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| Going where we've never been (Leoira) | |
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accident à chaque feu tricolore ▹ posts envoyés : 588 ▹ points : 8 ▹ pseudo : zoé ▹ crédits : elodie la queen (ava) & anesidora ▹ avatar : Anna Speckhart ▹ signe particulier : achromate, elle voit le monde en noir et blanc - rescapée de la vague de kidnapping, elle a le bras en écharpe et un reste de PTS qui ressort
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| Sujet: Going where we've never been (Leoira) Ven 3 Mar - 20:22 | |
| Elle rigole à moitié, glissant le téléphone dans la poche arrière de son short avant de reporter sa concentration sur la scène qu’elle est en train d’installer avec Meora. Haussement d’épaules comme pour montrer qu’elle s’excuse, parce qu’après tout c’est pas vraiment sa faute si Leonard a le chic pour la distraire quand elle a quelque chose à faire. Mais déjà son esprit est ailleurs, dans la salle de montage. « Dis Meora tu m’en veux si je te laisse maintenant ? j’ai un truc important à régler » yeux de biche, regard de chien battu, elle se tourne vers son amie en attendant son approbation, et quand celle-ci finit par la lui donner Moira se jette à son cou et dépose un baiser sur sa joue « Merci t’es la meilleure, de toute façon tu te débrouilleras mieux sans moi, je crois que j’ai repeint en bleu ta pancarte » ou vert. Quelque chose comme ça. Mais définitivement pas rouge. La faute à Leo encore une fois, et à ses sms qui lui font passer la journée le sourire aux lèvres. Petit signe à Meora et elle quitte la pièce pour se diriger vers la salle de montage. Au fond, c’est vraiment important, elle a pas menti. Enfin juste un peu. Si peu. Comme à chaque fois. Il fait froid et Moira traverse rapidement la cour du foyer pour rejoindre le point de rendez-vous. Elle adresse une prière rapide pour ne pas croiser Jeff, parce que ça serait définitivement embêtant mais le trajet se fait sans encombre et elle respire enfin quand elle referme la porte derrière elle. « Pas de gorgone en vue, il doit encore s’acharner sur la pauvre stagiaire » qu’elle s’exclame en rigolant, posant sa veste sur un des sièges. Elle préfère en faire une blague, comme pour tout. Parce que c’est plus simple comme ça, de prendre tout à la rigolade que de se creuser les neurones pour essayer de trouver une solution. Trop légère, elle se dit surtout sans ennuis, au moins le soir elle dort à poing fermé et a rarement le ventre rongé par les ulcères. Sauf en période de rush. Là c’est une autre histoire. Sourire, elle se rapproche de Leonard, réduisant la distance qui les sépare à quelques mètres. D’habitude elle l’aurait déjà embrassé depuis longtemps, incapable de résister. Mais là, y a son regard qui se pose sur ses traits fatigués, sur les bandages autour de ses poignets, sur son teint beaucoup trop pâle. Claquement de langue. C’est pas tes affaires Moira. Mais pour une fois elle n’arrive pas à passer outre. Y a eu trop de choses, beaucoup trop, comme une accumulation. La vidéo, son absence, l’acharnement de Jeff pendant ce temps. Elle essaye pourtant, comme toujours, tout foutre à la poubelle et pas en tenir compte. Sans vraiment réussir. « Personne viendra j’ai vérifié le planning la salle est vide à cette heure-ci. » Sourire amusé sur les lèvres elle finit par se coller à lui, corps contre corps, une habitude prise depuis trop longtemps. Malicieuse elle fait glisser sa main encore gelée sous le t-shirt de Leonard avant de finir par l’embrasser. Ils font ça si bien, trop bien, un art qu’ils ont eu le temps de perfectionner au fur et à mesure des minutes passées ensemble. C’est pas de l’amour, ça en sera jamais, quelque chose qu’Ismael ne comprend pas quand elle lui raconte ses journées. C’est plus une façon d’exister, de ressentir quelque chose au cours de la journée, de brûler à l’unisson. « Donc il parait que t’es un meilleur caméraman que Matthew » sous-entendu, elle rigole, se mord la lèvre en le dévisageant, provocante comme toujours. Encore une fois, c’est mieux comme ça, plutôt que de s’inquiéter du fait qu’elle pourrait commencer à sentir ses os à lui sous ses doigts. Merde. Elle a jamais été doué à ça. Putain d’insensible, empathique avec la capacité d’une huitre, elle avait même pas réussi à voir que son frère allait mal, alors Leonard ? Pourtant elle les voit, ces putains de signes qui brillent en néons au-dessus de sa tête blonde, ces putains de signe qu’elle s’efforce d’éviter continuellement. Alors elle l’embrasse avec un peu plus de ferveur, comme si ça pouvait changer quelque chose. Son cœur qui bat plus vite, plus fort, mais le tout qui reste de glace. Y a rien à faire. Alors elle s’écarte Moira, poussant un soupire de frustration. Elle s’écarte avant de relever la tête vers Leonard pour le dévisager un instant. « Faut qu’on parle Leo. Je crois que tu me dois des explications » Bon. Peut-être pas vraiment les bons mots, mais ça non plus elle a jamais vraiment été doué avec. Sa spécialité c’est de faire des conneries, pas de les soigner. « Juste c’est trop. Même moi je peux pas passer à côté, et Dieu sait à quel point je laisse tout passer » Meora et ses regards larmoyants quand elle lui avait volé Adam, Ismael et sa détresse vibrante à l’armée. Trop occupée à se dévisager dans le miroir plutôt que de s’intéresser à son entourage. « Il se passe quoi. Tu sais que tu peux me parler » ouais. Promis, elle dira rien. Pas comme si elle allait le répéter au premier venu de toute façon. « T’as fais quoi à Seattle ? » Pendant qu’elle le couvrait ici, évitant le regard de Jeff pour ne pas dévoiler quoi que ce soit. Il lui doit bien ça non ? Peut être. Qui sait. Elle aime pas ça. Les discussions sentimentales, les moments de vides, elle s’agite un instant, mal à l’aise. Parce qu’elle sait que ça va pas vraiment se passer comme elle l’espérait. Elle le connait Leonard. Malheureusement.
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et le château de sable, il est dans l'eau maintenant ▹ posts envoyés : 2287 ▹ points : 19 ▹ pseudo : fitotime ▹ crédits : dude (avatar) / tumblr, whi (signa, profil) / amy winehouse, les cartons(texte) ▹ avatar : ben nordberg ▹ signe particulier : très maigre, cocaïnomane et toujours habillé avec des vêtements bariolés
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| Sujet: Re: Going where we've never been (Leoira) Dim 26 Mar - 21:45 | |
| Pas de gorgone en vue, il doit encore s’acharner sur la pauvre stagiaire Leo esquissa un sourire et la regarda s'engouffrer dans la pièce en posant ses affaires. Lui même avait retiré sa veste en jean et l'avait posée avec sa caméra dans un coin, il retroussa les manches de son haut col mao. Il était adossé contre un bureau. Il devrait probablement aller aider cette pauvre stagiaire, la défendre. Ils avaient discuté à son arrivée, et elle avait l'air sympa. Trop jeune pour être confrontée à la cruauté de ce boss. Malheureusement pour elle, Leo avait vite fait de faire le tour de ses priorités. Le rendez-vous à la sauvette avec Moira avait gagné haut la main. Comme presque tout le temps. Moira était un des pilliers de sa vie à VTT, sans elle, probablement aurait-il déjà pété un câble. Elle avait cette faculté rare d'apporter de la légèreté partout où elle passait. Moira était la personnifcation de l'expression "être bien dans ses baskets", rien ne la touchait jamais. A son contact, tout semblait moins grave. Et fricoter dans la salle de montage non plus. Car ils savaient parfaitement tous les deux ce que voulait dire ce rendez-vous de dernière minute.
Elle grignota la distance que les séparait en s'avançant vers lui. Leo la fixait, sans pouvoir détacher ses yeux d'elle. Ca avait tout de suite fait tilt entre eux, c'était quelque chose qu'il ne contrôlait pas, ne comprenait pas. Moira lui plaisait énormément, trop pour que son corps n'y résiste. Trop pour passer une seconde de plus dans cette pièce sans créer le contact. Cela allait de ses yeux trop clairs qui ne marchaient qu'en noir et blanc, à ses cheveux emmêlés qui tombaient en cascade dans son dos. De son sourire taquin continunellement scotché sur ses lèvres rosées jusqu'à les petites rides volontaires qui naissaient entre ses sourcils quand elle fixait quelque chose. Dès qu'elle fut à porter de main, il tendit le bras pour passer son pouce sous son t-shirt lâche et caressa sa peau porceleine du bout de ses doigts. Il détaillait son visage de poupée, ah tiens, les voilà ces petites rides. Moira fixait l'avant bras de Leo. Il ne chercha même pas à savoir ce qu'elle regardait, il le savait. Les blessures de ses bras n'étaient pas encore cicatrisées, il y avait les trois lignes fines, droites et érotiques de cette fois, avec Elliot, dans la salle de bain. Celles qui avaient signé le début de leur passion malsaine, qui les avaient plongé tous les deux dans une relation trop intense pour eux. Elles, au-dessus du coude, disparaissaient petit à petit, ne laissant qu'une petite marque discrète, qui se fondaient complètement sur la peau rosée de Leo. Mais il y avait l'autre, celle qui n'avait rien d'érotique. Celle qui provenait d'une passion furieuse. Celle ci, sur son poignet, avait tranché profondément sa peau dans le sens de la largeur. Le verre qu'Elliot tenait entre ses mains avait tranché ses veines, sa chaire, écorné son âme aussi, un peu. Mais c'était ça le truc, Elliot l'écornait à chaque fois qu'ils se retrouvaient. Et à chaque fois, il se sentait plus proche d'elle. Il aimait cette cicatrice autant que les autres, même si aujourd'hui elle faisait encore mal, et qu'elle teintait de rouge le bandage qu'il avait solidement enroulé autour de son bras. Moira fixait la preuve de la folie d'Elliot, sans savoir de quoi il s'agissait. Elle n'arrêtait pas de le regarder, son bras tailladé. Histoire de couper court à son imagination, -Dieu sait qu'elle en avait beaucoup- Leo passa sa main sous son menton pour monter sa tête et fondre son regard dans le sien. Cela eut l'effet escompté, elle lui raconta que personne ne viendrait les interrompre à cette heure-là. Elle passa sa main glacée sous le haut de Leo qui sursauta en poussa un petit gémissement, mais le contact, comme à chaque fois, lui fit des papillons dans le ventre. Leurs lèvres se trouvèrent enfin pour un échange sensuel et complice. Leo perdit sa main dans ses cheveux pour la retenir contre lui, s'appuyant de sa main libre sur le bureau derrière lui. Donc, il paraît que t'es meilleur caméraman que Matthew. Elle coupa court à leur baiser. Leo émit un petit rire et envoya sa tête en arrière pour lever les yeux au ciel. Il n'y avait aucun besoin de teinter relation d'une touche de romantisme, ça serait l'utilme hypocrisie. Leo aimait Moira comme il aimait des tas de personnes. Son corps l'aimait un peu plus que ça soyons clair. Mais il n'y avait rien d'amoureux dans leur relation, aussi fusionnelle soit-elle. Quoi, tu doutes encore de ça ? Balança-t-il en aventurant sa main plus haut sous son t-shirt pour venir trouver la fermeture de son soutien-gorge (ils n'avaient pas l'habitude de faire traîner les choses). Leo embrassait ses lèvres, son cou, sa clavicule tout en dénouant son soutien-gorge et enfin passer ses doigts fins sur sa poitine rebondie. Quant à elle, elle faisait glisser ses doigts le long de chacune de ses côtes saillantes. Les papillons dans son ventre s'étaient multipliés.
Elle s'écarta brusquement et le blond cru d'abord que c'était pour lui donner le recul nécessaire pour retirer son t-shirt, ce qu'il commença à faire jusqu'à ce que le regard persant de Moira ne se confronte au sien. Faut qu'on parle Leo. Je crois que tu me dois des explications. Il pouffa de rire, se décolla du bureau et l'attrapa par la taille pour échanger leurs places et l'installer sur le meuble. Il se calla ensuite entre ses cuisses et se moqua, gentiment : Ohlala, c'que t'es sérieuse d'un coup. Ce n'était pas habituel, Moira elle ne prenait rien au sérieux. Ni ses relations, ni les conflits moraux de cette boite, ni même le réchauffement climatique. Tout lui passait au-dessus de la tête, et c'était l'une des choses que Leo adorait et détestait à la fois. Du coup, il avait pris l'habitude de ne pas la prendre au sérieux, elle non plus. Ignorant donc ce qu'elle venait de dire, il reprit leurs embrassades exactement là où ils les avaient laissé. Ce ne fut que lorsqu'il essaya à nouveau de retirer le t-shirt de la brune et qu'elle le repoussa fermement qu'il consenti à arrêter. Mais quoooi ? marmonna-t-il pendant qu'elle expliquait qu'il y avait ses choses qu'elle ne pouvait pas laisser passer. Mais de quoi parlait-elle putain ? De Jeff ? Avait-elle découvert que Leo avait couché avec lui ? C'était potentiellrment la seule chose qui pourrait lui poser problème, et encore ? Cependant, Leo, les deux mains sur le bureau de chaque côté de Moira, penché contre, la regarda avec la maigre attention qu'il daignait lui accorder. Il se passe quoi ? Tu sais que tu peux me parler. Il ne savait même pas de quoi elle parlait. Ils ne parlaient pas souvent, enfin si, mais pas tellement des choses qui fâchent. Leo ne lui avait pas parlé d'Elliot, de Seattle, de ses nuits agitées, de ses doigts au fond de sa gorge quand tout ce mal l'étranglait. Leur relation n'était pas comme ça, et Leo n'avait aucune envie qu'elle le devienne. Voilà pourquoi il fronça les sourcils, singeant de ne pas comprendre. J'sais pas de quoi tu parles. Et il retira son haut pour l'envoyer plus loin, accélérer la cadence, puisqu'elle n'arrêtait pas de freiner. Il la coupa dans son élan pour ajouter : Allez, on parlera plus tard, on a pas beaucoup de temps... Chuchota-t-il tout en glissant ses doigts sur la braguette de Moira. Mais rien à faire, elle le repoussa à nouveau et prononça la phrase de trop.
T'as fait quoi à Seattle ? Ca claqua dans l'air et coupa à Leo toute envie. Il avala sa salive, se recula, et la regarda d'un air grave. Il était énervé contre elle, à l'heure actuelle. Pourquoi elle lui parlait de ça ? Il avait parfois l'impression de ne pas être partie de Seattle, en tout cas, pas entièrement. Tout s'empirait depuis ce weekend là. Tout se cassait la gueule, dégringolait. Il ne savait même pas quelles seraient toutes les conséquences de ce qui s'était passé là-bas, et il faudrait qu'il lui en parle ? Elle ne comprendrait jamais. Elle n'avait pas compris non plus les images qu'il avait tourné d'Elliot, elle ne lui avait pas dit, mais il l'avait sentit. Cette fois, ça serait pire. J'ai rien fait de spécial à Seattle. articula-t-il fermement, ce qui était loin d'être habituel. Elle insistait du regard, de ses yeux bleus qui déconnaient. Pourquoi ça t'intéresse ? Que s'imaginait-elle ? Elle était forcément tombée à côté, elle ne pouvait pas deviner tout ce qui entrait en jeu maintenant. Leo baissa les yeux une seconde, et puis laissa ses mains se promener sur les cuisses de Moira, tentant d'évacuer de son esprit Seattle, Elliot, la prison, tout ça. Il sentait enfin la fumée toxique de ce weekend s'évacuer, alors il défit le bouton du jean de Moira et se colla à nouveau à elle. Allez, t'as vraiment envie de parler ? Moi pas du tout. il lui adressa un sourire complice et recommença à l'embrasser, avant de glisser sa main dans la culotte de sa partenaire. son estomac se noua, sans qu'il ne sache si c'était l'excitation qui revenait ou les séquelles de Seattle qui se fit entendre, peut-être un mélange des deux. |
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| Sujet: Re: Going where we've never been (Leoira) Mar 28 Mar - 0:44 | |
| Y a ce quelque chose, ce contact électrique entre eux deux et la façon dont ils s’entrechoquent. Elle se souvient encore, de la première fois qu’ils se sont serré la main, et que quelques heures plus tard ils se découvraient dans une des salles vides de production. Y avait pas eu de question, juste des regards, des sourires, et de l’instinct. Avec Leonard c’était comme s’enfermer autre part, dans un espace-temps, oublier la danse des aiguilles et se perdre. Encore, encore. La façon dont il savait la toucher, ses doigts qui traçaient à la perfection son corps et leurs rires qui s’entrechoquaient, avant de mourir dans leurs gorges. C’était de notoriété publique qu’ils avaient ce lien, ce quelque chose, pas romantique pour deux sous mais différent. Hors norme, ça cassait les codes. Comme eux. Tout simplement. Elle avait appris à l’apprécier Leonard, malgré ses idéaux un peu pourris auxquels elle ne croyait nullement, malgré leurs engueulades éternelles sur un sujet aussi stupide que le recyclage du gobelet de café. Deux opposés qui s’attirent et le besoin de le toucher, là, tout de suite. D’oser avouer que son corps lui a manqué pendant qu’il était loin, non pas qu’elle se soit ennuyé de lui mais la vie était juste moins drôle, un peu plus fade. Ils auraient du se retrouver, après cette absence, s’embrasse, s’envoyer en l’air, comme toujours, avant de réajuster leurs vêtements et d’aller travailler, le sourire aux lèvres. Ils auraient du oui. Mais y a les yeux de Moira qui se posent sur le pensement, sur le blanc légèrement taché de gris, couleur qu’elle associe par habitude au rouge un peu délavé. Puis y a les marques, ces entailles sur sa chaire, qui lui rappelle étrangement les bras d’Ismaël et ça la renvoit à un endroit qu’elle déteste. Meurs pas, me laisse pas Ismaël, m’abandonne pas. La peur, la peur. La peur terrible quand elle voit pour la première fois depuis longtemps la maigreur terrible de Leonard, là où ses courbes masculines disparaissent lentement mais surement, plus qu’avant. Alors elle fait comme elle sait si bien le faire, elle pousse les sentiments au loin, frémit au contact des doigts du jeune homme sur sa peau, sourit, provoque, taquine. Au diable les inquiétudes, elle sait comment les oublier, comment les effacer, et Leonard fait partie de l’équation. Quoi, tu doutes encore de ça ? Et son rire à lui qui fait echo au sien, la façon dont il l’embrasse, les doigts sous son t-shirt à chercher l’agrafe de son soutien-gorge. Elle se mord la lèvre, joueuse quand elle le sent caresser sa poitrine et dans son ventre elle sent la chaleur qui augmente, elle laisse trainer ses doigts un peu plus longtemps sur le torse du jeune homme comme une punition pour la façon dont il la fait frissonner. Le truc c’est qu’il n’y a plus rien. Des os et de la peau. Et beaucoup de tristesse. Et ses yeux qui reviennent immanquablement sur ce foutu bandage blanc qui se teinte de gris. Pas encore. Pas maintenant. C’est mauvais le déni. Alors elle fuit ses doigts, elle fuis ses caresses, elle fuis ses baisers. Elle ordonne son ventre de redevenir de glace et son corps d’arrêter de vouloir se plaquer à celui de Leonard. Y a les mots qui sortent et Leo qui rigole, Leo qui comprend pas. Leo qui comprend jamais. Ohlala, c'que t'es sérieuse d'un coup. Ouais, ça lui ressemble pas, d’être comme ça, aussi sérieuse, à prendre les problèmes des autres en considérations. Elle reste un instant, silencieuse, pendant que Leonard la fait changer de place et qu’elle se retrouve presque assise sur le bureau. « Leonard je… » Mais déjà qu’il l’interrompt, scellant ses lèvres avec les siennes et pendant quelques secondes Moira recommença à perdre pied, à se laisser aller. « Arrête ! » Et sa main qui vient taper les doigts du jeune homme, comme une réprimande alors qu’il refuse de l’écouter. « C’est sérieux putain, oui je suis sérieuse » pas une phrase qu’elle prononce tous les jours, même pas une fois par mois, peut être deux fois par ans. Elle ? Sérieuse ? Adam se foutrait de sa gueule et Rose lèverait les yeux au ciel. Menteuse. Et pourtant. Mais quoooi ? Il râle comme un enfant gâté, à qui on lui a retiré son jouet et Moira en profite d’avoir son attention pour parler. Attention qui ne dura pas plus de quelques secondes car déjà déjà Leonard enleva son haut, lui faisant clairement comprendre où il voulait aller. J'sais pas de quoi tu parles. Et son ventre qui se tord, parce que la conversation va être rude et qu’elle est déjà fatiguée de lutter, que c’est pas son rôle, et que ouais, ça serait plus simple de lui céder de le laisser allez plus loin. Allez, on parlera plus tard, on a pas beaucoup de temps... Son souffle sur sa peau, Moira qui déglutis alors qu’elle le dévisage, sentant ses doigts s’aventurer sur son short, jouant avec la fermeture de ce dernier. Par réflexe elle oublie, pose sa main sur la nuque du blond pour l’attirer à elle, et sa respiration qui s’accélère. « Plus tard… » Ouais Plus tard, c’est bien, après le boulot, quand ils auront bien bossé. Plus tard ouais, quand elle aura les mots, quand elle aura préparé le discours de trop. Et puis c’est les souvenirs d’Ismaël qui lui reviennent encore et encore, la façon dont il évitait les choses avec une simplicité enfantine. Un peu comme Leonard, quand il commence à défaire son pantalon. Merde. Elle va se faire avoir. Elle peut pas. Alors elle panique, lance la question qui lui tourne dans la tête depuis trop longtemps. Seattle et l’absence d’Elliot au même moment, l’humeur massacrante de Jeff, la tempête en approche sur le tournage. Il s’écarte, comme piqué au vif par les paroles de Moira. Elle sait qu’elle a touché juste, qu’il s’est passé quelque chose et qu’il ne le dit pas. J'ai rien fait de spécial à Seattle. Menteur, elle le lit sur ses traits, et ça la fait grincer des dents, parce qu’elle déteste ça. Elle s’est toujours considérée comme honnête, ou presque, omettant très rarement ses sentiments. Alors que Leonard lui mente comme ça, ça la blesse. Certes elle s’attend pas à ce qu’ils soient meilleurs amis pour la vie, à se tresser des bracelets d’amitié et à se promettre de s’inviter au mariage de l’autre. La blague. Mais quand même, après tout ce temps à cohabiter, elle pensait ; Elle pensait quoi au juste ? Pourquoi ça t'intéresse ? « Parce que j’ai eu Jeff sur le dos pendant toute ton absence ? Que j’ai du inventer des conneries et que tu sais ma capacité à mentir ? Parce que je vois bien qu’il s’est passé un truc important » elle parle un peu trop vite, frustrée de tout, d’être laissée en plan sur ce bureau avec le corps qui cri famine et le cerveau qui pleure. Puis il y a les mains de Leonard qui glissent le long de ses cuisses, comme une torture délicieuse, et de nouveau elle commence à oublier. Allez, t'as vraiment envie de parler ? Moi pas du tout. Et la façon dont il la regarde, dont il se remet à l’embrasser, quand elle sent ses doigts se glisser entre le tissus de sa culotte et sa peau. Ca lui arrache un gémissement qu’elle ne contrôle pas et elle fait rapper ses mains le long du dos jusqu’à ses fesses pour l’attirer à elle, plus proche, toujours plus proche, encore. Il a cette façon de la toucher, qui lui fait tout oublier, comme une drogue qu’elle ne se lasse pas de gouter. Elle l’embrasse, capture sa lèvre entre ses dents pendant qu’elle le défi du regard : continue, continue. Elle est si proche d’abdiquer. Tellement proche. « t’es vraiment terrible tu sais » qu’elle murmure dans un souffle avant d’attraper son bras, appuyant légèrement sur le bandage. « Mais je connais le schema Leonard, et même la promesse d’une baise parfaite ne me fera pas changer d’avis » ou peut être. Un peu. Ca dépend de comment il s’y prend. Elle est pas très sûr de ses mots mais ne baisse pas les yeux, l’affrontant du regard. Inflexible. « T’es pas obliger de parler de Seattle mais tu peux reconnaitre que ça va pas non ? » Me mens pas. Et attaquante, elle enroule une de ses jambes autour des siennes, comme pour l’empêcher de lui filer entre les doigts.
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| Sujet: Re: Going where we've never been (Leoira) Dim 23 Avr - 12:00 | |
| Il ne pensait pas pouvoir avoir peur d'une ville, un jour, dans sa vie. Et pourtan c'est le cas. Seattle s'inscrit en lettres de feu sur sa peau. Ca brûle. Seattle est encore douloureux. Seattle, c'est encore fragile, sensible. Comme si Leo était à deux doigts du break down depuis ce fameux weekend. Comme si tout allait exploser, d'une seconde à l'autre. Seattle, il ne veut pas en entendre parler, en tout cas, il ne veut pas que Moira lui en parle. C'est contraire à toutes leurs règles. Moira n'est que de la légèreté, elle n'est qu'une petite brise fraîche qui vient caresser son visage. Moira, c'est son petit lot de bonheur quotidien. Sa dose de vitamines. Elle est solaire, pendant que Seattle est le néant. Elle ne devrait pas s'approcher des ténèbres. Elle risquerait d'y glisser. Et rien ne sera plus jamais comme avant. Tout a changé pour Leo à Seattle. Et il n'est pas encore très sûr des répercussions que cela aura sur lui. Il n'est pas sûr de savoir l'étendue des conséquences que ça aura. Jusqu'à quel point ça va le fissurer cette histoire. Jusqu'à quel point Elliot a injecté le venin dans ses veines. Il n'en dort toujours pas. Seul dans son lit, il y repense. A ce gars, à ce frère, sanglé sur une chaise. Ce mec qu'on assassine sous ses yeux trop naïfs sans doute. Il revoit la vie quitter son regard et ça lui file la gerbe, à chaque fois. Il revoit Elliot, son regard éteint, flinguée par cette monstrueuse réalité. Il revoit son corps, sa bouche, ses mains. Il ressent à nouveau ce que ça fait de n'être qu'un avec elle. Partager tout, surtout le pire. Leo ferme les yeux une seconde pour chasser les flashs dans sa tête. Moira enchaîne : Parce que j’ai eu Jeff sur le dos pendant toute ton absence ? Que j’ai du inventer des conneries et que tu sais ma capacité à mentir ? Parce que je vois bien qu’il s’est passé un truc important Il soupire. Et alors ? Il sait que ça n'a pas dû être facile. Avec Jeff, rien ne l'est. Mais il n'est pas capable d'en parler. Il peut pas, c'est tout. Les mots restent bloquer dans sa gorge, ça serre. Faute d'avoir les mots pour la convaincre d'oublier Seattle, il enchaîne les caresses. Il tente lui-même de faire abstraction de ce sentiment qui l'envahit. C'est comme si on était en train de retirer l'air de la pièce, il va bientôt se mettre à suffoquer. Il ignore. Il caresse Moira, de manière de plus en plus prononcée, intime, indécente. Sans lui demander son avis. Il veut lui couper la parole. Il veut qu'elle se taise. Il veut retrouver sa petite dose de bonne humour quotidienne, rien d'autre. T’es vraiment terrible tu sais... qu'elle susurre. Leo acquiesce tout en se perdant dans leur baiser. L'excitation commence à revenir et la légèreté aussi. Ses doigts son en elle maintenant, il en tremble d'émotion. Je sais... Qu'il lâche aussi à demi-mot. Mais soudain, un picotement le lance dans le bras, Moira appuie sur sa blessure pour en faire ressortir tous les sentiments Elle insiste tellement. Leo sursaute à peine, retire sa main de la culotte de son binôme et chouine : Aiee-euh. Il fronce les sourcils et baisse les yeux sur son bandage. La plaie peine à se refermer. Leo en arrive à croire que c'est son esprit qui empêche la cicatrisation. Il n'a pas envie que ça cicatrise, il n'est pas prêt. Et Moira, elle n'est pas prête à le laisser se défiler sur ce coup. Baise parfaite ou non, ce sont ses mots. Leo n'arrive plus à faire semblant, il est trop émotif comme mec, trop sincère aussi. Il recule d'un pas et baisse la tête. Il réfléchit une seconde à ce qu'il pourrait bien répondre, il ne trouve rien. C'est le vide. Alors il relève la tête, il n'est pas bien, ça crève les yeux. Et Moira, même avec ses yeux cassés, elle peut le voir ça. Et c'est quel schéma que tu crois connaître, exactement ? Il dit ça avec un peu plus de verve qu'il ne l'aurait voulu. Un peu plus de condescendance aussi. Comment pourrait-elle comprendre ? Qu'est-ce qu'elle cherche à la fin ? Sérieusement ? Leo soupire alors que les jambes de la belle s'enroulent autour de lui. Il lève les yeux au ciel, ça l'amuse un peu, mais au fond de lui, c'est l'anarchie. Reconnais au moins que ça va pas. C'est ce qu'elle lui demande. Qu'il dise à quel point il est perturbé. A quel point cette relation qu'il entendit avec Elliot est malsaine. Elle veut qu'il avoue, elle veut le mettre en face de la vérité, lui qui est dans un espèce de déni optimiste depuis tant d'années maintenant. Il n'a jamais rien su gérer correctement, de toute façon. Il est du genre à se laisser submergé rapidement Leonard. Il supporte un truc, jusqu'au moment où il collapse complètement. Et on y est, au break point. Leo hésite à tout simplement reprendre leurs embrassades. La faire craquer, parce qu'elle craquera forcément. Mais l'envie n'y est plus. Elle s'est envolée. Et pourtant, Seattle, c'est aussi d'une intensité folle. Cette baise désespérée dans ces chiottes, ça lui retourne le bide rien que d'y penser. Mais c'est aussi douloureux que c'est excitant. Ca fait trop mal. Et le regard lourd de sens de Moira n'arrange rien. Reconnais que ça va pas. Reconnais-le, c'est tout. Et contre toute attente, la colère remonte en lui, comme un bouclier. Il se recule rapidement, est ensuite rattrapé par les jambes de Moira. Il soupire. Enlève tes jambes. demande-t-il une première fois, puis une deuxième, plus sèchement encore avant de se dégager avec ses bras. Sans déconner quoi. Qu'il soupire, dans un mouvement d'humeur avant de se baisser pour rattraper son t-shirt qu'il remit à l'endroit, les mains tremblantes. Ca t'avance à quoi de me faire chier ? Ca t'avance à quoi si j'te dis que Seattle, c'était l'enfer ? Qu'il s'est passé des trucs horribles mais que j'ai aucune envie d'en parler, certainement pas avec toi ? Il parle et il sait parfaitement que ses mots toucheront Moira en plein dans son coeur tout plein de couleurs, à la différence de ses pupilles. Moira n'aime pas le conflit, elle n'est que joie d'vivre. Un peu trop enfermée dans ce rôle de bonne copine (et plus si affinités) en réalité. Il fait exprès, et remonte on regard vide de toutes émotions sur elle. La regarde un moment. J'suis pas là pour te confier mes problèmes, j'pensais qu'on allait passer un bon moment. J'ai assez d'Aurora pour la psycothérapie à la con, tu sais. Il n'arrive même plus à se mettre un stop. Il remet enfin à l'endroit son t-shirt, et l'enfile sans ménagement. Maintenant, j'ai plus envie. Conclu-t-il. Sa trique est passée, elle n'est pas prête de revenir. |
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accident à chaque feu tricolore ▹ posts envoyés : 588 ▹ points : 8 ▹ pseudo : zoé ▹ crédits : elodie la queen (ava) & anesidora ▹ avatar : Anna Speckhart ▹ signe particulier : achromate, elle voit le monde en noir et blanc - rescapée de la vague de kidnapping, elle a le bras en écharpe et un reste de PTS qui ressort
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| Sujet: Re: Going where we've never been (Leoira) Mer 3 Mai - 18:58 | |
| C’est imperceptible, le changement dans l’air, le battement d’ailes d’un papillon et le cyclone qui approche, au loin, à l’horizon. Elle est pas stupide Moira, même su beaucoup restent persuadé qu’elle a souvent trop de vent à l’intérieur de son crâne. Non. Elle est pas stupide Moira, elle sait, elle sent. Leonard elle a fini par le connaitre par cœur, ses mimiques, ses rires et ses sourires, la façon dont ses fossettes brillent quand il étire les lèvres avant de venir l’embrasser. Et aujourd’hui elle sent que quelque chose ne va pas. Que quelque chose ne va plus. Que de Leonard y a qu’une pâle copie, un clone qui se dézingue à coup de coke, à coup de lames, à coup de larmes. Elle n’aime pas vraiment ça Moira, sentir les os sous ses doigts, là où devrait se trouver la chaire. Et puis les bandages le long des bras, le sang encore frais et les zébrures sur sa peau légèrement hâlée. Qui t’as fais ça ? C’est toi ? C’est elle ? Ou bien c’est eux ? Les questions qui brûlent les lèvres alors que ça ne lui correspond pas du tout. Elle voudrait s’en foutre, continuer de l’embrasser, se laisser faire dans ce bureau mal éclairé entre deux tournages avant de retourner bosser. Parce que c’est leur quotidien, c’est les moments volés quand personne ne remarque rien. C’est lui, c’est elle et c’est l’innocence de leur relation qu’ils ont construit à coup de bassins et de dents. Oui voilà, elle voudrait fermer les yeux, gémir et supplier encore quand elle sent ses doigts en elle, et lui tout près. On oubli voudrait hurler son corps qui se met à brûler, mais y a le cerveau – foutu cerveau – qui ne cesse de lui rappeler. Ismaël, le sang, les pleurs et les larmes. Meora, le regard vide et la tristesse glaçante. Y a ses doigts sur la blessure, provoquant la douleur qui coupe Leonard dans son élan. Aiee-euh. Pardon qu’elle voudrait murmurer contre sa joue, mais elle sait que c’est le seul moyen pour attirer son attention, qu’il comprenne qu’elle ne rigole pas cette fois ci. Elle est sérieuse Moira et c’est rares. Bien trop rare. Et Leonard semble enfin en prendre conscience. Il recule un peu, quelques centimètres de vide et bien trop d’espace pour étouffer. Est-ce qu’elle est prête à assumer les conséquences de ce qu’elle va demander ? Et c'est quel schéma que tu crois connaître, exactement ? « Celui qui mène à l’autodestruction. Et me dit pas que je me fais des films d’accord ? Les cicatrices ? La perte de poids ? Les cernes que tu prends même pas le temps de cacher ? » Elle voit Moira, elle voit. Même quand on ne se doute pas, elle voit. Quand c’est important, quand ça compte, quand c’est quelqu’un comme Leonard qui a réussi à se glisser quelque part dans son cœur. Finalement il s’écarte encore plus et elle le rattrape avec ses jambes. Rapide. Parle-moi qu’elle voudrait hurler, parce que ça la bouffe de le voir essayer de s’échapper ainsi. Enlève tes jambes. « Non » pas question qu’il lui file entre les doigts. Sans déconner quoi C’est la colère qui monte doucement jusqu’à ses yeux, alors elle ne lutte pas plus quand il essaye de se dégager une seconde fois, se redressant rapidement pour remonter son pantalon parce qu’elle ne se fait pas d’illusion. En face d’elle Leonard aussi se rhabille enfile son t-shirt et elle remarque les tremblements de ses doigts. Elle a touché juste, pour une fois. . Ca t'avance à quoi de me faire chier ? Ca t'avance à quoi si j'te dis que Seattle, c'était l'enfer ? Qu'il s'est passé des trucs horribles mais que j'ai aucune envie d'en parler, certainement pas avec toi ? Il lui balance ses phrases tout en sachant pertinemment qu’il va la blesser. Et c’est encore pire qu’elle comprenne ses intentions. certainement pas avec toi, parce qu’elle n’a jamais eu ce rôle de confidente, parce que même pour Meora parfois c’est compliqué, qu’on ne la considère jamais comme celle à qui se confier. Peut-être parce qu’on ne lui fait pas confiance justement. Et ça fait mal, les mots de Leonard et son regard dans le sien. Elle serre les lèvres pour ne pas répliquer trop brutalement, attend qu’il ait terminé de parler pour contre-attaquer. J'suis pas là pour te confier mes problèmes, j'pensais qu'on allait passer un bon moment. J'ai assez d'Aurora pour la psycothérapie à la con, tu sais. Oui elle sait, elle imagine bien. Y a pas grand monde qui le sait mais la psychothérapie elle ne connait que trop bien, parler pendant des heures de ses problèmes, des traumatismes provoqués par la tentative de suicide d’Ismaël ou encore le fait d’avoir frôlé la mort avec son AVC. Putain. Le truc c’est que pour une fois qu’elle fait un effort de parler, de s’intéresser à quelque chose d’autre que ses propres fesses, elle voudrait qu’on lui réponde en retour, que tout s’arrange en un claquement de doigts parce que tout est vraiment compliqué. Mais la vie n’est pas comme ça, elle l’a bien compris Moira. Maintenant, j'ai plus envie. « Et alors on est pas obligé de baiser à chaque fois qu’on se voit non ? » Non ? Peut être. Elle serait la première à en rire si le sujet n’était pas si sérieux. Elle se rapproche de lui, passe une main dans ses cheveux comme pour se laisser le temps de formuler ses pensées, de trouver quoi dire pour pas le faire fuir. « Je suis pas Aurora Leo. C’est ça le truc qu’il faudrait que tu comprennes, je vais pas te demander quel oncle chelou t’as tripoté quand t’étais gamin pour que tu te sente aussi mal. » Y a le sourire bancale sur son visage brunit par le soleil, et les yeux qui cherchent ceux du blond. « Me parle pas de Seattle si tu veux pas. » Y a sa voix qui se brise un peu, parce qu’elle se sent triste et qu’elle déteste ça, la mélancolie dans le cœur, dans le ventre, comme un virus nauséabond qui se répand en elle. « C’est juste…. Je peux comprendre ok ? » Doucement elle attrape sa main, son bras, passe ses doigts sur le pansement en grimaçant légèrement. « Mon frère a tenté de se suicider deux fois. Je l’ai trouvé les deux fois. La première fois c’était classique tu vois, des coupures le long des veines avec un rasoir » elle trace des lignes parallèles, imagine les plaies. « La deuxième fois c’était plus pragmatique, une corde autour de cou tu vois. Il s’est juste foiré parce qu’il avait oublié que j’étais à côté » elle parle Moira, sourire triste sur le visage et le regard qui se perd derrière Leonard comme si elle visualisait de nouveau la scène d’Ismaël, pendu au plafond, les pieds s’agitant dans le vide, encore, encore. « Je suis peut-être pas la meuf la plus altruiste de la terre, ça je sais ok ? Mais tu vois j’ai appris les signes, et y a tout en toi qui hurle : je veux crever » peut être pas maintenant, peut être pas tout de suite, peut être même dans dix ans quand rien n’aura changé. Mais quand même. Elle s’écarte finalement, les mains dans les poches pour lui montrer qu’elle ne va pas le retenir s’il décide de se casser. « Je suis pas une psy, je suis pas ta copine, je suis pas ta sœur ni ta mère. Mais je suis ton amie Leonard. Et c’est pas rien nan ? » Parce que pour elle c’est déjà trop, c’est des sentiments inutiles qu’elle voudrait bazarder, parce que c’est le cœur qui se serre bien trop fort quand elle fixe le visage émacié de son ami et la tristesse qui se cache dans son regard.
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et le château de sable, il est dans l'eau maintenant ▹ posts envoyés : 2287 ▹ points : 19 ▹ pseudo : fitotime ▹ crédits : dude (avatar) / tumblr, whi (signa, profil) / amy winehouse, les cartons(texte) ▹ avatar : ben nordberg ▹ signe particulier : très maigre, cocaïnomane et toujours habillé avec des vêtements bariolés
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| Sujet: Re: Going where we've never been (Leoira) Jeu 1 Juin - 8:55 | |
| Elle n’est pourtant jamais sérieuse, Moira. Alors pourquoi son regard est-il tant emprunt de gravité aujourd’hui, maintenant ? Pourquoi est-ce qu’elle parle avec un tremblement dans la voix ? Pourquoi elle y tient tant que ça ? Qu’est-ce qui se dégage de Leo ? Y avait peut-être quelque chose de brisé dans son regard, dans ses yeux clairs, au fond de ses pupilles dilatées par la cocaïne, dans ce noir profond. Moira l’avait vu, elle qui ne prêtait jamais attention à rien, elle voyait. Leo était un type évident, il n’était ni mystérieux, ni réservé. Un véritable livre ouvert qui étalait ses tripes, son coeur, son âme, sans compter, sans rien attendre en retour, sans même y penser. Parce qu’il était comme ça. Trop honnête. Trop naïf aussi. Parce qu’il n’avait jamais rien eu à cacher jusque là, il n’en avait jamais ressenti le besoin. Il n’avait jamais cherché à cacher sa consommation de drogues euphorisantes, d’acide ou d’herbe. Il n’avait jamais non plus cherché à cacher ses problèmes d’alimentations. Aujourd’hui, il ne prenait même pas la peine de cacher les marques de scarifications sur son bras. Sans même penser un seul instant à l’idée qu’on pouvait s’en faire. D’ailleurs, quelle idée ? Celui qui mène à l’autodestruction. Et me dit pas que je me fais des films d’accord ? Les cicatrices ? La perte de poids ? Les cernes que tu prends même pas le temps de cacher ? À peine eut-il prononcé le mot “autodestruction” que Leo roulait nonchalamment des yeux en se mettant les deux mains sur le crâne. Non mais pitié quoi ! Lâcha-t-il sans même écouter la suite de sa phrase. Il savait bien qu’il n’était pas en grande forme, ça faisait des siècles qu’il n’était pas en grande forme. Depuis qu’on l’avait mis dans un avion de la Bolivie en partance pour Savannah et qu’on lui avait dit que tout son rêve, vous savez, ce putain de rêve qu’il avait depuis tout gosse était fini. Les marques de son rêve avorté, de ses erreurs du passé, tout ça se propageait sur sa peau. Son corps maigrissait à vu d’œil, la coke traçait des sillons sous ses yeux et sa passion dévorante avec Elliot laissait des cicatrices sur sa peau. Toutes ces choses, que Moira lui mettait sous les yeux aujourd’hui et qu’il n’avait pas la moindre envie de voir. D’ailleurs il tenta de s’en échapper, même si elle le retenait avec ses jambes. Forcément il finit par craquer et balancer tout un tas de choses blessantes et alarmantes qui jaillissaient de sa bouche sans qu’il ne puisse retenir quoi que ce soit. Il voyait bien que tous ses mots percutaient Moira avec force, presque assommantes. Il voyait bien qu’elle était blessée. Jamais il ne voudrait lui faire du mal, jamais. Moira et lui avaient une complicité indéniable, du genre à crever les yeux de tout le monde. Un truc solaire qui explosait à la tête de tout le monde. Ca avait été immédiat un coup de foudre amical, si on pouvait appeler ça comme ça. Ils tenaient l’un à l’autre, ils s’amusaient l’un avec l’autre. Mais rien n’avait jamais été sérieux. Aucune discussion profonde, ni trop personnelle. Les seuls débats animés étaient sur des points de vue politiques ou éthiques. Aujourd’hui ils s’aventuraient sur un terrain glissant, un terrain sur lequel ils n’avaient jamais marché. Et ça foutait la trouille à Leo. Sa propre mère ne se faisait pas autant de soucis pour lui. Et alors on est pas obligé de baiser à chaque fois qu’on se voit non ? Leo déglutit et pencha sa tête sur le côté. Il n’aimait pas la voir parler comme ça, comme s’il la traitait comme une chose. Comme si leur relation n’allait pas plus haut que la ceinture. J’ai jamais dis ça ! se défendit-il comme il pu. Il se passa une main dans les cheveux, regarda Moira par en dessous qui remettait ses vêtements elle aussi. Et se laissa même aller à un petit trait d’humour : N’empêche que là, c’était clairement le projet, avant que tu me pièges avec tes questions de mère poule. Mais elle n’avait pas envie de rire Moira, elle était trop inquiète, trop triste pour ça. Comme si elle craignait quelque chose que Leo ne voyait même pas venir. Comme si elle anticipait un peu trop. C’était clairement le cas. Elle pouvait bien se défendre de ne pas être une psy, de se foutre complètement de ses brisures de l’enfance, ça ne changerait rien à son regard qui cherchait le sien, désespérément à l’affut de la faille pour s’y engouffrer, y plonger, y découvrir ses secrets. Fallait qu’elle arrête, elle finirait pas le regretter. Leonard avait tenté de faire la même chose avec Elliot, et il s’était fait happé par un ouragan plus fort que lui. Un terrible ouragan, magnifique, violent, intense qui avait tout ravagé. Me parle pas de Seattle si tu veux pas. Il lui jeta un regard. Tant mieux, car il n’en parlerait pas. Ce n’était même pas par loyauté envers Elliot, c’est tout simplement que c’était bloqué dans sa gorge. Même s’il le voulait rien ne pourrait sortir. Qu’est-ce qu’il pouvait en dire ? Il avait vu un homme mourir, d’accord. Et ensuite ? Il ne savait même pas pourquoi ça le touchait autant. Il ne comprenait même pas ce qui s’était passé en lui à Seattle. Mais c’était fait c’est tout. C’est juste…. Je peux comprendre ok ? Elle lui attrapa son bras et Leo se laissa faire mollement, bien sûr qu'elle ne pouvait pas comprendre. Y avait quelque chose au-dessus de tout raisonnement qui se passait entre lui Elliot. Ce n’était pas de l’amour, ce n’était pas de la rage, ce n’était rien de rationnel. Et rien qu’il pouvait expliquer. Ce qui se passait en lui, ce n’était pas rationnel non plus. Il perdait bien, il s’enfonçait, il était embarqué dans quelque chose qu’il n’avait pas voulu. Moira… Commença-t-il si bas, qu’elle ne l’avait pas entendu. Elle enchaîna plutôt, avec une terrifiante sincérité : Mon frère a tenté de se suicider deux fois. Je l’ai trouvé les deux fois. La première fois c’était classique tu vois, des coupures le long des veines avec un rasoir Cette vérité le cloua sur place, si bien qu’il ne trouva même pas le temps de lui répondre, de lui dire que ça n’avait rien à voir, qu’elle était complètement à côté de la plaque. Elle et lui, ne se confiaient jamais, comme il a été précédemment dit. Et pourtant, c’était de cette manière qu’on créait la véritable intimité, celle que chérissait tant Leo. C’était comme ça qu’il pourrait vivre quelque chose de plus intense, c’était comme ça qu’il pourrait mieux la comprendre. En pansant ses plaies, en découvrant ses cicatrices, comme lui exposait les siennes. Elle continuait à déballer cette triste histoire, celle de ce frère dont il ignorait tout et qui faisait cruellement échos à Seattle. Il la regardait d’un air aussi triste que le sien, et quand elle détailla la seconde tentative, il ferma une seconde les yeux et s’approcha d’elle un peu plus, une main sur sa joue pour embrasser son front. Il n’avait ni frère, ni soeur, mais comparait souvent la relation qu’il avait avec sa mère à celle d’une fratrie. Il en crèverait si quelque chose du genre venait arriver à sa folle dingue de mère, pour sûr. Quand elle finit par se reculer pour lui laisser l’espace nécessaire, Leo ne la quittait pas des yeux. Trop occupé à s’inquiéter pour elle maintenant, à comprendre pourquoi elle avait ressentit le besoin de s’expliquer avec lui. Parce qu’elle ne voulait pas que l’histoire se répète. Apaisé, moins énervé, il la laissa conclure : Je suis peut-être pas la meuf la plus altruiste de la terre, ça je sais ok ? Mais tu vois j’ai appris les signes, et y a tout en toi qui hurle : je veux crever Il soupira. Il se retourna et attrapa une chaise à roulettes qu’il fit glisser jusqu’à lui pour s’y asseoir, fatiguer. Il ne tenait plus debout, assommé par toutes ces révélations, en plus du reste. Ils étaient amis, c’est ce que précisa Moira. Bien sûr qu’ils l’étaient. Moira était l’une de ses plus proches amies. Une alliée pour lui faire accepter ce boulot sordide. Celle qui rendait tout un peu plus supportable. Il garda le silence quelques instants, essayant de trouver les mots justes. J’ai aucune envie de crever Moira. Le fait qu’il doit le préciser en disait peut-être long que ce qu’il voulait bien l’admettre. Il chercha son regard, comme pour lui prouver sa sincérité. Moira, crois-moi, j’te jure. Il lui attrapa la main pour l’attirer contre lui. Soudain gêné. Comment expliquer maintenant ? Comment la rassurer ? Il ne pouvait pas parler de ça, il ne pouvait pas parler d’Elliot. Les images qu’elle avait vu dans l’émission, elle en ignorait une bonne partie. Elle ignorait ce que Leo avait fait avec elle, ce qui les excitaient tous les deux. Pas se faire du mal, non, loin de là, mais se comprendre. S’aimer malgré tout, surtout quand tout autour était sale et triste. Ce que j’ai sur le bras, c’est pas moi qui me le suis fait. Enfin.. Pas vraiment. C’est… c’est un truc avec Elliot. Il la retint par la main. Panique pas, c’est rien de grave. Non, si. Peut-être. Ce n’était rien de grave, c’était un truc tragico-romantique. Romantico-tragique. Une passion brute. Je vais pas tenter de me suicider, je suis pas ton frère. Il parlait doucement, avec précaution. Il ne voulait pas la brusquer, il voulait juste qu’elle arrête ce parallèle. Qu’elle arrête de paniquer. Qu’elle arrête de se dire qu’il ne tiendrait pas le coup. Car oui, y avait une chance pour qu’il ne tienne pas le coup, c’est sûr. Mais comme souvent, il préférait ne pas y penser. Je prend sûrement trop de coke, comme les trois quarts des salariés de cette boîte. C’est tout. Ce n’était pas tout. Elle le savait, il le savait. Mais fallait que ça le soit pour aujourd’hui. Il la regarda profondément dans les yeux, tendre, essayant de la convaincre par la seule force de son regard qui ne communiquait que la paix. |
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| Sujet: Re: Going where we've never been (Leoira) Dim 25 Juin - 15:58 | |
| C’était pas eux ça, cette tension, ces mots trop sincères, les cœurs mis à nus. C’était pas eux du tout, c’était loin de ce qu’ils aimaient tant chez l’autre, la simplicité et les rires, la complicité des mains et de leurs soupires. Elle a envie de faire marche arrière Moira, de retourner à l’étape baise moi. Elle regrette un peu trop d’avoir ouvert sa bouche, d’avoir ouvert les yeux aussi. On la reprendra plus, bon dieu ce qu’elle déteste ça, les discussions trop sérieuses. Pourtant pour Leonard elle est capable de sacrifier tout ça et rien qu’un instant être sérieuse. Pour lui. Juste pour lui. Et pour ceux qui prennent trop de place dans son cœur. Non mais pitié quoi ! Et le voila qui réagit comme un ado confronté à sa mère : les mains sur le crâne, le roulement des yeux, l’exclamation. Elle se tend Moira, serre les dents, se retient de lui dire d’arrêter de faire l’enfant. Putain, elle ne se reconnait plus en cet instant et bon sang ce qu’elle déteste ça. « J’ai pas finis Léonard ! » Ouais, comme une foutue daronne qu’elle le reprend, mais dans sa cage thoracique ça bat trop vite, elle a la gorge qui se serre et les émotions qui font surface bien plus fort qu’elle ne le souhaiterait. J’ai peur pour toi qu’elle a envie de lui hurler, pour qu’il comprenne que c’est pas drôle, que c’est assez. Mais les mots ne sortent pas. Il y a comme une danse entre eux, lui qui essaye de s’échapper et elle qui le rattrape, les jambes qui s’enroulent comme le lierre autour de Leonard ? Pars pas, me laisse pas. Parce qu’elle a trop de choses à dire encore, trop de choses à savoir, parce qu’elle veut pas arriver un matin et le trouver allongé par terre inconscient. Pire. Mort. Froid, les lèvres bleuies par la vie qui est partie. Elle pourrait presque en faire des cauchemars, si elle était du type à rêver. Alors elle proteste Moira, lui fait comprendre qu’aujourd’hui ils sont pas obligé de coucher ensemble, qu’aujourd’hui ptêtre y autre chose à faire, comme dire la vérité. J’ai jamais dis ça ! Il proteste Leonard, pendant qu’ils se rhabillent tous les deux, tirant définitivement un trait sur ce qui était prévu pour tous les deux. N’empêche que là, c’était clairement le projet, avant que tu me pièges avec tes questions de mère poule. « Je sais que t’as jamais dis ça Leo ! Je sais ! » elle essaye d’attirer son regard, de lui montrer que tout ça c’était pas prévu, c’était pas du tout prévu non. « Et je t’ai pas piégé ok ? Oui c’était le projet, et je sais pas voilà, c’est venu ! En même temps comment tu veux que je réagisse quand je vois ça ! » les cicatrices, les bandages, la douleur sur son visage et les os sous ses doigts qu’elle caresse sa peau. « Et je suis pas une mère poule putain » surtout pas, loin de là, plutôt la gamine insupportable après qui on court pour l’empêcher de traverser au rouge sur ses rollers et le casque de travers.
Alors elle fait un pas Moira, elle brise un peu sa carapace, expose ses sentiments à Leonard, chose qu’elle n’a jamais vraiment fait avec personne, pas même Meora au final. Quand elle avait retrouvé Ismaël à l’hopital pendant l’armée, elle avait tout porté sur ses épaules, fait comme si c’était rien et avait fait de son mieux pour aider son frère à surmonter la douleur. Puis la deuxième idem, elle s’était enfermée dans la salle de bain, seule, et elle avait hurlé toute sa rage, toute sa douleur de savoir Ismaël entre la vie et la mort. Puis quand elle était sortie, y avait juste son foutu sourire sur ses lèvres, et aucunes larmes pour paniquer le reste du groupe. Elle était forte Moira, un foutu rocher, même après l’hopital, même après la perte des couleurs, même après tellement de choses, elle continue d’avancer et de tout garder au fond. Mais aujourd’hui elle laisse ses peurs et sa douleur s’échapper, juste un peu, pour toucher Leonard alors qu’il semble se renfermer. Moira… Mais elle ne l’entend pas, ou elle ne l’entend plus, elle continue, perdue dans ses souvenirs. Y a trop de choses qui ont besoins de sortir, et l’idée même que Leonard suive la même voie qu’Ismaël la terrifie et elle a besoin qu’il comprenne. Faites qu’il comprenne.
J’ai aucune envie de crever Moira. Il a la voix douce Leonard, et ça tire un peu Moira de sa transe, elle papillonne des yeux pour le regarder comme si c’était la première fois qu’elle le remarquait. Il est bien là Leo, en face d’elle, sur cette chaise roulante qu’elle n’a même pas vu saisir. Moira, crois-moi, j’te jure. Et il l’attire contre lui, Moira se laisse faire, incapable de détourner son regard de lui. j’ai aucune envie de crever, et elle a l’impression qu’elle peut déjà un peu mieux respirer. Instinctivement elle pose une de ses mains sur la cuisse de Leonard, l’autre qui se mêle à celle du blond, les doigts qui s’entrelacent. « Bien » qu’elle murmure tout bas. . Ce que j’ai sur le bras, c’est pas moi qui me le suis fait. Enfin.. Pas vraiment. C’est… c’est un truc avec Elliot Elliot ? Elle lui lache la main et commence à se redresser, mais Leonard la retient, l’empêchant de partir. Panique pas, c’est rien de grave. « Rien de grave mais… » elle se tait, ferme la bouche et le dévisage. Rien de grave ? Cette folle d’Elliot qui lui lacère la peau et c’est rien de grave ? Moira attrape de nouveau le bras du jeune homme pour observer les cicatrices, le regard soudain furieux. Et dire qu’elle avait essayé de l’aider, elle l’avait même défendue devant Jeff quand la vidéo était sortie, elle s’était engueulée avec Leonard même quand elle avait appris que c’était lui qui avait tout filmé. . Je vais pas tenter de me suicider, je suis pas ton frère. « Bien sur que non t’es pas Ismaël » qu’elle répond peut être un peu trop brusquement, essayant d’analyser ce qu’elle vient d’apprendre. Elliot est folle. Encore plus folle qu’elle ne le pensait. Et y a un truc entre Leonard et elle, c’est indéniable. Ca la force à réfléchir, à imaginer des choses, et encore une fois ça lui donne envie de se taper la tête contre le mur. Peut être qu’elle aurait préféré ne rien savoir. . Je prend sûrement trop de coke, comme les trois quarts des salariés de cette boîte. C’est tout Il la dévisage, et pendant un instant Moira se perd dans ses yeux, dans la douceur de son regard. C’est une des choses qu’elle aime le plus chez lui, son regard. Parait qu’ils sont bleus ses yeux, qu’est-ce qu’elle en sait. Mais par contre elle peut lire en lui comme dans un livre ouvert à chaque fois qu’elle s’y noie. Doucement elle se rapproche de lui, pose ses deux mains sur ses joues pour l’attirer à elle. « Je te crois Leonard. Je te crois d’accord ? » il ne va pas se tuer, peut être qu’elle est un peu plus rassurée, peut être pas. Parce que maintenant y a Elliot dans l’équation et ça la fait flipper. « Putain Leo. Faut pas que tu la laisse te faire ça ! Elle pourrait te buter…. » Un coup un peu de trop profond la lame qui sectionne les veines trop fort et le sang qui s’écoule de partout. « Je veux pas te perdre. D’accord ? Ptêtre qu’on a trop de disputes, ptêtre qu’on se fracasse trop souvent, mais on a cette putain d’alchimie qui fait que t’as pris trop de place partout. Je tiens à toi Leo, j’espère que tu le sais » encore une fois elle parle trop, elle parle beaucoup trop. Alors d’un bond elle se redresse, soupirant, le rire qui s’échappe un peu, gênée. « Regarde moi c’est ridicule, je dégouline de sentiments, putain, on croirait presque que j’ai une âme » petit clin d’œil aux sms envoyés, c’est aussi sa façon de dire qu’elle est prête à se retirer, à lui laisser plus d’espace, qu’elle ne l’emmerdera plus avec ses frayeurs à la con. Pour le moment.
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| Sujet: Re: Going where we've never been (Leoira) Mar 11 Juil - 18:50 | |
| C’est un vrai sketch à ce moment-là. Y a rien qui va, les attitudes, les intentions, les regards. Rien ne va. Leo n’a jamais été celui qui se justifiait, Moira n’a jamais été celle qui reprochait. Ils sont deux adultes, deux adultes irresponsables, instables, téméraires, attirés l’un vers l’autre. Ils veulent profiter de la vie, et c’est pour ça que cette relation marche si bien. Parce que tout n’est qu’éclats de rire, regards complices, caresses intrépides et discussions enflammées jusqu’au bout de la nuit. Mais ce n’était pas ça. Rien de personnel, pas comme ça en tout cas. Ça ne voulait pas dire que c’était purement sexuel, et Leo s’en défendit, car c’était vraiment la dernière chose qu’il voulait qu’elle croit. L’amour, dans sa dimension physique, c’était ce qu’il y avait de plus sacré pour lui. Il respectait trop ça pour le réduire à un acte charnel sans aucune conséquence, un acte dégueulasse, un acte de “salop”. Il aimait trop Moira pour ça. Aimer n’était pas un gros mot pour Leo, et il pourrait lui dire, à Moira, s’il n’avait pas peur du double sens qu’elle y mettrait. Il pourrait le dire “Moira, je t’aime”. Ça n’avait rien de difficile pour lui, rien d’interdit. Alors non, ce n’était pas que du cul, ça n’était jamais que du cul. N’empêche que là, leur entrevue, c’était quand même sensé être du cul. Et je t’ai pas piégé ok ? Oui c’était le projet, et je sais pas voilà, c’est venu ! En même temps comment tu veux que je réagisse quand je vois ça ! Leo inspira profondément et jeta un coup d’œil à ses marques que Moira touchait, à ses cicatrices encore saillante sur sa peau blanche. Quand il passait sa main dessus, quand il sentait sa peau bombée sous ses doigts maigres, ça lui faisait toujours un petit quelque chose. Une sorte d’émotion malsaine naissait dans le creux de son bide. Il revivait la scène, en flash dans sa tête. Ses mains sur le ventre tailladé d’Elliot, la lame partagée, le sang qui coulait doucement sur leur peau, traçait son sillon d’un corps à l’autre, jusqu’à ce qu’ils ne forment plus qu’un. Il en oublia de répondre. Et je suis pas une mère poule putain ! Qu’elle s’indigna, ses paroles ramenèrent Leo au présent. Il la regarda avec un sourire lassé, un sourire qui n’avait pas envie d’en dire plus que ça. Ça te r’garde pas Moira. Balança-t-il de but en blanc. Trop brusque, sans même y croire.
Mais Moira, elle lui balança tout un tas de truc qui ne le regardait pas lui non plus, son frère, le suicide et la souffrance : toutes ces choses qui ne collaient pas avec la réalité, qui ne collaient pas avec la vision si lisse, si belle, si pure qu’on peut avoir d’elle. Son regard de biche, ses cheveux rebelles, son joli déhanché, ses courbes, son sourire, surtout son sourire. Tout ça n’était pas logique et pourtant c’était vrai. Moira était la sœur d’un dépressif, d’un suicidaire. Elle l’avait vu, avec ses yeux qui ne fonctionnaient qu’à moitié. Elle avait vu les couleurs s’effacer du cœur d’Ismaël, être bouffées par du noir et du gris. Le transfert était trop facile, trop évident pour ne pas qu’elle y pense. Leo comprenait mieux, ok. Mais refusait d’admettre la parallèle. Il ne voyait tout simplement pas le problème. Y en avait un, c’était sûr. Mais ce n’était pas ça. Il n’était pas dans un schéma d’autodestruction. Il ne voulait pas se détruire, il ne voulait tout simplement pas se laisser consumer. Les doigts au fond de sa gorge, c’était juste pour ce moment de flottement après. Ce moment où on se sent mieux, vide. La cocaïne, c’était pour ne plus ressentir la fatigue. Avec Elliot, les lames de rasoir, tout ça, c’était juste pour ressentir comme elle ressentait. Expier ses peines, mourir un peu avec elle, plonger dans son inconscient, partager un truc unique. Rien n’était pour se détruire. Aucune de ses sales petites manies, de ses pratiques douteuses n’était fait pour se faire du mal, au contraire. Alors pourquoi elle lui jetait ce genre de regard ? Pourquoi elle retira ses mains brusquement, Moira, quand elle entendit la véritable histoire derrière ces saletés de coupures sur le bras. Son regard changea, se durcit. Elle tenta de reculer mais Leo la retenait toujours avec ses mains, douces. Il la regardait, sans animosité. Elle ne comprenait pas et il ne pouvait pas lui en vouloir. Lui aussi ne comprenait pas, au tout début. Quand il était entré dans cette pièce, qu’il avait vu Elliot, du sang sur les cuisses, la lame dans les mains. C’était exactement pour ça qu’il avait franchi le cap : pour la comprendre, elle qui la fascinait tant. Je te crois Leonard. Je te crois d’accord ? Alors pourquoi elle n’avait pas l’air rassurée en disant ça ? Malgré son regard apaisé, y avait de la peur dans le fond, elle le regardait d’une drôle de manière. Leo le ressentit violemment contre lui. Et c’était à ce moment-là qu’il se fit la remarque, que peut-être que tout ce qu’il avait fait jusque là n’était pas pour se détruire, mais qu’en tout cas, ça finissait par le faire. Un peu d’Elliot, qu’il s’était injecté directement dans les veines était en train de le nécroser, de le bouffer. Peut-être que c’était flagrant, peut-être que Moira avait raison de s’inquiéter. Il se mordit la lèvre inférieure et quitta son regard une seconde, ayant trop peur qu’elle y voit la failure. Un silence, et puis : Putain Leo. Faut pas que tu la laisse te faire ça ! Elle pourrait te buter….Il pencha la tête sur le côté, et la regarda. C’était trop tard, maintenant, c’était fait, maintenant il en voulait plus, il en avait besoin. Besoin d’elle, besoin qu’elle l’emmène un peu plus profondément dans ses ténèbres, dans son intimité, dans sa noirceur. Besoin de partager un truc, de fort et de vrai. Un truc intense. Et alors qu’il regardait Moira, il se rendit compte qu’elle et Elliot n’aurait pas pu être plus opposées. Et pourtant. Y a les mêmes marques sur l’âme de Moira qu’il y a sur la peau d’Elliot. Mais, avec une nonchalance non maîtrisée, il rétorqua simplement, indécent : C’est pas vraiment l’but de la manœuvre. Le sous-entendu était clair, et les flashs continuaient dans sa tête, ils mêlaient orgasmes sanglants et images violentes. Seattle. Sentant son rythme cardiaque s’accélérer, et pour ne rien arranger, il plongea la main dans sa poche pour en ressortir son sachet de coke, sans pour autant s’en servir pour le moment. Moyen imparable pour exalter ses pensées, s’échapper un peu de cette discussion trop sérieuse pour lui. Moira, pourtant, n’en avait pas fini avec lui. Je veux pas te perdre. D’accord ? Ptêtre qu’on a trop de disputes, ptêtre qu’on se fracasse trop souvent, mais on a cette putain d’alchimie qui fait que t’as pris trop de place partout. Je tiens à toi Leo, j’espère que tu le sais. Il secoua le sachet entre ses doigts et lui lança un coup d’oeil. Il prit un peu d’élan pour se redresser et une fois fait il s’approcha encore un peu plus près d’elle. Frappé par ses mots. Y avait une fragilité touchante chez elle, à cet instant. Tu me perdras pas. Il caressa sa joue pour ponctuer sa phrase, mais il était bien conscient d’être en train de mentir. C’était en tout cas l’impression qu’il avait. Tout ce qu’il disait, rien n’était rassurant. Parce que lui-même n’était pas rassurant. Il cherchait un moyen d’abréger cette discussion avant que Moira décèle à quel point il était ébranlé par tout ça, par Elliot, par la boîte, par ce sentiment de chute permanente qu’il avait depuis qu’on l’avait forcé à revenir aux States, à quitter son mode de vie instable, sans attache, sans souffrance aussi. Alors, moyen ultime, au moment même où sa partenaire se plaignait d’être dégoulinante de sentiment, il esquissa un sourire, émit même un petit rire et mit en évidence sa coke. Ouais, un petit peu. Se moqua-t-il gentiment, ravi de se glisser dans la brèche. Il s’approcha d’un bureau et étala un peu de coke avant de sortir de sa poche son porte monnaie, puis une carte de crédit pour tracer des lignes fines, belles, parallèles, deux pour être exact. Une fois fait, il prit un billet et le roula en tube tout en se tournant vers Moira, désespérément restée sur sa faim. Moira, je t’aime, je t’adore. T’es une nana géniale et t’es adorable de t’inquiéter pour moi. Il leva les yeux sur elle, lui fit un sourire complice. Mais entre Elliot et moi, ce sont pas tes affaires. Il était comme un chien qui refusait de lacher son os, son plaisir coupable, sa sale manie. Je vais pas bien, j’vais pas te mentir. Son état était en fait catastrophique. Y a plein de trucs dans ma tête. Mais tu sais ce que je préfères avec toi ? Il s’approcha d’elle, très près, tout près. Au dernier moment, il lui tendit le billet roulé en tube pour l’inciter à prendre le premier rail, la voix rieuse, il conclut enfin : C’est que t’arrives toujours à me faire sourire. La preuve étant, il lui fit son plus beau sourire. |
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