ike et nora sur la même longueur d’ondes. les âmes qui s’attrapent enfin, et qui ne se lâchent plus, comme les étoiles se rencontrent parfois. il y a la main qui tient la poche de glace contre la blessure. les gestes presque trop doux, presque anormaux pour deux personnes comme vous. les regards malicieux et la commissure des lèvres relevée, début de rictus joueur, à défaut d’être capable de sourire vraiment, à défaut de même savoir comme faire. il reste que les éclats des instants volés, si forts et pourtants si inconstants, pour vous faire tenir la distance. pour vous promettre l’aube malgré les lendemains difficiles. et pour une fois, tu te laisses porter par le gré du vent. tu cesses de te battre, rien qu’une fois. l’ouragan déchaîné apaisé, rien que pour ce soir. p’tètre que j’aurais pas dû. haussement d’épaules nonchalant, et le front qui pousse un peu plus le sien, rien que par esprit de contradiction, rien que parce que t’es pas capable autre chose que l’affrontement, éternellement. peut-être que t’aurais pu t’abstenir de venir, oui. comme tu le fais souvent. y a tant de choses que tu détestes, ici. à croire que t’aimes te faire mal, à y venir si souvent. à le voir si souvent, à terre. blessé. tiraillé. malmené. peut-être que t’aurais pu t’éviter le voyage et rester chez toi. laisser passer le temps des blessures et te montrer quand tout sera de nouveau bien. stable. mais l’un comme l’autre savez que ça ne fonctionne pas comme ça. que t’es pas capable d’attendre, que t’es même pas sûre d’en avoir envie. que t’es là tout le temps, dans les quelques bons moments, dans les mauvais, aussi. dans les mauvais, surtout. y a le rictus qui revient, miroir du sien, esquisse d’un sourire que t’as jamais été capable d’offrir. pas vraiment. cet imperméable qui renferme tant de choses, peut-être tout autant que l’air énigmatique qui t’habite, et cette impatience grondante qui le supplierait presque de l’ouvrir pour mettre un terme à ton supplice. ce même supplice que tu fais quand même durer un peu plus longtemps, parce que peut-être que t’aimes bien ça, au fond. rien qu’un tout petit peu. pas de gagnant, pas de cadeau. c’est la règle. l’air résigné sur le visage et nouveau haussement d’épaules nonchalant. insolent. comme si ce n’était pas toi qui décidait des règles. comme si y avait rien à y faire, que c’était tant pis pour lui. que le cadeau irait ailleurs s’il ne trouve pas son gagnant ici, dans le vestiaire désaffecté, alors qu’il a déjà parcouru tout ce chemin, rien que pour décrocher un sourire sur sa tête de sale crapule. et y a cette lueur dans les yeux, enfin, brillante, malicieuse, possessive. dévorante. celle qui se nourrit des inquiétudes constantes, celle qui s’en amuse un peu, aussi. ah ouais ? tu vas pas déballer ton cadeau alors ? sourcil levé, à demi-surpris. tu prends la distance, soudainement, éloignement nécessaire, coup de théâtre insolent. nora au milieu de la pièce, à chercher les problèmes. peut-être même à espérer que quelqu’un ne rentre et ne les surprenne, rien que pour entendre le loup gronder. rien que pour voir un peu plus de cette jalousie qui te fait rêver. ou bien j’vais devoir le faire toute seule ? tu pousses encore un peu. rictus malicieux au coin des lèvres, regard tourné vers la sortie et la main qui joue allègrement avec le noeud. tu cherches. tu provoques. tu défies et peut-être même que tu énerves, rien qu’un peu. et tu sais le faire si bien, nora. tant mieux. c’est ce que tu cherches. un peu de colère, un peu d’amour. c’est tout ce que vous savez faire, de toute façon. |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: misleading. (nike) Sam 28 Jan - 7:09 | |
| Combien de temps avant la fin des trêves ? Combien d'heure avant les nuages gris, avant l'orage, avant la fin de l'accalmie ? Il peut pas s'empêcher d'y songer. On ne combat pas l'inéluctable, aucune paix n'est éternel, surtout quand il s'agit de Nora & Ike. Alors il repousse les idées noires, parce que finalement il sait, Ike, il sait que c'est pour touts leurs combats y a ces moments-là. Éphémères mais constant. Ils apparaissent comme un halo lumineux dans leur obscurité, touche d'espoir pour ne pas oublier que y a un sens à tout ça, qu'à deux ils sont pas qu'un enfer, y a des bouts de paradis. Peut-être que ça fonctionne mieux comme ça ? A trop s'habituer au bonheur on finit par s'en lasser. C'est peut-être pour ça que Ike & Nora, ça dure encore. Ils ont jamais eu le temps de se lasser de la facilité d'une relation, du bonheur trop oppressant, de la routine accablante. Y a rien de tout ça dans leur histoire bancal, y a qu'une tentative hasardeuse de garder le navire à flot, malgré la coque abîmée et l'intérieur dévasté. Peut-être que ça ressemble a quelque chose, une sorte de miracle, le bateau troué qui survit encore aux tempêtes. Ils ont finit par se demander contre qui ils se battaient. L'un contre l'autre. L'un pour l'autre. Ike dans le fond, il est pas certain qu'il y ait une réelle nuance entre les deux. Se battre contre Nora c'est toujours se battre pour elle, avec de mauvaises armes et des blessures qu'on veut infliger sans vraiment le vouloir. C'est le cerveau et l'orgueil qui mènent les bataille à son encontre, le cœur qui mène celle pour elle. Mélange détonnant de l'un et de l'autre, qui apporte toujours l'étrange paradoxe dans leurs guerres futiles. pars mais reste.. et elle part parfois, Nora. Mais dans le fond, elle reste toujours. Loin. Proche. Invisible ou tangible. Elle est là, toujours. Encore. « C'est trop tard pour les regrets Caldwell. » Brin de sourire, trop tard pour aujourd'hui, pour hier, pour les quatre dernières années et pour les jours prochains. S'ils sont là, tout les deux, toujours, c'est bien parce que même les regrets ne suffiront pas à changer le court des évidences. Parce qu'elle râle, Nora, mais qu'elle est là, comme quelque chose d'immuable. Tout les chemins ramènent toujours à ce point. eux. pas de gagnant pas de cadeaux, c'est la règle. y a un rire cette fois, court et franc, la tête secoué doucement. « Depuis quand l'un de nous suit les règles? » Il le dit presque dans un air de défi. ose m'empêcher d'avoir mon cadeau. Y a qu'a voir ces lieux pour savoir que la loi n'a jamais fait entrave à ce qu'il voulait, lui. Et il connait assez Nora pour savoir que rien ne l'empêche d'agir comme elle veut non plus. Elle est là, elle aussi, dans l'odeur âpre du sang séché et de la sueur causé par de mauvais gestes, régit par de mauvaises lois qui transgressent la plupart des celles bien établis. Peut-être qu'elle n'aime ni le lieu ni ce qu'il représente mais elle en fait partie, de ce monde-là, malgré elle. Ici, c'est qu'une facette du prisme géant des vies sans lois. Comme le smocking dog, comme les affaires louches qui y traînent. Nora c'est sans doute celle qui se perd le moins dans ce genre de chemin, mais elle est celle qui gravite autour de chaque parcelle d'obscurité, elle n'y est pas aspiré mais sans cesse en contact. Répercussion invisible sur ce qu'elle était, sur ce qu'elle est devenue, sans doute sur ce qu'elle reviendra aussi. On ressort jamais pur de ces univers-là. Il arque un sourcil, comme une imitation étrange du sien qui se soulève quand elle suppose que t'ouvriras pas ton cadeau, laisse éclore un infime rictus au coin d'une lèvre abîmé par les combats d'un soir. Le sourcil redescend pour se froncer lorsqu'elle s'éloigne de lui, mise en scène calculée, elle a le sourire provoquant et l'oeil malicieux, nora. Elle agit comme une actrice au rôle bien connu, elle aguiche d'un œil, vous tente de l'autre. Talent inné pour faire tourner le monde dans le sens qui l'arrange, pour mener les plus crédules par le bout du nez. « On déballe pas les cadeaux des autres. » Grondement sourd, c'est un ordre intimé, un avertissement aux résonances amusées. Il a jamais aimé les surprises ike, mais celle-là elle a déjà un avant-goût appréciable, papier cadeau intriguant au nœud fragile. Il se lève du banc de fortune avec une grimace qu'il masque tant bien que mal dans un sourire tordu au bout des lèvres. Les doigts qui glissent un instant sur les courbes enrobées par l'imperméable, qui font leur chemin jusqu'au nœud mal serré dévoilant un sourire de plus en plus visible a mesure sur le lien se détache pour laisser tomber le rideau, dévoilant la mise en scène. Y a la langue qui glisse sur ses dents, le rire mal réprimé qui claque dans le silence, rien qu'un instant. Et la tenue. Il comprend mieux l'air presque boudeur de Nora quand elle est arrivée, le sourire éclatant sur ses lèvres à lui quand ses mains retrouvent leurs places sur ses hanches pour l'attirer un peu plus à lui, moquerie douce devant l'accoutrement. « tu vas me faire la chorée qui va avec la tenue de pom-pom? » Y a la moue amusée qu'il perd pas depuis qu'il a découvert son cadeau, c'est l'enfant terrible gâté par le père noël malgré le manque de gentillesse, éclat de malice dans le regard quand il pose les lèvres sur celle de nora, baiser à la douceur brut sans perdre le sourire qu'il garde au coin des lèvres. Il se crispe, juste un instant. Infime seconde ou il fait défiler les possibilités, le côté primaire qui ressort en songeant à ceux qui peuvent la découvrir là, dans son habillement un peu trop propice aux fantasmes dégueulasses des animaux qui trainent dans les parages. Les issus possibles qui se ferment l'une après les autres. Ici, impossible. Chez lui, et rien qu'à cette pensée y a la grimace incertaine. « Ils sont chez toi les trois mousquetaires? » Il retrouve la contenance en fixant le regard clair de Nora, message à peine voilée derrière ses yeux éclatant d'idées. Dernière chance pour pas tout gâcher. |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: misleading. (nike) Mer 1 Fév - 3:40 | |
| oh, tu te crois si maligne nora. à t’éloigner au milieu de la pièce comme s’il allait t’attraper. le grand méchant loup à l’approche de son déjeuner. tu joues, tu provoques. t’allumes. un peu. beaucoup. t’adores ça. cette fois, tu seras le petit chaperon rouge ou la cheerleader au moeurs légères. une autre fois, peut-être, que ce sera toi qu’il faudra fuir. l’oeil brillant de malice, tu te laisses emporter par toutes ces bêtises futiles. tout ce qui n’a pas d’importance. pour une fois, t’as le coeur un peu plus léger. c’est si rare. et c’est pas plus mal, non plus, de poser les armes rien qu’une seule fois. de reporter la guerre permanente à demain. trêve signée dans l’air, à profiter de ces instants tant qu’ils sont là. vous prévoyez jamais rien de tout ça, parce que vous contrôlez rien de tout ça non plus. ça vient comme ça, au détour d’un rictus un peu plus doux, d’un oeil un peu moins affûté. les griffes rangées pour ce soir et la bataille qui continuera sans vous. ce soir, y a ike et nora qui prennent un temps de pause bien mérité, qui investissent l’intérieur de ce vestiaire de fortune comme s’il était à eux. y a cet accoutrement ridicule et inconfortable, qui y est pourtant pour beaucoup dans votre traité de paix, que tu menaces de dévoiler à tout moment, jusqu’à ce qu’il ne s’approche enfin, découvre son cadeau par lui-même. surprise. l’esquisse d’un sourire qui s’affine enfin, un vrai comme ils sont si rares chez toi. t’espères bien qu’il en profitera parce que c’est pas prêt d’arriver de nouveau. toi et ce stupide uniforme. tu paries que t’as l’air ridicule, là-dedans. tu le fais uniquement parce que t’as qu’une parole, nora caldwell, et que tu reviens pas sur tes promesses, aussi stupides et inconscientes soient-elles. mais t’apprends la leçon à la manière forte, là, alors que l’embarras raidit tes muscles, et tu regrettes d’avoir été si sûre de toi à penser que tu ne perdrais jamais ce maudit pari. ça t’apprendra. plus jamais ça. et tu crois bien que t’aurais pu mourir de honte sur le carrelage froid et crasseux si quelqu’un t’avais croisé dans cet uniforme. et tu ne rêves plus que d’une chose, de l’instant où tu pourras t’en débarrasser pour le mettre au bûcher. alors là tu peux toujours rêver weaver. y a la remarque qui cause le froncement de sourcil et la claque qui cogne contre son épaule, avant de réajuster l’uniforme pour la centième fois de la journée. il manquerait plus que ça, le comble suprême de la honte et du ridicule réunis dans une chorégraphie signée nora caldwell et ses deux pieds gauches. et tu sais qu’il le dit rien que pour attiser un peu plus la colère, parce que c’est ce vous faites toujours, l’affrontement constant, même dans la douceur, même dans la paix, parce que vous ne savez rien d’autre. il prend pas les mêmes formes et porte des couleurs différentes mais il est toujours là, au détour d’une blague de mauvais goût comme la sienne ou à l’idée d’avoir à pousser un peu plus loin l’humiliation. colère sourde apaisée pour l’instant, le tsunami déchaîné prenant soudainement la forme d’un fleuve presque tranquille. y a la mine boudeuse qui semble fondre miraculeusement sitôt qu’elle semble avoir trouvé son remède, quand les lèvres se retrouvent pour un baiser furtif et l’envie grimpante de dégager de ce trou à rats purulent et dégueulasse. les bras se referment derrière la nuque alors que l’instinct possessif gronde naturellement dans l’estomac. chez toi ? t’en soupires d’avance, agacée par les trois terreurs qui semblent toujours se trouver là quand il ne le faut pas. c’est toujours blindé chez toi, jamais vraiment accessible, toute forme d’intimité envolée, et il devrait le savoir à présent. tu comptes plus les tentatives ratées, les places dans le seul lit simple de l’appartement volées. sûrement. haussement d’épaules indifférent. chez toi c’est mieux. privé. y a pas d’intimité chez les caldwell, y a que les quatre gamins qui partagent tout, tout le temps. peut-être même que je pourrais échanger les pompons contre la tenue d’infirmière. murmure audacieux à l’oreille et les lèvres qui s’écrasent contre la joue endolorie. la tenue d’infirmière, au moins le temps de panser toutes ses blessures, même si malgré le temps et l’habitude, faute de l’avoir pratiqué des centaines et des centaines de fois sur tes frères ou bien sur ike, t’es toujours pas capable de faire des points de suture en douceur sans provoquer la douleur. la tenue d’infirmière ou bien même rien du tout, du moment que tu sortes de ce satané uniforme. |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: misleading. (nike) Mar 21 Fév - 9:30 | |
| Parfois, c'est facile. Les bons jours délimités par des raisons flous, des instants fugaces ou sans raison apparentes ça va. il y réfléchit jamais vraiment mais c'est sûrement pour ces instants de paix que la guerre vaut la peine, qu'on n'y prête plus attention. L'éphémère à un goût plus savoureux que l'éternel, à se délecter des parcelles de joie lâchés là entre eux, partagé entre eux deux. Les jeux d'affrontement ont un goût moins amer quand ils sont parés de sourires amusés et d'oeil brillant de malice, plus agréables quand ils abandonnent les éclairs dans les iris et les morsures brûlantes provoqués par les mots acides. c'est panser les plaies., la trêve le temps de guérir, la paix juste le temps de ne pas oublier que dans la folie des sentiments y a une constante plus ou moins visible. l'Amour et ces trucs niais dont ils ne parlent jamais. Romantisme caché derrière des amusements enfantins. Des mots d'amour lancé dans les gestes malhabile de ceux qui s'aiment sans savoir y faire. Mauvais élèves des relations amoureuses. Il entend la voix de Nora, les yeux braqués sur la tenue, sourire aux lèvres sans oser la dévisager, presque béat. Enfant devant la cadeau rêvé, l'adulte devant les instincts primaires. C'est plus l'adrénaline des coups qui claquent sur le visage d'un adversaire, c'est l'idée d'un corps à corps moins violent, sûrement plus puissant, pressé de s'échapper des vestiaires sales aux échos douteux, de se soustraire aux regards qui peuvent se poser sur le bien précieux d'un homme des cavernes qui voudrait conserver jalousement sa proie. Le sourire qui s'étire un peu plus quand elle frappe l'épaule, le rire amusé en réponse à son froncement de sourcil consterné. C'est sûrement ce qu'il cherche, Ike, même dans les bons moments il y a toujours cette façon de titiller un peu, toujours assez pour faire réagir, pour sentir qu'elle est pas indifférente. A rien. Ni la douceur ni l'ironie. Que l'un et l'autre, finalement, vont bien ensemble. Sans rapport mais indissociable. un peu comme eux., des pôles opposés qui s'assemblent avec facilité, qui s'entrechoquent tout aussi naturellement. C'est la liaison explosive, alchimie expérimentale. « Si j'ai la tenue sans la danse, autant tout t'enlever. » Il la perd pas, la moue amusée oubliant un instant les gens qui gravitent, trop proche de ces lieux, trop capable d'y voir ce qu'il y voit aussi. Y en a combien, des mecs dans les quelques mètres à la ronde qui baverait d'envie ? Il est pas unique, Ike. Il est comme la masse qui s'agglutine en cercle autour de ceux qui se cognent dessus à tour de rôle, il se connaît comme ils les connaît. Tous semblables derrière chaque différences. Groupe de paumés perdus dans les désirs excessif. ressentir. Toujours. sans en avoir le même droit, ils sont aussi avide que lui. Il oscille en quelques secondes entre mille émotions. La jalousie douteuse éclipsée par la déception qui fait plisser le nez un instant, pas chez elle., les muscles qui se crispent l'instant d'après chez lui ? et le regard qui sonde le visage de nora en faisant balancer le pour et le contre, les risques et les avantages. L'esprit qui tourne à mille à l'heure, le sourire qui se fige une infime seconde, qui disparaît aussi vite qu'elle est apparue, coupé par le ton suave de la brune incendiaire qui rompt toutes hésitations stupides et une nouvelle esquisse des lèvres, plus affirmées, moins dérangées.. Serpent dans l'eden, Nora tente d'une œillade séductrice et d'un rictus qui ne connaît aucun refus. Aucun qu'il aurait envie d'accepter de toute façon, il retranche dans un coin des pensées les risques, bien trop futiles pour s'y attarder. Ike, il préfère jouer les autruches, éviter un combat inutile dans les vestiaires sales pour expliquer la dérobade, risquer plutôt l'ouragan en rentrant qu'il peut sans doute éviter. « Alors pourquoi on est encore là? » Le sourcil qui se hausse d'un air entendu quand ses mains quitte ses hanches pour refermer l'imperméable sur elle, la tirer loin de l'atmosphère des lieux pour l'air frais de la nuit. Les idées dans la tête et l'insouciance crée de toute pièce aux bord des lèvres. Et c'est bien plus facile, moins contraignant de se croire invincible, de ne prêter attention à rien que de s'inquiéter d'un tout. Ou d'un détail. Parce qu'il suffit trop souvent d'un rien entre nora et ike pour briser les instants déjà trop court de tranquillité, alors il laisse juste un sourire flotter là, entre eux deux, sur le chemin du retour, jusqu'à chez lui. Les lumières grésillantes de la cage d'escalier, l'écho des pas jusqu'au palier et tout les coups d'oeil à la dérobée. Il se le dit encore, ike, en poussant la porte, les lèvres collées à celle de Nora, les doigts qui défont déjà le nœud de l'imperméable dans un geste presque empressé, parfois c'est facile mais c'est toujours fragile. |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: misleading. (nike) Sam 25 Fév - 6:27 | |
| y a presque le coeur léger qui s’adoucit, qui flotte au-dessus des airs en laissant la bataille vous achever plus tard. y a ce fichu costume qui encense les moeurs et les palpitants tremblant d’une joie qu’ils ne connaissent que trop peu. y a presque les sifflements, là, chantant dans les airs crasseux du hangar et pourtant rien de tout ça n’a d’importance, désormais, si ils en ont un jour eu. y a les deux gamins grognons particulièrement malicieux, ce soir, et ils savent tous les deux que ça ne dure jamais longtemps pour ne pas saisir l’occasion trop belle et la laisser filer. celle d’une soirée un peu plus calme, pour laisser le tourment à demain. adieu les guerres stupides et les déchirements terribles. adieu les cris sanglants et les coups mordants, au moins pour ce soir, peut-être demain. jusqu’à la prochaine fois qui sait jusqu’à quand ça durera ? ça repart, d’un n’importe quoi. un mauvais regard, un mot de travers. ça repart toujours, sans laisser le temps de profiter, sans permettre de graver les instants trop courts dans les mémoires flageolantes. alors là, y a l’intention ferme de ne pas le laisser filer. moment capturé entre les doigts qui se referment brusquement autour de l’imperméable, qui t’entraînent dans les rues sombres, dans les rues sales. y a les deux idiots qui ne savent pas comment s’aimer ni se le montrer, ike et nora dans la rue comme des connaissances de longues dates plutôt que des amants perdus. mais ça ne fait rien, ni au coeur ni à l’âme un tant soit peu souriante ce soir, presque comme l’éclat de la lune qui semble poser un oeil sur eux. et y a les palpitant qui s’agitent au même rythme que les souffle, quand ils grimpent l’escalier délabré, ouvrent la porte. et y a les lèvres qui se retrouvent, avident de se retrouver dans l’union, de laisser le rapport de force constant de côté pour ce soir. et y a l’imperméable qu’on laisse tomber quelque part dans le bordel de l’appartement, les oeillades amusées qui se cherchent et les rictus malicieux qui se trouvent. y a les deux idiots qui s’effondrent sur le canapé et les lèvres scellées qui ne se quittent plus, impatientes, révoltées. y a l’inconfort que canapé défoncé qui ne se fait pas totalement oublier et nora qui gigote, qui retire les éléments perturbateurs pour les envoyer un peu plus loin. et c’est plus un vieux cd qui te scinde le dos en deux, c’est plus non plus la télécommande de la télé, c’est un vêtement que tu tiens entre tes mains, qui détache ton attention une courte seconde pour la centrer sur le tissu doux qui viendrait presque caresser tes doigts. et y a les sourcils qui se froncent et le coeur qui se pare d’une agitation un peu différente que la précédente à la minute où tu sembles comprendre ce qui s’est déroulé sous tes yeux tout ce temps sans même que tu n’aies remarqué quoi que ce soit. y a le coeur qui tremble de colère quand tu le repousses brutalement, quand tu te redresses un peu pour reprendre tes esprits, le tissu que tu tiens fermement entre tes doigts. parce que faut être aveugle pour le prendre pour un de ses vieux t-shirts et t’es la mieux placée pour remarquer que le vêtement est bien trop féminin pour t’appartenir. alors y a plus qu’une solution, qui trotte dans ton esprit, plus que la folie qui s’empare de ton être quand tu braques ton regard furieux sur lui, exigeant les explications. qu’est-ce que ça fout là ? y a le ton colérique qui fait trembler tout l’être, qui fait serrer le tissu tellement fort que tu pourrais le broyer. les idées qui filent à toute allure, les suppositions que t’imagines déjà comme des réalités, des scénarios dégueulasses où t’imagine d’autres filles passer dans son lit. combien d’autre il en a baisées, hein, en prétendant n’être qu’à toi ? combien de fois il a posé ses mains sur toi, après les avoir collées sur d’autres blondasses à l’air certainement moins fou ? c’est à qui ? y a le souffle court, là, brûlant de toute la rage que t’avais reportée à demain. mais t’es plus capable de la retenir, pas quand t’en es déjà persuadée, au fond. tu le sais, tu le sens, il se fout de toi. |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: misleading. (nike) Mar 28 Fév - 17:03 | |
| Il se laisse porter par les eaux, comme toujours. Pour une fois, elles sont calmes, balaient les mauvais instants. Y a qu'une euphorie latente, un bien-être sous-jacent dans leurs gestes, là, entre les quatre murs mal entretenus de son appartement. Ils sont rare les instants ou ils ne s'échappent pas, ou Nora ne lui glisse pas entre les doigts pour une raison futile ou logique. Alors les mains affamés cherchent à s'attacher à chaque parcelle de peau. des fois que. Pour être sûre de ne pas la voir fuir encore, sans savoir pourquoi. Il voit à peine ses mains a elle qui font le vide sur le canapé miteux pour leur laisser plus de place, trop occuper à redécouvrir un corps avec la douceur inhabituel, il la connaît pourtant, sous les claques et les baisers. Il en connaît les formes dans l'attachement et la violence sans jamais s'en lasser. Jamais rassasié des corps à corps aux milles éclats. Rouge passion. Bleu de souffrance. Des marques laissées, visible ou invisible dans chaque affrontement qu'il soit doux ou non. Et ces instants-là, à la douceur d'un clair de lune, sous les caresses incessantes, ils sont toujours éphémères. trop. il se heurte à la réalité, aux non-dits qui planent toujours. Soumis aux fluctuations d'humeurs. Comme le changement qui s'opère sur le visage de Nora, froncement de sourcils intrigué, puis des yeux clairs qui virent à l'orage quand elle rompt l'étreinte pour mieux imposer un détail à ses yeux à lui. Il jauge le bout de tissus, un sourcil arqué. Il a envie de rire, Ike. Il retient entre ses lèvres le son amusé qui cherche a s'en extirper et la main qui le démange d'attraper son téléphone et d'appeler Farrah pour lui demander depuis quand t'es devenu aussi bordélique? Une broutille qu'on aurait pu éviter, c'est le grain de sable qui bloque tout les engrenages et il s'en déjà lui filer entre les doigts la Nora calme et souriante qui avait pénétré le vieil entrepôt dans son imperméable. Y a le souffle court de la colère suspicieuse qui fend déjà la silence coincé entre eux quand elle demande ce que ça fout là. Lèvres pincés pour préserver un vague secret, il hésite entre vérité et mensonge, fuite et affrontement. Il cherche comme un enfant enfermé dans une cage toutes les échappatoires possibles qui s'offrent à lui. « A Farrah. » qu'il dit presque dans un haussement d'épaule, presque certain que n'importe quel autre prénom n'aurait rien changé. La vérité a peut-être simplement un goût plus amer, il voit bien dans les yeux clairs de Nora qu'elle comprend pas. Comme Jack comprendrait pas. Il saisit bien l'ironie de la chose, avoir l'air suspect d'un crime jamais commis quand le seul méfait à son compteur c'est de garder maladroitement le secret de la présence de la sœur flores entre ces quatre murs. Et elle avait raison, ils comprennent pas.c'est à qui? Il devrait sans doute comprendre l'insinuation de sa question, se mettre à jurer sur ce qu'il a de plus précieux que c'est pas ce que tu crois. Il le ferait sans doute, s'ils étaient pas ike et nora. Entre eux, les promesses elles ne sont rien de plus que des mots qui virevoltent, aussi léger qu'un arôme qui s'évanouissent aussitôt prononcés. Il retrouve le chemin des champs de bataille et il sait déjà que peut importe la réponse qu'il lui donne, il n'y aura aucun câlin du pardon, pas de i will always love you pour dire que tout ça c'est pas grave, qu'elle s'en fiche ou que c'était pas important. Ca l'est. Toujours avec Nora. Chaque mots devient caresse ou arme, chaque geste panse ou blesse. Et dans les instants d'entre deux qui oscillent entre guerre et paix il peut pas hasarder à la douceur pour recevoir une claque en retour. « Mais s'il te plaît, prend le, je suis sûre qu'elle dira rien. » Il ose. Il ose sourire comme si c'était pas important, blaguer comme si son regard ne laissait pas des couteaux, cherche la faille pour pas rentrer dans cette spirale. Encore et toujours. « Même si je pense pas que ce soit le moment d'enfiler quoique ce soit. » Ou sans doute que si. Il sent le court de l'eau changer de rivière douce à torrent violent. Ils perdent l'instant, ils perdent les sourires et les échos de leurs voix douce qui résonnaient dans l'entrepôt sont devenus si sourde d'hostilité qu'on n'entend plus aucune résonance dans le silence de l'appartement. Il reste que l'électricité entre eux, l'alchimie de l'instant étouffé par les courts-circuits qu'ils connaissent trop bien. « On peut parler de ça plus tard. » Il tranche calmement, presque trop pour être réel. Comme si c'était réellement une possibilité maintenant qu'il a prononcé le nom de Farrah, maintenant qu'elle a vu le vêtement. maintenant qu'elle a cessé de sourire. Affirmation poisseuse. Proposition hasardeuse pour tenter de noyer le poisson. Il sait déjà que son idée ne sera pas retenue, c'est sûrement pour ça qu'il esquisse pas un geste. Il la sent déjà venir, cette colère qui pointe là sous la peau, toujours trop proche prête à exploser. Elle arrive, comme un vinyle rayé qui répète inlassablement une séquence brisée, un fragment de couplet sans queue ni tête. De ces litanies infernales qui rendent fous. la folie des amours instables. |
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| Sujet: Re: misleading. (nike) Lun 6 Mar - 5:01 | |
| t’es déjà presque certaine de savoir ce qui découle de cette conversation improvisée. ces trucs cachés avec le plus grand soin, ces manipulations faites dans le seul et l’unique but de mettre de la poudre aux yeux. déguiser la vérité suffisamment pour ne pas mentir, mais tout autant pour ne pas prendre sur ses épaules le poids des responsabilités. et c’était réussi, t’avais rien vu. rien vu jusqu’à maintenant, jusqu’à ce foutu t-shirt que tu maltraites entre tes doigts, le poing serré. rageant d’une colère que t’avais pourtant décidé d’enfouir jusqu’à demain. mais tu ne peux plus, à présent, et y a tout qui ressort quand les images salaces et sordides s’imposent si facilement à ton esprit détraqué. y a qu’à voir l’air serein sur son visage, le rictus infime qui apparaît. t’es persuadée qu’il est fier de lui l’enfoiré, que tu le prennes presque sur le fait, que t’aies mal à l’idée de l’imaginer avec quelqu’un d’autre. farrah ? et le regard est interloqué à présent, presque surpris. farrah. comme d’habitude. comme si elle était l’unique dénominateur commun à tout ce qui se passait dans ta vie dernièrement. comme si chaque problème qu’on t’avait causé ces dernières semaines, c’était à cause d’elle. elle et uniquement elle. alors tu comprends pas, sur l’instant, ce que farrah peut bien faire là. ou t’aimerais, plutôt, ne pas comprendre. peut-être que t’aimerais bien fermer les yeux, rien que cette fois, faire comme si tu n’avais rien entendu, comme si tu ne venais pas de le prendre la main dans le sac. si seulement c’était possible. à la place, y a que la gifle virulente qui claque contre sa joue face à son sourire d’abruti que t’aimerais tellement lui faire avaler. y a que les yeux noirs qui le scrutent de colère, et de dégoût. y a que le coeur qui tambourine d’une rage folle et inexpliquée, que ces accès de violence que tu retiens quand t’as plus qu’une envie, le lui faire payer jusqu’au bout de sa vie. ça te fait rire, connard ? y a la voix sèche derrière les sanglots colériques ravalés, la gorge nouée et l’estomac retournés. y a les membres tendus, le feu ardent qui secoue le corps à présent redressé, à l’autre bout du canapé. et y a ce puits sans fin de ressentiment que tu décides de verser sur lui. rien que parce qu’il le mérite, connard. ça fait combien de temps que tu la baises, hein ? t’as sauté sur l’occasion de son retour, ou bien peut-être que t’en rêvais déjà avant ? ça fait longtemps, alors ? dis-le moi ! y a ce t-shirt que tu lui colles sur la poitrine alors que tu le repousses encore un peu brutalement pour l’écarter un peu plus à l’autre bout du sofa, et tu te lèves soudainement, étouffée par cette proximité, par cet espace qui semble se refermer sur toi. y a ce besoin d’air pressant, incapable d’être assouvi, alors que le coeur palpite, que la respiration se brouille, se mélange. y a la colère qui bloque tout, le souffle, la pensée, tout. et dans un élan furieux de faire sortir la vérité au grand jour, tu te diriges jusqu’à sa chambre où tu retournes tout, les draps, les tiroirs, les affaires, la moindre petite chose qui te tombe sous la main pour trouver la moindre petite preuve de ce qu’il ne te dit pas, pas vraiment. mais tu le sais que c’est ça, tu le devines avec aisance, tu le vois que c’est écrit sur son visage du connard malhonnête, comme si la trahison surpassait tout ce que vous aviez vécu auparavant. au diable, les instants d’innocence. au diable, les éclats de douceur volés. il reste plus que la colère brûlante à présent, que l’éruption de lave qui emporte tout sur son passage. alors t’attends même pas de confirmation, pas non plus de remarque acerbe lancée sur un rictus nonchalant qui ne ferait que t’agacer un peu plus. alors tu te contentes de mettre la main sur la moindre preuve de sa culpabilité, entrevoyant à peine l’ironie de la situation. y en a eu d’autres, comme ça ? une, deux, peut-être dix ? j’parie qu’elles y sont toutes passées. si y a eu farrah t’es bien certaine que y en a eu d’autres, sur lesquelles t’as pas su ouvrir les yeux plus tôt. des grandes brunes et des blondes pulpeuses qui ne te ressemblent en rien. de ces femmes bonnes qu’à baiser qui retournent ton estomac d’un grognement de colère sourd, d’une pointe de jalousie quand tu les croises au détour d’une rue. de ces femmes qu’il préfère sans doute, à défaut de t’avoir toute entière. le ressentiment de l’enfant hypocrite qui ne sait que blâmer les autres. |
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| Sujet: Re: misleading. (nike) Jeu 9 Mar - 8:36 | |
| Il fixe le regard trouble de Nora, il verrait presque l'âme qui se fissure et les rouages de son cerveau qui la mène inexorablement vers un mauvais raisonnement, une erreur de diagnostic. Elle voit l'enfer là ou il n'y a que le vide et dans sa poitrine la rage grimpe avec une rapidité indécente. Coup violent en pleine cage thoracique. Il a envie de rire, encore. D'un rire grave de colère et d'étonnement. D'un rire presque cruel qui résonnerait en écho alors qu'elle prononce le nom de Farrah comme s'il était un virus dévastateur, une mauvaise herbe, quelque chose de putride. La vérité qui est là, juste au bord des lèvres. Non, je couche pas avec elle. Jamais. Y a que toi, tu sais. Mais elle passe pas la barrière, elle atteint pas l'ouïe, elle ne fend pas le silence. Elle reste là, bloquée dans sa gorge, au goût d'amertume et de vengeance puéril. Alors il dit rien Ike, il esquisse un nouveau sourire, il la toise presque avec condescendance. « t'es plutôt drôle quand tu t'énerves. » Lancé d'un ton calme qui masque le tumulte intérieur, l'ironie d'une situation pathétique. C'est celle qui fait les mauvais choix qui condamnent les siens, qui n'existent pas. C'est celle qui impose une sentence douloureuse qui veut punir la sienne, qu'elle invente sur un vague tas de détails qui n'ont aucun sens. Il écoute avec une impassibilité étrange les questions en rafale et l'acide qui brûle le myocarde a mesure qu'il sent son irritation à elle grimper en flèche, abandonner les derniers instants de gaieté pour plonger dans les eaux troubles de la colère. De la suspicion infondée. Il déglutit avec difficulté, ravale la vérité apaisante et fait le mauvais choix. Toujours le mauvais choix. La décision qui fissurera un peu plus l'image brisée qu'ils sont déjà. Déchirera un peu mieux les morceaux d'eux éparpillé çà et là. « Qu'est-ce que ça peut te faire Nora ? » Les mots sont venins, le prénom lâché comme une insulte, comme s'il lui écorchait les lèvres. Il avoue pas, ike. Incapable de nier pourtant. Animé par un esprit de vengeance sortie des tréfonds de ses souvenirs, surgissant pour lui rappeler qu'elle a touché un Flores bien avant qu'elle ne suppose que lui ose le faire. Il a l'image de Jack qui brûle l'esprit. Jack en traître. Nora sans lui. Nora avec Jack. Il sait plus si ce sont des minutes ou des secondes qui s'écoulent avant qu'elle ne lui colle le t-shirt sur le torse pour le pousser trop violemment. Pour se changer en tornade, flanqué de ses deux jambes, jouer les ouragans dans la chambre. Il entend le fracas des objets qu'on déplace avec virulence, presque léthargique. Une. Deux. Trois inspirations avant de se lever, de la rejoindre. Il observe depuis l'encadrement de la porte d'un air presque ahuris de colère, la chambre devenu capharnaüm, rien a sa place, éparpillé partout. Sur les meubles, sur le sol. Battement de cœur fébrile, de colère plus que de peur, de haine plus que de honte. « Peut-être bien que c'est arrivé souvent. Peut-être que chaque fois que tu pars j'te remplace. Peut-être que j'en ai rien a foutre que tu t'en ailles. » Peut-être. mais sûrement pas. il joue avec les flammes Ike. Il laisse le feu devenir incendie entre eux. Laisser le volcan endormi se réveiller, la lave brûler les restes d'eux, figer dans l'espace temps les derniers instants de bonheur pour ne laisser qu'une apocalypse dont rien ne sortira plus beau. Pas même eux. Surtout pas eux. Il s'impatiente, il tape un rythme du bout du pied. Il jauge une seconde, une dernière seconde, nora qui met à sac sa chambre avant d'empoigner ses bras pour stopper sa folie furieuse, le visage déformé de colère, déformé de rancœur. L'arme au poing, le dernier coup au cœur. « Peut-être même que j’attends que ça, que tu te casse. Pour m'occuper d'elle. » Elle. Elles. Une. Plusieurs. Aucune mais il le dira pas. Il laisse s'insinuer dans son esprit l'idée de la trahison, il se délecterait presque de savoir qu'elle ressent la même chose qu'il a ressenti lui. Qu'il ressent trop souvent. Il l'observe, sonde le regard sans lâcher ses bras, jusqu'à voir ce qu'il cherche. L'amertume. La douleur. Sentir l'autre qui s'échappe, filant entre les doigts pour rejoindre d'autres mains, d'autres corps qui se collent au sien, d'autres respirations en rythme avec la sienne, d'autres nuit dans d'autres draps. Avec d'autre que lui. |
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| Sujet: Re: misleading. (nike) Sam 11 Mar - 6:11 | |
| l’ensemble de cheerleader te paraît d’autant plus ridicule à présent. scène qui n’a pas sa place et qui ne l’aura probablement jamais, oasis pourtant si désiré et incapable d’être atteint. il est trop loin pour vous, inaccessible dans le désert aride de la colère. y a plus que les gestes violents et les mots tranchants. les scènes de ménage trop communes pour deux gamins perdus comme vous. y a plus que la douleur qui purule à travers les insultes et y a plus que ce désir néfaste et répugnant d’atteindre l’autre le premier. de blesser avant d’être toucher. tuer ou être tué, c’est la loi du plus fort. et ike, il touche toujours en plein coeur. toujours là où ça fait mal, toujours là où il faut pas. ike il provoque les vents et les marées, les montagnes et les vallées. provoque les lunes et les soleils, les abysses et les cyclones. constante changeante dans le système solaire nora. ike c’est la chose qui fluctue sur ton humeur, sur tes émotions toujours dans le plus grand des vracs. y a que ike qui te lance des occasions et c’est à toi de les attraper. et celle-là, celle qui se présentait sous vos yeux, tu sais pas qui d’entre vous l’a laissée filer. tu sais pas qui l’a écrasée violemment, sans même lui laisser aucune chance. ike qui t’emmène sur les lieux du crime ou bien toi, incapable de l’écouter. qu’est-ce qu’il pourrait avoir à dire qui pourrait arranger les choses ? y a rien à dire. rien à faire. c’est trop tard, tout est foutu en l’air, rien n’a plus d’ordre, comme si ça en avait eu un jour. y a tout sans dessus-dessous et les deux abrutis qui se battent pour tenter de retrouver un tant soit peu de paix. mais y a jamais eu la paix, y a toujours eu la guerre, les coeurs aux premiers rangs des tranchés, premiers touchés et premiers blessés. qu’est-ce que ça peut me faire ? que tu répètes, l’air d’incrédulité plaqué sur le visage. t’as du mal à y croire, nora. du mal à croire qu’il ose te poser la question. du mal à croire que la réponse soit si difficile, qu’elle se forme peu à peu dans ton esprit mais que la barrière des mots reste toujours infranchissable. y a rien que tu puisses dire qu’il mérite d’entendre. rien que tu pourrais réussir à prononcer, rien qui pourrait te rendre plus vulnérable. alors tu ne dis rien, rien de vrai en tout cas. t’as raison, j’men fous. ça me fait rien. c’est dit avec un glacial consternant, filant à toute allure dans la chambre, retournant les tiroir, bousculant les objets. tu t’en fous mais ça te touche quand même. beaucoup, beaucoup trop. comme ça l’a toujours fait, parce qu’ike c’est ton seul point faible, le plus important avec tes frères. et que tu pourrais être mur de glace si tu n’étais pas boule de feu. et tu l’aperçois déjà adossé au chambranle de la porte, comme s’il assistait au spectacle de l’année. connard, fume l’esprit, et la main attrape déjà le premier objet en sa possession pour le lui balancer, comme souvent. encore manqué ? dommage. tu renchéris à coups bas. tout ce que j’espère c’est qu’elle est au moins patiente, une fois par mois c’est moins que la plupart des gens. y a le sourcil qui se hausse de colère, d’entendement. c’est pas le coup de mois qui lui suffira à farrah, c’est bien certain. t’as presque le sourire de la pétasse satisfaite qui cherche à blesser, cette unique victoire que tu tiens pour toi, et seulement pour toi. tous les coups sont bons pour détruire et t’es loin d’être novice à ce domaine. t’es déjà en train de fourmiller à nouveau dans la chambre pour réunir toutes les affaires t’appartenant que tu pourrais trouver. y a rien que tu veuilles laisser ici, pas même un bout de toi, pas même ton souvenir. y a que le vide que tu veuilles lui souffler, que le vent que t’acceptes pour sa compagnie. mais il s’approche déjà, sans que tu ne le remarques vraiment, et empoigne ton bras pour forcer un retour vers lui. lâche-moi ike, lâche-moi, lâche-moi !! et tu te débats rapidement pour sortir de son emprise, furie incapable d’être retenue. t’hurles pour cracher ta colère et t’hurles pour pas baisser les armes. t’hurles pour tous ces mots qu’il te jette à la gueule, pour ce stoïcisme qui te révulse, pour cet air méchant et satisfait que tu lis au fond de ses pupilles noires, au fond de son sourire dégueulasse. t’hurles et tu te rapproches, le coeur saignant, les poumons grondant. y a le regard qui perce et qui transperce, le regard qui jetterait des lances s’il en était capables. le regard qui poignarde en plein coeur et t’espère que ça fait mal, peut-être tout autant que t’as mal, toi. j’te déteste. et grogné entre les dents serrées, là, tout près, trop loin. c’est criard de vérité, honteux de mensonge. t’entends, ike ? j’te déteste comme j’ai jamais aimé personne avant. j’te déteste si fort que ça m’en brûle le coeur, troue le corps et défonce l’âme. j’t’aime si fort que ça m’achève et j’te déteste tellement que ça me crève. |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: misleading. (nike) Jeu 16 Mar - 19:17 | |
| Ils sont perdus maintenant. Perdu dans l'engrenage de sa trahison à elle, de sa vengeance a lui. Engloutit par les mauvais choix, les mots qui vont trop loin. Trop. C'est toujours trop. C'est la définition même de Nora et Ike. C'est trop violent, trop doux, trop fort. Trop fier pour baisser la garde pour mettre fin au guerre. Trop mais pas assez à la fois. Pas assez d'honnêteté, pas assez de compréhension, pas assez de vérités qu'on donnerait pour apaiser les choses. Dans la colère, y a qu'une réponse encore plus forte, un crescendo de rage qui ne s'achève jamais vraiment. Y a jamais aucun d'eux qui fini par se soumettre, sonner la trêve, calmer l'ouragan. Ils sont l'essence et la flamme. Un incendie grandiose qui ne tarit jamais. Des hectares de sentiments brûlés par leurs actes. Et s'en est fini des petites batailles, Ike il cherche l'apocalypse, tremblement de terre sans fin qui les fera basculer d'un côté ou de l'autre. Eux c'est l'amour qui flirte avec la folie. C'est cette ligne rouge qu'ils franchissent constamment, l'instant ou on souffre autant qu'on aime si ce n'est plus. Elle ment Nora, quand elle dit que ça lui fait rien. Elle ment et ça le fait presque sourire Ike, de la voir se persuader que tout ça c'est pas si grave, qu'elle en a rien a faire parce que c'est pas important. Il pourrait presque la croire s'il la connaissait pas si bien, si les années écoulées n'avait pas laissé l'apprentissage marqué au fer rouge dans son esprit. Reconnaître la douleur derrière la fierté, la peur derrière l'aventure. Elle ment autant que lui, pour ne pas dire que ça fait mal, pour ne pas être celui qui perd la bataille, pour gagner. Toujours gagner. Jamais renoncer. « C'est pour ça que t'as retourné toute la chambre ? » Il la défierait presque d'oser avouer à quel point ça arrache les tripes, a quel point l'amertume de la trahison empoigne sa gorge, qu'elle lui dise que l'acide la brûle de l'intérieur. Les mains qui agrippent toujours ses poignets, trop fort peut-être, trop effrayé à l'idée de la voir partir tout en étant si indifférent en la voyant souffrir. contradiction des gens blessés. Vouloir la briser sans la voir s'échapper, lui faire mal sans qu'elle lui en fasse trop. Pas plus qu'elle n'en a déjà fait, consciemment ou non. « une fois par mois, c'est le maximum que j'ai envie de te donner, à toi. » Il le crache comme si elle était une chose dégoûtante qu'il se forçait à toucher de temps en temps pour faire croire que qu'il y avait quelque chose entre eux. Un mensonge, encore un, pour s'enfoncer un peu plus. Dans le fond, il a plus rien a perdre, Ike, il a déjà lancé la bombe, menti pour faire mal. Alors le couteau planté dans le cœur de Nora, il le tourne encore et encore, sans trop savoir ce qu'il attend. L'agonie ou la renaissance. Et elle se débat comme s'il était le monstre qu'il faut fuir. Et peut-être qu'il l'est. Qu'il l'est devenu quand il a préféré mentir jusqu'à ce point sans avoir envie de revenir en arrière. Il a peu de scrupule Ike, la voix qui lui ordonne de dire la vérité n'est qu'un murmure aussi léger que la brise, à peine audible. Il l'entend pas la voix de la raison, il voit juste Nora qui s'échappe de son étreinte et la crainte fugace de la voir s'enfuir pour toujours. Nora et Ike c'est toujours trop et peut-être qu'il est allé trop loin. Trop. Trop tard pour reculer maintenant, pour regretter demain. j'te déteste comme une claque dans la gueule, un poignard au cœur. Il le mérite, il l'attendait presque. Il s'attendait pas à la douleur fulgurante pourtant, pas à sentir le palpitant se déchirer entre la colère et la tristesse. Ca devait arriver, un jour ou l'autre, c'était presque écrit. Trop de souffrance pour bien trop d'amour. Le poids des sentiments sur le fil du funambule, oscillant entre le beau et le laid. Aujourd'hui, ils sombrent dans le moche, l'obscur instant ou il y a une colère pure. Une haine brut. Il est pas persuadé qu'elle le pense vraiment mais ça suffit à fendiller un peu plus le myocarde aux battements branlant qui cogne entre ses cotes soudain devenues trop étroite pour respirer correctement. Y a plus que le regard brillant de colère douloureuse de Nora et ses yeux à lui, qui doivent exprimer trop de choses pour être lisible. Tout en contradiction douteuse. « Autant que moi depuis que je sais pour Jack. » ta souffrance c'était déjà la mienne, bien avant toi. alors voilà, le dernier coup. L'ultime aveu. La dernière ligne. Y a plus de retour en arrière, plus d'honnêteté de dernière minute. Son mensonge devient la seule vérité qu'elle croira. Il se sent pas mieux pour autant Ike, il croyait. Mais y a qu'un énorme vide entre eux, invisible mais presque tangible. la pathétique vengeance |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: misleading. (nike) Sam 18 Mar - 8:02 | |
| y a tout qui s’effondre, autour de toi. comme souvent, comme tout le temps. y a aucune surprise dans la confrontation qui vous déchire. y a toujours ces mêmes mots crachés avec virulence, chaque fois un peu plus forts. y a toujours ces mêmes gestes claqués dans l’air, une gifle, les poings serrés autour des poignets, les bousculades, les insultes jetés à la figure. c’est la même cassette qu’on rembobine encore et encore, qu’on remet au début pour mieux en apprécier le spectacle. y a que le contenu qui change, sans doute un peu plus audacieux que les fois précédentes. qu’une tromperie, celle qu’on avait jamais osé auparavant. lui, peut-être pas toi. quoi que, t’en sais rien finalement, tu découvres un peu plus le poids des mensonges, celui des secrets, cette facette dégueulasse qui se découvre au fil des minutes qui s’écoulent comme des petits grains dans le sablier du temps. t’as jamais considéré tes entrevues avec jack comme une trahison. c’est peut-être le contexte, peut-être le moment. c’est peut-être dans ta tête, mais sûrement pas dans la sienne. mais découvrir la sienne c’est autre chose. c’est tout de suite différent quand on retourne le miroir. quand le voit le visage déformé des actes blessants. et ça fait mal. atrocement mal. plus mal que t’aurais pu l’imaginer. c’est que le karma qui se retourne contre toi finalement, peu importe combien t’essayes de le nier. peu importe combien t’essayes de prouver que t’as rien fait de mal. le trompeur trompé et comme réponse, rien que la rage d’avoir été bafouée, rien que le coup à l’égo qui fait tout aussi mal que celui au coeur. alors c’est peut-être le même cirque à chaque fois. c’est peut-être les mêmes coups, juste des mots différents. tout aussi facile de briser et tout aussi difficile d’accuser les coups. c’est chaque fois un peu plus facile. chaque fois un peu plus difficile. y a jamais d’entre deux, toujours du trop. toujours du pas assez. mais jamais de suffisant, jamais de juste milieu. jamais de temps mort dans la colère, jamais rien qui leur permette d’oublier vraiment qui ils sont, et ce qu’ils font. ce pour quoi ils sont le plus doués. ike et nora, c’est le duo flamboyant de la colère, celui qui ne s’arrête jamais, qui rase tout sur son passage. et maintenant qu’il est lancé, y a plus moyen de l’arrêter, y a plus qu’à les regarder se détruire jusqu’à ce qu’ils ne restent rien d’eux. magnifique désastre. je cherche mes affaires. non, évidemment que t’avoues pas retourner la chambre, évidemment que tu lui laisseras pas la satisfaction de savoir que tu cherches la moindre trace de présence de farrah ou d’une autre de ses putes, passées avant toi, après toi, en même temps que toi. tu lui laisseras rien à ike, tu partiras avec tout ce que tu pourras, rien que pour lui faire sentir la brûlure de ta présence et la torture de ton absence. alors tu réunis tes affaires, avant que tes poings ne se retrouvent prisonniers des siens, avant que tu n’aies vraiment à regarder au fond de ses yeux, sans en déceler l’expression. malgré les années t’as parfois l’affreuse impression de toujours pas le comprendre, de le sentir s’échapper, toi qui le connais pourtant sur le bout des doigts, t’as la sensation qu’il y a toujours de ces instants et de ces actes qui te laissent pantoise, et qu’il fait tout ça rien que pour te blesser, rien que pour te prouver, pour se prouver à lui qu’il a pas besoin de ça, pas besoin de vous, encore moins besoin de toi. une chance que t’aies plus à te soucier de ça. ni de te satisfaire ni de rien d’autre. y a que tes yeux brûlants de rage pour te défendre, que toute la haine que tu lui portes pour te sentir un peu mieux. et ça ne marche pas, t’as beau rendre coup pour coup, briser, arracher, piétiner, cracher sur, y a rien qui fait te sentir un peu mieux, rien qui puisse soulever ce poids de ta poitrine comprimant tes côtes. rien non plus qui puisse te délester de cette culpabilité mélangée à cette fureur sans nom. parce que tu pourrais le dire, pour jack. tu pourrais, mais t’en as toujours pas l’envie. ike il doit pas savoir, jamais. avec jack c’est pas seulement pour la vengeance personnelle, c’est aussi pour des raisons qu’ike comprendrait sûrement pas. alors tu lui dis pas à ike, ravalant ta fierté, mais ike il sait déjà. et t’as le regard bloqué sur lui quand il te le dit, là, comme l’ultime signe d’une victoire que tu ne veux même plus. comme s’il avait quelque chose sur toi que tu tentais tant bien que mal de cacher. et y a tout un tas de questions qui fusent, qui, quand, pourquoi, comment ? tout un tas de questions qui ne sortent pas, bloquées par la révélation inattendue, tout un tas de questions qui te font perdre en crédibilité tout ce que t’avais gagné en colère, tout un tas de questions qui te font fermer ta gueule, sûrement pour la première fois de ta vie. alors y a le grondement sourd de l’injustice au fond de ta gorge, tout ce qu’ike ne saura jamais, tout ce qu’il ne verra jamais, tout ce qu’il ne comprendrait qu’encore moins. il croit savoir, ike ? non. tu sais rien du tout, ike. y a que nora qui se débloque enfin après des instants passés sans bouger, qui reprend le fil de ses actes, réunissant un pull par-ci, d’autres affaires par là, formant une boule désordonnée que tu parviens à peine à tenir dans tes bras. que nora qui s’élance à pas de géants, sans même le regarder, que nora qui le bouscule avant de claquer la porte. y a plus qu’ike dans la chambre en silence et que nora qui s’enfuit en signant d'un trait stupide et tremblant la fin. |
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| Sujet: Re: misleading. (nike) | |
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