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 boys don't cry - nill

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MessageSujet: boys don't cry - nill   boys don't cry - nill EmptyVen 20 Jan - 18:34

Boys Don't Cry
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Un dernier souffle contre ta peau, une caresse brute et insignifiante sur ta hanche, il laisse rapidement ton corps épuisé dans ce lit miséreux, qui n'a connu que les excès de plaisir. Il en a bien profité entre tes cuisses, ce salaud. A t'écraser avec sa bedaine, à te plaquer contre sa peau grasse et odorante. T'es bien heureuse qu'il est préféré s'accrocher à ton cul, ça t'a évité d'avoir trop longtemps sa figure grossière et son haleine nauséabonde en plein visage. Sûrement un vieux mec qui n'avait pas vu un vagin depuis longtemps, vu le peu de temps qu'il a réussi à tenir. A peine rhabillé, les billets jetés à côté de ta chair usée, la porte qui claque sans retenue. A nouveau seule, dans cette minuscule chambre qu'on te prête gracieusement. T'es mieux que dans la rue, entourée de tes semblables, dans le froid infernal qui glace le sang, la peur au ventre qu'un abruti s'en prenne à toi pour une connerie. ça revient pourtant au même, c'est pourtant la même vie de pute que tu mènes. Un peu plus confortablement, certes. La cancéreuse au bout des doigts, petit instant d'isolement qui te va bien. T'as pas envie de te casser le cul une fois de plus ce soir, à chercher le prochain mec qui trouvera tes courbes assez généreuses pour te filer un peu d'argent. Puis vu le dernier qui vient de te passer dessus, t'as ta dose de beauferie pour la soirée. T'es lessivée, fatiguée, dégoûtée de cette condition qui en fait fuir plus d'un. Qui rythme plus promptement ta vie que tu ne l'aurais pensé. T'as plus tellement le choix, maintenant. La spirale vicieuse de l'argent qui te descend vers le bas. Il est sans doute un peu trop tôt pour avoir ce caprice de princesse, mais tu refuses d'insister pour ce soir. Les fringues trop petites troquées contre quelque chose de plus confortable - et de plus chaud surtout - les dernières liasses cachées au fin fond du sac, tu fuis le studio du péché pour retrouver l'obscurité de cette nuit d'hiver. Le Smoking Dog est déjà laissé à l'abandon. Tu y as croisé seulement Nora, avec son humeur toujours aussi tranchante et ses réflexions de vipère. Tu lui en veux pas, tu comprends que c'est chiant de s'occuper des piliers de comptoir, souvent les même que t'arrives à chopper quand ils sont trop imbibés d'alcool. De devoir accepter que la pute de service traîne dans ses jambes, ça l'emmerde probablement aussi. Tu veux rentrer au plus vite, te poser devant des conneries à la télé, histoire de rien branler pour une fois, histoire de pioncer quelques heures avant de te bouger pour ton autre job. Tu presses le pas dans le fameux parc du quartier, celui où tu traînais avec les autres plus jeunes. Que de souvenirs plus ou moins bons, quand vous étiez encore trop insouciants pour entrevoir votre avenir incertain. Quand vous étiez encore des gamins qui ne pensaient qu'à se retrouver pour s'amuser loin des emmerdes familiales. A cette heure, ce n'est plus qu'un squat à junkie, des mecs un peu fous qui s'agglutinent pour se défoncer jusqu'au petit matin. T'as de la chance ce soir, il n'y aura personne pour te siffler et te faire flipper avec des remarques dérangeantes. Y'a juste un type sur un banc, un peu paumé, ou shooté, ça en a tout l'air à première vue. T'allais passé sans t'en soucier, sans jeté un regard même, on sait jamais sur qui on peut tomber. Plus t'avances dans la pénombre à demi éclairée par la lune, plus cette silhouette te paraît familière. Un peu trop. Tu te risques à t'approcher, à mieux observer, pour te planter devant lui, celui que tu devrais reconnaître entre mille. "Nash ? Qu'est-ce que tu fous là ?" Ton étonnement qui ne peut empêcher ta langue de claquer devant cette rencontre inattendue. Bien longtemps que tu n'avais vu Nash aussi énervé, bien longtemps que tu ne l'avais pas vu squatter dans le coin non plus. Bien longtemps, plutôt quelques semaines, que tu ne t'étais pas adressée à lui sans le piquer avec rancœur. Vague de reproches silencieuse et d'amertume quand les regards se croisaient, ses plaintes sourdes et gênantes pour que personne ne sache. C'est tout ce qui rythmait vos entrevues forcées au bar ces derniers temps. Tu pourrais tracer ta route, pensant que tu es sûrement la dernière personne qu'il ai envie de voir, te persuadant que tu ne devrais pas te soucier de lui. T'as le droit qu'à ses excès de fureur, son air de blasé habituel ou son sourire charmeur. Mais t'aimes pas quand il est comme ça. L'air en colère et la prunelle remplie de regrets. T'as pas le droit de fermer les yeux là-dessus. "Tu choppes quel genre de clients ici ? J'espère que tu me fais pas de la concurrence Caldwell." T'as un sourire, ton humour à deux balles pour que l'ambiance se défroisse un peu. T'attend, simplement, blottie dans ton vieux blouson pour contrer le froid. T'oses pas venir à ses côtés, ou tenter quoi que ce soit d'autre. Il veut peut-être pas te voir, il veut peut-être simplement être seul, ou peut-être il fait vraiment le trottoir, t'en sais rien. Tu forceras pas les choses, parce que t'es sûrement plus celle à qui il souhaite se confier désormais. Rappelle toi bien Jill, que t'es plus que la pute aujourd'hui.
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Nash Caldwell

Nash Caldwell
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MessageSujet: Re: boys don't cry - nill   boys don't cry - nill EmptySam 21 Jan - 15:52

'cause boys don't cry
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t'as enfin ce que tu voulais finalement... le reste ne s'est pas fait entendre. le reste s'est mué sous le bourdonnement paniqué de ton cerveau bousculé. le reste est apparu soudainement un peu trop dérisoire. t'as enfin ce que tu voulais. oui, c'est que tu voulais. c'est ce que tu croyais vouloir assez pour pas avoir trouvé le courage d'ouvrir la bouche pour laisser supposer autre chose. c'est que tu croyais vouloir assez pour pas trouver la force de la retenir. c'est que tu croyais vouloir assez quand tu pensais que ça arriverait jamais. un fantasme un peu fou, grandement égoïsme qu'elle aurait jamais dû laisser se réaliser. parce que c'est nora. parce que nora elle renonce pas. parce que nora elle abandonne pas. parce que nora elle a toujours été là, avec toi et que ça devait pas changer. oui, tu le voulais. tu voulais parce que c'était le dernier semblant de liberté qu'il te restait. l'espoir mince et fragile qu'un jour, tout ça serait fini, qu'il ne resterait plus que toi pour croupir ici. oui, tu le veux, quand y'a la perspective derrière que ça puisse les conduire à mieux. quand leur départ peut rimer naïvement avec un avenir plus certain. quand leur départ esquisse la possibilité d'une vie changée. d'une vie loin de ce qu'elle a toujours été. surtout loin de toi. toi qui changera jamais et qui continueras toujours à t'enterrer. mais, t'es plus sûr de le vouloir tout d'un coup. t'es plus sûr de le vouloir maintenant qu'elle en a pris conscience. t'es plus sûr de le vouloir maintenant qu'elle l'a matérialisé. t'es plus sûr de le vouloir maintenant qu'elle a réduit tout ça à si peu. maintenant qu'elle s'est envolée. maintenant que ça semble trop facile, trop stupide. maintenant qu'elle a enlevé le plaisir que cette simple idée pouvait t'évoquer. maintenant qu'elle te l'a arraché. maintenant qu'elle a claqué la porte et qu'elle t'a laissé. tu le veux plus. non, tu le veux plus. tu le veux plus mais, t'es tétanisé, effrayé, apeuré. t'es réduit au silence, paralysé par ce déjà-vu trop prenant. t'en meurs à l'intérieur. caché derrière tes pupilles aux allures de défi et ta mine affable. t'en meurs à l'intérieur, incapable de saisir à quel instant ce destin foireux s'est décroché du reste. t'en meurs à l'intérieur, écorchant ta rétine sur le bois de cette maudite porte que t'aimerais voir se rouvrir sur le doigt vengeur de ta soeur. un doigt d'honneur levé bien haut qui t'aurait hurlé d'aller te faire voir, toi et ta fierté mal dosée. mais, elle ne s'est pas réouverte. nora n'a plus rien gueulé après ça. nora n'est pas revenue avec toi. elle a juste disparue dans la nuit, emportant avec elle son bordel et tout ce qu'il restait de toi. même ta volonté de ne pas plier et ta lâcheté dissimulée sous un monceau de rage. une détermination qui s'est étiolée en quelques minutes. le temps que la gravité de la situation parvienne à se frayer un chemin entre ta colère et des litres de bière. c'est finalement toi qui à claqué la porte, balayant les cendres de l'incendie de colérique que vous aviez provoqué. c'est finalement toi qui t'es avancé dans la nuit sans savoir où aller pour la retrouver. et, ça n'est jamais arrivé. parce que c'était trop tard. parce que c'était probablement pas le destin de cette soirée. nora s'est évaporée sans jamais se laisser attraper. tu l'as pas retrouvée accrochée aux silhouettes minces des gamines un peu trop jeunes pour trainer dehors aussi tard. tu l'as pas retrouvée dissimulée dans les murmures de la nuit. tu l'as trouvé nulle part et la seule chose qu'elle t'a laissée, c'est ce vide immense à l'intérieur de toi. un vide démesurément grand qui t'a poussé à tanguer indéfiniment sur une mer de regrets. marcher encore et encore. marcher sans s'arrêter. pour occuper l'esprit blessé et faire taire les râles de cette douleur qui te lacère la poitrine. tu souffres nash, comme t'as jamais souffert avant. comme t'as jamais souffert avant parce que c'est la première fois que tu t'infliges ça. parce que sans ta faute, ça se serait pas passé comme ça. parce que c'est toi qui a appuyé le premier sur la détente dans ce fratricide collectif. tu souffres nash, à en avoir les muscles pétrifiés et le souffle coupé. à ne plus être capable d'avancer. ça calme un peu, là, au bord de ce banc. prostré, plus seulement capable que d'assassiner ta blonde incandescente pour ne plus penser. Nash ? Qu'est-ce que tu fous là ? tu ne l'as pas vu, ni entendu arriver. elle s'est imposée à toi comme une hallucination à la fois providentielle et redoutable. cette voix, que t'aurais voulu entendre sous l'aspect d'un autre timbre, encore plus familier, encore plus frai. cette voix dont tu pourrais reconnaitre l'écho entre milles, les yeux fermés. jill. tu mets un moment à t'extirper de ta transe pour enfin la regarder. pour enfin prendre conscience que ce n'est pas qu'une chimère venue troubler le déjà trop chamboulé. si les effluves corrosives de votre dernière fois ne venaient pas s'interposer à nouveau entre elle toi, t'aurais presque pu éprouver un certain soulagement à la retrouver là, où tu ne l'attendais pas. mais, malgré la douleur qui t'épuise ce soir, tu l'oublies pas. probablement la même chose que toi. y'a cet air méfiant qui crispe tes traits, ce ton acerbe qui enveloppe tes mots et cette détermination appuyée par l'impulsion de tes doigts pour balancer ton mégot. tu sais pas et tu veux pas savoir. y'a aussi cette prière sourde qu'elle s'en aille, cette volonté tacite de rester seul. t'es vulnérable comme ça. la gorge nouée d'un chagrin que tu refuses d'assumer. le coeur malmené d'une tristesse que tu peines à éprouver. t'es vulnérable. ridiculement vulnérable et tu veux pas qu'elle te voit comme ça. tu mérites pas non plus qu'elle soit là. pas après ce qui s'est passé. pas après que tu lui aies dit et surtout fait. y'a une époque où tu l'aurais souhaité, une époque où tu t'y serais accroché. une époque où vous disiez tout sans peur d'être jugé. une époque où vous partagiez tout sans vous en soucier. une époque morte. aussi morte que ta volonté pour ce soir. Tu choppes quel genre de clients ici ? J'espère que tu me fais pas de la concurrence Caldwell. tu mets un moment à saisir l'humour auquel elle s'essaye. c'est pas le moment. t'es pas d'humeur. t'as juste envie de la voir tourner les talons pour te laisser dans la même solitude que celle qui t'accompagnait quand elle arrivée. t'as déjà le visage déformé par une grimace de révulsion, les lèvres qui se pressent pour lui demander de partir. puis, tu te ravises. imperceptiblement, t'abandonnes quand elle apparaît comme une évidence. jill, c'est peut-être la dernière chance qu'il te reste pour ce soir. parce que jill, elle a peut-être vu nora. parce que, aussi difficile que ça puisse être à admettre, elle peut peut-être t'aider. alors, tu te ravises, déterminé et tu laisses de côté ton humeur massacrante pour trouver un semblant d'amabilité. ça marche toujours avec elle. j'aurais jamais le même succès que toi chérie. y'a cet écho rieur mais, las qui vient ponctuer tes mots. rieur mais, fatigué d'en rire. parce que ça te rappelle inévitablement pourquoi elle rentre aussi tard. parce que tu peux pas faire abstraction indéfiniment de ce qu'elle entend par clients et concurrence. le même sujet qui revient sans cesse s'interposer entre vous deux pour vous pousser à vous écorcher inlassablement. t'aime pas ça. tu l'as même jamais supporté depuis que tu le sais. c'est la même raison qui t'a poussé à lui sauter à la gorge la dernière fois que vous vous êtes croisé. et, ce soir, t'as le culot de le prendre avec un peu plus de légèreté. comme si ça te touchait pas. comme si ça t'atteignait pas. y'a que quand ça t'arrange bien que t'es prêt à l'accepter. comme ce soir, où, en laissant s'échapper l'illusion d'un compliment tu parviendras peut-être à lui faire baisser sa garde dans le but de la faire flancher. par la même elle acceptera peut-être de t'aider. t'es fourbe et manipulateur avec ta soudaine politesse mais, si elle savait, t'es presque sûr qu'elle comprendrait, qu'elle te le pardonnerait. pas la même patience non plus... que tu glousses une dernière fois avant que ton naturel boudeur ne te rattrape. même si tu le voulais, tu pourrais pas passer la soirée entière le visage crispé d'un rictus gonflé d'hypocrisie. le manque de patience. tout est une question de patience. qu'il s'agisse de nora, ou même d'elle, c'est toujours ce qui fait défaut avec toi. si t'en avais témoigné un peu plus ce soir, tu serais certainement pas là, accroché aux pupilles d'une femme qui a toutes les raisons de te détester, en attendant de la supplier pour qu'elle puisse t'aider. et, de patience t’en manques encore alors que tu te redresses légèrement pour allonger les bras en attrapant ses poignets pour la ramener contre toi. y’a tes yeux qui cherchent les siens dans l’obscurité. tes yeux qui la supplient sincèrement de t’aider. plus sincèrement que tes sourires enjôleurs qui peinent à dissimuler ce que tu caches réellement derrière tout ce cinéma. t’es définitivement vulnérable nash, accroché à la simple force de tes doigts comme si c’était tout ce qu’il te reste. comme si elle était tout ce qu’il te reste. dis moi que t’as vu nora ce soir. en venant, en arrivant. juste là, y’a pas si longtemps que ça. c’est désespéré, déterminé. un appel à l’aide mué dans une douceur trop souvent évitée avec elle. tu surjoues pour ne rien laisser paraître alors que t’attend d’elle qu’elle soit honnête. mais, t’as  plus aucune pitié en réserve pour ce soir. la seule chose qu’il te reste, c’est l’espoir que ses lèvres veuillent bien t’offrir ce oui que tu espères tant.  
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MessageSujet: Re: boys don't cry - nill   boys don't cry - nill EmptyVen 10 Fév - 12:39

Boys Don't Cry
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T'es pas certaine que d'avoir voulu accoster Nash, ce soit la meilleure idée du jour. T'as simplement pas voulu l'ignorer, comme tu le fais souvent au bar quand t'as plus envie de lui parler. C'était froid, ces derniers temps. A coup de reproches et d'insultes camouflées pour ne pas éveiller les soupçons. C'est devenu une pratique courante pourtant chez vous, de vous détester, en public ou en privé. Et ce soir, t'as eu cette lucidité de te dire que pour une fois, tu pourrais mettre ta rancœur de côté. Parce que Nash comme ça, seul, dans le froid, t'aimes pas bien ça. "Probablement la même chose que toi." Une indifférence magistrale. C'est pire que d'habitude, enfin, tu crois. C'est dans ces moments-là, à le voir autant lassé par la vie, par ta venue, par tout, que t'aimerais que ce soit comme avant. Quand t'osais te jeter sur lui malgré son humeur fracassante pour savoir ce qui pouvait bien le tracasser. Pour parler. Il y arrive plus aujourd'hui, toi non plus. ça paraît inimaginable, qu'il n'y a pas si longtemps que ça, votre complicité arrivait toujours à vous réunir. C'est loin pourtant, trop loin. Ce serait insensé aujourd'hui, à vous voir là, comme deux inconnus qui se résignent à tenter quoi que ce soit, de peur d'excéder l'autre. Ou au contraire, de pas assez le faire. Tu restes sur tes gardes, pensant qu'il va inévitablement te renvoyer chier, vu sa dégaine de chien enragé quand il a enfin levé un œil vers toi. "J'aurais jamais le même succès que toi chérie." Succès de pacotille, de pute de bas étage. C'est quand même triste de se taper ce genre de mecs pour un peu de fric. De se taper des mecs tout court pour ça. De se taper même son ex. Il est d'ailleurs étrangement joyeux d'un coup Nash. La mauvaise humeur, le ton grinçant. Envolés. Cette touche d'humour sur ce qui l'a autant énervé la dernière fois, c'est bien trop étrange pour ne pas percuter sur le fait qu'il se fout de toi. T'en sais rien en fait, il est peut-être juste pas mal baisé aujourd'hui. "Pas la même patience non plus..." Il est chiant Nash. Il change d'humeur comme de slip. Et encore, t'es même pas sûre. Y'a son naturel qui revient malgré ses efforts de paraître intouchable. Y'a le désespoir qui l'envahit sans que tu puisses vraiment comprendre ce qui lui passe par la tête. Mais il a pas le temps Nash. Il te ramène contre lui avec toute la délicatesse du monde qu'il te sort une fois tous les six mois. Aussi proche pour que ça te trouble un peu trop. Il a pas décroché son regard du tien, la figure trop crispée. C'est louche mais c'en est presque inquiétant. L'air méfiant, t'as la mine interrogatrice, cherchant au fin fond de ses prunelles ce qui peut bien le déranger. Ce que tu peux bien lui apporter pour qu'il se comporte comme ça avec toi. "Dis moi que t'as vu Nora ce soir." Elle est là, la question. Ce qu'il attend de toi. C'en est tellement ridicule, tout ce cinéma, pour ça. ça t'agace qu'il essaye autant de vouloir jouer de toi, mais tu pourrais en rire tellement c'est absurde. T'es déçue, qu'il ai pas pu être honnête au moins une fois. Qu'il s'amuse avec cette attirance qui a perduré entre vous, sa fausse amabilité, sa fausse délicatesse. Ce qui pourrait te charmer, te rappeler l'époque où tout se passait mieux. Il est décevant, putain, à tout manigancer dans sa petite tête de fouine, comme si c'était inconcevable que tu veuilles bien l'aider. Faut dire que de l'aide, ça fait un bail qu'il en a pas demandé. ça fait un bail finalement, que tu t'es pas retrouvée face à Nash qui a besoin d'être rassuré. "C'est avec toi que je vais finir par perdre patience." T'as la voix sèche, la mine grimaçante. Tu te libères de ses mains trop soudainement tendre contre tes poignets. Les mêmes qui t'ont brutalement serré le cou y'a peu de temps. Tu sais même pas pourquoi t'es là Jill, à avoir du temps pour lui, à être attentive face à ses malheurs. Parce que t'oublies jamais rien, parce que tu devrais le détester après tout ce qui a bien pu se passer. Tu pourrais lui ressortir votre dispute du 5 mai 2010 tellement t'es une putain de rancunière. Et pourtant t'es encore plantée devant lui et sa gueule de blasé habituelle, qu'il tente en vain d'adoucir pour te soutirer des infos. La même tronche que tu vois incessamment passé quand il a besoin de quelque chose. Tu le connais trop bien, trop pour être ne serait-ce sympa et lui apporter un semblant d'aide. T'aimes pas quand il te manipule, t'aimes pas la manière dont il joue avec toi pour son propre intérêt. Mais y'a Nora derrière tout ça. C'est jamais vraiment passé avec elle. Y'a toujours eu ces coups de pute et ces reproches par derrière. Et pourtant tu l'as côtoyé tant d'années. Alors ça t'apparaît comme une évidence. ça t'emmerderait si il lui arrivait quelque chose au fond. C'est pas la personne la plus importante de ta vie, mais bon, ce serait dommage. "Je l'ai vu au bar, elle était déjà plus là quand je suis partie. Mais je suppose que je ne t'apprend rien de plus." Elle était à sa place habituelle. Derrière le comptoir à râler, sans que ça paraisse différent des autres fois. Elle est peut-être pas rentrée chez eux cette fois, t'en sais rien. Tu devines juste que c'est sans doute plus grave que d'habitude. Nash tu le connais pour ses conneries, ouais. Quand il est prêt à imploser et à partir au quart de tour pour pas grand-chose. Tu sais aussi quand ça va pas, quand il est comme ça, entre deux émotions qu'il arrive pas à gérer tellement ça doit bouillonner là-haut. Quand il ose faire celui qui t'apprécie, alors qu'il aurait même pas lever le regard vers toi s'il n'avait rien a eu à te demander. Il est con Nash, parce que ça pourrait se passer autrement. Il est con d'être aussi con avec toi. Et t'oses demander quand même une explication. Et t'oses, parce que le voir aussi abattu et ne rien faire, c'est aussi con que le reste. "Elle a quoi Nora ? Elle a des emmerdes ?" Tu sais même pas s'il va te répondre. S'il va pas plutôt te jeter parce que t'as pas su lui apporter ton aide. Mais on sait jamais, t'es curieuse de connaître ce qui a bien pu bien se passer ce soir chez les Caldwell. T'es curieuse de comprendre pourquoi il est dans un tel état aussi. Si la crainte est réelle ou si ce ne sont encore que des conneries. Tout ce que tu sais, c'est que si jamais il te crie de dégager, la prochaine fois, il aura qu'à aller se faire foutre.

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MessageSujet: Re: boys don't cry - nill   boys don't cry - nill EmptyDim 12 Fév - 10:54

'cause boys don't cry
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c'est l'espoir en bout de course. la providence miraculeuse. le dernier recours, le point de non retour. parce qu'elle est la plus infime chance qu'il te reste. autant que sa présence peut sembler dérisoire, tu as besoin d'elle. de cette certitude négative ou optimiste. parce que quelque part, tu as l'intime conviction qu'elle sait quelque chose. qu'elle l'a peut-être vu. que nora ne s'est pas évaporé aussi facilement en oubliant d'apposer des indices sur la rétine fatiguée de jill. tu en es certain. aussi certain que cette impression que ce soir, le monde tend à s'écrouler. que tout ce en quoi tu tenais est sur le point de disparaître. alors oui, tu en vas des politesses inhabituelle, d'une fausse tendresse poussée à l'extrême. parce que tu doutes de toi. parce que tu portes encore le poids d'une terrible culpabilité. ce que tu ne sais pas. ce dont tu n'es pas convaincu, c'est de savoir si depuis la dernière fois, le pardon t'a absout du crime idiot qui vous a conduit à vous éviter jusqu'à ce soir. parce que jill, tu le sais, pourrait porter le poids de la rancoeur durant des années encore sans jamais chercher à t'excuser. pour si peu, elle pourrait refuser l'aide que, ce soir, tu as osé réclamer. C'est avec toi que je vais finir par perdre patience. elle est froide et sévère, distante aussi lorsqu'elle s'éloigne de l'emprise de tes mains. cette grimace écoeurée qui tord son visage, comme si tu n'avais rien d'autre à inspirer que du dégoût. c'est vrai que tu dois sembler pathétique ce soir. l'assurance en berne, le courage absent. le regard fuyant et à la place du coeur un trou béant. c'est vrai qu'à te regarder là, tu t'écoeurerais tout seul d'être à ce point vulnérable de regretter quelque chose que tu as toi-même provoqué. alors, tu te raccroches imperceptiblement. t'oublies ta fausse amabilité mais, tu restes pendu à ses lèvres en attendant la fin. salvatrice ou non. Je l'ai vu au bar, elle était déjà plus là quand je suis partie. Mais je suppose que je ne t'apprend rien de plus. y'a l'intérêt qui s'éveille. bouffée fulgurante d'adrénaline qui disparaît aussitôt que ses mots prennent sens. le sens que tu n'attendais pas. l'exacte opposé de ce que tu voulais. non, elle n'apprend rien. tout ça tu le sais déjà. tu l'as déjà vécu. putain elle fait chier. grognement sourd qui s'échappe de ta gorge. à défaut que ta curiosité puisse être contentée, c'est ta colère qui s'éveille. fauve tapis dans l'ombre, trop longtemps bousculé par la peine qui s'était emparée de toi. ce n'est pas après jill que tu en as. c'est après nora. c'est après toi, surtout. après vous qui n'aurez jamais de cesse que de vous écorcher indéfiniment pour des erreurs dont vous ne devriez même pas vous sentir coupables. c'est après votre fierté trop grande que tu en as. après votre impossibilité à communiquer sans vous marteler l'âme de vos paroles absentes de simplicité. après cette rancoeur agressive qui ne s'en ira jamais. tu en veux après tout ce qui fait de vous ce que vous êtes, tout ce qui rythme votre existence chancelante. tout et l'infini encore. Elle a quoi Nora ? Elle a des emmerdes ? écho un peu plus chaleureux qui vient te faire sortir de ta transe rageuse. tu lèves les yeux au ciel en soupirant, lassé que ce soit finalement plus compliqué que ça. ça aurait été tellement plus simple. tellement plus risible. mais, ça ne l'est pas. comme ça ne le sera jamais entre vous. c'est moi qu'elle emmerde pour l'instant mais, quand je vais la retrouver c'est clair qu'elle va en avoir. c'est menaçant et pétrifié. crispé de devoir te faire à l'évidence que ce n'est pas ce soir que tu la retrouveras. ni demain.  ni peut-être un autre jour. peut-être plus jamais. et, c'est l'angoisse qui grimpe à supposer qu'elle rejoindra peut-être le royaume de l'absence aux côtés d'autres qui ont pris la même route qu'elle. celle de l'incertitude. des erreurs impardonnables. de l'abandon cruel. non, tu le refuses. parce qu'elle n'a pas le droit de te faire ça à toi. elle n'a pas le droit de t'arracher les dernières miettes d'intérêt qu'il reste à ton existence. elle n'a pas le droit de te priver de la dernière folie en laquelle tu t'es permis de croire. cet embryon atrophié d'une famille brisée. une famille qui n'en aurait ni le nom, ni le reflet si nora venait à manquer. tu ne te le pardonnerais jamais. parce qu'au-delà d'avoir réduit à néant ce qu'il en reste, ça reviendrait surtout à t'arracher toi-même le coeur de la poitrine. nora, ta moitié symbolique. ta jumelle d'un autre temps. disparue, envolée. lâchement rejetée comme ton souffle hoquetant s'échappant faiblement dans l'écueil de tes mains qui recouvrent désormais ton visage. bordel de merde… alors, tu rages de cet échec. tu rages contre toi-même d'avoir tout gâché, d'avoir tout cassé. les yeux perdu dans le vague. tu en oublies même la présence silencieuse de jill. comme si elle n'était déjà plus là. un mirage inutile qui s'est vite laissé balayer par ce tumulte d'émotions qui ravagent ce qu'il reste de toi. de la colère à l'amertume. des regrets à cette soudaine mélancolie. tu es triste nash. tout simplement. ce n'est pas la haine qui te soulève le coeur. ce n'est pas la rancoeur qui t'assèche l'esprit. c'est quelque chose de différent. quelque chose de beaucoup plus profond aussi. de ces sentiments que l'on ravale sans cesse pour ne pas les laisser dégringoler le long des joues lorsqu'ils viennent à déborder de trop. c'est tout simplement de la peine, comme tu n'en as pas éprouvé depuis longtemps. peut-être même jamais, finalement. une peine sournoise qui vient cerner ta gorge de ses doigts fins. une peine cruelle qui vient bousculer ta chair en y plantant des pieux sans aucun ménagement. tu devrais le savoir, pourtant, que l'on ne gagne rien à s'attacher, à trop aimer, à espérer, puisque la vie n'aura jamais trop but que de l'enlever. on a tout à y perdre. je pensais que tu l'aurais vu en rentrant, j'en ai rien à foutre de ce qu'elle a fait y'a trois heures… c'est l'ascenseur émotionnel qui redémarre. la vulnérabilité trop chamboulée qui ne trouve d'autre moyens de s'exprimer qu'en mordant quiconque se risquerait à la regarder dans les yeux. farouchement tu te renfrognes en  cherchant d'une main tremblante une cigarette dans le fond de ta poche. en sourdine, tu jures contre toi-même, contre la terre entière. tu marmonnes des immondices en attendant que la foudre se dissipe à nouveau, jusqu'à la prochaine vague. tu es tout simplement épuisé d'osciller indéfiniment entre chagrin et irritabilité. fatigué d'avoir à éprouver autre chose que ton amertume habituelle. parce que c'est plus simple de s'user sur des sentiments que l'on ne connaît que trop bien. ça l'est moins quand ceux-là ne trouvent aucune logique à leur existence. nora ne mériterait même pas que tu te mettes dans cet état-là. elle ne mériterait pas non plus que tu t'abîmes à la retrouver. alors, mentalement tu te flagelles de l'avoir pourtant fait. tu rejettes même l'idée de continuer, reposant fugacement ton regard voilé sur ta comparse en tirant compulsivement sur ta cigarette. tes paupières s'agitent, comme au sortir d'un comas trop long, trop certain. excuse moi, t'as rien à voir avec ça, j'aurais pas dû t'en parler. et un caldwell ça ne s'excuse jamais. sauf quand c'est paumé. quand il a l'impression d'avoir tout perdu et que le monde entier est sur le point de s'écrouler. pourtant, tu expulses ces mots dans un souffles rieur, grattant nerveusement ton front du bout des doigts comme si tu cherchais une logique à tout ça. il n'y en a probablement aucune si ce n'est que tu es fou d'avoir laisser les vagues de sentimentalité t'emporter là où jamais avant elles ne s'étaient matérialisées. et, finalement, même si tu ne l'avoueras probablement jamais, tu réalises ce soir que cette soeur que tu t'es tant borné à exécrer n'a toujours mérité que ta haine pour faute de l'amour que tu lui portes.

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MessageSujet: Re: boys don't cry - nill   boys don't cry - nill EmptyMar 21 Fév - 20:28

Boys Don't Cry
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Y'a Nash désespéré, désemparé, à la recherche d'un espoir, d'une réponse. T'aurais aimé pouvoir mieux l'aider, avoir plus d'infos à lui révéler. Mais t'as rien vu de plus en venant jusqu'ici. T'as croisé personne de familier depuis ce sale porc que t'as satisfait. Alors évidemment, la déception dans son regard ne se fait pas attendre. Elle peut être n'importe où Nora, et tu devines qu'il la cherche depuis bien trop longtemps sans savoir où aller. Un échec qu'il a du mal à digérer, à l'entendre jurer contre sa frangine. "C'est moi qu'elle emmerde pour l'instant mais, quand je vais la retrouver c'est clair qu'elle va en avoir."  Ils ont toujours vécu dans le conflit, dans la difficulté, avec des mots plus violents que rassurants. Tu te souviens encore de ses journées passées chez eux, où tu ne pouvais pas resté tranquille avec Nash sans qu'il soit obligé de courir après les deux affreux ou Nora qui accumulaient les conneries dans l'appart'. C'était plutôt amusant à l'époque. Mais à ce point-là, c'est sans doute jamais arrivé. Et tu sais pas ce qu'elle a bien pu foutre, mais t'aimerais pas être à sa place. "Je pensais que tu l'aurais vu en rentrant, j'en ai rien à foutre de ce qu'elle a fait y'a trois heures..." T'as juste envie de le renvoyer chier. De te barrer sans dire un mot et de le laisser dans sa merde sans t'en soucier. Ou de lui dire à quel point t'en as marre de cet acharnement contre toi, alors que t'as tout bonnement rien fait. C'est toi qui doit écoper de sa colère, de ses excès hargneux qui commencent à te peser. C'est lourd, bordel, de rien pouvoir faire sans être accablé de réflexions inutiles. C'est lourd de voir à quel point c'est devenu si normal, toutes ses conneries. "Excuse moi, t'as rien à voir avec ça, j'aurais pas dû t'en parler." Excuse moi. Nash qui s'excuse. A noter sur le calendrier tellement c'est inattendu. Tellement c'est la chose la plus sympa qu'il ai fait depuis un bail. Tellement ça montre aussi, qu'il est à bout. Plus bas que terre, trop vulnérable pour que ce soit sans importance. T'essayes même de te rappeler la dernière fois qu'il a distinctement admis son erreur. Aussi, la dernière fois que tu l'as vu comme ça, aussi faiblard pour une dispute. Hébétée devant son comportement si inhabituel, t'essayes de digérer tout ce qu'il vient de te balancer si maladroitement. Tu vas peut-être pas partir finalement. "T'es chiant Nash... Tu pourrais me raconter maintenant que je suis là." Parce qu'après tout t'as rien à faire d'autre. Parce qu'il a peut-être envie d'en parler, ou pas. Tu le connais assez pour savoir à quel point il peut être imprévisible, et ça t'emmerderait qu'il fasse des conneries parce que t'es pas restée auprès de lui. Parce que tu l'as laissé seul avec ses démons. Tu sais pas trop ce qui est le mieux, tu sais pas trop quoi faire, à part t'installer à côté de lui, le cul gelé à cause du banc glacé. Rien que pour ça tu devrais le maudire d'être dans un état pareil à cette heure-ci, qui plus est dehors. Tu sais toujours pas ce qu'il en est de cette histoire, ce qu'ils ont bien pu foutre tous les deux pour qu'il ai autant envie de la retrouver pour la tuer. C'est juste putain de perturbant cette histoire. "Elle reviendra, ou tu la retrouveras, qu'importe ce qu'elle ai fait, vous êtes inséparables les Caldwell, c'est tout." S'aimer en se frappant, se réconcilier en s'insultant. C'est un peu spécial mais c'est leur manière de fonctionner. Et ce sera comme ça jusqu'à la fin, c'est en tout cas ce que tu vois de l'extérieur. Qu'ils ont toujours tout fait pour rester ensemble, être souder. Et ça t'étonne qu'ils aient pu se haïr à ce point, malgré leur caractère à la con. T'es pas très douée pour rassurer les gens, encore moins Nash qui sera toujours dégoûté de la vie. En fait, tu sais plus comment faire avec lui. Ça paraît si lointain, dans une bulle bien plus intime que vous avez aujourd'hui. C'était l'époque où il aurait pas attendu que tu débarques pour se confier sur sa maudite journée. C'était plus simple, c'était normal. Pas comme ce soir où il en est à fuir ton regard pour ne pas craquer. "Regarde, tu me fais des sacrés coups de pute, et pourtant je suis là à t'écouter même si t'en as rien à secouer. Nora c'est pareil. Je sais pas, c'est le destin, c'est Dieu peut-être." Parce qu'il en est peut-être pour quelque chose ce mec là-haut. Celui qui t'emmerde depuis que t'es de ce monde. Qui n'a pas non plus épargné les Caldwell. Quelque chose de surnaturelle qui te fait apprécier Nash malgré tout. Ce serait la seule solution logique pour justifier cette semi-affection, vu ce que t'as pu vivre avec cet emmerdeur. C'est tellement pathétique que t'en viens toi aussi à avoir la mine blasée, un peu trop désespérée en repensant à ce que vous êtes devenue aujourd'hui. Et t'es sûrement trop conne d'être là, à attendre encore après lui, à essayer de le réconforter sur un truc dont t'es même pas au courant du sujet. C'est ridicule. Tu peux pas t'empêcher d'exécrer sa mauvaise attitude, mais putain, tu peux pas non plus le laisser tomber. Et tu te rends à l'évidence, qu'il pourra se passer tout et n'importe quoi, tu seras toujours là, pas loin. Tu seras toujours celle qu'il baise et qu'il haït, qu'il embrasse et qu'il maltraite à la fois. Et tu subiras sûrement encore, parce que ce couillon de service, il signifie beaucoup trop de choses pour toi. Beaucoup trop pour que tu ne puisses pas le détester. Y'a l'atmosphère un peu trop dérangeante qui s'est installée, un peu trop dramatique pour ce qu'il en est selon toi. Manquerait plus que des violons pour que vous vous mettiez à chialer, mais alors ça, Dieu pourra faire n'importe quoi, ce sera même pas en rêve. "Tant que j'y suis, j'ai une liste de reproches à te faire, tu peux t'excuser aussi ?" T'as un sourire naissant sur tes lèvres, un rire étouffé mais las qui s'en échappe. T'essayes de prendre toutes ces censées tragédies avec un peu plus d'humour que d'habitude, même si ça cache toujours cette amertume que t'arriveras jamais à mettre de côté.
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MessageSujet: Re: boys don't cry - nill   boys don't cry - nill EmptyMer 22 Fév - 20:29

'cause boys don't cry
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il y a une époque, trop lointaine, où elle était un réflexe. ce nom, murmure au creux de l'esprit, qui n'avait de cesse d'apparaître comme une évidence lorsque tout devenait trop compliqué. âme soeur, dans le silence de laquelle toutes tes confessions venaient mourir. jill, c'était l'oreille attentive à toutes les plaintes. la réponse à toutes les questions. l'apaisement pour toutes les craintes. jill, c'était un pilier, une bouée, un phare. jill, c'était la solution à tout. le baume au coeur qui soulageait toutes les pressions et tous les maux. jill, c'était les derniers instants de l'innocence adolescente, le dernier rempart avant d'avoir à affronter la vie d'adulte qui s'est trop facilement imposée. et, faute de temps, faute de patience, la complicité s'est étiolée, au même titre que les passions parallèles se sont fanées. jill, elle a rejoint le néant de l'indifférence et des sentiments émancipés. une histoire morte avant d'avoir commencée. les secrets sont restés en suspend, les confessions se sont tuent et chacun s'en est aller se perdre dans l'oubli de l'autre. c'en est même devenue une honte d'avoir à apparaître aussi vulnérable face à elle. alors à défaut d'avoir encore le courage de lui donner tes peines, il n'y a plus que la colère que tu lui offres en présent lorsqu'elle veut bien t'accorder un petit peu de son temps. comme ce soir, où à se détacher dans l'obscurité, aussi sereine, tu montres les crocs, tu grognes, tu refuses. mais, elle n'a rien demandé, pourtant. par pitié ou par imbécilité, c'est juste par soucis d'humanité qu'elle est là, à attendre que tu veuilles bien prendre la peine de ravaler ta rage pour t'écouter. c'est toi qui a vu en elle un faible espoir qu'elle a trop vite éteint. c'est finalement toi qui t'écorche sur des excuses balancées en vain, bousculé par ce maelström de regrets qui t'assaillent et te persécutent. ce soir, elle ne t'aidera pas à retrouver nora mais, à défaut, y'a sa présence que t'entrevois comme rassurante, là où d'habitude elle finit de te perturber. alors, tu peux bien te permettre de laisser fugacement ta fierté de côté pour profiter de cette chance que t'as trop souvent piétiné. parce que tu le sais, si ça ne la touchait pas, elle se serait déjà évaporée dans la nuit aussi vite qu'elle est apparue. T'es chiant Nash... Tu pourrais me raconter maintenant que je suis là. raconter quoi ? lui dire à quel point t'es con ? à quel point t'as jamais été fichu de faire les choses correctement ? à quel point tu te détestes à cet instant ? à quel tu t'étouffes dans ta culpabilité ? tu pourrais tout lui dire. encore et encore, répéter les mêmes choses. tu pourrais te défendre que t'as rien vu venir, que la situation t'a échappé, que t'as jamais rien demandé. tu pourrais commencer par le début de cette histoire tragique, celle d'un gamin qu'on a abandonné trop tôt avec un calvaire qu'il aurait jamais dû assumer. tu pourrais commencer par la fin cynique, où à trop vouloir contrôler, il a fini par perdre ce qu'il a toujours préserver. tu pourrais, là, lui confier jusqu'au plus insignifiant de tes secrets en jouant les martyres pour gratter jusqu'à la plus infime miette de pitié que t'as jamais eu à quémander. mais, elle le sait déjà tout ça. elle le sait pour l'avoir vécu de loin. elle le sait pour l'avoir subi avec toi. elle le sait pour en avoir souffert par les dommages collatéraux que t'as jamais été capable de lui épargner. elle le sait, parce qu'avant d'être l'étrangère du bout de la nuit que tu te bornes à rejeter, elle a toujours été là pour toi. avant d'être une tâche noire dans ta vie, elle en était l'astre central. avant, quand des erreurs comme celles de ce soir ne l'avaient pas encore écorchée. avant, quand c'était encore une évidence qu'elle prenne le temps de s'asseoir à tes côtés pour t'écouter. Elle reviendra, ou tu la retrouveras, qu'importe ce qu'elle ai fait, vous êtes inséparables les Caldwell, c'est tout. y'a ce soupire cynique qui s'échappe. elle en a tellement l'air convaincue. comme une rengaine habituelle qu'elle a fini d'user à force de trop la répéter. mais, ce soir, c'est différent. ce soir tu as dépassé une limite qu'aucun lien ne saurait pardonner. inséparables ou pas, t'es pas certain de pouvoir affirmer que ce n'est pas plus différent que des autres fois. t'aimerais y croire, pourtant. c'est ça ouais… c'est trop compliqué putain, j'saurais même pas par où commencer. t'es même pas sûr de vouloir vraiment en parler. revenir inlassablement sur le scénario critique qui ne cesse de tourner en boucle dans ta tête. t'as pas envie de mettre des mots dessus. t'as pas envie de laisser se matérialiser encore une fois au simple son de ta voix. t'as pas non plus envie de voir ta culpabilité irradier dans le fond de son regard. t'as pas envie de te rendre détestable à ses yeux plus que tu ne l'es déjà. humilité nouvelle qui te pousse à te détourner imperceptiblement, là au bord de ce banc usé par les cons qui comme toi sont venus s'y échouer. le regard fuyant, le dos courbé et ta peine comme seul bagage pour cet exil nocturne. Regarde, tu me fais des sacrés coups de pute, et pourtant je suis là à t'écouter même si t'en as rien à secouer. Nora c'est pareil. Je sais pas, c'est le destin, c'est Dieu peut-être. tu plisses le nez, en reposant le regard sur elle, septique.t'es pas certain que la force abstraite qui se fout de votre gueule là haut, perchée dans ses nuages, y soit pour quelque chose. t'y crois pas. t'y as jamais cru et tu n'y croiras jamais. c'est seulement des histoires de culs bénis illuminés qui n'ont que ça pour donner un sens à leur vie. la tienne n'en a jamais eu et ces contes pour pucelles n'en donneront jamais. la seule raison qui pourrait expliquer qu'elles aient pu  s'acharner aussi longtemps contre toi, contre ta connerie farouche, c'est leur masochisme incurable. parce que tu n'as jamais été tendre avec nora, pas plus qu'avec jill. ni personne d'autre. pourtant, tu ne peux pas nier qu'elles ont toujours eu le courage de te supporter, toi le sale clébard acariâtre, grognon et glacial. et, si ta fierté ne dépassait pas l'entendement, t'aurais pu admettre que t'admires leur patience. parce que t'aurais mérité leur abandon à de nombreuses occasions, au lieu de quoi elles ont toujours été là. nora, faute de choix. jill, tu ne sauras probablement jamais pourquoi. dieu ? une pu… toi qui parle de dieu… aller jill arrête tes conneries. étonnement rieur qui te trahis. t'en ris, crispé, pas convaincu du tout et encore étonné qu'elle puisse croire à ce genre de boniments. une pute plus croyante que la plupart des ménagères qui se pressent aux portes des églises le dimanche. un paradoxe foireux que t'as jamais pu saisir. mais, avant d'être une putain, c'était une fille comme une autre, se raccrochant à ce maudit bouquin pour y puiser toutes ses espérances. ça ne lui a rien apporté de plus qu'à toi, si ce n'est la force d'y croire encore là où toi t'espères plus rien. ça n'a rien à voir… toi tu devrais déjà plus être là depuis longtemps et nora, elle devrait jamais avoir à se barrer parce que j'ai joué les supers connards avec elle. tu retrouves ton sérieux en laissant retomber ton dos contre le banc. tu l'admets, à voix haute. peut-être pour la première fois de ta vie. jill, ça fait déjà longtemps qu'elle aurait dû se barrer des environs. loin de toi et de ta présence corrosive. ça fait déjà longtemps qu'elle aurait dû se passer de s'écorcher contre toi, contre ton indifférence forcée et ta bêtise déraisonné. mais, tu changeras jamais, pas vrai ? t'auras beau en prendre conscience par des éclairs de lucidité fugaces, t'auras beau l'admettre en suggérant des excuses foireuses, tu cesseras jamais. dans une heure si elle ne s'est pas lassée de toi avant, ou demain, ou dans un mois. tu recommenceras encore et encore à te rendre détestable à ses yeux, pour la repousser. inconsciemment, pour l'éloigner de toi. pour combattre ce maelström de pseudo sentiments qui s'entrechoquent quand elle est là. ceux qui voudraient pouvoir la haïr en paix, contre ceux qui voudraient égoïstement renouer avec ce que t'as toi-même brisé. mais, ce soir, c'est terré derrière autre chose. ça ne te frôle même pas. ce n'est pas jill comme t'as pris l'habitude de la voir depuis deux ans maintenant. c'est jill, sous l'esquisse abîmée et vieillie d'une amie que t'as perdu depuis longtemps déjà. jill, comme elle était avant que votre histoire se mette à déraper. la seule oreille attentive à laquelle tu pouvais t'épancher. j'en peux plus d'avoir à gueuler tout le temps parce qu'ils sont pas fichus de faire un truc bien dans leur vie et elle… elle me casse encore plus les couilles d'être une nana. c'est pire que chiant. tu grimaces en envoyant tes mains brasser l'air. comme pour repousser ce que tu viens de dire. oui, ça a toujours été plus compliqué avec elle qu'avec tes frères. parce que même si nora à toujours été à l'égale de vous, elle se détache quand même du lot malgré elle. elle pense pas comme vous, elle ressent pas comme vous, elle attend pas les mêmes choses de vous. nora, c'est le casse-tête vivant qui ferme maladroitement la boucle de votre fratrie. t'aimerais dire que c'est parce qu'elle est plus jeune, parce qu'elle est plus fragile, que c'est forcément plus complexe. mais, dans le fond c'est pas vrai. elle a subi les mêmes choses que vous en accusant le choc avec plus de courage. elle a toujours tenté de se relever, tout comme vous, sans jamais flancher. y'a même ces fois où finalement, même si ça t'emmerde d'avoir à le constater, t'es forcé d'admettre qu'elle est plus forte que vous. plus forte que toi. nora, c'est ce pilier auquel tu pourras jamais renoncer. celle sans qui, rien n'aurait été pareil. celle sans qui, tu serais peut-être même pas encore là aujourd'hui. alors, tu lui dois bien ça. tu lui dois bien courir après elle. tu lui dois bien de t'en vouloir pour ce que t'as fait. tu lui dois bien de te sentir vide parce que t'as tout fait pour la repousser. mais, parfois t'aimerais juste qu'elle comprenne au moins une fois à quel point ça peut être usant d'être son frère. Tant que j'y suis, j'ai une liste de reproches à te faire, tu peux t'excuser aussi ? tu la regardes à nouveau, dubitatif.  y'a cette moue rieuse qu'elle essaye d'afficher tant bien que mal derrière les reproches à demi avoués que laisse supposer ses mots. t'aurais dû t'en douter qu'elle rebondirait dessus. tu l'as jamais fait. pour rien. ni avec elle, ni avec personne d'autres. les excuses, ça te frôle de loin parce que t'as toujours estimé que c'était pas à toi d'en faire. mais, ce soir, tu l'as probablement cherché. alors, même si elle te pique directement sans chercher à t'épargner, tu peux pas t'empêcher de sourire maladroitement. tu soupçonnes une tentative pour te détourner des raisons qui t'ont poussé à échouer ici ce soir et même si sur l'instant tu le redoutes, t'es pas contre l'idée de pouvoir penser à autre chose. pour une fois où ce n'est pas elle le centre de tes regrets. une liste ? y'a tant de choses que ça que j'ai fais de travers ? rhétorique faussement étonnée que tu lâches en te tournant un peu mieux vers elle, sourcil arqué prompt à écouter ses doléances. tu passes mollement ton bras sur le dossier du banc pour prendre tes aises juste pour l'occasion. parce que t'as parfaitement conscience que la liste doit être longue. tellement longue qu'une soirée ne suffirait pas à la mettre à jour entièrement. va s'y essaye toujours, au point où j'en suis t'auras peut-être une chance… la courbe de tes lèvres se relève un peu pour se muer dans un sourire taquin alors que tu tires une dernière fois sur ta clope déjà partiellement consumée, pour te débarrasser du mégot qui te brûle les doigts. c’est fragile. parce que ce qu’elle pourrait dire pourrait finir de te dérider comme anéantir toute possibilité de laisser une chance à cette soirée. et, t’es pas vraiment certain de vouloir l’entendre t’accabler d’un million de reproches que t’es parfaitement conscience de mériter. non, curieusement, ce soir tu voudrais fermer la porte à vos querelles infatigables et retrouver un peu de cette complicité que vous avez trop longtemps laissé de côté. égoïstement, tu voudrais retrouver la fille que tu as trop longtemps repoussée.
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MessageSujet: Re: boys don't cry - nill   boys don't cry - nill EmptyJeu 23 Fév - 17:53

Boys Don't Cry
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Sensation dérangeante d'être de trop, d'être celle qui ne peut que assombrir ses pensées déjà bien brumeuses. Tu devrais pas être là. T'as plus ta place ici, à ses côtés, quand ça va pas, comme ce soir. Quand il pourrait être seul, ou mieux accompagner. C'est loin, le temps où il était normal de se confier. T'as plus qu'à te ranger avec les autres, avec ceux qu'ils côtoient sans qu'il y fasse vraiment attention. T'as plus cette position importante, où t'étais sûrement la seule à qui il pouvait tout dire. T'en avais pas grand-chose à foutre avant ce soir, de connaître les moindres détails de sa vie. Savoir avec qui il s'est cogné la veille, c'est pas ce qui t'intéresse vraiment. Mais c'est plus grave ce soir. Disons que ça te touche plus que les emmerdes qu'il peut bien avoir autrement. Tu l'as connu petite Nora, tu l'as vu grandir, c'est con qu'elle ai eu envie de se barrer ce soir. Et c'est con que Nash il est pas su la retenir non plus. "C'est ça ouais… c'est trop compliqué putain, j'saurais même pas par où commencer."  Ils en ont eu des histoires eux deux, tous les Caldwell même. Et leurs malheurs, t'en connais certainement même pas la moitié. Ça devait pas être sympa chez eux, ce soir. Parce qu'ils en ont vécu des événements catastrophiques, mais ils ne se sont jamais fuis de la sorte. "Dieu ? une pu… toi qui parle de Dieu… aller Jill arrête tes conneries." Tu te tournes instinctivement vers lui, le fusillant du regard, alors qu'il s'esclaffe de sa connerie. Nash il comprend pas, il l'a jamais compris d'ailleurs. Encore moins aujourd'hui, après tout ce qui a pu se passer. Encore moins maintenant que t'es celle qui écarte les cuisses devant des bouseux pour un peu de fric. Mais Dieu c'est peut-être le seul qui te rabaisse pas aujourd'hui. C'est peut-être le seul en qui tu crois, et qui croit en toi, en quelque chose de meilleur pour toi. Dans tes rêves. "Je t'emmerde Nash, je fais ce que je veux de mes croyances et de mon cul."  C'est acerbe, c'est boudeur, alors que tu tournes rapidement la tête pour fuir son regard. Tu l'emmerdes Nash, ouais, parce que c'est un peu trop sensible comme sujet. C'est le souvenir de ta mère, c'est la conviction et l'espérance qui ne forment peut-être qu'une illusion. Mais putain, t'en es convaincu. Ça paraît contradictoire. Qu'une pute puisse croire à de pareilles histoires surnaturelles alors qu'elle manque à tous les péchés capitaux. Alors qu'elle n'est pas censée avoir la moindre estime pour elle-même. Alors qu'à la vue de cette vie chamboulée, elle ne devrait pouvoir croire à ce que quelqu'un de bienfaisant puisse lui venir en aide. Mais Jill, tu y crois dur comme fer. Tu te raccroches à ces récits que tu as entendu, puis lu, qu'on te confirmait comme étant ce qui pourrait te sauver. Ça a pas marché, pas encore. Ça se réalisera peut-être jamais, toutes ces prières que t'as pu proférer à l'encontre de celui pour qui tu as une confiance inconsidérée, sûrement trop, vu ce que tu es aujourd'hui. Vu ce que tu subis encore. Y'a cette part de toi même pourtant qui te supplie d'y croire, encore un peu. Tant que t'auras la foi, t'auras l'envie de te battre. T'auras le courage d'affronter chaque journée que tu entames sous le signe du désespoir. "ça n'a rien à voir… toi tu devrais déjà plus être là depuis longtemps et Nora, elle devrait jamais avoir à se barrer parce que j'ai joué les supers connards avec elle."  Non, c'est sûr. Le fait qu'il soit un connard, c'est pas la faute du m'sieur là-haut. Elle mérite sûrement pas ça Nora, même si elle est aussi emmerdante que son frère. Toi non plus, pas toujours, quand t'es pas trop agaçante. Un temps vous vous êtes éloigné, un temps il n'y avait plus Jill et Nash, sous aucune forme. Et tu dois avouer que ce sont pas les meilleures années de ta vie. Et tu dois avouer que tout ça, ça a tout changé. Et de le retrouver de la manière dont ça s'est passé, t'aurais presque aimé que ça n'arrive jamais. Parce que c'était dérangeant, humiliant, rabaissant. Et malgré ça, il a accepté, et malgré ça, il s'est pas barré ce soir-là. C'est aussi ça qui joue sur la balance, car t'as toujours gardé l'espoir, que s'il ne t'avait pas ignoré la première fois qu'il t'a surprise sur le trottoir, c'est qu'il te déteste pas autant qu'il le laisse sous-entendre. Le souvenir que t'essayes de te remémorer pour te convaincre à chaque fois de pas le renvoyer chier. Il est horrible avec toi Nash quand ça lui prend, pire que ça même. Mais ça, ça veut peut-être tout dire. Qu'il en a peut-être pas autant rien à foutre. "Parce qu'on doit sûrement tenir à toi, un peu. Au moins ce qu'il faut pour te supporter." C'est tellement con de se confier, de confirmer ses pensées. Ta lèvre pincée, regrettant déjà d'avoir trop parlé, d'avoir trop voulu le "rassurer". Ça a pas marché, la dernière fois. Tu t'es pris un vent phénoménale alors que tu voulais juste l'apaiser. "Faudrait que je tienne à toi" qu'il disait. C'est gravé là, quelque part, dans cette foutue mémoire qui ne retient que le mauvais. C'est pourtant ce qui se cache au fond, cette supposée affection pour endurer tout ça, pour assumer que t'aimes bien être à ses côtés, que t'es pas si mécontente de l'avoir en partie retrouvé. Sans doute les traces ineffaçable de ce passé commun, le peu qu'il reste de ces années, où chacun se demande encore comment vous avez pu vous aimer. Alors t'imagines que pour Nora ça doit être encore plus fort, encore plus intense, malgré la haine qu'elle déverse sur son frère à longueur de temps. "T'es peut-être con avec elle, mais t'as toujours su être là aussi."  Et tu le sais, tu l'as toujours vu. Ils ont toujours été ensemble, malgré les cris et les injures qui fusaient à longueur de temps. Y'a toujours eu Nash au milieu, là pour les réunir, pour que personne ne s'égare. Et c'est clair que du courage, il lui en faut encore aujourd'hui. Si t'en oublies les accotés, son humeur excessive, sa dégaine de petit branleur et son comportement qui s'apparente à celui de Grincheux, c'est admirable. "J'en peux plus d'avoir à gueuler tout le temps parce qu'ils sont pas fichus de faire un truc bien dans leur vie et elle… elle me casse encore plus les couilles d'être une nana. C'est pire que chiant."  Tu peux comprendre que c'est la merde ça. Quand tu t'occupes de quelqu'un qui au final s'en tape complètement et ne fait qu'empirer les choses. Mais malgré leur parents minables, ils sont toujours là. Toi, ça c'est pas passé comme ça. Toi, t'as pas eu pas la même chance avec ton frère, de toujours pouvoir compter sur lui, de l'avoir jamais très loin de toi. Et tu les maudis d'être aussi aveugle et de se quereller pour rien. C'était peut-être grave, tu sais pas, mais t'en as rien à foutre. Qu'ils en profitent pendant qu'ils sont encore vivants, parce que ça durera peut-être pas longtemps. "Dis pas ça, ils se débrouillent comme ils peuvent, comme tu l'as toujours fait. Tu sais que c'est la merde. Putain Nash, profite du peu de famille qu'il te reste, sérieux." Il sait que la vie vous a pas épargné, il sait que vous êtes maudits et que vous ne vous en sortirez peut-être jamais. Qu'il y a le venin de Lucifer qui coule dans vos veines depuis que vous êtes né. Que vous avez eu des parents trop cons qui connaissaient pas l'existence des capotes, ni des biberons, ni de l'amour que vous étiez censés recevoir. Que vous avez grandi trop vite, que vous avez pas su bien faire pour vous en sortir indemne. Des blessures encore à vif qui empoisonnent votre quotidien, mais que vous devez endurer jusqu'à la fin. Alors t'aimerais lui hurler qu'il profite du peu de choses positif qu'il a autour de lui. T'aimerais lui dire à quel point il est chiant de broyer du noir, parce qu'il y a pas tout de merdique chez lui. Mais t'as déjà assez abusé de ton air faussement sévère sous le flot de parole balancé nerveusement. C'est juste que Nash, si il ne les avait pas, il serait sûrement pas comme ça aujourd'hui. Il en fait des conneries, mais pas autant qu'il aurait pu en faire sans eux. "Une liste ? Y'a tant de choses que ça que j'ai fais de travers ?" C'est impossible de tout énumérer, c'est impossible de tout se rappeler. Il pourrait prendre ça comme une attaque, sortir de ses gonds et déclarer une nouvelle guerre à base de joutes verbales et de poignes barbares. Y'a néanmoins sa colère qui s'est un peu envolée, alors qu'il s'est tourné vers toi, un peu plus serein. Pour oublier l'histoire avec Nora, sans aucun doute. Prendre ce sujet avec un peu plus de légèreté. ça ne lui ressemble pas tellement. Mais il en a peut-être assez, lui aussi. A bout de souffle à force de se battre inutilement contre toi, autant que tu le fais, autant que ça te blesse, toi aussi. "Va s'y essaye toujours, au point où j'en suis t'auras peut-être une chance…"  Au point où il en est, ouais. Au point de paraître aussi démuni, baissant sa garde tellement sa journée a dû être pourrie, tellement il a l'air au fond du trou. T'as pas tellement envie de continuer à l'agacer, il a eu sa dose aujourd'hui. Y'a quand même un truc que t'as envie de lui rappeler. La dernière fois, ce qu'il s'est passé. Ça te ronge de l'intérieur, plus que tout le reste. C'était tellement bizarre, c'était tellement Nash et ses crises de presque schizophrène. C'est surtout que t'as pas envie qu'il oublie à quel point des fois il peut être vraiment trop con. "Y'aurait trop de choses à dire, y'a même des trucs dont je dois pas me souvenir. Mais tu sais très bien que j'oublie pas tout, monsieur l'étrangleur." Il t'a fait peur ce jour-là, ce con. Tu sais plus à force, si ce qui te perturbe le plus, c'est ce qu'il a dit ou ce qu'il a fait. Tu sais plus à force si tu lui en veux ou si tu regrettes. Si tu regrettes que ça a encore plus creusé ce fossé entre vous, si tu regrettes que ça puisse te mettre dans un état pareil. Tu balayes l'idée d'un revers de main comme pour oublier ce que tu viens de dire, incertaine d'avoir réellement envie de parler de votre dernière entrevue. Oublier aussi les méandres récents ou plus anciens qui te hantent dès que tu poses le regard sur lui. Ces années de bonheur et de souffrances, entre meilleurs amis et pires ennemis. Meilleurs amants et pires emmerdeurs. Ce soir, c'est peut-être le signe que tu dois abandonner ses plaintes habituelles que t'hésites jamais à lui cracher au visage. Qu'il a déjà trop eu à supporter en une soirée. Que pour une fois, tu peux profiter juste de Nash, juste de lui. "Mais je peux au moins te reprocher de me retenir dehors alors que je suis en mini robe par un froid pareil." Tu ris sincèrement cette fois, recroquevillant les jambes contre toi. Tu regrettes d'avoir pensé que t'avais pas besoin de mieux te fringuer parce que tu rentrerais vite chez toi. Tu te cailles vraiment le cul. Mais tu te forces à te dire que tu vas pas trop râler, pas trop abuser non plus. Tant qu'il sera pas trop désagréable, tant qu'il aura envie de parler, tu resteras là à l'écouter. Pour une fois, tu ne t'enfuiras pas, sauf s'il reprend ses mauvaises manies et que tu seras obligé de lui en foutre une avant de te sauver. Mais si il se tient bien, tout devrait bien se passer.

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Nash Caldwell

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MessageSujet: Re: boys don't cry - nill   boys don't cry - nill EmptyDim 26 Fév - 10:16

'cause boys don't cry
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Je t'emmerde Nash, je fais ce que je veux de mes croyances et de mon cul.    l'audace qui tranche l'obscurité et le mépris qui s'écrase contre toi. c'est rare quand elle ose jill. quand du bout de ses mots elle frappe, quand de son ignorance elle te bouscule. c'est rare quand elle le fait aussi sèchement, sans pitié, sans indulgence. c'est rare quand elle ne prend pas la peine de rembarrer avec des vérités murement réfléchies, des vérités qu'elle a déjà eu le temps d'user contre toi. parce que c'est moins rare qu'elle se dessine sous les traits d'une femme vexée quand t'es là. c'est moins rare qu'il te suffise d'une phrase, de quelques mots, pour la toucher et qu'elle s'éloigne de toi. comme à chaque fois que ton intolérance la bouscule de trop. comme à chaque fois que le temps passé ensemble fini par vous rattraper et que votre patience tend à se barrer. ces instants fragiles où il suffit de peu pour que tout s'écroule. ces instants foireux où il en faut peu pour que tout parte en couilles. équilibre incertain qui vous tient ensemble autant qu'il vous éloigne. équilibre merdique que vous avez eu le temps de réduire à néant. mais, d'habitude ça ne te frôle même pas quand de ta répartie cynique tu rends les coups par deux ou trois. d'habitude, quand c'est elle la cause de ton mal être et pas seulement le témoin passif. mais, c'est différent ce soir. loin de ce conflit perpétuel qui vous étreint chaque fois. loin de ces passions dévorantes qui vous éloignent chaque fois. ce soir, elle n'a ni le visage des regrets, ni celui de tes caprices corrosifs. ce soir, elle n'apparaît pas comme la source intarissable de tes difficultés. ce soir, elle n'est pas la cause de tes problèmes. et, elle n'en sera probablement pas la clé non plus. pourtant, elle demeure là où elle aurait pu partir, offrant cette perspective fragile de retrouver un entre deux que tu n'espérais même plus. alors, ce soir, ça te touche. là, contre ton palpitant déjà trop meurtri, ses mots ricochent pour se débattre contre ton insensibilité. tu as déjà fait assez de mal pour ce soir. j'ai pas dit le contraire… excuses en demie teinte, enveloppées d'un rictus nerveux. ton regard se fait la malle pour ne pas souffrir de la voir se renfrogner. tu capitules imperceptiblement, camouflé derrière ta moquerie naturelle. si d'ordinaire tu profites de la moindre occasion pour en abuser et laisser s'écouler  ouvertement tout le mépris que ses choix t'inspirent, ce soir, tu n'en fais pourtant rien. parce que ce n'est pas elle qui occupe toutes tes pensées. parce que malgré tout, pour une fois, c'est elle qui tend à les apaiser. comme il y a bien longtemps que ce n'était pas arrivé. Parce qu'on doit sûrement tenir à toi, un peu. Au moins ce qu'il faut pour te supporter. y'a le dégoût qui te tord le visage, te soulève le coeur. sensibilité mal gérée ou aveux mal maîtrisés, tu ne veux pas savoir. ce n'est pas pour toi. dans votre monde de brutes aux amours haineux, y'a pas de place pour l'affection. aucune. pas avec nora, ça tu le sais. les preuves qui divergent de cette idée ça n'a jamais manqué. ce soir encore elle l'a prouvé. mais, jill ? même si tu voulais y croire, ça serait trop fou. ça fait bien longtemps qu'elle a cessé de tenir à toi comme toi tu tiens à elle. tu voudrais bien que ça soit vrai, un peu. juste un peu pour te rassurer mais, ça dépasse les souhaits. ça dépasse les espérances. et, tu le sais, si elle le pensait vraiment, elle ne serait pas devenue celle qu'elle est. elle ne s'abîmerait pas tous les jours au contact des autres en ne te laissant ce privilège que quand elle y pense. si elle le pensait vraiment, elle aurait tout fait pour que le regard que tu poses sur elle ne change jamais. alors, non, t'y crois pas qu'elle tienne à toi. c'est juste, un instinct mécanique rythmé par ces années partagées ensemble. c'est juste, un réflexe machinal inspiré par les restes agonisant de votre amitié bafoué. une rengaine qui souffre peut-être de ne pas avoir été définitivement érodée. T'es peut-être con avec elle, mais t'as toujours su être là aussi. tu soupires en laissant un gloussement t'échapper. tes yeux s'en vont gratter la surface sensible du sol devant tes pieds. tu te souviens. tu te rappelles que tu n'as jamais flanché. tu ta rappelles de ces nombreux instants d'hésitation où soudainement c'était évident qu'en partant, tout deviendrait plus simple. tu te rappelles ces moments de flottement où tu te rêvais ailleurs, loin d'eux, loin de cette misère. loin de tout. tu te rappelles de ces jours passés à regretter de n'avoir pas bougé, d'être resté. tu te rappelles de toutes ces fois où tes responsabilités sont devenues effrayantes, étouffantes, où d'un instant à l'autre t'aurais pu renoncer. mais, tu ne l'as jamais fait. maudit instinct maternel qui s'est improvisé au fil des années, surtout encré pour ne jamais t'abandonner. t'aurais pu pourtant, comme t'y as songé pendant tout ce temps, comme hier, comme ce matin encore, comme demain surement. mais, tu reviendras toujours. parce que si eux n'ont pas de mal à se passer de toi, toi tu ne le peux pas. tu le pourras jamais. alors, oui, tu joues aux cons, tu râles, tu repousses, t'exècres mais, sous la croute épaisse de ton rejet, de tes regrets, tu t'accroches un peu plus à eux, en refusant la possibilité qu'un jour il n'y ait plus rien de tout ça. parce que tu le sais, il suffit d'un claquement de porte pour que tout bascule. Dis pas ça, ils se débrouillent comme ils peuvent, comme tu l'as toujours fait. Tu sais que c'est la merde. Putain Nash, profite du peu de famille qu'il te reste, sérieux. ses mots te frappent à nouveau de leur sérieux. avec hésitation, tu relèves le regard vers elle, un peu troublé, un peu confus. ça va t'emballe pas… t'aimerais lui dire que tu le sais tout ça, t'aimerais lui dire que tu le fais déjà. t'aimerais lui dire aussi qu'elle ne peut pas comprendre, que rien de tout ça ne la frôlera jamais. mais, si elle n'a pas été assaillie par une horde de gamins tout aussi cons que toi, elle a connu l'absence. elle a connu l'abandon. elle a connu ces gens qui s'en vont égoïstement en oubliant ceux qui comptent sur eux. comme toi tu l'as fait avec elle. comme d'autres. alors, même si tu voulais que ça ne lui soit jamais arrivé, même si tu voulais qu'elle ne comprenne jamais, pour pouvoir la prendre de haut en lui disant qu'elle n'en sait rien, tu le peux pas. parce que jill, elle l'a subi tout autant que toi. parce que malgré tout elle te comprend mieux que personne. laissée en rade sur le bord de la route, comme toi, à regarder partir les gens sans pouvoir rien dire, sans pouvoir rien faire. sans pouvoir rien y changer. t'as peut-être raison, on verra. alors tu te ravises. parce que les discours moralistes ça n'amènera rien de bon, ni pour elle, ni pour toi. t'aurais juste voulu que ça soit plus simple avec eux. parce que profiter, même si tu le voulais, t'y arrives pas. c'est trop épuisant, c'est trop stressant. chacun leur tour ils malmènent ta patience à coups de poings, à coups de remarques injustes qui viennent ébranler tes tentatives désespérées de leur offrir quelque chose de mieux. comme s'ils ne voyaient rien. comme si ça ne les frôlait même pas. alors, il ne te reste plus que ça. attendre que ça passe, comme toujours. attendre de voir demain se lever et peut-être apporter quelque chose de nouveau, quelque chose de mieux. attendre de voir si elle a raison, si ça vaut vraiment le coup de profiter. attendre de voir si eux-même ils y ont pensé. demain. parce que pour ce soir, il est déjà trop tard. l'ouragan caldwell est passé et tu ne pourras rien y changer. parce que si nora avait voulu que tu la retrouves, ça serait déjà fait. y'a plus que l'attente qui demeure. l'attente et jill. jill qui la rend moins lourde en changeant la direction à prendre. sujet sensible qui pourrait tout bousculer d'un claquement de doigts. si tu le voulais. parce que finalement c'est toujours toi qui met le feu aux poudres en te laissant bouffer par ton impulsivité gonflée de fierté. mais, pas ce soir. ce soir t'es vide. creusé par un mal trop obscure pour avoir le courage de te morfondre indéfiniment. t'as besoin d'autre chose. t'as besoin de discours différent. t'as besoin de cette pointe légère d'humour maladroit qu'elle laisse s'échapper. t'as besoin de ce nouveau souffle d'espoir vivant. et ce, même si tu dois faire face à ta sombre connerie qui te pousse parfois, souvent, à creuser de rancoeur les gens qui t'entourent. tu serais pas là ce soir si c'était pas le cas. Y'aurait trop de choses à dire, y'a même des trucs dont je dois pas me souvenir. Mais tu sais très bien que j'oublie pas tout, monsieur l'étrangleur. ça passe mal. y'a ta gorge qui se resserre de culpabilité et ta faute qui te revient en pleine gueule. t'as pas oublié non plus. t'as même jamais cessé d'y penser depuis. c'était pas juste un coup de nerf comme y'en a eu des tonnes avant. c'était plus prenant. c'était plus violent. colère dévastatrice et reproches silencieux. tu t'excuseras pas plus ce soir. parce que ce geste, aussi cruel a-t-il pu être, il en attend pas. il n'a aucune raison évidente. il n'a aucune logique rationnelle. plutôt aucune que tu voudrais lui donner. parce que ça serait avouer l'inavouable. ça serait admettre l'impensable. et ça, tu ne le peux pas. pas ce soir, ni jamais. pas avec elle, ni personne. ce qu'il cache, tu voudrais que ça reste profondément encré dans tes sombres secrets et que ça ne passe plus jamais la barrière des réalités. alors, tu soupires, comme pour souffler la flamme naissante de ses reproches et l'éteindre avant qu'elle ne t'embrase. parce que t'as plus envie ça ce soir. t'as pas envie de ça avec elle. tu sais dans d'autres circonstances, il paraît que c'est grave excitant. je pourrais tenter de te convaincre la prochaine fois. que tu glousses, camouflé derrière ton sourire en coin pour apaiser toute électricité nocive qui pourrait venir tout gâcher. tu laisses courir tes doigts sur son épaule pour appuyer ton invitation crâneuse, foireuse. t'en penses pas un mot mais, si l'humour promet de vous épargner la colère, alors tu ne passeras pas à côté. c'est mieux d'en rire que d'en pleurer. ça n'enlèvera pas ce que tu as fait, ça ne le pardonnera pas non plus mais, ça soulagera peut-être son coeur rancunier. Mais je peux au moins te reprocher de me retenir dehors alors que je suis en mini robe par un froid pareil. ton rire reste en suspend et ta main retombe lorsqu'elle se pelotonne pour tenter de se préserver du froid. y'a rétine curieuse qui s'accroche sur ses jambes trop peu habillées pour le temps qu'il fait. si toi ça te donnerait chaud d'imaginer finir la soirée entre celles-ci, tu dois bien admettre que dans l'immédiat ça te glace le sang de t'imaginer à sa place. tu ne comprendras jamais ce qui l'oblige à toujours trop en montrer, même si finalement, t'es peut-être le premier à en profiter.je te retiens pas jill. si tu restes, c'est que t'en as envie dans le fond, et puis qui sort comme ça franchement… faussement, tu te renfrognes, détournant furtivement le regard. non, tu ne la retiens pas. tu ne lui as pas demandé de rester. tu ne l'as pas forcé non plus. c'est elle qui s'est approché. c'est elle qui s'est joint à toi. c'est elle qui a décidé de s'éterniser. c'est elle, seule, sans ta propre détermination. alors, ses reproches, tu ne veux pas les entendre. tu veux encore moins les accepter. même si, à l'évidence, tu l'aurais probablement retenue si elle avait décidé de repartir. parce que c'est plus fort que toi.  parce que cette chance de la trouver là ce soir, tu ne l'aurais pas laissé filer. mais, ouais, t'aurais pu me laisser comme un con et tu l'as pas fais. expiration lourde qui s'échappe dans ta capitulation. un merci mué derrière trop de mots. parce que oui, elle aurait pu tracer sa route sans s'attarder sur toi et tes malheurs dérisoires. elle aurait pu mais, elle ne l'a pas fait. comme chaque fois où elle pourrait signer la dernière fois de votre liaison malsaine et dangereuse mais, qu'elle ne le fait pas. jill, elle reste chaque fois. elle revient, toujours, au bout de quelques jours, au bout d'un mois. alors, tu lui dois bien ça. un merci à peine avoué et ta veste dont tu te débarrasses déjà pour l'abandonner sur ses genoux où tu laisses tes mains s'attarder. proximité nouvelle que tu forces, un peu, pour chercher ton paquet de blonde dans les poches de ta veste. là, tout contre elle, tu la dévisages comme si c'était la première fois que tu la revoyais, depuis longtemps. l'hésitation te prend et ton geste se suspend. si je te connaissais pas, j'pourrais penser que t'es accroc mais, c'est pas pour toi tout ça hein ?  rhétorique légèrement amère, balayée par ton souffle rieur.c'est plus pour nous. et si ça l'était un jour, ça fait longtemps que ça ne l'est plus. seulement en secret, dans les recoins de tes fantasmes inavoués que tu n'arriveras jamais à assumer. tu ne l'attends pas la réponse, parce qu'elle fera mal. comme à chaque fois où tu t'y risques. jeu dangereux du parfait masochiste qui aime à s'écorcher l'âme contre la seule fille qui ne l'aimera jamais.
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