{ Intrigue } Not gonna die ( PV Ellie B. )

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Ils avaient juste prévu de violents orages. Pas de quoi s'en faire a priori. Fallait juste être vigilants qu'ils disaient, et limiter les déplacements. Par chance je bossais pas, mais j'avais besoin de sortir cette après-midi là, pour récupérer la paie d'un petit boulot que j'avais fini la veille, et j'y tenais à mon petit chèque, ça fait toujours plaisir d'avoir une petite rentrée d'argent sur son compte hein, personne dira le contraire ! Du coup je suis passé sur mon lieu de travail, un bar discothèque où j'ai bossé pratiquement un mois avant la fin de mon contrat, tous les soirs. Je suis d'ailleurs vachement content de finir, parce que les horaires de nuit c'est pas trop mon truc, du coup j'suis un peu crevé et tout. Je vais enfin pouvoir me reposer, hallelujah ! Mon petit chèque en main, je l'ai glissé dans une pochette dans mon sac, en me disant qu'au moins s'il se mettait à pleuvoir sur le chemin du retour il serait protégé. Et puis je suis reparti.

Mais les choses se sont pas vraiment passées comme prévu. Tout s'est passé super vite. La pluie et le vent qui se déchainent et soudain les alarmes. C'était définitivement pas de simples orages, et je voyais la merde venir. Un ouragan. Un putain d'ouragan. Le type de truc qui était vraiment pas prévu dans le déroulement de ma journée. Et le temps a changé tellement soudainement que je me suis abrité dans un magasin en premier lieu. Et à travers la vitrine, on pouvait voir des trucs s'envoler. Le ciel était noir, la pluie empêchait de plus en plus d'y voir quoi que ce soit, juste des formes au loin. C'est quand je reçois un premier message de Iulia que je commence à réaliser vraiment ce qu'il nous arrive. On est tous en danger. J'envoie un message en urgence à Anca, parce que c'est la première à laquelle je pense et dans la foulée je réponds à ma grande soeur pour la rassurer. Puis, j'envoie ce que je peux à mes autres frères et soeurs. Il y a d'autres personnes à qui j'aurais aimé demandé des nouvelles, être sûr qu'ils vont bien, mais là, tout de suite, j'ai pas pu en faire plus. Mihail me dit qu'il est sorti chercher Rez et j'essaye de le raisonner, mais je sais qu'il abandonnera pas sa soeur. Je commence à comprendre que je risque de perdre l'un des miens à tout moment, et je flippe.

j'ai pas eu le temps de répondre à plus de messages. L'électricité a été coupée dans le magasin et presque aussitôt, un projectile a explosé la vitrine en milles morceaux. Les cris des gens et les sirènes me rendaient dingue, et fallait que j'essaye de rentrer à la maison... J'étais pas si loin que ça, c'était le quartier d'à côté, deux ou trois rues plus loin après... Je croiserai peut-être même Mihail en sortant, et je pourrais le ramener si c'est trop dangereux. Je suis sorti, avec quelques autres personnes, mais on s'est séparés assez vite. Le vent était tellement violent que j'avais l'impression de tanguer comme un bâteau à chacun de mes pas. La pluie, en plus de ça, me forçait à plisser les yeux très fort, c'était dur d'avancer, mes oreilles sifflaient, ma tête tambourinait ... Mais je savais que j'étais pas très loin alors j'essayais de me hâter comme je pouvais.

Le sol glissait de plus en plus. J'ai regardé vers mes pieds, me demandant pourquoi c'était de plus en plus difficile d'avancer. L'eau m'arrivait déjà presque à la cheville. J'ai couru sur le trottoir le plus proche pour rester hors de l'eau et j'ai continué. Je sais même pas si j'arrivais à penser à quoi que ce soit. Je voulais avoir la certitude que tout le monde allait bien, mais impossible de regarder si j'avais reçu une réponse, je pourrais pas voir l'écran dans cet état. La seule solution était d'arriver vite à la maison, de voir qui s'y trouvait, et d'arriver ensuite à contacter les autres. La peur, c'est pas quelque chose que je connais beaucoup, parce que quand on a été élevé comme un Popescu on apprends à se foutre de la peur, à la domestiquer. Mais l'éducation Popescu elle nous prépare pas à ça. J'ai déjà faillis perdre des membres de ma famille, mais là, je risquais de tous les perdre d'un coup, et même de ne jamais réussir à rentrer à la maison sain et sauf. Et j'en avais la boule au ventre. Je crois que c'est cette peur qui ralentissais mes pas. J'ai secoué la tête deux ou trois fois, pour chasser l'eau de mon visage en même temps que les idées noires qui emplissait ma tête.

En une fraction de secondes, le vent m'a fait faire un écart d'une trentaine de centimètres et j'ai glissé du trottoir où j'étais. Je me suis retrouvé à moitié dans l'eau, et j'ai mis au moins vingt secondes avant de reprendre mes esprits et de comprendre que j'étais tombé. Putain Ioan relève toi vite. L'eau qui impregnait mes fringues ralentissait mes mouvements. Je me suis appuyé pour me relever et là... Une douleur aigüe qui m'arracha un cri de souffrance. Je me suis retrouvé en moins de deux dans l'eau à nouveau. J'ai porté ma main à ma cheville, impossible de la toucher sans presque tourner de l'oeil. J'étais fatigué, la douleur me terrassait presque. J'allais pas pouvoir me relever, je tiendrais pas debout, le vent me remettrais dans le caniveau directement. J'avais tellement mal que j'arrêtais pas de gémir de douleur, mais y avait pas de temps à perdre, fallait que je prenne sur moi et vite.

Je pouvais pas abandonner maintenant... J'ai appuyé mes bras sur le trottoir et j'ai commencé à me hisser comme je pouvais pour avancer, en rampant à moitié sur le sol, ou plutôt dans l'eau, car ça ne cessait de monter. Et plus le niveau montait, plus je ralentissais. L'adrénaline provoquée par la douleur et par l'urgence de la situation me permettait de garder quelques forces, mais je commençais à être à court. Je fatiguais, j'étais crevé, je gardais les yeux fermés la plupart du temps. J'ai travaillé de nuit toute la semaine, presque pas dormi, et finalement mon corps s'en ressentais. J'étais plus capable de faire le moindre mouvement et d'un coup je suis retombé contre le trottoir, incapable de bouger plus. Je crois que j'ai réussi à cacher quelques larmes parmis les lourdes gouttes d'eau soulevées par la tempête. On dit souvent que quand on sent la mort venir, on revoit sa vie défiler. J'sais pas si c'est vrai, parce que ma vie elle est trop merdique pour que je m'en souvienne maintenant, franchement, y a pas pire avant de mourir que se dire que toute notre vie a été un pur echec. Mais j'ai essayé de me remémorer le visage de certaines personnes. Essayé, parce que tout devenait un peu flou pour moi. Il y avait Poppy, Iuiu, Mimi et même Seven, parce qu'au final j'l'aime un peu. Rez, Tintin, Lena, Cezar et bien sûr ma petite Lina... Puis quelques potes, qui ont été proches de moi, même s'ils ont été rare. (HRP : Et ne me faites pas dire Sid, vous savez que j'y penses fort) Et puis plus rien, j'étais incapable de réfléchir plus, j'ai gardé les paupières fermées très fort. Et j'me suis dis que c'était quand même une mort vachement pourrie, pas vraiment le style que j'aurais imaginé. Ils vont me manquer putain. J'veux être avec eux. J'suis désolé pour tout ce que j'ai pu dire ou faire de mal à mes frangins et frangines. J'pense que si je dois vraiment mourir maintenant, j'aurais préféré être avec eux. J'vous aimes putain. Restez à l'abri, prenez soin de vous, j'vous en supplie.

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Le ciel ne présageait rien de bon et Ellie l'avait très vite compris; elle espérait que ce ne serait que de la pluie, une petite pluie. Elle se confortait dans cette idée, parce que la jeune brune n'était pas réellement rassurée lorsque le temps devenait maussade. Elle rentrait de sa pause cigarette, rejoignant les vestiaires de l'hôpital pour récupérer ses affaires. Elle avait prévu d'aller boire un verre avec l'un de ses collègues, mais très vite, elle se rendait compte qu'il était en pleine intervention et qu'il finirait plus tard qu'elle. Elle aurait très bien pu l'attendre si ce n'était qu'une petite demi-heure, mais il assistait une opération cardiaque, ce qui signifiait qu'il en avait pour un bon bout de temps. Elle quittait donc les lieux, rejoignant le parking pour prendre son vélo. Quelle idée stupide avait-elle eue. Elle aurait pu prendre sa voiture, mais non, elle s'était dit que le temps allait s'améliorer parce que ce n'était qu'un vulgaire orage, là elle regrettait. La jeune Bentley levait les yeux au ciel, observant celui-ci l'espace de quelques secondes. Elle allait devoir se dépêcher puisque le vent commençait à souffler et vu la catastrophe qu'elle était, elle était bien capable de chuter de son vélo.

Elle pédalait, à toute vitesse, ses écouteurs sur les oreilles pour ne pas entendre l'orage gronder. Elle n'aimait pas cela et rien que l'idée de se retrouver en dessous ça ne la rassurait pas du tout. C'est en s'arrêtant brutalement à cause d'une voiture qu'elle ôtait ses écouteurs. “Bah vas-y coupe-moi la route conn*rd !” Qu'elle hurlait, agacée par ses conducteurs dangereux. L'homme en question acquiesçait, il souriait bêtement comme si le comportement de l'étudiante l'amusait. “J'vais te faire bouffer tes lunettes sale con !” Impulsive, vulgaire, Ellie ne supportait pas lorsqu'on se moquait d'elle et là, c'était ouvertement le cas. Elle roulait très vite des yeux, pédalant à fond pour le doubler tandis qu'il s'arrêtait au feu rouge. Elle lui adressait un splendide doigt d'honneur avant de continuer tranquillement sa route. Elle était pressée de rentrer. Peu de temps après, elle regagnait son appartement, elle rentrait son vélo dans la cage d'escalier, grimpant les marches deux par deux pour arriver plus vite. Heureusement pour elle, que sa garde était terminée, elle n'aurait plus besoin de ressortir avant demain matin. Quoique, peut-être qu'il l'appellerait en urgences si le temps s'aggrave. Ellie jetait son sac dans l'entrée, se ruant au salon pour allumer la télé. Elle se posait devant la télé, les infos. Un ouragan. Jamais elle n'avait assisté à ce genre de choses, fallait avouer qu'en France ce n'était pas très très fréquent. Elle en restait bouche bée et elle s'empressait d'envoyer un message à son frère, à Derek et à tout le reste de sa famille, de ses proches. Elle s'inquiétait déjà alors que le pire n'était même pas arrivé.

Puis tout à coup plus rien, plus de télé, plus d'électricité. Retour à l'ancien temps, sans aucune technologie pour communiquer. Ellie inspirait profondément, passant sa main sur son front, encore plus mal à l'aise. Elle était seule ici et elle ignorait complètement ce qui se passait. A défaut de pouvoir sortir, elle se dirigeait vers la fenêtre pour observer les rues. C'était peut-être le moment de fermer les volets, il était préférable d'ailleurs puisqu'elle ne voulait pas que les vitres se brisent par ce vent. Il n'y avait pas grand monde, personne même, sauf.. Un homme. Que faisait-il là ? Il se retrouvait vite au sol et Ellie n'eut même pas le temps de réagir. Elle en oubliait très vite ses volets. Sans même penser aux conséquences, elle dévalait les escaliers à toute vitesse pour aller affronter la tempête. Elle désirait être médecin et elle voulait sauver des vies, il était donc hors de question qu'elle laisse cet homme tout seul, dans cet état. Ellie ouvrait la porte de son bâtiment, plissant aussitôt les yeux tellement le temps lui brouillait la vue. Elle marchait lentement sur le trottoir, ne préférant pas s'aventurer dans l'eau, elle risquerait de se faire emporter, surtout épaisse comme elle était. Arrivée à la hauteur de l'homme en question, elle posait sa main sur son épaule, se tenant fermement à un poteau pour ne pas tomber. “Donne-moi ta main.” Elle criait, le vent soufflait tellement fort qu'elle s'entendait à peine parler. “Accroche-toi !” Elle était effrayée Ellie, elle avait peur, mais elle restait forte, elle n'avait pas vraiment d'autre choix. “Tu es blessé ?” Il peinait à se redresser, emporter par cette eau. Elle le tirait de toutes ses forces, poussant un long gémissement. Les intempéries n'aidaient pas vraiment et après une nuit aussi chargée, Ellie semblait à bout de force. “Je vais te sortir de là.” Ses cheveux humides lui balayaient le visage, alors elle secouait légèrement la tête. “Je m'appelle Ellie.” Oui, parce que c'était bien plus facile pour communiquer et pour le mettre en confiance.

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J'allais mourir c'était certain... D'ici quelques secondes, quelques minutes. J'allais peut-être me retrouver noyé, ou même me prendre un projectile, j'en sais trop rien, mais je reverrais jamais ma famille. J'avais trop envie de leur dire pleins de trucs, des trucs inutiles comme un peu plus "mignons". J'avais envie de prendre Anca dans mes bras, de la serrer doucement en lui disant que ça va aller, qu'elle sera heureuse un jour, et que tout ce qui est arrivé il y a sept ans, ça sera plus qu'un lointain passé. J'aurais bien encouragé Mihaël une dernière fois pour ses études, j'aurais donné une dernière bonne grosse claque à Seven, dessiné une dernière grosse teub sur le visage de Constantin pendant qu'il dormait... Et pendant quelques secondes, j'me disais qu'au final y avait eu aussi du bon dans cette famille. Avant qu'une pensée plus funeste effleure mon esprit. Et ou est-ce qu'ils sont, mes frères et soeurs, en ce moment ? Est-ce qu'ils sont seulement encore en vie ? Est-ce qu'ils sont à l'abri ? Je me suis remis à avoir peur, j'arrivais plus à reprendre mon souffle. J'veux pas mourir si c'est pour mourir sans savoir comment ils vont ... Mais c’était comme ça, j'y pouvais plus rien maintenant, j'avais trop mal, j'étais trop épuisé...

C'est là que j'ai entendu une voix féminine. Est-ce que je suis mort ? J'suis au paradis et je me fais déjà accueillir par de jolies filles ? Putains me dis pas que je suis mort puceau en plus ... La loose. .. je lève la tête, les yeux toujours embrumés par la pluie et le vent, je vois mal, mais je suis définitivement pas mort, j'suis encore sous la tempête, à Savannah. Ouais, y a bien une jolie fille, mais elle aussi elle est en danger, elle se tient à un poteau pour ne pas se faire emporter et elle me tend la main. Merde Ioan arrête de rêvasser et réagit, sinon elle va y passer aussi. Je me suis redressé pour attraper sa main et j'ai commencé à me hisser comme je pouvais vers elle. Je voulais me lever, j'ai encore fais quelques essais peu concluants. Le vent avait redoublété d'efforts. Elle avait l'air d'avoir peur, j'etais dans le même état d'ailleurs. Et pourtant elle est sortie pour m'aider, donc faut pas que je la mette plus en danger qu'elle ne l'es déjà. Je l'entends à peine mais elle me demande si je suis blessé, je regarde vers ma cheville, j'essayé d'articuler et de parler fort, parce qu'avec le vent et la tempête c'est un peu difficile.

" Je me suis tordu la cheville, j'arrive pas à me lever ..! "

Avec son aide j'ai pu m'approcher du poteau auquel elle se tenait, je m'en suis servi pour essayer de me relever. C'était difficile, avec juste un pied et le vent qui arrêtait pas de me faire basculer mais j'ai réussi à me remettre droit. C'était déjà ça, j'étais debout, sur un pied, mais j'étais pas très stable. J'avais peur de tourner de l'oeil. Aller, j'peux le faire. Ioan pense au nombre de fois où tu t'es fais tabasser la gueule, mettre par terre, dans des etats pas possible, que ce soit par ton père, lors d,engueulades avec tes frangins ou même avec des mecs dans la rue ... T'as vécu pire comme douleurs nan ? C'est pas la première fois que tu te blesse nan ? OK t'es crevé, mais tiens bon. Le son de sa voix traverse toutes les autres nuisances sonores et me tire de mes encouragements silencieux. Elle me dit son prénom, enfin je crois, j'ai cru entendre, mais j'hésite un peu, je crois que c'est Ellie. C'est déjà un peu mieux maintenant que je suis plus proche d'elle.

" Moi c'est Ioan, enchanté... Tu sais que t'es vachement jolie ? "

Je sais pas trop pourquoi je sors ça, si c'est une tentative de dédramatiser la situation où juste une façon de me destresser et m'empêcher de me pisser littéralement dessus... j'en sais trop rien, mais bon, quand on stresse on dit tout ce qui nous passe par la tête non ? Je balaye les alentours du regard, l'eau est encore montée d'un cran par rapport à quand je suis tombé. La question c'est " est-ce qu'on va réussir à aller se mettre à l'abri ? "

" Par où on va maintenant ...? "

Ou du moins, essayer d'aller, parce que c'est pas dis que j'arrive à avancer, vu comment je douille. Je me demande même si c'est pas cassé tellement ça me lance. Puis je sais pas où elle habite, si même on va pouvoir retourner la bas vu que tout s'innonde de plus en plus... bref, là, je sais pas où donner de la tête. ..

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Elle aurait très bien pu rester chez elle, fermer les volets et ne se soucier de rien, mais non, il avait fallu qu'elle joue les héroïnes et qu'elle fonce la tête la première dans la rue, sans même réfléchir à ce qu'il pouvait lui arriver. Elle l'avait vu agoniser dehors, le regard littéralement perdu et surtout dans une situation qui laissait à désirer. C'était impossible pour elle de rester les bras croisés, sans rien faire, elle était peut-être parfois égoïste, mais pas à ce point. Ellie n'avait même pas pris le temps d'enfiler une veste ou quelque chose d'autre, elle portait sa tenue de l'après-garde, c'est-à-dire un jean et une tee-shirt basique. Elle n'avait pas vraiment pensé à se changer et puis vu le temps, cela n'aurait pas eu beaucoup d'importance. Elle descendait donc à vive allure, regagnant la rue difficilement. A peine avait-elle ouvert la porte du bâtiment qu'une rafale de vent la ramenait sur terre. Elle marchait d'un pas décidé sur le trottoir, extrêmement prudente. Ellie s'aventurait sur un terrain dangereux, pour faire le bien autour d'elle, pour se racheter une conduite probablement. L'étudiante s'avançait jusqu'au jeune homme, se tenant fermement au poteau pour ne pas se faire emporter par l'ouragan. Un ouragan à Savannah, elle aurait tout vu. Entreprenante, Ellie lui tendait la main, articulant et haussant le ton pour qu'il puisse l'entendre. Jamais elle n'avait vu un ciel aussi mauvais, il était gris, presque noir et Ellie était effrayée par ces conditions météorologiques. Qui sait, peut-être que cet homme n'allait pas s'en sortir, elle non plus d'ailleurs. La peur se lisait dans son regard, mais elle tentait tant bien que mal de garder la tête froide, histoire qu'ils puissent s'en sortir tous les deux.

Et là, il lui avouait qu'il s'était tordu la cheville, le pompon. Ça se bousculait dans sa tête, les questions, la situation, tout lui semblait relativement compliqué et Ellie se demandait alors comment elle allait procéder pour le sortir de ce merdier. Elle n'allait tout de même pas le trainer au sol par les bras, il n'était pas un objet et puis c'était impensable et pourtant, c'était la seule solution qui lui venait. Trop de choses à penser, elle n'avait plus les idées claires Ellie. Elle secouait légèrement la tête pour ôter les cheveux qui lui brouillaient la vue, avant de reprendre la parole. “Vas-y doucement.” qu'elle balbutiait, tandis qu'elle se rapprochait un peu plus de lui, sans pour autant lâcher le poteau, son pilier à ce moment précis. Elle ne pouvait pas se permettre de le lâcher, sinon bye bye Ellie, adios. Elle l'aidait à se redresser, tandis qu'il ne tenait que sur une jambe. Pour l'encourager, elle se présentait, dans l'espoir que ça l'aiderait à se battre pour vivre, oui, car clairement c'était le cas. Elle n'était pas sûre, mais visiblement il se prénommait Ioan, bon au pire si elle se trompait il ne lui en tiendrait pas rigueur, du moins elle l'espérait. Il commençait alors à lui dire qu'elle était jolie, ce qui lui décrochait un sourire, puis un rire nerveux. Elle n'était pas mal à l'aise Ellie, elle sentait bien qu'il était nerveux lui aussi et qu'il avait terriblement peur. Elle n'était même pas certaine qu'il la discernait avec tout ce vent et cette pluie. “Merci.” Ellie se blottissait contre lui, dans le but de rester bien accroché, elle avait de la chance de ne pas être blessé pour le moment et ce qu'elle souhaitait, c'était le protéger. S'il tombait, il l'emportait avec lui, alors il était préférable qu'ils s'accrochent tous les deux. L'eau envahissait davantage les rues et elle ne percevait même la route, elle était inquiète et elle cherchait une issue. Son appartement n'était pas très loin, mais s'ils voulaient s'y rendre, ils allaient devoir le faire par étape. Aller trop vite c'était impossible, surtout avec sa cheville. Ellie ne voulait pas le voir tourner de l'oeil après trop d'efforts. Il lui demandait où ils allaient, elle haussait légèrement les épaules, son regard planter dans le sien. “On va essayer de rejoindre les portes des bâtiments et longer le trottoir jusqu'à chez moi.” Elle soufflait doucement, passant le bras de Ioan autour de son cou. “Tu crois que tu vas tenir jusque là ?” De toute façon, il n'avait pas vraiment le choix, mais Ellie voulait s'assurer qu'il était partant, c'était la seule solution. L'eau sur le trottoir n'était pas encore trop élevée, mais cela ne serait tardé. “Je vais t'aider à marcher, tu vas prendre appui sur moi d'accord ?” Un sourire rassurant égayait son visage, tandis qu'elle se montrait douce avec lui. “Bon très bien, parle-moi un peu de toi.” Elle essayait de lui détourner l'attention et surtout de le garder éveillé, c'était certainement le seul moyen pour qu'ils s'en sortent. “Tu es plutôt mignon, on a déjà dû te le dire.” Flatter l'égo d'un homme et il se sentira pousser des ailes et là, il lui en fallait.

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C'était juste dingue. Ce vent, cette tempête, tout. Et cette putain de douleur, j'arrivais pas à penser à autre je chose. Je me demandais de plus en plus si ma cheville n'était que foulée, et pas cassée. J'la sentais plus et en même temps ça me faisait trop mal, c'était un peu space. On m'aurait dit " Hey en fait regarde tu t'es amputé tout seul du pied " ça aurait été pareil là. Mais j'étais pas mort pour le moment et c'était le principal non. Y a à peine quelques minutes je m'imaginais déjà ne jamais revoir les Popescu, le sourire d'Anca, la sale tronche de Sev ... Et là il y avait quand même un peu d'espoir, alors je plongeais mon regard dans celui de la jeune femme qui était venue à mon secours. Elle doit être un peu barrée elle aussi, si elle est sortie juste pour moi, alors qu'on est même pas sûrs de survivre là. Je continuais d'essayer de réfléchir, de mettre mes idées en place pour au moins tenir debout comme il le fallait. On était tous les deux aggrippés au poteau, qui commençait même à vaciller avec la puissance du vent. Fallait pas qu'on traine, je suppose.

Ellie, si c'est bien son prénom, m'expose son plan. Elle me montre d'un petit mouvement de tête la direction à suivre pour rejoindre sa maison. Dans ce coin là, ça me semble encore faisable. Parce que l'eau est pas encore montée trop haut par rapport à un peu plus bas dans la rue. " Tu crois que tu vas tenir jusque là ? " qu'elle me demande. J'en sais trop rien. Je suppose qu'il le faut après tout, on peut pas faire autrement. Et j'aurais l'air de quoi si j'étais même pas capable d'avancer, et s'il fallait que ce soit une fille qui s'épuise à me trainer jusque là bas ... J'aurais l'air d'une tapette non ? Et Popescu et tapette ça va pas ensemble, c'est un peu comme essayer de mélanger l'huile et l'eau, ça fonctionne pas. Alors j'allais faire mon mec fort, j'pourrais chialer ma mère quand je serais seul.

" Ouais ! Tu m'as pris pour quoi, marcher sur une jambe sous un ouragan, j'fais ça tous les jours, même les yeux fermés ! "

J'ai ris un peu, même si j'ai faillis tousser comme un con deux secondes après parce que c'est pas trop une bonne idée d'ouvrir la bouche quand il pleut des cordes comme ça. Mais c'était un rire plus sincère qu'avant, parce que j'arrivais à avoir des pensées un peu moins stressantes. J'arrivais au moins à avoir les idées un peu plus claires... Ellie venait de passer mon bras autour de ses épaules pour que je m'appuie et nous nous sommes un peu décollés du poteau qui nous retenait et qui menaçait de s'effondrer à tout moments maintenant sous la force du vent. C'était parti pour les minutes les plus longues de ma vie, je me demandais combien de temps il allait nous falloir pour atteindre l'autre bout de la rue, si on y arrive un jour... On a commencé à faire quelques pas. Je serrais les dents par moments, mais avec son aide ça allégeait tout de suite un peu mon calvaire. Je l'ai entendue me demander de lui parler un peu de moi, avant d'ajouter que j'étais plutôt mignon. J'ai légèrement souri.

" C'est déjà arrivé, mais ça fait toujours plaisir à entendre ~ "

Je me demandais ce que je pouvais bien lui raconter sur moi... Parce que j'estime qu'il n'y a pas grand chose d'important sur ma vie, du moins, pas grand chose que j'ai envie de divulguer à une jolie fille que je connais à peine, surtout dans la situation dans laquelle on est... J'ai pas envie qu'elle regrette d'avoir aidé une espèce de loque qui passe son temps à mettre sa vie en danger ~

" J'ai ... J'ai huits frères et soeurs. Cézar, Iulia, Constantin, Elena, Anca, Seven, Mihail et Tereza. Et une nièce, Madalina... C'est la fille de Iulia... "

A chacun de mes pas, prononcer leurs prénoms, me souvenir d'eux, ça me donnait la force pour oublier la douleur et la peine que j'avais à avancer. Même quand ils sont pas là, ils m'aident tellement. Et pourtant, j'suis même pas foutu de leur montrer qu'ils comptent pour moi. J'suis qu'un gros débile. Puis je me suis souvenu que j'avais pas vraiment de nouvelles d'eux pour le moment ... Et je me suis dis qu'il fallait que je me remette à parler et que j'arrête de penser, sinon j'allais me remettre dans un état de stress pas gérable.

" Notre nom de famille c'est Popescu. C'est roumain, nos parents sont nés là-bas ...! Je saurais pas trop quoi dire de plus ... Au pire on pourrait se poser des questions ... "

J'avais à peine fini ma phrase qu'une rafale de vent a faillit nous faire dévier. J'ai posé mon pied dans la flotte deux secondes en essayant de nous stabiliser. Reflexe con hein, parce que visiblement je fais que des choses débiles dans ma vie. Je me suis un peu crispé autour de ses épaules, mais j'ai fais mon possible pour pas gueuler. C'était encore tellement loin ...

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Le vent soufflait de plus en plus et s'ils restaient accrochés à ce poteau pendant plusieurs minutes, ils allaient vite se faire emporter par l'ouragan. Ellie était effrayée et pourtant, elle n'avait pas hésité bien longtemps avant de descendre dans la rue pour aider cet homme. En même temps, le regarder mourir de sa fenêtre ce n'était pas très courageux, au pire ils y resteront tous les deux. Toutefois, la brune n'espérait pas en arriver là, elle allait se battre pour arriver jusqu'à chez elle, quitte à mettre du temps. Il était blessé, ce n'était pas un atout pour y parvenir, mais avec son aide, c'était déjà plus facile. Elle tentait de ne pas laisser transparaitre sa peur, de se montrer forte, mais ce qui était en train de passer la chamboulait. Elle pensait à Sebastian, son frère, a la dernière fois qu'elle l'avait vu, à Derek, à tous ses proches et c'est avec cette force qu'elle y arriverait. Ellie exposait son plan a Ioan, malgré les doutes. Il avait l'air de souffrir et l'étudiante ne souhaitait pas le voir abandonner, elle était même prête à le trainer s'il le fallait. Il allait certainement devoir se faire violence pour ne plus penser à la douleur, car il était quand même le plus mal barré des deux. Ses sarcasmes, son ironie, Ellie ne pouvait s'empêcher d'émettre un rire à sa remarque. Il détendait l'atmosphère sans réellement le vouloir et il fallait bien. “Je le savais, en te voyant, je me suis dit : c'est un battant !” Lâchait-elle en riant, un rire plutôt nerveux cela dit, mais elle se devait de rentrer dans son jeu. Voilà qu'à présent ils entreprenaient de se rendre vers les commerces. Ellie pliait sous tout ce poids, mais elle s'accrochait, elle tentait de penser à autre chose. Elle engageait la conversation, préférant se concentrer sur ses paroles plutôt que sur le calvaire qu'elle vivait actuellement. Il n'était pas plus lourd qu'un autre et il lui arrivait souvent de déplacer ses patients d'un lit à un autre, donc elle s'y faisait, mais c'était tout de même très dur pour elle de ne pas lâcher prise. Elle le complimentait, en espérant qu'il soit flatté et qu'il se sente tout à coup plus puissant. Elle esquissait un petit sourire, continuant d'avancer à petits pas. Ça lui semblait si long, si périlleux. Elle n'avait pas l'impression d'avancer, car les commerces semblaient s'éloigner à mesure qu'ils avançaient. En guise de diversion, Ellie s'interrogeait à son sujet, elle souhaitait le faire parler et puis en savoir plus sur lui ce n'était pas une mauvaise chose, après tout il avait l'air plutôt sympa. Elle fut bien surprise t'entendre qu'il avait autant de frères et soeur. Un frère ça lui suffisait amplement, alors huit. Il énumérait un à un tous les prénoms et Ellie n'eut même pas le temps de tous les retenir, il y en avait peut-être deux ou trois, mais à ce moment précis, elle était incapable de se concentrer totalement. “Et ben ! Tes parents n'ont pas chômer.” qu'elle avouait, encore surprise par cette révélation. D'un côté, il n'avait pas dû s'ennuyer avec une si grande famille, d'ailleurs Ellie se demandait s'il était le cadet ou l'ainé de cette fratrie. Il devait certainement faire partie des plus jeunes, mais elle n'avait aucune certitude. “Et tu fais partie des plus jeunes ?” Autant avoir la réponse à son questionnement. Après tout, ils n'étaient pas encore prêts d'être séparés.

Elle posait son regard sur la boutique qu'ils devaient atteindre, une boutique de fringues plutôt vintage, Ellie ne l'avait jamais remarqué avant, il fallait que ce soit une tempête qu'il lui apprenne son existence. Elle lâchait un petit soupire, tandis qu'il lui révélait son nom de famille. Il n'avait pas vraiment une tête de roumain, soit, ce n'était pas vraiment important. “C'est original comme nom de famille.” Ce nom lui parlait tout de même, peut-être connaissait-elle l'un des membres de la famille. “Oui, si tu veux. Faisons ça.” Ellie était plutôt secrète, mais il avait déjà dévoilé plusieurs choses à son sujet, il était normal qu'elle lui donne des informations en retour. Elle faisait mine de réfléchir avant de reprendre la parole. “Hmm je commence, quel âge as-tu ?” Question bête, totalement anodine, mais Ellie n'avait pas vraiment le coeur à réfléchir, elle restait surtout concentrée sur son objectif à atteindre. Il posait un pied au sol, tandis qu'Ellie se reposait également. Il avait mis le pied directement dans l'eau, en même temps l'eau était partout. Elle se raccrochait un peu plus à lui, ils ne devaient pas se séparer. A les voir, on pourrait croire qu'ils se connaissaient depuis des années ou même qu'ils sont en couple, mais rien de tout cela. D'un côté, l'étudiante aurait préféré le rencontrer dans d'autres circonstances. “Ça va ?” Évidemment que non, mais Ellie s'inquiétait beaucoup. Heureusement qu'il était tombé sur elle finalement, parce que s'ils parvenaient à se rendre jusqu'à chez elle, elle pourrait faire tout son possible pour le soigner, merci les études de médecine. “On y est presque.” Elle se confortait dans cette idée, parce que ça lui semblait encore loin, bien trop loin et elle était déjà éreintée. Elle se postait face à lui, prenant doucement sa main pour ne pas qu'ils se lâchent. “Je sais que c'est dur, mais je ne sais pas, pense à ta copine, à ce que tu aurais envie de dire à tes frères et sœurs.” Ellie se montrait douce et compréhensive, elle était consciente de la douleur qu'il devait ressentir et elle l'épaulait, à sa façon. “On y retourne.” Elle replaçait son bras autour de son épaule, reprenant ainsi la marche. Les cheveux trempés, la pluie qui l'aveuglait, elle avait l'impression de vivre un cauchemar Ellie et visiblement, il était loin d'être terminé.

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“Je le savais, en te voyant, je me suis dit : c'est un battant !”

Ouais... Disons ça, je dois tenir le coup, c'est pas si horrible que ça non ? Ellie et moi on continuais à avancer, lentement, en essayant de braver la tempête, les pieds dans l'eau qui nous rendait le pas super lent. La moitié du temps on était obligés de garder les paupières fermées parce que le vent froid et la pluie nous embrouillait la vue. C'était pas une partie de plaisir. On continuait à parler pendant qu'on marchait, pour penser à autre chose sûrement, pour nous donner un peu plus de courage. Elle me dit que mes parents n'ont pas chômé et ça me fait rire, parce que c'est vrai. Combien de fois je l'ai entendue, la blague du " et vous avez jamais pensé à glisser des capotes sur leur oreiller ? ", on me l'a même sortie sur mon formspring me semble. Et oui on y a pensé, parce que faire autant de gosses c'est pratiquement de l'inconscience. Qui fait ça si c'est pour leur faire vivre une vie merdique hein ? C'est peut-être le propre des Popescu. Elle me demande également si je suis l'un des plus jeunes de la famille, et il se trouve qu'elle est en face du gamin qui serait pile au milieu. 4 avant, 4 après !

" Je suis au milieu en fait, je suis le cinquième né. Donc j'suis ni vraiment dans les cadets ni vraiment dans les aînés... "

On était de plus en plus proches de la boutique qu'elle voulait qu'on atteigne pour se rapprocher de notre point d'arrivée. Ça semblait encore loin mais c'était déjà une première étape de passée. A force de marcher sous l'ouragan, je sentais de moins en moins mon pied, j'avais beaucoup trop à me concentrer pour ne penser qu'a la douleur, il fallait que je tienne debout, que je tienne le coup et puis parler ça me permettait de penser un peu à autre chose. Je remercierai jamais assez la demoiselle venue me sauver pour son idée cool, même si c'est galère de s'entendre par moments à cause du sifflement fort du vent et des claquements de la pluie contre les vitres et les bâtiments. Elle a l'air d'accord pour qu'on se pose chacun des questions, jusqu'a ce qu'on soient arrivés. Si on continue comme ça, on est bien partis, et on a quelques chances de s'en sortir. Je sais pas quel pourcentage mais ça augmente, j'vous assure !

" J'ai vingt-quatre ans et toi ? "

Elle avait l'air d'être dans la même tranche d'âge que moi, mais je pose quand même la question. Elle me demande comment je vais, je lui repone en serrant les dents que ça pourrait franchement être pire et que je sentais plus trop ma cheville pour le moment, à force de me cogner sur tout ou de marcher dessus pour reprendre mon équilibre, je suis peut-être immunisé ! Nan plus sérieusement, j'espère vraiment que c'est pas cassé, juste foulé, parce que j'ai pas envie de me taper un plâtre... enfin vous me direz si je meurs ce soir on s'en fout que ce soit casse ou foulé non ?
On a repris notre chemin après qu'on ait légèrement perdu l'équilibre une nouvelle fois et j'ai décidé de lui poser une question aussi, il n'y a pas de raisons qu'il n'y ai que moi qui soit interrogé. Alors que j'allais me mettre à parler, elle m'à dit de garder courage et de penser fort à ma copine et mes frangins frangines. J'ai légèrement souri.

" J'ai pas de copine, mais ça marche si je m'en invente une dans ma tete a la limite ? Genre une jolie fille, un peu comme toi ! Bon, j'arrête de dire de la merde ... A mon tour de poser une question... Tu fais quoi dans la vie ? "

C'était une question un peu banale je suppose mais ça m'intéressait de savoir. Alors que je terminais de poser ma question on avait presque atteint le premier point de notre périple. A un mètre à peine du mur qu'on devait rejoindre, je me suis presque laissé tomber contre le mur en l'entraînant du coup avec moi vu que mon bras était toujours autour de ses epaules.

" Pouce ! Pause de cinq secondes ! "

Je lui ai un peu souris tandis que je reprenais mon souffle. Quelques secondes rapides de ŕépit avant de nous y remettre, j'avais juste besoin de ça. J'ai profité de ces quelques instants sans bouger et sans avoir â me tenir en équilibre, adossé au mur, pour regarder l'état des rues, ce que j'avais pas encore vraiment fait. Et je suis resté sans voix. Des morceaux de trucs non identifiés volaient un peu partout, s'écrasait pas loin de nous, sur les murs, les voitures qui commençaient à être emportées plus loin par l'eau qui montait de plus en plus... le gris du ciel, beaucoup trop foncé. Et Savannah défigurée, comme je l'aurais jamais vue. C'est la merde. Je me suis mis à penser a ce que tout le monde allait devenir après ça. Les familles heureuses comme les personnes âgées, les enfants, les celibataires et les etudiants... toutes ces vies qui vont changer du jour au lendemain, tout ce qu'il faudra reconstruire, et ceux qui vont perdre des membres de leur famille, des amis, des amours... Putain, on a mérité quoi pour avoir ça dans la gueule ?

" Je sais pas toi, mais j'ai hâte d'être à l'abri... ça va devenir dangereux, avec tous les trucs qui volent n'importe comment ... Tu vas bien toi ? Fais gaffe quand même. "

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{not gonna die}
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Elle tremblait, mais il fallait s'accrocher. Elle espérait que ce ne soit plus très loin, mais pourtant elle savait pertinemment qu'il leur restait du chemin à faire. Il ne fallait pas se décourager. Ellie pensait à tout et à rien, tous ses souvenirs se bousculaient dans sa tête, son passé resurgissait de nulle part et elle secouait légèrement la tête pour chasser ses mauvaises pensées. Oui, ce n'était pas que les bons moments, les erreurs aussi, celles qu'elle avait commise de son plein gré, qu'elle avait regretté. Le passé est passé comme on dit, pourtant ce pincement au coeur ne l'aide pas. Les pieds trempés, ou plutôt tout le corps humidifier par cette pluie incessante qui ne faisait que les ralentir un peu plus à chaque pas. Pour passer le temps, pour se concentrer sur autre chose, l'étudiante conversait avec Ioan, ils avaient beaucoup de courage, mais d'autres devaient traverser le même cauchemar, parfois en pire. A l'énumération de tous ses frères et sœurs, le jeune homme semblait profondément touché, rien que sa voix trahissait sa peur et même si Ellie n'était plus capable de le regarder dans les yeux, elle le ressentait. “Tout juste bien placé.” qu'elle rétorquait, un léger sourire sur les lèvres. La place du milieu n'était pas la pire, bien qu'elle n'était pas pour autant la mieux. Ioan paraissait proche de sa famille dans tous les cas. Se poser des questions tour à tour semblait une bonne idée, Ellie ne voyait pas pour autant le bout du tunnel, elle ne parvenait même plus à garder les yeux ouverts assez longtemps. Ses cheveux la gênait, son souffle se retrouvait saccadée et elle ne pouvait contenir ses petits soupirs. C'était dur, certainement l'une des épreuves les plus dures de sa vie. Par chance, elle n'avait jamais assisté à ce genre d'événements et au final, elle s'en serait bien passé aujourd'hui. Ioan était doux et plutôt amusant malgré les circonstances, elle pouvait s'estimer heureuse de ne pas être descendue sauver un idiot. Elle préférait de loin ce comportement à celui d'une personne aigrie et malpolie. “Vingt-deux.” Elle avait eu raison, il était dans ses âges. Ellie avait plutôt l'œil pour ça, fallait l'avouer. Il serrait les dents, s'efforçant de ne pas craquer sous toute cette pression. Elle ne voulait pas le stresser, ni même l'abandonner, mais il fallait bien qu'ils avancent. Elle s'inquiétait pour lui, sa cheville ne paraissait pas cassé, mais il était probable que cela arrive s'il continuait à forcer dessus. Elle éclatait de rire à ses dires, sa spontanéité et son auto-dérision l'amusait et ça lui faisait du bien de penser à autre chose l'espace d'une seconde. “Tu peux toujours t'en inventer une, oui.” Elle passait rapidement sa main dans ses cheveux pour les replacer en arrière. “Ou m'imaginer nue.” Qu'est-ce qu'il lui avait pris de dire ça ? Le pire c'est que c'était sorti tellement naturellement. Ellie mordait sa lèvre inférieure, sans pour autant montrer sa gêne face à sa remarque. Visiblement, elle ne lui déplaisait pas, mais elle aurait peut-être dû éviter de parler cette fois-ci. Toutefois, si ça pouvait l'encourager, ce n'était pas une mauvaise chose. Elle enchaînait très vite sur la question qu'il lui posait, plutôt que de s'attarder là-dessus. “J'suis interne en médecine, t'es plutôt chanceux. Et toi ?” Évidemment, elle souhaitait savoir ce qu'il faisait lui aussi.

Voilà qu'elle se mangeait un mur, ou du moins elle s'y retrouvait collée. Ellie s'appuyait contre celui-ci, tenant toujours fermement Ioan contre elle. Il souhaitait faire une pause, ce qui ne la dérangeait pas. Ils avaient atteint leur objectif premier et c'était déjà un grand pas en avant pour eux, qui étaient déjà bien essoufflés. Ellie était à bout de force, elle se montrait forte, mais elle sentait ses jambes se plier sous la douleur. Ce n'était pas son poids le plus dur, c'était l'eau qui atteindrai bientôt leurs genoux s'ils traînaient encore dehors. Exténuée, elle relevait doucement la tête pour observer les rues. Elle avait l'impression d'être dans un film, un mauvais film post-apocalyptique. C'était frustrant de penser à l'avenir quand ce qu'on a sous les yeux est terrifiant. Elle avalait difficilement sa salive, balayant Savannah du regard, des rues réduites en cendres et des logements littéralement foutus à cause de ce putain d'ouragan. Oui, elle s'en souciait et ça l'attristait. Heureusement, son appartement ne se trouvait qu'à quelques mètres et elle avait hâte d'y être pour enfin se sentir en sécurité. “Je...” Incapable de dire autre chose, elle pensait. “Je vais bien.” Ou moins elle était en vie et cela, ça n'avait pas de prix actuellement. “On est à quelques mètres de mon appartement.” Elle attrapait à nouveau sa main, longeant le mur avec difficultés. Vous avez déjà essayé de courir dans l'eau ?

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On continuait de parler pendant qu'on avançait. C'était une drôle façon d'apprendre à se connaître, un drôle de contexte surtout, mais c'était mieux que de chialer et d'attendre que ça passe. Au moins j'avais pas vraiment perdu mon humour et c'était bon signe. Je sais pas quand j'ai appris à prendre tout à la rigolade d'ailleurs c'est pas vraiment mon truc à la base. Y a quelques années, j'aurais traversé cette épreuve là, j'aurais fini par m'énerver sur ma jambe, forcer comme un con, et puis j'serais peut-être mort comme ça, au milieu de la rue. Et on aurait repêché mon corps, comme ça. La pire fin possible. On peut pas dire non plus que j'ai goût à la vie maintenant, j'srais plutôt du genre à me mettre à chanter du Queen et à partir comme ça. " I don't want to die, I sometimes wish I never been born at aaaaall~ " Enfin, finalement, je crois que c'est dans ces moments là, où on risque notre vie, qu'on y tient le plus, qu'on se dit que finalement on veut pas mourir. Et tu verras que si on survit à ça, je vais retourner à ma petite vie merdique, à m'enfiler de l'alcool et de la drogue ... A me mettre en danger, consciemment en plus. Haha quel con. S'il y a un Dieu qui existe comme certains le dise, il serait bien con de me laisser survivre à ça pour que je me tue quelques temps après avec mes conneries.

J'écoute les réponses d'Ellie. Je la regarde même, quand la pluie et le vent me laissent un peu de répit aux yeux parce que c'est pas facile de distinguer quelqu'un quand t'as de l'eau dans la gueule, mais ça a l'air d'être vraiment une jolie fille. Elle m'annonce qu'elle a vingt-deux ans. Un peu plus jeune que moi, elle est placée pile entre Seven et Anca ! Ouais l'âge des frangins frangines c'est une mesure chez moi. Et puis alors qu'on continue à parler et que j'essaye de me concentrer sur autre chose que ma douleur, elle dit un truc qui me fait buguer.

“Ou m'imaginer nue.”

J'ai ouvert grand les yeux -enfin autant que je pouvais, pour les mêmes raisons citées ci-dessus- et je me suis mis à rire comme un con. Avant de tousser parce que j'ai avalé de l'eau de travers.

" Pourquoi pas, mais si tu me fais faire ça il va me falloir un exemple après, sinon je vais être frustré de pas savoir ! "

Si on est parti sur les répliques un peu bizarres ou carrément beauf je suis le premier qui réplique. Et dans ce cas là on a pas fini ! Je l'entends ensuite me dire qu'elle est interne en médecine et que j'ai de la chance d'être tombé sur elle et j'aurais pas dis mieux. Et ça explique aussi pourquoi elle a fait la folie de sortir de chez elle pour me venir en aide, c'est quelqu'un qui aide son prochain. Je les admire ces gens là, moi je suis même pas capable de m'aider tout seul alors faudrait pas me confier quelqu'un...

" Moi je fais pleins de petits boulots, je suis pas assigné à un truc en particulier, j'ai pas fais d'études, j'suis plutôt dans la catégorie des ratés tu vois ! "

Juste après notre petite confession métiers, on a fait la petite pause que j'ai réclamée. Et c'est pendant ces quelques secondes sans bouger que je me suis vraiment rendu compte de l'ampleur de la chose. On a pas avancé de beaucoup mais une fois adossé au mur, je pouvais arriver à contempler un peu le quartier. Putain... Les putains d'effets spéciaux là. Je vous assure, j'ai l'impression d'être dans une nouvelle génération de films où on peut ressentir ce qui arrive. Et ça serait un truc à faire ça ! Qu'est-ce que j'aurais aimé que ce soit pas réel. Et je me suis demandé ce que je ferais si j'étais pas ici. J'aurais sûrement été dépenser mon salaire et je me serais couché comme une loque pour enfin profiter d'un peu de sommeil. Car je le sentais plus avec l'adrénaline des premiers mètres, mais ma fatigue elle recommençait à se pointer maintenant que je bougeais plus. Quelle idée d'avoir choisi comme boulot serveur dans une boîte, pile la semaine de l'ouragan, ils pouvaient pas prévenir ?~ Après m'être assuré qu'elle aille bien, enfin, "aller bien" c'est un bien grand mot dans cette situation... Mais juste après qu'elle m'ait dit aller bien, on a décidé de se remettre en marche. J'ai serré sa main, peut-être un peu trop fort d'ailleurs, mais me dire qu'on était plus très loin ça me remotivait un peu. J'ai avancé en essayant de ne pas trop peser sur elle, parce que je ne voulais pas nous ralentir trop. J'ai essayé de nous remettre dans le bain en posant ma question.

" Tu aimes faire quoi, en dehors de ton boulot ? Tu as des loisirs ...? A part la course en duo dans la flotte ?~ "

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Ioan n'avait pas sa langue dans sa poche, d'ailleurs sa remarque n'était pas passé inaperçu. C'était sorti tout naturellement, loin d'elle l'idée de l'aguicher ou de le faire espérer quoi que ce soit. Elle n'était pas réellement facile Ellie, d'où le fait qu'elle soit encore célibataire actuellement. Malgré tout, elle n'était pas vraiment exigeante en matière d'hommes, elle ne savait juste pas si elle pouvait faire confiance. C'était ça le plus compliqué, d'autant qu'elle vivait avec un gros secret. Elle n'était pas capable de penser à autre chose que cela lorsqu'elle se rapprochait de quelqu'un. Elle redoutait le pire, ne souhaitant pas être jugée par un acte qu'elle avait commis, involontairement certes, mais sur le coup elle n'avait pas vraiment regrettée, après par contre, la culpabilité l'avait rongé, encore à présent c'était le cas. Il semblait amuser par sa remarque et il l'avait prise au mot, il désirait un exemple désormais et Ellie riait à cela. Elle n'allait certainement pas lui faire un striptease en rentrant chez elle, mais les choses pouvaient déraper très vite, il en fallait peu pour que la situation prenne une tournure tout autre, Ellie le savait. La preuve, elle était venue à son secours, sans même y réfléchir, elle s'était laissé guider par ses pensées, l'adrénaline peut-être ? “Nous verrons ça le moment venu d'accord ? Si tu es sage bien entendu.” Elle était joueuse Ellie, clairement elle rentrait pleinement dans jeu qu'elle-même avait mis en place. Cela ne faisait de mal à personne après tout, en attendant il pensait à autre chose qu'à la merde dans laquelle ils se trouvaient tous les deux.

Rapidement, elle avait changé de sujet, lui avouant qu'elle était interne en médecine. Sa voix remplie de fierté prouvait à quel point elle était passionnée par ses études. A son tour, elle lui retournait la question, écoutant alors tout ce qu'il avait à dire. Il enchaînait les boulots différents, sans grandes études à son actif. Cela ne voulait pas dire qu'il n'avait rien dans la tête, Ellie ne le jugeait pas. Si elle était considérée comme une intello, cela ne faisait pas d'elle une meilleure personne. Peut-être importait le parcours professionnel. “Tu n'es pas un raté.” Non, il n'avait pas le droit de dire ça. Bien qu'Ellie ne le connaissait pas plus que ça, elle ne souhaitait pas qu'il se sente inférieur aux autres. “Tu trouveras bien quelque chose qui te plait un jour ou l'autre.” Il était quelqu'un de bien, Ellie le lisait dans ses yeux, elle sentait quelque chose de bon en lui. Elle esquissait un petit sourire pour confirmer ses propos, dégageant quelques mèches qui lui brouillaient la vue pour l'admirer quelques instants. Ils regagnaient un mur, devant les boutiques, afin d'effectuer une petite pause. Ellie était fière du parcours qu'ils venaient de faire. L'étudiante soufflait un bon coup, faisant craquer ses doigts avant d'observer la ville. Elle était horrifiée et elle espérait rejoindre vite son appartement pour pouvoir souffler un bon coup. C'était éprouvant et Ellie semblait à bout de force, elle se sentait faiblir et elle ne devait pas s'arrêter maintenant, pas en si bon chemin. Ils reprenaient alors la route, laissant la pluie s'abattre sur eux. Il n'avait pas d'autres choix que de s'accrocher à elle, parce qu'ils étaient tout deux exténués. “J'aime bien faire la fête parfois, danser, dessiner... enfin rien de bien intéressant.” Elle restait simple Ellie, elle n'avait pas de passion attitrée, après tout, elle révisait en dehors du boulot et cela lui prenait déjà beaucoup de temps. “Et toi, à part tenir le record du cloche-pied, tu aimes faire quoi ?” Un rire s'échappait de sa bouche, alors qu'elle se concentrait sur ce qui se trouvait en face d'elle. Les poubelles flottaient dans la ville, c'était réellement impressionnant. “Attention !” Elle l'attirait un peu plus contre elle, évitant ainsi une poubelle qui se ruait sur eux, emportée par le courant, le vent. “Attaque de poubelles, manquait plus que ça.” Après quelques bonnes minutes de marche, elle ouvrait la porte de son immeuble. Heureusement, celui-ci se trouvait en hauteur donc l'eau ne pouvait rentrer. Elle s'appuyait aussitôt contre la porte refermée, lâchant un long soupire de soulagement. “Bon, j'ai pas d'ascenseur, donc tu vas devoir faire un dernier effort.” Ellie riait, amusée par sa bêtise, mais surtout soulagée d'avoir passé le plus dur. Elle l'aidait ainsi à monter les marches une à une. L'épuisement ayant raison d'eux, ils montaient lentement, silencieusement jusqu'à atteindre son étage. Elle ouvrait la porte, oui, elle n'avait pas pensé à fermer la porte lors de son sauvetage. Elle l'accompagnait jusqu'au canapé où elle le laissait s'allonger. “Ça va ?” Demandait-elle, ôtant doucement sa chaussure afin d'examiner cette cheville.

désolée c'pas top :ugh:

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J'étais pas mort. C'était quand même un exploit. A chaque instant, à chaque pas qui nous rapprochait, j'avais cette impression de confort qui arrivait, du genre, la pensée du " c'est bientôt fini " qu'on a à chaque fois qu'on fait un truc chiant. Comme si j'allais passer la porte de l'appartement d'Ellie et d'un coup, tout redeviendrait comme avant. Il y aurait pas eu d'ouragan, pas de cheville tout ça. Mais je suppose que le plus chiant était à venir. Le pire surtout. Car survivre c'est une chose. Le pire ça va être quand on va tous revenir à la réalité, quand l'adrénaline sera retombée. Quand on aura réalisé l'étendue des dégâts sur la ville. Quand on essayera de retrouver nos amis et membres de la famille. Et si on les retrouve pas, qu'est-ce-qu'il se passera ? Qu'est-ce que seraient les Popescu si quelqu'un manquait à l'appel hein ?

On continuait de parler tout le long. Ca gardait mes sens plus ou moins en éveil. Puis visiblement on arrivait tous les deux à discuter avec humour. C'est le principal, comme on dit il vaut mieux en rire qu'en pleurer. Puis un mec ça pleure pas de toute façon, alors on va dire que c'est la seule option ! En réalité je commence à être crevé, à force de forcer, à force de rester concentré sur mes mouvements, à force de braver le vent, de garder les yeux fermés très très fort... Franchement si on continuait pas de parler, je me serais endormi, là, comme ça, debout, ou plutôt pas pour longtemps... Aller encore un effort. Concentre toi sur sa voix.

" Et toi, à part tenir le record du cloche-pied, tu aimes faire quoi ? ”

J'ai rigolé encore une fois en essayant de pas me manger une tonne d'eau et de vent dans la gueule. Qu'est-ce que j'aime faire moi ... C'est une bien bonne question. Je peux décemment pas répondre que j'aime m'enfiler de l'alcool jusqu'à me déprimer sévère, ou fumer, ou me droguer pour être un peu high de temps en temps. Et pourtant vu comment je suis crevé j'aurais été cap de le faire, mais je pense pas que c'est le genre de choses qu'on a envie d'apprendre sur la personne qu'on est en train de sauver. Genre " salut je suis en train de sauver un pauvre type qui se ruine la vie tout seul " ... Elle pourrait peut-être me jeter et rentrer chez elle ... Haha ... C'est là que j'ai pensé au dessin.

" J'aimais bien dessiner avant ... J'voudrais m'y remettre ... Puis j'aime bien écouter de la musique. J'adore Queen. "

C'est des trucs déjà un peu plus positifs. Alors qu'on se rapprochait, j'ai pas eu le temps de réagir qu'Ellie nous a fait éviter une poubelle qui fonçait sur nous. Vous croyez que c'était le boss final ? Genre ça veut dire que c'est bientôt fini ? Et qu'on a survécu à cette traversée ? Visiblement oui ... Ou pas, puisque l'escalier du désespoir se dressait devant nous, avant d'atteindre notre saint graal. La quête continue du coup. Youhou. On a monté hyper lentement, parce que je galérais mais au moins je me suis appuyé sur la rembarde et moins sur elle ... Et autre point cool, on était à l'abri de la tempête ! On est arrivés en haut, elle m'a aidé à m'allonger et j'ai lâché un putain de soupir de soulagement.

" Je crois que j'ai jamais été aussi bien. "

Vraiment. On était sains et s- aïe putain... J'avais oublié cette histoire de cheville, et du coup ça m'a pas fait que du bien quand elle a retiré ma chaussure.

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crédit/ tumblr ✰ intrigue.

Elle voulait qu'il s'accroche de toutes ses forces. Ils étaient si près du but, ce n'était pas le moment de défaillir. Il était fort, Ellie admirait son courage, sa force. Elle lui parlait sans cesse, elle l'interrogeait sur tout et n'importe quoi pour ne pas qu'il perde pieds. C'était déjà difficile pour elle d'avancer alors qu'elle était encore maîtresse d'elle-même, elle n'avait rien de casser, elle n'était pas blessée, juste anéantie par cette tempête qui s'abattait sur eux. Elle restait concentrée, elle ne voulait pas perdre espoir, ce n'était sa façon de raisonner, elle voyait le positif dans tout ça, le fait qu'ils soient tout deux en vie alors qu'ils auraient très bien pu être emportés. Elle pensait à sa famille, à ses amis, aux gens qui devaient être blessés et elle savait pertinemment qu'après tout ça, elle irait directement à l'hôpital, parce qu'ils auront besoin de renforts. Ellie lui demandait alors ce qu'il aimait faire, à part se retrouver au milieu d'une rue la cheville bien amochée. Elle se montrait drôle et sereine, mais c'était loin d'être le cas. Elle flippait, elle était tétanisée et elle espérait qu'ils arriveraient bientôt chez elle. Il lui avouait alors sa passion pour le dessin, au moins ils partageaient quelque chose. Elle acquiesçait, tandis que sa vue se retrouvait de nouveau brouillé par la pluie. Elle était à bout et elle mettait quelques secondes avant d'ouvrir la bouche. “Tu dessines quel genre de choses ?” Elle aimait les paysages Ellie, les portraits. Armé de son crayon, elle pouvait faire des merveilles, mais cela restait juste un passe-temps, parce qu'elle n'envisageait pas d'en faire son métier. La médecine avait bien trop d'importance à ses yeux. “We are the champions !” Lâchait-elle, amusée. “J'aime beaucoup Queen moi aussi.” Elle écoutait très souvent et elle connaissait beaucoup de leurs chansons par coeur. “Quelle est ta chanson préférée ?” Demandait-elle, histoire de ne pas laisser un blanc s'installer entre eux.

Après avoir bravés la tempête, voilà qu'ils poussaient enfin la porte de l'immeuble. Le plus dur était fait, maintenant il fallait par contre monter les escaliers pour atteindre l'étage, l'étape finale que se disait Ellie. Il était maintenant en sécurité et la pluie cessait de les affaiblir, de les ralentir. Ils montaient donc, en douceur, tandis que l'étudiante l'aidait à avancer, même si c'était plutôt pénible pour lui. Elle ne le laisserait pas tomber, pas maintenant. Une fois arrivée, elle ouvrait la porte de son appartement, l'accompagnant jusqu'à son canapé pour qu'il puisse s'allonger. Elle était bienveillante Ellie et il avait bien besoin de se reposer un peu, de ne plus forcé sur cette cheville qui n'était pas très belle à voir. Il se sentait bien, plus rassuré maintenant qu'ils étaient à l'abri, ce qui la faisait sourire. Elle attrapait rapidement de la glace dans son congélateur, soutenant bien sa cheville pour atténuer la douleur. Elle était aux petits soins pour lui, une vraie infirmière. A son tour, elle s'asseyait sur le canapé, posant sa jambe sur ses genoux pour poser la glace sur son pied. “Tu veux boire quelque chose ? Ou manger ?” Délicate attention, encore une fois, parce qu'il était en mauvaise posture et que pour le moment ils ne pouvaient pas quitter les lieux. Elle basculait la tête en arrière, prenant appui sur le haut du canapé, décompressant enfin. Elle était trempée et pas forcément dans son meilleur état, mais ils allaient bien, c'était l'essentiel. “J'dois avoir quelques fringues de Seb', je pense qu'elles devraient t'aller.” Oui, elle n'allait pas tarder à aller se changer elle aussi, les vêtements mouillés lui procurait des frissons, mais elle laissait la pression redescendre avant de se lever. Elle était exténuée. “Tu as été très courageux.”

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On avait continué nos questions tout le long. “Tu dessines quel genre de choses ?” Je dessine pratiquement plus. Mais quand j'essayais de m'en rappeler je revoyais quelques images d'il y a longtemps. Je dessinais pas mal de personnages, je m'inspirais souvent de comics que je lisais ce genre de trucs. Et j'avais même une certaine passion pour les paysages en peinture, j'ai jamais trop su pourquoi. La peinture de toute façon c'est ce que je préférais dans l'art ... Je me contentais de répondre tout ça à Ellie, comme ça me venait à l'esprit, d'une façon totalement naturelle, sans réfléchir et tout, parce que j'avais plus vraiment la tête à réfléchir. “ J'aime beaucoup Queen moi aussi. Quelle est ta chanson préférée ?” J'avais même pas hésité. J'ai pratiquement haussé la voix avec un certain enthousiasme. Bohemian Rapsody. Y a même pas besoin de chercher plus, c'est clairement celle-ci. Je me suis souvent surpris à la chantonner d'ailleurs. I don't wanna die, I sometimes wish I'd never been born at all. Ce genre de pensées que j'avais déjà très jeune au final et c'est triste. Me suis toujours senti assez proche de cette chanson. J'en sais trop rien c'est comme ça, et pourtant c'est pas vraiment le type de musique que j'écoute beaucoup aujourd'hui, mais j'apprécie toujours autant.

Le temps des questions étaient révolu. Du moins des questions sur nous-même, des réflexions presque philosophiques qu'on avait dehors quand on essayait de rester debout et de tenir le coup. Là, j'étais enfin allongé. Enfin en sécurité. Et pour le coup, je la laissais s'occuper de moi, même si elle devait aussi être fatiguée de notre périple.

“Tu veux boire quelque chose ? Ou manger ?”

Manger, je crois que ça me tentait vraiment. Mais en même temps j'étais hyper crevé, je serais capable de m'endormir comme ça en essayant de manger ce qui était ridicule. Plus jamais je bosserais autant.

" Boire ... Je crois que j'ai vu trop d'eau pour le restant de mes jours, haha~ Par contre manger, pourquoi pas, te prends juste pas trop la tête pour moi. "

On était en train de tremper le canapé. C'est vrai qu'il faudrait qu'on songe aussi à se changer, ça évitera d'attraper une pneumonie et d'en mourir après avoir bravé tant de vent et de poubelles maudites qui volent. Je l'ai regardée un moment pendant qu'elle me disait que j'avais été très courageux. J'ai eu un léger sourire en coin, le sourire un peu fier, quand on te fait un compliment et que t'es vachement flatté surtout quand il vient d'une jolie fille. J'avais presque l'impression d'être dans un rêve avec l'adrénaline qui retombait.

" Merci pour tout, vraiment. "

Je lui serais redevable à vie. Je sais même pas comment je pourrais faire pour la remercier. J'ai fermé les yeux un moment...

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≈ ≈ ≈
{not gonna die}
crédit/ tumblr ✰ intrigue.

Ils partageaient la même passion pour le groupe Queen. Ellie ne connaissait pas forcément toutes les chansons, mais beaucoup d'entre elles se trouvaient dans sa playlist. Elle les écoutait régulièrement, trouvant ça paisible et puis, elle avait toujours eu une certaine admiration pour le chanteur, donc. Sa chanson préférée était également celle de l'étudiante, elle la connaissait par coeur celle-ci et c'est souvent qu'elle la chantait lorsqu'elle était seule chez elle, apportant ainsi sa touche personnelle et sa folie. A présent, le plus dur était derrière eux et ils avaient enfin regagné l'appartement d'Ellie. Son chez-elle n'était pas des plus spacieux, ni très grand, mais elle s'en contentait amplement pour le prix qu'elle le payait. Les études lui prenaient déjà énormément de temps, de ce fait, ce n'était pas tous les jours qu'elle était chez elle, c'était par période, car parfois elle dormait directement sur place, pour éviter les navettes. Elle installait Ioan sur le canapé du salon, enlevant ainsi ses chaussures puisqu'elles étaient mouillées. Elle ne prenait même pas une minute pour se poser, elle se montrait attentionnée et courtoise envers le rescapé. Ce surnom lui allait plutôt bien, désormais cela allait rester. Elle lui proposait donc à manger ou à boire, se doutant bien qu'il devait être exténué, tout comme elle d'ailleurs. Elle n'était pas prête d'oublier cette journée, bien qu'elle y ait fait une bonne rencontre, celle-ci avait été dévastatrice pour la ville, comme pour eux.
Elle esquissait un rire à sa remarque, effectivement, il avait probablement fait une overdose d'eau. "Bien, je vais voir ce que je trouve." Elle se dirigeait donc vers ses placards, qui ne l'inspirait guère. Elle soufflait un bon coup avant d'ouvrir le frigo, espérant qu'il y avait quelque chose de potable à manger. Pourtant, hormis des yaourts bio, des légumes et du fromage, elle n'avait pas grand-chose. "Je n'ai pas fait les courses donc..." Ellie culpabilisait de ne rien avoir de correct à lui proposer, c'est vrai, c'était assez déroutant pour elle qui aimait bien concocter de bons repas. Néanmoins, elle n'en avait pas réellement la force là tout de suite. "Du pain avec du fromage ça t'irait ?" C'est là où on reconnaissait bien la française, les gens d'ici ne mangeaient pas vraiment ce genre de choses-là. Il ne rechignait pas, donc elle se contentait de déposer tout sur la table basse du salon afin qu'il puisse se servir. Il lâchait un merci qui lui arrachait un sourire. "Arrête, tu n'as pas à me remercier." Elle tapotait doucement sa tête avant de se lever. Tout en se dirigeant vers la salle de bain, elle s'arrêtait net pour se retourner. "Je suis contente que tu sois en vie." Elle affichait un petit sourire sincère. Il est vrai qu'elle le connaissait depuis peu, mais il y avait quelque chose de différent chez lui, quelque chose qu'elle appréciait fortement. "Je vais me changer." Elle se ruait dans la salle de bain, ôtant ainsi ses vêtements humides, qu'elle essorait dans la baignoire. Elle enroulait une serviette autour d'elle, fixant pendant un instant son reflet dans le miroir. Elle avait carrément l'air bête, c'était certain. Elle attrapait un pantalon et un tee-shirt ample avant de le retrouver dans le salon. Une chose était sûre, il n'avait pas perdu l'appétit. "On dirait que tu n'as pas mangé depuis quinze jours!" Avouait-elle, prenant place à ses côtés. Elle prenait un morceau de pain, ainsi qu'un peu de fromage, croquant dedans.

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