Elle voit trouble. Elle trébuche. Elle se laisse glissait contre la glacière, le coffre à trésors de leo. Elle sait pas pourquoi elle est là. elle sait pas pourquoi ses pas l’ont menés à cette endroit. Le souvenir d’un bon moment. Un moment où elle n’avait pas été barbra. Elle avait été quelqu’un d’autre, une autre fille, une fille qu’elle aimait. Pas comme maintenant. Maintenant elle se déteste. Elle déteste le monde. Elle déteste l’univers. Parce qu’elle est née comme ça, elle est barbra, elle est née de cette mère. Elle aurait pu vivre une petite cuillère dans la bouche, dans une famille aimante. Mais non. elle, elle avait été balancée dans la vie comme une merde. Elle laissa sa bouteille de wisky vide roulait sur le sol. Elle ôta ses talons. Pourquoi elle en mettait de toute manière. Il était tard. Elle savait pas trop quelle heure mais il était tard. Elle ouvra la glacière. Elle espérait trouver des bières. Pas fraiches. Mais de l’alcool. Mais vide. Rien. quedal. Nada. Elle poussa un raclement de voix. Putain. La vie lui en voulait. Elle sortit péniblement son tel de son sac et appela Léo. « Y’a plus rien ! Y’a plus de bière, putain ».

Elle refermait la glacière pour poser sa tête dessus. Elle voulait juste oublier. « j’comptais sur ton coffre secret. Putain de vie »

Longue journée qui pour une fois se terminait dans le petit appartement en bord de mer. Rentré il y a vingt minutes à peine malgré l'heure tardive, Leo avait fait tombé sa veste sur le dossier de son canapé, avait nourri ses cinq tortues et avait allumé un pétard avec l'herbe cultivée maison par mamie. Il s'avachit dans son fatboy pour profiter comme il se doit de son cône. Pas le temps de respirer que la sonnerie de son téléphone retentissait déjà. Rien d'étonnant, sûrement Jeff qui lui demandait de revenir en urgence. Il soupira longuement et se frotta les yeux, se pencha en avant pour attraper son téléphone. Barbra. Un sourire étendit ses lèvres. Hey, Barbra, comment tu vas ? dit-il à la seconde où il décrochait. Il était ravi de l'avoir au bout du fil, ravi qu'elle le recontacte. Il n'oubliait pas le moment délicieux qu'ils avaient passé ensemble. Encore un petit bout de vie perdu au milieu de cette ligne floue. Il n'avait pas ignoré non plus cet espèce de dilemme intérieur qu'avait semblé vivre Barbra. De la proximité, mais pas trop, de l'intimité mais pas trop. Tiraillée entre deux envies contradictoires, malgré cette complicité évidente, elle était restée sur la réserve toute la soirée. Ce soir, elle ne semblait pas avoir le même problème. Y’a plus rien ! Y’a plus de bière, putain Qu'elle pleurnicha d'une voix vaseuse. Leo émit un petit rire. ok, elle était manifestement en soirée. De bière ? demanda-t-il en tirant sur son joint. J’comptais sur ton coffre secret. Putain de vie. Il fronça les sourcils, pas sûr d'avoir tout compris. Attends, quoi ? s'étonna-t-il. Avant d'enfin percuté. Oh putain, t'es au skatepark. Sourire attendrit. Si elle était venue ici, c'était forcément pour le retrouver, en quelques sortes. Mais qu'est-ce que tu fous là-bas ? il se souvient des bières manquantes. Ouais ouais, on les a finies le weekend dernier, désolé.

De bière ? Pourquoi les cens ne comprenaient jamais directement ce que tu voulais dire ? C’était trop difficile de rentrer dans ta tête et de comprendre. Non mais bon. Les gens l’énervaient. Tout le monde l’énervait. Elle s’énervait. Sa mère l’énervait. L’avocat l’énervait. Même le croque mort l’énervait putain. Elle avait des hauts le cœur. Le whisky baignait dans le sang dans ses petites veines bleutées par le froid. Elle laissa sa frustration allait. Contre la glacière, contre Léo. Alors qu’en vrai, elle était juste frustrée contre le monde et contre sa mère d’être morte. Elle faisait chier d’être morte cette conne. [color:b2c6=darkcyan#00ff66]Oh putain, t'es au skate-park. Elle voulait lui répondre un jolie « bah ouais » mais elle ne lâcha rien. Préférant retenir un petit tournis qui envahit son esprit. Mais qu'est-ce que tu fous là-bas ? Elle tourna des yeux. Elle devenait méchante Barbra quand elle était en détresse. Devenir un bulldog pour éviter que les gens ne viennent l’aider, ne vienne lui parler. Parce que ce serait être obligé de montrer sa tristesse, sa faiblesse. Elle s’en fichait de sa mère. Elle s’en fichait d’elle. Non elle n’était pas triste. Je joue aux cartes. L’ironie bien sûre mais elle aurait répondu quoi ? Et bien je suis un vraie déchet, je bois pour oublier que ma mère est morte. Ouais ouais, on les a finis le weekend dernier, désolé. Bien sûr. Même l’univers était contre elle bordel. QUOI ON PEUT PAS LAISSER LES GENS FAIRE DE LA MERDE TRANQUILLE ? Elle pouffe, plutôt fatigué qu’agressive. Elle jeta loin la larme qui perlait au coin de son œil gauche. tu crois qu’ya des livreurs d’alcool ? Genre comme les livreurs de pizzas ? elle se résigna, se rendant compte qu’elle devrait raccroché avec Léo. Qu’elle ne voulait pas qu’il se ramène, non. elle ne pouvait pas l’affronter dans cette état. Elle se leva pour aller chercher sa bouteille de whisky qui avait rouler. Et tentant d’avaler les derniers goutes qui gisaient au fond. Toute manière les mélanges c’est pas bon. Elle marcha, tituba, assez pour se trouver à la bordure du skate pool. Et elle tituba. « AHHHHHHHHHH ».

Je joue aux cartes. qu'elle répondit avec pas mal d'ironie et un ton un peu plus sec qu'on aurait pu penser. Leo arqua un sourcil et tira sur son joint sans répondre, à part un hmmhmm peu convaincu. Il y avait quelque chose dans la voix de Barbra de cassé. tu crois qu’ya des livreurs d’alcool ? Genre comme les livreurs de pizzas ? Léger sourire à la fin de la question vaseuse de la blonde. Leo s'étira, il était courbaturé. J'sais pas. Mais ça serait quand même vachement pratiquement. concéda-t-il. Il y avait sûrement un marché ouvert pour ce genre de service. Rien pendant quelques secondes, sauf des bruits parasites. Leo fumait. Toute manière les mélanges c’est pas bon. Non, ce n'était pas très bon. Il tentait de lire entre les lignes, de comprendre ce qui se passait vraiment. Elle était bourrée, ça c'était clair. Elle n'avait pas l'air très bien, ça aussi c'était clair. Mais le pourquoi, il n'en savait rien. Que faisait-elle au skatepark ? Pourquoi était-elle bourrée et manifestement seule ? Pourquoi est-ce qu'elle l'avait appelé ? Il fut sortit de ses pensées par un grand cri. Ca va ? demanda-t-il bêtement. Barbra ? ajouta-t-il pour attirer son attention. Tu veux que je te rejoingnes ? T'as pas l'air bien là. Il s'inquiétait. Il ne la connaissait pas très bien Barbra, mais il en savait assez sur elle pour s'inquiéter. Il savait qu'elle ne tenait pas l'alcool et qu'elle était du genre fragile. Un mélange qui n'était pas bon, lui non plus. Parce que bon, t'es pas très douée pour le skate j'te rappelle, j'ai pas envie que tu te casses une jambe en essayant d'imiter mon style. Blagua-t-il en prenant une nouvelle taffe.

J'sais pas. Mais ça serait quand même vachement pratiquement. on est bien d'accord. Barbra réussi à laisser un très léger sourire s'affichait sur son visage. elle avait mal aux joues, cela faisait beaucoup trop longtemps qu'elle n'avait pas souri. un signe, un sourire triste mais un sourire qui prouvait que Léo était peut-être le seul qui pouvait sauver Barbra. Elle divagua, tenta de se rassurer sur son manque d'alcool. Cela faisait quelques jours qu'elle n'avait pas passé plus d'une heure sans boire, sauf pour dormir. boire pour oublier. c'était le leitmotiv de beaucoup de gens non? Ca va ? barbra? aller, oui ça allait. Tout allait toujours dans le monde de Barbra. Elle s'en voulait, elle s'en voulait d'avoir si faible à Léo. Elle voulait raccroché, elle ne voulait pas qu'il sache que non, cela n'allait pas. Tu veux que je te rejoingnes ? T'as pas l'air bien là. Non. Surtout pas. ne pas se mettre encore plus à nue que ça. parce que oui c'était ça barbra, c'était cette fille qui voulait oublier, cette fille perdue, cette fille complètement cassée. Elle Entendit ça, au fond de la fausse. Non c'est bon, ne vient pas. Elle se releva, mais tribucha. Ouais fatalement la fausse était en forme d'oeuf. donc pas plat. elle essaya d'escalader tout en entendant le léo au téléphonne Parce que bon, t'es pas très douée pour le skate j'te rappelle, j'ai pas envie que tu te casses une jambe en essayant d'imiter mon style. Et hop. un autre sourire, fugace, toujours aussi triste mais un sourire toute même. c'est qu'il était fort ce léo. genre. Sache que ton skate park n'a plus aucun secret pour moi. elle glissa et se retrouva au milieu du trou. Bon. elle n'arriverait pas à sortir dans cette état. Deux solutions : appeler Léo à l'aide ou dormir ici. Elle se coucha, prête pour sa nuit. On peut même dire que je ne fais qu'un avec ton skate park. J'suis barbie, j'peux tout faire moi.

Non c'est bon, ne vient pas. et vu les bruits bizarres qui se promenaient sur les ondes et parvenaient jusqu'au studio de Leonard, il fut convaincu de l'inverse. Voilà pourquoi, il ne prit même pas la peine de répondre et attrapa son ordinateur posé sur sa table basse pour regarder directement les horaires de bus qui le mènerait jusqu'à la banlieue proche où il avait toujours vécu et où, accessoirement, ce skate park se trouvait. Parallèlement, Barbra était entrain de raconter à quel point elle était la meilleure du monde au skate. genre. Sache que ton skate park n'a plus aucun secret pour moi. Leo esquissa un sourire tout en fermant son ordinateur. Le prochain bus était dans sept minutes. Il se leva dans la hâte, le joint au coin du bec et chercha des yeux sa veste en jean. T'apprends vite dis donc ! Il trouva sa veste, l'enfila en bloquant son téléphone entre sa joue et son épaule et attrapa ses clés. On peut même dire que je ne fais qu'un avec ton skate park. J'suis barbie, j'peux tout faire moi. Il sortit de son appartement, il ne devait pas lui laisser le choix s'il voulait venir à sa rescousse, sinon elle trouvera une façon de se défiler. Bah écoute, j'aimerais bien voir ça. ajouta-t-il le temps de dévaler les escaliers de son immeuble. Une fois dehors, il ralluma son pétard et commença à marcher en direction de l'arrêt de bus. Ecoute, là je suis dehors, et je suis genre, super fatigué donc j'ai pas intérêt à me déplacer pour rien. Quand j'arrive, j'veux une démo de tes talents. Ca roule ? de quoi lui faire comprendre que ce n'était pas pour la coucher de force dans son lit qu'il la rejoignait, il y aurait plus de chance pour que ça fonctionne.