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Invité ☽ ☾
| Sujet: sisterlove. (nash) Mar 7 Fév - 19:49 | |
| y a l’odeur familière de la maison. un peu bizarre, une vieille odeur de nicotine, de renfermé, et de vieille chaussette, un truc qui n’appartient qu’aux caldwell, qu’aux garçons qui partagent votre cocon bien trop petit. tu le réalises, quand tu passes la porte de l’appartement froid. tes frères qui te dévisagent, comme s’ils s’attendaient pas à ton retour. et puis finalement, tu les vois. tu remarques trop tard, paul qui te serres déjà de toutes ses forces dans ses bras dans l’unique but de t’écraser, sans que tu ne puisses le repousser d’un air dégoûté. george, qui se contente d’un coup de poing contre ton épaule, le rictus moqueur, avant de t’écraser à son tour, comme une vulgaire poupée en tissu. ça parle fort, ça rit et ça chahute, ça vanne sur le fumet que tu dégages soit-disant après ta nuit passée comme les clochards, comme les caldwell savent le faire. y a le froncement de sourcils et la mine durcie qui se transforme en sourire discret. lionne au milieu des lions, retrouvant son habitat naturel. et puis y a ringo, un peu en retrait, déjà la clope entre les lèvres quand tu jettes un coup d’oeil furtif dans sa direction. c’est presque comme d’habitude. sauf que ça l’est pas, pas vraiment. y a un truc qui cloche sans que tu comprennes quoi. dans la salle de bain, l’eau coule déjà. on te l’a promis, ce bain bouillant avec des bougies et de la mousse partout, et tu comptes bien en profiter. passer des heures dans l’eau chaude jusqu’à ce qu’elle ne devienne froide. tu sens les muscles se détendre, au contact de l’eau. les yeux se fermer et la tête pencher en arrière. et tu pourrais jurer, rien qu’un instant, pouvoir tout oublier. les yeux grands ouverts, tu fixes le plafond. tout l’appart est plongé dans l’obscurité et presque le calme reposant, si ce n’était pas pour tic et tac en train de ronfler comme des porcs sur le matelas d’à côté. y a le tien de matelas, au beau milieu du salon, qui grince à chaque fois que tu te retournes, que tu peines à trouver le sommeil. la chaleur du bain est bien redescendue et tu retrouves avec douleur l’appartement non-chauffé. même emmitouflée dans la mince couverture, tu gèles. et y a ce moment furtif où t’as vu nash dans la cuisine en marge de tes frères, et ça t’occupe l’esprit. t’es incapable d’arrêter d’y penser, sans même comprendre pourquoi. mais tu doutes. tu sais que les caldwell, ils sont ensemble ou ils sont pas du tout. et tu pense sans cesse à cet instant. au côté de son visage noirci. y a les pièces du puzzle qui s’assemblent d’elles-mêmes, l’histoire qui s’impose malgré les doutes. tu soupires. tu t’énerves, à tourner et retourner sans pouvoir trouver le sommeil. et tu frissonnes, à nouveau. alors finalement tu te lèves, les pas zombies guidant jusqu’à l’unique chambre. tu sais qui tu viens chercher, là, enfoui sous les draps. t’es même presque capable d’apercevoir la bave qui coule sur son visage d’abruti. mais tu vois la couette bien chaude sous laquelle il dort, et ça te fait drôlement envie. nash. tu souffles, tu le secoues un peu à l’épaule. grognement. nash, il dort, et toi tu vois pas pourquoi il devrait dormir si t’y arrives pas. pousse-toi. au final t’attends pas sa réponse, tu poses ton cul sur le lit, force la place qu’il prend rien que pour lui. tu l’énerves, tu l’sais. peut-être que t’aimes bien, un peu. peut-être que tu te sens un peu coupable, aussi, d’avoir compris. d’être la cause de ce qui se passe sous tes yeux, sans que tu ne saches exactement quoi. ça te fait quelque chose. quelque chose que tu montreras jamais. alors tu perds pas la face, tu fais l’emmerdeuse. comme tu sais si bien faire. j’ai froid, alors pousse-toi ou je vais allumer le chauffage. dernière menace pour qu’il te fasse un peu de place, juste assez pour que tu te glisses sous la couverture au lieu de congeler sur place. le silence retombe, et tu ne dors toujours pas. tu bouges un peu, encore. et là, ça craque. pas un craquement de latte, pas un craquement de bois. ça craque, comme un papier qu’on froisse. comme une boîte qu’on écrase. tu reconnais bien ce craquement, oui, même dans le noir, et tu cherches, tu tâtes, jusqu’à la trouver. le trésor, sous paquet déballé. t’as piqué mes pépitos ? regard outré, dans l’obscurité. outré, et triste. putain, tes pépitos rien qu’à toi, partis. t’ouvres la boîte, regarde à l’intérieur. dieu merci le paquet est pas fini. t’en attrapes vite un, comme si la vie en dépendait. mais tu dis rien, tu gueules même pas. tu te contentes de marmonner dans ta barbe et d’essayer de ne pas mettre de miettes partout. nash il a déjà fait assez pour toi. |
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sans panash ▹ posts envoyés : 2848 ▹ points : 1 ▹ pseudo : anarchy. ▹ crédits : av. morphine, profil we <3 ▹ avatar : billy huxley.
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| Sujet: Re: sisterlove. (nash) Mer 8 Fév - 11:29 | |
| la journée s'est passée dans une euphorie étrange. quand vous avez passé la porte, y'a des airs de normalités qui se sont dessinés. une famille qui se retrouve. une famille qui s'aime. nora la fugueuse enfin rentrée. toi, le fier conquérant revenant d'être aller la chercher. t'aurais pu. oui, t'aurais pu éprouver cette fierté si particulière et te congratuler tout seul avec. mais, tu l'as pas fait. parce que t'en avais pas le droit. même si nora est rentrée avec toi, c'est surtout à cause de toi qu'elle est partie. c'est toi qui a brisé le lien tacite qui vous uni tous les un aux autres. et même si vos frères n'en ont trop rien dit, t'as vu leurs regards se poser sur toi avec mépris lorsqu'ils l'ont prise dans leurs bras. toi, t'y as même pas eu le droit. t'as seulement eu le droit aux reproches silencieux et à l'indifférence palpable. t'as pas eu le droit de savourer avec eux et même si leur pardon t'avait donné, tu l'aurais pas fait. parce qu'aujourd'hui, t'as retrouvé ta soeur mais, t'as perdu tes frères. parce qu'aujourd'hui y'a des vérités qui se sont dites, d'autres que l'on a refusées. parce qu'aujourd'hui nora est rentrée mais, tu ne t'es même pas excusé. même si tu le voulais tu pourrais pas. parce que t'y arriveras jamais, puis aussi un peu parce que chez les caldwell, ça fonctionne pas comme ça. on s'excuse pas, on pardonne pas. alors, tu t'es effacé. t'as regardé la journée se passer de loin. t'as regardé tes frères retrouver ce que tu leur avais arraché et surtout, t'as regardé nora profiter de ce que tu lui avais promis. de ce qu'elle a jamais pu frôler avant aujourd'hui. des excuses indirectes, camouflées derrière ce privilège qu'elle a si bien réclamé. ce maudis bain qui vous forcera sans doute à crever de faim à la fin du mois. ça en valait la peine. rien que pour la satisfaction qui se lisait dans ses yeux quand elle sortie. ça valait le coup. puis, quand tout ce cinéma a été terminé, t'as pas su résister à l'envie de t'exiler dans ta chambre pour te faire oublier. pour les laisser se retrouver et te noyer tout seul dans ta culpabilité. pour courir après la perspective qu'une fois la journée de demain commencée, tout serait déjà oublié à défaut d'être pardonné. nash. tu bouges pas. t'écoutes pas non plus. cet instant c'est peut-être le seul de la journée où tu peux être un tant soit peu serein. enlacé par les bras de morphée, obligé de rien si ce n'est de faire semblant que tu l'as pas entendu, que tu la sens pas te secouer pour venir t'embêter. pousse-toi. elle insiste, s'impose même. comme toujours. comme si elle en avait pas assez fait aujourd'hui. mais toi, tu veux pas. t'en as assez fait pour aujourd'hui. non putain… que tu marmonnes difficilement en te renfrognant sous la couette, priant pour qu'elle finisse par se lasser et qu'elle retourne bouder dans son coin. t'as envie d'être seul, pas envahi une fois encore. et, la nuit, c'est seul moment où t'as l'impression d'être seul avec toi-même. quand t'entends plus leurs voix qui se muent dans des respirations calmes et des ronflements timides. quand y'a qu'une porte pour te séparer d'eux et te laisser l'illusion que tout est à peu près normal. comme ça devrait l'être. alors, tu te fiches bien de savoir ce qu'elle veut, encore. comme si elle avait pas assez réclamé aujourd'hui. j'ai froid, alors pousse-toi ou je vais allumer le chauffage. tu grognes contre cet argument décisif. nora, elle trouve toujours le moyen de te faire plier avec ses menaces bien trouvées. tu renonces, te tournant de l'autre côté pour lui laisser la place qu'elle exige. un minimum, pour qu'elle arrête de t'emmerder là où t'estimes être en droit de pouvoir profiter d'un peu de tranquillité. et, tu te recroquevilles lorsqu'elle prend place dans ton dos, gelée jusqu'à l'os. c'est passé, elle a eu ce que tu voulais et toi t'attends pas plus longtemps pour tenter de retrouver morphée. à moitié entre les rêves et la conscience. y'a les images de cette journée qui repassent en boucle. y'a les mots échangés qui ricochent dans ta tête. y'a même ce poids qui t'oppresse la poitrine, celui du soulagement. parce qu'elle est là, nora. même si elle était pas obligée de te rejoindre pour être à deux doigts de te faire regretter de l'avoir convaincu de rentrer. elle est là et ça te fait un bien fou. mais ça, tu l'admettras pas. jamais. surtout pas quand tu la sens tourner et retourner, quand tu l'entends faire tellement de bruit que t'es forcé d'abandonner de force l'écrin de ton sommeil. t'as piqué mes pépitos ? tes muscles se contractent sous le poids de la culpabilité. tu lui avais promis, oui mais, t'as pas oublié non plus qu'elle a pas entendu pour t'envoyer chier avec tes gâteaux. comme quoi les cookies ça serait la vie. traitresse. t'as rentabilisé cet achat en t'en occupant toi-même. ça lui convient pas à nora mais, toi t'en es pas peu fière alors que tu roucoules le nez enfoui dans la couette. t'as dis que t'en voulais plus, j'allais pas les laisser moisir pour le plaisir. que tu lâches en ricanant maladroitement, encore tout embourbé dans ton sommeil qui s'étiole petit à petit. c'est fini pour l'instant. il reviendra pas même si le silence retombe. parce que nora, elle est toujours là dans ton dos à mâchouiller ses maudits gâteaux, déterminée par l'offense que tu lui as faite. alors, tu finis par te retourner, le soupire au bout des lèvres avant de te décider à enfin sortir ta tête de sous la couette. y'a tes yeux qui cherchent son visage dans l'obscurité. une esquisse qui se détache dans les faibles rayons de lumières qui filtrent à travers la chambre. tu restes un moment-là, enfoncé dans le moelleux de ton oreiller à tenter de deviner l'expression qu'elle peut bien afficher. est-ce qu'elle est en colère ? comme d'habitude. est-ce qu'elle est amer ? comme trop souvent. est-ce qu'elle est contrariée ? sans doute. comme toujours. comme toi. par ces millions de choses qui doivent bousculer son esprit trop jeune. mais, ce soir ça semble différent. y'a quelque chose de différent dans sa voix quand elle parle. et le silence qui s'est imposé, il est pas comme d'habitude. il est lourd. nora elle pèse de quelque chose que t'arrives pas à discerner. alors, même si t'étais pas disposé à discuter, même si t'aurais préféré dormir et laisser cette journée derrière toi, tu t'y risques. pourquoi tu dors pas ? ça manque de conviction. c'est pas tout à fait serein. parce que t'as l'impression que quoi qu'elle réponde, t'y es pour quelque chose. que t'en es la cause. et, cette incertitude c'est pire que tout. alors, même si tu dois te préparer à gronder, tu feras tout pour la faire avouer.
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: sisterlove. (nash) Ven 10 Fév - 2:24 | |
| tes pépitos, partis. envolés. nash, il a pas attendu une seconde de plus pour être sûre que tu changes pas d’avis, il a tapé dedans. t’es presque certaine qu’il l’a fait rien que pour te faire chier, parce que nash décèle les mensonges, toujours. il sait que ce truc débile à le contredire, c’était pas vrai. les pépitos, c’est toujours tes amours, et ça t’énerve au plus au point qu’il ait tapé dans ton paquet. celui qu’il avait acheté, pour toi. heureusement, l’ogre n’a pas encore tout bouffé et il en reste quelques uns pour toi, avant de devoir leur dire adieu. t’as pas perdu de temps. que tu grognes en l’entendant ricaner - ce qui t’énerve d’autant plus, il fallait bien l’avouer - avant de mâcher un peu plus. tu comptes bien en profiter, de ce peu de gâteaux qu’il reste, parce que tu sais pas la prochaine fois que t’en auras. peut-être que tu pourras aller en acheter demain, si tu grattes un billet à sil. en attendant, tu croques, et tu profites. tu te fiches que ce soit le milieu de la nuit, que t’es pas censée manger, ou bien même que tu sois dans le lit, allongée. tu te fiches que ça puisse réveiller nash, tu croques dedans, à pleines dents. et puis nash, il s’en fout de son sommeil, pas vrai ? il gueule un peu mais il se retourne quand même, sans que tu ne distingues très clairement son air endormi. ça t’attendrit peut-être un peu, au fond, sans que tu ne laisses ton regard trop longtemps détailler son visage. tu pourrais le laisser finir sa nuit, oui, mais t’as besoin de parler. besoin de savoir, surtout. ce qu’il s’est passé, quand t’étais pas là. et ces marques, qui couvrent son visage, qui laissent planer le doute sur ce que tu crains - et sur ce que t’es déjà pratiquement certaine de savoir. j’te l’ai dit j’ai froid. que tu rétorques pourtant rapidement, ne laissant aucune place à la réplique cinglante. t’as pas besoin de lui dire, que t’es là pour rattraper le temps qui court, pour faire comme si les derniers jours ne s’étaient pas passés. t’as pas besoin de dire, que t’aimerais qu’ils ne soient jamais arrivés, et nash non plus, n’a pas besoin de savoir tout ça. que tu t’inquiètes, malgré tout. que tu regrettes, peut-être un peu aussi. il doit bien savoir, au fond, nash. peut-être, tu sais pas. mais t’as pas envie de lui dire, t’as pas envie que ça vienne de toi, parce que ça montrerait beaucoup de choses, beaucoup de choses que t’essayes justement de cacher, bien au fond, à l’abris des regards. alors tu laisses le silence se reposer, et se poser sur vous. vous engloutir, sans que le sommeil ne vous trouve. un autre pépito qui vient faire grincer le silence et puis soudain, la question qui te taraude, lancée sans réfléchir dans un soupire fatigué. ça sort d’où, tes marques ? y a le regard qui se pose de nouveau sur lui, qui les cherche, les bleus, les coups laissés sur le visage dur. tu vois pas très bien dans l’obscurité, mais tu devines facilement les traces, et l’histoire qui se dessine, tout autour. tu l’entends grogner, encore. ouais, c’est pas très agréable ces sujets là, mais t’as décidé que c’était le moment de percer l’abcès, plutôt que de vous laisser consumer. et me sort pas tes conneries d’hier, j’y crois pas. tu t’impatientes déjà, nora, parce que tu devines déjà parfaitement sa réaction. parce que c’est ton frère, nash, et que vous avez beau prétendre le contraire, vous réagissez tous autant que vous êtes de la même façon. en faisant les mêmes conneries stupides. ou bien en tombant trop vite dans le piège de la colère. tu te souviens à peine de ce qu’il t’a dit quand il t’a trouvé en pleine course folle, la veille, mais tu crois pas voir eu réponse à ta question. quoi qu’il dise, tu sais déjà que ce sera un beau paquet de conneries et tu préfères vous éviter cette perte de temps monumentale, parce que t’es nora caldwell et que les caldwell finissent toujours par avoir plus ou moins ce qu’ils désirent, même s’ils doivent l’arracher de force à quelqu’un d’autre. j’veux la vérité. le ton dur, sans concession. la vérité, et rien d’autre que la vérité, jure le sur l’honneur, même si tu dois lui botter le cul. |
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sans panash ▹ posts envoyés : 2848 ▹ points : 1 ▹ pseudo : anarchy. ▹ crédits : av. morphine, profil we <3 ▹ avatar : billy huxley.
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| Sujet: Re: sisterlove. (nash) Ven 10 Fév - 11:48 | |
| ces maudits gâteaux. c'est tout ce que t'as trouvé pour combler un peu le vide. une maigre consolation chocolatée qui s'est vite retrouvée en miettes éparses au fond de ton lit. en miettes, un peu comme toi à la fin de journée. alors, la promesse s'est vite envolée. pour nora ou pas, il en allait d'une petite vengeance personnelle. un besoin inconscient de t'accaparer le peu réconfort que votre morne vie peut bien vous laisser frôler. c'était même pas bon. englouti de manière compulsive, machinale. un geste aliéné, le regard dans le vide accroché aux imperfections du plafond. ça n'avait aucun goût, comme si à force de trop en manger, t'avais fini par ne plus pouvoir discerner la complexité de la saveur que tu connais si bien. et, le pire, c'est que ça n'a rien changé. ça n'a rien comblé. ça n'a fait qu'ajouter quelques miettes désagréables par-ci et par là. t'as pas perdu de temps. t'avais pas de quoi en perdre. t'avais pas de quoi éprouver une once de pitié. personne n'en a eu pour toi aujourd'hui. ni ce matin, ni en rentrant. alors, la pitié tu l'as oubliée au profit d'un égoïsme savamment bien assumé. et ce qu'elle peut bien en penser tu t'en fiches. parce que nora elle a tout eu aujourd'hui et toi rien. elle a eu tes supplications silencieuses quand tu l'as retrouvée. elle a eu l'étreinte de ses frères quand elle est rentrée. elle a eu ce bain fameux que t'as même jamais pu frôler. et, ce soir encore elle obtient de toi ce qu'elle veut. une place de choix dans l'intimité que tu t'es toujours réservée. du soucis là où d'habitude tu fermes les yeux pour ne pas y penser. ce soir tu lui en veux. comme tu peux en vouloir à tout le monde, à chacun d'entre eux. parce que si aujourd'hui ils étaient tous là, rassemblés autour de toi, t'as pour autant jamais eu autant l'impression d'être seul. c'est peut-être plus simple quand ils ne sont pas là. chacun dans leur coin à vivre leur petite vie. c'est moins douloureux que de s'apercevoir qu'ils ne pensent même pas à toi. j'te l'ai dit j'ai froid. tu plisses le nez et ta langue claque. c'est pas la réponse que t'attendais. c'est tellement froid et synthétique qu'elle ne laisse aucune place à la discussion. t'es forcé d'accuser le coup sans rien dire. un silence lourd qui retombe, à peine écorché par les bruits de sa gourmandises et des draps qui crissent. peut-être que finalement c'est vrai. elle a juste froid et le reste, elle l'a oublié. peut-être que finalement y'a rien pour la contrarier, qu'elle avait juste besoin de se réfugier et que le reste ça n'a jamais compté. alors, tu te tais et t'attend. t'attends que le sommeil veuille bien t'emporter de nouveau où bien qu'elle se décide enfin à parler. t'attend tout, puis rien. t'attends que le silence se déchire enfin. ça sort d'où, tes marques ? c'est piquant. aussi piquant que si elle avait posé ses doigts dessus pour appuyer ses propos. machinalement tu te renfrognes en grognant, récupérant le bord de la couette pour le passer au-dessus de sa tête. tu pourrais parler d'un million de choses avec elle mais, pas ça. parce que la douleur physique, ce n'est finalement rien, c'est celle de l'âme qui souffre le plus. et me sort pas tes conneries d'hier, j'y crois pas. y'a ce spasme nerveux qui te secoues pour resserre ta poigne autour de la couette. t'as pas envie de fondre de rage. t'as pas envie de revenir non plus dessus. parce que tu t'en souviens très bien, nora t'a pas laissé l'occasion de parler. elle a demandé et aussi vite que la question avait passé la barrière de ses lèvres pour se matérialiser, elle l'a effacée d'un revers de la main en prétextant que ça l'intéressait pas. alors, tu te demandes pourquoi ça l'intéresserait maintenant. tu te demandes aussi qu'est-ce que ça pourrait bien changer qu'elle en connaisse les vraies raisons. c'est entre eux et toi, même si ça la concerne avant tout elle. j'veux la vérité. elle lâchera pas l'affaire. tu pourrais trouver toutes les excuses du monde, elle grattera toujours la couche sensible de tes mensonges pour tenter d'y trouver le vrai. tu le sais, parce que tu fais pareil jusqu'à apercevoir la lueur de vérité dans les yeux qui fuient les tiens. non, elle lâchera pas nora et toi tu veux pas que le sujet s'éternise jusqu'à ce qu'il attise ta colère et devienne fâcheux. ça va c'est bon… que tu siffles dans un soupire en repoussant la couette du dessus de ta tête, les cheveux en bataille et le visage grognon. t'es pas convaincu que ça soit la meilleure des choses à faire. pour eux, pour elle et même pour toi dans le fond. elle a pas besoin de savoir ce que sa fuite peut provoquer dans votre système. le système caldwell qui fonctionne une fois sur deux, avec plus de failles que de succès. non, elle a pas besoin de savoir qu'elle a creusé un vide immense en chacun de vous. surtout chez toi. mais, t'as pas envie de l'entendre t'harceler toute la nuit pour t'arracher la vérité coûte que coûte. alors, tu te redresses pour t'assoir le regard fuyant, plus préoccupé par tes mains que par elle. t'as l'impression que tu vas étouffer que quoi qu'il arrive ça n'amènera rien de bon, ni à elle, ni à toi. c'est tes enfoirés de frères qui m'ont fait ça, à cause de toi. t'es contente ? rhétorique lourde, lâchée dans un aboiement, englobée de sarcasme et d'amertume. tu revois encore les images de cette bagarre. t'entend encore les mots que vous vous êtes dit. tu sens encore la culpabilité qui t'oppresse. tes frères. à elle mais, pas à toi. parce que dans ces moments-là, t'as même plus l'impression de faire partie de cette famille. t'es juste un étranger lancé dans leur vie pour les guider maladroitement vers la sortie. parce qu'ils t'écoutent pas. parce qu'ils veulent plus. parce que s'ils l'avaient fait, ils auraient peut-être compris et rien de tout ça ne serait arrivé. mais, peut-être que tu serais pas sorti non plus. peut-être que tu te serais pas laissé porté jusque là-bas, de l'autre côté de la ville. peut-être que tu l'aurais pas retrouvée, nora. alors t'es coincé nash. entre ce sentiment de trahison, de culpabilité et ce soulagement implicite. t'es coincé, suffisamment pour te renfrogner et refuser de t'étaler sur le sujet. alors, tu finis par te détourner pour attraper ton jeans et récupérer ton paquet de cigarette pour t'en griller une et laisser s'évaporer ta nervosité. arrête de foutre des miettes partout, c'est chiant. tu balayes les miettes échouées un peu partout en les renvoyant sur ta soeur. un prétexte comme un autre pour ne pas l'encourager à se raccrocher sur les raisons qui ont pu vous pousser à remettre en doute votre fraternité. pour ne pas avouer qu'elle vous a manqué au point de vous rendre fous.
Dernière édition par Nash Caldwell le Sam 18 Fév - 15:55, édité 1 fois |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: sisterlove. (nash) Ven 17 Fév - 8:24 | |
| tu sais pas pourquoi tu te dis que la vérité te soulagera. t’enlèvera ce poids que tu portes sur tes épaules et qui écrases ta poitrine, sans pouvoir l’identifier, sans pouvoir t’en séparer. c’est la culpabilité, qui fait ça ? t’en sais rien. t’as jamais connu ça, avant. tu sais pas vraiment à quoi ça ressemble. mais voilà, t’as dépassé les limites, et nash aussi l’a fait. c’est peut-être pas ce que vous vouliez, mais c’est ce qui est arrivé. des mots ont été échangé. des actes ont été fait. et maintenant, c’est trop tard pour revenir en arrière. alors peut-être bien que tu regrettes, oui. peut-être bien que t’aurais pas dû te laisser partir, pas comme ça en tout cas. parce que partir, c’est la seule chose que vous ne faites pas dans cette famille. en tout cas, pas tout à fait. la moitié s’est taillée et l’autre moitié est encore trop saoule pour s’en rendre compte. alors tu sais, nora, qu’il y a plus que vous pour vous garder intact. y a plus que nash, plus que tic et tac. et plus que toi, aussi, pour conserver les liens qui vous unissent. ceux auxquels vous portez tellement d’importance, tout en pensant qu’ils n’influent pas le moins du monde sur vous. alors la vérité, c’est ce que tu demandes, même si elle risque de t’énerver, même si elle risque de l’énerver, lui. vous faites jamais rien de bien avec la vérité, même si vous ne cessez de la demander. alors t’as les prunelles dures posées sur les traits distinctifs de son visage. t’es pas capable d’en apercevoir tous les contours, dans l’obscurité, mais tu devines aisément l’expression qu’ils abhorrent, là, sous tes yeux fouineurs. et ça te fait quelque chose d’entendre ce que tu savais déjà. la vérité. ça te fout un coup dans la poitrine, ça te coupe la respiration quelques secondes. ça te retourne l’estomac de savoir que tes frères se déchirent entre eux, pour toi. et c’est pas de colère que ça te tord. c’est pas la rage qui t’habite. c’est autre chose, un truc dont t’as pas l’habitude, un truc que tu peux à peine nommer, tant tu le croises jamais. cette culpabilité, qui te mord les entrailles à nouveau. parce que rien de tout ça n’était vraiment ce que tu voulais. t’es partie, sur un coup de tête. t’es partie, par fierté. t’es partie, pour échapper à cette bataille incessante entre nash et toi, celle qui dure depuis toujours. cette fois c’était trop. cette fois t’en pouvais plus. et t’as claqué la porte, pas pour le faire payer, simplement t’as préféré qu’il te regarde partir plutôt que tu n’aies à le faire avec lui. t’es partie, mais c’était pas pour toujours, alors tu t’attendais pas à ce que ça aille si loin. à ce que tes frères se battent pour toi, mais ils le font toujours, non ? comme toi tu le fais pour eux. c’est eux, qui te rattachent à cette famille sans dessus dessous. c’est eux, qui te font appartenir à quelque chose de plus grand que toi. quelque chose de fort, presque indestructible, malgré les coups. quelque chose qui te garde silencieuse pendant longtemps, songeuse aussi, avant que tu ne mettes enfin des mots sur tout ce qui te tracasse. même si dans l’immédiat, c’est nash et ces miettes qu’il époussette sur toi, que tu repousses en soupirant, les sourcils froncés. t’es chiant là, ça t’a pas dérangé d’en foutre partout toi. mais c’est toujours comme ça, avec nash, tout est toujours de la faute des autres et jamais de la sienne. rien n’a d’importance quand il agit, mais tout devient grave quand on se met à agir comme lui. alors y a l’air frais qui te bouscule un peu quand il se redresse, la couette qui découvre le corps frêle, le laisse à l’air libre de l’appartement. nouveau silence, le briquet qui craque l’air en deux, et le rouge de la clope comme un point d’ancrage au milieu de la pièce endormie. un nouveau silence, sourd, pesant, et les coeurs qui se découvrent, parce que c’est trop lourd de tout garder pour soi. c’est pas à cause de moi. ils t’ont fait ça parce que t’as agi comme un con, c’est tout. ou peut-être aussi un peu à cause de toi, mais tu te gardes bien de le dire. t’aimes pas quand nash parle comme ça. quand il dit du mal sur tes frères. sur les siens aussi. t’aimes pas quand il se dissocie de cette famille, comme si tout d’un coup il n’en faisait plus partie. et arrête de dire ça. c’est tes frères, aussi. ton catégorique, soupire fatigué, quand tu remues un peu dans le lit, rafraîchie. y a pas de différences à faire, entre vous et lui. vous formez un lot. vous venez à quatre, ou à zéro. les caldwell et puis c’est tout. tu détestes qu’il le fasse et tu soupçonnes même qu’il le souligne simplement pour te faire chier. simplement pour te rappeler que vous ne faites rien d’autre que le faire chier, et que lui créer des problèmes. ce même débat que vous avez encore et encore, incapables de vous en sortir. deux têtes bornées campant sur leurs positions. alors tu poses à nouveau le regard sur lui, tu sors la main de sous la couverture, dans le froid. t’en frissonnes déjà. mais t’as besoin de sentir l’étendue des dégâts, pour les avoir en partie causés à défaut de pouvoir les voir complètement. bouge pas. parce que tu l’entends déjà râler, que t’appuies trop fort, que tu sais pas y faire. mais tu poses ta main sur les ecchymoses et tu sens leur chaleur te réchauffer légèrement. y a pas de douceur, dans tes gestes, parce qu’on t’a jamais appris, mais y a presque l’esquisse d’une caresse qui se dessine, comme fascinée par ces blessures que tu pourrais tout aussi bien avoir causé. le bras retombe, finalement, fatigué, et puis tu te tournes à nouveau dans le lit, pour ne plus lui faire face. pour ne surtout pas qu’il croise ton regard. j’partirai plus nash. c’est dit dans un murmure, à voix basse, presque imperceptible, si on n’y fait pas attention. c’est sans doute le but. pour pas que nash il voit, que ça te touche toi aussi. que tu t’en veux. que t’aurais préféré que vos frères se retiennent. pour pas qu’il voit que tu regrettes, que si t’avais su tu serais sans doute pas partie. que tu fais des conneries mais que tu les fais toujours dans l’impulsion, sans jamais y penser. et que quoi qu’il arrive, tu finis toujours par les regretter. |
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| Sujet: Re: sisterlove. (nash) Dim 19 Fév - 19:43 | |
| t'es chiant là, ça t'a pas dérangé d'en foutre partout toi. esprit de contradiction qui te force à secouer la tête à la négative. c'est toujours plus chiant quand ça vient des autres. on accepte toujours plus facilement ce qui vient de nous. moi j'ai le droit. réponse sèche, qui n'attend pas la sienne. une façon comme une autre de rappeler le droit que tu conserves sur ce lit, sur cette chambre, sur tout ce qui compose ta vie et que tu laisses malgré toi s'user sous leur présence. c'est avant tout un prétexte pour la repousser un peu dans ses retranchements. pour ne pas l'encourager à emprunter la route des confessions foireuses qu'elle a commencé à gravir à l'instant même où elle t'a demandé la vérité. parce que tu le sais, nora ne te prendra jamais en pitié. et, même si l'envie lui prenait, tu ne le voudrais pas. vous n'êtes pas fait pour en éprouver, ni pour vous-même, ni pour le monde qui vous entour. c'est gênant à quel point ça rappelle le manque d'aubaine auquel vous avez toujours dû faire face. c'est dérangeant de voir se matérialiser la vulnérabilité que vous pouvez renvoyer. et, ce soir c'est encore plus embarrassant que ça vienne d'elle. alors, tu refuses. y'a cette réponse un peu foireuse que tu laisses s'échapper, surement pas celle qu'elle aurait espérée. pourtant, c'est bien là ta vérité. celle qui t'a torturé toute la journée. un constat malheureux qui admet que par ta simple faute, tout pourrait s'écrouler, que l'équilibre instable que tout t'es toujours borné à conserver, pourrait s'effondrer. que cette famille pourrait voler en éclat par la seule force de ta volonté, ou de la leur. finalement, ce n'est peut-être pas le monde autour de vous que vous avez à craindre mais, peut-être seulement vous-même. et ça, c'est qui t'effraye le plus. c'est pas à cause de moi. ils t'ont fait ça parce que t'as agi comme un con, c'est tout. tu te renfrognes presque immédiatement, t'acharnant compulsivement sur ta cigarette pour faire abstraction de tout ce qu'elle pourrait dire. elle a pourtant raison dans un sens. c'est ta connerie qui t'a poussé à la bousculer suffisamment pour qu'elle prenne la décision de partir. c'est ton impulsivité qui t'a poussé à la gifler. c'est ton égoïsme qui a déclenché cette guerre. avec un minimum de patience en plus ce soir là, t'aurais pu éviter d'alimenter son irritabilité et à défaut la tienne. t'es coupable. autant qu'elle peut l'être. mais, il n'y a que toi pour l'avoir poussé à partir. il n'y a que toi qui n'a pas su la rattraper avant qu'elle disparaisse. et ça, t'en es désolé. tu le regrettes, même si tu ne l'avoueras jamais à voix haute, surtout pas devant elle. et arrête de dire ça. c'est tes frères, aussi. tu marmonnes en sourdine, te confortant dans l'idée qu'aujourd'hui, ils étaient tout sauf tes frères. que toi, tu étais tout sauf nash caldwell. tout sauf le grand-frère qu'ils auraient mérité d'avoir à leurs côtés tous les trois. un gamin un peu crétin, devenu grand trop vite, aux responsabilités qui le dépassent. un gosse perdu entre la vie qu'il aurait voulue et celle qu'il a eu. un gars désabusé, à la patience déjà usée alors que sa vie ne vient à peine de commencer. et, malgré tout ce qu'elle pourra en penser, malgré tout ce qu'elle pourra en dire, elle n'enlèvera jamais cette angoisse. elle ne fera jamais disparaître cette désagréable sensation qui t'oppresse un peu plus à chaque jour qui passe. et toi, tu ne trouveras jamais les mots justes pour le lui faire comprendre comme il faudrait. dans le bon sens, ceux qui ne la rendraient pas coupable, ceux qui ne rejetteraient pas la faute sur elle, ni ses paires. les bons mots qui mettraient enfin une raison, une logique, une vérité sur ce que tu peux ressentir lorsqu'il s'agit d'eux. mais, ça ne viendra probablement jamais, encore moins ce soir. parce que t'as plus envie de t'étaler sur le sujet, parce que t'as plus envie de parler de cette triste journée. et, nora, elle a autre chose en tête déjà. bouge pas. imperceptiblement tu te raidis lorsque tu la sens bouger, lorsqu'elle soulève la couette, laissant les courants d'airs galoper dessous comme s'il ne faisait pas déjà assez froid. tu te méfies et pour cause, elle finit par envoyer ses doigts à la rencontre de ton visage encore à vif de ta bagarre matinale. tu sens ses mains gelées détailler tes ecchymoses, comme pour s'assurer qu'elles sont toujours bien là, que malgré la journée qui s'est écoulée, elles n'ont pas disparu. hélas non et même si ce contact frai a le mérite d'apaiser le feu sensible de ta peau, t'en souffres encore. fais gaffe. que tu souffles en grimaçant, pas vraiment serein qu'elle s'acharne toujours autant à vouloir y mettre les doigts. parfois, tu te demandes si ça ne lui fait pas plaisir dans le fond. lubie malsaine que de t'entendre râler sous la douleur. mais, curieusement, c'est presque plus doux que d'habitude. éphémèrement délicat, jusqu'à ce qu'elle finisse par se lasser et que ses mains libèrent tes plaies de leur toucher. le silence retombe et elle finit par se détourner comme pour se faire oublier. dans un dernier souffle, tu assassines ta sèche avant de te débarrasser de ton mégot en cherchant à tâtons quelque chose qui pourrait bien te servir de cendrier. un bruit de verre tinte et dans le crépitement de ton mégot s'imbibant probablement d'un fond de bière, tu entends son murmure percer l'obscurité. j'partirai plus nash. ça paraît tellement fragile, que tu suspens ton geste pour ne pas troubler l'écho qui vient ricocher dans ta tête chamboulée. contre ton palpitant atrophié. un instant, tu fermes les paupières, pour arracher ce souvenir à cette réalité. pour être sûr de le garder intacte jusqu'à la prochaine fois où elle, comme toi, vous le piétinerez sans aucune pitié. t'as pas intérêt. que tu finis par répondre sèchement en rouvrant les yeux pour te redresser, avant de les poser sur l'ombre qu'elle dessine sous les draps. non, elle n'a pas intérêt de repartir. elle n'a pas intérêt à t'abandonner de nouveau. parce que si elle disparaît à nouveau, ça voudra dire que tu auras fini de tout gâcher. et ça, tu ne le supporteras pas. tu ne te le pardonneras jamais. comme tu ne lui pardonneras pas d'avoir à nouveau osé t'arracher ce qui compte le plus pour toi. ta famille. parce qu'il suffit que l'un d'eux, l'un de vous s'éloigne pour que plus rien n'ai de sens. et, ce soir, seulement, tu prends la mesure de ce vide profond qu'elle a creusé en vous abandonnant. je te laisserais plus partir t'façon. ricanement plein de malice qui s'échappe alors que tu te laisses glisser à nouveau au fond du lit pour retrouver le confort tiède qui demeure. et, dans un élan plein de maladresse tu l'attrapes pour la blottir de force contre toi en l'enfermant dans l'espace de tes bras. ignorant toute résistance qu'elle pourrait manifester contre ta soudaine tendresse débordante, t'enfouis ton nez dans sa tignasses brune pour dissimuler ton sourire. râle pas, inspire profondément et ça fera pas mal. c'est promis. étouffé par ton rire, tu laisses courir tes mains jusqu'à ses côtes pour les piquer du bout des doigts et chatouiller sa patience. t'as la ferme intention de l'embêter pour enlever l'atmosphère mélodramatique qui s'est installée malgré toi. malgré vous. promet le, nora. et j'arrêterais. promet le et je saurais que je peux avoir confiance en toi. promet moi que toi, tu ne m'abandonneras plus jamais. promet moi que le monde entier peut disparaitre mais que toi tu resteras toujours. promet le comme moi je te le promets.
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: sisterlove. (nash) Lun 20 Fév - 4:27 | |
| il a le droit qu’il te dit sèchement, et t’en ricanes presque, de rancoeur, d’amertume. ouais, il a le droit et toi non. comme toujours pas vrai ? comme chaque fois que tu veux faire quelque chose qui ressemble un tant soit peu à ce qu’il a pu faire avant. comme chaque fois que t’as voulu suivre ses traces, marcher dans ses pas. comme chaque fois que t’as enfilé ses vieux t-shirts, chaque autre fois où tu t’es faufilée dans ses draps. t’as toujours eu que nash, comme exemple. nash et personne d’autre. vous trois, les trois gamins perdus, vous n’avez toujours eu que lui. que lui vers lequel regarder, que lui pour attendre les directives, les guidances, en prétendant ne pas en avoir besoin. en prétendant ne pas les vouloir. au fond y a toujours eu que lui, nash comme modèle impromptu et décidément pas raisonnable. y a que lui vers lequel vous pouvez vous tourner, quand ce serait sans doute le seul vers lequel il ne vaudrait mieux pas. y a tellement de choses sur lesquelles vous ne vous entendez pas, tellement de choses sur lesquelles vous n’êtes pas d’accord. tellement de choses qui diffèrent, quand vous êtes pourtant les mêmes. y a ce trafic d’armes sur lequel tu fermes tant bien que mal les yeux, même si l’idée te révulse au plus au point. comme si t’étais la seule à deviner que c’était dangereux, pas comme toutes ces merdes qu’il a pu faire avant mais comme un vrai danger, présent, constant, qui pèse sur lui. et c’est comme s’il s’en foutait. comme s’il se foutait de tes crises de nerfs, comme s’il se foutait de sa propre vie, qu’il risque si souvent pour une flopée de dollars claquée dans l’heure suivante. y a pas de but à tout ça, pas de but à cette vie, pas de fin à votre calvaire. vous pourriez peut-être oui, fermer le bar, vous en aller quelques semaines au soleil. régler vos dettes dans lesquelles vous êtes plongées jusqu’au cou, ou bien vous tirer avec l’argent. tous ensemble. mais jack ne semble pas déterminé à bouger de ce trou à rats, ni même à laisser son frère de toujours s’en aller sans lui. et toi, bien que la situation se déroule sous tes yeux sans que tu ne puisses rien y faire, t’es là, impuissante, à les aider, à tirer ton aiguille du jeu en espérant ne jamais vous faire choper. mais tu le fais. parce que si nash est trop con pour voir la merdier dans lequel il s’est fourré, toi tu vois bien clair. et t’es incapable de le laisser tout seul là dedans. alors tu continues à venir, tous les jours. et tu passes tes journées entières derrière le bar, à compter sur les pourboires invisibles. la main posée contre les hématomes, t’hésites, le coeur lourd. la main se fait plus légère, pas aussi lourde que les autres fois, à appuyer sur les blessures comme pour mieux les sentir sous la pulpe de tes doigts. t’en ressens tous les dangers, ce qu’il pourrait arriver, à la moindre petite erreur. il y a des choses qui ne pardonnent pas et l’illégalité en fait partie. peut-être que ça pourrait être bien pire. pour lui, pour jack. peut-être que t’arriveras un jour et qu’il n’y aura plus rien, qu’il ne seront même plus là. et rien que la pensée t’en retourne l’estomac et t’en tord les tripes, alors tu préfères ne pas y penser, et faire comme si tout allait bien. alors dans l’obscurité, tu fais la promesse implicite la plus difficile. celle de rester. celle de plus partir. celle de supporter ce qui vous tombera dessus, coûte que coûte. tu la fais, le dos tourné, incapable de confronter son regard, même à moitié. incapable de le laisser te voir te mettre à nue, comme si ce n’était rien. et là, tu le souffles, presque à bout de force, parce que ça demande tous tes efforts. et tu l’entends rechigner, derrière ton dos. tu le sens s’agiter, remuer un peu, t’entends le claquement du verre contre tu ne sais pas quoi. et puis tu le sens se poser à tes côtés et tu te dis que tout est arrangé. jusqu’à ce que ses bras se passent autour de ton corps frêle et te serrent sans doute un peu trop fort, le rire explosant déjà dans tes cheveux, tandis que tu boues déjà de cette attaque traître de laquelle t’essayes de te sortir comme tu peux. putain nash, arrête ! tu contiens même pas ta patience, envolée aussi vite qu’un oiseau dont on essayerait de brûler les ailes. déjà, la semi-colère refait son apparition, jamais totalement endormie. et tu te débats, à coup de griffes, à coups de pieds que tu jettes sans trop savoir où, torturée par les chatouilles dont t’as simplement horreur. alors y a les sourcils qui se froncent, dans le noir, et le souffle qui se fait plus court. arrête j’te dis, lâche-moi, tu me saoules ! que tu râles à nouveau, mais t’y peux rien, les chatouilles te déclenchent tout de même un rire que t’es incapable d’empêcher ni même de réprimer. et c’est trop tard, par cette simple approbation qui n’en est pas même pas une, tu sais que nash ne s’arrêtera pas, parce que tu lui cries d’arrêter mais que les rires s’échappent quand même, rauques, inhabituels. c’est promis, t’es content là ? ronchonnement dans ta barbe face au supplice dont tu ne peux plus. tu détestes ça, les chatouilles, les câlins, les marques d’affection. t’es pas faite pour ça. t’es rien que de pierre et de feu, pas vrai ? pas le temps pour la tendresse. tu sais pas comment faire, tout comme chacun de tes frères. parce que vous avez jamais connu, tout ça, y a toujours eu que vous quatre pour vous sortir des emmerdes et vous tenir la tête hors de l’eau. rien de plus, rien de moins. alors tu profites d’un temps mort pour reprendre ton souffle et jauger d’un regard méfiant ton abruti de frère. est-ce qu’il prépare un autre mauvais coup ? tu t’assures que non. tu piques l’oreiller de sous sa tête pour le frapper brusquement avec. parce qu’il se passe jamais rien qui ne reste sans revanche, pas chez toi en tout cas. tu vas me le payer ringo. et l’oreiller claque contre à nouveau contre son visage, à tel point qu’on serait presque capable de discerner le sourire un brin mauvais, un brin malicieux sur les lèvres de la gamine en colère. oh oui, la vengeance est amère, c’est une autre de tes promesses. |
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| Sujet: Re: sisterlove. (nash) Mar 21 Fév - 16:01 | |
| c'est trop privilégié cet instant. si fragile. comme en suspend dans un univers alternatif à celui que tu as toujours connu. nora, adoucie par une force abstraite et toi, capable d'en prendre conscience pour la première fois. c'est doux, chaud, presque serein. dans l'atmosphère froide, et âpre, souillée par les fragrances tabagiques de ta blonde, y'a cette rumeur fragile qui se laisse entendre. un murmure délicat qui vient éclore auprès de ses lèvres, dans l'hésitation d'une gamine un peu maladroite qui n'est même pas sûre de vouloir se faire entendre. mais, tu l'as bien entendu. tu l'as rattrapé au vol de justesse avant qu'il ne s'étiole dans le silence pesant qui nous voulait pas laisser sa place. t'en as savouré chaque syllabe qui s'y sont déployées. chaque mots qui s'y sont formés. l'entier sens qui s'y est matérialisé. une promesse infime qu'elle n'est peut-être pas sûre de pouvoir tenir mais, dont l'incertitude ne te frôle pas. non, tu te raccroches seulement à ce serment qu'elle a trouvé le courage d'évoquer d'elle-même sans que tu le demandes. un courage sincère. parce que tu le sais, ça n'arrive que trop rarement pour que ces quelques mots n'aient aucune valeur à ses yeux. ils en ont. sans doute plus que tu ne voudras jamais le croire. et, cet instant sensible et fragile, auquel tu aurais voulu ne jamais renoncer, c'est pourtant toi qui vient en briser toute la stabilité. pour cette étreinte abrupte qui vient rendre le calme éphémère. pour ce malaise palpable que tu tentes de rejeter de tes doigts chapardeurs de rires. parce que ces quelques mots, aussi simples puissent-ils être, ont soulevé bien plus que tu ne veux l'avouer. bien plus que tu le lui diras jamais. alors, tout ce qu'il te reste pour dissimuler cette sensibilité soudaine, c'est la folie de cette étreinte suicidaire. et, comme tu l'avais pressenti, sa réaction ne se fait pas attendre. putain nash, arrête ! qu'elle scande en se débattant avec toute la volonté qu'elle garde en elle mais toi, tu ne relâches pas. tu n'entends pas ses râles, tu ne sens pas non plus ses coups de pieds, coups de griffes, qui s'enchaînent pour tenter de te faire lâcher prise. tu n'as qu'un but à atteindre au bout de cette torture aux allures de jeu d'enfant, cette promesse folle qu'elle ne partira plus jamais. mais, la réponse tu la veux sous couvert de ta demande. parce que tu l'exiges, pas parce qu'elle a décidé que c'était le moment de la balancer aussi lâchement dans un murmure à peine audible. non, tu veux l'entendre haut et fort, avec la même virulence qu'elle se débat. et, tu le sais, ton supplice aura raison d'elle tôt ou tard, parce que la tendresse chez vous a toujours eu des aspects de punition plus que d'affection. arrête j'te dis, lâche-moi, tu me saoules ! elle essaye encore et encore, jusqu'à ce que sa colère soit balayer par ses rires. tu sens ses côtes se soulever par intermittence dans des soubresauts sporadiques. ça fonctionne. parce qu'en parallèle de vouloir l'embêter, t'avais cette volonté de l'entendre rire à la place de se décomposer dans des murmures timides et lâches. ce même rire auquel tu joins le tien. ce même rire qui t'encourage à continuer de lui faire supporter ton calvaire. jusqu'au bout de la nuit s'il le faut. mais dis le putain ! que tu réponds, des embruns d'étonnement dans la voix. c'est si simple pourtant. tu le sais, c'est juste là. bien gardé au fond de son petit corps qu'elle ne cesse de remuer pour se défiler. une promesse. rien qu'une promesse que tu as méritée d'entendre ce soir. que tu as mérité de réclamer maintenant. c'est promis, t'es content là ? oui, tu l'es. même si c'est dit sous la contrainte, balancé comme ça pour te supplier d'arrêter. tu l'es. t'es content que la lourdeur de cette journée s'évapore dans vos rires plutôt que dans vos bouderies. t'es content que le chaos de ces derniers jours succombe enfin à l'accalmie. t'es content, aussi, surtout, de retrouver ta soeur. de retrouver un semblant de complicité que vous n'avez pratiquement jamais frôlé là, dans ces confessions nocturnes qui donnent l'illusion d'un idéal que vous n'avez jamais vécu. vous auriez pu mais, vous êtes passé à côté. alors, cet instant, même s'il est plus fragile que tout, tu y tiens. tu y tiens suffisamment pour savoir que tu n'oublieras jamais, malgré les râles, malgré sa colère. c'est nora, comme elle est, comme elle le sera toujours et surtout comme tu l'aimes. nora forte et combative, qui ne se laissera jamais abattre quoi qu'il arrive. nora, que tu finis par soulager de ta torture chatouilleuse avant de trop provoquer sa rage. il est trop précieux ce moment et tu voudrais qu'il ne s'arrête jamais. bah voilà, tu vois quand tu veux. conclusion lancée avec toute la fierté qu'il en découle. t'as gagné, elle a flanché. c'est tout ce que tu voulais et tout le reste, ça n'a plus d'importance maintenant à tes yeux. la fierté gonflée, tu retrouves ton oreiller, prêt à sombrer de nouveau, épuisé par ce combat fougueux que vous venez de mener. mais, elle ne l'entend pas comme ça. finalement, t'es même pas étonné de la voir se retourner contre toi avec son air menaçant. la vengeance se dessine dans l'obscurité et prend forme lorsque tu sens ton cher oreiller se faire la malle pour te revenir en pleine face. aïe ! pris de court, t'es incapable d'esquiver, encaissant le coup avec effarement. y'a trop de violence dans son petit corps frêle. trop de force pour une gamine qui fait deux fois moins ta taille. elle en impose pourtant, nora. si elle n'était pas une fille, y'a ces moments où t'aimerais croire que c'est qu'un frère de plus qui s'est perdu en chemin. tu vas me le payer ringo. si sa détermination t'arrache malgré tout un rire, le deuxième coup t'assomme un peu plus que tu le voudrais, réveillant la douleur de tes ecchymoses qui supplient que ce châtiment s'arrête. mais t'es con ça fait mal ! oui, t'en ris une dernière fois avant de lancer tes mains en avant pour la stopper dans son élan. t'as compris, tu recommenceras plus. pas ce soir en tout cas. demain peut-être, quand elle aura oublié de rester sur ses gardes. parce que c'est toujours comme ça n'est-ce pas ? un éternel combat entre frères et soeur. à celui ou celle qui frappera le plus fort. la vengeance comme seul mot d'ordre. la fureur de vaincre. la fureur de vivre. la fureur d'aimer. parce que derrière tout ça, c'est tout ce que vous conservez bien caché. c'est plus simple de s'aimer dans la hargne. c'est plus facile de s'écorcher que de s'enlacer. parce que les caldwell sont pas venus au monde dans le seul but d'aimer. aucun. ni elle, ni eux, ni toi. pourtant, c'est ce que vous avez toujours fait, tacitement. même si vous le refusez. alors, tu le sais, même si ça fait mal, cette vengeance, c'est la seule preuve qu'elle pourra te donner. une tendresse piquante que tu lui renvoies durement dans la tête avec l'aide de ton oreiller pour la convaincre de s'arrêter là. arrête ou tu retournes là-bas, dans le froid, toute seule, loin de ton frère adoré. menace que tu souhaites sérieuses en te redressant pour lui faire face, là, avec le ton acerbe et le visage creusé par cette sévérité dont tu sais si bien user sur eux. y'a cette moue boudeuse, vexée, qui se dessine finalement alors que tu remets ton oreiller à la place qui lui revient, tapotant convulsivement dessus pour lui redonner un semblant de forme en reprenant : et fais pas semblant, je le sais… tu parles trop dans ton sommeil john. y'a ce sourire plein de malice qui s'étend sur tes lippes alors que tu retournes te dissimuler à moitié dans tes draps. mensonge, à demi vrai. parce que nora, si elle ne le dit pas quand elle est conscience, elle ne le dit pas plus dans son sommeil. nora, elle parle jamais pour dire ce genre de choses. elle parle jamais quand il s'agit de dire ce qu'elle ressent vraiment. quand il s'agit de parler de sentiment. elle ne le fait pas, comme toi tu ne l'as jamais fait. pourtant, ce soir, dans vos silences pesants entre deux mots, dans la lourdeur de vos vérités, il y a quelque chose de différent qui s'est exprimé. un truc abstrait, que tu comprendras peut-être jamais. quelque chose d'obscure que vous parviendrez peut-être jamais à avouer. mais, c'était bien là à dépasser ces promesses foireuses qu'elle ne partira plus, que tu ne la pousseras plus. ce soir, tu t'endormiras avec la presque certitude que derrière tout ça, vous vous êtes indirectement confié, pour la première fois, que vous étiez peut-être capables de vous aimer sans avoir besoin de vraiment l'avouer. |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: sisterlove. (nash) Mar 21 Fév - 20:09 | |
| c’est bizarre. t’as pas l’habitude de tout ça, toi. nash non plus. ni même aucun d’entre vous. personne a l’habitude des moments doux dans votre famille et certainement pas vous. comment vous pourriez, en même temps ? votre mère s’est cassée, aux abonnés absents depuis quoi, vingt ans maintenant. et la paternel, tu ne préfères ne pas en parler. tu peux pas y penser sans avoir cet élan de rage qui ressurgit, qui embrase ta poitrine de ce feu ardent et violent. de ce même feu qui te consume jusqu’à l’os, jusqu’à ce qu’il ne reste rien de toi. alors finalement, ces trois gamins paumés, ces trois mecs complètement bidons qui adorent jouer aux gros bras, c’est tout ce que t’as. et ce moment secret partagé dans l’obscurité et l’intimité de la chambre, c’est ce qui te rapproche le plus d’une complicité familiale. tic et tac sauront jamais, évidemment. ils peuvent pas savoir. ça, là, dans le noir, ça reste qu’entre nash et toi, comme souvent quand tu le pousses de son lit pour t’y faire une petite place, sous la chaleur des couvertures. les mots prononcés et les émotions mises à nues, ça reste dans l’espace clos de cette chambre, et ça ne va nul part ailleurs. tu sais très bien que vous reparlerez jamais de tout ça, et quand bien même l’un d’entre vous tenterait d’y faire référence - dans l’unique but d’emmerder l’autre, à l’évidence - tu sais déjà que vous prétendrez l’un comme l’autre que cet instant n’a jamais existé. c’est la seule chose qui te conforte, au fond. la seule chose qui t’encourage à te débrider un peu, aussi, à laisser cet air courroucé au pied du lit, à t’autoriser à sourire, rien qu’un peu, peut-être même à rire par inadvertance. cette sensation de secret, rien qu’à vous. ce petit temps éphémère, qui se perdra dans le temps, qui s’évaporera au souvenir du matin. alors y a l’oreiller qui claque, une fois, deux fois sur son visage. tu penses plus aux hématomes, sur l’instant, peut-être que tu devrais. et t’entends la plainte aussitôt, le sourire crapule au bout des lèvres, plus vraiment d’humeur à battre du fouet mais plutôt de celle à te laisser aller - au moins autant que tu puisses te le permettre. et en retour, y a son oreiller qui te fouette en plein visage, qui ne te tire un énième grognement grincheux. paraître de mauvaise humeur alors que le coeur semble un peu plus léger. mais tu n’en dis rien. tu n’en dis jamais rien, parce que ça n’aurait pas d’importance, ça ne changerait rien. tu profites un peu de cet instant, en secret, à l’abris de voir nash te dévisager au vu de tes réactions. et toi non plus, tu ne calcules qu’à peine les siennes. vous vous laissez un petit peu emporter, là, dans le noir de la chambre, et c’est sans doute un peu libérateur. mais nash, il s’arrête pas à un petit coup d’oreiller. il accompagne toujours de petites piques qui provoquent la moue boudeuse sur ton visage mal réveillé, et comme à chaque fois, tu ne manques pas à l’appel de lui lancer des réparties cinglantes. quel frère adoré, y a que des abrutis dans cette famille. et c’est bien vrai ça, les caldwell ont jamais rayonné par leur intelligence incomparable. t’as toujours considéré tes frères comme des idiots, et ils ont jamais cherché non plus à te prouver le contraire. c’est comme ça. c’est votre particularité, les quatre enfants maudits qui se complaisent dans leur merde. à croire qu’ils ne souhaitent pas s’en sortir. arrête de mentir ! je parle même pas dans mon sommeil d’abord. et là c’est clairement le froncement de sourcils qu’il provoque, le nez plissé, l’enfant touchée qui rétorque coups pour coups, qui refuse de se laisser faire par ces absurdités qu’il débite à la minute. c’est même pas vrai, tu parles pas dans ton sommeil, toi. jamais. et si tu parlais, ce serait certainement pas pour dire autant de conneries, t’en es bien certaine. alors y a ta main qui le pousse lâchement pour le faire retomber contre le matelas, et ta silhouette qui en fait de même, à moitié crispée, qui se borne à lui tourner le dos une nouvelle fois pour recouvrir les épaules frêles de la couverture chaude. laisse-moi dormir maintenant. et arrête de m’écouter quand je dors, t’es flippant. que tu laisses s’échapper, sourire carnassier à l’idée d’imaginer nash en terrible psychopathe. une image qui lui irait bien, tu penses. mais tu laisses la pensée mourir aux côtés des autres, décidée à en finir avec cette nuit froide. tu boudes. en surface. comme toujours en même temps. |
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| Sujet: Re: sisterlove. (nash) | |
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