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 Common sense, is like deodorant. The people who need it most never use it @Anthea

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MessageSujet: Common sense, is like deodorant. The people who need it most never use it @Anthea    Common sense, is like deodorant. The people who need it most never use it @Anthea  EmptyVen 10 Fév - 16:00

Common sense, is like deodorant. The people who need it most never use it × ft. Anthea & Llewyn
Votre pouce a la même longueur que votre nez, venait de lire Llewyn sur sa tablette, sur un site tartufesque. Le monde partait à la dérive, on pouvait faucher la vie de quelqu’un en étant ivre et cela n’alarmait personne, les journalistes préférant écrire ce genre de foutaises à trois francs six sous. Ni une ni deux, Llewyn s’empara du crayon et de la feuille se trouvant devant lui sur la table basse du salon. Après de nombreux calculs et scribouillis en tous sens, il en vint à conclure, que cette information était une totale intox et qu’il était impensable de la divulguer ainsi sur des médias aussi importants que ce journal. (Et non il n’avait pas tenté de coller son pouce sur son nez pour voir si effectivement les deux étaient de tailles identiques. Avouez, vous avez essayé de votre côté !). D’un air triste – attristé par tant d’imbécilité, et parce que la tristesse était devenue comme une vieille amie, toujours prête à ressurgir à n’importe quel moment – il releva les yeux de sa feuille, et s’aperçut que sa fille Lucy – du haut de ses 16 ans – le scrutait d’un air étrange. « Tu n’avais pas un rendez-vous important cet après-midi Daddy ? » Les jeunes, toujours à s’inquiéter pour un rien. « J’ai le temps, je n’ai pas oublié c’est dans… », il jeta un coup d’œil à sa montre « … dix minutes ! ».

Le temps que les connexions neuroniques se fassent, Llewyn en déduisit qu’il était en retard. Analysant la situation, c’est quasi d’un bond (du moins ce qui aurait pu ressembler au bond d’un lapereau tenant à peine sur ses pattes) qu’il se releva du canapé – lui aussi devenu son meilleur ami – attrapa au vol sa béquille – autre meilleure amie – passa devant le miroir du salon– malheur il n’était pas rasé et portait un vieux t-shirt troué, avec un jean ayant sans doute fait la guerre du Golfe. Tant pis pour le rasage, ressembler à un homo sapiens était visiblement à la mode ces derniers temps, à en juger par les fréquentations de Lucy. Tant bien que mal et plutôt mal que bien, il sautilla jusqu’à la chambre parentale (installée au rez-de-chaussée, afin de lui éviter cette épreuve traumatisante des escaliers). Une veste de costume qui passait par là ferait l’affaire, après tout il n’allait pas poser pour le GQ, quant au jean et bien… vive Kurt Cobain non ? (Ah on me dit dans l’oreillette que le grunge c’est has-been). Tant pis, changer de pantalon allait lui prendre au bas mot 30 minutes.

Le moindre geste de la vie quotidienne lui prenait maintenant deux fois plus de temps, de quoi occuper ses journées mornes et vides, vides de sens, sans doute comme ce qu’il s’apprêtait à faire cet après-midi. C’était Lucy, qui visiblement s’inquiétait de son état végétatif, qui lui avait dégoté cette petite annonce « recherche médiateur […] pour jeunes en difficulté ». C’était surement sur un malentendu qu’il avait finalement accepté cette offre. Toujours est-il qu’après avoir escaladé les marches immenses du bus – tel frodo gravissant une montagne perdue de la terre du milieu – ayant fait un sprint toujours en sautillant pour rejoindre le lieu du rendez-vous (les pompes triceps à côté du vrai pipi de chat), il arriva en nage (son royaume contre un verre d’eau), et manqua de s’étaler de tout son long devant une assistance remplie de primates. Dommage qu’il n’ait pu s’entretenir au calme avec Me Stark avant de commencer. Faire comme si de rien n’était : « La vue de vos jeunes visages me rappelle l'époque ou moi aussi je devais décider de mon orientation en tant que modeste diplômé. Bien sûr, j'avais 14 ans. Et mes accomplissements allaient déjà au-delà de vos rêves malgré le fait que je me couchais à 21h. » Silence dans l’assemblée. Comme fait exprès, Llewyn avait oublié ses notes, et se retrouvait donc avec pour seule compagnie sa mémoire et sa béquille (baptisée Berta pour l’occasion). « Votre silence me fait comprendre que je ne me suis pas présenté : Llewyn Bridges, ancien Pompier de New York ». Toujours pas de réaction, les jeunes étant trop absorbés par leurs écrans respectifs. Il jeta un regard à Anthea, « C’était pourquoi au juste cette intervention déjà ? », demanda-t-il à voix basse. L’ambiance générale était proche de l’encéphalogramme de la grenouille, mais sa jambe lui disait que cela n’allait pas tarder de changer.

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MessageSujet: Re: Common sense, is like deodorant. The people who need it most never use it @Anthea    Common sense, is like deodorant. The people who need it most never use it @Anthea  EmptySam 11 Fév - 15:21

Common sense, is like deodorant. The people who need it most never use it × ft. Anthea & Llewyn
Elle soupirait dans une mine lasse et abusée pour la énième fois. Son regard se dirigeait encore vers la toile qui se présentait devant elle. Anthea ne trouvait rien. Rien qui n’aille dans le sens qu’elle le désirait pour la simple et bonne raison que tout allait de travers depuis quelques temps maintenant. Le refus de ce foutu crédit, sa voiture, qui s’avérait à l’heure actuelle n’être qu’un véritable gouffre plutôt qu’un moyen de locomotion, mais il s’agissait bien plus du comportement de son élève Béatrice, qui prenait le dessus sur tout le reste et qui l’incitait à s’inquiéter à son sujet. Plusieurs semaines s’étaient écoulées depuis son entrevue avec son collègue, Jordan Oakley, et pas un seul coup de téléphone n’avait pu la sortir de ses doutes quant à une éventuelle avancée concernant cette affaire. A croire que le temps manquait ou bien qu’il s’évertuait à jouer avec les nerfs de tout un chacun. Certes, sa tangibilité était universelle mais son interprétation variait d’un être à un autre. Et à en juger par les divers évènements qui tombaient comme cette pluie interminable, celui de la jeune Stark avait décidé de s’arrêter sur pause juste pour l’énerver de plus belle. Exécrable, la blonde s’était vite calmée lorsqu’un conseiller de sa banque lui avait rappelé que son découvert avait tout intérêt à être couvert dans les prochains jours sous peine d’un interdit bancaire. Il ne manquait plus que ça… Même ses esquisses ne lui donnaient plus l’impression d’en valoir la peine. Le maussade l’avait emporté sur la clarté, il lui manquait les rayons du soleil pour repérer ces couleurs qui savaient animer un instant. Les paysages étaient les mêmes mais, pourtant, ils demeuraient changés alors que les dégradés naissaient par-ci par-là et que l’écarlate s’éveillait sous l’impulsion d’une ombre disparue. Sauf qu’il était quasiment impossible d’obtenir un tel résultat avec ce gris incessant, étouffant, rageant et d’autant plus moche. Finalement, la jeune fille avait lancé son pinceau contre son œuvre. Elle n’était plus à ça prêt de toutes les manières il fallait qu’elle prépare ses affaires pour sa prochaine intervention. Pour une des rares fois, elle quitta son appartement les mains à peu près vides. Pas de dossiers sous les bras, pas non plus de sacs pleins de gouaches ou d’ustensiles nécessaires au bon déroulement de son enseignement, on ne la sentait pas non plus arriver de loin avec ses litres de white spirit. Non, pour une fois, Anthea verrouillait la porte de son studio avec son simple sac à dos en guise de compagnon. Bon, il était plein à ras bord, mais elle avait fait cet effort de ne rien ramener de plus. Instinctivement, son regard se mit à chercher l’habitacle de son véhicule, un réflexe qu’elle gardait même si sa voiture était au garage à l’heure actuelle. Un nouveau soupir agacé s’extirpa de ses lèvres à la conscience de ce détail, avant qu’elle ne finisse par rouler des yeux tout en se rendant du côté de l’arrêt de bus. Au moins, cela lui permettait de retrouver certains de ses élèves. Le trajet n’en devenait que plus agréable et propice à lui faire oublier les inconvénients. « Théa on va faire quoi aujourd’hui ? Pourquoi t’as pas tout tes trucs ? » « On a pas cours ? » Ah les jeunes, toujours à espérer qu’un professeur leur annonce qu’ils seraient libres de faire ce qu’ils désiraient pendant un laps de temps. « L’espoir fait vivre, les gars… L’espoir fait vivre. » se contenta t-elle de répondre tout en retenant ce rire qui commençait déjà à lui venir sur les lèvres. Elle en profita pour ébouriffer le sommet du crâne de Jimmy qui ne manqua pas d’écarter sa main tout en lançant un « Vas-y arrête, t’sais pas le temps que ç’me prend pour qu’ça tienne. » « Une paire de ciseaux et ç’te prendra moins d’temps. » « On va faire quoi alors ? » « Vous verrez. » Un air malicieux s’engouffra dans son regard émeraude alors qu’elle faisait la sourde oreille devant les questions insistantes de ses élèves.

Ils finirent par tous entrer dans la salle et déjà les habitudes se mettaient en place les unes après les autres. Chacun avait sa place, son propre comportement et appuyée sur le rebord de son bureau, Anthea saluait chacun des arrivants. Son regard se fit plus insistant lorsque Beatrice finit par arriver enfin. Mais désireuse de ne rien laisser paraître quant à ses inquiétudes, la jeune fille s’empressa de détourner son regard pour le porter en direction de la porte. Est-ce que monsieur Bridges allait lui faire faux bond ? Les rapides discussions qu’ils avaient pu avoir l’avait rassuré sur le côté sérieux du pompier, mais voilà, elle n’avait pas jugé bon de porter une attention sur la ponctualité. Peut être aurait-elle dû ? Dans tous les cas, elle attendrait au moins quinze minutes de plus et veillerait à trouver quoi faire avec les jeunes. Ils avaient toujours des choses à raconter quand ils voulaient bien coopérer. En parlant de ça, Anthea se doutait déjà que le fait qu’une tierce personne, inconnue de surcroît, allait être un élément perturbateur pour certains. « Bon allez, vous m’écoutez deux minutes s’il vous plaît. » La blonde regardait les retardataires s’installer et attendit que le calme soit complet pour continuer. « Comme vous avez pu l’voir, j’suis rentrée comme vous aujourd’hui. Ce qui veut dire qu’on ne peindra pas, MAIS –et vous m’laissez finir avant de faire vos tronches de blaireaux- on va pas blablater à rien. Si tout va bien, quelqu’un va venir pour vous expliquer son travail. J’vous demanderai juste de rester vous-même, cherchez pas à faire les caïds. » Comme d’ordinaire, Anthea avait son propre langage avec ses élèves. Ils se traitaient en égaux, car il n’y avait qu’ainsi qu’ils étaient à même de se comprendre et donc d’avancer. « On va faire un deal. Si vous restez comme on l’est toujours, j’vous fais cadeau d’la prochaine heure. Au contraire, le premier qui fait le kéké… » Elle se releva de sa place pour aller chercher dans son sac à dos et en extirper un bocal en verre ouvert et le poser sur cette même table. «… viendra mettre 1 dollar à chaque fois. En fonction de c’qu’on gagnera, on verra comment on le dépensera. » Toujours du donnant donnant. Ce n’était pas forcément un bon exemple, mais c’était ainsi qu’ils agissaient dans la rue. Beaucoup trop étaient confrontés à cet état d’esprit et il n’y avait qu’avec ce langage là qu’ils pouvaient tous s’entendre.

Ce fut d’ailleurs après ce court intermède qu’un son tendit à dévier son attention de l’assemblée pour la porter en direction de l’entrée. Ses yeux s’écarquillèrent en guise de réponse au moment où elle remarquait à quel point monsieur Bridges était trempe. D’ailleurs, elle dégagea vite son attention de lui pour prendre connaissance du temps à l’extérieur et pourtant non, il ne pleuvait pas à ce point là. Jugeant qu’il était peut être utile, pour ne pas dire évident, de donner de quoi se déshydrater au jeune homme, Anthea profita de ses présentations pour se pencher une nouvelle fois devant son sac à dos et en sortir sa bouteille d’eau. Elle se pinça la lèvre inférieure en se retenant de rire en entendant les termes qu’il employait devant les jeunes. En se redressant, un rapide coup d’œil vers le bocal avant d’admirer les réactions des élèves l’incita à penser qu’ils allaient se payer un super restau avant la fin de la séance.  Ils optaient pour l’indifférence tous autant qu’ils étaient. « Enchantée de vous connaître Llewyn, ça vous dérange pas que je vous appelle comme ça ? Ici on évite le monsieur, madame, mademoiselle. » Bouteille en main, elle se dirigea vers le pompier et lui tendit cette dernière avant de se mettre à sourire et de perdre son regard sur l’assistance. « Enlevez votre veste déjà, vous serez plus à l’aise pour parler avec nous. » lui conseilla t-elle directement à la suite de son questionnement sur les raisons de sa présence ici. Elle n’attendit pas un instant de plus et regarda Llewyn tout en mettant deux de ses doigts dans sa bouche pour se mettre à siffler et ainsi permettre à ses élèves de relever leurs têtes pour la regarder et donc avoir leurs attentions. « On fait pleuvoir les dollars où vous lui dîtes pourquoi il est là ? » Elle arqua un de ses sourcils et alla reprendre sa place appuyée sur le rebord de son bureau avant de regarder le mouvement. « Vous êtes censés nous parler de votre travail. » Anthea acquiesça doucement d’un signe de tête tout en souriant à Tom, heureuse qu’il aille dans le bon sens. « Ouais c’est c’qu’on attend. Mais avant j’vais leur demander un truc. A quoi ça vous fait penser les pompiers ? » Elle espérait que de cette manière, même si ils ne s’étaient pas entendus avant, monsieur Bridges parvienne à comprendre comment ils agissaient et comment il devrait s’y prendre avec eux. « Chicago Fire. » « Le chat d’mamie coincé sur un arbre. » « Le fantasme des nanas. » Tous se mirent à rire, même elle, ramenant un semblant de bonne humeur dans la pièce. Maintenant elle savait qu’ils étaient à même d’écouter ou plutôt d’accepter d’entendre ce que Llewyn avait à leur dire. « Moi ça me fait penser aux gens qui nous aident. » « Bien Anna, c’est ce qu’ils font pour nous. N’est-ce pas Llewyn ? » Le regard de la jeune fille se porta jusqu’en direction de la silhouette du jeune homme, curieuse quant à connaître les réponses qu’il allait leur donner sur le sujet, mais surtout espérant qu’il les comprenne et qu’il ne les juge pas au premier regard. « Faut faire quoi pour devenir pompier ? » Son sourire s’élargissait, même Jimmy y mettait du sien. Ce n’était que le début, que déjà quelque chose disait à Anthea qu’elle avait raison de demander à Llewyn Bridges de venir.


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MessageSujet: Re: Common sense, is like deodorant. The people who need it most never use it @Anthea    Common sense, is like deodorant. The people who need it most never use it @Anthea  EmptyLun 13 Fév - 18:56

Common sense, is like deodorant. The people who need it most never use it × ft. Anthea & Llewyn
Après une entrée dans la salle totalement ratée, digne de la présentation de windows 2000 (avec écran bleu…), Llewyn tenta de reprendre contenance, malgré sa pression artérielle qui venait d’augmenter d’un coup, de même que son pouls qui devait avoisiner les 130 pulsations minute au repos. Il remercia Anthea d'un hochement de tête avant d’avaler la moitié de la bouteille d’eau qu'elle venait de lui tendre. S’il avait p il se serait volontiers arrosé la tête avec le reste de la bouteille, mais jugea que ce n’était pas un comportement adapté devant une classe d’ados pré-pubères. « Le plaisir est partagé ! Je vais faire comme si nous avions élevé la même botte de foin ensemble dans ce cas Anthea... », répondit-il à avec un sourire en coin (le détournement d'expression, sa spécialité). « Oh c'est gentil, mais je suis plus à l'aise avec ma veste », dû mentir Llewyn, qui venait soudainement de se rappeler de la manière dont il était accoutré. Pas malin de sa part, mais c'était de la faute à cet article bidon. La façon dont Anthea s’adressait à ses élèves avait quelque peu surprit le pompier. Mais après tout pourquoi pas. Sans doute un moyen de mieux se faire accepter par ce groupe de petits chimpanzés. Le mimétisme ayant certainement fait ses preuves. Lui, se contenterait de leur parler comme à de vrais adultes, pas besoin de les infantiliser. Cela avait toujours porté ses fruits avec ses propres enfants, pourquoi pas avec cet auditoire un peu spécial ?

C'était maintenant ou jamais qu'ils devaient prendre conscience qu'on ne peut jouer impunément avec la vie d'autrui, ou même avec sa propre vie. C'était à eux de prendre les bonnes décisions et cela commençait pas plus tard que maintenant. L'effet papillon. La petite réunion d'aujourd'hui déclencherait peut-être un cataclysme à l'autre bout du pays, ou bien dans la vie de l'un des jeunes. Que ce soit en bien ou en mal il y aurait forcément des retombées. Leur faire prendre conscience que les conséquences de leurs actes – peu importe lesquels - allaient bien au-delà de ce qu'ils pouvaient imaginer était primordial. Llewyn avait compris par le biais des entretiens avec Anthea que ces jeunes avaient du potentiel - malgré les difficultés d'ordre personnel de chacun - et ne demandait qu'à pouvoir l'exploiter d'une façon ou d'une autre. Il suffisait juste de trouver le bon bouton. S'il pouvait éviter que l'un de ces petits singes n'ait à tenir son propre cœur en miette dans la paume de ses mains, alors soit. Etre spectateur de l'explosion de sa propre vie n'avait rien de réjouissant.
 
Un sourire souleva un coin de ses lèvres, alors que la salle commençait peu à peu à s’animer à propos de feu son métier (on notera le jeu de mot pourri au passage). « Chicago Fire ? C'est un aperçu de mon métier effectivement, et des différentes interventions qu'une caserne gère... Navré mesdemoiselles ou messieurs, je suis marié » annonça-t-il en montrant son alliance, « Mais je veux bien vous offrir le chat de mamie oublié dans l'arbre depuis six mois, si vous êtes gentils aujourd'hui. » « Moi ça me fait penser aux gens qui nous aident. » « Bien Anna, c’est ce qu’ils font pour nous. N’est-ce pas Llewyn ? » C'est normalement ce qu'ils doivent faire. Excepté lorsqu'ils manquent à leur devoir. Un éclair de tristesse passa dans le regard de Llewyn. Il serra un peu plus fort la poignée de sa béquille, pour se donner le courage qui venait soudain de lui faire faux bond. Se dire que tout ira bien. Que ça passera, ça s'arrangera, et qu'au pire, il finirait par oublier. Parce que c'était l'exercice simple de la vie : s'attacher, souffrir, puis oublier. Oublier que ce soir là il n'avait pas pu aider son fils. Cette réalité n’était plus vraiment la sienne. Servir, protéger. Llewyn se sentait détaché de tout ça à présent. Un peu comme lorsque l'on regarde un mauvais film du coin de l'oeil, sans vraiment arriver à rentrer dedans. Il hocha la tête avant de réussir à placer ces quelques mots simples :  « C'est ce qu'ils font Anna ! ». L'intervention d'un autre gamin vint le sauver in-extremis. Il en profita pour enchainer dans un très long monologue, histoire de noyer un peu le poisson, et de se noyer lui-même dans ce flot incessant de paroles.

« Pour devenir pompier pro, il faut avoir 21 ans déjà, sauf cas particuliers et sauf si on ment sur son âge, mais ceci est une autre histoire. Il y a un niveau scolaire minimum à avoir également, à savoir le bac, mais il est tout de même mieux de continuer ses études. Beaucoup de pompiers possèdent une licence en « fire science », voir une maitrise ou un doctorat. Pourquoi est-il préférable d’avoir un certain niveau, parce qu’autant vous dire que si vous pensiez que les tests à l’entrée sont faits pour les bichons frisés, vous vous mettez le doigt dans l’œil. L’image des pompiers écervelés passant leur temps à faire de la gonflette, vous pouvez la ranger au placard. Ne confondez pas avec les footballeurs merci ! Il y a de plus énormément d’appelés, mais très peu d’élus. » Le pompier en profita pour reprendre son souffle. « Parlons de l’examen d’entrée, en général il comporte 4 volets qui sont les suivants : Une section sur les connaissances générales, une section de compréhension de textes écrits, une de maths, puis des scénarios de situations où on vous demandera de choisir la meilleure réponse. Vous me paraissez être de jeunes gens intelligents, cette partie devrait donc être assez facile, mais il faut tout de même obtenir 70% de bonnes réponses pour pouvoir continuer. C’est après que ça se corse. Il y a ensuite une visite médicale, puis une enquête personnelle où TOUTE votre vie est épluchée. Si vous avez fait les mariolles au volant, que vous avez eu des contraventions pour conduite en état d’ivresse, que vous avez jugé bon de ne pas payer vos amendes, ou si vous avez un casier judiciaire même pour un délit mineur, vous pouvez dire adieu à cette carrière. Vous vous devez d’être exemplaires ! » Il marqua un temps d'arrêt afin que cette information s'immisce jusqu'au plus profond de la matière grise peuplant leur petite cervelle. « Puis vient ensuite le détecteur de mensonges. Ne riez pas, ce n’est pas une blague. Certes c’est un peu comme penser qu’on peut définir la personnalité de quelqu’un par le biais des astres, mais passons. Attention à vos réponses, à la moindre bêtise vous vous feriez recaler. Jusque-là du vrai caca de wombat (qui est en forme de cube au passage, information inutile du jour bonjour)… » Llewyn marqua une pause avant qu’il ne s’étrangle avec sa propre salive. « Vient ensuite l’évaluation psychologique. Ma partie préférée. Cette évaluation dure environ 8 heures. Même si vous n’êtes pas un psychopathe dans l’âme, avec le polygraphe et l’évaluation, vous avez toutes les chances du monde de vous transformer en Hannibal Lecter qui aurait passé une très mauvaise journée, et de sauter sur le premier qui passe pour lui arracher une oreille. Un conseil retenez-vous, ou prenez du lexomil, le calvaire est presque terminé. La plupart des services font ensuite un énième entretien, si le candidat n’a pas été recalé avant. Puis le meilleur pour la fin le "Physical Agility Test". En général, on vous fait trainer un mannequin de 75kg sur 50 mètres, c'est super sympa, vous verrez c'est la même chose que de sortir un copain complètement saoul du caniveau. Il y aussi des tests de course à pied, de saut par-dessus des murs (facile quand on est un kangourou), des épreuves d'agilité etc…, courir dans les escaliers avec des tuyaux et une veste plombée. Séance de sauna gratuite garantie !». Llewyn avisa le coin du bureau à son tour et vint s'asseoir comme il pouvait, la station debout étant compliquée au bout de quelques minutes. « Est-ce que cela vous intéresse que je vous fasse passer par le biais d'Anthea des questionnaires d'entrainement pour les tests d'entrée ? » se hasarda-t-il - ne supportant pas le silence - en jetant un regard à la jeune femme.
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Dernière édition par Llewyn Bridges le Jeu 6 Avr - 14:12, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Common sense, is like deodorant. The people who need it most never use it @Anthea    Common sense, is like deodorant. The people who need it most never use it @Anthea  EmptySam 18 Fév - 17:00

Common sense, is like deodorant. The people who need it most never use it × ft. Anthea & Llewyn
A en juger par les mines qui se présentaient distinctement devant eux, l’auditoire donnait l’impression de s’éveiller petit à petit. Certains jeunes plus que d’autres montraient un réel intérêt à ce spectacle qui se présentait devant eux. Peut être qu’elle réussirait à faire ressortir une part d’humanité dans ce débat ? Peut être même qu’ils pourraient révéler une nouvelle opportunité de carrière à l’un de ces élèves en difficulté et lui ouvriraient, par ce biais, l’occasion d’une vie bien meilleure ? Anthea était elle-même touchée de cette utopie vénale qui touchait chaque professeur dans une classe. Celle selon laquelle, l’espoir pouvait renaître de ses cendre, un peu comme le phénix, et qu’il se matérialiserait sous forme d’un meilleur pour le plus grand nombre. Un idéal à proprement parlé, un rêve même. Mais sans cette forme d’espérance l’art ne pouvait exister ? Elle en avait conscience et veillait à leur prouver à chacune de leur rencontre. Néanmoins, ce sujet là n’était pas celui du jour. Et déjà, les sourcils de la jeune fille s’arquèrent dans une expression de surprise au moment où le pompier commençait à faire preuve d’aisance aussi bien avec la classe qu’avec elle. C’était surement bon signe, du moins elle essayait de garder cette idée là en tête pour l’instant. Elle se contenta de hausser ses épaules en guise de réponse à mi indifférente alors que le jeune homme réfutait son idée. Après tout, s’il désirait garder une certaine tenue devant eux, c’était son choix. « Comme vous voulez grand chef. » rétorqua t-elle tout en faisant attention à la réaction qui aurait pu découler de ce surnom improvisé. Sa spontanéité pouvait parfois être mal interprétée, pourtant il lui était quasiment impossible de la retenir lorsqu’elle se présentait devant elle. Un trait de caractère qu’elle partageait avec ses élèves mais surtout avec sa grande sœur.  Quoi qu’il en soit, la blonde veilla à mettre en place les interactions, ravivant les activités cérébrales de certains, ainsi que les conneries des autres. Rien d’alarmant ne lui paraissait notoire pour l’instant, si bien qu’elle se plaisait à activer un peu plus ce qu’elle jugeait comme de la bonne humeur de l’instant T. Quelques rapides coup d’œil vers son voisin de bureau veillaient à vouloir transmettre cette bonté qui l’habitait, afin de peut être le rassurer sur ce dont il était témoin. Le comprenait-il ? A vrai dire, elle avait tellement d’automatismes que tout lui paraissait évident, alors que ce n’était peut être pas tant le cas que ce dont elle pensait. Mais bien vite, elle fut rassurée lorsqu’elle reconnut un caractère d’humour dans les dires du pompier. Apparemment, il aimait s’amuser, ils en avaient eu un aperçu au moment de son arrivée et même toute à l’heure. Un bon point, qui, elle voulait bien le croire, permettrait à Llewyn de se faire une place dans cette salle. Cependant,  le court silence qui suivit les premières questions l’intrigua. L’obligea même à détourner son attention de sa surveillance des élèves pour venir chercher des réponses auprès de la silhouette de Llewyn. Est-ce qu’il se sentait bien ? Sa tension lui paraissait palpable, il suffisait de fixer sa main sur le rebord de sa béquille pour s’en rendre compte, elle s’apprêtait même à reprendre le relais pour qu’il puisse peut être trouvé un semblant de contenance. Mais son intention fut devancée par les propos qui s’échappaient déjà de ses lèvres. Son regard se dégagea pour alors retrouver son auditoire, mais surtout le regard d’Anna, auquel elle s’empressa de hocher doucement de la tête pour la rassurer quant à ce mal qu’ils n’auraient pu anticiper. Visiblement tout allait bien, même Béatrice lui donnait l’impression d’écouter et ce même si elle griffonnait des esquisses sur son carnet.

Anthea osait faire confiance à Llewyn. Elle lui laissait le champ libre sur les informations qu’il pouvait donner à ses élèves. Elle se contentait simplement de rester silencieuse sur son coin de bureau, ses yeux jonglant de visages en visages pour essayer de comprendre les pensées des uns et des autres. Jimmy l’interpellait par son intérêt soudain. Peut être que l’image que lui renvoyait Llewyn lui donnait envie d’aider son prochain ? Ou il désirait simplement se rendre intéressant, comme il avait l’habitude de le faire. La jeune fille penchait plutôt sur la deuxième option, néanmoins elle resta muette, attisée curieusement par cet apprentissage à même de forger de nouveaux sauveurs. Sauf qu’elle ne s’attendait pas du tout à entendre ce récit. Heureusement, Llewyn avait bien spécifié que cette formation touchait les carrières professionnelles, sinon elle était prête à parier qu’ils devraient gérer une crise générale avant la fin de son discours. Enfin non… Il se pourrait bien qu’ils en aient même une à gérer maintenant. Surtout face à l’agitation qu’elle commençait à percevoir par-ci par-là de la part de quelques uns. Les mots clés venaient de sortir à savoir : obtenir un certain niveau, faire preuve d’un self control démesuré, avoir un casier vierge, suivre des tests psychologiques… Le visage de certains donnait l’impression de blêmir au fur et à mesure que le discours se poursuivait. Même Tom, qui était très calme d’habitude, commençait à souffler, alors que Jimmy, lui, donnait l’impression d’être mal installé sur sa chaise. La main d’Anthea se crispa sur le rebord de son bureau alors qu’elle lançait des regards équivoques pour essayer de calmer l’assistance. Elle comprenait parfaitement les bonnes intentions du pompier et son désir de leur prouver de la réalité et du monde qui les entourait. Sauf qu’ils n’avaient pas besoin de le savoir, ils connaissaient déjà les épreuves d’une vie difficile et dénuée de toute volonté de s’en sortir. Un soupir s’échappait faiblement d’entre ses lèvres au moment où elle relevait sa main pour la passer sur son visage. Et au moment où son tour d’agir fut donné, la jeune fille se contenta d’échanger une expression désolée avec Llewyn, avant de se redresser pour se remettre debout et de s’avancer entre les rangs. « Il vous l’a pas dit, mais c’est un grand marrant hein. » Sa direction indiquait clairement qu’elle se dirigeait vers les personnes qui lui donnaient l’impression de s’être mise sur la défensive. « Faut pas lui en vouloir, c’est sa première fois en classe. » « Ouais bah surement sa dernière aussi. » « On ne s’énerve pas… » souffla t-elle entre ses dents de manière à ce que le groupe puisse l’entendre comme il fallait. « C’est mort pour nous, on peut même pas passer une première étape. » Jimmy était en train de s’affaisser sur sa chaise et renfrogner son regard en faisait mine de bouder. « Mais non, il existe des cursus de bénévoles. J’ai pas raison ? » Elle détourna sa tête pour regarder en direction de Llewyn et lui lancer, dans le même temps, un regard qui se voulait désireux d’avoir de l’aide. « A quoi ça sert d’faire ça, on va pas bosser pour des prunes… » Le bouton « cherchons des embrouilles » venait d’être activé, Anthea le sentait alors qu’elle revenait sur ses pas et qu’elle comprenait que le brouhaha qui s’égosillait par-ci par-là était le signe du début de la fin. « Hep hep hep ! » prévint-elle de sa voix qui se voulait plutôt énervée. « On arrête tout de suite le cirque, j’vous ai déjà dis que les chimpanzés se trouvaient dans un zoo. » Elle finit par rejoindre Llewyn et en profita de tourner le dos à l’assistance pour se pencher et adopter une voix que seul lui serait à même d’entendre. « Paniquez surtout pas et ne gueulez pas sinon on est morts. » Son conseil était en réalité une mise en garde sur ce qu’ils étaient capables de faire. La jeune fille avait eu à calmer des situations de grosses crises par le passé et lorsque cela arrivait il lui arrivait d’agir sous l’effet de l’impulsion. Ce qui n’était pas forcément la meilleure chose.  Son regard s’arrêta pour quelques secondes dans celui du pompier, peut être même qu’il pouvait lire à ce moment précis, la force dont elle avait à endosser pour se faire entendre à défaut d’écouter.

Son inspiration donna ensuite l’impulsion pour son détournement d’attention et c’est avec le regard aussi fermé que celui que pouvait avoir Jimmy qu’elle commença son discours. « Si j’ai bien compté, on a déjà trois dollars qui vont venir dans le pot. » Son regard alterna entre les élèves qui étaient les coupables de ces réactions dérisoires. « On fait quoi ? On renfloue pour qu’vous puissiez vous excuser en offrant une nouvelle télé à Llewyn, ou vous vous excusez maintenant ? C’est l’comble ça, vous voulez qu’on vous traite comme des adultes mais dès que l’occasion se présente, j’ai l’impression d’avoir des gamins de douze ans en face de moi. Et encore, j’suis sûre que certains d’cet âge sont plus calmes qu’vous. C’est quoi l’soucis là ? » Elle les regardait d’une façon qui se voulait révélatrice de sa déception, elle connaissait le problème, néanmoins elle désirait qu’ils prennent conscience qu’ils n’avaient rien d’intéressants à retirer avec de tels comportements. « Je sais c’que vous pensez. Vous avez l’impression qu’il vous a pris de haut et qu’il est là pour vous faire la morale et vous montrer que vous êtes bons à rien. Vous voulez juste vous défendre. Mais est-ce que vous en avez b’soin ? » A nouveau son regard se dégagea pour venir en direction de Llewyn. « C’est un pompier pro, sa vie est dictée par ça, il vit de ça, il aime ça. C’est sa passion et ça lui prend les tripes quand il en parle. » Elle adressa un sourire en coin au jeune homme tout en arquant ses sourcils pour lui prouver qu’elle n’était ni dans un camps ni dans l’autre. « Comment vous êtes vous quand on vous parle de c’que vous aimez, tiens Jimmy, parle nous de la boxe, Tom des parties de poker que tu fais avec ton frère, Anna parle nous de tes collections de capsules de bières… Vous avez tous un truc qui vous tient à cœur et où vous êtes au dessus des autres. C’est ce qui fait de vous qui vous êtes, c’est ce qui vous rend unique en votre genre. Alors qu’est ce que ça peut vous faire si vous passez pas un test d’entrée pour être pompier pro ? Est-ce que ça peut vous empêcher de songer à un autre truc ? Vous aimez vous entraidez non ? Tiens par exemple, si j’suis dans la merde et que j’vous demande de l’aide, je peux compter sur vous non ? » Un écho général donna pour réponse un « Ouais » bref mais bien révélateur quant à ce qu’elle désirait leur prouver. « Et vous avez b’soin d’être pompier pour le faire ? » Des non audibles vinrent accompagner ceux prévus par un hochement de tête. « Alors vous savez quoi ! Je vais vous les prendre ces tests, grands chefs, et je vais leur faire passer, mais pas pour voir si ils en sont capables. Ils vont les faire pour qu’ils puissent voir que c’est pas un bout de papier qui déterminera qui ils sont mais ce qu’ils veulent vraiment faire. » Un sourire naissait sur ses lèvres alors qu’elle couvait ses élèves du regard tout en restant sur ses gardes, avant de se pencher une nouvelle fois vers Llewyn. « Maintenant, essayez de leur vendre du rêve avec le volontariat s’il vous plaît. » lui demanda t-elle avant de déglutir et de se reculer pour reprendre sa place sur le bureau de l’autre côté.


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MessageSujet: Re: Common sense, is like deodorant. The people who need it most never use it @Anthea    Common sense, is like deodorant. The people who need it most never use it @Anthea  EmptyMar 21 Fév - 17:22

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Grosse connerie que les mots qu’il venait d’employer là. Il pensait pourtant bien faire. Que son discours allait raisonner au plus profond de chacun des élèves lui faisant face. Des mots pourtant simples. Intimement persuadé qu’il n’avait laissé sortir que les mots appropriés. Mais un trouble-fête avait dû se glisser quelque part au milieu de son monologue. Il ne l'avait pas franchement vu venir, il ne voyait d'ailleurs pas où cela avait foiré et pourtant... L'effet d'une petite bombe qu'il aurait lâché là au beau milieu de la salle. L'onde de choc lui revenant en pleine figure. Même un imbécile aurait pu percevoir ce changement à peine perceptible chez chacun des élèves. Quelque chose de léger, un peu à la manière du battement des ailes d'un papillon. Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’intervention de Llewyn ne semblait laisser personne indifférent. D’une façon bien particulière il avait réussi à captiver son auditoire. Enfin captiver étant un bien grand mot. Plutôt à s’attirer les foudres de certains, les grognements des autres, et les paroles dédaigneuses du reste de l’assistance. Ne manquait plus que quelqu'un lui lance sa chaussure en pleine figure. C’était un peu comme s’il était en train de traverser un village de cannibales tout en s’aspergeant de sel et de poivre. Autant dire que c’était quasi suicidaire. Cela lui rappela cet épisode traumatique où il avait tenté de parlementer avec cette grosse brute au lycée... Un désastre total. La cicatrice sur son menton était là pour lui rappeler chaque jour que la communication non violente ne marche pas toujours.

La méthode employée là, n’était pas non plus la bonne. Anthea avait bien essayé de le mettre en garde à sa manière, à grand renfort de grand chef, mais il n’avait pas voulu entendre cet avertissement. Après tout, elle était mieux à même de savoir de quelle manière chacune des petites têtes blondes fonctionnaient. Pour l’heure il aurait eu envie de creuser un trou à même le sol avec sa béquille et s’y enterrer en attendant que la tempête passe, ou bien courir et foncer la tête la première contre une surface dure et ainsi ne pas voir la suite. Tout un tas d’idées toutes plus saugrenues les unes que les autres lui vinrent à l’esprit. Intérieurement il bouillonnait, mais il ne laissait rien paraitre à l’extérieur. Faire semblant. Comme toujours. Il était devenu maitre en la matière ces derniers temps. Faire semblant de contrôler la situation donc et de ne pas paniquer alors que l'auditoire semblait avoir perdu foi en l'avenir d'un coup d'un seul. Même si Llewyn restait persuadé qu'avec un peu de travail n'importe qui pouvait arriver à réaliser ses rêves ou du moins à faire quelque chose de sa vie, il en était la preuve vivante après tout. Il hocha la tête alors qu'Anthea elle-même semblait sous pression. « Je n'avais pas l'intention de m'abimer les cordes vocales », chuchota-t-il à l'encontre de cette dernière. La difficulté du travail de la jeune femme prenait tout son sens, juste là sous ses yeux. Le moindre faux pas, la moindre fausse note et c'était le cataclysme assuré. Du haut de ses 20 ans à peine, la jeune femme effectuait une véritable opération de déminage en direct. Une lueur de respect s'alluma au fond du regard bleuté de Llewyn. Elle avait raison, aucun de ces jeunes n'avaient besoin d'avoir un rappel de la médiocrité composant leur quotidien. Eux aussi avaient sans doute un peu trop conscience de la laideur de ce monde. Peut-être même bien plus qu’il ne pouvait l’imaginer.  

Selon un raccourci facile de la théorie des cordes, il devait exister un multivers quelque part ici-bas ou bien ailleurs, peu importe. Son lui dans une autre galaxie s'en était peut-être tiré à meilleur compte. Où peut-être qu'il venait de se faire dévorer par les élèves a quelques secondes d'intervalles, peut-être même que cette intervention n'avait ou n'aurait jamais lieu. D'ailleurs dans un monde parallèle il n'était peut-être pas né tout simplement. Comme toujours, la matière grise tournait à plein régime pour trouver une solution à une situation désagréable. La solution de facilité aurait été de reprendre ses affaires et de laisser Anthea en pâture aux élèves qui s'agitaient de plus en plus - à croire qu'on avait mis des punaises sur leur chaises. Mais ce n'était pas vraiment le genre de l'Anglais. Il eut alors soudainement une idée. Rembobiner et appuyer à nouveau sur le bouton marche. Tout effacer pour mieux recommencer. Llewyn fit alors exactement les mêmes gestes et les mêmes mimiques que quelques instants plus tôt, mais en marche arrière, tout en parlant « Zetêrra sov seireffutrat selamina ! » Non il n'était pas fou, enfin si un peu sans doute. Mais comment quantifier ou définir la normalité ? Après tout le chaos est un ordre à déchiffrer.

Bridges revint se poster aux côtés d'Anthea – comme si de rien n'était - avant d’acquiescer les paroles de la blondinette en lui rendant son sourire. « Avec plaisir pour les tests... Bon si nous reprenions depuis le début. Il fallait me laisser terminer... pas la peine de sautiller comme ça sur vos chaises et de me regarder comme si j'avais une jambe en carton... ah c'est peut-être parce que c'est le cas en fait. » blagua-t-il, afin de leur faire remarquer que tout n’était pas forcément rose pour lui non plus. « Le but de ma visite n'est pas de vous rabaisser plus bas que terre ou de vous prouver que vous êtes des idiots... Au contraire. Et puis qui suis-je pour vous juger ? Personne… Je suis là pour vous faire comprendre que l'on peut devenir ce que l'on veut, peu importe les difficultés, les aléas de la vie... Que l’évolution personnelle commence à partir du moment où l'on accepte ses faiblesses. (Une phrase qu'il devrait inscrire bien profondément dans sa petite cervelle... ou fais ce que je dis mais pas ce que je fais) Il n'y a pas de honte à en avoir. Pour être franc avec vous... j'ai voulu me lancer dans une carrière de musicien dans le métro New-Yorkais... Un véritable massacre. Bref, ceci est une autre histoire. On ne peut pas être bon partout. Je rejoins ce que vient de dire Anthea, chacun d'entre vous est inestimable. Et dites vous bien que dans la vie, ne pas reconnaître son talent c’est favoriser la réussite des médiocres. » Il s'arrêta quelques instants, histoire d'éviter un quelconque projectile volant qu'on aurait pu lui lancer dessus. « Volontaires, pas bénévoles. Tout travail mérite salaire Anthea ! Bien sûr qu'il existe des cursus de volontaires. Pour les intégrer il suffit juste d'avoir un peu de son temps à donner, d'avoir l'âge pour et d'avoir envie de se lever à 3h du matin pour aller récupérer mamie qui s'est étouffée avec son dentier. » Enfin il n'y avait pas que ça mais vu les retombées de sa précédente intervention mieux valait ne pas les décourager. « Après ce n'est pas rémunéré 80K à l'année, ça doit tourner autour des 3000$ par an, tout dépend de la caserne. Ce sera assez pour me payer plusieurs télé. » Ne put-il s'empêcher d'ajouter avant d'enchérir quasiment aussitôt pour ne pas leur laisser le temps de réagir d'une quelconque manière. « Certes ce n'est pas une paye de président, mais cela fait toujours bien sur un CV. Après il y a toujours l'amicale des pompiers qui apporte un petit plus sympa avec des sorties... Et la gratification d'avoir fait quelque chose de bien, d'avoir aidé son prochain, de faire partie d’une équipe qui accomplit un travail difficile – un travail qui n’est pas à la portée de tout le monde – ça n'a pas de prix. C’est super valorisant pour l’estime de soi… D'ailleurs 85% des services de sapeurs-pompiers de ce pays sont assurés entièrement ou en partie, par des volontaires. C'est dire à quel point le volontariat est important ! On en compte près d’un million, issus de toutes les classes sociales, qui sacrifient du temps qu’ils pourraient passer avec leur famille/amies et même des heures de sommeil pour répondre à toutes sortes d’urgences. Ces hommes et ces femmes font partie d’une tradition qui précède l’indépendance des États-Unis. Cela pourrait très bien être vous-même, ou bien votre voisin ou voisine de droite...». Et maintenant c'était le moment de sauter sous le bureau. Llewyn jeta un dernier regard circulaire sur la salle avant de reporter son attention sur Anthea, comme pour chercher son approbation.    
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MessageSujet: Re: Common sense, is like deodorant. The people who need it most never use it @Anthea    Common sense, is like deodorant. The people who need it most never use it @Anthea  EmptyJeu 23 Fév - 10:27

Common sense, is like deodorant. The people who need it most never use it × ft. Anthea & Llewyn
Travailler en collaboration avec des jeunes en difficultés impliquait toujours une part de doute et de remise en question à un moment donné ou à un autre. Il fallait apprendre de ses erreurs et avoir conscience qu’on perdrait plus qu’on ne gagnerait dans la donne. Rester sur la défensive, être en alerte au moindre changement, Anthea avait su apprendre avec le temps et l’observation. Elle savait, par exemple, qu’une indifférence était souvent synonyme d’un mal-être en fonction de cet élève en particulier, ou plutôt que l’agitation d’un autre révélait une crise de manque quant à la drogue qu’il avait promis d’arrêter de prendre. Tous avaient leurs problèmes personnels, tous avaient une histoire à raconter, certains avec des similitudes d’autres étroitement liées, et enfin certaines qui étaient aux antipodes des autres. Il fallait faire avec, sans émettre la moindre once de jugement à leur égard ou en raison de leur passé. Le rôle qu’on lui avait attribué résidait dans le fait de leur faire comprendre que le monde n’était pas aussi noir qu’ils pouvaient le croire et qu’ils pouvaient être traité comme n’importe qui dans la rue. Le moindre changement, aussi infime soit-il, pouvait avoir des proportions énormes dans leur manière d’être, les déstabilisant ou les mettant simplement à rude épreuve. Avec le temps, la jeune fille les voyait comme des chiots en quête d’identité. Des êtres, qui cherchaient simplement à trouver une place, leur place, dans un espace qu’ils estimaient un peu trop grand pour eux. Voilà pourquoi, ils mettaient autant de cœur à définir un territoire, où plutôt un espace dans lequel ils se sentaient en sécurité et où les barrières tombaient pour qu’ils puissent ainsi se révéler tels qu’ils sont. Peut-être que cette salle avec tout ce bordel participait d’ailleurs à cette élaboration ? L’incertitude quant à une réponse à cette question l’habitait et pourtant une part d’elle lui intimait la conviction que beaucoup s’y sentaient bien. Enfin, d’ordinaire. Puisque pour l’heure, les chiots de la portée montraient simplement les dents à l’adresse de Llewyn alors qu’ils se sentaient menacés.  Heureusement, la blonde avait décelé le changement en amont, permettant ainsi à l’abcès de se crever à l’intérieur du cocon plutôt que le laisser empoisonner les autres chrysalides. Sachant pertinemment que le pompier ne désirait nullement émettre des doutes quant à l’avenir incertain de beaucoup de ses élèves, la blonde n’avait  pu qu’anticiper le pire en faisant preuve de spontanéité. Les remettre en place n’était généralement pas la meilleure chose à faire. Néanmoins, les faire réfléchir avait été une option qui avait porté ses fruits dans le passé. Combien de fois en avait-elle usé alors qu’ils se chamaillaient pour des gouaches ou des pinceaux ? Combien de fois même avait-elle du siffler ou lancer le tampon du tableau sur l’un des élèves pour lui remettre les idées en place ? Ils cherchaient toujours l’affront parce qu’ils y trouvaient un recueil apaisant. Anthea faisait partie de ces personnes là, il n’y avait pas si longtemps que cela. C’était peut être les raisons pour lesquelles, elle savait aujourd’hui, que si on avait opté pour un tel comportement à leur âge, peut être que son présent en serait changé. Surement même, allez savoir, elle aurait peut être pu rentrer dans une université prestigieuse d’art et serait en train de confectionner une toile pour un milliardaire. La question n’était même pas à se poser en fait. Puisqu’elle appréciait sa place ici, devant son auditoire, en compagnie du jeune homme qui la regardait avec des yeux curieux. Etait-ce de la colère qu’elle y lisait ? Ou plutôt de l’incertitude ? Le relationnel de la jeune fille était quelque peu biaisé dans la mesure où les seules personnes qu’elle était à même de comprendre se trouvaient en face d’elle ou en train d’enregistrer une prochaine émission de radio. Elle osa mettre ce regard là sous le coup d’un sentiment inattendu et se contenta de hocher rapidement de la tête en signe d’affirmation au moment où Llewyn la prévint sur son intention de rester calme. Ainsi ils se comprenaient et intérieurement Anthea se mit à pousser un soupir de soulagement. Et cette simple constatation veilla à insuffler un peu plus de courage dans l’être de la jeune fille. Puisant dans ses propres sentiments, désireuse de prouver à ses élèves qu’ils avaient le droit d’y croire, elle élabora un discours non prémédité mais pourtant chargé d’honnêteté et de sincérité. Elle espérait qu’ils le comprennent et ils lui en donnèrent l’impression au moment où elle remarquait que certains visages se détendaient doucement. Ainsi donc le calme serait à même de recouvrer de ses droits.

Elle en profita pour mettre à contribution Llewyn, grand chef, de son nouveau surnom, pour ainsi lui donner l’opportunité de trouver sa place lui aussi. Elle ne doutait pas de ses capacités, tant il lui avait déjà prouvé de son adaptation et sa bonne volonté dès son arrivée. Néanmoins, quelque chose édictait à Anthea qu’une part de lui s’en trouvait quelque peu troublée. Elle n’était pas psychologue et n’aurait jamais la prétention d’oser croire qu’elle était à même de sonder n’importe qui, cependant elle avait cru reconnaître de la culpabilité dans le regard qu’il lui avait lancé toute à l’heure. A moins que cela ne soit de l’injustice ? Elle n’en était pas certaine et de toutes les manières, ce n’était pas sa place de demander des détails. Ils n’étaient que des connaissances ou plutôt des intervenants, rien de plus rien de moins. L’agitation qu’il mettait en évidence l’obligea à afficher de grands yeux alors que l’incompréhension s’affichait sur l’ensemble de traits de son visage. Cette dernière s’accentua d’avantage au moment où elle eut l’impression qu’un ovni avait pris possession de son corps et essayait de communiquer avec eux. A moins que cela ne soit une langue slave ? Généralement, les peuplades de cette partie du monde avaient un dialecte très… guttural. « Ca va ? » demanda Anna de sa place au moment où Anthea se figeait sur place et regardait le jeune homme se rapprocher d’elle pour à nouveau faire face à l’auditoire. Et étrangement, la peintre comprit qu’il allait bien au moment où il se mettait à lui sourire. Cet homme était une vraie énigme pour elle. Mais tant qu’il se sentait bien tout allait pour le mieux. Les bras de la blonde se croisèrent sur son torse alors que son attention restait portée sur le pompier qui, cette fois, retrouvait un dialecte que tous comprenaient. Instinctivement, ses yeux se baissèrent en direction de sa jambe et de sa béquille au moment où il évoquait ces dernières. Anthea nota le rapprochement corporel entre Llewyn et Jordan, tous deux victimes d’accidents dont elle n’avait appris ni les raisons ni la gravité de ces évènements. Tant bien même, cela ne la regardait pas. Elle retrouva bien vite sa concentration initiale, l’amenant à recouvrer de cet espoir qu’elle désirait leur transmettre par le biais des paroles du jeune homme. De l’admiration commençait à naître dans son regard, alors que son sourire renaissait de ses cendres à mesure que les encouragements accompagnaient les personnes présentes dans cette salle. Il lui donnait l’impression d’être bien parti, ce qui lui permit de dégager ses émeraudes de la silhouette plus imposante du pompier pour prendre connaissance des visages qui les regardaient. Tom donnait l’impression d’être calme et Jimmy, lui, se redressait doucement pour poser ses mains sur le pupitre devant lui. Ils se calmaient. Beatrice dessinait encore et les coups de crayons qu’elle traçait parurent beaucoup moins brutaux que ceux de toute à l’heure. Ils furent plusieurs à rire niaisement lorsque Llewyn évoqua sa carrière raté de musicien, signe que la tension commençait à descendre. Tant est si bien qu’une fois la première tirade terminée, Anthea savait que le jeune homme avait l’attention de tous. Aucun projectile ne fut lancée, on n’entendit pas même une réplique commentant telle ou telle phrase. A vrai dire, la jeune fille était assez impressionnée voire fière de constater qu’ils avaient peut être touché quelque chose qui les intéressait. Elle tourna la tête en direction de l’interpellation qu’il venait de lui faire, concernant le rapport entre l’Homme et l’argent.   « Au temps pour moi, je gagne tellement d’argent que j’ai assimilé le bénévolat. » commenta t-elle en adoptant une posture plus à même de prouver de son écoute attentive sur le sujet à venir. « Ouais, mais t’es bien avec nous. » Cette remarque inattendue fit rire la jeune fille qui hocha à l’affirmative de la tête avant de placer son index sur ses lèvres pour que le calme reste dans la salle et que l’écoute soit favorable. Jimmy était attachant quand il mettait de côté son caractère rebelle. Et le reste de l’explication veilla à élargir des champs d’horizons pour certaines carrières en devenir. Enfin, la peintre osait croire que les informations données par Llewyn éveilleraient des aspirations secrètes pour eux. Ils méritaient d’y croire et de s’en sortir. Ils avaient le droit de trouver de la beauté dans ce monde et peut être même de s’y épanouir à leur manière. Anthea gardait ce mince sourire sur le coin de ses lèvres alors qu’elle écoutait attentivement le discours donné.

« Merci grand chef ! » intervint-elle au moment où elle sentait que le silence était en réalité une attente quant à une réaction de sa part. « Je ne savais pas qu’il existait autant de moyen pour entrer dans ce service. D’ailleurs, vous pensez que ce serait une bonne idée de les amener voir la caserne de la ville ? Enfin si ils veulent bien sûr. » Elle le faisait exprès. Elle les cherchait dans le but de montrer à Llewyn que même si les débuts étaient difficiles, il n’en restait pas moins qu’ils savaient adopter ce côté adorable. « Ah ouais, on pourra descendre le long de la perche ? » « Avec ta chance tu vas te casser l’cul. » « Tu resteras en dessous, ça fera coussin. » « C’est ça ouais, j’y poserai des clous. » « Pffff, les lovers sont de sorties. » « Mais, si on vient ça veut dire qu’on a pas cours ? » « J’veux y aller ! On f’ra Chicago Fire. » Anthea ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel à mesure que les commentaires fusaient par-ci par-là. « Toute façon ça va pas s’faire du jour au lendemain. Va m’falloir les signatures de vos parents et pas de vos frères, ni de votre pote Maurice, ni de votre voisin… » Elle accentua la dernière idée en lançant un regard qui en disait long en direction d’Anna avant de retenir son sourire moqueur et d’accrocher ses yeux désireux de trouver de la contenance dans ceux du pompier. « Vous vous en sortez bien. » glissa t-elle sur un ton dont elle savait que eux seuls pouvaient entendre. « Bon allez, maintenant c’est à vous d’montrer à grand chef de quoi vous êtes capables. On s’dit que dans cinq ans on s’revoit pour parler de c’que vous faites ? » Elle haussa ses épaules en signe d’innocence faussement puérile avant de finalement les regarder tous et s’empresser de rajouter. « Allez on vous libère, sauf si vous avez autre chose à rajouter Llewyn ? » Les sessions devaient toujours restées assez courtes pour ne pas les perturber plus que de raison. Et elle préférait en terminer sur cette note positive plutôt que se risquer à devoir rétablir un semblant d'ordre.

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MessageSujet: Re: Common sense, is like deodorant. The people who need it most never use it @Anthea    Common sense, is like deodorant. The people who need it most never use it @Anthea  EmptyDim 26 Fév - 0:58

Common sense, is like deodorant. The people who need it most never use it × ft. Anthea & Llewyn
L'être humain est capable de grandes choses, de s'adapter en n'importe quelles circonstances. Mêmes les pires... surtout les pires. Ce qui s'annonçait comme étant une catastrophe cosmique à deux doigts de provoquer un trou noir venait finalement de donner naissance à une nouvelle étoile. Celle de l'espoir. L'espoir d'un meilleur lendemain et potentiellement d'une vie meilleure. Une vie où il n'y aurait pas de place pour la violence, les petits trafiques de bas étages, la colère et la destruction. Les chemins tortueux que ces jeunes risquaient d'emprunter durant les cinq prochaines années seraient certainement obscurs, voire alambiqués, mais ils devraient veiller à ce que personne ne les en détournent. Cela restait encore la meilleure façon de se forger. C'est du moins l'enseignement qu'en avait tiré l'anglais, en vivotant de façon aléatoire, jusqu'à finalement trouver sa voie. Il se souvenait encore de ce jour de pluie, et de ce documentaire d'à peine quelques minutes sur ceux devenus ses frères quelques mois voire années plus tard. Une seconde naissance pour lui. Personne ne pouvait savoir où ces jeunes iraient, puisqu'eux-mêmes en ce moment n'en avait pas la moindre idée. C'était ça leur richesse, à cet instant T. Et sans doute qu'aucun d'eux n'en avait conscience. Ne pas savoir et avoir des millions d'opportunités à portée de main. Une véritable chance. Choisir d'ouvrir la boîte ou non. Et voir surgir de cette boîte – ou non - le petit clown grimaçant. Parfois ce même clown peut nous adresser un signe d'approbation de la tête, suivant si nous agissons de manière juste et honnête. Il disparaît alors en se disant que finalement nous ne sommes pas un cas totalement désespéré. Avec cet accord tacite, plus la peine de se poser cette question, à savoir que faire si la chance nous était donnée de lire notre avenir. Llewyn lui, savait d'expérience que connaître son passé compte bien plus. S'en rappeler et ainsi peut-être éviter de reproduire les mêmes erreurs ou bien au moins colmater la brèche d'une quelconque blessure infligée à ce satané boxeur, qui cogne contre les côtes. Rien de pire que la peur du lendemain, le passé lui au moins étant une donnée constante (à moins d'avoir Alzheimer). Le destin pour Llewyn, une notion surfaite, un truc bon pour les idiots. Juste un bout de passé qui aurait raté le wagon du futur. Rien de mystique là-dedans. La frustration de n'être qu'un simple humain était déjà assez grande comme ça, pas la peine d'en rajouter avec des considérations capilo-tractées.

Llewyn avait apprécié ce moment, ces échanges. Reprendre pied avec une réalité qui lui échappait un peu trop ces derniers temps. Tout ceci lui rappelait que malgré les drames, malgré les épreuves telles des embuches semées sur le chemin de la vie, le spectacle continuait. A lui de décider s'il avait envie ou non de continuer la représentation. Personne ne pourrait et surtout n'aurait le droit de choisir à sa place. Tout comme ces jeunes juste devant lui, des milliers de possibilités. Enfin des milliers, deux au moins. Vivre ou se laisser mourir. Le plus dur en ce monde n'étant pas de vivre, mais bien de survivre, car la vie n'a rien d'un long fleuve tranquille. Au contraire. Chacun ici présent avait pu en faire la douloureuse expérience à sa manière. Cette intervention venait de lui redonner confiance quelque part. Confiance en l'avenir. Confiance en l'humanité. Confiance en lui. S'il avait réussi à redonner un peu d'espoir à ces jeunes, peut-être aurait-il la capacité de s'insuffler lui-même cette dose d'énergie nécessaire à sa reconstruction. Il le voulait, mais pour le moment il ne savait pas vraiment comment y parvenir. Le temps viendrait sans doute où une solution logique lui apparaitrait. Pour l'heure il suffisait juste de se concentrer encore un peu et revenir au moment présent. La remarque d'Anthea sur son propre salaire lui arracha un rire qu'il eut du mal à contenir. Ils faisaient une belle brochette de bras cassés. Chacun avec ses problèmes, chacun avec son histoire. Autant de diversité qui créait cette richesse leur étant propre. « Il est vrai... Si on payait mieux les bénévoles, ça donnerait peut-être envie à plus de gens de travailler gratuitement. », déclara-t-il à l'adresse d'Anthea, juste pour lui signifier là qu'il compatissait à sa situation. Beaucoup d'investissement avec sans doute peu de reconnaissance de la part de la direction de l'établissement. L'éducation étant pourtant primordiale afin d'éviter que ces jeunes ne se retrouvent dans la rue, avec le risque qu'ils ne deviennent des délinquants en puissance. Malheureusement, ce n'était pas le moment d'enfiler sa combinaison de justicier vis à vis de la situation d'Anthea. Les réactions enfantines et enthousiastes des élèves détournèrent rapidement son attention, pour lui étaler une bonne quantité de baume au cœur. Visiter une caserne, un rêve de gamin pour beaucoup de monde. Et ces jeunes ne semblaient pas déroger à la règle. « Mais de rien très chère ! Une bonne idée sans doute. Enfin si le cœur leur en dit. Et ce serait avec plaisir pour la visite et la descente de la perche, sans se casser le cul bien entendu ! », s'amusa-t-il avant d'obtenir l'aval de la blondinette. Visiblement il s'en était bien sorti et elle venait de le lui confirmer. Il n'était donc pas encore bon à mettre au placard. Il pouvait peut-être encore servir un peu, même si cela ne consistait pas littéralement à sauver des vies.  Peut-être que cette rencontre marquait le début d'une nouvelle ère. Tirer un trait. Prochain chapitre.  

Llewyn secoua la tête à la négative. « Je n'ai rien de plus à ajouter, excepté New York's Bravest. Prenez soin de vous. Ne vous perdez pas en chemin en cherchant cet autre que vous allez devenir. Soyez gentils avec Anthea et on prend rendez-vous pour dans cinq ans pour reparler de tout ça ! J'espère que vous allez nous surprendre, enfin dans le bon sens du terme ! ». Un sourire presque niais vint se greffer sur son visage. Sentiment de plénitude et d'avoir fait quelque chose de bien de sa journée, pour changer. Un sentiment qu'il avait envie de photographier. Puis ranger le cliché, afin d'en apprécier un peu plus tard chaque couleur. Un rappel, un souvenir pour les moments difficiles. Un peu de couleur, pour faire partir la grisaille. L'Anglais se tourna vers Anthea avant de lui lâcher assez bas, pour que personne d'autre ne puisse entendre : « Al Capone disait toujours : "On obtient plus de choses en étant poli et armé qu'en étant juste poli." Et vos armes ce sont vos pinceaux... Anthea ce que vous réalisez durant chaque cours avec ces gamins est magistral ! La façon dont vous arrivez à les comprendre, ce respect qu'il y a entre vous, même s'ils font parfois beaucoup de bruit, c'est impressionnant. Je vous tire mon chapeau et je suis persuadé qu'ils iront loin grâce à vous. » Il marqua un petit temps de pause. « Merci pour ce moment, même si je n'ai pas pu leur faire un cours sur la thermodynamique » ajouta-t-il avant d'étouffer un rire, puis de redevenir sérieux. Montagne russe des expressions qu'il était capable d'adopter puis de faire disparaître. « Depuis combien de temps exactement vous faites ça ? Je veux dire vous occuper d'eux... Vous me paraissez tellement jeune... ce n'est pas péjoratif, loin de là ! C'est assez peu commun d'avoir cette force et une telle passion qui anime quelqu'un... qui a l'air d'avoir l'âge de ma fille ! » Llewyn préféra s'arrêter là avant de s'embourber dans une explication hasardeuse. Il ne savait pas trop comment exprimer son admiration à la jeune artiste. Peut-être que s'il y avait un peu plus de personnes responsables comme elle, certaines catastrophes n'auraient jamais lieu. Bien sûr, Anthea n'avait pas de baguette magique, ni de recette miracle, mais elle semblait inculquer des valeurs à ces jeunes, qui le lui rendrait sans doute plus tard... à leur manière.
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MessageSujet: Re: Common sense, is like deodorant. The people who need it most never use it @Anthea    Common sense, is like deodorant. The people who need it most never use it @Anthea  EmptyJeu 2 Mar - 14:44

Common sense, is like deodorant. The people who need it most never use it × ft. Anthea & Llewyn
La curiosité se lisait dans chacun des visages de cette assemblée. Pareille à celle d’un animal en pleine quête d’une nouveauté, tous donnaient l’impression de trouver un nouvel objectif à remplir. Peut être qu’ils participaient simplement à l’élaboration de nouvelles vocations, à moins que les pensées qui émergeaient des diverses tête devant eux, n’en soient en réalité que des fixettes qui les occuperaient pendant un temps ? Personne ne pouvait émettre une certitude quant à une réponse précise à ce sujet. Même les élèves n’étaient pas à même de savoir ce qu’il en était réellement. Il faudrait qu’ils prennent du recul, qu’ils songent probablement à ce que tout ce qu’ils venaient d’entendre et de découvrir allait leur apporter ou non. Chacun était juge de lui-même. Chacun était son propre chef. Llewyn et elle n’étaient que de simples conteurs de récits à même de les intriguer ou non. Néanmoins, ce qui résultait de cette séance veillait à élargir les sourires de tous. Quelques uns étaient bien plus visibles que d’autres, pourtant les amusements qui en avaient découlé reflétaient bien de cette petite victoire qu’ils avaient remportée. Anthea lança un rapide coup d’œil en direction du pompier professionnel, soucieuse de partager là cette idée aussi bien par le biais de son regard que celui de son sourire. Il pouvait être fier de lui tout comme elle osait gagner en fierté à mesure que les échanges fluctuaient de-ci de-là de l’espace. L’espoir renaissait de ses cendres, tel le phœnix qui puisait de ses forces pour ainsi déployer ses plus belles couleurs et ce dernier amenait la jeune fille à songer en ce renouveau auquel elle pourrait peut-être participer. Pas le sien, celui des autres, de tout ceux qui se mouvaient dans cette pièce, grand chef compris. Les jeunes donnaient l’air de se laisser apprivoiser pour quelques minutes de plus. Permettant ainsi la découverte d’une autre de leur spécificité : cet attachement dont ils ne doutaient même pas l’existence qui les caractérisait et faisait en sorte de vouloir leur offrir le meilleur. Tous le méritaient, tous projetaient des intentions dont les seules persévérances se trouvaient de cette protection qu’il fallait leur offrir. A vrai dire, Anthea prenait conscience de la manière dont elle les appréciait. Chacun avait son caractère qui lui était propre, mais chacun méritait de trouver une place au sein d’une société difficile et encline au mauvais jugement. L’espoir quant à cette dernière restait intact, surtout lorsqu’elle pouvait se rendre compte du soutien du jeune homme à ses côtés. Tout portait à croire que cela aurait pu mal se passer, pourtant, il y était arrivé. Ainsi donc, le monde pouvait se refaire ici et maintenant. Il pouvait s’articuler selon les volontés de chacun tant que ce dernier restait intègre dans cette place. La jeune fille se mit à arquer un de ses sourcils devant la compassion de Llewyn. Si seulement les bureaucrates prenaient conscience des enjeux de chacun… En attendant, elle devait faire avec et évitait de s’en plaindre, tant sa situation n’était pas la pire selon elle. A vrai dire, elle songeait qu’il y avait toujours pire et il valait mieux qu’elle garde cet aspect là à l’esprit. Et de toutes les manières les jeunes étaient bien plus importants. La complicité donnait l’impression de naître aussi bien entre eux qu’avec les deux intervenants, si bien qu’Anthea se trouvait bien plus à l’aise avec grand chef pour oser l’inviter à participer à ce débat. Bien entendu, il répondit présent à cet appel, pour le grand bonheur de tous et déjà la jeune fille se mettait à rire au moment où l’évocation de la perche donna l’impression d’être un challenge que beaucoup relèverait. Leur âme d’enfant s’exprimait et l’importance de cette dernière veillait à rassurer la peintre quant à la bonne réussite de cet échange. Car le monde les jugeait sévèrement au point qu’ils leur arrivaient d’oublier qu’ils n’étaient encore que des enfants.

Qu’importe les âges, qu’importe les épreuves qu’ils avaient encourus, il n’en restait pas moins que tous avait le droit à cette part d’évasion et de liberté. Tous pouvaient rêver et le faire ne serait-ce qu’un après midi était déjà beaucoup. Ses lèvres mimèrent un « merci » inaudible à l’adresse du jeune homme alors que ses yeux retrouvaient l’ensemble de l’auditoire qui commençait à s’agiter. Bien vite, Anthea reporta son attention en direction de Béatrice. Cette élève qui restait beaucoup trop en retrait à son goût et dont la surveillance devait s’effectuer sans qu’elle n’en soit trop marquée. Elle lui sourit en guise d’encouragement et la jeune élève lui intima la conviction qu’elle se sentait mieux. La blonde se contenta de hocher positivement de la tête, comme pour marquer un peu plus ce contact dans le même temps que Llewyn mettait en évidence un discours pareil à celui qu’on pouvait entendre dans les films. Cette tendance l’amena à rire d’ailleurs dans le même temps qu’elle lançait des au revoir avec sa main à ceux qui quittaient la pièce. « A bientôt Llewyn, bye Thea » lançait Tom suivi de prêt par un « Tchou les deux. » de Jimmy. « Tchou Minus et Cortex. » D’autres passaient par l’embrasure de la porte alors qu’une tête connue s’y échappait. « Tu peux être Cortex cette fois ! » s’empressa t-elle de rajouter en se retenant de rire tout en lançant un regard complice en direction de Llewyn. « Ils se battent toujours pour savoir qui est qui. » préféra t-elle lui spécifier au même moment où Ana venait vers eux avec son sourire mignon. « Je voulais vous dire merci pour votre intervention monsieur. » Anthea ne dit mot et se contenta de la regarder avec un grand sourire, Ana était probablement la plus gentille de tous, même si à cet instant elle donnait plus l’impression d’être la plus sous la charme de toute la classe. La blonde se contenta de se mordre la langue pour s’empêcher de rire avant de finalement la regarder partir. « Vous avez du succès. » commenta t-elle avec un ton amusé avant de se relever de sur son bureau et de commencer à remettre en place les chaises les unes après les autres. « Vous pouvez finir la bouteille si vous voulez. J’sais que ça peut être stressant la première fois avec eux. » déclara t-elle de cette même voix avant de regarder en direction de la porte pour se rendre compte que tous étaient partis.

« Vous avez aimé ? » osa t-elle demander tout en redressant une nouvelle chaise en essayant de faire le moins de bruit possible pour ne pas brouiller la conversation à venir. C’est alors qu’elle revint sur les mots que Llewyn avait pu lui prononcer toute à l’heure et qu’elle prit un temps d’arrêt pour ainsi laisser son intention s’exprimer. « Vous savez pas … magistral comme vous dîtes. C’est juste… enfin pour moi c’est normal. J’leur donne juste c’qu’il leur manque. Ils ont besoin d’attention j’en ai eu à un moment donné dans ma vie par le biais de ma grande sœur et j’veux juste qu’ils puissent avoir la même. » Elle haussa ses épaules, à vrai dire c’était la première fois qu’elle s’exprimait de cette manière là sur ce sujet. Parce qu’on ne lui avait jamais demandé auparavant mais surtout parce que d’ordinaire elle était mise dans le même panier. « C’est ma deuxième année. On dirait pas hein… » commença t-elle à lui expliquer alors qu’elle finissait par s’installer derrière l’un des pupitres pour regarder Llewyn. Les mains jointes, elle devait probablement donner l’impression d’une élève devant son professeur à cet instant plutôt que l’intervenante. Elle lui paraissait jeune. A cette remarque, la jeune fille roula des yeux et se mit à rire avant de déporter son attention vers l’extérieur. Elle savait qu’elle était jeune tout comme elle connaissait pertinemment les jugements qui allaient de pairs avec cette remarque. « Vous êtes un partisan de l’habit fait le moine ? » demanda t-elle innocemment avant de finalement se rendre compte que sa remarque pouvait être mal prise. « Vous en faîtes pas je sais que c’est pas méchant. » Elle espérait lui prouver de sa sincérité dans cet avancement, chose qu’elle appuya en croisant son regard vert à son bleu. « Vous n’êtes pas le premier à m’le dire et je crois que si j’suis là c’est parce que quelqu’un comme vous a cru en moi quand j’ai passé l’entretien. Merci pour vos compliments, j’suis pas habituée à en recevoir du coup je sais pas c’que j’dois répondre et si c’est pas des paroles en l’air non plus. » Un nouvel haussement de ses épaules témoignaient de son malaise actuel. Il était vrai qu’Anthea ne recevait que très rarement des encouragements, les seuls étant ceux de sa grande sœur. Elle avait plus l’habitude d’être pointée du doigt parce qu’elle faisait partie des « zigotos » de service, ou des « rêveurs » ou bien de « ceux qui ne feront jamais rien de leur vie ». « J’crois qu’en fait c’est juste là. J’aime c’que je fais et j’me dis que si je peux aider quelqu’un d’autre en l’encourageant à faire ce qu’il aime alors c’est un juste retour des choses. » Elle lui adressa un sourire à la fois bienveillant et curieux alors que finalement elle se relevait de sa chaise pour revenir vers lui. « Et vous alors Grand Chef, pourquoi vous êtes venus finalement ? » lui demanda t-elle innocemment. Après tout, elle avait remarqué sa gêne plusieurs fois au cours de cet échange, elle était en droit de lui demander son retour. D’ailleurs elle espérait qu’il soit bon, car elle voulait bien admettre que ça lui avait plu de son côté.


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MessageSujet: Re: Common sense, is like deodorant. The people who need it most never use it @Anthea    Common sense, is like deodorant. The people who need it most never use it @Anthea  EmptyLun 6 Mar - 18:29

Common sense, is like deodorant. The people who need it most never use it × ft. Anthea & Llewyn
La séance était maintenant terminée. Chacun allait reprendre sa vie comme si de rien n’était. Les paroles prononcées un peu plus tôt ne seraient bientôt plus qu’un lointain souvenir. Comme un sac plastique malmené et emporté par le vent. Un souvenir dont Llewyn espérait qu’il soit profitable à chacun, même si le pompier n’était pas vraiment sûr que le message soit bien passé. Chacun des jeunes n’ayant certainement pas reçu l’information de la même façon que son voisin. Le but de la rencontre n’étant pas de les noter de toute façon ; peu importait au final la manière dont le message était passé. Chacun pouvait y trouver là, une réponse à une quelconque interrogation. L’interprétation étant libre et soumise au bon vouloir de chacun. A eux d’en faire bon usage tout simplement. Au vue des réactions - alors que les élèves commençaient à quitter la salle – Llewyn pu se rendre compte par lui-même que dans l’ensemble, les élèves affichaient une mine plus ou moins réjouie. Le tout étant ponctué de remerciements par ci, par là. Des remerciements tantôt drôles, tantôt touchants. Cela lui fit penser à la caserne, avec sa profusion de gâteaux apportés par les mamies voulant les remercier après une intervention, ou cette petite fille qui lui avait sauté dans les bras - après que ses collègues et lui aient retrouvé le chiot labrador de la petite tête blonde. Il ne put contenir un rire à l’évocation de Minus et Cortex. Cette image l’amusa. Même si à l’époque il était déjà un peu « vieux » pour regarder des dessins animés, il revoyait tout à fait les souris voulant conquérir le monde. Drôle d’idée au passage, des souris pouvant parler… Enfin pourquoi pas. Tout comme Anthea, il adressait des signes de la main aux élèves pour dire au-revoir, tout en lui glissant  en se retenant également de rire « Mieux vaut être cortex que minus, même s’il est petit, un peu grassouillet et avec une tête énorme ». Une tête trop pleine valait mieux que l’inverse pour le Londonien. Llewyn adressa un signe de tête silencieux à Ana et vint reporter son regard sur Anthea, ne sachant pas trop comment réagir face à cette démonstration. Il ne trouva rien à ajouter. Elles avaient presque réussi à le faire rougir. Presque. En voyant la jeune artiste ranger les chaises une à une, Llewyn reprit ses esprits et voulu l’aider, avant de se rendre à l’évidence. Pas facile de ranger des chaises avec une seule main libre. La jeune femme vola à son secours sans même le savoir. « Merci pour la bouteille. J’ai eu l’impression de me retrouver confronté en même temps à Thomas Kibble, Stephen Hawking, le commandant Cousteau, Picasso et Kasparov, mais à part ça tout va bien. La gestion du stress, ça me connait ! », dit-il en riant. « Bien sûr que j’ai aimé ! J’avais l’impression d’être… à ma place, et de servir à quelque chose. » avoua-t-il sérieusement.

« L’échange était intéressant, malgré le petit raté du début. », grimaça-t-il légèrement. Anthea se positionnait un peu comme une grande sœur, - à son tour, elle voulait leur offrir cette chance qu'elle avait eût - c’est du moins ce qui ressortait de son discours. Elle aussi avait le syndrome du héros, à sa manière. « Ce qui est normal pour vous ne l’est peut-être pas pour quelqu’un d’autre. C’est faire preuve d’une grande générosité que de vouloir leur apporter ce qui leur manque, et d’une grande maturité aussi. C’est bien ce que je disais tout à l’heure, ce que vous faites c’est grandiose ! Ca me fait penser à une petite histoire. Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : "Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! "Et le colibri lui répondit : "Je le sais, mais je fais ma part." Et ce colibri c'est vous ! Vous faites votre part et c'est ce qui importe le plus », Llewyn lui adressa un clin d'oeil. La jeune femme vint se poster sur un pupitre en face de lui. Ce qui lui fit prendre conscience de ses moindres faits et gestes. Pas très à l'aise, l'Anglais engloutit le reste de la bouteille, tout en continuant d'écouter ce qu'avait à lui dire Anthea. Il essaya de ne pas baver ou de mettre de l'eau partout, ce n'était pas vraiment le moment de se donner en spectacle. Un sourire illumina à nouveau ses traits en même temps qu'il reposait la bouteille d'eau vide sur le bureau. « Deux ans, j'aurai dit plus ! », la taquina-t-il. « Loin de moi cette idée populaire que l’habit fait le moine. Ce n'est pas parce qu'on prend l’apparence d'un moine qu'on en est un, et ce n'est pas parce qu'on prend l'apparence de quelqu'un "d'important", qu'on est important… Même si de nombreuses expériences prouvent qu’on a tendance à faire confiance aux personnes bien habillées. Par exemple, une expérience a été faite en 2014 sur le poids des apparences. Un homme tombait dans la rue, au départ avec une tenue que l'on pourrait assimiler à celle d'un clochard, mais qui pourrait très bien être portée par nous tous en mode "décontracté". » Il marqua un temps d’arrêt avant de scruter sa tenue du jour et de rire « Un peu comme la mienne aujourd’hui en fait… Dans cette tenue, personne ne venait l'aider. Ensuite, il se met à faire la même chose avec un costume, et là les gens viennent aussitôt pour lui venir en aide. Désolé je m’égare… » Il avait cette tendance à se perdre dans ses histoires et à perdre son auditoire. Il écouta la suite du discours d'Anthea en hochant la tête. Heureusement, il y avait encore des personnes sensées sur cette planète. La jeune femme se retrouvait à son tour gênée par les compliments. « Et bien ne dites rien, contentez-vous de prendre les compliments et c'est tout ! »

Llewyn répondit à son sourire en le lui rendant. La suite le fit légèrement tressauter. Question tout à fait logique. Pourquoi avait-il accepté de venir au final ? Lui-même ne savait pas quel sombre mécanisme avait activé la réponse positive fasse à la sollicitation de sa fille. La détresse ressentie dans la voix de cette dernière. Ou bien peut-être était-ce le regard de chien battu que Lucy lui avait lancé qui l’avait convaincu. Foutu réflexe de Pavlov. Il se perdit l'espace de quelques secondes dans ses réflexions. « Pour être honnête…  c’est ma fille Lucy qui m’a persuadé de venir. Elle ne me l’a pas dit, mais je pense qu’elle en a eu assez de me voir procrastiner, ou bien de tenter de ne faire plus qu’un avec le canapé à force de passer ma vie dessus... ». C’est en prononçant cette phrase que toute la tristesse de sa misérable vie du moment lui sauta au visage. Quelque part dans ses pensées, une petite voix lui susurra LOSER. Et pire encore, ce constat : Peut-être que nous mentons, tout simplement, aux autres, mais surtout à nous-même. Rempart, leurre au mal-être qui nous ronge, se cacher derrière un joli masque pour ne pas ennuyer autrui, mais surtout pour ne pas se dire que l'on n'est incapable de faire face. Ce n'était pas ces jeunes qu'il était venu aider aujourd'hui, mais bien lui-même. Il ne trouva pas la force de prononcer une phrase de plus.
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MessageSujet: Re: Common sense, is like deodorant. The people who need it most never use it @Anthea    Common sense, is like deodorant. The people who need it most never use it @Anthea  EmptyLun 13 Mar - 10:03

Common sense, is like deodorant. The people who need it most never use it × ft. Anthea & Llewyn
Le calme reprenait de ses droits dans la petite salle. Ce dernier s’accompagnait irrémédiablement d’une légèreté qui allait probablement s’étendre un peu plus d’ici les quelques minutes qui devraient s’écouler de manière banale. A chaque fois que ses interventions se terminaient, la jeune fille avait l’impression d’avoir réussi quelque chose, ou du moins d’avoir participer à un accomplissement aussi minime soit-il. Certes, cela ne prévalait rien de bien exceptionnel dans le fond, néanmoins, elle osait placer son courage et ses espérances dans ce recueil quotidien afin d’y trouver une motivation nouvelle pour la prochaine rencontre avec ses élèves. Elle les appréciait tous autant qu’ils étaient, chacun avec leur caractère propre, chacun avec leur manière d’être, chacun avec leur différence, car ils participaient à façonner un monde dans lequel ils lui avaient permis de trouver sa place. Auprès d’eux ou si ils le désiraient éloignée, il n’en restait pas moins qu’Anthea avait l’opportunité de ressentir cette émotion si particulière qui veillait à lui donner la force de se lever chaque matin. Peut-être qu’elle prenait une revanche quant à toutes ces critiques qu’elle avait eu à affronter ? Peut-être même qu’elle utilisait ce prétexte pour se renfermer sur elle-même et ainsi laisser de côté les détails plus terre à terre d’une existence à fouler ? A vrai dire, elle préférait nettement demeurer sans ces questionnements pour profiter de l’instant présent. Son expérience lui avait appris et continuait à lui apprendre que les projets ne se révélaient efficaces que pour un seul type de personne : les organisés. Et elle ne faisait pas partie de cette strate. Déjà de part sa profession, elle ne pouvait jamais prédire ce qu’il adviendrait le lendemain, si elle serait à même de trouver assez de ressources pour se nourrir tout simplement. Alors envisager un projet sur la longue durée se révélait comme une utopie faite pour les autres. Et les autres n’étaient pas elle. Peut-être paraîtrait –elle complètement dérisoire aux yeux du pompier ? Le moment viendrait où il prendrait conscience que la réalité le rattrapait et que cette dernière lui soufflait de se méfier d’une jeune fille comme elle. Anthea était souvent sujette aux jugements de cet ordre et avait appris, au fil du temps, à laisser de côté pour se consacrer uniquement à ce qui était le plus important : ses élèves. Ils étaient sa thérapie, son moyen de se fondre dans la société à son tour, alors qu’elle les aidait simplement à faire de même également. Le lien qui les reliait était en réalité celui de personnes en quête d’identité ou plutôt en quête d’une place qu’ils finiraient tous par trouver. La blonde avait déjà trouvé la sienne, elle se situait dans cette salle, avec eux. Les rires veillèrent à se partager d’une manière sincère et légèrement moqueuse, au moment où Grand Chef commenta les appellations qu’elle avait osé donner aux deux jeunes qui n’en loupaient pas une. Une part d’elle était contente de pouvoir trouver un allié pour cette occasion, ainsi tous deux prouvaient d’une même culture et déjà elle se mettait à secouer sa tête, signe de sa complicité quant au meilleur rôle à interpréter. « J’dirai plutôt qu’ils se complètent. » sa voix se voulait taquine à son tour avant que finalement le temps ne les rattrape complètement, les isolant dans la pièce. Mais désireuse de vouloir garder cette bonne humeur, l’artiste ne manqua pas une seconde afin de proposer à Llewyn sa bouteille d’eau et ainsi prendre connaissance de son ressentis. Elle savait qu’il était parfois difficile de s’exprimer devant un auditoire et ce qu’importe l’âge de ce dernier. Elle-même avait eut des difficultés à ses débuts, surtout lorsqu’ils étaient dans une période visant à la tester pour ainsi jauger de ses limites. Elle se souvenait parfaitement de la fois où une bagarre avait éclaté en plein milieu de la salle, ou encore lorsqu’une de ses élèves était arrivé complètement saoul. Des souvenirs qu’elle laissait de côté afin de mieux se concentrer sur cette première séance pour le pompier et sur ce dont il ressentait à cet instant. Et alors qu’elle pouvait reconnaître un signe distinctif d’honnêteté dans la voix du pompier, la jeune fille se mit à rire tout en remettant une chaise. L’évocation des divers grands hommes qu’il évoquait n’était pas anodine, elle le savait ou du moins elle s’en doutait et elle le remerciait de cette volonté qu’il avait à vouloir se mettre à sa portée. « C’est quand même moins stressant qu’un incendie ou une situation d’urgence, mais on a quand même notre part d’angoisse. » Elle espérait que ses mots le rassureraient et lui prouverait qu’elle comprenait parfaitement ce qu’il ressentait. D’ailleurs, elle ne pu que lui sourire avec un air encourageant au moment où il lui avouait ce qu’il ressentait réellement. « Qui sait, on vous a peut être trouvé une nouvelle vocation. En tout cas ça fait plaisir à entendre et j’comprends c’que ça vous fait. A partir du moment où on leur montre qu’ils ont une place avec nous, ils savent nous rendre la pareille. » Son sourire continuait à se partager avant que ses yeux n’en viennent à exprimer une mine légèrement attristée. « J’suis sûre que vous êtes dur avec vous là. On sert tous à quelque chose, certes ça doit être dur pour vous parce que vous devez vous sentir incapable à cause de votre jambe. Mais j’suis certaine qu’il n’y a pas que les capacités physiques qui comptent, vous m’avez prouvé que vous êtes capables à encourager les gens et si vous l’travaillez, vous verrez que vous les aiderez en étant un soutien pour eux. »

Llewyn lui donnait l’impression d’être en quête de son identité lui aussi. Enclin à se laisser sombrer dans la pénombre à cause d’un fait probablement douloureux, alors qu’il faisait preuve d’une grande force et d’une détermination qu’elle n’avait vue que très rarement chez des personnes. Il savait rebondir afin d’apaiser les clivages et tout portait à croire qu’il était régi par une passion débordante pour la culture. Seule la confiance en lui, paraissait lui faire défaut et cette révélation eut tendance à tirer un peu plus les traits de la blonde alors qu’elle se confrontait une nouvelle fois aux injustices de la vie. « Vous avez gérer comme un chef, Grand Chef. » osa t-elle intimer en signe de complicité naissante alors qu’elle songeait déjà aux réponses à fournir. A vrai dire, hormis sa grande sœur, les personnes ne s’intéressaient jamais à elle, la jugeant trop illuminée. Voilà pourquoi, elle assimilait à chaque fois un compliment à un mensonge, ou bien un encouragement à une critique à venir. Les personnes lui avaient façonné les barrières qu’elle avait du apprendre à ériger tout au long de son existence, tout comme cette force qu’elle avait était contrainte d’endosser pour ne plus se laisser blesser. Quoi qu’il en soit, les diverses remarques qu’elle entendait vinrent à la troubler alors que pour une des rares fois de son existence, rien n’était évoqué pour la rabaisser derrière, mais bel et bien pour lui témoigner d’un sentiment réel et sincère. D’ailleurs, Llewyn le remarquait probablement puisqu’il essayait de la rassurer à sa manière et déjà une moue visant à ce qu’elle se pince la joue à l’intérieur de sa bouche, l’empêchait de sourire. « J’aime bien être le colibri. » affirma t-elle tout en baissant ses yeux et en essayant de graver cette anecdote dans son esprit. Selon elle, l’union faisait la force et voilà que le jeune homme lui prouvait de cette volonté par cette histoire qu’il avait probablement inventé pour l’occasion. « Voyez quand j’vous dis que vous êtes capables d’aider les autres. » Elle venait de ponctuer ses dires en arquant l’un de ses sourcils tout en se positionnant de manière à favoriser la discussion entre eux. Encore une fois, elle ne tarda pas à exprimer sa gêne, en raison du sujet mis en avant, et cette fois-ci elle n’avait pas pu retenir le haussement de ses épaules au moment où Grand Chef lui répondait. Elle osait le prendre comme un compliment, son expérience ne datait pas tant que cela et pourtant un regard extérieur pensait l’inverse. Le sourire lui revenait à mesure que le discours mis en avant lui rappeler combien le pompier s’avérait être une véritable pipelette. Néanmoins, elle se doutait que ce trait de caractère était probablement dû à une volonté de sa part de détendre son auditoire pour ainsi parvenir à se détendre lui-même. Amusée de la situation, Anthea gardait son sourire intact, silencieuse et attentive à l’idée qu’il veillait à mettre en avant. Rares étaient ceux qui pensaient comme lui. « Vous aimez parler hein. » ne put-elle s’empêcher de répondre une fois ce long monologue terminé tout en se retenant de rire. Anthea avait toujours été ainsi naturelle, directe et vraie. « Vous en faites pas, si vous avez envie de parler, vous pouvez y aller. » Elle essayait une nouvelle fois de le rassurer pour lui prouver qu’elle ne le jugerait pas, elle n’était pas comme ça de toute façon. Et si elle pouvait l’aider juste en l’écoutant, alors elle se prêterait à cela avec plaisir. « Si seulement il pouvait y avoir plus de personnes comme vous dehors, j’crois que le monde s’en porterait mieux. Les gens sont toujours en train de juger par rapport à ce qu’ils voient, sans même connaître qui est en face d’eux, ça ne les intéresse pas de toute façon. J’ai fini par comprendre que c’est leur manière à eux de s’accorder de l’importance… » Il entendrait surement ici sa souffrance vis-à-vis de ces préjugés. Mais puisqu’ils en étaient à parler honnêtement l’un et l’autre, Anthea ne voyait pas d’inconvénient à ce qu’il le découvre. Ses yeux finirent par se porter en direction du bois de ce pupitre sur lequel elle se tenait, gênée par rapport à ce qu’elle devait accepter. « Alors merci. » commenta t-elle tout en hochant positivement de la tête avant de finalement se mettre à soupirer pour retrouver sa contenance habituelle et se relever.

Ils se sourirent une nouvelle fois, preuve de cette joie qui les habitait parce qu’ils étaient simplement ici l’un et l’autre. Ils se surprenaient, du moins Grand Chef surprenait Anthea au fil de cette conversation, si bien qu’elle émettait déjà des suppositions pour l’inviter à participer une nouvelle fois à une séance s’il le souhaitait. Ainsi, elle pourrait lui montrer en quoi consistait son enseignement et peut être même serait-il enclin à participer à l’élaboration d’une œuvre lui aussi ? En attendant que la parole prenne le dessus sur ses idées, la jeune fille se contenta simplement de reprendre là où elle en était et finalement inverser les rôles afin de connaître les véritables motivations qui animaient le jeune homme. « Vous avez une chique fille alors. » Sa voix résonnait dans l’ensemble de la pièce alors qu’elle remarquait la mine interloquée du pompier au moment où il donnait à croire qu’il était face à une révélation. « Vous avez bien fait de venir. Elle sera fière de vous. » Ses pas l’avaient guidé instinctivement en direction du jeune homme afin de prendre place à ses côtés pour poser sa main sur son épaule en guise de soutien. Un contact assez bref, mais révélateur d’une volonté profonde de l’aider à s’apprécier. « Rome ne s’est pas faite en un jour, vous savez. » Un timide sourire vint à prendre place sur ses lèvres, elle savait qu’il comprendrait cette allusion, Llewyn était assez intelligent pour faire des rapprochements. « Soyez pas si dur envers vous. » Lui intima t-elle avant de se redresser pour reprendre le pot vide et se rendre vers son sac à dos afin de l’y glisser. « Ca vous dirait d’aller prendre un café ? Bon, j’pensais qu’ils auraient mis au moins cinq dollars, mais j’vous invite pour vous remercier d’être venu et pour qu’on planifie votre prochaine intervention. » Anthea avait envie d’aider cet homme, pourquoi ? Elle ne le savait pas, mais une intuition lui disait qu’ils se ressemblaient plus qu’ils n’y paraissaient et que peut-être qu’elle permettrait à Llewyn de se sentir mieux avec lui, avec sa famille, mais surtout qu’il parviendrait peut être à trouver une paix intérieure. « Vous pensiez tout de même pas que j’allais vous laisser partir comme ça alors qu’Ana a un sacré crush sur vous. » Un rire vint à s’échapper d’entre ses lèvres au moment où elle se relevait et qu’elle mettait son sac sur ses épaules. La légèreté serait certainement à même de les aider tous les deux, elle l’espérait tout comme elle désirait revoir le sourire sur le visage de Grand Chef, il le méritait, il avait franchi une étape.



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Pour me faire pardonner pour l'attente:
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MessageSujet: Re: Common sense, is like deodorant. The people who need it most never use it @Anthea    Common sense, is like deodorant. The people who need it most never use it @Anthea  EmptyLun 20 Mar - 19:43

Common sense, is like deodorant. The people who need it most never use it × ft. Anthea & Llewyn
Il est de ces instants qui marquent un tournant dans une vie. Parfois il suffit d’un rien, ou d’un tout pour amorcer un changement. Un discours, un geste, une attention, amenant une prise de conscience. De cette prise de conscience nait une idée, une envie, qui va doucement germer. Instant avec un impact presque insoupçonnable. Un changement imperceptible commençant alors à se mettre en marche. Puis vient le moment où tout devient très clair. Limpidité et clairvoyance. Nul besoin d’avoir un GPS en sa possession pour prendre dès lors la bonne direction. Le cœur et l’esprit s’alliant dans un même but, guider et veiller à ce que l’individu arrive à bon port. Llewyn venait de prendre conscience du problème auquel il faisait face. Bien sûr il y avait la douleur physique et mentale à gérer, mais ce n’était rien. Ce n’était rien comparé à ce constat. Il s’était enroulé dans une couverture de ronces ; enchevêtrement duquel il s’assurait lui-même de ne pouvoir sortir. Il avait érigé lui-même les murs de cette prison. A la fois malsain et réconfortant. Quelque part il se complaisait dans cet état. Un état qu’il s’auto-infligeait afin de se punir de n’avoir pu agir pour Mason. Et c’était cet état de fait qu’il renvoyait par effet miroir à Lullaby. Elle qui semblait le tenir pour responsable de toute cette tragédie. En réalité, c’était lui et lui-seul qui s’infligeait cette sentence, tout en s’assurant de ne pas pouvoir remonter à la surface pour aspirer une nouvelle goulée d’air. Toutes les thérapies auxquelles il prenait part n’ayant pu lui apporter une réponse claire. C’est là, au beau milieu de ces jeunes et aux côtés d’Anthea que la réponse venait de lui apparaître. Ce moment qui n’avait l’air que d’un simple échange venait peut-être bien de lui sauver la vie. Il s’était tellement employé à se phagocyter de l’intérieur, qu’il en avait oublié le plus important. Sa propre existence. Durant ces six derniers mois, il n’avait rien fait d’autre que se terrer, s'enterrer, pour n'avoir à affronter aucun regard désolé, aucune déception. Il n'avait pas besoin d'avoir un spectateur de l'explosion de son cœur, il ne voulait pas non plus qu'on l'aide à ramasser les morceaux et encore moins qu'on lui fasse constater que les dégâts étaient moindres, puisque de toute manière il ne restait pas grand-chose de son cœur avant qu'il ne se brise. Llewyn espérait qu'après s'être fait exploser le muscle cardiaque des centaines de fois, il n'en reste alors que l'essentiel, le fort et l'essence, l'important, juste l'important. Et que le superflu disparaisse à chaque nouvelle chute, ne comprenant alors pas que cette campagne de destruction le conduirait à sa perte. L’espace d’un instant Llewyn se demanda si tout ceci finirait un jour. Si une cicatrice, sur le cœur, sur l'âme peut se refermer à jamais? S'il existe des mots qui ne peuvent jamais être prononcés et encore moins chuchotés, des mots qu'il serait préférable d'écrire sur une feuille en papier, avant de brûler cette dernière ? Est-ce que nous sommes aussi forts que nous voulons bien le prétendre ou du moins le faire croire à autrui ? Certainement pas. Tout n'est qu'une question de paraître, et c'est à celui qui arrivera le mieux à jouer la comédie qui remportera la palme de l'imposture. C'était perdu d'avance pour lui, il ne savait pas feindre. Le deuil l'en empêchait. Ce deuil qu'il portait depuis de nombreuses années à bien y réfléchir.  

Parce que c’était ça l’histoire de sa vie, une perte immense et ce schéma qui se reproduisait à l’infini. Ses parents qu’il ne connaissait pas, et qu’il ne connaitrait jamais, puis la disparition de Mason. Comme s’il ne pouvait y avoir qu’un homme et un seul dans cette foutue famille. Un résumé rapide de l’œuvre complète de Dante, les 9 cercles de l’enfer, les anges, les démons, tout ça afin de s’assurer que jamais au grand jamais la donne ne puisse changer. Llewyn avait très certainement dû être la pire des ordures dans une vie antérieure, pour avoir autant de malheur dans cette vie-ci. Ce n’était pas possible autrement. Le sort semblait s’acharner. Et il n’était plus vraiment sûr d’avoir la force nécessaire pour continuer sa route. Malgré tout, les élèves présents quelques minutes plus tôt ainsi qu’Anthea avaient eu un certain effet sur lui. Comme un défibrillateur fait repartir un cœur un peu trop fatigué. Même s'il ne restait plus grand chose de son muscle cardiaque, il pouvait le sentir clairement cogner contre ses côtes en ce moment-même. La joie et la bonne humeur était toujours de mise à la fin de l’intervention. Le nom donné aux deux élèves – qui devaient sans doute en faire voir de toutes les couleurs à la blondinette – avait arraché un rire au Londonien. Une histoire de complémentarité pour ces deux petites souris, certainement comme pour ces deux jeunes. Il hocha la tête, à vrai dire il n’avait jamais vu les choses sous cet angle. L’un n’allait pas sans l’autre, Anthea avait tout à fait raison « Comme le Yin et le Yang, vous avez raison, ils ont besoin l’un de l’autre pour exister ». Llewyn haussa ensuite les épaules alors qu'Anthea jugeait que cette intervention restait moins stressante qu'un incendie. Certes il n’avait pas risqué sa vie aujourd’hui, mais cela avait monopolisé toute son énergie et son attention. Il lui avait également fallu une certaine dose de courage, pour affronter le jugement de cet auditoire, la comparaison était assez bien trouvée au final. Le regard d’autrui, un brasier tout aussi incandescent et meurtrier qu’un incendie « Je dirais juste que ce n’est pas aussi dangereux, mais tout aussi stressant à vrai dire ! Ça n’a pas dû être facile pour vous de trouver votre place lors de vos premiers cours j'imagine... Mais maintenant c'est une équipe qui roule si je puis-dire ! »

Le Pompier en venait à se dire qu’il n’était pas là par hasard aujourd’hui, au contraire. Quelque chose venait de se passer. D’ailleurs l’artiste lui fit remarquer gentiment que c’était peut-être là sa nouvelle vocation. Et pourquoi pas après tout ? Ce n’est pas comme s’il avait encore quelque chose – en dehors des deux femmes de sa vie – qui lui donnait le courage de se lever le lendemain matin. Donner du courage à autrui – alors que lui-même aurait préféré mourir que continuer cette vie-là – il ne s’en serait pas cru capable une seule seconde. Et pourtant. Pourtant, c’était bien ce qu’il avait fait quelques minutes plus tôt. « Peut-être bien… vous êtes un peu comme ces gens qui révèlent les talents en fait. », dit-il amusé par la comparaison. « Ou bien c'était seulement la chance du débutant, qui sait ? ». Les encouragements de la jeune femme lui firent du bien quelque part. Il doutait fortement de son utilité sur cette terre ces derniers temps. Il n'était plus qu'une inconnue dans l'équation, plus rien d'autre que l'ensemble de ses pensées, il manquait quelque chose, la meilleure part de lui-même et cette part s'en était allée à tout jamais. « Zut, moi qui pensais que l’illusion était parfaite et que cela ne se voyait pas… me voilà déçu ! », c’est tout ce qu’il trouva à rétorquer, dans un sourire mi-figue mi-raisin, avant d'enchérir l'air un peu las « Je ne sais pas si j'ai vraiment envie de me transformer en béquille à mon tour, mais vous avez sans doute raison... c'est rare d'avouer que quelqu'un d'autre en dehors de moi-même puisse avoir raison », essaya-t-il de blaguer. C'était assez étrange de constater cette complicité qui tendait à s'installer petit à petit entre eux. La blondinette lui fit d'ailleurs remarquer par rapport à son histoire de colibri qu'elle aimait bien être cet oiseau, ce qui fini par dérider le pompier, qui laissa de côté durant un temps ses pensées noires. « Ce serait un joli surnom en plus de ça... pas petit Padawan, mais petit Colibri ». Llewyn se retint d'exploser de rire devant l'expression qu'Anthea venait de faire. Il ne voulait pas qu'elle pense qu'il se payait sa tête. « J'ai bien fait de venir alors ! ». Cette dernière lui fit alors remarquer gentiment qu'il parlait trop. Son plus grand défaut au damne de sa famille, qui la plupart du temps ne l'écoutait même plus et se contentait de hocher la tête de temps à autre, à la manière des petits chiens en plastique que l'on place sur la plage arrière des voitures. L'Anglais piqua un fard et fit mine de s'offusquer tout en regardant ses pieds « Oh non pourtant... enfin si, voilà je suis démasqué, mon secret le plus inavouable... n'hésitez pas à me dire si je vous gonfle d'ailleurs ! » Certes il aimait parler – et non pas s'écouter comme certaines personnes auraient pu facilement le croire – mais il aimait surtout écouter les autres. D'ailleurs il devait bien reconnaître une fois de plus qu'Anthea avait raison « C'est tout à fait ça. Et puis la seule histoire qui intéresse les gens malheureusement c'est la leur ! Les gens sont nombrilistes, égoïstes... Merci le libéralisme et le capitalisme. Il faut que tout rentre dans une case et que tout soit aseptisé. C'est dommage... J'en ai des tonnes d'histoire de détresse sociale à raconter, des pauvres gens qui n'intéressent personne, pas même leur propre famille... Mais je vais vous épargner ça » Il s'interrompit quelques secondes avant de reprendre, tout en faisant comprendre à Anthea qu'il savait ce qu'elle ressentait. Les préjugés, la seconde histoire de sa vie. « Ici rien n'est aseptisé et malgré tout ça fonctionne très bien, il suffit juste de regarder ces gamins pour s'en rendre compte. Cette classe est une véritable chance pour eux ! Et pourtant je ne crois pas me tromper en avouant être le type le plus cartésien de la terre, et que je ne comprend rien à l'art ! », il rendit son sourire à la jeune femme.

Cet échange lui faisait un bien fou. Il se sentait bien et détendu ici, peut-être était-ce dû à l'odeur de peinture qui lui montait à la tête. Sans doute les effluves de peinture oui, qui venaient de lui faire avouer les raisons de sa venue. Il hocha alors doucement la tête, Lucy serait sans doute fière de le voir ici à essayer d'expier ses démons. Le contact de la main d'Anthea sur son épaule lui réchauffa le cœur. Il ne se sentait plus aussi seul et avait cette impression qu'elle serait une oreille attentive. Il était facile de se confier à elle, comme s'il se reconnaissait en Anthea à quelques égards. Une impression quasi indescriptible. « Il faut du temps pour accomplir quelque chose d'important... mais le temps est aussi quelque chose de précieux... J'ai l'impression d'être en sursis depuis six mois ». Il laissa cheminer le proverbe dans les méandres de son esprit, sans rien ajouter de plus. L'idée de s'aérer un peu l'esprit et de se faire un shoot de caféine était plutôt plaisante. « C'est avec plaisir, même si nous n'avons pas réussi à les repousser dans leurs derniers retranchements. Dommage, nous devrons nous contenter d'un ristretto riquiqui pour deux. » Il marqua une pause et arqua un sourcil tout en jetant un coup d'oeil à Anthea. « Vous voulez vraiment que je revienne ? » Il explosa alors de rire devant l'argument invoqué par la jeune artiste. « Dans ce cas, je ne peux pas refuser. J'imagine qu'elle ne peut que ressentir un crush devant la figure paternelle que je représente surement pour elle... » Pauvre Ana, ses oreilles devaient sans doute siffler à cet instant. Il se releva du bureau et attendit qu'Anthea rattroupe ses affaires. Le Pompier tenta de ne rien laisser paraître de la décharge douloureuse qui lui parcouru l'échine au moment où il amorça quelques pas. Foutue jambe. Histoire de donner le change, il demanda « Comment l'idée de cette classe vous est venue ? »    
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MessageSujet: Re: Common sense, is like deodorant. The people who need it most never use it @Anthea    Common sense, is like deodorant. The people who need it most never use it @Anthea  EmptyLun 27 Mar - 15:31

Common sense, is like deodorant. The people who need it most never use it × ft. Anthea & Llewyn
L’écoute favorisait toujours les confidences. Cet acte, aussi simple pouvait-il se dévoiler, se présenter toujours comme une solution pour de nombreux problèmes. La Nature n’était pas encline à favoriser cet état d’âme ? Ne s’autorisait-elle pas quelques délivrances de secrets dissimulés par-ci par-là dans le monde ? N’était-elle pas à même d’introduire quelques bribes de son mal être par les représentations végétales voire même animales ? Bien sûr la conscience quant à cette révélation n’était pas acquise pour bon nombre, mais il n’en restait pas moins que quelqu’un qui s’y intéressait pouvoir le relever. Si cet arbre tenait à se fendre en son milieu, si cette espèce animale en venait à être mise en danger, ou même si ce décor tendait à changer aux rythmes des décennies, n’était-ce pas là un appel à l’aide ? Une mise en abîme d’un problème enfoui, qu’il se fallait régler au plus vite ? N’était-ce pas également une simple demande quant à une main que l’on désirait saisir ? L’artiste était-il idiot de songer que les connexions étaient toutes reliées. Chaque chose portait à croire en une imbrication dans une autre pour ainsi contribuer à l’élaboration et surtout l’évolution du monde, de ce monde, dans lequel il était parfois difficile de trouver sa place. Les échelles se superposaient, les unes sur les autres, dévoilant des troubles variés dont les gravités fluctuaient autour de ce tout qu’ils formaient. Le grain de sable avait lui aussi sa place, tenait à maintenir sa position pour que le désert puisse s’étendre, pour que l’aridité finisse par s’y installer et que finalement l’écosystème trouve un rythme viable pour tous. En était-ce pour autant une vision à juger comme étant ‘illuminée’ que de songer de cette manière ? Pour beaucoup, cela l’était mais certainement pas pour la jeune fille. Trouver sa place, parvenir à s’épanouir pour ainsi participer à ce devoir de transmission se dégageait de plus en plus comme une révélation pour elle. Ainsi, permettre à ces jeunes de faire de même, grâce à cette main qu’elle se plaisait à leur tendre, se révélait telle une évidence qu’elle aurait peut être désiré découvrir plus tôt. Mieux valait à présent que jamais. Pourtant, une part d’elle continuait à suggérer l’idée que ses interventions amenaient en des changements. Certes, ces derniers se présentaient sous une forme minimalistes, voire totalement imperceptibles pour quelques uns, néanmoins, sa naïveté, due à son âge essayait de se convaincre de ce mieux. Selon elle, ces jeunes ne méritaient aucunement le sort qu’on voulait leur attribuer. Leur parcours était chaotiques, parfois même tortueux et désuets, pourtant, personne n’était en droit de leur interdire d’espérer. Bien au contraire, tous devaient imprégner cette idée dans leurs cœurs, afin que l’épanouissement puisse s’y réfugier à un moment donné ou à un autre, et qu’ils finissent par comprendre que leur place se trouvait belle et bien sur cette Terre. Ainsi, l’intervention du pompier professionnel pourrait participer à ce dessein. Par ses mots, par ses attentions, peut être même par son état d’esprit, parviendrait-il à ébranler le fort intérieur de quelques uns pour que le meilleur s’y intègre et qu’ainsi l’espoir naisse ? Encore une fois, Anthea voulait croire en cette naïveté. Surtout une fois que le cours se terminait et qu’elle pouvait croiser quelques uns des regards de ses élèves. Fidèles à eux-mêmes, ils lui prouvaient de ce comportement amical qu’ils savaient avoir envers elle et ils le partageaient avec le jeune homme. Un peu comme si, Llewyn avait réussi à enjamber vaillamment ce rite de passage et qu’il était complètement accepté par les élèves. Il s’agissait bien là d’une mise en abîme, mais pourtant, le message, lui, se révélait bien fort et sincère. Le Tout puisait de ses ressources pour qu’une nouvelle place soit prise. Une place que beaucoup refusait, à cause des préjugés, mais qui pourtant, révélait une force incommensurable à qui voulait bien l’endosser. L’amusement permettait la meilleure élaboration de cette conclusion. Transmis de parti en parti, il se révélait déterminé quant à cette joie qui ne cessait de dévoiler une toute autre personnalité. La confiance était peut être même en train de se construire. Surement. Anthea avait déjà pu la percevoir au court de ce temps de partage et cette impression se renforçait à cet instant où elle émettait sa vision des choses. Vision dans laquelle, chacun possédait sa place quelle qu’en soit son importance et son interprétation. Un sourire entendu vint à s’immiscer dans cet échange. Grand Chef lui prouvait de sa bonne foi et elle l’accueillait complètement dans son monde, s’il désirait le connaître.

A vrai dire, les craintes les plus profondes de la jeune peintre résidaient dans ce jugement dont elle aurait pu être victime de la part du jeune homme. Le moment viendrait, surement, durant lequel Llewyn finirait par admettre l’idée qu’Anthea était idéaliste ou trop rêveuse. Tous finissaient par l’avoir, d’ailleurs elle suspectait même Jaelyn de le songer aussi. Mais trop gentille et trop polie, sa grande sœur ne devait simplement pas oser le lui faire remarquer. Néanmoins, cette manière d’être et cet état d’âme faisaient partis intégrantes de la blonde. Tant et si bien qu’elle avait appris à forger son caractère en raison de cette manière de penser. Voir un monde dans sa globalité ne l’effrayait pas, il attisait plutôt sa curiosité et son intérêt pour les détails. Peut-être à tort d’ailleurs ? Elle n’était pas la mieux placer pour juger de cette tendance, elle préférait de loin s’intéresser aux faits. Si bien, qu’elle n’hésitait pas à mettre en avant la profession du jeune homme pour ainsi l’encourager dans cette démarche nouvellement faite. Ainsi, veillerait-elle à lui apporter ne serait-ce qu’une once de légèreté dans ce parallèle ? Cet espoir grandissait à mesure que le sourire du pompier accompagnait ses dires. Elle comprenait tout à fait cette crainte qu’il avait du ressentir. « C’est sûr que mon premier cours n’a pas été comme celui là… » Son ton se voulait amusé, d’autant plus qu’elle se mettait finalement à rire avant de laisser son esprit imprégné ce compliment qu’elle venait tout juste de recevoir. Une équipe qui roule. Elle n’en demandait pas plus à vrai dire, elle désirait simplement qu’ils se sentent bien avec elle et qu’ils oublient pour quelques temps leurs tracas. « Merci. » laissa t-elle échapper avant de finalement laisser ses yeux se disperser un peu pour retrouver une certaine contenance. Elle préférait revenir sur lui, sur ses capacités qu’il donnait l’impression d’avoir oublié ou bien laissé de côté pendant un temps. Les raisons quant à cette conséquence étaient complètement inconnues de la jeune fille et pourtant, elle ne pouvait s’empêcher de lui soumettre l’idée de cette intention qu’il dégageait. Lui aussi désirait le bien d’autrui, lui aussi était en quête d’un bien être à partager, lui aussi désirait simplement aider à sa manière, en sauvant des vies par exemple. « Si j’dois me reconvertir, j’irai du côté de la télé alors ? » s’amusa t-elle en lui adressant un sourire. Mais bien vite elle se pinça les lèvres tout en hochant la tête de manière négative. « J’y crois pas à c’te chance là. » Elle savait qu’il comprendrait ce qu’elle voulait dire. Elle n’en doutait pas une seule seconde, si il était pompier, ce n’était pas par hasard. Et si il s’était sentit bien ici, ce n’était pas non plus de l’ordre de la chance mais bel et bien de cet altruisme qu’il possédait au fond de lui. Voilà qu’elle se décidait à le lui faire remarquer par cet échange. Le manque de confiance se traduisait dans chacun des gestes qu’il lui montrait et pourtant, Anthea continuait à lui expliquer sa manière de penser. Llewyn lui prouvait d’une rudesse envers lui-même. « Raison c’est mon deuxième prénom. » s’amusa t-elle à nouveau tout en mimant l’acte de s’ôter une poussière de sur son épaule, mais déjà son rire venait traduire de sa bêtise et c’est en reprenant son sérieux qu’elle finit par admettre. « C’est difficile d’accepter les compliments hein. » Un nouveau sourire complice vint à s’échanger entre eux. Un de ceux que pouvaient s’offrir deux amis enclins à s’entendre sur une même idée. Néanmoins, la sincérité était belle et bien présente, bien installée dans cette distance qu’ils avaient mise entre eux. Après quoi, son attention n’en devint que plus importante dès l’instant où l’anecdote qu’il lui racontait prenait tout son sens dans son esprit. L’union faisait la force peut être pourrait-il lui aussi participer à cette dernière ? Jordan en faisait déjà parti mais à eux seuls, seraient-ils capables de cette aide particulière ? Pour l’heure, la question ne se posait pas, et pourtant Anthea se mit à arquer son sourcil en souriant au moment où Grand Chef la désigna de petit colibri. « Grand Chef et Petit Colibri, on est en plein dans les Indiens là. » Sa spontanéité venait de prendre le dessus sur le reste, leur assignant ainsi d’une certaine dose d’humour, même si l’intégrité du message avait été prise dans sa mesure. « Pardon, c’tait un réflexe… » s’enquit-elle de s’excuser avant de finalement lui avouer de sa joie d’avoir pu partager un instant comme celui là avec lui. Un nouveau sourire vint à traduire cette évidence dans le même temps où elle hochait sa tête de manière affirmative cette fois. Oui il avait bien fait de venir. Et elle espérait déjà qu’il revienne pour leur permettre à tous de profiter d’un peu plus. Mais alors que la conversation battait de son plein, Anthea s’amusa une nouvelle fois du caractère de Grand Chef et crut bon de lui faire remarquer cette tendance qu’il avait à beaucoup parler. Non pas pour qu’il se taise, mais elle avait cru que cette façon d’être lui prouverait qu’elle acceptait tel qu’il était et qu’elle était même encline à l’écouter autant qu’il désirerait se confier ou raconter des histoires. « Vous n’me gonflez pas. » s’empressa t-elle de commenter au moment où ses espérances se réduisirent au néant. Mais c’était sans compter sur la volonté du jeune homme de la rassurer à son tour et d’ainsi amener la conversation sur un autre sujet. Etrangement, la peintre crut reconnaître quelques uns des non-dits dont le pompier devait probablement être sujet au court de cette explication. Certes, elle se retrouvait à son tour dans ses dires, mais une intuition veillait à lui émettre l’idée qu’elle n’était pas seule dans ce cas. Silencieuse, la jeune fille ne dit mot de plus ou peut être si justement. « Si vous avez envie d’en parler, vous pouvez le faire. J’me doute que vous avez du voir énormément d’injustice… » Ses épaules donnèrent l’impression de s’affaisser. Les injustices sociales étaient ce qu’il y avait de pire en ce bas monde et savoir que beaucoup y étaient sujet sans que personne ne daigne bouger le moindre petit doigt l’énervait tout simplement. Parce que c’étaient ces personnes là qui étaient à aider. Une nouvelle occasion de s’encourager vint à reprendre de ses droits et déjà Anthea souriait par ce qu’elle entendait. « Si le monde se portait mieux, ces classes là n’aurait pas à exister… l’Art n’est pas la solution en fait… C’est c’qu’ils croient, mais en fait la solution c’est juste l’écoute. »

Elle se redressait et revenait déjà vers Llewyn afin de lui apporter de ce réconfort dont il semblait avoir besoin. Une main posée sur une épaule, un geste amical, une sincérité qui restait ancrée dans le cœur de la jeune fille. Tous avaient leurs lots d’horreurs, on leurs répétaient à tout va qu’ils devaient être forts et souffrir en silence, pourtant ce silence était en réalité le pire des ennemis. Grand Chef se jugeait durement, trop d’ailleurs, voilà pourquoi Anthea n’avait pu que lui témoigner de son soutien tant et si bien qu’il veuille bien d’elle. Pourquoi ? Parce que même si elle n’en jugeait pas la gravité, cette détresse lui donnait l’impression d’un appel et elle désirait y répondre, parce que plus le temps s’écoulait et plus elle prenait conscience des ressemblances qu’ils possédaient. « Alors peut –être que le temps est venu pour recommencer à forger les bases ? » Cette hypothèse se soumettait d’une manière naturelle, emplie d’une profonde honnêteté alors qu’elle s’appuyait doucement à ses côtés. Il suffisait parfois d’un déclic pour que tout reparte, d’une simple voix, voire même d’un simple état d’âme. Néanmoins, l’instigation du mouvement ne reposait que sur soi-même et son propre choix. Personne n’était à même de décider pour soi, pourtant, l’aide, elle, serait présente dès lors que la roue se mettrait à nouveau à tourner. Est-ce que la blonde en ferait partie ? Peut-être… Elle n’était pas en mesure de répondre, tant ce choix n’était pas le sien mais bel et bien celui du jeune homme. D’ailleurs, elle n’hésita pas à lui tendre une nouvelle fois sa main, de manière imagée, en l’invitant à partager un café pour ainsi le remercier de cette entrevue et planifier la prochaine. Elle n’était pas certaine qu’il ait compris cette invitation pour une prochaine heure, jusqu’au moment où il lui donna l’air d’avoir intégrer l’idée. « C’est le geste qui compte n’est-ce pas. » Elle pinça à nouveau ses lèvres pour s’empêcher de rire. « Vous leur avez promis la visite de la caserne, je vous rappelle. » Et cette fois tous les deux se mirent à rire devant les remarques émises au sujet d’Anna. Anthea préférait s’en amuser et espérait là, montrer à Llewyn qu’elle l’acceptait à son tour et qu’elle voulait qu’il continue dans cette voie. « Paternelle… Paternelle… Vous n’avez jamais eu le béguin pour une de vos profs vous ? » La jeune fille se mit à secouer sa tête avant d’instiguer le mouvement et donc donner le rythme à la marche. Bien entendu, elle prenait garde de sa vitesse, ne désirant pas éveiller la douleur dans la jambe du pompier, ou pire lui laissait entrevoir l’idée qu’il devait faire plus d’efforts pour la rattraper. Elle referma la porte une fois cette dernière franchit et s’enquit de bien fourrer la clé dans le fond de son sac à dos avant de finalement reprendre la marche. Elle s’apprêtait déjà à parler, afin d’en apprendre un peu plus sur le jeune homme, mais il fut le premier à percer le silence. Comment l’idée de cette classe lui était venue ? C’était une excellente question. « J’sais pas trop en fait… » Elle prit quelques secondes de réflexion pour essayer de se plonger dans ce passé dans lequel elle avait finit par admettre cette intention. « Vous savez quand on est comme moi, c’est pas évident pour vivre. On doit trouver des endroits où exposer donc entretenir un bon relationnel, donc connaître les bonnes personnes et blablabla… » Cette partie de son domaine était celle qu’elle appréciait le moins, devoir faire des courbettes à des inconnus pour gagner un mètre carré d’exposition… « Fin bref, ma sœur essayait de m’aider en lançant des appels à la radio, mais au bout d’un moment on a vite fait le tour en fait… C’qui fait que une chose en entraînant une autre, j’ai commencé à ne plus trop y croire. Pourtant j’peignais encore et puis bon c’était pas la meilleure partie d’ma vie, vous savez la remise en question de soi-même, la déception amoureuse, la volonté d’indépendance… Le Mic Mac complet en gros. » Elle dévia son regard pour regarder en direction de Grand Chef et se mit à sourire tout en haussant ses épaules. « Toujours est-il que j’ai été peindre vers le skate park et j’ai vu ces jeunes assis dans un coin, en train de refaire le monde. Et là j’me suis dis ‘Pourquoi tu penses qu’à toi Thea ? T’es en train de d’venir comme ta mère et c’est pas c’que tu veux.’ Et là, j’ai fini par tout poser et j’suis allée les voir pour leur demander pourquoi ils étaient là. Bon j’ne vous cache pas que j’ai eu droit à tous les noms d’oiseaux existants sur Terre et ils m’ont rembarré avant de partir. J’ai pas eu de réponse sur le moment. Et un mois après, y en a qui m’a vu peindre sur la plage, alors il est v’nu me voir et il m’a demandé ce que j’faisais là. J’lui ai seulement répondu que j’créais mon monde et vous savez c’qu’il m’a répondu ? » Un sourire se dessinait sur ses lèvres et alors qu’elle s’arrêtait pour permettre à Llewyn de passer devant elle afin qu’elle lui tienne la porte, elle continua. « J’peux essayer ? » Sa voix imité parfaitement celle du garçon avant qu’elle ne reprenne sa propre voix pour ainsi finir de raconter son histoire. « C’est là qu’j’ai compris que j’voulais lui apprendre. Pas pour qu’il peigne comme un grand artiste mais pour qu’il puisse lui aussi se sentir libre… Je l’ai revu plusieurs fois après seul ou avec ses amis, petit à petit ils me parlaient et finalement j’ai été voir le proviseur pour émettre cette idée. Au départ c’était pas gagné… » Elle s’arrêta là pour son récit et finit par prendre la ruelle qui menait jusque vers le café, Grand Chef à ses côtés, il lui donnait l’impression de suivre son rythme avec brio. « C’gamin c’est Tom. Donc j’pense que c’est grâce à lui que l’idée est venue. » Elle se mit à hausser ses épaules. « Et vous alors, mis à part votre reconversion de joueur de guitare dans le métro, pourquoi d’venir pompier ? » de fil en aiguille, elle ne s’était pas rendue compte qu’ils arrivaient déjà au niveau du café. « Ah vous avez l’temps de songer à la réponse, le temps qu’on s’installe… Vous préférez l’intérieur ou l’extérieur ? » lui demanda t-elle alors qu’elle passait une nouvelle fois devant pour maintenir la porte à Grand Chef et qu’il puisse ainsi s’installer là où il le désirait. « Ca va la jambe ? » s’enquit-elle tout en esquissant un sourire dans le but de lui montrer qu’elle voulait prendre soin de lui, comme lui lui donnait l’impression de faire de même grâce à sa présence.
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MessageSujet: Re: Common sense, is like deodorant. The people who need it most never use it @Anthea    Common sense, is like deodorant. The people who need it most never use it @Anthea  EmptyVen 7 Avr - 13:11

Common sense, is like deodorant. The people who need it most never use it × ft. Anthea & Llewyn
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Il y a tant de nécessité et d’injustice en ce bas monde, qu’il était impensable de rien faire, de ne pas agir et de rester là, les bras ballants. Non ce n’était pas possible. Il suffisait d’une petite goutte dans l'océan pour faire sa part. Nul besoin de dépenser tout son pécule ou bien de donner sa vie pour cela, juste un petit geste, comme aider une vieille dame à traverser la route. Le moindre petit geste consistant alors à rendre ce monde meilleur. Comme le Colibri de son histoire. Oh bien entendu il serait utopiste de penser qu'en rendant ce monde meilleur cela abolirait automatiquement les guerres, la famine, les cataclysmes, les drames en tous genres, ou bien encore les engueulades, les chagrins d'amour... Parce que l'humain est ainsi, le bonheur, le vrai, paraît toujours sordide à côté de ce qu'apporte la misère. Quel plus beau spectacle que le chaos après tout ? Aucun ne lui arrive à la cheville. Le bonheur n'a rien de spectaculaire. Absolument rien. Le chaos lui par contre apporte sa dose de rouge, d'éclat luminescent et d'explosion. Que vaut une comédie romantique face à un méga blockbuster relatant les exploits de quelques soldats ? Rien ! Triste constat. On passe sa vie à la recherche du bonheur et lorsque celui-ci est enfin là, il apparaît sans saveur. Comme un plat sans sel. Revient alors cette furieuse envie d'un peu – voire beaucoup – d'instabilité, pour pimenter le tout. Parce que c'est ça la vie reproduire toujours les mêmes erreurs, savoir que c'est mal, mais le faire quand même, et même recommencer, pour les beaux yeux de cette si belle instabilité et de la décharge d'adrénaline qui en découle, pour l'envie naïve de savoir si, depuis la dernière, ça a toujours le même goût. Comme un gosse qui se pique avec la lame d'un couteau, hurle de douleur, et recommence, en pensant que la seconde fois serait moins horrible. Mais c'est ridicule. Ce sera toujours aussi douloureux, et votre cœur broyé, émietté, devra se remettre de votre erreur tant bien que mal. Un cœur en un seul mot morceau n'a pas de vraie valeur ; il fait partie de ces choses qui ne sont importantes qu'une fois brisé – comme le bonheur. Le bonheur ne suscite aucune attention. Tel un organe défaillant, une petite tachycardie mentale, un sadomasochisme et enfin on fait attention à cette maudite chose, qui rend heureux. Le cœur se complaît dans sa douleur. C'est bien le seul moment où l'on prend conscience de son existence, et qu'on en prend enfin soin. Le reste du temps, il ne vous intéresse généralement pas plus que votre vésicule biliaire. Et pourtant, on devrait l'écouter plus souvent, cette saloperie de boxeur, qui distribue des coups dans votre propre corps. Parce qu'un jour viendra où plus aucune colle ne pourra rassembler les morceaux, et quelques-uns finiront éparpillés dans le vent, dans les larmes, finissant par ne laisser qu'un moignon de bonheur. Désemparé. Abusé. Désabusé.

Un monde sans drame reviendrait à aliéner l'existence même. Mais peut-être que ce monde existe quelque part et que la terre n'est en fait que l'enfer d'une autre galaxie. Bienvenue dans le pire du meilleur des mondes. Enfin, sans doute que les adolescents présents quelques minutes plus tôt ne seraient pas de cet avis. Eux ne demandaient qu'un peu d’attention et de ce fameux bonheur justement. Juste une tranche ou au moins l'équivalent d'une miette. Eux mieux que quiconque savaient à quel point la vie peut être chienne. Une maladie qui n'est autre qu'une longue et sinueuse suite d'accumulations, la recherche encore et toujours de quelconques moyens pour boucher les vides, occuper le temps. Chercher un but, pour oublier que l'on ne fait que passer sur cette misérable planète. S'enliser dans des problèmes existentiels, assez pour en oublier l'essence même de toutes choses, oublier qu'on la quittera bientôt, dans le plus simple des appareils. Voilà ce qu'est l'exercice même de la vie, s'agiter assez pour ne plus penser à cet instant suprême, celui où l'on s'échappera par la grande porte avec une belle révérence. Une fois que l'on a compris ça, on peut passer aux choses réellement intéressantes en profitant de tout ce que cette existence peut offrir - ce qui devait se résumer à tout un tas de larcins pour ses pauvres gamins - avant de se rendre compte que l'avenir n'est plus devant soi, que la roue a tourné et que le chemin s'arrête simplement là, qu'il n'y a plus rien de l'autre côté de l'horizon. Rien hormis un vide abyssal d'où l'on peut contempler son propre reflet dans le miroir, avant de passer de l'autre côté. Le Londonien - avant d'entrer dans cette salle - avait abandonné jusqu'à l'idée même de pouvoir encore changer le court de son existence, plus aucun rêve, plus aucune illusion sur son avenir. Juste la douleur - cette vieille amie qui le suivait partout - et cette grande ligne tracée tout droit vers le néant. La fin n'était plus loin et la véritable question qui se posait était : A quand la chute - la vraie -, cet acte final qui le plongerait aux tréfonds de son moi intérieur et le laisserait la gueule béante dans le caniveau ? A bien plus vite encore qu'il ne pouvait l'imaginer. Pour le moment il n’avait pas conscience de qui l’attendait au détour de cette ruelle sombre qu’était devenue sa vie.

Llewyn chassa rapidement ces images saugrenues et espérait avoir pu aider ne serait-ce qu'un peu les adolescents, comme cette intervention venait de l'aider à comprendre certaines choses. Qu'il y a toujours un espoir, même le plus infime soit-il et qu'il y a une richesse, une splendeur et de la générosité en toute chose. Ce moment à lui seul venait de le lui prouver. Une seconde naissance. La jeune femme admettait sans vergogne que son premier cours était loin de ressembler à celui-ci. Comme elle venait de l'affirmer quelques minutes plus tôt, Rome ne s'était pas faite en un jour. Non, cela avait demandé du temps et de la patience. Comme ici, pour établir une relation de confiance entre tous les protagonistes. « Et comment était-il ce premier cours ? ». La curiosité du jeune homme venait d'être piquée au vif. Il avait envie d'en savoir un peu plus sur cette classe et Anthea au passage. Elle se prêtait d'ailleurs au jeu et s'amusait de la remarque du Pompier sur les talents. « Tout à fait... La télé et plus particulièrement cette émission avec les gros sièges rouges qui se retournent quand on appuie sur le buzzer », il se retint d'exploser de rire. Sa femme adorait ce genre d'émission, pour son plus grand malheur. Il trouvait ça tellement ridicule ces tests à l'aveugle, comme si dans la vie de tous les jours les choses se passaient de la sorte - « Bonjour Monsieur, je me bande les yeux et allez-y parlez-moi de vous... ». Le genre de programme affectant fortement les neurones... ceci expliquait peut-être cela. D'ailleurs il avait pu remarquer la propension qu'avaient la plupart des jeunes chanteuses de cette émission à choisir encore et toujours des textes à propos de leur rupture. Pourquoi faire ça ? La vie n'était déjà pas assez triste comme ça ? Autant se tirer une balle dans la tempe tout de suite. Anthea le coupa dans ses stupides pensées avant d'enchérir qu'elle ne croyait pas en la chance du débutant. Certes le facteur chance restait assez limité, s'ils en étaient arrivés tous deux ici ce n'étaient pas parce que quelqu'un avait bien voulu appuyer sur ce gros bouton rouge, mais grâce à leurs facultés – notamment celle d'adaptation. « Pourtant je me souviens d'avoir lu un livre avec une jolie citation, même si j'ai détesté ce foutu bouquin... un truc que ma femme avait laissé traîner aux toilettes : Une quête commence toujours par la Chance du Débutant. Et s'achève toujours par l’Épreuve du Conquérant... C'est ça la vie non ? Bon ça sonne un peu quête de l’anneau, mais cette citation est assez parlante… ». Il se mordit la lèvre et se retint de rire. C'était plus fort que lui, il fallait qu'il lise tous les livres de leur bibliothèque, même les romans à l'eau de rose – et même si cela lui faisait dresser les cheveux sur la tête, car le style laissait souvent à désirer – mais qui se souciait du style des auteurs de nos jours à part lui ? D'ailleurs il était persuadé qu'il pouvait faire mieux – faire pleurer les ménagères ça ne devait pas être si compliqué que ça après tout. De la mièvrerie à la truelle, un soupçon de symbolique, une pincée de Bourbon, un anti-héros gonflé à la testostérone et puis quelques péripéties invraisemblables – comme semer une Ferrari avec une Smart dans les rues de New York... Shake, shake, shake et hop le tour est joué. A coup sûr cela deviendrait un véritable best-seller. La suite de la conversation prêtait fortement à sourire. « Raison, c'est joli comme second prénom. Enchanté moi c'est Courage. Enfin du moins ça l’était… Je ne sais pas pourquoi ça me fait penser à Vice-versa ». Autant il était capable de citer Shakespeare, mais également des choses complètement improbables comme là.

Il hocha alors la tête, il était difficile d'accepter un compliment, mais ce dernier en apparence anodin détenait ce pouvoir, celui de pouvoir changer une vie. Llewyn n'était pas du genre à distribuer des compliments à la ronde. Non, un compliment – un vrai, pas une hypocrisie masquée – se mérite. C'est ce qu'il avait voulu faire comprendre à la jeune femme, de manière détournée. La conversation prenait un tournant qui n'avait absolument rien de sérieux. « Il n'y a pas de mal... j'aurai plus dit les Schtroumpfs mais Indiens ça semble fonctionner aussi ! En fait nous n'avons guère dépassé le stade de l'enfance vu nos références communes... » Heureusement qu'il n'y avait plus personne pour les écouter, leur crédibilité en aurait certainement pâti. Après le stress des premiers instants, le Pompier avait retrouvé son aisance et retrouvait le sens de l'humour qui lui était si cher. Tout comme cette volubilité lui étant propre. On l'avait tellement empêché de parler lorsqu'il était plus jeune – pour diverses raisons – qu'il semblait avoir ce besoin furieux de se rattraper. Il se plaisait à échanger toute sorte d'idées, avec n'importe qui, prouvant ainsi de son extrême sociabilité. Anthea lui fit alors remarquer qu'il ne la gonflait pas. « C'est ce que vous dites pour le moment... », viendrait sans doute l'instant où elle changerait d'avis, en ayant marre de l'écouter déblatérer des bêtises plus grosses que lui. « Gardons ça pour la prochaine fois... Je ne veux pas casser l'ambiance avec mes histoires à pleurer... », il avait vu assez d'horreurs en 36 années pour alimenter des discussions jusqu'à la fin des temps. Notamment cette pauvre dame vivant avec une pension de misère, qui élevait son petit fils et qui se nourrissait de ce qu'elle trouvait afin de conserver quelques dollars pour offrir des vêtements et de la nourriture corrects à ce dernier… ou bien encore le 11 Septembre... Il préférait ne pas repenser à tout ça, une autre partie de lui était morte ce jour-là, restée à tout jamais sous les décombres des tours jumelles. Un souvenir qui en amena d'autres – l'écoute, une qualité devenue bien trop rare en ce siècle égoïste – il se revoyait à New-York, le soir de Noël, à partager son temps entre la maison et ce refuge de sans-abris, juste parce que ces personnes avaient besoin d'une oreille attentive en ce jour de fêtes. « C'est bien vrai, la plupart des gens ne sont jamais à l'écoute... Pourtant à écouter les autres on en apprend autant sur eux que sur nous... Mais peut-être que ce n'est qu'une déformation professionnelle de notre part... L’écoute permet d’éviter les jugements trop hâtifs justement et l’envie de juger. » Cette qualité d'écoute qu'il retrouvait chez la jeune femme. Elle semblait avoir lu entre les lignes et avait ainsi décelé ce mal-être qui habitait l'Anglais. Mais peut-être que c'était tout bonnement tellement visible qu'il n'y avait même plus besoin d'écouter le locuteur. Anthea l'avait percé à jour et lui intimait de recommencer la construction de sa vie sur de bonnes bases. Des bases saines et solides, qui ne seraient pas rongés par le remord et la culpabilité. Il allait donc se passer plusieurs années avant que ces deux sentiments ne s'envolent, parce que pour le moment il ne savait tout simplement pas comment procéder. Il avait beau tourner et retourner le mode d'emploi dans tous les sens, cela n'avait aucun sens justement. Seul le temps réussirait à faire son œuvre. Le temps, mais aussi un sérieux coup de pouce. Cette main posée sur son épaule en était d’ailleurs les prémices. Il avait entendu un jour que lors des plus grandes épreuves de sa vie on reste définitivement seul. C'était faux. Il n'était pas seul lors de cet accident de voiture. Il n'était pas non plus seul à son réveil et il n’était plus seul aujourd’hui. Les choses allaient changer, Llewyn en était intimement persuadé. Tout comme il restait persuadé que sa présence ici n’était pas due au hasard. Non, il ne croyait pas au hasard. Pour l’Anglais tout était calculable, quantifiable, nul place au hasard dans les équations, seulement des racines. D’ailleurs sa tête était tellement remplie de chiffres et autres conneries qu’il venait d’en oublier ce qu’il avait promis plus tôt. « Oui c’est vrai… où avais-je la tête ? Je veux vous voir descendre la perche également ! Pas de traitement de faveur… », un rire franc s’éleva alors dans les airs. C’est vrai qui n’avait pas eu le béguin pour un prof en étant plus jeune. « Maintenant que vous le dites… peut-être bien ! » et c’est sur ce souvenir et ce partage que les deux acolytes entamèrent leur marche.  

Tout en marchant - à un rythme normal, puisque la jeune femme veillait à ne pas imposer une cadence trop rapide pour le Pompier – il écouta attentivement la réponse d’Anthea, et hocha la tête à plusieurs reprises. Vivre de son art n’était pas chose aisée, du moins c’est ce qu’il avait cru comprendre. La jeune femme avait donc eu raison de persister et de trouver elle-même une voie lui permettant d’allier plaisir et travail. « Le Mic-Mac complet c’est quelque chose qui me parle bien… néanmoins vous avez eu la chance d’avoir le soutien de votre sœur et même si ce n’est pas vraiment ce que vous auriez voulu faire de prime abord, vous pouvez toujours continuer à peindre. » Le sourire de Llewyn s’agrandissait au fur et à mesure des explications de la demoiselle. Il adorait ce genre d’histoire. « Vous êtes courageuse… ce n’était pas gagné d’avance et pourtant vous avez quand même essayé et persisté ! Et au final ça a payé ». Le brun passa devant Anthea avança de quelques pas sur la chaussée et retint à son tour la porte pour la demoiselle. Tout en continuant d’écouter le récit de la blondinette, Llewyn faisait au mieux pour ne pas avancer au rythme de l’escargot. « Merci à Tom alors… Votre récit donnerait presque envie de s’essayer à  la peinture et au dessin… », dit-il alors juste comme ça, pour lui signaler là qu’elle savait communiquer son enthousiasme et sa passion. La devanture du café se profilait déjà devant leurs yeux, finalement cela avait été plus rapide que prévu, ou bien étaient-ils trop absorbés dans leur conversation ? Le temps semblait filer plus vite depuis qu’il avait mis les pieds dans cette salle de cours. Anthea lui retourna sa question, mais lui fit remarquer qu’il avait le temps de répondre, puisqu’ils venaient d’arriver à bon port « L’extérieur plutôt… autant profiter de ce maigre rayon de soleil ! ». Llewyn remercia d’un mouvement de tête la jeune femme, puisqu’elle lui tenait une fois de plus la porte. Elle lui demanda par la suite si sa jambe allait « Ca va ! Le fait de penser à autre chose ça me fait oublier la douleur… C’est mieux que la Vicodine cette intervention », dit-il en souriant. C’était vrai, il avait oublié durant quelques minutes la douleur pour se concentrer sur autre chose, et cela avait fonctionné. Il se dirigea donc vers l’arrière du café pour qu’ils puissent s’installer en terrasse. Llewyn retint la porte, avec sa béquille, pour Anthea. Des portes, encore et toujours des portes. Il attendit que la jeune femme prenne place à une table et vint la rejoindre. Il posa sa béquille contre  la table d’à côté et s’installa à son tour. Avant de répondre à la question de la blondinette il demanda d’un air espiègle « Vous voulez un aperçu de l’étendue des dégâts de ma carrière aussi rapide que fulgurante en tant que musicien ? » Llewyn était déjà lancé et ne laissa pas le temps à la blondinette de dire quoi que ce soit. Sur un air de BeatBox et dans un rap complètement naze il entonna alors « Laisse-moi zoom zoom zang dans ta Benz Benz Benz... Girl, quand tu whine ton bumpa, ça m'rend schtroumph schtroumph schtroumph... », il s’arrêta bien vite, incapable de continuer à garder son sérieux. Il en pleurait de rire, il s’essuya un œil et essaya de retrouver un semblant de sérieux « Désolé… » . Il avait l’impression qu’il pouvait être lui-même avec Anthea et qu’elle ne le jugerait pas, voilà pourquoi il venait de se permettre ce petit moment de folie. Après avoir recouvré son sérieux, il répondit enfin à la question de la blonde. « Je me suis longtemps cherché… parce que j’étais comment on appelle ça… un enfant surdoué, avec l’échec scolaire qui va plus ou moins avec. Le système éducatif en Angleterre et plus tard aux Etats-Unis ne m’a pas vraiment aidé… Ma cervelle allait bien trop vite et j’étais incapable de me concentrer sur une chose à la fois… On m’a fait sauter des classes et des classes… Enfin bref c’était l’horreur de se retrouver avec des gens plus âgés que moi à chaque fois… Je l’ai plus vécu comme une malédiction cette période. Vu que  le système n’était pas adapté j’ai entamé 52 cursus différents à peu près, dont des études de graphologie, puis d’astrophysique, et d’anthropomorphologie, j’ai voulu devenir détective privé... La liste est aussi longue que non exhaustive en fait de tout ce que j’ai voulu faire et ce que j’ai commencé comme études... Et puis un jour je suis tombé sur un reportage sur les Pompiers de New-York, un truc débile… ça m’a fait réfléchir et je me suis dit « et si j’aidais les gens au lieu de perdre mon temps à essayer de devenir ce que je ne serais jamais ? »… Je me suis inscris aux tests d’entrée sans trop y croire… surtout quand je voyais à quoi ressemblaient les candidats concurrents. J’avais l’impression d’être… je sais pas… une danseuse étoile sur un chantier de BTP. Les premières étapes  c’était facile mais les tests physiques c’était l’horreur… on a peut-être eu pitié de moi, toujours est-il que je ne sais pas comment j’ai réussi à les décrocher. C’est facile de sauter par-dessus un mur avec un tuyau dans la main et une veste qui pèse 45 kilos… dans les jeux vidéo ! » ce souvenir l’amusa et il fût interrompu par le serveur qui venait prendre leur commande. Llewyn laissa Anthea commander la première et demanda un thé dans un accent fort britannique. Lorsque le serveur s’en retourna à l’intérieur du café Llewyn s’adressa avec un grand sourire à Anthea « Désolé j’ai oublié de prendre mes cachets pour cacher mon accent »…
 
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MessageSujet: Re: Common sense, is like deodorant. The people who need it most never use it @Anthea    Common sense, is like deodorant. The people who need it most never use it @Anthea  EmptyDim 16 Avr - 18:20

Common sense, is like deodorant. The people who need it most never use it × ft. Anthea & Llewyn

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Les épreuves marquaient à jamais leurs victimes. Les accablant de douleurs, les obligeant à envisager d’autres desseins, leur ôtant même jusqu’à cet infime espoir qui constituait l’Humain, un malheur changeait à jamais l’âme d’une personne. Peu importe la gravité de ce dernier, il n’en reste pas moins qu’il contribue toujours à édicter de nouvelles visions, de nouvelles attentions à appréhender pour ainsi vivre dans un monde changé pour toujours. Le noir l’emporte sur tout le reste. Mettant en exergue des sentiments de plus en plus virulents et dangereux, dans lesquels on apprend à trouver refuge. La solitude, aussi, devient une alliée des plus fidèles, un refuge, dans lequel on se complaît et grâce auquel on pense qu’on sera à même de tout affronter. La vie change encore. Nous éloigne de tout ce que nous avions apprécié pendant un temps, nous isole un peu plus, jusqu’à ce que même la chaleur d’un foyer ne finisse par nous incommoder parce qu’on ne s’y retrouve pas. Nous devenons des étrangers. Des vagabonds incompris, dont l’oubli est la meilleure arme pour affronter le quotidien. Le bonheur finit par disparaître totalement, enfermé à double tour derrière cette cage gardée par la colère. On lui en veut d’une telle manière qu’on lui reproche même de nous avoir touchés à un moment donné. Et puis finalement, on se laisse mourir à petit feu, ne trouvant plus aucun intérêt, ne songeant même plus à cette échappatoire qui nous permettrait de nous en sortir. Car cela signifierait laisser un libre champ aux faiblesses pour leur permettre de nous assaillir une nouvelle fois. Et la crainte quant à savoir si nous serions capables de nous en redresser à nouveau et telle qu’on sait déjà que le combat serait perdu d’avance. Voilà à quoi se confrontait Anthea tous les jours, à chacune de ses interventions. Il lui était difficile d’en envisager la douleur pourtant, le résultat, lui, s’apparentait toujours à demeurer le même que celui auquel elle avait eu à faire face à un moment donné de sa vie. Elle n’avait rien de pédagogue, peut être même n’aurait-elle jamais les clés pour en devenir un excellent ou même médiocre ? Elle préférait agir en fonction des sentiments qui l’animaient, de cette volonté de laisser les autres affronter leurs démons, juste pour qu’ils puissent connaître des nuances dans cet obscur qui les entourait. Son esprit paraissait idéaliste voire même utopiste, pourtant, elle osait voir dans les regards qu’elle croisait des intérêts nouveaux, des curiosités piquée à vif et peut être même des volontés pour s’en sortir. Partager ses sentiments ne lui était pas difficile, dans la mesure où l’Art dans lequel elle s’enfermait, lui permettait de transmettre des non dits dont beaucoup parvenaient à comprendre le sens.  Cela l’exposait aussi à offrir cette complicité avec chacun de ces jeunes, comme si ils étaient ce groupe d’amis qui se retrouvaient à des heures fixes pour ainsi se raconter des histoires et rire.  Car c’était cela qui lui importait le plus. Que la légèreté reprenne de ses droits sur chacun de ces jeunes et qu’elle daigne enfin leur permettre de s’ouvrir aux autres sans craindre le jugement. Il n’y en avait pas, il n’y en aurait jamais entre les murs de cette salle. Depuis toujours l’artiste s’était battue pour obtenir ce droit et pour toujours elle continuerait à l’exercer de manière à ce qu’ils ressortent encore une fois de cette manière, à leur manière. Le sourire de la jeune fille continuait à grandir à mesure qu’elle prenait conscience que ce partage avait eue raison des appréhensions du jeune homme. L’image de son arrivée en sueur, tel le cerf désireux de fuir au plus loin l’assaut de ses assaillants, lui paraissait à cet instant comme illusoire alors que cette étincelle donnait l’impression de s’implanter dans son regard comme une révélation des plus ancrées dans son cœur. Quelque chose venait de naître en lui. Anthea le distinguait de plus en plus et l’intérêt qu’il portait à sa personne et envers son expérience ne faisait qu’enrichir un peu plus ce sentiment. A vrai dire, rares les personnes qui désiraient entendre de tels détails. Personne ne s’intéressait à elle, pour la simple et bonne raison qu’elle n’avait aucun intérêt, si ce n’était faire le pitre avec les jeunes. Enfin, selon les propos qu’on avait pu les rapporter et qui circulaient en bruits de couloirs. Voilà pourquoi, la jeune fille se contentait d’arquer un sourcil, touchée par l’intérêt qu’elle suscitait envers Grand Chef, mais surtout désireuse de partager avec lui un nouvel instant de complicité dans lequel le naturel semblait trouver sa place comme un vieil ami. Son premier cours. Rien que d’y repenser, Anthea se retenait déjà de rire alors qu’elle gonflait ses poumons et qu’elle bombait son torse un peu comme les gorilles. « T’as vu la gadji ? Comme si elle allait nous faire dessiner ? Zy va y a pas écris gamins sur mon front, elle veut qu’on fasse des coloriages aussi ! » Mimant les diverses mimiques qu’elle avait apprises à connaître sur les jeunes, Anthea explosait de rire au moment où cette vision lui revenait en mémoire. « Elle s’est crut où elle ! Va chez mémé, elle te filera des crayons ! » Son premier cours avait été assez riche en émotion, elle l’avait prévenu. Et encore, elle préférait choisir les perles des perles de manière à pouvoir garder ce même amusement entre eux. « J’vous épargne le reste, mais v’la l’idée du premier cours. J’ai eu droit aux tests aussi, certains v’naient complètement bourrés où simulaient la maladie contagieuse, j’ai eu droit à la mauvaise foi aussi. Faut juste pas leur donner c’qu’ils veulent. Et au bout de deux mois ça a fonctionné. »

Ses épaules se haussèrent doucement, alors que son regard se perdait un peu vers le sol. Elle ne voyait pas du tout ses agissements comme des exploits ou même comme des marques qu’il fallait féliciter. Il s’agissait juste ici de son naturel, rien de plus. Voilà pourquoi, accepter les compliments, même si ils étaient sincères, s’avérait être difficile. Elle n’y était pas habituée et quelque part, elle préférait être ainsi plutôt que l’inverse. Car jamais elle n’aurait pu ressentir cette gêne lorsque Llewyn lui témoignait de cette gentillesse, tout comme jamais elle n’aurait pu participer à cet élan d’amusement qu’ils mettaient en place tous les deux et qui veillait à les plonger dans une sorte de bulle où chacun s’y retrouvait. D’ailleurs, elle remontait son regard, contente de pouvoir partager un nouvel instant de cette même complicité avec lui, lorsque l’évocation de cette émission dont elle avait entendu parlé. « Je l’ai jamais vu c’lle là, mais j’entends souvent ma sœur en parler à la radio. » commenta t-elle de sa manière franche et naturelle avant de finalement lever sa main et faire celle qui appuyait sur un buzzer invisible devant elle. « Va pour le buzzer alors ! » Un nouveau sourire complice vint à s’échanger entre eux avant qu’elle ne remarque qu’il lui donnait l’impression de se perdre à nouveau dans ses pensées. Peut être qu’il revivait un instant de son passé à ce moment là ? Surement. Désireuse de ne pas le troubler de cette vision, la jeune fille se contenta d’arranger un peu plus l’espace, pour qu’ainsi il retrouve une manière plus organisée –même si elle n’était pas une adepte de l’organisation en règle générale. Néanmoins, elle ne put retenir plus longtemps ses aprioris quant à cette chance du débutant à laquelle elle ne croyait pas totalement. Certes, beaucoup de facteurs étaient à prendre en compte, cependant, la chance n’était pas l’unique clé qui permettait l’ouverture du coffre. La serrure en était plus complexe et cette dernière nécessitait également un travail sur soi bien plus important que ce qu’on aurait pu imaginer. Voilà pourquoi, elle espérait que ses mots sauraient encourager le jeune homme, juste pour lui permettre de trouver une raison à cet engrenage pour qu’enfin la clé ouvre un coffre empli de belles choses. L’anecdote qui ponctua cet échange eut tendance à raviver son début de rire au moment où elle comprenait à quel point le jeune homme devant elle avait cette envie de se justifier à tout va. Elle trouvait cela même mignon dans la mesure où elle avait l’impression d’être face à un petit garçon qui voulait tout simplement partager un nouvel instant de complicité avec son amie. Peut être d’ailleurs qu’il l’envisageait déjà sous cette forme ? Anthea attendit la fin de sa tirade pour commencer à chantonner le thème de la communauté de l’Anneau et se mettre à  rire à la foulée. « Pardon, c’était trop tentant… » s’excusa t-elle avant de se mettre à rire plus franchement et de finalement inspirer fortement pour reprendre son sérieux. « J’crois qu’en fait tout dépend de la vision qu’on a. J’crois plus aux petites choses qui sont à côté qu’à la chance en elle-même. Elle a sa part dans la donne ok, mais y a pas qu’ça. » A nouveau ses épaules se haussèrent doucement au moment où elle souriait au pompier. Elle savait qu’il comprendrait ce qu’elle voulait dire, parce qu’elle pouvait voir qu’il avait besoin de preuves pour croire en telle ou telle chose. Il lui avait prouvé au court de son intervention. « En tout cas, j’suis contente de voir que vous vous sentez bien ici. » Un nouveau sourire vint à se partager naturellement entre eux. Avant que la jeune fille ne termina sa besogne et se mette simplement à s’amuser de la situation comme toute à l’heure. La remarque qu’il lui donna ne pu que faire grandir un peu plus son sourire sur ses lèvres dans le même temps que ses pensées allèrent en direction de sa grande sœur. Jaelyn était une véritable fan des dessins animés Disney, toutes les deux les connaissaient par cœur. Et entendre Grand Chef se servir d’exemple de l’un d’eux ne put que la détendre un peu plus et lui permettre ainsi d’envisager que cette question de toute à l’heure concernant leur amitié en devenir n’était peut être pas si idiote que cela. « Tant que vous laissez Panique au placard tout va bien. » commenta t-elle avant de se mettre à rire avec lui. Visiblement, ils n’étaient pas si différents que cela tous les deux, seules les années donnaient l’impression de les séparer, pas le reste.

Le calme donna l’impression de reprendre de ses droits à mesure que l’évocation des compliments et de tout ce qui veillait à ramener doucement la gêne à s’installer entre eux se ravivait. Anthea croyait Llewyn, il lui suffisait d’un simple regard pour admettre qu’il lui disait la vérité. C’est ce qui expliquait pourquoi la gêne s’éprenait d’elle un peu plus encore alors qu’elle finissait par émettre une note d’humour pour peut être ramener un peu plus de flottement à cet instant. Et la remarque qui venait à peine d’émaner de Grand Chef tendit à la faire sourire de plus belle. « La plus grande qualité d’un adulte est de savoir garder son esprit d’enfant. » rétorqua t-elle avant de finalement écouter un peu plus encore les dires du jeune homme. Anthea remarquait à quel point ce besoin de parler lui était primordial, surement le résultat d’une enfance dans laquelle il n’avait pas le droit à dire son mot, peut être même un présent dans lequel il s’enfermait sous ce même augure. Aussi, elle appréciait pouvoir admirer cette liberté qu’il prenait de plus en plus avec elle. Cette aisance qui donnait l’impression de s’accaparer de sa silhouette pour lui permettre ainsi de s’ouvrir aux autres. Il s’ouvrait à elle d’une certaine manière et comme pour préserver cette complicité, Anthea s’était amusée à lui faire une remarque amicale. Néanmoins ce qui suivit eut tendance à lui faire de la peine, tant l’habitude parvenait à transparaître dans les propos qu’il mettait en exergue. « Alors profitez-en. » Son propos était là pour réajuster la donne et ainsi prouver au jeune homme qu’elle ne le laisserait pas maintenant et que au contraire il pouvait rester lui-même. « Comme vous voulez alors. » répondit t-elle à ses intentions tout en haussant à nouveau ses épaules. Il était le maître de son discours, Anthea lui avait tendu sa main, peut être la saisirait-il plus tard ? En attendant, elle préférait profiter de ce qu’ils étaient en train de construire, à savoir les bases d’une potentielle future amitié en devenir. C’est à cette occasion qu’un autre discours commençait à se profiler à l’horizon, celui selon lequel tous les deux mettaient en avant des avis bien semblables concernant les autres et le jugement. A vrai dire, Anthea ne se doutait pas une seule seconde à quel point le jeune homme avait pu être victime de ce dernier. Lui, qui, d’un regard extérieur, donnait l’impression d’entrer dans cette ligne de conduite prise par les personnes lambda. On aurait même cru qu’il se serait rangé de leur côté et pourtant non. Il restait auprès du sien et éveillait en elle quelques curiosités concernant sa personne tout entière. Pourquoi avait-il une telle façon de penser ? Avait-il était victime de quelque chose lui aussi ? Les jugements l’avaient-ils accablé à un moment de sa vie ? Peut-être un jour connaîtrait-elle des détails un peu plus personnels de son existence, en attendant elle se contentait de le regarder avec ce même air sincère. Il avait raison sur toute la ligne. L’écoute qu’ils partageaient était là pour essayer de trouver le moyen d’apaiser les autres, de les comprendre aussi. C’est ce que leurs métiers respectifs leur avaient enseigné au long de leurs carrières, enfin plus le long de la carrière du pompier que la toute récente de l’intervenante. De nouveaux sourires s’échangèrent, il n’y avait pas besoin d’en dire plus sur le sujet pour se comprendre. Et à nouveau la complicité reprit de ses droits en les accompagnant doucement vers cette éventuelle sortie à venir. La jeune fille songeait déjà aux divers procédés qu’elle devrait établir avant de pouvoir effectuer cette dernière, mais cela en valait la peine. Elle pouvait le constater dans le regard du jeune homme, qui lui laissait penser qu’il avait peut être trouvé un nouvel égaiement à sa vie. Et ce même si, elle devrait apparemment passer par l’épreuve de cette perche. Se frottant les mains en signe de préparation morale, la jeune fille s’amusait encore une fois à sa manière. « Vous en faites pas Grand Chef, j’suis prête pour faire Fear Factor ! » Un nouveau rire vint à s’échanger avec lui. Un de ceux qui reflétait cette proximité qu’ils établissaient, celle de cette amitié qu’ils construisaient. « Vous voyez, vous le reconnaissez. » commenta t-elle avant de finalement penser à Ana, qui aurait ainsi une nouvelle occasion de lorgner sur le jeune homme. « D’ailleurs, va falloir que vous vous rasiez pour la prochaine fois, juste pour voir sa tête. » Un nouvel éclat de rire coupa le silence de cette salle, elle était à l’aise avec lui et elle espérait bien lui transmettre cet état d’esprit.

Leur démarche s’amorça, la peintre essayait de faire attention à son rythme de manière à prouver à Llewyn qu’elle restait à son niveau. Son caractère veillait à prendre soin des autres à partir du moment où elle les considérait comme le méritant. Et autant le dire, pour elle Grand Chef avait droit à toute son attention. Plus le temps passait et plus il lui donnait l’impression de se détendre et de profiter tout simplement. Un état qui le présentait comme une personne qu’il n’avait peut être plus été depuis un petit moment. En tout cas, Anthea voyait à quel point cela lui faisait du bien, voilà pourquoi elle s’accordait le bénéfice de se sentir à son aise elle aussi. Raconter sa vie ne lui était pas une mince affaire, pourtant, et curieusement, oser en détailler les histoires au jeune homme ne semblait pas lui poser le moindre problème. Une part d’elle savait qu’il ne la jugerait pas, mais au contraire que si il était ainsi avec elle, c’était parce qu’il le voulait et non pas pour se moquer plus tard. Un sourire naissait à l’embrasure de ses lèvres lorsqu’il mit en avant cette chance qu’elle détenait. Il n’avait pas idée à quel point le rôle de sa sœur auprès d’elle lui était important. Son soutien, sa force, sa présence, mais surtout sa conviction quant à savoir qu’elle faisait le meilleur choix avaient toujours aidé Anthea et continuaient à le faire encore aujourd’hui. « C’est ce que j’me dis, je peins donc tout va bien. Et ma sœur est toujours là aussi, donc c’est encore mieux. » lui avoua t-elle avant que les encouragements dont elle était victime l’entrainèrent à baisser son regard pour cacher cette nouvelle gêne. Une grimace commençait déjà à naître sur son visage d’ailleurs, celle qui montrait à Grand Chef qu’il venait de la déstabilisait avec sa phrase. « J’suis pas courageuse… Mon père ma appris à m’battre pour c’que j’voulais. Je n’fais qu’exécuter en fait. Et puis en plus il vous dirait que j’suis aussi têtue qu’un âne… » Elle riait à nouveau. Pour tout avouer, la jeune fille adorait parler de l’Art, de sa sœur et de son père. Ce dernier était placée à l’image d’un héro qu’elle admirait depuis toujours tant ce dernier avait énormément contribué à faire qui elle était aujourd’hui. Mais pourtant, il y avait d’autres héros, cachés, ils se révélaient petit à petit. Peut être même qu’elle en avait un juste à côté d’elle à présent. « Si vous voulez j’peux vous apprendre à peindre un jour ? C’est pas bien compliqué. » Elle lui demandait avec ce même ton enjoué et enclin à la bonne continuation de cette conversation. « En tout cas merci pour… Ce truc que vous avez qui donne l’impression qu’on vous intéresse. » Un nouveau sourire franc vint à franchir la barrière de ses lèvres alors qu’elle laissait Llewyn entrait dans le café. Soucieuse de son bien être, elle préféra mettre en évidence le fait qu’elle se plierait à son choix tout comme elle désirait prendre connaissance de son état de santé. Elle ne pouvait comprendre ce que la douleur devait infliger, voilà pourquoi, elle ne voulait pas qu’il souffre à cause d’elle. Bien heureusement il la rassura à sa manière, avec cette touche d’humour qu’elle ne manqua pas de délaisser à son tour. « Bah voilà comment on aurait pu écouter les saisons de Docteur House. Mince alors, on aurait pu faire fureur avec un scénario pareil. » Son rire vint à couvrir un peu l’espace, alors que le regard entendu avec Grand Chef laissait nettement présager qu’elle était heureuse d’entendre qu’il se sentait mieux. Il en donnait l’air et le fait de vouloir sortir était une très bonne occasion pour s’aérer l’esprit également. Elle s’installa à une table, après être passée devant une nouvelle porte qu’il lui retenait et l’ayant remercié. Après quoi, elle se contenta d’admirer la vue. Rien de bien folichon, mais cela changeait un peu de ce qu’elle voyait quotidiennement, enfin l’angle changeait tout simplement. Son regard se figea avec curiosité devant l’espièglerie naissante du jeune homme. Déjà, Anthea se retenait de rire et le pincement de ses lèvres le prouvaient. Elle s’apprêtait d’ailleurs à répondre à l’affirmative, contente de voir qu’il se livrait aussi de cette manière mais surtout qu’il s’amusait avec elle. Et au moment où les premières notes débutèrent, l’artiste ne put se retenir d’exploser de rire d’une manière franche. Bon d’accord, elle se moquait, ce n’était pas bien. Mais en même temps, comment était-il possible de rester sérieuse devant Llewyn en train d’imiter un rappeur des années 90. Elle était à la limite de l’étouffement tant elle riait, et c’est entre deux hoquets de rire et en se séchant les lèvres qu’elle parvint à souffler un « WAOW non mais WAOW… » Elle riait de plus belle, même le regarder était un prétexte pour repartir dans son fou rire. « Manque plus que le bandana, la casquette sur le côté et la touche finale… LE GROS DOLLARS DORE !!! » Ils se mirent à rire une nouvelle fois ensemble. Anthea était touché de voir qu’il se détendait de cette façon. Maintenant elle le savait, ils étaient devenus des amis. « J’suis trop fan Grand Chef. » laissa t-elle échapper avant de finalement parvenir à reprendre un semblant de sérieux.

De toute façon, il lui revint naturellement au fur et à mesure que son attention se portait sur les confidences qu’il lui racontait. Et plus il avançait dans son récit, plus la jeune fille comprenait maintenant pourquoi il était à même de lui parler de cette manière là concernant les jugements. Toute son existence avait été elle aussi, marquée par ces derniers, comme une plaie que les épreuves s’empressaient de rouvrir encore et encore juste pour l’accabler encore. « On vit dans un système complètement con… On s’en prend plein la gueule dans tous les sens du terme… J’suis vraiment désolée que vous ayez eu à endurer ça. » lui confia t-elle à son tour alors qu’elle appréciait en apprendre davantage sur lui. Petit à petit les pièce du puzzle s’imbriquait, comme par exemple, sa volonté d’être comme tout le monde, de toute les manières il était comme tout le monde. « En tout cas vous avez une belle histoire vous aussi. Et vous avez eu du courage pour affronter tout ça, ça a payé. Regardez vous continuez encore à aider les autres, c’est ce que vous avez fais aujourd’hui. » Elle lui adressa un sourire encourageant, désireuse de lui prouver qu’elle ne le jugeait pas, mais que au contraire, elle serait là pour le tirer vers le haut si il le désirait. Ils furent coupés dans cette démarche par un serveur qui effectuait son travail. La jeune fille commanda une limonade avant de lancer un regard amusé tout en se pinçant les lèvres en direction de Grand Chef, quand il commanda son thé avec cet accent bien british. « Boarf c’est pas moche l’accent anglais. Jaelyn ne l’a jamais eu, j’trouve ça dommage sachant qu’elle est née là bas aussi. » Elle haussa ses épaules une nouvelle fois et se mit à sourire de plus belle à Llewyn pour lui prouver qu’il n’avait pas à s’excuser devant elle. Pourquoi en plus ? Il se sentait bien, voilà ce qui comptait le plus. « C’est là bas qu’vous avez connu votre femme ? » Après tout, ils pouvaient bien discuter de ce sujet aussi. Quelque chose disait à la peintre que parler du passé, de ce passé reculé faisait énormément de bien à Llewyn. Elle pouvait le voir dans son regard et déjà elle prenait conscience que cet homme devant elle était différent de celui qui était entré dans la salle. Celui là osait, ne craignait rien, et profitait de chaque instant, il ne craignait plus les jugements, il vivait tout simplement. « Vous savez que j’peux créer des toiles rien qu’avec une rencontre. » Elle lui témoignait de ses propres confidences. « Celles qui m’marquent hein, pas celle du facteur qui pédale dans la rue. » Un léger rire s’échappa doucement. « J’vois déjà celle qui se crée là. » Elle haussait ses épaules une nouvelle fois avant d’arquer un sourcil pour ainsi faire comprendre au pompier qu’il venait de se faire une nouvelle amie et qu’elle ne serait pas prête de le lâcher pour qu’il reste tel qu’elle le voyait présentement.
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Common sense, is like deodorant. The people who need it most never use it @Anthea  Empty
MessageSujet: Re: Common sense, is like deodorant. The people who need it most never use it @Anthea    Common sense, is like deodorant. The people who need it most never use it @Anthea  EmptyDim 23 Avr - 19:48

Common sense, is like deodorant. The people who need it most never use it × ft. Anthea & Llewyn
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Une vie n’est rien. C’est vrai, ce n’est pas quasiment rien. Juste un semblant de quelque chose que l’on déroule, comme du fil, au gré des aléas, des intempéries ou bien encore des envies. La longueur du fil ainsi que sa résistance est inconnue du sujet et c'est cela qui rend l'expérience d'autant plus intéressante, vous ne trouvez pas ? Est-ce que le fil continuera sa course indéfiniment ou bien s'arrêtera-t-il brutalement et de façon inopinée ? Aucun moyen de le savoir, juste dérouler et voir ce qu'il se passe. La moindre décision, le moindre changement, pouvant sérieusement affecter le résultat. Voir le fil s'effilocher ou bien parfois relier entre elles de nouvelles vies. Des dizaines de nouveaux fils se mêlant, s'emmêlant, rendant l'expérience d'autant plus enrichissante et valant la peine d'être vécue. Ces mêmes fils, peuvent parfois devenir si rigides qu'ils vous aident alors à vous tenir debout ou bien à vous relever, lorsque vous n’avez plus la force d’avancer par vous-même. C'est ça la vie, parfois ne plus y croire, ne plus avoir foi en rien et puis le sourire – ou bien l'appel - d'un ami vous aide à aller de l'avant, et parfois même à repartir de plus belle. L'amitié apporte une petite touche de magie à la vie, et on ne sait jamais lorsque l'on va croiser la route d'une nouvelle amitié et ainsi emmêler un autre fil au sien. Le Londonien qui écoutait les anecdotes d'Anthea venait à se dire qu'elle était peut-être un nouveau fil dans sa vie, tout comme elle représentait un fil important dans la vie des jeunes dont elle s'occupait. L’évocation du fiasco qu’avait été le premier cours d’Anthea, le fit largement sourire. Rien que par l’imitation des jeunes par la jeune femme, Llewyn voyait clairement la scène. Il imaginait parfaitement les gamins faire leur caïds, avec le langage corporel et le langage tout court qui allait bien avec. Sans doute n’avaient-ils pas connu grand-chose d’autre que ces codes-là, ceux de la rue et parfois du ghetto, et tout ce que cela pouvait inclure de bon et de mauvais… surtout de mauvais. Mais ce n'était pas de leur faute, bien au contraire, ce n'était rien d'autre que leur façon à eux de vivre ou plutôt de survivre. Le sourire de Llewyn s'agrandissait au fur et à mesure des anecdotes d'Anthea. Ces gamins avaient la furieuse envie de se sortir de la rue, du quotidien qui était le leur, la preuve, il n'avait fallu que d'un élément moteur – à savoir Tom – pour que les autres finissent par suivre le mouvement. « Les premiers mois ont dû être riche en enseignement, pour vous, comme pour eux. Vous avez réussi à vous faire accepter du groupe, vous avez amplement mérité votre place auprès d'eux. Ne pas leur donner ce qu'ils veulent, cela n'a pas dû être une mince affaire surtout face à une meute alcoolisée. Quoique les œuvres qui ont dû être faites à ce moment là doivent être intéressantes à étudier... Baudelaire était un grand drogué et pourtant cela ne l'a pas empêché de pondre de grandes choses... », la comparaison l'amusa une fois de plus. Ce n'était peut-être pas ce qu'Anthea voulait entendre. La suite de la conversation portait toujours à rire, même si Llewyn pensait avoir perdu la blondinette, qui avait finalement baissé le regard à l'évocation de cette émission complètement naze. La crédibilité de l'Anglais venait très certainement de fondre comme neige au soleil. Et puis non puisque déjà la jeune femme enchérissait en évoquant sa sœur. « Votre sœur parle de cette niaiserie à l'antenne ? L'Humanité courre à sa perte, ce n'est plus à prouver ! », il afficha alors une mine faussement dépitée, juste pour rester dans la tonalité de la conversation. Discussion qui filait toujours bon train, alliant références littéraires et cinématographiques et c'était sans compter sur les talents de chanteuse d'Anthea, qui venait de faire une démo du thème de la communauté de l'anneau. Il l'applaudit alors « Je vois que nous sommes sur la même longueur d'ondes et que nos références sont plus ou moins communes ! ». Il pensait être capable de citer quasiment toutes les répliques par cœur, à force d'avoir regardé la trilogie – même en version longue. Il lisait d'ailleurs du Tolkien à ses enfants, lorsqu'ils étaient petits, pour qu'ils s'endorment. Et c'est sur ce souvenir qu'ils se rembrunit légèrement « Peut-être qu'il n'y a pas que ça... Il est parfois compliqué de faire attention aux petits détails justement... » il s'arrêta là, ne voulant pas aller plus en avant de son idée, même s'il avait bien saisi où Anthea voulait en venir. Il aurait pu ajouter que tous les individus ne sont pas armés de la même manière vis à vis de la chance, et que tout ne peut pas forcément se calculer – même si cela serait bien pratique pour éviter certaines situations horribles. Certains ont le cul bordés de nouilles pour parler trivialement et d'autres... et bien d'autres pataugent littéralement dans la fange. Llewyn pouvait affirmer haut et fort et sans trop se tromper qu'il faisait partie de la seconde catégorie. Tant bien que mal, il tenta de revenir à la conversation en omettant tout cela. L'accident était encore trop frais, et il y avait des sujets avec lesquels il restait encore très mal à l'aise, mais Anthea ne pouvait pas le savoir.

Sa psychologue lui avait dit qu'il fallait généralement une année complète pour accepter la perte d'un être cher. Que s'il arrivait à survivre à toutes les célébrations, Noël, anniversaires... alors il aurait des chances de s'en sortir. C'était rassurant. Pour le moment ce n'était pas gagné du tout. Il sourit à nouveau et reporta son attention sur la jeune femme - comme pour s'injecter une dose de courage. Elle avait raison, il se sentait bien ici, même s'il y avait forcément des petits moments de flottement, puisque certaines choses se rapportait malgré lui à Mason. Llewyn se servit de la perche de la jeune femme comme d'un tremplin « On va se contenter de Joie dans ce cas ! » et puis il hocha la tête avec force. Garder son âme d'enfant étant probablement l'une des meilleures façons de se s'en sortir dans ce monde de brute. Ne pas perdre son innocence, s'extasier, s'amuser et savoir encore s'émouvoir de tout et n'importe quoi, surtout de n'importe quoi. De la moindre petite chose – d'un dessin animé ; d'un spectacle ; des premiers flocons de neige ; du réveil de la nature après l'Hiver ; l'odeur des cookies qui sortent du four ; sauter à pied joint dans des flaques ; ou bien encore cette mère qui fait un câlin à son enfant...- afin de ne pas perdre cette part d'Humanité que la société actuelle s'attachait à vouloir lobotomiser, à faire rentrer dans un seul et même moule... Les paroles d'encouragement d'Anthea tendaient à donner l'impression qu'une amitié était en train de naitre juste là, sous le toit de cet établissement. Comme il existait des coups de foudre en amour, Llewyn se dit qu'il y avait des coups de foudre en amitié. C'est exactement ce qui était en train de se produire ici. Peu importe les années qui pouvaient les séparer, ils se ressemblaient bien plus qu'ils ne le pensaient, et partageaient une seule et même cicatrice, celle des préjugés. Ils avaient tous deux côtoyés des gens effrayés ayant en eux plus de peur que de bon sens. C'est sans doute comme cela que naissent les préjugés. Les gens prennent peur, surtout les gens ignorants et vu qu'ils ne trouvent rien de mieux à faire, ils se laissent submerger d'angoisse. L'Anglais voyant en Anthea une nouvelle alliée de taille. Ce constat le fit sourire d'autant plus, qu'il se sentait de plus en plus à l'aise, et la blondinette avait l'air également à son aise, puisqu'elle se permettait même de blaguer en reprenant la référence citée quelques minutes plus tôt sur une émission ne nécessitant pas d'utiliser ses neurones. « Vous ne croyez pas si bien dire en parlant de fear factor ! », il ponctua sa phrase en prenant un air à faire peur, juste pour plaisanter un peu plus. Bien entendu, il n'allait pas leur faire faire n'importe quoi lors de la visite de la caserne et encore moins des choses dangereuses. Quoique manger les pâtisseries de l'un des collègue pouvait se révéler fatal – ce qui était presque aussi horrible que d'avaler un vers gluant ou bien un œil de bœuf. Un énième rire s'échangea entre eux, à l'évocation de la prof dont Llewyn avait eu le béguin.

Les deux protagonistes s'amusaient de la situation, ce qui tendait d'autant plus à créer les bases de ce qui s'annonçait comme une belle amitié. La réplique de la jeune femme lui arracha un nouvel éclat de rire. « Rasoir ? Mais quel est donc cet objet inconnu ? Promis je vais faire un effort en essayant de me raser avec une biscotte, juste pour voir la tête d'Ana. Elle ne me reconnaitra pas je pense... J'aurai l'air beaucoup moins crédible en figure paternelle ça c'est sûr, parce que ça m'aura fait rajeunir de vingt ans... ». Ce n'était pas tant que ça une excuse bidon pour ne pas se raser, mais il avait vraiment l'air d'un ado pré-pubère lorsqu'il se rasait à blanc. Et c'est sur cette blague, qu'ils s'étaient mis en route, en direction du café. Anthea évoquait sa sœur, qu'elle semblait adorer et avec qui elle devait partager beaucoup de choses. C'est en tous cas ce qui ressortait du discours de la jeune femme, du ton employé également. On ressentait également la fierté qu'elle éprouvait à l'égard de cette dernière. Une relation forte et soudée. Elle évoquait également le fait de pouvoir continuer à peindre, même si elle n'en vivait pas à proprement parler. « Au moins vous pouvez faire ce que vous aimez, sans pression. Si vous deviez en vivre, le plaisir ne serait sans doute pas le même ! ». Il essayait là de l'encourager à sa façon. Il n'était pas toujours simple de pouvoir vivre de sa passion, d'autant plus dans le monde artistique où la compétition était rude. Et puis son regard rieur venait de changer du tout au tout, ce qui fit grimacer Llewyn malgré lui. Il ne réfléchissait pas toujours à ce qu'il disait, cela sortait un peu comme ça, au fil du vent, même si la plupart du temps c'était plus maladroit que méchant ou grossier. Il faut dire aussi que les relations humaines n'étaient pas spécialement son fort, ce qui était assez étrange vu son métier, mais c'était là tout le paradoxe qui le constituait. La suite des paroles d'Anthea le rassurèrent, il n'avait pas énoncé une énormité, juste quelque chose qui venait de la gêner. Elle disait ne pas être courageuse, pourtant le Pompier pensait le contraire, mais se retint d'émettre un nouveau commentaire en ce sens, afin de ne pas la déstabiliser d'avantage. L'évocation du caractère de son interlocutrice vu par son père le fit rire. « Un homme très sage, qui vous a donné les bonnes armes pour vous défendre dans ce monde complètement fou... Je suis sûr qu'il est fier de vous... », il s'interrompit là avant de faire une boulette plus grosse que lui. Après tout il ne savait pas si le père d'Anthea était encore de ce monde ou non. Tout ce dont il était sûr c'est de l'admiration dont Anthea faisait preuve à l'égard de ce dernier, cela se ressentait dans la façon dont elle évoquait les enseignements de son père. Llewyn aurait aimé connaître ce sentiment d'admiration, mais il n'avait pas eu la chance d'avoir un véritable père, et lui avait failli dans ce rôle-ci. La proposition d'Anthea ne lui laissa pas le temps de se morfondre plus sur son sort. Il fronça les sourcils, pas réellement sûr que cela soit une bonne idée « C'est aussi simple que la physique quantique ? Si oui, pourquoi pas, je veux bien essayer... Quand on regarde de plus près les œuvres de Picasso après tout ça ne doit pas être si compliqué que ça. Un bonhomme déformé avec un œil à la place de l'oreille, je pense être capable de faire aussi bien ! », sa propre remarque le fit rire à nouveau et celle d'Anthea accentua encore plus son rire. Il tenta de recouvrer son sérieux et dit alors en essayant de ne pas rire « Mais de rien... ça demande de l'entrainement de faire semblant de s'intéresser aux autres pourtant ! » et quasiment aussitôt il ajouta « Je plaisante... mais il ne faut pas me remercier. Je suis comme tout le monde, je m'intéresse aux gens qui en valent vraiment la peine, ni plus ni moins ! ». La remarque de la jeune femme sur Dr House le fit rire à nouveau « Vous savez que Lucy, ma fille, me surnomme déjà comme ça ! C'est un complot ou bien ? J'espère ne pas être aussi aigri que lui... Avec un scénario pareil la série aurait pu monter jusqu'à 20 saisons au moins. » C'est donc dans la bonne humeur qu'ils s'étaient installés en terrasse afin de profiter du rayon de soleil qui venait de pointer le bout de son nez. Llewyn avait bien vite rebondit sur la question de la jeune femme pour effectuer une piètre reprise de Dans ta Benz. C'était vraiment n'importe quoi, mais il voulait juste la faire rire et lui montrer là qu'il n'y avait aucune gène et qu'ils étaient tous deux au même niveau. Llewyn prouvait également du bien-être qui l'habitait à présent, tout comme il osait laisser exprimer l'humour qu'il n'avait plus l'occasion d'expérimenter en ce moment. Ils riaient tous les deux à présent, de plus belle. Le Pompier arriva à dire entre deux hoquets « Et les dents en or aussi pour que la panoplie soit complète ! Ca ferait vraiment un super déguisement d'Halloween ! ». A partir de ce moment-là, Llewyn venait de perdre tout le peu de crédibilité qu'il pouvait lui rester, mais ce n'était pas bien grave, puisque quelque chose lui disait qu'il venait véritablement de se faire une nouvelle amie. « Vous voulez un autographe ? », lui demanda-t-il alors, avant que le fil de la conversation ne prenne à nouveau une tournure sérieuse. « Vous en faites pas... on s'en sort même si ça laisse forcément quelques traces. Et puis on ne peut pas leur en vouloir d'être ignorants ou complètement stupides, il faut bien qu'ils se valorisent d'une façon et quelle meilleure façon que d'enfermer dans un placard le pauvre petit gringalet qui a cinq ans de moins ?... », il pouvait en rire à présent, même si à l'époque ce n'était pas du tout le cas. « Mais quelque chose me dit que je ne suis pas le seul à avoir enduré les jugements des autres... je me trompe ? ». La suite des paroles d'Anthea firent naitre une nouvelle grimace sur son visage. Son histoire n'était pas aussi belle qu'elle pouvait le croire, mais elle ne disposait pas de tous les éléments pour se faire une idée de la situation. Elle ne pouvait pas savoir à quel point il luttait pour sa propre survie. Heureusement, le serveur venait de lui sauver la mise, sans même le savoir. « Jaelyn ? J’ai connu une Jaelyn, il y a longtemps, à Londres… C’était ma petite voisine ! Enfin durant quelques temps et avant que je ne sois obligé de déménager. », les souvenirs de la petite tête blonde lui revinrent et surtout de l'énorme punition qu'elle avait été obligé de partager avec elle pour avoir voulu être son assistante en herbe. La suite prêtait un peu moins à sourire, la maison à demie brûlée, l'exclusion de la famille d'accueil... « J'en conclus que vous n'êtes pas née à Londres comme votre sœur du coup... », il ne voulait pas se montrer intrusif, il s'arrêta donc là et rendit une nouvelle fois son sourire à Anthea, avant de répondre à sa question. « En fait j'ai quitté Londres un peu avant mes 15 ans. J'ai connu ma femme à New-York, à une fête où on m'avait trainé... C'était il y a un peu plus de 20 ans, le temps passe tellement vite », ajouta-t-il plus pour lui-même que pour servir la conversation. L'évocation de Lullaby le fit se rembrunir légèrement, mais il essaya de ne pas trop le montrer. Anthea lui dit alors qu'elle pouvait créer des toiles uniquement avec une rencontre, chose qui l'interpella au plus haut point. Il se demandait bien comment elle pouvait recréer un sentiment suite à une rencontre. « Ah bon ? C'est à dire ? J'ai du mal à visualiser comment on peut créer une toile en rapport avec un sentiment. Ca m'intéresse ce que vous dites là... Vous voyez un schtroumpf ou bien un rappeur avec son énorme pendentif dollar ? Peut-être qu'on peut se tutoyer d'ailleurs ? »
 
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MessageSujet: Re: Common sense, is like deodorant. The people who need it most never use it @Anthea    Common sense, is like deodorant. The people who need it most never use it @Anthea  EmptyDim 30 Avr - 15:29

Common sense, is like deodorant. The people who need it most never use it × ft. Anthea & Llewyn

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Il arrivait que parfois la vie réserve de drôles de surprises. Des choses au cours desquelles l’appréciation de l’autre était à même de dévoiler un futur beaucoup plus simple et enjoué que ce présent dans lequel on se trouvait. Comme si envisager cet avenir avec cette autre personne était le meilleur moyen pour affronter le quotidien. Le feeling y était pour beaucoup, plaçant là ses parts les plus affirmées pour qu’ainsi puisse naître ce quelque chose qui change tout. L’existence se transcendait ou se changeait tout simplement, grâce à cette rencontre, ce regard, mais aussi ce sourire avec lequel on se plaisait à y placer des espoirs. Voilà ce qui était en train de se dérouler ici et maintenant, dans cet espace confiné. Peut être qu’ils n’auraient jamais eu l’occasion de se rencontrer s’il n’y avait pas eu cette participation ? Peut être même qu’ils se seraient simplement croisés sans même s’accorder un regard ? En attendant, quelque chose veillait à dicter à l’âme de la jeune fille qu’ils s’étaient trouvés. Peut être pas comme deux âmes sœurs prêtes à se confondre l’une avec l’autre, certainement pas d’ailleurs, mais il s’était passé quelque chose qu’elle ne pouvait pas expliquer et qui l’amenait à croire en un meilleur pour tous les deux. La curiosité de l’un donnait l’impression de se réfugier dans les réponses de l’autre et ce d’une façon naturellement déroutante. C’était comme si les années qui les séparaient n’étaient pas à même d’établir la distance, non. Ils la contournaient à chaque fois, pour ainsi profiter un peu plus de ces instants, pour rire, pour se sourire, et même pour se soutenir. Ils devenaient des amis, de ceux véritables grâce auxquels on savait au fond de nous qu’on en serait tiré vers le haut. L’innocence avait sa part de réalisme sur ce tableau, inscrivant ainsi quelques attitudes qui, elle l’espérait, deviendraient plus tard des habitudes, les leurs. L’artiste ne pouvait s’empêcher de repenser à la manière dont tout s’était imbriqué depuis le début de l’intervention de Llewyn. Car, plus elle s’intéressait aux détails et plus elle percevait que cette aide qu’elle appréciait donner aux jeunes avait également eu un écho dans le cœur du jeune homme. Cela lui plaisait énormément, dans la mesure où elle savait qu’ainsi il n’en ressortirait que plus fort. Certes, le chemin en serait difficile, mais déjà, il suffisait de concevoir la manière dont il continuait de s’intéresser à elle pour ainsi comprendre que la destination n’en serait que plus magnifique pour lui. La jeune fille désirait y participer, du moins tant qu’il lui en laisserait le droit. Mais quelque chose lui disait encore qu’il veillerait à le lui accorder, d’une manière ou d’une autre, qu’importe ce que le temps leur ferait, il n’en restait pas moins qu’elle plaçait ses espoirs en lui. C’est d’ailleurs, grâce à cette optique, qu’elle se laissa un peu plus aller dans son attitude naturelle. Dévoilant ainsi à Grand Chef qui elle était, mais surtout quel genre d’enseignante elle aspirait à devenir. Certainement pas la meilleure d’ailleurs, cependant, elle avait l’agréable impression que ce qu’elle était en train de décrire n’était pas si terrible que ce qu’elle avait pu le croire au début. Le regard encourageant du jeune homme participait à cette élaboration et sa réaction ne pu que raviver un peu plus encore ce sourire qu’elle se plaisait à échanger depuis le début de leur rencontre. Celui là même qu’elle donnait généralement à sa sœur, car elle savait qu’elle la comprenait et qu’elle ne la jugeait pas. Ainsi, le pompier lui prouvait une fois encore, qu’elle avait le droit de croire en une autre personne que sa grande sœur, qu’elle avait le droit de croire en lui. Ses encouragements renforcèrent une fois de plus cette idée, si bien que la jeune fille se mit à hocher tout simplement de la tête avant de finalement rire au sujet des états délurés de certains auteurs d’une époque révolue. A vrai dire l’Art était un moteur pour ce genre de comportements et même si elle appréciait énormément des pères dans ce domaine, il n’en restait pas moins qu’elle n’était pas une adepte des drogues et autres joyeusetés afin de toucher un peu plus le détail qu’elle désirait obtenir. « J’crois que j’peux me lancer dans l’imitation depuis. » Un nouveau rire vint à s’échanger avec Grand Chef, alors que la complicité qu’ils mettaient de plus en plus en exergue veillait à les rapprocher d’une certaine manière, puisqu’apparemment lui aussi était un très grand moqueur. « Ah j’vous arrête tout d’suite, l’absynthe c’est pas mon truc. J’laisse ça pour les coupeurs d’oreilles. » Elle savait très bien qu’il comprendrait son allusion, elle était la plus connue d’ailleurs. Elle leva les mains vers le ciel comme pour se décharger de toute atteinte contre sa personne avant de se remettre à rire et retrouver un semblant de sérieux pour se confronter au regard bienveillant d’un ami qui cherchait tout simplement à la rassurer. « Merci pour ça. » souffla t-elle dans sa manière franche et naturelle qu’on pouvait lui reconnaître dès lors qu’elle se trouvait gêner d’une situation. Elle l’avait prévenu depuis le début, elle n’était pas habituée à recevoir des compliments et continuer à les entendre veillait à la gêner légèrement. Bien heureusement, la conversation dévia pour ainsi ramener un semblant de légèreté à la situation et ce même si Anthea était une novice complète dès qu’il s’agissait des émissions de télévisions. Heureusement que Jaelyn en évoquait certaines d’entre elles au cours de son émission d’ailleurs, sinon elle ne donnait pas cher de sa peau devant les jeunes quand ils commençaient à commenter telle ou telle débilité sans nom. Son regard amusé osa croiser celui de Grand Chef au moment où elle lui avoua sa maladresse à ce sujet et déjà elle pu reconnaître cet élan d’espièglerie naître dans le fond de son regard au moment où il commentait les émissions de radio de sa sœur de cette manière. Anthea ne pu que se résoudre à hausser ses épaules et à lâcher d’un air las et faussement dépité. « Que voulez-vous faut de tout pour faire un monde hein. » Son regard appuya celui du pompier jusqu’à ce que les sourires n’en viennent à se dégager une nouvelle fois et que l’amusement reprenne de ses droits pour quelques temps de plus. Anthea ne se gêna pas pour laisser sa nature prendre le dessus une nouvelle fois et ainsi chanter un thème musical qu’elle avait eu l’occasion d’entendre et ré entendre avec sa grande sœur, lorsque toutes les deux faisaient des soirées spéciales. Elle fut ainsi heureuse de voir que cela plaisait au jeune homme dont le commentaire ne pu que lui faire un peu plus plaisir. Etre sur la même longueur d’ondes qu’une autre personne était tellement rare que cela permettait à Anthea de se détendre un peu plus que de coutume et pourquoi pas ne pas se laisser aller à élaborer des visions qui mettaient en avant le fond exact de ses pensées. Ce qui d’ordinaire restait tue afin de ne pas participer à ces jugements dont elle était victime en permanence. Pensant bien faire en laissant son point de vue s’échapper de ses pensées, la jeune fille remarqua toutefois un changement de regard de la part du pompier à l’évocation des cette part de travail sur soi même. La suite des choses lui fit prendre encore plus conscience que le passé dans lequel il était probablement en train de s’enfermer, était la raison pour laquelle leurs jugements différenciaient pour beaucoup. « Seul le temps guérit les peines. » commenta t-elle sans savoir si ce qu’elle évoquait était une bonne chose ou pas. Elle espérait ne pas avoir mis les pieds dans le plat, pas alors qu’ils apprenaient tout juste à se faire confiance et qu’ils veillaient tous les deux à se rassurer d’une manière ou d’une autre. Un sourire empli de compassion vint à vouloir s’offrir à Grand Chef, lui intimant l’idée qu’elle ne lui demanderait rien qu’elle attendrait tout simplement qu’il veuille se confier si il le désirait un jour. Il venait tout juste de trouver une oreille qui l’écouterait.

Il venait tout juste de se passer quelque chose en cet instant. Anthea était incapable de savoir quoi exactement mais pourtant, même si il riait et si il lui donnait l’air de s’amuser, il n’en restait pas moins qu’une ombre donnait l’impression de passer et repasser devant le regard de Llewyn. La jeune fille avait pu s’en rendre compte alors qu’elle commentait cette évocation des Disneys et qu’elle faisait ainsi parler son âme d’enfant. Pourtant, elle préféra ne rien dire et se contenter simplement de répondre à Grand Chef par un sourire franc. Peut être que c’était cela qui lui avait permit de se reprendre aussi ? Anthea avait l’impression de le retrouver au moment où il imitait le hochement de tête d’un enfant lors de son évocation d’âme d’enfant à préserver. Cela lui intimait l’idée qu’ils restaient sur cette même longueur d’ondes et qu’ils appréciaient simplement leur compagnie. Ce fait s’avérait de plus en plus véridique à mesure qu’ils riaient de cette manière là tant est si bien que la jeune fille ne put se retenir plus longtemps d’exploser littéralement de rire au moment où il lui faisait des yeux comme ceux là. Llewyn avec un air faussement effrayé était une vision à laquelle elle ne s’était pas préparée et qui lui laissait prendre conscience qu’il se sentait bien avec elle. Peut être qu’elle était son moyen pour souffler un peu ? Pour laisser de côté les tourments qui avaient tendance à le tirer vers le fond quotidiennement ? Peut être qu’elle était un peu cette source de bien être qui lui ré apprenait que parfois la vie n’était pas si difficile et qu’il y avait quelques fois de bonnes surprises ?  Quoi qu’il en soit, elle en venait déjà à imaginer cette journée à la caserne et elle espérait dans cette même optique que cela puisse faire du bien au pompier. Mais elle n’en doutait pas une seule seconde, il avait l’air d’être un homme honnête et empli de cette volonté d’offrir qu’elle pouvait elle-même avoir dès qu’il s’agissait d’aider son prochain. « Vous savez,il m’en faut beaucoup pour me faire peur Grand Chef ! » s’amusa t-elle une nouvelle fois avant de finalement se remettre à rire devant l’évocation d’un crush entre le jeune homme et une de ses professeurs. Elle l’avait prise la main dans le sac et visiblement ce n’était pas pour lui déplaire, puisque la bonne humeur revenait et leur permettait ainsi d’échanger des notes d’humour de plus en plus palpables. Son rire se confondait avec le sien, mettant ainsi en exergue une mélodie commune qui exprimait bien là cette amitié en devenir. Le rasoir était une nouvelle occasion d’apporter de la légèreté, et Llewyn se plaisait à prendre toutes les perches qu’elle lui tendait pour ainsi alimenter ses bêtises. « Vingt ans ? Faites gaffe alors, elle ne sera plus seule à vous rentrer d’dans ! » Son ton se voulait joueur comme le sien, alors qu’elle essayait de projeter une image sur le visage de Llewyn. Autant l’avouer, elle avait énormément de mal à l’imaginer raser de près, mais bon, elle était certaine qu’il exagérait un peu et qu’il perdrait vraisemblablement des années mais pas tant que cela. Son propre père n’était pas un adepte du rasoir non plus, et pourtant lorsque cela lui arrivait, et même si elle avait l’impression de ne pas reconnaître son père, Anthea admettait qu’il gagnait cinq ans. Laissant cela de côté, Anthea profita de cet intermède volontaire et désiré pour raconter un peu de son histoire au jeune homme. Bien évidemment, ses intentions ne tardèrent pas à mettre en évidence la participation et le soutien de sa sœur dans tout ce qui avait contribué à faire d’elle qui elle était. Jaelyn était un véritable pilier pour Anthea, et l’inverse était probablement notoire également. D’ailleurs, plus elle mettait cette idée en avant et plus l’artiste prenait conscience qu’elle n’aurait probablement jamais pu y arriver sans sa grande sœur et sans son père. Sa mère aurait très certainement eut raison de sa passion et l’aurait contrainte à adopter un mode de vie dans lequel elle n’aurait jamais pu s’épanouir et où elle aurait du s’enfermer et faire semblant pour le restant de sa vie. Bref tout ce qu’elle détestait en soit. Mais grâce à Jaelyn et à son père, Anthea avait eu toutes les cartes en mains pour oser se battre et redoubler ses efforts pour y parvenir, et ce même si ce qu’elle faisait n’était pas non plus la vie dont elle avait rêvé. « C’est ce que j’pense aussi. » Ses épaules se haussèrent doucement, intimant la conviction qu’elle allait de pair avec les idées de Grand Chef et qu’elle l’en remerciait. Cependant, l’évocation de son père ne put que révéler un nouveau sourire de sa part. Un de ceux dans lequel toute petite fille se réfugiait dès lors qu’elle évoquait la manière dont son père était un héro à part entière. Un regard entendu se dirigea naturellement vers le regard bleuté de Grand Chef au moment où il confirmait ce qu’elle espérait au plus profond d’elle. Faire la fierté de son père était un but à part entière. « Je l’espère en tout cas… D’toute façon on dit que tous les enfants font la fierté de leurs parents non ? » Pour cette occasion il s’agissait là de la petite fille qui demandait conseil au père de famille par cette question. Questionnement qui trouva un écho dans le sourire qu’elle échangeait avec lui et qui lui révélait à quel point elle lui était reconnaissante aussi bien de ses encouragements que de ses attentions de manière générale.

Les aboutissements de cette conversation les menèrent à nouveau vers la profession et la passion de la jeune fille. Peut être que Grand Chef serait assez curieux pour vouloir s’essayer à son tour à cette pratique ? Il s’agissait également d’un moyen de permettre à leur amitié de se consolider un peu plus et pourquoi pas, venir en aide à des tourments non-dits. Le sourire d’Anthea n’en devint que plus grand à mesure que les craintes du jeune homme se dévoilaient. « Euh… » répondit-elle dans un premier temps devant le sujet de la physique quantique. C’était la première fois qu’on lui faisait ce coup là mais bien vite, elle se reprit et commençait à hocher sa tête en signe d’affirmation. « Si vous voulez, on peut commencer par dessiner monsieur patate ouais, c’te un bon modèle. » Un rire vint à s’échapper d’entre ses lèvres. Puisque Grand Chef osait parler de Picasso, pourquoi est-ce qu’elle ne pouvait pas enchérir derrière avec monsieur Patate ? Lui aussi avait droit à une confection particulière de son aspect général non ? Après quoi, son sérieux lui revint pour lui témoigner de ces remerciements qui tendaient à révéler à son nouvel ami à quel point cela lui faisait plaisir d’avoir pu rencontrer quelqu’un comme lui. C’est à cette occasion qu’elle remarquait à quel point Llewyn paraissait nettement plus à l’aise avec elle. Puisqu’il laissait son humour prendre le dessus sur le reste et qu’il mettait en évidence son désir de la rassurer encore une fois. Ainsi donc voilà qui était le vrai Llewyn Bridges et cet homme plaisait beaucoup à la blonde. Il lui donnait l’air d’être sûr de lui, enclin à la découverte mais surtout en mesure de laisser le monde s’ouvrir devant lui à nouveau. « J’vous l’ai déjà dis, si il existait plus de monde comme vous, on s’en porterait mieux. » Son sourire s’agrandit de plus belle alors qu’elle notait à quel point l’amusement prenait des allures de complicité bien marquée entre eux. Si bien, qu’elle finit par hausser ses deux sourcils devant cette révélation au sujet de sa fille. Comme quoi, les Bridges et elle avait pas mal de choses en commun. « Vot’ fille a bon goût. Mais non, c’est la canne en fait. Quoi que j’vous connais pas assez pour savoir ça, mais vous m’avez pas l’air accro à la vicodine et puis vous m’avez pas parlé d’un ami qui s’appellerait Wilson non plus. » La suite les amena à s’installer confortablement en terrasse et déjà les rayons du soleil eurent raison sur l’ambiance qui rayonnait autour d’eux. Ils riaient encore, partageaient de nouveaux instants dont la complicité ne faisait que puiser un peu plus dans les aspirations et l’un et de l’autre de manière à favoriser cette confiance mutuelle qui naissait.  Cela leur permettait d’ailleurs de se connaître d’une autre façon, laissant de côté les protocoles scolaires de manière à s’intéresser sur la vie personnelle de l’une comme de l’autre. C’est au cours de cette occasion que Grand Chef en vint à surprendre une nouvelle fois l’artiste grâce à son imitation complètement inattendue et impressionnante de sa carrière de rappeur. Le fou rire les gagna à tous les deux, en même temps comment pouvaient-ils en faire autrement. Et plus les détails venaient s’ajouter au devant de la scène et plus les larmes coulaient sur les joues d’Anthea. Des dents en or en plus du gros dollar, la casquette sur le côté, les pantalons beaucoup trop grands, pour sûr si il y avait un lot à gagner, Llewyn le remporterait haut la main. « On doit signer quelque part ? Parce que je signe direct ! » laissa t-elle échapper entre deux rire qui s’accentuèrent de plus belle au moment où elle osait l’admirer une nouvelle fois. Non en fait, il ne fallait pas qu’elle le regarde sinon c’était foutu. Prenant sa serviette, la jeune fille finit par la placer entre le jeune homme et elle et fit mine de chercher dans son sac. «T’endez j’vais trouver un stylo, a star is born today. » lâcha t-elle sur le même ton de plaisanterie qu’ils savaient mettre en avant tous les deux. Mais bien vite, elle retrouva son sérieux, enfin elle essaya de le retrouver rapidement devant les confidences que Grand Chef pouvait lui laisser entendre. Les injustices, les jalousies et les préjugés avaient raison d’eux… Et alors qu’il lui apprenait à quel point il avait du être difficile pour lui de se trouver une place dans ce monde, Anthea ne put que laisser son regard se renfrogner. Elle détestait les personnes pour cela. Du moins celles qui osaient se croire au dessus des autres. « Ils sont vraiment pas intelligents… » souffla t-elle entre ses dents tout en arquant son sourcil avec son air exaspéré. Si seulement elle pouvait avoir ces personnes là devant elle en ce moment, elle était certaine qu’elle aurait pris son verre pour aller leur vider dessus. Du grand Anthea dans toute sa splendeur en somme.   « J’ai pas fini dans un placard, mais on a su se foutre de moi ouais… » lui confia t-elle à son tour tout en redressant son regard pour ainsi prouver à Llewyn qu’elle le comprenait elle aussi. «En fait ça fait plus mal quand on sait qu’ça touche les autres plutôt qu’soi. » Un nouveau sourire entendu, un nouveau moment dans lequel la compassion passait par la complicité. Le passé appartenait au passé, il valait mieux se consacrer sur le présent. « Ah ouais ? » réagit-il quasi instantanément lorsque le jeune homme lui confia connaître une Jaelyn. « Jaelyn Black ? » Elle insistait peut être mais le hasard aurait pu être vraiment drôle si cela avait été le cas pour eux. D’ailleurs, savoir que Jaelyn aurait pu connaître Grand Chef permit à Anthea d’apprécier encore plus cette amitié en devenir. Sa tête se mit à hocher de manière négative au moment où à nouveau l’attention se portait sur sa propre histoire. « J’suis née ici moi. On a pas le même père avec Jaelyn… En fait on a une mère pas commode, pour rester polie. Du coup ma sœur a vécu pendant quelques temps à Londres et puis après notre mère est revenue ici et comme par hasard neuf mois plus tard, j’suis arrivée. Ca a duré un temps avec mon père, quatre-cinq ans j’crois, puis elle a changé encore. » Le regard complètement blasé, Anthea finit par lever les yeux au ciel. «On choisit pas sa famille hein… » Son commentaire laissait à désirer, elle le savait tout à fait mais il témoignait bien de ce qu’elle pouvait penser de sa mère. Une part d’elle en avait même honte et pourtant, elle n’avait rien dit et ne le ferait probablement jamais. Parce que malgré tout, elle avait sa sœur à ses côtés. «C’pour ça qu’on est proches avec ma sœur. » Elle haussait à nouveau ses épaules avant de finalement reporter naturellement la conversation vers lui. Puisqu’ils  apprenaient à se connaître de cette manière, elle ne pensait pas à mal de connaître un peu les détails de la vie du jeune homme. Mais déjà, elle avait l’impression d’avoir fait une erreur en demandant ces détails. Sans trop en connaître les raisons, la jeune fille se contenta simplement d’acquiescer d’un signe de tête. « Soit on rencontre l’autre au cours d’une soirée étudiante soit on finit sa vie seul. J’ai l’impression que c’est le passage obligatoire pour les gens mariés. » Autrement dit, elle ne se marierait jamais en fait. « C’est là qu’on s’rend compte que l’coup de foudre touche tout le monde. » Elle haussait ses épaules une nouvelle fois, laissant ainsi l’occasion à Grand Chef de voir qu’elle était contente pour lui et qu’une certaine part de lui pouvait être fier de cela. Mais alors qu’elle sentait à nouveau que le maussade revenait doucement à s’immiscer, elle n’hésita pas une seconde de plus pour mettre en avant une autre vérité. Celle selon laquelle, elle appréciait devenir cette amie qu’il lui laissait être. « Ca c’est mon truc, Grand Chef. » Elle s’amusa à lui tirer la langue avant de finalement se remettre à rire devant l’évocation du grand schtroumpf rappeur. « C’est mieux qu’on se tutoie ouais, j’aurai moins l’impression d’être une prof… » ria t-elle de plus belle avant de finalement inspirer pour se lancer vers cette image qu’elle voulait lui transmettre. « En fait j’aurai plutôt dis qu’c’était une silhouette assise dans un coin avec à côté d’elle une autre debout qui va l’abriter à l’aide d’un parapluie d’où jaillit la lumière. » Un sourire vint à se dessiner sur ses lèvres, sincère, fort et chargé d’une complicité lui prouvant qu’elle ne le laisserait pas tomber maintenant qu’elle le connaissait. Elle était sûre qu’ils allaient devenir de très bons amis. Et pour se faire, elle n’hésiterait pas à se montrer présente pour lui quand il le désirerait.

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