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 scars to the soul, faf la rage.

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MessageSujet: scars to the soul, faf la rage.    scars to the soul, faf la rage.  EmptyMar 24 Jan - 23:46

les pieds martelant le bitume grisâtre et froid, tu erres dans les rues de savannah sans autre but que celui d’échapper aux quatre murs oppressant de ton appartement minuscule. fuir les questions sans réponse, les pensées envahissantes qui ne laissent aucune forme de répit à ton esprit. des jours et des jours que tu rumines, cogites en silence avec pour seule compagnie, cette solitude qui te colle à la peau. depuis la confrontation avec nash, tu n’es pas retourné au bar, incapable de pouvoir l’affronter, n’ayant pas même la force de le mépriser en silence. incapable d’affronter qui que ce soit d’ailleurs, de croiser le regard de nora. alors tu te renfermes, t’intériorises loin de tout. loin de tout le monde. l’éternel loup solitaire se raccrochant aux seuls sentiments qu’il semble connaître depuis des années, à la noirceur de ses angoisses, aux souvenirs emprunts de réalité. y a comme un arrière-goût amer de déjà-vu, l’arrière-gout d’une solitude retrouvée, ce même besoin, cette nécessité trouvée à l’abandon de la jumelle il y a trois ans de cela. farrah est de retour, et y a plus que cette information qui reste ancrée dans la cervelle. y a plus que les souvenirs qui se bousculent, affluent à peine tes yeux furent-ils ouverts dès les premières lueurs du jour. quand bien même tu arriverais à trouver le repos. mais tu ne cesses de t’agiter, de remuer le passé. machine incessante qui creuse un peu plus ce sentiment de vide écrasant au palpitant. cette nuit-là encore, les pupilles accrochent le plafond dans l’obscurité et le sommeil manque à l’appel. t’étouffes. et plus tu tentes de chasser les idées noires, plus les poumons peinent à se remplir correctement. alors esclave de tes pulsions, t’attrapes mécaniquement ton blouson, un jean, et tu te précipites à l’extérieur. il est à peine sept heures du matin et t’as pas fermé l’œil. pourtant t’es là, marchant sous un ciel dont la noirceur nocturne se laisse peu à peu happer, réchauffée par les premiers rayons du soleil qui baigne la ville de son halo orangé. tu dénotes, dans ces rues peuplées de travailleurs apprêtés pour retrouver la routine du bureau.  t’es conscient que tu dois avoir une mine épouvantable, la peau encore bleuie à certains endroits, derniers vestiges de l’affrontement avec nash. mais peu importe, finalement. tes pieds te portent, à gauche, à droite. tu ne fais même plus attention aux paysages qui t’entourent. décors invisibles sous ton regard fatigué, tes traits tirés. le vent claquant sur ton visage ne te permet pas de trouver l’apaisement pourtant espéré et cette colère n’a de cesse de mordre tes entrailles. cette vieille rancœur qui te laisse cette boule au creux de la gorge. aller la voir, l’ignorer. elle ne mérite pas que tu te préoccupes autant de son cas. c’est ce que tu t’entêtes à te répéter. elle t’a lâchement abandonné, jack. lâchement. alors pourquoi est-ce que tu continues de te heurter aux souvenirs douloureux ? mais c’est plus fort que toi, d’envisager la possibilité de revoir son visage, rien qu’un instant. de la revoir, simplement. parce qu’en dépit de tout, en dépit de tout le ressentiment que tu as à son égard, y a toujours eu ce lien indescriptible qui vous liait. depuis toujours. l’impossibilité d’envisager un avenir sans elle, y avoir été pourtant forcé en occultant tout sentiment de culpabilité. tu sais plus vraiment ce que tu veux. ce qui est bien. tu sais plus ce que tu fais. tu continues de marcher un moment et puis tu y es. devant chez ike. il est sept heures et demi passé et t’es ce vagabond indécis, perdu dans les méandres de son passé. t’es là sans savoir, sans aucune certitude qu’elle ait décidé d’élire domicile chez lui comme avant. cet ancien frère aux liens brisés, deux fiertés trop imposantes pour évoquer l’idée même de faire un pas l’un vers l’autre. tu recules alors, reprends tes esprits et refais le chemin inverse. tu fous quoi, jack. puis tu réavances, retournes devant chez lui. tu fais les cent pas, le manège dure un moment. alors tu traverses la rue, viens t’échouer sur un banc en retrait. les minutes filent, défilent. les coudes sur les genoux, la tête entre les mains, il est plus de neuf heures maintenant. et toi, jack, tu sais toujours pas ce que tu fais là. mais enfin une porte claque, te sors de cette torpeur assassine dans laquelle tu étais plongé. et tu la reconnais, là, à quelques mètres de toi. c’est farrah. le palpitant s’emballe, les émotions s’entrechoquent. rancœur, colère, angoisse. bourrasque qui te terrasse, te laisse pantois sur ton morceau de bois. mais au fond, caché bien profondément sous l’amas de rancune qui t’étouffe, y a cette pointe de soulagement qui brille faiblement. cette nostalgie face à ce fantôme soudainement si réel qui s’impose à tes pupilles. l’impulsivité refait surface, et ce qui semblait t’immobiliser, te pousse soudainement à traverser la rue, rejoindre son trottoir. elle cherche quelque chose dans son sac, t’en profites pour t’avancer. et plus tu te rapproches, plus le cœur semble rater quelques battements. plus sa présence ici te semble bel et bien réelle comme si deux minutes auparavant tu en doutais encore. tu ne sais plus si c’est la culpabilité, la haine, la peur, la tristesse qui te tord l’estomac ou ce choc nerveux, ce sentiment bouleversant de revoir cette moitié de toi après trois longues années d’absence. y a tellement de choses que tu voudrais dire, que tu pourrais dire mais t’es comme hypnotisé par ce visage qui au fond, avait tellement marqué ta vie. manqué dans ta vie. même si t’as jamais été capable de te l’avouer, de voir la vérité en face, aveuglé par la rage liée à l’abandon. « nash avait pas menti, alors. la déserteuse fait son grand retour. » le sarcasme dégouline, le sourire narquois, insolent s’étire difficilement dissimulant mal l’âme torturée qui se terre pourtant derrière. « j'espère que c'est pas définitif. » oui, un million de choses que tu aurais pu dire mais que t’es incapable de faire. incapable de laisser autre chose transparaitre que la rancoeur. tu m'as abandonné, mis sur la touche. et j'suis incapable de te le pardonner.
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MessageSujet: Re: scars to the soul, faf la rage.    scars to the soul, faf la rage.  EmptyLun 30 Jan - 23:55


la routine avait fini par s'installer. après les nuits blanches, les regards à droite à gauche et les frissons à chaque appel lancé à la volée dans la rue, la routine avait fini par reprendre ses droits dans la vie de Farrah. il y avait encore des jours où lorsque le réveil sonnait et qu'elle ouvrait les yeux, elle oubliait où elle se trouvait le temps de quelques fractions de secondes. des instants perdus où elle errait entre rêve et réalité, cauchemar et inconscience. puis elle se souvenait, et la chape de plomb sur son coeur retrouvait son chemin et la clouait au sol de sa pesanteur amère. il y avait ces instants où, allongée dans le canapé défoncé d'Ike, elle se demandait ce qu'elle foutait là, pourquoi elle insistait en se levant chaque matin, pourquoi elle jouait la mascarade d'une vie normale. Farrah elle était plus vraiment sûre d'être destiné à une routine régulière, à un quotidien sans encombre. Farrah elle était habituée à la fuite, aux grands espaces, au silence des ailleurs. il y avait cette voix insidieuse dans le coin de son esprit qui à la nuit tombée ne manquait jamais de lui murmurer qu'ici ou ailleurs, rien ne serait plus jamais pareil. ici ou ailleurs, elle ne trouverait jamais sa place. à voguer dans l'inconstance, à suivre le chemin de ses envies, elle ne trouverait jamais la stabilité. à tenter d'échapper aux démons d'hier, elle ne trouverait jamais le chemin de demain. toujours un pied dedans pour ne pas oublier la douleur, toujours un pied dehors pour mieux y réchapper. un jour, elle devrait choisir. et peut-être que c'était ça son problème à Farrah. peut-être qu'elle était incapable de choisir. à toujours tout vouloir, à toujours vouloir tout concilier, elle n'avait jamais rien obtenu. elle n'avait jamais fait aucun choix Farrah, on ne lui en avait jamais laissé le temps. elle n'avait pas choisi de devenir responsable d'une bande de gosses, c'est la force de chose qui l'y avait amené. elle n'avait pas choisi entre son frère et sa mère, c'était Jack qui avait tranché. elle n'avait pu choisir entre sa mère et la mort, c'est cette dernière qui l'avait emporté. même son départ, Farrah ne savait pas si elle l'avait choisi. elle en avait eu besoin. à en crever. alors peut-être bien qu'elle était partie pour elle, mais peut-être que c'était par instinct de survie. parce que Farrah, elle ne savait pas si elle avait réellement un jour appris à vivre. elle avait survécu, comme en apnée, jamais assez d'air à son goût, toujours trop de pression sur ses poumons. comme les autres, avec pourtant toujours cette impression d'être la seule à s'en rendre compte.
mais Farrah, elle a beau s'être rendu à Savannah comme on se rend sur les lieux de commémoration, elle s'interdit de penser au passé. elle ferme les yeux sur les images violentes d'hier, celles qui lui vrillent les pupilles et la font s'arrêter une seconde pour retrouver le cours du temps. les flashs sont douloureux, lui rappelle ce qu'elle a laissé derrière elle, ce qu'elle a accepté de perdre car sachant pertinemment qu'il n'y aurait jamais plus rien à gagner. la défaite à un goût amer, les traits d'un frère perdu, répond au prénom de Jack. le nom interdit, les consonnes claques à l'âme. entre tous, il n'y a que le visage de Jack qui revient encore et encore hanter la routine morne. il n'y a que le visage de Jack qu'elle fuit parmi la foule, qu'elle croit discerner à chaque tournant. quatre lettres comme des points de suture qu'on s'amuserait à arracher sur une plaie vouée à ne jamais cicatriser. Jack, le lien comme un poids l'enchaînant à Savannah, le manque comme un voile sur les couleurs environnantes.
Farrah, elle se laisse porter par les minutes, les heures qui passent. elle laisse passer les journées, laisse glisser le temps sur elle. elle oublie de se soucier de la liste de personnes qui lui en veulent. de la bande qu'elle a quitté, elle ne voit qu'Ike. il n'y a que lui dont elle peut supporter la présence. les autres soulèvent en elle des émotions qu'elle pensait avoir enterré. Farrah ne voulait plus être en colère, elle voulait la paix. mais Farrah n'avait jamais été destinée à obtenir ce qu'elle voulait. et lorsqu'une silhouette vient obstruer le peu de lumière encore présente dans son monde en ce matin brumeux où les rayons de l'astre solaire percent la grisaille, Farrah n'en est que trop bien convaincue. c'est à peine si elle ose lever la tête en reconnaissant les octaves graves qui s'adressent à elle de leur perfide venin. à peine si elle semble réaliser que l'irréalisable vient de se produire. les yeux claires ont du mal à encaisser la vision qui se trouve en face d'eux. il y a les ecchymoses sur les traits connus, les traits partagés. il y a cette palette de nuances de bleus et de violets qui s'étalent, en tâches irrégulières sur la peau claire qui leur est commune. cette peau marquée par les années, ces yeux trop durs, trop noirs, aigris par la vie. il y a la fureur qu'elle perçoit et discerne dans le souffle un peu trop ératique pour la flouer, lui laisser penser qu'il est maître de la situation, maître de ses émotions. il y a tous ces petits détails qu'elle perçoit sans pouvoir les analyser clairement, Farrah au cerveau d'ordinaire si clinique et compartimenté. Farrah au cerveau indépendant du coeur. Farrah dont le sang ne semble plus irriguer de manière convenable l'ensemble de ses organes, alimenter assez ses connexions nerveuses. Farrah l'indifférente est devenue Farrah la figée, incapable de se bouger. incapable de fuir, cette fois. spectatrice de cette intrusion brutale dans la réalité qu'elle s'est construit, dans laquelle elle a décidé d'omettre l'existence de cette gémellité qui l'avait tant blessé. puis le temps reprend son cours, et Farrah redevient femme, effaçant l'émoi de gamine. t'as une sale gueule Jack, quelqu'un t'aurais-t-il enfin appris à la fermer ? le sourire nait sur ses lèvres sans qu'elle ne puisse le contrôler. il y a la rage sourde qui s'est fait sentir à peine avait-il ouvert la bouche. il y a la colère froide qui a tremblé de tout son soul à peine les mots avaient-ils fait leur chemin sinueux jusqu'à son esprit. la verbe de Jack l'amuse, d'une joie malsaine. le rôle de l'enfant boudeur ne te vas plus depuis bientôt 15 ans, il serait temps de passer à autre chose. Farrah, elle n'a jamais été aussi loquace. elle a l'impression que la vanne de l'amertume s'est fissurée et menace de s'épandre si elle la laisse. parce qu'elle croit bien qu'elle le déteste, là sur le moment. son regard inquisiteur détaille ce jumeau jadis moitié d'un tout, aujourd'hui adversaire et elle se détourne comme pour continuer sa route, ne lui accordant même pas l'attention qu'il est venu quémander. ce n'est pas pour toi qu'elle est rentrée la déserteuse, alors tu peux rejoindre le bar miteux dont tu t'es échappé maintenant. la sentence claque dans l'air, froide et sans appel. le coeur en morceaux a parlé, ses épines tranchantes n'ont aujourd'hui qu'un effet bouclier.
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