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 À l'entrechoc des trajectoires (sil)

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MessageSujet: À l'entrechoc des trajectoires (sil)   À l'entrechoc des trajectoires (sil) EmptyDim 12 Fév - 15:04











SIL/LAS
La pupille en alerte, dilatée, ouverte, prête à transmettre ce qu'elle déchiffre au travers d'un rictus, d'un tic, d'une lèvre fébrile, hésitante, d'une paupière inquiète, d'un œil fuyant l'instant, d'une veine qui se tend ou d'un cou qui se crispe, d'une tempe qui cogne subitement, tendue comme une peau de tambour de fanfare de cirque.

Market City.
T’as le regard qui chavire. Il tangue et navigue sur les têtes qui peuplent ton appartement. Au nombre de trois, trois potes de galères, de soirées arrosées, d’emmerdes et de coups de putes, t’as envie de les foutre à la porte mais, incapable de bouger ton cul du canapé, tu les regardes. Tu regardes ces grandes gueules, bruyantes, ses silhouettes déglinguées, ses rires, caustiques et grinçants, les blagues vaseuses et dégueulasses de cette génération niquées de la tête. On te bouscule pour te faire participer un minimum, amorphe et déconnecté, et tu balances, comme ça, un sourire léger alors que tu te penches, réunissant toute ta volonté, pour essayer d’attraper une bouteille déjà bien entamée. Cadavre parmi tant d’autre, pyrex qui jonche la table basse, les mégots et les téléphones portables, t’as cette foutu impression, réalité, d’être complètement ailleurs, loin de cette réalité, ne pas appartenir à ce corps, à cet appartement, paumé dans cette fumée âcre des clopes et des joints vites consumés. Te versant une bonne rasade de whisky, délaissant la bouteille de coca à moitié vide, tu portes ton verre à tes lèvres, buvant une longue gorgée alors que tu te laisses retomber sur le dossier molletonné du canapé. Tu dolines de la tête, soupire de fatigue. Enième. L’esprit qui divagues dans l’ambre de la boisson, les conversations en second plan, dérangé par cette étrange sensation, comme à une chape de plombs appuyant sur tes épaules, essayant de te faire boire, petit à petit, la tasse d'une routine qui part en vrille. Et tu te perds un peu plus dans cette rancœur sourde et sournoise. Elle est la belle salope. Elle assiège tes pensées et obscurcit ton jugement. Bombe à retardement, toi le mec qui n’a de cesse de se vanter d’être pourvu d’un calme olympien, lentement, tu sens cette foutue goupille se distiller sous le poids de tes remords et de tes réflexions. Te frottant la poitrine, pareil à un poids te comprimant douloureusement le thorax depuis que t’es revenu traîner ta carcasse au Smoking Dog, t’as cette putain de certitude, envie, de pouvoir la faire disparaître avec la boisson, cette foutue bibine. Après tout, ta mère oubliait bien tous ces maux quand elle ouvrait une bonne bouteille, son connard de mec lui gueulant dessus pour en voir aussi.

Tu t'ennuies. Ils t'ennuient. Tu n'y es pas. L’œil vague du mec qui atteint ses limites, l’esprit embaumé dans les doux relents de vapeur d’alcool, quelqu’un à la bonne idée de faire traîner une de ces merdes. Il fait tourner le bleu de ses chimères oniriques et tu regardes d'un œil brillant cette main tendue. Rond et posé dans cette paumé, tu fixes un instant le cachet. C’est pas la première fois que t’en prends, c’est occasionnel, c’est un bon moyen de se détendre, de ralentir se stresse qui, doucement, bouffe et érode ton foutu self contrôle. Il s’égraine et lentement t’échappe. Tu le vois. Dans tes colères, tes remarques. Injustifiées. T’as beau vouloir y raffermir ta prise, des prunelles d’un ambre peu commun y foute la merde, chamboule et laboure cette précaire volonté. Alors tu prends, vas-y, tranquille, t’es chez toi après tout. T’avales en finissant ton verre sous le rire un peu gras du mec qui se colle contre ta cuisse. T’as seulement réellement conscience de ta présence quand il pose une main sur ton genou, le comprimant doucement. Tu te tends sous cette poigne, sous cette chaleur alors que tu mattes un peu plus ces doigts, cette pression douloureuse et ô combien salutaire. Oui… t’aimerais bien qu’il sert un peu plus fort, qu’il te fasse mal, qu’il te remette les idées en place, que t’arrêtes t’avoir cette douloureuse compression quand tu penses, regardes, ton pote. Ton ami. Allez connard, t’es open s’il le faut. Tu souris. Et quand cette salope de main te délaisse pour prendre la bierre, réchauffée depuis le temps, tu fixes les gestes, comme au ralentit. Cette langueur qui s’installe et qui distille cette douce fatigue, engourdissant tes membres. Inconsciemment tu t’y glisses. La tête renversée sur le bras du canapé, les bavardages en sourdine, malgré que tu sois l’hôte, tu laisses les autres se charger de la fin de soirée, incapable de résister à cette torpeur salvatrice. Sans rêve. Juste l’obsidienne de tes nuits. Calme et brumeux. Pourtant, t’as l’impression d’avoir tout juste fermé les yeux qu’une sonnerie stridente t’arrache brutalement de ta somnolence. C’est désagréable. Ca gratte derrière tes paupières, dans ta tête. Lourde et malmenée, le cou ankylosé, un œil s’ouvre puis ce gémissement désappointé.

« … putain. » agressé par les lueurs matinales — à moins que ce soit l’après midi, t’as du mal à te resituer. T’as le regard qui navigue dans l’appartement, incapable de reconnaître les meubles, les fringues, tout ce qui, en fait, t'appartient. Pourtant t’es chez toi, dans le canapé. Y a plus personne. Les autres ont foutu le camp en te laissant le bordel. Sur la table basse, sur le bar, la cuisine. Soupire, long et agonisant, t’as le cœur au bord des lèvres alors que tu te passes une main lasse sur le front, essuyant cette sueur qui se glisse, court et rampe le long de ton échine. La bouche pâteuse, t’arrives pas à savoir l'heure qu’il peut être. Et le jour. Putain. Black-out total. Et puis cette salope de sonnerie. Elle retentit. Encore. Qui est cet l’enfoiré qui vient te faire chier de si bon matin ? Le sommeil te nargues et tu te dis que si tu l'ignores peut-être qu’on te laissera tranquille. Pourtant on insiste. Et comme si la sonnette ne suffit pas, on frappe, durement, contre le panneau en bois de la porte d’entrée. Alors forcément, tu te sens obligé de te redresser. Tu te sens obligé d’être désagréable. Tu te sens obligé d’envoyer se faire foutre l’opportun. Grisant des dents, assis, la tête entre tes mains, la respiration rapide, ployé vers l’avant pour faire passer le tournis, comprimer cette foutue tête sensible et abîmée, tu sers les paupières. « ouais. » J’arrive. Les membres, enfin, en mouvements, tu t redresse, t’étire et baille. Baillements sonores, une main foutant un peu plus le bordel dans tes cheveux, échevelés, les vêtements, froissés, un peu comme ta gueule enfaite, t’avances vers l'entrée, priant pour que celui ou celle qui vient te faire chier ait une bonne raison pour te tirer ainsi de ton sommeil. Nouvelle sonnerie. Je vais te buter. T’ouvres la porte. Violemment. Faisant voler quelques mèches blondes et tu regardes cette silhouette longiligne. Tu dois lever la tête pour le regarder, accoudé au chambranle de cette porte. Ca te fou d'autant plus les boules. Cette platine, cette chevelure, ce regard céruléen. T’as le sourire amère des mauvais jours alors que tu fixe cette putain gueule d’ange. Le fixe à se tenir, tranquille, sur le pas de ta porte. T’aimerais frapper cette adorable opaline, abimer un peu ses traits, altérer cette apparence si parfaite, toi le connard rongé par les remords, par cette sourde colère, ce truc rancunier, de ne pouvoir reprendre tes droits. Droits que tu as autrefois délaissés, abandonnés, sciemment, et qu’il a su reprendre et ça, putain ouais, ça t’énerve. Vraiment.

« Sil. Je t’avais complètement oublié. Comme quoi… » t’es pas totalement indispensable. Sans bougé, lui bloquant l’accès au joyeux bordel ambiant de ton appartement, tu percutes quand même que tu as complètement oublié ton rendez-vous avec lui. Comme t’as complètement oublié ton, votre, rendez-vous avec un futur client potentiel. Merde, mais qu’elle heure est-il ? Cherchant ton téléphone dans la poche arrière de ton jean, tu regardes l’écran. 14H36. Haussement de sourcil. Incrédule. Autant dire qu’ils avaient largement oublié et loupé l’heure du rendez-vous... ils allaient devoir ramer et baisser les prix pour récupérer ce gros poisson. Puis le message de Caldwell. Tu l'ouvres. Oublie pas Sil stp. Simple. Concis. Un petit bisou à la fin et quelques cœur ça aurait pu aussi le faire. Non ? Ok. Et sans le regarder, tu grinces. « T’es à la bourre… » Pas plus en avance que toi mais le gamin à quand même une bonne demi-heure de retard. Qu’est-ce qu’il a foutu. T’as bien envie de lui faire sentir et passer ta mauvaise humeur, mais étant pas non plus totalement blanc dans cette histoire, tu préfères pas plus relever que ça mais attend quand même une explication, alors tu épingles, t’accroches, ce regard, si pale. Et cette question muette qui flotte : pourquoi.
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MessageSujet: Re: À l'entrechoc des trajectoires (sil)   À l'entrechoc des trajectoires (sil) EmptyJeu 16 Fév - 14:15

Tu t'apprêtes à aller frapper dessus comme un taré dans l’espoir que Love bouge enfin son cul lorsque la porte s’ouvre avec un putain de fracas. Tu te retrouves la main en l’air et un air foutrement surpris a la gueule. Ok. Tu t’attendais pas vraiment a ca. Tu t’attendais meme pas a ce qu’il soit la a vrai dire. T’es a la bourre. Tu pensais qu’il se serait barré sans toi. Qu’il t’aurais abandonné derrière sans même un text. Mais c’est pour toi tu vois. Connard. Il kiffe juste t’emmerder surtout ouais. Faire en sorte de te montrer que t’es un p’tit newbie et pas lui. Qu’il s’y connait mieux que toi. Qu’il aille se faire mettre ouais. Toi aussi t’en connais des trucs. Et des trucs qu’il aimerait pas voir s’ebruiter. Alors forcément, quand tu le vois là, en face de toi, habillé simplement d’un boxer et d’une coupe de cheveux qui a l’air d’avoir fait la guerre, tu ne peux pas t'empêcher de buguer un instant. « Sil. Je t’avais complètement oublié. Comme quoi… » Charmant. Tu grimaces un peu, il sent ce mélange de clope et d’alcool si caractéristique d’un réveil post-soirée. Pas agreable juste après avoir bouffé. « Ouais, bah t’as pas oublié que ça on dirait » Ca m'étonne un peu d’ailleurs. Qu’il soit pas déjà au rendez vous pour être sûr de ne pas le rater. Tu sais que c’est un truc plutôt important. Et aussi con soit il, Love a pas l’air du genre a foirer les trucs importants.

« T’es à la bourre… » Tu ris doucement. Parce qu’il peut bien parler. Lui et sa gueule a peine réveillé. C’est vrai que t’es un peu a la bourre. Mais pour le coup, c'était pas ta faute. D’habitude, tu dis pas … Mais la … C’est pas vraiment ta faute si un con a décidé de se jeter devant ton bus, bloquant une grande partie de la ville. Alors t’as dû venir à pied. Ca t’a pas grandement enchanté d’ailleurs. Marcher t’a toujours fait chier. « Parce que t’es en avance ptete ? Moi au moins j’suis habillé dude » Tu l’pousses un peu, rentrant chez lui sans vraiment demander la permission. « Bah putain ! » Bordel monstre. Des bouteilles de bières trainent partout. Et des cendriers remplis aussi. « Bin alors, on invite plus les potes ? » Tu souris malicieusement. Tu sais parfaitement que vous êtes pas pote lui et toi. Vous partagez ses secrets. Et parfois un lit. Vous prenez surtout un malin plaisir a faire chier l’autre par n’importe quel moyen possible. Au fond, ca ressemble presque à de l'amitié. Même si t’as tendance à séparer les amis du sexe. A part Soan peut être. Et quelques petites erreurs de parcours. « Sérieux, on est pas censé partir dans genre … 5 minutes ? » Vous aviez prévu un peu de marge et environ vingt minutes pour que Love te brief un peu sur les potentiel client que vous allez rencontrer.15 minutes de marge, 20 minutes de brief. 30 minutes de retard. Ouais, c’est ca, ca vous laisse en gros 5 minutes avant d’atteindre l’heure normale de départ. Sachant que, franchement, Love devrait se laver. Se pointer à un rendez vous comme celui la en sentant la bière, c’est pas génial. Et dire que c’est a toi que Nash a dit de pas foirer. Pour une fois, t’es pas si mal. Pour l’instant. Si on omet les 30 minutes de retard que Love avait aussi. Franchement, y’a pire.
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MessageSujet: Re: À l'entrechoc des trajectoires (sil)   À l'entrechoc des trajectoires (sil) EmptyLun 27 Fév - 22:09











SIL/LAS
La pupille en alerte, dilatée, ouverte, prête à transmettre ce qu'elle déchiffre au travers d'un rictus, d'un tic, d'une lèvre fébrile, hésitante, d'une paupière inquiète, d'un œil fuyant l'instant, d'une veine qui se tend ou d'un cou qui se crispe, d'une tempe qui cogne subitement, tendue comme une peau de tambour de fanfare de cirque.

Mais vas-y, je t’en prie, fais comme chez toi…  
Tu ne prends même pas la peine de répondre, t’ignores et t’accuses cet enfoiré pour être aussi frais, aussi dispo et aussi blond. Il ravage ta rétine comme ta putain de conscience. Gardien de tes secrets, pervers et diabolique, cette gueule qui abrite un esprit aiguisé et machiavélique t’horripile. Il t’agace et tu sais que la réciprocité est de mise. Mais tu l’envoies ce faire foutre, lui et sa bouche assassine. Les remarques glissent et ne t’atteignent pas. T’as presque envie de rire et lui demander s’il va aller s’empresser de tout raconter à Nash. Brave petit. Foutue fouine. Tu grinces des dents et l’ignores royalement, te poussant à peine pour le laisser passer. De toute façon, ce n’est pas comme s'il allait attendre un signe, un geste, de ta part. Ca n’a jamais fonctionner ainsi entre lui et toi, et putain, ce que ça peut te faire chier ! Tu mattes et assassines. Assassine cette dégaine, cette silhouette, celle qui te dépasse et qui te frôle. Ton épaule contre son bras, quelques mèches de cheveux s’accrochant à sa veste. Son odeur. Sa présence. Tu le laisses envahir ton espace vitale et puis ces lieux, ce chez toi, à ton image, dans le bordel ambiant d’une soirée, d’une vie que tu consommes trop vite. Dos à lui, tu prends ton temps pour bien claquer la porte. Ebranler les murs fragiles de l’appartement. Ces cloisons merdiques qui t’empêches par moment de dormir. Quand ça se tape sur la gueule. Quand sa hurle cet amour haineux. Cette baise rapide. Longue. Douloureuse. Parfois lente. Celle qui te plante, te plonge dans tes travers, à regarder tes souvenirs dans le fond des bouteilles. Pour mieux étaler et vomir tes sentiments. Gangrène qui te pourrit, te ronge et change cette personne qui, autrefois, n’était autre qu’un puit sans fond. Sans ressentiments. Juste lisse. Au vernis parfait.

« Bah putain ! » Quoi ? Tu le regardes par dessus ton épaule et suis la direction de son regard. T’y rencontres le joyeux bordel que t’as mis hier soir, toi et tes potes de galère. T’as envie de grogner, une réponse, un truc, n’importe quoi, pour justifier les faits et alors qu’il évolue vers le canapé, vers les cadavres, tu hausses les épaules et ferme cette foutue porte à clé. Ramassant ton pantalon lamentablement posé, enchevêtrer dans les coussin du canapé, merde, tu te demandes bien ce qui s’est passé durant la fin de soirée. Tu te souviens de t’être endormit habillé. « Bin alors, on invite plus les potes ? » Tu lui fais un beau fuck. Le majeur fièrement dressé. T’avais pas envie de voir sa gueule hier soir. T’avais pas envie de penser. T’avais pas envie de devenir l’enfoiré qui nait dans le regard céruléen de ce gamin. L’enfoiré qui fait naître cette rageuse envie, celle qui t’exhortes à vouloir en coller une pour te connaître aussi bien. Parce que, bien que tu sois plus âgé que lui, t’as cette foutue impression de n’être qu’un gosse en sa présence. Ce putain de gosse prit la main dans le sac. Prit à trop reluquer les mecs, un mec, à t’agenouiller pour quelques billets. Tu ignores royalement sa gueule et ses remarques alors que tu mattes ta tenue. Un boxer. Hum. Ta main passe dans tes cheveux. Ebouriffant un peu plus le bordel qui y règne, t’essaies lamentablement de reconstituer la fin de soirée et sans trop te préoccuper de la présence de Sil, tu ramasses quelques cadavre, le cendar’ qui déborde et dépose le tout dans le cuisine.

Ouais. C’est bien d’essayer de te rassurer et alors que tu t’appuies nonchalamment sur le rebord du bar, tu prends le paquet de clope qui traîne pour t’en griller une. T’inspires cette bouffée salvatrice, ce cancer qui doucement, sûrement, commence déjà à ronger tes cellules. Foutu pour foutu et tu le regardes, tu le mattes. Au travers de la fumée. Au travers de la pièce, du bout incandescent de ta cigarette. Tu regardes ce mec, ce gosse, qui, autrefois ne dépassait pas ton épaule pour aujourd’hui bouffer tout l’espace de l’appartement. Lui et ces regards qui, part moment te brûlent. Te transcendent et te ravagent. De ses caresses, de ses coups, de ses tendresses amers et rudes. Quand t’arrives plus à le supporte. Quand t’arrives plus à le regarder, préférant mordre et brutaliser ses courbes déliées. Et dans ce silence qui s’étire, un de ceux qui met mal à l’aise, tu clignes des yeux les abaissants vers le paquet à moitié vide qui trône sur le bar. « J’avais peut-être pas envie de voir ta gueule… »

Soupire, sourire en coin, tu quittes la cuisine, tes casseroles qui reposent dans un joyeux bordel propre et les dépasses. Ailleurs. Rejoignant la chambre, dérangée par la lumière vive de l’après midi, tu tires les rideaux, plongeant l’endroit dans une chaude semi-obscurité salutaire pour ta pauvre rétine abîmée, irritées. Au moins ici c’est plus rangé. C’est moins le bazar. Ici les choses sont ordonnées. T’abandonnes le pantalon sur le bord du lit, prenant conscience que le temps manque et que t’es, effectivement, grave à la bourre. Mais t’as pas envie de faire plaisir, d’avouer qu’effectivement, t’as merdé. Même ce petit con de Sil te le fait rappeler. Et un sourire amer tord tes lèvres alors que tu penches pour attraper la malle qui se trouve sur le matelas. Lourde, en métal, ça s’entrechoque à l’intérieur et tu la balances sans délicatesse sur le lit. Faisant sauter les boucles, t’ouvres la gueule de la bête et en tire un glock. Simple action. Pour être sur que cette fois-ci il n’y ait aucun problème. Comme la dernière fois. Armer le chien avant le premier tir. On le relève. On le bloque. Bander son ressort. Prêt à fonctionner, t’allonges le bras, visant aveuglement le mur d’en face, le miroir, regardant ta silhouette déglinguée avant de te tourner lentement vers la haute dégaine de Sil. Lentement. Le bras, main toujours armer pour mieux le placer au milieu de la mire. Et en plein dans la ligne de mire, tu vises d’abord sa tête. Cette tignasse blonde. Ce regard. Ce nez aquilin. Un long moment passe. Ou peut-être quelques secondes. Puis tu dévies avant de pointer son entrejambe et tirer. Un clic assourdissant emplie la pièce. Et tu souris.  Fière de ta connerie. « Tranquille blondie. Y’a pas de chargeur. »

Tu lui montres l’arme avant de la lui balancer sans te soucier si oui ou non il la rattrape. Si monsieur gueule d’ange est d’humeur, il a qu’à vérifier la marchandise. Et tu te tournes rapidement vers l’armoire pour en sortir quelques chargeurs que tu vides en vrac sur la couverture, entre les coussins et les draps. Tu prends pas la peine de les compter, tu sais que le compte y est et tu indiques du menton la caisse remplie de d’armes, de glock, de smith et wesson et de leur modérateur. « Je te laisse les vérifier. »  Tu le regardes un instant. «  Tu sais faire ? » T’attends pas de réponse de sa part. En calbute, tu remontres rapidement la manœuvre dans le silence pesant de la chambre. Entre lui et le lit. Face à l’arsenal que tu planques habillement dans tes affaires, dans tes tiroirs. Un petit passe-temps qui empiète largement sur ton temps libre. Lui adressant un sourire en coin, tu lui montres l’arme avant de le balancer sur le lit avec ces copains. « J’ai pas envie de me retrouver avec un retour de marchandise. Charge les. Si y a un problème par la suite, t’auras pas ta part. » Tu trouves que le deal est plutôt juste et correct. Et sans lui laisser le temps d’objecter, savoir si ça lui convient, t’attrapes quelques vêtements, dans la commode, juste à coté de lui, à coté de la porte d’entrée. T’amasses des trucs à la va-vite avant de joindre la salle de bain et de fermer vivement la porte. T'as besoin d'une douche. Brûlante. De remettre en ordre ton fouillis intérieur. Reprendre contenance et le contrôle de ta chienne de vie.
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MessageSujet: Re: À l'entrechoc des trajectoires (sil)   À l'entrechoc des trajectoires (sil) EmptySam 4 Mar - 23:48

« J’avais peut-être pas envie de voir ta gueule… » T’hausses les épaules. Parce que faut bien l’avouer, en vrai, t’en as pas grand chose à foutre. Vous voyez déjà suffisamment la gueule de l’autre sans avoir besoin de passer volontairement plus de temps ensemble. Excepté pour le sexe. Ca, ça passe. Et puis, il faut bien l’avouer, t’aimes avoir une poignée de ses secrets les plus enfouis entre tes doigts. Et le fait qu’il aime se faire baiser n’en est qu’un seul parmi d’autre. Peut être le moins sensible. Tu l’regardes s’éloigner, la fumée de sa clope créant comme un halo autours de lui. Tu lèves vaguement les yeux au ciel, plongeant ta main dans le paquet de chips qui traine sur le comptoir de la cuisine pour les fourrer dans ta bouche avant de le suivre jusqu’à sa chambre. Tu poses un instant ton regard sur son cul qui se baisse pour attraper une malle et la poser sur son lit. Pas dégueu, il faut bien l’avouer. Mais clairement pas assez pour lui offrir ce qu’il veut vraiment. Tu trouves ça un peu triste au fond. D’être tombé amoureux du mec qu’il fallait pas. Parce que Nash, il est peut-être pas homophobe, mais il est aussi clairement pas bi. Clairement. Et Love, il va se ramasser la gueule salement. T’façon, combien de fois tu l’as dit que tomber amoureux c’était d’la merde. Le meilleur moyen de se foutre en l’air. Tant pis pour lui. Sans un mot, tu t’adosses à la porte, attendant simplement qu’il t’explique la suite du programme. Parce que t’es au courant de rien. Comme toujours. Et cette agaçant cette position. De jamais savoir ce qui t’attend. Tu l’observes attraper un flingue et le vérifier. Nash t’a appris à le faire aussi. Mais forcément, c’est un peu nouveau pour toi. Alors t’es moins rapide que Love. Moins adroit aussi. Tu fronces les sourcils lorsqu’il se tourne pour pointer le flingue sur ta tête. Et ton coeur se met à tambouriner dans ta poitrine. Il déconne hein ?!! Putain de con. Tu sers les dents, ton regard se noircissant. « Arrête tes conneries Love. » Ta voix est froide. Menaçante. Moins que ce que tu voudrais. Parce que malgré tout, y’a cette légère peur au fond du coeur. Tu sais des trucs après tout. Beaucoup de trucs. Tu sais qu’il fait des trucs pour quelques billets. Avec sa bouche. Ptete même avec son cul. Et ça, c’est pas beau sur l’papier. Pas pour des gars comme vous. Pourtant, il est pas con Love. Il se risquerait pas à un truc comme ça. Nash il sait que t’es là. Ca serait con putain. Et t’as déjà pris une balle, t’as pas vraiment envie d’en prendre une autre. Mais finalement, il bouge. Alors tu respires de nouveau, réalisant que tu t’étais arrêté sans même t’en rendre compte. Il bouge, mais pour viser ailleurs. Alors ton coeur repart de plus bel. « Putain mais déconne pas, dude ! » Et BAM ! T’as l’impression de crever sur place. D’avoir le coeur qui explose. Littéralement. Et tu te reçois le flingue, le rattrapant au dernier moment, encore trop perturber par ce qui vient de se passer. T’y as cru putain. T’y as cru que t’allais crever. Et il continue l’autre. Il continue à parler. Comme ça. Tranquille. Tu le regardes faire un temps avant qu’il se retourne pour se barrer. Il veut que tu charges les guns. Tu vas les charger ouais. T’attrapes un chargeur pour le foutre dans le flingue que tu tiens encore dans ta main avant d’aller jusqu’à la salle de bain. Et sans plus de cérémonie, tu pousses la porte, la colère au creux du bide. Tu plaques Love contre le mur sans aucune douceur, te foutant cette fois ci qu’il soit à poil. Alors tu enfonces le flingue au niveau de son cou. « Tu trouves ça drôle Love ? Tu veux savoir ce que ça fait d’se prendre une balle ? » Ton regard est noir. Noir comme l’univers. Tu maintient le brun contre le mur avant de bouger le gun pour viser ses couilles. « T’en as pas besoin de ça t’façon ?!! »
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MessageSujet: Re: À l'entrechoc des trajectoires (sil)   À l'entrechoc des trajectoires (sil) EmptyMer 8 Mar - 18:41











SIL/LAS
La pupille en alerte, dilatée, ouverte, prête à transmettre ce qu'elle déchiffre au travers d'un rictus, d'un tic, d'une lèvre fébrile, hésitante, d'une paupière inquiète, d'un œil fuyant l'instant, d'une veine qui se tend ou d'un cou qui se crispe, d'une tempe qui cogne subitement, tendue comme une peau de tambour de fanfare de cirque.

L’humeur maussade, t’ouvres les vannes.
Plutôt brûlante, celle qui marque, brûle et tanne, la pression du jet fait un boucan d’enfer dans la vieille tuyauterie de l’immeuble, éclaboussant le carrelage d’un blanc passé, fissurés et aux joints jaunies par les année. Regardant un instant ta sale gueule dans le miroir, tu contemples durant un instant. L’œil vitreux, hagard, qui brille un peu trop d’un relent d’alcool qui te tords les tripes. Le teint blafard des mauvais jours, quand la migraine te comprimes jusqu’à la nausée. Soupire désabusé, tu te passes une main sur le visage alors que tu te penches un peu plus vers le lavabo, l’eau brûlante de la douche créant lentement de la condensation sur le miroir. Et t’as ce silence étrange. Sil qui ce la ferme c’est jamais bon signe. Et te foutant vraiment de ces états d’âme, tu regardes l’heure sur le cadran fissuré de ton téléphone. Déductif sur les quelques minutes qu’ils vous restent, tu sais que même en mettant le turbo, vous allez être en retard. T’aimes pas vraiment ça, si ponctuel, si prompt à être à l’heure à tes rendez-vous. Mais en ce moment tu perds un peu les pédales, tu patauges avec cette flagrante difficulté à garder la tête hors de l’eau. Tu souris. Amer. Avec tes soirées à savoir si tu es capable de respirer en apnée. Haussant les épaules, fataliste, tu te bouges le cul et tires avec vigueur le rideau de douche, t’engouffrant dans l’antre tiède de cette minuscule et misérable cabine. Dans les vapeurs brûlantes, celles qui consument et qui tannent la peau de cette lueur écarlate. Instant intimide, dans cette faiblesse dans laquelle tu t’adonnes, renversé sous les bienfaits de tes ablutions, le moment se veut indéfectible. Le front appuyer entre le carreau, t’as quand même cette pensée pour ton acolyte qui trône encore dans la pièce d’accoté. Si t’es du genre parfois à t’abonner à quelques instants, à quelques égarements, frémissant sous son touché quand son épiderme te frôle, te heurte, aujourd’hui, t’as plutôt pas envie de voir sa gueule. T’es pas d’humeur. Pourtant… « HEY ! Envoie un message au mec pour lui dire qu’on aura du retard… j’ai son contact dans mon téléphone. » L’instant s’étire. T’attends. Comme un con. Une réponse. Un signe de vie. Et dans le silence qui s’étire, tu redresses légèrement la tête. L’extirpant du jet d’eau, tu tends l’oreille. « Sil ? »

L’instant qui s’étire. Et cette fraîcheur malvenue qui s’engouffre dans la pièce, soufflant cette douloureuse moiteur. Un frisson te parcourt l’échine. Vicieuse sensation, un frisson te parcourt, refroidissant tes membres. Dégageant de ta vue cette tignasse qui gêne sans cesse, t’as juste le temps de tourner légèrement la tête et cette question avortée aux bords des lèvres. « Qu’est-ce qu- » tu fous ? D’abord le choc. Douloureux. T’embrasses le mur, violemment. T’as l’impression d’être percuté par un boulet de canon, celui la même qui te presse brutalement contre la faïence. Sonné sans trop comprendre ce qui se passe, le pourquoi du comment, t’as juste cette putain d’impression d’être broyé, comprimé. Et cette main qui s’applique avec soin à te faire bouffer le mur. De rester à ta place, que t’es bien là, comme ça. A poils. A te faire le carrelage de la salle bain. De barbouiller de ton sang le blanc immaculé de la douche. Tu la vois. Cette erbine qui t’appartient. De ta lèvre fendue et abimée alors que son goût âpre et métallique emplie ta bouche. T’as ce premier geste, celui de vouloir te reculer, comprendre, frapper, corroder l’enfoiré. Lui faire mal, le blesser comme il te blesse. Et t’as cette impression de soumission forcé, coincé de part sa taille, de part sa présence et de part ce canon froid. Heurtant ta mâchoire avant de se nicher dans ton cou, juste contre ta carotide, faisant pression et t’envoyant cette étrange sensation d’avoir des zones b'ombres, des points noirs parasitant ta vision. C’est froid. C’est dur. C’est mordant et la gorge nichée dans la gueule du canon, t’as l’impression de voir rouge quand sa putain de voix s’élève juste derrière toi. « Tu trouves ça drôle Love ? Tu veux savoir ce que ça fait d’se prendre une balle ? » Connard, connard, connard, connard. Comme un mantra, il y a cette putain de haine qui flambe. qui embrase. Elle te dévore. Dévore tes tripes et obscurcie ton jugement alors que tu tentes de te soustraire à sa poigne de salopard. T’as envie de l’éviscérer. Là. Sur place. Et t’as jamais ressentit ça avant. Avant lui. Putain. Jamais. Et alors qu’il te retourne, ton dos venant à son tour heurter le carrelage, tu braques un regard mauvais dans sa direction. Capte l’œil mauvais du gosse. T’as plus envie de sourire. T’es même prêt à pardonner quand tu percutes enfin que ta petite blague de merde à plus attiser la colère, l’incompréhension que la plaisanterie. Ouais t’es prêt à tirer un trait sur le fait qu’il bouffe ton espace vital. Qu’il te surplombe de sa taille. Oublier cette humiliation cuisante alors que tu te tiens à poils, nu et diminué sous ses iris incandescentes. Mais il a ce geste, ce putain de geste. Celui qui te fait complètement déraillé alors que le canon vient se presser contre tes couilles et de sa gueule, trop proche, beaucoup trop proche de la tienne. « T’en as pas besoin de ça t’façon ?!! »

Son bras comprime ta trachée. L’eau coule toujours, la chaleur qui s’échappant de la porte laissée grande ouverte par l’entrée impromptue de mister connard. Les mâchoires douloureuses, crispées, alors que tu cherches à l’assassiner, à le tuer du regard, tu râles les remarques acerbes qui te brûlent de lui vomir dessus. Et alors que tu gardes le regard levé vers le siens, t’enroules tes doigts autour de son poignet, celui là même qui se tient trop prêt de ton entrejambe, essayant de l’écarter de tes bijou. « Qu’est ce qui se passe cheri… » tu lui craches presque dessus cette marque d’affection qui est loin d’en être une. « T’es pas d’humeur aujourd’hui ? T’as tes règles ? Ou alors, tu ne savais pas trop comment venir m’aborder, alors t’essaies de m’allumer avec un flingue ? Si t’avais tant envie de me sucer, fallait le dire… » T’as toujours été une belle langue de pute, préférant blesser verbalement autrui qu’avec des coups. Et alors que tu soutiens encore un instant son regard, sans attendre de réelle réponse de sa part, tu t’appuies un peu plus contre son bras, approchant dangereusement ton visage vers le sien. Tous sourire disparut, t’as ce poing qui te démange, celui de lui refaire le portrait. Celui là même que tu balances dans sa direction. Trop haut. Alors que tu cherchais à lui péter le nez, à exploser cette gueule d’ange, ravager ce beau minois, tout ce que tu fais c’est lui taper l’arcade. Onde de choc qui se répand dans tes doigts, tu geins tandis que sa tête part en arrière libérant cette tension qu’il s’appliquait avec soin à faire peser sur toi. Sans trop lui laisser le temps de comprendre, de réagir en fonction de tes actions, tu repousses sa présence de la cabine étriquée. Le pousse, arrachant le rideau alors que tu glisses avec lui, l’accompagnant dans chute sur le sol froid de la salle de bain. Le bruit de sa tête percutant le sol résonne dans la pièce. Bruit lugubre, pareil à un détonation. Et drapé, coincé dans le rideau que t'as arraché du mur dans ta débâcle, vautré de tout ton long sur lui, il te faut un petit temps de réaction avant de te redresser prestement, attrapant la première chose qui te tombe sous la main. C'est juste là. Juste sous ton nez. Le flingue.

Relâchant légèrement la pression, tu soupires de soulagement à partir du moment ou tes doigts se referme sur la crosse de l'arme. Tu remarques alors qu’il est armé et surtout chargé. « Fils de pute. » Souffle à peine audible alors que tu captes. Enfin. Et t’as cet air incrédule. Celui du mec qui comprend que ce petit pédé de Myers avait bien l’intention de creuser un trou juste sous ta ceinture. Putain pas maintenant… pas alors que tu n'as pas encore eu le temps d’accéder à ta convoitise première depuis temps d’années. Trop empressé dans tes gestes, dans ta colères, tu plaques durement l’arme contre sa tempe alors que tu te penches vers lui, vers son oreille. T’as beau être frigorifié, tes membres et tes doigts engourdis alors que ton index frôle la gâchette, t’as envie de mordre alors que t’aboies « T’es vraiment qu’une belle salope Myers. C’est comme ça que tu remercies ceux qui te nourrissent ?! » T’attends pas vraiment de réponse. T’as plutôt envie de te confronter à lui. Empoignant son épaule, le forçant à revenir sur le dos, essoufflé, soufflant comme un boeuf, assit sur le haut de ces cuisses, le coinçant entre toi et le flingue que tu pointes sur sa gueule, t’as plus envie de rire. T’as plutôt envie de lui refaire le portrait. Essuyant ton menton ainsi que ta lèvre d'un revers brusque du poignet, d’un regard torve t’assassines. Tu peux bien louper le rendez-vous, t’en a strictement rien à foutre. Tu peux te faire lynché, descendre pour avoir manquer une occasion de ramener un peu plus de fric à la meute, t’en as, encore une fois, strictement rien à foutre. Là, tu cogites plutôt sur le cas de Sil, te demandant comment tu vas bien pouvoir te débarrasser de son corps. « Tu sais quoi, c’est plutôt la tienne que je vais faire exploser… on me remerciera pour avoir réussi castrer la pute de Savannah. »
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MessageSujet: Re: À l'entrechoc des trajectoires (sil)   À l'entrechoc des trajectoires (sil) EmptyMar 14 Mar - 19:26

T’as la colère au creux du ventre. Au fond, tu l’sais que c’était pour déconner. Tu l’sais. Mais ça change rien à ce peur presque panique qui t’a traversé le temps d’un instant. Le souvenir trop récent de cette balle ancrée dans ta peau. Ca a ravivé la colère. Ca a ravivé cet envie de frapper sur le monde. Et comme t’a pas le monde à disposition, c’est tombé sur Atlas. T’as pas vraiment pensé avant d’agir. Comme toujours en fait. C’est ce genre de réaction trop impulsive que t’as tout le temps. Ce genre de conneries qui finissent toujours mal.

« Qu’est ce qui se passe chéri… T’es pas d’humeur aujourd’hui ? T’as tes règles ? Ou alors, tu ne savais pas trop comment venir m’aborder, alors t’essaies de m’allumer avec un flingue ? Si t’avais tant envie de me sucer, fallait le dire… » Tu sers les dents, ton regard noir toujours plongé dans le sien. Pour une fois, y’a rien de sexuel dans tes gestes. Malgré le fait qu’il soit nu sous ton corps. Malgré que l’eau vienne mouiller tes fringues, les faisant coller à ton corps. Malgré tout ça, y’a aucune pensée de travers. Juste la colère. Juste cette envie de le frapper jusqu’à ce qu’il chiale. Putain, tu sais même pas d’où elle sort cette colère. Peut-être d’avoir pardonné à Nash trop rapidement. D’avoir accepté de fermer ta gueule parce que t’avais pas tellement de choix. Parce que ce con, c’est un peu ton seul revenu d’argent. Alors forcément. Puis c’était un accident. Tu l’sais. Et pourtant. Et pourtant, elle vient bien de quelque part cette colère sourde qui brule à l’intérieur. L’idée d’avoir eu peur peut-être aussi. Qu’il ai pu, le temps d’un instant, te faire flipper. Et t’aimes pas beaucoup ça, flipper. C’est un sentiment foutrement désagréable. Et lui, malgré le flingue sur ses couilles, il a l’air de toujours en jouer. Comme s’il savait que t’en étais pas capable. Et il a surement raison. Tu l’ferais pas. T’as beau aimer le danger et être dopé à l’adrénaline, t’es pas un tueur. Et en vérité, l’arme à la main te va si mal. T’as toujours préférés les combats de contact. « Ca t’frait trop plaisir » Sans l’étrangler, t’appuies sur sa trachée pour le maintenir en place. Tu pensais sincèrement que le flingue sur ses couilles auraient suffit à l’empêcher de faire des vagues. Mais non. Son poing te prend par surprise, t’arrachant un grognement de douleur tandis que ta tête part en arrière naturellement. Tu perds ta prise sur lui, restant sonné une demi seconde par la violence inattendu du coup. Il a frappé fort ce con. Tu l’pensais même pas capable. Il te repousse. Et avant même que tu ne comprennes quoi que ce soit, ta tête frappe violemment le sol. Salement. L’onde de choc résonne dans tout ton corps, t’empêchant de faire un seul geste. Tu l’entends même pas t’insulter. Le cerveau à l’envers. Tu déconnectes même de la réalité pendant une longue seconde, t’y raccrochant en sentant le metal froid contre ta tempe.

« T’es vraiment qu’une belle salope Myers. C’est comme ça que tu remercies ceux qui te nourrissent ?! » Il te nourrit que dalle. C’est pas lui qui te paye. Il te donne rien ce con. Mais t’arrives pas à répondre. Parce que dans ta tête, y’a que ce flingue chargé contre ta tempe. Y’a que le bruit de son doigt contre la gâchette. T’arrives pas à croire qu’il pourrait le faire. C’est que du vent, comme toi. Et pourtant, t’as le ventre trop serré. Bordel, tu veux pas crever comme ça. « Tu sais quoi, c’est plutôt la tienne que je vais faire exploser… on me remerciera pour avoir réussi castrer la pute de Savannah. » Tu sers les dents. Fortement. Si fort que t’as l’impression qu’elles vont exploser dans ta bouche. « Crève putain ! C’est toi la pute ici ! » Et t’as raison. Théoriquement, t’as raison. Mais c’est pas forcément le choix le plus intelligent lorsque c’est la pute qui tient le flingue. « Vas y, lâche moi là » Tu te débats sous son corps. T’as le gout du sang dans la bouche. Tu sais même pas quand c’est arrivé. Mais il reste là. Le flingue chargé contre ton corps. Alors tu finis par jouer le tout pour le tout, espérant sincèrement qu’il appuiera pas sur la gâchette. Et cette fois ci, c’est à toi de lui frapper la gueule. Violemment. Plus violemment que lui. Et BAM, le coup part. Le coup retenti à coté de tes oreilles pour aller s’exploser contre sa porte qui explose en morceau. Sa main a dévié. Mais ça aurait du être ta tête. Les yeux écarquillés, tu restes figés. Y’a ton oreille qui siffle. Tu vois un instant les lèvres de Love bouger mais t’entends rien. Tu le repousses. Facilement cette fois. Tes jambes tremblent malgré toi. Tu viens de passer à quelques cm de la mort. Littéralement. Et c’était peut être pas volontaire. C’était même surement du à ton corps de poing. Mais ça, tu le réalises pas. Tu vois juste le putain de trou dans sa porte. Ce trou qui aurait du être dans ton cerveau. Tu t’appuies sur le lavabo pour te mettre debout. Et tu galères. Encore un peu sonné par son coup et par la détonation. Et les mots s’échappent tes lèvres. Comme s’ils appartenaient à quelqu’un d’autre. C’est même pas agressif. « T’es… T’es complètement taré putain … »
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MessageSujet: Re: À l'entrechoc des trajectoires (sil)   À l'entrechoc des trajectoires (sil) EmptyMar 21 Mar - 22:21











SIL/LAS
La pupille en alerte, dilatée, ouverte, prête à transmettre ce qu'elle déchiffre au travers d'un rictus, d'un tic, d'une lèvre fébrile, hésitante, d'une paupière inquiète, d'un œil fuyant l'instant, d'une veine qui se tend ou d'un cou qui se crispe, d'une tempe qui cogne subitement, tendue comme une peau de tambour de fanfare de cirque.

Regard halluciné.
Le palpitant qui manque un battement, le temps qui se suspend et les tympans qui bourdonnent dangereusement. Le con. T’entends plus rien. Pendant quelques longues de putain de secondes. T’as l’impression d’être en apnée, dans un scaphandre alors que tu regardes, halluciné, la porte juste en face de toi. « Putain… » Incapable de bouger, tu fais que rester halluciner. Ne pas réaliser ce qu’il vient de se passer, que tu viens t’appuyer sur la détente à cause de cette merde blonde. Putain. Totalement inconscient, alors qu’il n’arrêtait pas de se débattre sauf que toi tu voulais, simplement, asseoir un peu plus longtemps ton emprise, ton autorité, sur lui. Le faire flipper comme il t’a fait flipper alors que tu prenais tranquillement ta douche. Pas un seul instant tu t’es dis que ça allait dégénérer à ce point. Juste le faire flipper alors qu’il soulevait, une nouvelle fois, ton statut de pute. Et t’as souris. Souris de le voir toujours ramener tout à simplement ça. T’assumes difficilement tes choix, encore aujourd’hui, tu préfères les taire, ne rien dire. Bien sur, c’était sans compter sur Sil. Sil, cette horrible petite fouine, à toujours être là ou il ne faut pas. Dans cette ruelle. A l’arrière d’une boite. Toi à dégrafer le jean d’un mec bien excité, à genou, à l’allumer, le chauffer pour une liasse de billet et lui… lui, tranquille, au bout de la rue humide, dans son blouson sombre. Que cette tignasse blonde. T’as vu qu’elle, elle et ce regard posé sur toi. A voir, merde, regarder, tes petites affaires pas très catholiques. T’as toujours cru que la menace c’était le truc qui pourrait lui faire fermer sa belle gueule… manque de bol. Et t’as beau essayer de lui faire ravaler les paroles, à chaque fois, lui faire comprendre que, s’il continu, tu vas finir par réellement lui demander d’allonger les billets, s’il veut vraiment que tu te comportes comme une pute. Peut-être qu’il se la fermerait pour de bon.

Une secousse, un corps qui bouge, tu raccroches les wagons alors que Sil s’écarte, roule et se redresse. Tu le vois, comme au ralentit, se redresser. Vacillant. Sa grande silhouette tanguer puis se raccrocher au lavabo alors qu’il se tient la tête. Certainement encore sonné par sa chute. Et tes oreilles qui sifflent encore. Tu vois ces lèvres bouger, t’entends rien. Choqué. Ouais, choqué d’avoir failli lui faire un trou dans sa tête creuse. Failli voir sa cervelle éclabousser les murs blanc, le carrelage, de la salle de bain. Son sang sur les mains et un cadavre à ne plus savoir qu’en faire. Et tu le regardes toujours, ébahis, traumatisé. Tu répètes, inlassablement, toujours fixé sur son visage au teint blafard, les traits tirés, la bouche tordue dans un instant d'une peur totale. « Putain… » Tu te redresses lentement et l’arme toujours verrouillée dans la main, les doigts toujours crispés sur la détente, t’approches de la catastrophe. Le trou. Là. Le bois complètement éclaté et la poussière qui s’éparpille lentement sur le sol en un léger nuage. T’as cet irrépressible besoin de voir d’un peu plus prêt les fissures qui s’étendent sur la porte qui a pratiquement explosé. Adieu caution. T’as jamais voulu y faire le moindre travaux dans ce putain d’appartement, qui ne t’appartient même pas ! T’as toujours été un touriste ici. Sans jamais réellement savoir combien de temps tu comptes rester sur Savannah. Et alors que, obnubilé par ce trou merdique, t’espères sincèrement que personne n’a entendu le vacarme produit par l’arme. Manquerait plus que les flics débarquent et viennent perquisitionner ton appartement. Le drame. T’as trop de flingues ici. Trop d’argent sale. « PUTAIN SIL ! » Cris expulsé dans un instant d’incompréhension, de rage et d’incrédulité totalement, t’as juste le temps de te tourner vers lui pour le secouer comme un prunier qu’on sonne à la porte. Premier réflexe, tu te redresses prestement, l’oreille tendue dans le silence particulièrement dérangeant de la salle de bain. T’as envie de faire le mort, ne pas aller répondre. Mais on insiste. Toujours. Et tu sais que si tu ne vas pas ouvrir, on va finir par appeler et faire répliquer la police. Sans plus t’intéresser au cas du Sil, tu sors précipitamment de la pièce avant d’y revenir chercher une serviette que tu noues autour de ta taille. Tu fusils du regard ton cadet, sans trop voir son état de confusion et la noue autour de tes haches avant de revenir vers la chambre. Le flingue, négligemment jeté sur le lit, tu fous un peu plus le bordel dans les couvertures pour bien le cacher, pressé sous l’insistance de l’importun.

Porte qui s’ouvre à la volée, tu baisses le regard vers le petit bout de femme tout ratatiné qui se tient juste devant toi. L’odeur rance de la clope plane tout autour d’elle ainsi que l’effluve d'un parfum bon marché. Connasse de concierge. Toujours à l’affut du moindres problèmes, à venir fouiner prêt de chez toi. Elle aimerait bien que tu dégages, mais manque de pot pour elle, tu paies le loyer toujours dans les temps et à part quelques tapages nocturnes, elle a rien à te reprocher. Sauf aujourd’hui. Et elle s’inquiète, salope de fouine menteuse, d’avoir entendu un bruit incongru alors qu’elle passait, par hasard, devant chez toi. T’as pas tellement envie de traîner et après un sourire profondément hypocrite tu lui réponds d’une voix faussement désolée. « J’était sous les douche… j’ai fait tombé un meuble, j’ai glissé. Oups. Je suis vraiment maladroit parfois. Désolé. Vraiment. Sur ce… bonne soirée à vous. » Elle ouvre la bouche. Non, ta gueule. Attrapant d’une main la serviette qui décide de se faire la malle, tu lui claques la porte au nez et après un instant, regardes dans le judas si la garce fou le camp. Ce qu’elle fait quelques longues secondes plus tard, maugréant, avant de descendre les escaliers. Soupire de soulagement, t’appuies ton front contre le panneau de la porte avant de lâcher un long soupire. Tu tends l’oreille, cherchant un quelconque bruit provenant de la salle de bain, mais t’entends que dalle. « Sil ? » Te redressant prestement, tu reprends le chemin inverse, complètement dégrisé de cette brutale montée d’adrénaline. Tu le vois, toujours dos à toi, dans la même position que tout à l’heure. Tu l’appelles. Une nouvelle fois. Un peu plus fort. Le silence s’accumulant à tes demandes, maintenant toujours la serviette, t’avances dans la salle de bain pour lui toucher le bras. « Hey… tu m’écoutes ? » Corps fébrile, la grande gueule de Sil qui reste obstinément fermée, ça ne donne jamais rien de bon. Tu le contournes pour voir son visage, capter son attention. Et tu le vois. Là. Toujours incrédule, toujours en état de choc, le corps frémissant de cette certitude que si tu n’avais pas légèrement dévié le canon de sa tronche, il serait mort à cet instant. Le voir si blanc comme un linge te fait alors légèrement paniquer. Relâchant le ridicule tissus qui protège ta nudité, t’attrapes son visage entre tes mains, prenant son visage en coupe pour le forcer à te regarder, à capter ton regard. « Sil. Hey, Sil tu m’entends. Regarde moi… ça va ? » Inquiétude sincère, tu caresses de tes pouces ces joues moites, décales quelques mèches humides de son visage, le toucher simplement pour le faire reconnecter avec la réalité. Qu’il crie, insulte, frappe plutôt que ce silence pesant et angoissant. D’un geste fébrile, t’ouvres le robinet, l’arrivée d’eau froide pour mouiller tes mains et les lui repasser sur le visage, sur la nuque puis dans les cheveux. Putain, réagis du con…
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MessageSujet: Re: À l'entrechoc des trajectoires (sil)   À l'entrechoc des trajectoires (sil) EmptyVen 31 Mar - 20:11

Autour de toi, y’a plus rien qui existe. Ni lui. Ni toi. Juste ce monde totalement absurde. Juste cette odeur de poudre chauffée qui t’donne envie de dégueuler. Tu t’appuies sur le lavabo, fermant les yeux. T’as pas envie de voir ta gueule. T’as pas envie de lire la peur dans tes yeux. Ce sentiment leur va si mal. T’as pas envie de voir sa gueule à lui non plus. Bordel, tes bras tremblent malgré toi. Et t’as beau leur dire d’arrêter, rien y fait. T’as eu peur. Toi qui te complet à dire que tu n’as peur de rien. Mais évidemment que t’as peur. Peur de la mort. Celle qui est passée trop prêt. Et pas que … T’as peur d’autres trucs aussi. De trucs que t’enfouis au fond. Très au fond. T’as peur de l’abandon. De la solitude. De l’indifférence. Toutes ces peurs qui t’ont forgé. Qui ont fait de toi ce mec qui demande trop d’attention. Qui cherche toujours à se faire voir. Mais tout ça en cherchant à s’attacher le moins possible. Seuls quelques élus ont le droit à ton amitié. La vraie. Envers et contre tout. Puis finalement, la plus grande peur. Celle d’avoir peur. Ta plus grande peur à toi, c’est la peur elle même. L’impression de pas être assez fort. Assez grand pour ne jamais être effrayé de quoi que ce soit. C’est con. T’es con …

T’es comme un corps perdu en pleine mer. Tu nages difficilement pour garder la tête hors de l’eau. Pour ne pas t’enfoncer dans l’océan glacé. Là. Tous les jours. Te te débats pour survivre. Et pour vivre aussi un peu . Mais là. Ce coup de feu. Il t’a brusquement enfoncé la tête dans la noirceur intense de l’eau. C’est comme si on t’étouffait. Comme si on t’avait enfermé dans une putain de bulle sans issue. T’es paumé dans ce rien. T’arrives pas à remonter. Tu sais même pas pourquoi. C’est comme si un poids était attaché à ta cheville. Comme si un truc de retenait au fond. Et puis, il y a quelque chose de presque rassurant dans ce silence. Dans cette impression d’être seul au monde. Comme si plus personne ne pouvait t’atteindre. Personne. Ni Atlas. Ni Nora. Ni Milo. Ni Lachlan. Rien. « PUTAIN SIL ! » Il te secoue et tu grimaces. Qu’il aille se faire foutre. T’as pas envie de l’écouter. T’as pas envie d’le voir. Tu veux pas bouger. T’as pas la force. T’as pas l’envie. Et la mort qui a flotté si près que son odeur flotte encore. Tu l’repousses et il finit par se barrer. Toi, tu vois ça comme une victoire. Il t’fous la paix. Tu sais pas vraiment combien de temps il se passe. Et tu l’entends pas vraiment revenir. T’es perdu. Egaré dans un autre monde. Tu trembles dans tes vêtements mouillés sans même t’en rendre compte. « Sil. Hey, Sil tu m’entends. Regarde moi… ça va ? » Tu reconnectes doucement à la sensation de sa main froide contre ta peau. Il te faut une longue seconde avant de pouvoir ouvrir la bouche et ressortir ton cynisme habituel. « Maintenant que t’as essayé d’me buter, tu fais ton mec sympa » Tu le repousses. Pas vraiment brutalement. « T’as qu’à faire le deal sans moi » T’façon, c’est pas comme s’il avait besoin de toi. Tu sers à rien là d’dans. Tu sais même pas pourquoi t’es là. A apprendre à dealer ces armes quand tes potes dealent de la drogue. T’es pas certain de bien savoir le plus dangereux de deux. Ton regard se pose un instant dans le regard d’Atlas et tu y lis une lueur d’inquiétude. Comme si, quelque part, il tenait un peu à toi. T’en doutes fortement. Les gens qui tiennent à toi, tu peux les comptes sur les doigts d’une main.

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