Take care of the rage

Tapotant légèrement le dossier qu’elle tenait fermement entre ses mains, le regard d’Anthea ne trouvait plus de place fixe depuis au moins dix minutes. L’ai lui semblait se raréfiait à cette occasion alors qu’elle se sentait trop serrée dans ce chemisier qui aurait du la rendre beaucoup plus sérieuse que d’ordinaire. Aurait du oui, car si on y prêtait plus d’attention, on pouvait se rendre compte que sa manche était déjà tâchée d’une couleur bleue. Oui bon, elle avait déjà fait un effort vestimentaire pour ce foutu rendez-vous, elle n’allait pas non plus changer complètement ses habitudes. D’ailleurs, elle n’avait pas pu s’empêcher de ramasser la gouache qui était tombée de son pupitre avant de partir de son studio, ce qui avait eu pour résultat cette magnifique tâche qu’elle avait essayé de faire disparaître avec un peu d’eau. Le résultat était pour ainsi dire probant puisque la tâche était diffuse, mais bon une part d’elle osait croire que le banquier n’y verrait que du feu. De toute façon si elle était ici, ce n’était pas pour qu’on s’intéresse à son accoutrement mais bel et bien pour qu’on écoute son projet et qu’on la soutienne en moyennant une participation fiscale. Ses yeux se relevaient doucement pour admirer la pendule accrochée et amenant un certaine rythme sur le mur. Quinze minutes qu’elle aurait du y être et qu’on la faisait attendre. Plus le temps filait et plus les cliquetis dus à ce son l’énervaient, néanmoins, elle essayait de garder la tête haute encore une fois. Les personnes autour d’elle lui paraissait beaucoup plus patientes, mais surtout beaucoup plus en phase avec ce comportement qu’elle qualifiait d’irrespectueux. La jeune fille adorait la spontanéité de l’instant présent, mais surtout l’impatience qui en résultait. Son art se basait d’ailleurs sur ce fait bien précis, et respecter les codes ne faisait pas franchement parti de son quotidien. Cinq minutes de plus passèrent et enfin une porte s’ouvrit laissant entrevoir un homme vêtu d’un costume trop droit, trop propre, mais surtout aux fragrances trop aigres. Ce dernier l’interpella en nommant son nom et ni une ni deux, la blonde se releva de cette léthargie pour ainsi rejoindre son conseiller. Une poignée de main tendue et serrée débuta l’échange. Une rencontre qui fut encline à l’énerver encore et encore. Plus les dires fusaient et moins cet espèce d’idiot était à même de comprendre. Oui elle connaissait les conséquences d’un tel investissement, oui elle savait que sa profession était encline à susciter des méfiances à l’égard des remboursements, et non elle n’était pas assez connue dans le milieu pour pouvoir lui rétorquer avec un dédain déroutant qu’elle lui paierait les intérêts en temps et en heure. A croire que ce monde n’était fait que d’idéaux… Enfin non cette croyance avait bien longtemps fait sa route dans son esprit parce que oui, ce monde n’était fait que d’idéaux bien spécifiques qui amenaient à aider toujours le même genre de personne et laisser sur le carreau ceux qui voulaient s’en sortir. Les doigts serrés sur ce dossier qu’elle avait ramené contre elle, Anthea avait l’impression d’être victime d’une séance de morale à part entière. Un de ces moments durant lesquels, on lui prouvait par A + B qu’elle devrait peut être songé à faire un travail beaucoup plus terre à terre. Un de ces moments où elle voyait rouge et où elle désirait simplement se saisir de cette agrafeuse à côté de cet homme pour pratiquer une œuvre d’art sur son visage… Mais là encore, la jeune fille savait se ressaisir et se contentait juste de fixer ce regard réprobateur avec son regard noir. Bien entendu, sa demande de prêt fut rejetée, et ce même si il lui spécifiait encore une fois qu’il étudierait sa demande. Mais oui bien sûr, comme si il allait venir en aide à une artiste. Une nouvelle poignée de mains scella cette entrevue, et ni une ni deux la jeune fille se mit à sortir en trombe de ce bureau trop confiné, trop étroit, mais surtout trop bien rangé. Les nerfs la saisissaient d’une manière assez impulsive et son besoin de sortir de cet espace se faisait de plus en plus grand. Elle bouscula une masse sur son passage et se contenta simplement d’un simple « Pardon. » Alors qu’elle enfonçait un peu plus sa tête entre ses épaules sans aucun regard tout en prenant la porte. Au moins la pluie avait raison de cette sensation étouffante, mais le choc climatique était tel qu’elle avait l’impression d’entendre son cœur battre dans ses oreilles, à moins que la colère ne prenne le dessus.  Remontant rapidement la rue pour ainsi retrouver son véhicule, Anthea chercha ses clés dans ses poches d’une manière un peu trop désinvolte et violente puisque déjà ces dernières lui échappèrent pour rouler sur le trottoir. « Bordel de merde ! » jura t-elle alors qu’elle se baissait pour les récupérer. Mais à croire que tout était contre elle, puisque finalement, en voulant aller trop vite, elle réussit à casser sa clé dans la serrure de la portière de la voiture. « Putain mais c’est pas vrai… Manquait plus que ça… » Posant son dossier sur le toit de la voiture, tout en songeant au fait que mouillé pour mouillé de toute façon son dossier n’intéressait pas, la jeune fille se mit à genoux devant cette foutue portière et essaya à l’aide d’un de ses portes clés d dégager la serrure comme elle le pouvait. Sauf qu’elle paraissait bien plus comme tentant de voler une voiture plutôt qu’arranger ce qui lui appartenait dans une telle position.

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Callen soupira alors qu’il était encore en train de taper sur son ordinateur. il détestait réellement la paperasse, se disant qu’il serait plus utile dans l’atelier, là où il avait commencé et chose pour laquelle il ne rechignait nullement. Mais il n’y avait pas besoin de lui, d’ailleurs ses mécaniciens avaient tendance à le regarder étrangement dès lors qu’il s’occupait d’un véhicule, comme si cette partie du garage était chasse gardée et que le propriétaire/patron n’avait nullement sa place à cet endroit, comme s’il fallait absolument maintenir la différence entre cols blancs et les petites mains. Il détestait cela, surtout avec le passé qu’il trainait derrière lui tel des casseroles qui ne l’avaient pas rendu plus tendre, loin de là même. Après tout, il se foutait éperdument des critiques qui pourraient lui être assénées, non, tout rebondissait sur lui et il ne pouvait que continuer à agir comme bon lui semblait, comme à son habitude. Le russe se contentait de vivre au jour le jour, sans attaches en préférant largement collectionner les relations sans lendemain à envisager quoique ce soit. De toute manière, cela ne lui ressemblait nullement d’entrevoir la moindre perspective d’avenir, lui qui avait été trahi une fois se contentait simplement d’enchainer les femmes et n’avait aucune attache. C’était préférable. Sentant son téléphone vibrer, le brun n’avait pu que s’en emparer et d’appuyer sur la touche qui lui permit de lire le contenu du message reçu, un texto qui avait eu le don de le faire sourire et il s’était empressé de répondre, se disant que la soirée allait être parfaite et surtout en la compagnie d’une femme qui n’avait nullement froid aux yeux. Cela le changerait tout à fait de sa dernière soirée, tombée à l’eau en raison d’un dépannage de dernière minute qui s’était conclu par un échange glacial avec sa cliente, une blonde qui paraissait plus que coincée et avec laquelle il n’y avait rien eu à faire. Rien que d’y songer, il tapota nerveusement sur son bureau avant de se décider à quitter son siège ainsi que son bureau. Il avait rendez-vous pour affaires et ne pouvait se permettre d’arriver en retard, ce qui soit dit en passant serait plus que malvenu. Car, s’il pouvait être un réel goujat avec les femmes ou dans les relations, il n’en demeurait pas moins perfectionniste dans tout ce qui se rattachait à son garage, comme s’il pouvait au moins faire quelque chose de bien. Après tout, il n’y avait eu que ça, le faire monter socialement parlant, le couper littéralement de ses racines russes et du passé qu’il avait laissé derrière lui sans émettre le moindre regret. Faisant signe à sa secrétaire dont le regard était plus qu’insistant, il avait enfilé une veste et s’était empressé de quitter le garage et de se rendre à pied vers le lieu de rendez-vous. A peine sorti, il avait allumé une cigarette dont il tira quelques bouffées en marchant tranquillement, sans ressentir aucune pression particulière, en ouvrant toutefois le parapluie qu’il avait eu la présence d’esprit de prendre. Et alors qu’il se rapprochait du lieu en question et qu’il était prêt à écraser son mégot en constatant son avance sur sa montre, le regard de Callen avait été attiré par la vue d’une jeune femme à genoux qui semblait pressée à vouloir forcer la serrure d’une voiture. Il était partagé entre l’envie de passer sa route et celle d’empêcher cette demoiselle de faire tout et n’importe quoi, enfin même si là, cela ne pouvait que le faire sourire ainsi que l’amuser. Il avait finalement réussi à se rapprocher et arrivé à sa hauteur, ses yeux s’étaient portés sur elle, tout comme il le faisait à chaque fois avec toute la gente féminine, et il s’était raclé la gorge afin de faire part de sa présence. « vous comptez battre le record de celle qui met le plus longtemps à voler une voiture ou vous voulez de l’aide pour vous en sortir ? » . Abritant la blonde de son parapluie, il n’avait pu que se pencher vers elle « déjà au sec ça serait mieux et puis ce n’est pas pour dire, mais vous faites quoi là ? parce que c’est du grand n’importe quoi, si je peux me permettre. » . oui, il se permettait tout, sauf les allusions sexistes ou sous-entendus qui auraient tendance à faire penser à cette jeune femme en détresse qu’il était en train de la draguer et vouloir la mettre dans son lit. Oui, c’était le comble quand même. Essayant de voir ce qui clochait, Callen n’avait pu que soupirer fortement et glisser d’un ton las « et si on appelait un serrurier et qu’on se mettait à l’abri, parce que sinon ça va sentir un nouveau véhicule et une bonne crève, autant dire le duo gagnant pour vous.. ».

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Le hasard amenait toujours l’intervention de situations cocasses et aberrantes. A croire que la roue restait figée sur ce même mot : ironie et que rien ni personne ne parvenait à la pousser pour qu’elle puisse reprendre son court normal. Tant et si bien qu’elle ne s’arrête pas à nouveau sur cette foutue case. La vie de la jeune Stark lui donnait l’impression d’être répétitive, semblable à ce cercle dans lequel elle tournait comme tout un chacun se mettait à le faire pour continuer sa route, sauf que son cercle commençait réellement à l’agacer. Entre la tempête, sa vie de manière générale, les imprévus qui commençaient tout juste à s’immiscer, ce foutu banquier dont elle avait eu envie de vider l’encre de son stylo pour ainsi lui montrer que la perfection n’existait pas, et à présent sa voiture qui lui jouait des tours, Anthea était en train de penser qu’il devait exister une force puissance qui était contre elle. Tout ceci n’était qu’une farce, mais une de très mauvais goût et même si elle pestait aussi bien contre le temps que contre elle, il n’en restait pas moins qu’elle se retrouvait dans ce même état. De longs soupirs s’extirpèrent d’entre ses lèvres exprimant une lassitude, mais surtout une ironie du sort qui l’amenait à s’énerver d’avantage contre tout et n’importe quoi. Qui ne le serait pas ? Son entretien s’était pour ainsi dire mal passé, il pleuvait et pour couronner le tout sa clé venait de se casser à l’intérieur de sa serrure… Si seulement elle avait eu assez d’argent pour changer ce véhicule pour en acheter un avec un bip… Si… Si … si… Le monde entier pouvait se refaire avec ses suppositions, mais en attendant elle se trouvait toujours devant cette portière et elle n’arrivait pas à voir comment faire pour essayer de sortir ce morceau ou au moins de faire en sorte d’arriver à tourner le verrou pour qu’elle soit plus au sec. Non, au lieu de cela, les gouttes perlaient sur son visage et lui affligeaient une vision brouillée. La jeune fille avait envie de tout jeter, de prendre du recul pour mieux balancer ses clé contre le fer de la portière et peut être même prendre une pierre pour casser la vitre. Après tout, c’était une solution comme une autre et comme le disait très bien Johny dans Dirty Dancing On est plus secs à l’intérieur. Voilà qu’elle se mettait elle aussi à participer à cette ironie qui l’énervait tant. Inspirant bruyamment tout en levant les yeux au ciel, Anthea remarqua une ombre se rapprocher et commençait déjà à froncer les sourcils avant de se détourner de sa convoitise pour ainsi poser son regard froid sur le nouvel arrivant en question. Forcément, il fallait que ça lui tombe dessus… Sa première réaction fut d’arquer un sourcil en guise de réponse à cette tentative d’humour qu’elle eut du mal à prendre sous cet angle. Autant le dire, la situation ne s’y prêtait pas et même si elle remarquait que l’étranger désirait très certainement lui venir en aide, commenter de cette manière avait tendance à aviver un peu plus cette colère qu’elle tentait de calmer. Son regard se porta ensuite vers le ciel alors que le parapluie qu’il tenait commençait tout juste à l’abriter. « Vous voulez mon portable pour appeler les flics ? Ça vous donnera meilleure conscience non ? » Elle n’y mettait pas du sien, elle le savait mais essayer d’aller dans son sens avec ce qu’elle venait de vivre était pour l’instant trop difficile. Tant tout l’énervait. « Je m’entraîne à gratter des tickets pour gagner ça se voit pas ? » répondit t-elle sur ce même ton que le jeune homme voulait adopter pour elle en essayant de lui faire part d’une certaine remontrance. Monsieur avait du tempérament, ça tombait bien elle aussi et elle ne lui avait rien demandé. « Parce que monsieur l’expert sait comment faire peut être ? J’vous préviens si vous faites ça pour qu’ça se finisse à l’arrière de ma voiture, passez vot’ chemin y a rien à voir. J’peux me démerder seule, j’suis une grande fille. » Elle savait que cette remarque le ferait probablement partir et de ce fait lui laisserait gagner sa tranquillité même si elle savait qu’elle avait besoin de quelqu’un pour y arriver. Elle ne connaissait pas de numéro de garagiste et ne savait pas non plus si une âme charitable serait à même de la renseigner à ce sujet. Son visage se figeait devant sa serrure, ses mains réagissaient de manière à essayer de trouver une solution, Anthea s’attendait presque à sentir à nouveau l’eau couler le long de son visage pourtant tout paraissait être stable pour l’instant. D’ailleurs, il la surprenait à reprendre la parole et à vouloir se montrer comme un chevalier servant. A croire que la remarque qu’elle venait de lui faire ne l’avait pas atteint, et quelque part tant mieux, cela leur prouvait autant à lui qu’à elle que finalement la gentillesse pouvait exister dans ce bas monde. « Un serrurier ? » Cette fois la jeune fille se redressa de manière à pouvoir jauger le visage de son interlocuteur et fut surprise de lui reconnaître une certaine part de charisme. « J’my connais pas hein… mais… est-ce que quand vous voyez ça, vous avez l’impression de voir une porte ? Fin’ j’aurai plutôt tendance à appeler un garage sauf que j’en connais pas. C’est con… » Elle se mit à hausser les épaules  pour ainsi appuyer ce ton très désintéressé que beaucoup lui connaissaient quand elle était de mauvais poil. « Vous êtes sûr que vous voulez m’aider ? » Autant limiter les dégâts et y aller franchement. Anthea avait toujours été ainsi, il fallait lui prouver les choses mais surtout lui montrer qu’on pouvait lui tenir tête, de manière à ce qu’elle s’apaise et qu’elle se dévoile telle qu’elle était. « Si oui, c’est maintenant où jamais monsieur l’expert. Vous m’donnez le numéro et vous s’rez mon héros, sinon vous resterez le boulet du jour, désolée. » Elle était odieuse … Probablement trop, mais elle n’arrivait plus à se retenir et ce pauvre garçon en payait les frais. Pourtant, elle essayait de se retenir et de ménager ses comportements, sauf que tout était fait pour l’énerver d’avantage, même elle arrivait à s’énerver toute seule. « Bon c’est pour aujourd’hui ou pour demain ? » s’impatienta t-elle alors qu’elle fixait de ce même regard colérique le jeune homme. Elle savait qu’elle méritait qu’il rebrousse chemin et qu’il la traite de tous les noms pour la laisser là. Elle ne lui en aurait pas voulu de toute manière, parce qu’il aurait eu raison. Mais Anthea agissait toujours ainsi, les carapaces faisaient parties intégrantes de sa vie, il n’y avait qu’avec sa sœur qu’elle les laissait tomber.

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Callen était du genre à agir et non pas à attendre ou se contenter d’être derrière un bureau à faire tout et n’importe quoi, qui ne s’apparentait nullement au métier qu’il avait exercé en arrivant ici, loin des contrées russes dans lesquelles il avait grandi. Alors, bien sûr qu’il possédait le garage et qu’il lui arrivait de temps à autre de renfiler le costume magique du mécanicien, celui qu’il aimait tant et qui lui permettait de temps à autre de lui faire rencontrer de jolis spécimens de la gente féminine, mais cela se faisait de plus en plus rare, surtout parce qu’il surprenait le regard de ses employés, comme si c’était une surprise qu’il ne relève les manches pour plonger les mains dans le cambouis. Et cela ne serait pas encore qu’il s’amuserait à se salir, un peu comme ces enfants qui ne pouvaient s’empêcher de sauter dans les flaques d’eau et qui ressortaient heureux malgré les regards et discours désapprobateurs de leur mère. Heureusement pour lui, le russe n’avait personne pour lui remonter les bretelles ou lui dire que son comportement était loin d’être digne d’être celui du prince charmant, celui qui passait la bague au doigt de la belle princesse, non lui se contentait juste de faire hurler de plaisir la femme qu’il quittait dès le lendemain matin sans prendre le soin de lui donner son numéro de téléphone ou de promettre de se revoir rapidement pour pouvoir converser. Non, la discussion ne faisait pas partie du vocabulaire de ce très cher Andriev qui voyait un autre usage plus agréable pour sa langue que de dépenser de la salive inutilement pour des propos éphémères. Pourtant, il se devait de quitter la chaleur de ses bureaux pour se rendre à un rendez-vous d’affaires, un de ceux pour lesquels il se devait de répondre présent, même si l’envie de faire faux bond soit plus que présente et forte. Néanmoins, c’était important pour le garage tout entier. C’était pour cette raison qu’il avait quitté le garage largement en avance, lui qui restait prévoyant quand même, enfin il était surtout vrai qu’il avait eu envie de se griller une petite cigarette afin de se détendre malgré la pluie qui s’abattait sur la ville. Par présence d’esprit, il avait su se protéger en prenant un parapluie et c’était ainsi qu’il était arrivé à la hauteur d’une demoiselle qui semblait s’apprêter à voler une voiture, bien que l’instinct premier du brun songeait plus à une maladroite qui venait d’égarer ou qui avait tout simplement oublié ses clefs. Si Callen s’était montré des plus courtois, le regard noir que lui adressait la blonde avait le don de lui faire regretter une gentillesse des plus inédites, et encore ce n’était rien face aux paroles cinglantes qu’il venait de se prendre en pleine figure. Décidément, les blondes ne lui réussissaient nullement ces derniers temps, et il serra les dents, maitrisant tant bien que mal la colère qui montait en lui. « Il ne manquerait plus que la pseudo voleuse se fasse piquer son téléphone, ce qui serait un comble. Ça veut dire que non, j’ai le mien » . Le mécanicien avait quand même modéré son vocabulaire, même si l’envie de lui rentrer dedans se faisait réellement pressante tout comme son envie de lui retirer l’abri fourni par son parapluie. Et si l’entrée en matière avait eu le don de lui faire monter la moutarde au nez, ses répliques suivantes lui montraient bel et bien que cette blonde avait du répondant, pour ne pas dire un caractère fort voire même merdique. Expirant fortement afin de montrer son impatience, il n’avait pu que secouer la tête de la droite vers la gauche. »Oui, et moi, je conduis une Porsche » . La demoiselle voulait se la jouer ironique, il pouvait se permettre de rétorquer de manière cinglante, même s’il se trouvait relativement gentillet pour le coup. Pour le moment. Quant à lui parler de se retrouver sur la banquette arrière, il n’avait pu qu’éclater de rire. Si elle savait qui il était et la réputation qu’il se trainait, il était évident qu’elle n’aurait surtout pas fait de telles allusions aux plaisirs de la chair, et si elle avait eu la naïveté de songer qu’il partirait la queue entre les jambes, elle se mettait le doigt dans l’œil, et ce jusqu’au coude. Un sourire sur les lèvres qui se voulait loin d’être innocent, le brun lui avait adressé un clin d’œil provocateur. « En tout cas mieux que mademoiselle qui se croit plus maligne que tout le monde. Et généralement, je ne me contente pas de la banquette arrière, le pare-choc est très confortable et apporte plus de sensations aux deux partenaires, je vois que la grande fille n’a pas de grandes connaissances sur le sujet, pas plus que sur celui de la voiture » . Bam, ça c’était envoyé, et Callen était plutôt fier d’être lui, montrant une partie de son vrai visage, à savoir celui qui ne s’autocensurait nullement et qui faisait preuve d’un vocabulaire franc, direct. Tant pis s’il passait pour le pire des goujats, parce que franchement, il ne se trouvait pas face à la douce princesse qui méritait toutes les attentions. Enfin même s’il avait quand même eu la présence d’esprit de parler d’un garagiste, sans mentionner le nom d’un bon, lui qui finalement était plus que connaisseur pour ce sujet. Il était évident que rester à essayer de fracturer la serrure ne serait pas la solution, risquant surtout de causer plus de dégâts qu’autre chose quand on ne s’y connaissait nullement. Enfin. Et visiblement, sa gentillesse avait eu le don de la surprendre, elle qui s’était relevée, bien que les piques qui s’en suivirent n’étaient nullement des fleurs mais plus des couteaux tranchants, qui ne réussissaient quand même pas à l’égratigner. Car oui, il en fallait bien plus. se raclant la gorge, il détourna le regard brièvement, avant de reposer son regard sur elle. « Oh ça va, je me comprends. Et une chose à savoir, un serrurier n’est pas seulement valable que pour une porte, surtout qu’il existe des serruriers automobiles » . Il avait soufflé d’exaspération, lui qui se justifiait pour des choses qui paraissaient plus qu’évidentes à ses yeux. «  Et ce qui est con, c’est que moi j’en connais un excellent » , avait-il poursuivi, le ton légèrement piquant. Pour le coup, il avait envie de la laisser seule face à son problème, elle qui voulait se la jouer façon femme moderne, qui n’avait nullement besoin d’un homme sur tous les plans. Même si elle semblait visiblement mettre sa fierté de coté en acceptant son aide, et s’il s’était montré limite abasourdi par ce retournement de situation, il n’avait pu que lever les yeux au ciel lorsque l’impatiente était revenue au galop. Décidément, c’était trop beau pour être vrai, et il n’avait pu qu’attraper tant bien que mal son portefeuille qui se trouvait dans la poche intérieure de sa veste, portefeuille duquel il tira une carte de visite de son garage qu’il lui tendit. « le boulet possède un garage, donc vous n’avez qu’à appeler le numéro. Sur ce, je ne vais me laisser emmerder par une blonde qui ne se prend pas pour de la merde et qui croit tout savoir sur tout. et j’ai surtout des choses plus intéressantes à faire que d’aider une pseudo demoiselle en détresse qui ne me remerciera pas par une gâterie ou une nuit de plaisir, donc vous voulez vous la jouer forte, très bien, mais apprenez vous à vous décrisper, parce qu’être gentil avec vous, c’est comme espérer que le soleil ne fasse son apparition dans les 5 secondes qui arrivent, totalement inutile en soi. » . Lui lançant un dernier regard, il n’avait pu que commencer à s’éloigner de quelques pas, en s’arrêtant, non pas pour faire machine arrière et s’excuser, mais pour s’allumer une nouvelle cigarette. Il fallait bien qu’il passe ses nerfs sur quelque chose…

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Apparemment tout était contre elle… Aussi bien le sort, que les gens et même le temps à en juger par la météo de ce jour. Il y avait des moments où il valait mieux rester chez soi, clouée dans son lit et attendre simplement que la journée se passe. Peut être d’ailleurs que c’est ce qu’elle aurait du faire aujourd’hui ? Mais c’était sans compter ce rendez-vous chez le banquier qui avait eu le don de faire monter d’un cran encore la tension qu’elle ne pouvait plus refouler. Enervée contre le monde entier, Anthea ne pouvait que pester devant le fléau nouveau qui l’accablait. Briser la clé dans la serrure de sa portière de voiture n’était qu’une épreuve de plus à affronter, une tension de plus à enchaîner, mais surtout un énervement de plus à contrôler. Et autant l’avouer le contrôle et la jeune blonde étaient bien souvent aux antipodes l’un de l’autre. La spontanéité était bien plus adéquate à son tempérament tant cette dernière se révélait bénéfique pour son travail. Après tout, c’était ce qu’elle recherchait et ce depuis sa plus tendre enfance. Malheureusement, la société dans laquelle elle se mouvait se révélait comme complètement différente quant à ses aspirations profondes. Il fallait toujours remplir des cases, se montrer courtois, poli, faire preuve de patience, sourire au bon moment, s’énerver aussi au bon moment, il fallait toujours se révélait comme insipide, une pauvre coquille vide de tout sentiment, tant et si bien que ces derniers répondent aux dictats imposés par la société. Bref, il fallait être un parfait petit mouton qui bêlait devant les autres et se mouvait en troupeau. Chose qui ne convenait pas du tout à la jeune femme et pour cause, elle s’était retenue trop longtemps, avec un peu trop de brides, voilà pourquoi elle ne pouvait qu’en vouloir un peu plus à sa clé alors qu’elle la regardait avec cet air dépité. Il fallait forcément que cela lui tombe dessus et que par-dessus le marché quelqu’un veuille l’aider. Enfin l’aider… Elle n’était finalement plus très sûre que les intentions de ce jeune homme soient de cet ordre aux vues de son répondant. A moins que la faute ne lui revienne à elle en ayant répondu de cette manière là ? De son point de vue, Anthea n’avait rien fait de mal tant sa spontanéité reprenait de ses droits de la même manière qu’elle percevait une pointe de moquerie dans les dires de cet inconnu. Ses yeux se froncèrent davantage, dans un autre contexte, elle aurait probablement rit de cette remarque, amusée de voir à quel point les hommes pouvaient être prévisibles dès lors que leur fierté était touchée. Sauf que dans ce contexte précis, elle préféra se mordre la langue une première fois afin de se retenir d’envenimer les choses. Car dans cette réponse, elle comprenait au moins qu’il avait son propre téléphone et qu’il serait à même de l’aider plus rapidement. Mais c’était sans compter sur l’aspect incontrôlable de son caractère et ce cynisme dont elle savait faire preuve dès lors qu’elle se sentait menaçait d’une quelconque manière. Arquant un sourcil, la jeune fille ne put que soutenir le regard du jeune homme au moment où elle eut l’impression d’être au centre d’un combat de coq. « Sans blague… » rétorqua t-elle sur ce même ton cynique qu’il venait tout juste d’employer avant de finalement rabaisser légèrement ses armes pour une trêve. Instant qui ne dura que l’espace de quelques secondes puisque déjà l’inconnu se remettait à rire et ce de manière plus violente que précédemment. La prévisibilité de ses dires ne put que faire inspirer bruyamment Anthea. Les hommes étaient forcément tous les mêmes, voiture et sexe faisaient partis intégrantes de leurs natures et dès qu’on désirait les sortir de là, on se heurtait à une falaise. Un sourire en coin commençait d’ailleurs à naître sur ses lèvres alors qu’elle admettait qu’il avait du répondant et que cela lui plaisait bien. Trop, certes, mais au moins il savait se défendre sans en venir à des paroles qui le dépassaient. De plus, il se dévoilait à elle rien que par le biais de sa colère. Comme quoi, il suffisait d’énerver quelqu’un pour voir sa véritable nature et Anthea se doutait bien que celle de cet inconnu était bien différente que celle qu’il avait voulu lui montrer en désirant lui venir en aide. Le regrettait-il maintenant ? A en juger par sa manière de lui tenir tête, elle dirait bien que non. « Que voulez-vous l’imaginaire est propre à chacun hein… J’préfère me faire sauter sur une banquette que contre un pare choc. » Son air de défi l’emporta sur le reste. « Question de confort. » ajouta t-elle alors qu’elle levait les yeux au ciel pour laisser ainsi exprimer le fond de sa pensée concernant ce qui était en train de se passer. Apparemment il voulait l’attaquer à son tour, malheureusement pour lui, il n’avait pas trouvé le sujet qui la faisait complètement déraper. A vrai dire, ce qui lui importait le plus ici n’était autre que cette foutue serrure s’ouvre pour qu’elle puisse au moins appeler quelqu’un à l’intérieur de l’habitacle. Soupirant une nouvelle fois pour laisser échapper toute sa colère, le jeune fille se mit à rire au moment où le jeune homme était en train de se justifier concernant son idée de serrurier. Cette tentative tendait à l’exaspérer dans le même temps qu’elle faisait grandir en elle cette colère insatiable. Pourquoi n’avait-il pas pu se taire ? Au moins pour cette phrase… Non il fallait que monsieur ait le dernier mot, et si monsieur voulait l’avoir, Anthea lui laissait. Se mordant la langue une deuxième fois, la jeune fille se mit simplement à hocher la tête de manière négative tout en lui accordant un regard qui en disait long sur le fond de sa pensée. Il devait être content de l’avoir placé celle là, enfin c’était ce qu’elle pensait. Voilà pourquoi, elle détourna à nouveau la conversation sur les constats de cet instant. « La connerie c’est pas une option chez vous en fait. » Oups, celle là elle n’avait pas pu la retenir. En même temps à force de la chercher, il finirait par la trouver complètement. Voilà pourquoi, elle traduisit sa colère sous la forme d’une impatience certaine. Peut être qu’ainsi ils parviendraient à s’entendre rapidement vers quelque chose de plus constructif que ce qu’ils étaient en train de faire. Mais c’était sans compter sur le caractère téméraire du jeune homme qui lui donnait l’impression d’être aussi chiant que le sien. Si seulement Jaelyn avait été là… Au moins elle aurait pu la calmer et remettre les choses en ordre. Elle était le calme en comparaison à cette tempête qu’Anthea pouvait refléter. D’ailleurs, c’est en songeant à ce que sa sœur ferait pour améliorer la situation que la jeune blonde parvint à reprendre un peu contenance pour ainsi accepter la main qu’on lui tendait. Sauf qu’elle ne s’y prenait peut être pas du tout comme il le fallait, voire carrément pas en réalité, puisqu’elle remarquait à quel point le jeune homme se hâtait pour lui tendre une carte. Une carte ? Non mais il était sérieux ? Surprise par ce qu’elle apprenait, le regard d’Anthea hochait entre les inscriptions sur la carte et le jeune homme alors qu’elle remettait petit à petit de l’ordre dans ses idées. N’écoutant qu’à moitié les reproches qu’il pouvait lui faire, signe qu’elle était habituée à en recevoir, la jeune fille sentit à nouveau la pluie s’abattre sur elle alors qu’elle le regardait partir. « Callen Andriev… » lisait-elle dans un murmure. « …garagiste. » continua la blonde comme pour se persuader que ce qu’elle lisait était bel et bien réel et pas une farce. Ses yeux parcourent ensuite sa portière alors que sa colère n’arrivait pas à se calmer. « Et puis merde… » souffla t-elle d’agacement alors qu’elle avançait déjà en direction de la silhouette du jeune homme qui lui tournait le dos. « Hey Andriev ! » Elle s’empressa de lui passer devant de manière à lui barrer la route et commença à marcher à reculons alors qu’elle inspirait bruyamment pour extirper toute cette tension qu’elle retenait en elle. « Je sais on a mal commencé… J’ai un caractère de merde, je l’admets, y a pas que moi mais bon vous le faire admettre ce serait comme vous couper en bras donc on va laisser tomber. » Oui elle parlait un peu trop, mais bon elle admettait tout de même quelques erreurs de sa part. « J’ai besoin de vous s’il vous plaît. Si vous pouvez m’aider, au moins pour mettre ma voiture dans votre garage le temps des réparations… » Elle se mordait encore une fois la langue pour se retenir de rétorquer par une réplique cinglante. « Vous voulez bien ? » demanda t-elle avec un regard empli de questionnements et d’espérance. Oui bon d’accord, pas tant que cela, mais il n’empêchait qu’elle avait besoin de lui, seulement elle n’était pas prête à s’excuser. Elle n’avait pas à le faire de toute façon.

Take care of the rage

Il était évident que Callen ne pouvait pas se montrer sous son meilleur jour, non parce qu’il n’était et ne serait jamais le gendre idéal, le mec docile qui se pliait sous toutes les volontés, y compris celles des femmes. Non, lui préférait s’occuper d’elles sur un plan horizontal et ne s’attardait sur rien d’autre. Pourtant, il était maitre à bord d’un garage qui fonctionnait plutôt bien, et cela le satisfaisait. Mais en même temps, il se devait de prendre les rendez-vous et les assumer pleinement. Toutefois, cela l’ennuyait grandement, dans la mesure où il n’était pas au départ un col blanc, loin de là. le russe venait d’un milieu particulier, pourtant il n’avait ressenti aucune gêne à mettre les mains dans un moteur, à se salir la chemise pour la bonne raison, enfin même si ces derniers temps, il avait l’impression que le charme dégagé par son métier n’agissait nullement sur deux clientes avec lesquelles il avait joué sa carte majeure, celle qu’il sortait habituellement et qui ne fonctionnait nullement dans le cas présent. Pour une fois, Callen s’était montré serviable avec cette jeune femme en détresse, mais il fallait croise que celle-ci devait être une de ces féministes qui pensaient que l’homme n’était pas indispensable. Oui, enfin sauf qu’ici, il était le mieux placé et le plus connaisseur dans ce domaine, et elle l’avait renvoyé sur les roses sans raison apparente. Alors oui, ce détail avait eu raison de sa gentillesse plus qu’inédite et avait réveillé sa noirceur, en évoquant l’éventualité de la prendre sur le capot. Les termes n’étaient pas jolis jolis, ni même la mentalité adéquate mais il s’en foutait comme de sa première couche culotte. Levant les yeux au ciel, Callen rétorqua sur un ton relativement ironique « oui et ben ça m’étonnerait que la banquette arrière ait eu la moindre vision de vos atouts, enfin si vous en avez, parce qu’à part grande gueule, y a pas grand-chose.. ». Il en avait assez de cette blonde qui se croyait plus maligne que lui. D’ailleurs pour quelle raison ? Parce qu’elle était mieux que lui ? Laissez le rire… surtout qu’il avait étalé ses connaissances, tenant absolument à montrer qu’il n’était pas l’abruti tombé de la dernière pluie. Oui, il avait déverrouillé quelques serrures de manière illégale, puis de manière plus légale. Alors oui, il avait appris à gérer tous les éléments de crise, même si cela signifiait intervenir pour tout et n’importe quoi. Alors, certes, le brun n’était pas commun, mais il s’efforçait de venir en aide aux clients, bien que ses idées ne soient pas toujours pures à 100%. Alors merde pour le coup, il avait rabattu son claquet, avait su accepter les choses, jusqu’au moment où la bombe avait fini par exploser, donnant à cette blonde toutes les explications nécessaires, voire même plus. et vu la réaction de la demoiselle avec son ton pincé et les propos à la limite de l’amabilité, il ne pouvait que se satisfaire de lui avoir balancé sa carte de visite et d’avoir repris le chemin en allumant une nouvelle cigarette. Oui, ce terrible fléau contre lequel tout le monde voulait lutter mais qui le faisait se sentir parfaitement bien. Après tout, il en avait besoin à l’heure actuelle, sans compter qu’il ne comptait pas rester à se laisser emmerder un peu plus par une blonde qu’il ne risquait nullement de culbuter à la fin du dépannage. Flute quoi ! le russe avait déjà fait quelques pas que la voix de cette sombre inconnue l’appelait, et qui en était même arrivée à lui barrer la route, comme pour l’arrêter. Certes, il n’allait pas la bousculer, mais son regard se voulait froid et les mâchoires serrées, il était limite curieux de savoir ce qu’elle attendait de lui. Surement pas la même chose que lui, même si pour le coup, il ne voulait rien d’elle. « Oui, quoi !? » , rétorqua-t-il, légèrement agacé, alors qu’il tirait une nouvelle bouffée de sa cigarette. Les paroles tenues par ce petit bout de femme avaient eu raison de lui, le faisant littéralement éclater de rire. « Un caractère de merde ? C’est déjà pas mal. Après je n’ai pas envie d’épiloguer, ce qui est certain, c’est que vous m’avez sauté à la gorge sans raison… » . Même si elle avait eu raison en quelque sorte, même s’il ne s’était pas montré sous son pire jour. Faisant mine de réfléchir quant à sa proposition, ou du moins sa suggestion de l’aider, il n’avait pu que la dévisager, en faisant un pas vers elle, lui toujours bien à l’abri sous son parapluie et la cigarette entre ses doigts. « Ça doit vraiment vous couter de ne par me renvoyer chier, n’est ce pas ? Surtout que maintenant vous y voyez votre intérêt… » . Une lueur passa dans son regard, alors qu’il tirait une nouvelle fois sur son mégot. « alors, la question n’est même pas si je veux. je crois que vous avez le numéro à appeler. Le patron n’est pas disponible pour le moment, et n’a pas envie de faire le moindre effort, sans doute parce qu’il est rancunier ou alors trop occupé ou bien alors attendu ailleurs par quelqu’un qui saura se montrer plus agréable sur tous les plans. Donc, mademoiselle, voyez ça avec ma secrétaire, et ravie de vous compter parmi mes clientes ». lui adressant un dernier regard, il avait contourné la jeune femme et avait repris son chemin. puis, sa conscience avait repris le dessus, le faisant littéralement pester. Callen se retourna vers elle. « entre nous, vous feriez mieux de changer de véhicule, et de changer de ton avec ceux qui vous viennent en aide… ». il ne comptait nullement s’aplatir ou devenir un autre, non, et encore il se disait qu’il aurait pu rajouter une bonne phrase bien salace pour la mettre un peu plus en colère…

Take care of the rage

Ce jeu aurait pu durer longtemps si ni l’un ni l’autre ni mettait du sien. D’ailleurs, il en prenait le chemin d’un non retour à mesure que les répliques s’enchaînaient à la vitesse de la lumière. Le jeune homme se moquait d’elle et continuait de le faire malgré les railleries qu’elle pouvait lui répondre. Et apparemment il devait prendre un malin plaisir à le faire, la blonde pouvait le constater dès qu’elle remarquait qu’il prenait son regard suffisant et arrogant. Son calme se perdait de plus en plus, si bien que la colère lui donnait l’impression de la subjuguer de partout. Elle n’était plus à même de distinguer le vrai du faux, pour tout dire seule sa défense comptait à présent et cette dernière ne semblait pas plaire à ce gogo danseur mécano. Ah oui, elle venait tout juste de lui trouver un surnom et plus elle le regardait plus la fierté quant à cette appellation la rendait fière. En même temps, comment pouvait-il connaître les petites astuces d’un mécano alors qu’il avait plus la carrure d’un chippendales sortant tout droit ou plutôt se dirigeant vers ses prochaines clientes. Qu’il aille se dessaper où il le voulait, Anthéa ne lui avait rien demandé et voilà qu’elle se retrouvait dans un état aussi énervé qu’ingérable à cause de lui. Autant les décisions de banquier auraient pu passer à la trappe et donc ne devenir qu’un mauvais souvenir lorsqu’elle aurait été devant sa toile à peindre, que là, tout était tout bonnement impossible. Et les allusions déplacées du gogo danseur ne faisait qu’envenimer les choses. Certes, elle aurait du se taire et ne pas aller dans son sens, certes, elle aurait du baisser les yeux pour cette fois et ignorer tout en changeant de sujet. Mais elle n’était pas sa grande sœur et son self control ne ressemblait en rien à celui d’une Black, elle était une Stark et par conséquent son caractère allait avec le reste. « Que voulez-vous tous les goûts sont dans la nature, même la merde a le sien ! » La pique avait été trop tentante et de toutes les manières qui était-il pour lui parler de cette façon ? Est-ce qu’il croyait réellement l’atteindre en énonçant cette attaque contre son corps ? Il serait surement déçu en prenant conscience qu’elle n’était pas portée sur la beauté physique mais plus sur celle qu’on ne voyait pas. Question de principe encore une fois. Le ton montait encore un peu plus. Les paroles se déversaient à la vitesse de ce torrent qui sortait de son lit pour ainsi recouvrir les pieds de chaque passant. Le froid, la pluie, le vent, rien n’était dans l’adéquation pour que le calme puisse regagner les protagonistes, bien au contraire. Anthea avait l’impression d’être entraînée dans un typhon qui ne s’arrêterait probablement que lorsque l’un ou l’autre rendrait les armes. Restait à savoir qui. L’homme en question montra un signe de rédemption le premier, tendant ainsi une carte qui attisa aussi bien la curiosité que le genre de mauvais goût qui planait sur la blonde depuis le début de la matinée. Elle n’y croyait pas ses yeux et dut bien se rendre à l’évidence qu’elle avait besoin de lui. Il fallait qu’elle rentre chez elle mais surtout elle ne pouvait pas laisser sa voiture ici, alors que le parcmètre afficherait bientôt la fin de son stationnement. Il ne manquait plus qu’on lui colle une amende maintenant. Ses yeux roulèrent plusieurs fois, inquiets mais surtout abusés par cette situation, jusqu’à ce qu’elle ne finisse par céder à cette évidence notoire. Elle avait vraiment besoin de ce chippendale garagiste ou quoi qu’il soit en réalité. Et déjà retrouvait cette suffisance devant elle tendait à lui prouver son erreur. Elle en oubliait même le pourquoi de cette altercation. Mais se reprenait bien vite en regardant par-dessus l’épaule du jeune homme et en constatant son véhicule, c’est sûrement cette vision qui lui permit de faire un premier pas en avant pour s’excuser. Enfin s’excuser… Non en fait elle se contentait de faire simplement un pas en avant c’était déjà bien assez. « Sans raison ??? » Commença t-elle à reprendre avec un ton au bord de l’explosion, mais bien vite elle se contenta de hocher la tête tout en soupirant bruyamment. Il fallait qu’elle se reprenne. « Même les chiens attaquent quand ils se sentent menacés. » Là elle venait de parler calmement, mais est-ce qu’il comprendrait le sens de sa démarche ? Elle n’en n’était pas certaine. Quoi qu’il en soit, elle ne cilla pas une seule seconde lorsqu’il la menaça à nouveau avec son pas en avant pour la dévisager. Il croyait quoi ? Qu’elle aurait peur de lui ? Les hommes étaient tous pathétiques quand ils avaient la possibilité de se sentir supérieur ne serait-ce que dix secondes. Soutenant ainsi ce regard par des yeux noirs, la jeune fille se mit simplement à lui afficher un sourire bien forcé au moment de sa remarque et ce même si il lui envoyait une bouffée de fumée de cigarette en plein visage. Mieux valait-il lui laisser envisager l’idée qu’il avait le dessus sur elle. De toute manière, il l’avait surement puisqu’elle avait besoin de lui. Pour le coup, il n’avait pas tort sur un point et lui aurait également besoin d’elle quand elle lui donnerait un chèque.  Sauf qu’au lieu de calmer la situation, il recommençait à agir comme si il était Bruce Willis, indispensable au monde… Cette tirade eut le don d’exaspérer Anthea, qui ne cachait pas ses expressions faciales quant à ce sentiment qui recommençait à l’habiter. Il était sérieux ? Monsieur le rancunier ne lui viendrait pas en aide. « C’est ça ouais, comme si j’allais appeler votre secrétaire. Vous savez quoi, foutez vous la où je pense votre carte… » D’un geste bien mûri, la jeune fille lui lança la carte pour qu’elle vienne se cogner au niveau de sa nuque. Il ne l’avait pas senti, mais cela lui faisait du bien de lui renvoyer cette balle. Tournant ses talons à son tour, Anthea regagnait sa voiture lorsqu’elle entendit à nouveau la voix du jeune homme derrière elle. Parce que maintenant il lui donnait des conseils. Fatiguée par ce qu’il venait se de passer, elle ne daigna même pas se retourner et se contenta de lever sa main droite avant de relever son majeur. Au moins là il aurait une réponse, celle qu’il méritait à vrai dire, sa patience était arrivée à bout et il ne valait mieux pas qu’ils continuent, sinon ça risquait de très mal tourné.