Sujet: This is for the snakes and the people they bite Ven 31 Mar - 17:52
This is for the snakes and the people they bite.
Lapiz & Merle
I feel you in these walls. You're a cold air creeping in, chill me to my bones and skin. I heard you down the hall but it's vacant when I'm looking in. Oh, who let you in? You walk around like you own the place but you never say anything. I caught you walking straight through my walls. Guess it was all my fault, I think I let you in.
Elle ne dort pas, Robin. Comme toujours. Comme jamais. Elle est assise en tailleur dans le fond de sa chambre, une cigarette entre les lèvres. Comme souvent. Devant elle, y a une sorte de plateau, recouvert d'un tissu carré, velours sombre, aux reflets de nuit et orné de dessins argentés ésotériques. Patiemment et lentement, elle y pose plusieurs objets en murmurant des mantras. Un bol en cuivre, de ceux qui chantent, des brins, des tiges de plantes séchées, un tout petit sac en voile rempli de sel et des bougies qu'elle allume en tout dernier. Il lui manque pleins de choses, mais elle fait comme elle peut. Au-dessus d'elle, la fenêtre laisse apparaître la lune presque pleine. Et sur ses genoux, un livre. Ou plutôt un carnet, un truc qu'elle a déniché dans un coin de la baraque et dans lequel elle a laissé quelques dessins et des notes. Elle écrase sa cigarette dans son cendrier qui gît non loin. Puis, elle arrache une page, un petit dessin seulement l'orne. Elle le passe au-dessus de la bougie et le regarde s'embraser, pour le lâcher juste avant que la flamme ne vienne lui lécher les doigts. Y a qu'en ces heures de la nuit qu'elle se sent apaisé, la blonde. Quand elle a le sentiment qu'il n'y a plus personne entre ces murs, que tous dorment tant à poings fermés que même le rythme de leur respiration cesse de traverser les murs. Elle ferme les yeux, inspire, expire, profondément. Pas un bruit. Peut-être qu'elle parviendra à dormir. Elle a tenté tous les moyens. Elle s'en remet même à la sorcellerie, maintenant, grattant le papier avec des stylos noirs pour y inscrire des sigils, petits symboles pleins de signification qu'elle leur donne. Des mots qui se fracturent et s'entremêlent. Des « Sommeils réparateurs » brûlés et lancés vers le ciel. Comme si la fumée et la cendre allaient agir sur son cerveau et l'apaiser. Il n'y a pas de croyance stupide, les médocs et compagnie n'ont pas su faire leur boulot. La méditation seule l'angoisse terriblement et sitôt a-t-elle les yeux fermés qu'elle se retrouve emprisonnée dans de vieux souvenirs dont elle ne parvient à se défaire qu'en se réveillant en sursaut, hurlant et brisant le silence sacré de cette bicoque tordue. Elle suit les conseils de certaines des personnes passant sa porte. Ces sigils sont supposés fonctionner. Alors elle s'étire et s'apprête à se redresser quand un bruit la fait tiquer. Elle sursaute un peu et concentre son attention vers l'origine de ce bruit. Métallique. Quelque chose a bougé. Elle reste immobile, son ventre se serre un peu plus. Et les bougies s'éteignent, la plongeant dans le noir. Courant d'air ? Elle n'est plus apaisée. Elle a la trouille et celle-ci la dévore. Elle se lève. Elle ne veut pas réveiller les autres. Conséquence de la sorcellerie ou foutu nuisible qui a pénétré la maison ? Franchement, elle préférerait la deuxième option. Un raton-laveur a beau être une bonne saloperie, c'est toujours plus simple de s'en débarrasser que des mauvaises ondes ou esprits ayant pu s'inviter chez elle. Elle tend l'oreille et à pas de loup se rapproche de la porte de sa chambre. Ça fouille. Y a des choses qui s'entrechoquent. C'est pas caractéristique de ce qu'elle a pu lire sur les fantômes. Elle soupire de soulagement et s'appuie contre le montant de la porte. Ce n'est qu'un animal qui a du rentrer par une porte ou une fenêtre mal fermée. Elle prend son courage à deux mains et attrape une serviette de toilette propre dans la salle de bain. Si c'est une bestiole, il va falloir la sortir et il ne vaut mieux pas la toucher. Qui sait ce qu'elle a pu choper comme saloperie après l'ouragan… Comme un chat ou comme un courant d'air, elle glisse dans le couloir et descend les escaliers, lestement, mais lentement. Pour ne pas surprendre l'animal et qu'il panique comme elle sait bien le faire. Il ne manquerait plus qu'il fasse un bordel monstre et réveille tout le monde…
Elle est en bas des escaliers, au détour du couloir qui donne sur la cuisine. Forcément que c'est là-bas. On a beau dire, un animal, c'est loin d'être con, ça sait directement où se trouve la nourriture. Bon, c'est pas dit qu'il trouve énormément à manger, mais s'il touche aux sachets d'infusions et de thés de Chief, ça va chier. Elle tend la serviette entre ses deux mains, prête à fondre sur la bestiole et s'approche lentement. Mais quand elle arrive dans la cuisine, elle se fige. Un homme. C'est pas Caïn, c'est pas Chief, encore moins Gavroche. Un inconnu. Dans leur cuisine. Un inconnu. Un homme. Un. Homme. Elle est immobile, la serviette encore dans les mains. Mutique. Les yeux écarquillés. Tétanisée par la peur. Qu'est-ce qu'il fout là ?! C'est qui, lui ? Elle a pas son téléphone pour appeler les flics et elle n'arrive pas à crier à l'aide pour réveiller sa troupe, sa voix reste coincée dans sa gorge. Elle recule et se cogne contre un meuble, trahissant sa présence. D'un coup, elle se redresse et lâche la serviette. Inspire. Expire. Fais comme Gengis t'as appris. Elle lève les poings et les serre forts. Elle sait plus ou moins se défendre maintenant, grâce à l'asiatique. Mais en est-elle vraiment capable ? Elle tremble. Mais elle parvient tout de même à parler, des tremolos dans la voix.
« - Qu'est-ce que vous foutez là ?! »
Dans son ventre et dans sa tête, c'est la guerre. Y a son cœur qui tambourine contre sa poitrine et son estomac qui se serre fort. Un milliard de doutes traversent son esprit et embrouillent ses réflexions. Elle fonctionne au ralenti, son corps lui pèse. Elle aimerait s'échapper. Non. Elle aimerait qu'il parte. Qu'il quitte ce cocon qui est le sien. Ici, elle est censée se sentir en sécurité. Ici, elle n'est pas censée croiser d'énergumène inconnu comme ce type. Pas sans qu'on l'ait prévenue. On la prévient toujours. Pour éviter ce genre de situation. Ils prennent soin d'elle, les autres. Ils prennent garde à ne pas la bousculer. Ou du moins pas dans ce sens-là. Et c'est pas un voleur. Si ? Les voleurs, ça commencent pas par la cuisine quand ça veut vous dérober vos biens. Il y a tellement de choses qui ont de la valeur entre ces murs, même si l'apparence générale de la maison ne donne pas cette impression. Rien que sa petite boutique est remplie d'un sacré pactole minéral. Pas d'or ni d'argent, mais toutes ses pierres sont précieuses ou semi-précieuses. Sans parler de ses géodes… Qu'il les vole, elle s'en fiche. Mais qu'il soit aussi peu soucieux de montrer sa présence, ça la laisse perplexe. Il s'imaginait quoi ? Que la maison était vide ? Alors pourquoi aller d'abord vers la cuisine ? Tant de questions… C'était peut-être juste un des jeunes du quartier à qui l'on avait lancé le défi d'aller dans cette baraque hantée, cette bicoque de sorcières. Si c'était ça, qu'il déguerpisse. Il n'y a rien d'hanté ici. Rien de terrifiant, sauf peut-être Madame quand elle rentre dans une colère noire ou Chief quand on s'attaque à Robin. Ce serait bien, finalement, qu'il se réveille. Elle l'appelle en pensées. Elle lui hurle dans sa tête de se réveiller et de descendre. Chief. Chief. S'il te plaît. Au secours.
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Sujet: Re: This is for the snakes and the people they bite Lun 3 Avr - 18:54
La voiture était dégueu, c’est ce qu’a dit le mec. La caisse était dégueulasse et Merle a eu envie de lui péter la tête. La bécane était normale, putain, évidemment qu’elle était normale, c’était lui qui l’avait tiré, quatre portes, la peinture pas trop niquée, la bagnole parfaite pour passer la frontière en toute tranquillité, la caisse avec laquelle tu pars en vacances dans un endroit un peu risqué, où tu fais genre de profiter du spring break alors que t’arrives pas à pécho la moindre meuf, une voiture un peu de loosers, un peu de kéké, la voiture parfaite pour faire de la contrebande, putain, il avait même arraché les plaques pour les remplacer et le mec avait juste dit « dégueu » comme si c’était le truc le plus normal à dire, comme s’il allait pas payer. Il voulait pas banquer, le mec, en vérité, mais Merle voulait pas non plus repartir les mains vides alors il a vidé ses poches, appuyé la lame de son couteau contre sa gorge et a empoché la thune. Il lui a laissé la bagnole, il lui a laissé les clés et il s’est cassé avec son peu de fric et ses faux airs de malfrat, avec son dos tout rond de chat qui va vraiment te bouffer la main et ses yeux à demi-clos. Il était déjà tard et il avait déjà une coupure sur la joue. Il était déjà tard et il voulait pas faire baliser Jael. Il était déjà tard alors il a tourné les talons et a filé vers Tybee Island.
Caïn est un vieux con. Enfin Merle sait pas s’il est vraiment vieux mais il sait qu’il est sacrément con, avec ses jolis mots et ses jolis tatouages et ses jolies promesses, avec tout ce qu’il est et qui lui semble sacrément chelou. Caïn est con à défaut d’être vieux mais Merle l’aime bien et ça le classe dans la catégorie particulière des gens qui lui donnent pas envie de se tirer une balle dans sa bouche grande ouverte. Il shoote dans une cannette lorsqu’il passe près du Troisième Œil, joue avec le trousseau de clés qui pèse dans sa poche comme une ancre qui le ramène au port à chaque fois qu’il tente d’aller voir si le monde est pas un peu moins bordélique ailleurs – indice : c’est sans doute le cas, le bazar du Troisième Œil filerait des crises d’angoisse monstre à un maniaque et il est pas sûr que Jael y trouverait sa dose s’il l’y planquait (peut-être qu’il devrait faire ça, en fait, la prochaine fois qu’il trouve qu’elle abuse, la coller dans un vase ou dans la bouche d’un squelette bizarre ou même au milieu des cailloux d’un des bonimenteurs du coin). Il est pas maniaque, Merle, loin de là, pas gêné non plus quand il s’introduit à l’intérieur, enjambe des trucs qui traînent, imite Neo pour éviter un truc qui pendouille un peu trop près du sol et atteindre l’escalier. Il a envie d’aller s’enterrer dans le canapé de Caïn pour le pourrir de son sang pour voir si ça lui fait péter les plombs mais il a les crocs et c’est ça qui prime, au final, parce que les hormones lui file la dalle tout le temps et qu’il a beau pas prendre trop de poids, ça finit par lui tirer un peu trop l’estomac. Il file vers la cuisine parce que c’est ce qu’il a appris en premier, Merle : la cuisine, les chiottes, un recoin où dormir, l’endroit où Caïn se trouve. Il est loin d’être con, il sait exactement où se trouvent les fenêtres et les portes, parce qu’il a l’habitude de fuir, comme chez les Lost Boys quand Ariel s’approche à pas furtifs et qu’il sent venir les paillettes, comme lorsqu’il doit prendre ses jambes à son cou parce qu’il est incapable de communiquer avec lui. Il est loin d’être con, Merle, oui, mais il est devant le frigo qu’il fouille d’une main, les doigts de l’autre main dans la bouche à se gaver de beurre de cacahuète à même le pot et la tête dans le froid à se demander s’il peut trouver une bière et il ne fait pas gaffe. Il ne fait pas gaffe parce qu’il est chez Caïn et qu’il est en sécurité. Il ne fait pas gaffe parce qu’il a oublié qu’il est chez Caïn, oui, mais pas que.
Quand elle parle, il a un peu peur. Pas parce qu’elle fait peur mais parce qu’il est surpris de pas l’avoir entendue arriver, déjà, et qu’elle soit armée d’une serviette éponge qui lui semble un peu légère pour la défendre contre un quelconque pilleur de frigo.
« Chuis un invité. » qu’il répond sans vergogne tout en fourrant ses doigts dans le pot à nouveau pour recoller un gros bout de beurre de cacahuète dans sa bouche, la classe repassera. « Caïn m’a dit que j’pouvais venir quand je voulais, je suis là, t’as un truc à dire ou t’essayes de m’envoyer un message genre va prendre une douche, tu daubes ? »
Il fronce les sourcils, lève un bras, plisse le nez parce que oui, okay, ça sent pas la rose mais qu’elle a pas pu le sentir depuis pétaouchnok en réalité et que donc elle doit être là pour une raison précise et parfaitement rationnelle qu’il a du mal à cerner en réalité (comme il a du mal à cerner la raison profonde de son air un rien scandalisé mais c’est une autre histoire pour une autre fois, sans doute.)
« Tu sais si vous avez du lait, j’veux faire des crêpes ? Et lâche ta putain de serviette, tu m’fous les jetons. »
Oui, peut-être pas les jetons. Mais bon peut-être que si elle pense qu’elle le fait flipper elle va pas tenter de lui taper dessus.
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Sujet: Re: This is for the snakes and the people they bite Sam 15 Avr - 19:23
This is for the snakes and the people they bite.
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I feel you in these walls. You're a cold air creeping in, chill me to my bones and skin. I heard you down the hall but it's vacant when I'm looking in. Oh, who let you in? You walk around like you own the place but you never say anything. I caught you walking straight through my walls. Guess it was all my fault, I think I let you in.
« Chuis un invité. » Elle fronce les sourcils et regarde autour. Y a personne. Invité. Invité de qui ? Les autres lui auraient dit s'ils avaient invité quelqu'un, justement pour éviter ce genre d'incidents. N'est-ce pas ? « Caïn m’a dit que j’pouvais venir quand je voulais, je suis là, t’as un truc à dire ou t’essayes de m’envoyer un message genre va prendre une douche, tu daubes ? » Caïn. Caïn, qu'est-ce que t'as foutu ? Caïn, tu sais bien, Caïn, qu'il faut lui dire à Robin. Tu sais bien que ça la rassure pas les inconnus, un homme, qui plus est. Surtout quand ceux-ci viennent piquer dans leur réserve de nourriture et vu comment ses sales pattes viennent farfouiller dans le pot de beurre de cacahuètes, c'est sûr : elle n'en mangera plus. D'autant plus que… qui dit qu'il n'a pas fait ça avec autre chose ? Elle fait une grimace dégoûtée. Non. Pas la nourriture, sérieux... Déjà qu'elle se nourrit pas beaucoup si en plus des gens qu'elle ne connaît pas viennent y mettre leurs doigts, elle ne va plus du tout y toucher. A rien. Trop de méfiance. Est-ce sa faute ? Non. Mais elle veut éviter les accrocs comme celui du soir de son anniversaire. Les accrocs qui finissent le corps ébranlé, à moitié nu dans la neige, pour finir à l’hôpital. Elle tremble. Qui sait. Peut-être que lui aussi a les poches emplies de poudre maléfique ? De celles qui font tourner la tête et tomber dans la mélasse. Qui engourdissent le corps et l'esprit. Qui transforment en pantin, en poupée de chiffon quiconque en consomme, avec ou contre son gré, les laissant en pâture au premier charognard venu. « Caïn… » Elle relève même pas son truc sur l'odeur et elle réalise que s'il a dit ça, c'est surtout à cause de la serviette de toilette qu'elle tient encore, toujours dans sa position de défense. Il se renifle et vu sa tronche peut-être que ouais, une douche ça pourrait pas lui faire de mal. Mais pas ici. Pas au Troisième Œil, pas chez elle. Partout mais surtout ailleurs. « Tu sais si vous avez du lait, j’veux faire des crêpes ? Et lâche ta putain de serviette, tu m’fous les jetons. » Elle se redresse et se fige, la lâchant, comme il l'a demandé. Ou plutôt, par surprise. On ne lui donne pas d'ordre à Robin. Ou alors, on le fait de manière douce, pour pas la brusquer, parce que les gens d'ici font tout pour ne pas trop la secouer. Sauf Gavroche, mais ce garçon, c'est une toute autre histoire. « Oui. Enfin. Non. Non. » Elle secoue la tête et fronce les sourcils. Aie l'air menaçante, dirait Gengis. Il a dit avoir peu, déjà, non ? Alors, elle fait. Sauf que ça fonctionne pas bien. Robin menaçante ? C'est comme un tout petit chaton qui viendrait vous mordre les orteils, pas bien dangereux, pas bien méchant. C'est la panique à bord, encore toujours, mais plutôt que d'essayer de l'apprivoiser, elle se laisse emporter par ce flot d'émotion. « Tu fais pas de crêpes. Tu touches pas. » Injonctions. Robin qui laisse sa voix s'envoler et qui déraille, parce qu'elle a pas l'habitude de lever le ton. Elle a la trouille, mais c'est chez elle. Elle a le dos rond et puisqu'on parle de chats, elle est celle qui vient feuler et grogner tout en se carapatant pour protéger son territoire. Invité de Caïn ou pas, ce type à la gueule abîmée, il est sur son territoire. Il est pas censé être là. Mais elle s'approchera pas. Ou bien si ? Dans sa poche y a trois petites pierres. Un Œil de tigre. Une Lapis-lazuli et… une Améthyste brute, aux arêtes piquantes et peut-être coupantes. Elle plonge sa main dans sa poche et place la plus grande pointe de la pierre violette entre son majeur et son index. Gengis, c'est pour toi. Elle s'avance et vient près du jeune homme. Elle s'arrête et le regarde en fronçant les sourcils, puis, elle serre sa main toujours dans sa poche autour de la pierre et finit par la brandir… pour tenter de frapper l'inconnu. Je dis bien 'tenter' parce que son coup est d'un ridicule. Elle a levé le poing et a allongé le bras pour viser le sternum du type. Sauf que… Elle ne mesure pas sa force et contrairement aux autres, il s'avère qu'elle a une force de mouche. Elle se fait plus mal aux phalanges et à la paume, où est venue s'enfoncer sa pierre, qu'à lui. Il n'aura sans doute même pas de bleu. Rien. Quand elle se rend compte de sa bêtise, elle recule et grimace, avant de se renfermer sur elle-même, les yeux écarquillés. Elle a honte un peu et, la pierre ayant retrouvé sa place dans sa poche, elle se frotte la main, avec les ongles, comme pour ôter la sensation d'avoir toucher un homme avec ses pattes. « Caïn est pas là. Y a que moi, vas-t-en. » C'est faux. Il y a du monde à l'étage, peut-être même Caïn, mais ils dorment tous. Et c'était peut-être pas une si bonne idée de lui faire croire qu'elle était seule. Venait-elle de se mettre en danger en '' l'attaquant '' ainsi et en soulignant le fait qu'il n'y aurait personne pour la secourir ? Surtout qu'elle avait laissé son téléphone sur sa table de nuit, perdu entre deux trois bouquins sur la sorcellerie et les pierres. Elle panique. Elle a la trouille, la terreur qui lui secouent l'estomac. Et s'il le prenait mal ? Et si ça le foutait en rogne qu'elle ait osé lever la main sur lui ? Mais elle sait pas ce qu'elle fait, Robin. Elle sait pas. Elle contrôle pas. Elle a zéro contrôle, cette fille, c'est pas faute d'essayer. Elle merde toujours à un moment où à un autre, elle a si peu l'habitude d'avoir à faire avec des gens qu'elle ne connaît pas par cœur. Caïn, Bambi, Madame, Gavroche, Gengis, Chief, Serena, ça va, avec eux, ça va. Elle sait comment faire. Mais les autres ? Mais le monde entier en dehors du Troisième Œil ? Elle sait pas. Elle ne sait plus. Alors, elle lève les yeux vers ce type en espérant qu'il ne se courrouce pas. Elle inspire fort par le nez, d'appréhension. Et putain, c'est vrai qu'il pue.
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Sujet: Re: This is for the snakes and the people they bite Ven 12 Mai - 17:06
Merle est pas un type sympa. Enfin, okay, ça dépend, mais il lui manque quelques cases lorsqu’il s’agit de se montrer sociable. C’est pas réellement un tort, pas réellement un trait de caractère, c’est plus une habitude qu’il a fini par prendre et qui l’a plus jamais franchement lâché, parce que c’est plus simple d’être désintéressé que de s’impliquer, plus simple de passer son chemin que de s’attacher. Bon, la vérité c’est qu’il a pas un coeur de pierre et qu’il finit toujours par s’attacher à des choses un peu bizarre mais ce qui est bien c’est que dans le cas présent, il prend aucun risque. Non parce que la meuf est sacrément relou quand même. Enfin, qu’on s’entende bien, il a conscience que retrouver un mec inconnu les doigts dans le pot de cacahuètes ça peut perturber, mais elle est quand même pas hyper aimable, comme nana, ou même pas très compréhensive dans tous les cas. Genre, sans déconner, elle aurait pu proposer d’aller voir Caïn, au moins, ou d’aller chopper quelqu’un d’autre, quelqu’un qui l’a déjà vu – il a croisé Bambi, une fois, il est un peu amoureux de ses jolis yeux mais il n’est pas réellement sûr qu’elle se souvienne de lui – plutôt que de carrer les épaules pour essayer de lui faire peur alors que, franchement, il aurait sans doute plus peur d’une mouche que d’une gamine dégingandée qui a la voix qui tremble quand elle lui ordonne de partir. En vrai, il aurait sans doute mieux valu même qu’elle appelle les flics, avec un peu de chance, il serait tombé sur Asher ou sur Taffy et ça aurait été réglé. Non pas qu’il ait un passe-droit avec la loi mais pour une fois il est presque en situation de légalité. Viens quand tu veux, lui a dit Caïn, et ça veut bien dire ce que ça veut dire, non ? Il soupire profondément et croise les bras, parce qu’il est inébranlable et qu’il veut pas partir, certainement pas menacé parce une demi-portion blonde qui pourrait utiliser ses cheveux pour passer la serpillière, cimer. Il est plongé dans ses pensées, Toots, à des kilomètres de là et c’est peut-être pour ça qu’il ne réalise pas qu’elle s’approche, pour ça qu’il ne l’entend pas parler, pour ça que le coup le prend par surprise et qu’il n’a pas réellement le temps de l’esquiver.
En soi, ça lui fait pas mal, à part à son ego, parce qu’il a quand même bataillé contre des durs à cuire plus imposant que la gamine qui bat en retraite une fois le coup porté. En soi, donc, ça fait pas mal. Par contre ça le surprend. Par contre, ça remet en route sa machine internet et il se rappelle qu’il a mal au bide et qu’il se sent patraque, que le mal de bide n’est pas parti et qu’avant de s’être fait charmer par ce putain de pot de beurre de cacahuète, c’était du riz qu’il cherchait. Ca aurait pu pas être tout à fait grave, en réalité, sauf qu’il a des gaz et qu’il est presque certain que la sensation d’humidité n’est pas dû à la sueur froide qui lui court le long de la nuque tout d’un coup. Ne serait-ce que parce que c’est pas dans la bonne zone. Sa mère la pute. La vérité, c’est que c’est pas la première situation humiliante qu’il vit. Il en a vécu pas mal d’autre et genre même un gros paquet d’autre, mais il se demande si ça va pas se placer rapidement en haut du podium parce que ça reste quand même une bonne grosse situation de merde – blague à part. S’il se retenait pas, peut-être qu’il aurait foutu un coup de boule à la meuf. Chose étant, il se retient et, rapidement, prend la direction de la porte parce qu’il est hors de question qu’il reste dans la cuisine quand la mer noire s’apprête à s’abattre en tsunami sur le carrelage.
« Elles sont où tes chiottes, championne ? » qu’il lui balance en ouvrant les portes qui lui tombent sous la main parce qu’il a pas réellement le temps de prendre le temps qu’elle réagisse – non pas que Merle soit une fusée mais elle a l’air de tenir plus de l’escargot que du guépard, on va pas se mentir. « T’es vraiment teubée, putain. » qu’il râle alors qu’il continue à fouiller, le bide en vrac et les sourcils froncés. Ce serait bien de pouvoir revenir au Troisième Œil, après, mais il est pas certain de pouvoir le faire s’il dégueulasse les tapis sur son passage et c’est peut-être pour ça qu’il se jette dans les toilettes lorsqu’il les trouve, pour ça qu’il les ferme à clés, pour ça qu’il se désape rapidement, pour ça qu’il pousse un gémissement de soulagement. Il se demande si elle le guette derrière la porte, pose le pot de beurre de cacahuète qu’il a tiré par terre et colle un petit coup de pied dans le panneau en bois qui le sépare de Jean-Claudette Van Damme. « T’es là, saleté ? J’espère que tu vas me lâcher la grappe, maintenant, tu vois bien que j’ai la chiasse. »
Enfin non, il espère qu’elle voit pas. Parce que ce serait quand même un peu gênant. L’air perplexe, il lève les yeux au ciel, traque un truc bizarre sur le plafond ou sur les murs.
« Rassure-moi, t’as pas le pouvoir de voir à travers les murs, hein ? »
Non parce qu’on sait jamais, avec les gens qu’habitent ici.
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Sujet: Re: This is for the snakes and the people they bite Lun 15 Mai - 20:29
This is for the snakes and the people they bite.
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I feel you in these walls. You're a cold air creeping in, chill me to my bones and skin. I heard you down the hall but it's vacant when I'm looking in. Oh, who let you in? You walk around like you own the place but you never say anything. I caught you walking straight through my walls. Guess it was all my fault, I think I let you in.
Elle baisse les yeux, puis elle le regarde et baisse à nouveau le regard. Il a pas tant réagi. Elle avait peur qu'il réplique en la frappant plus fort, mais non. Rien. Alors, elle se redresse un peu et le fixe. Y a comme tout un monde intérieur qui glisse derrière son regard et elle comprend pas. Donc elle fixe. Il a l'air pâle, non ? A moins que ce ne soit la lumière pourrie des ampoules fatiguées de la cuisine qui lui donnent un teint super farineux. Non. Vu comme il s'est carapaté vers les couloirs et son « Elles sont où tes chiottes, championne ? » Elle hausse les sourcils. Mais… Elle lui a pas fait si mal que ça, si ? Un coup au sternum ça donne envie de vomir ? Elle le suit de loin et tend un doigt timide vers la bonne porte. « T’es vraiment teubée, putain. » Elle fronce les sourcils. Nan mais oh ???? « La porte du fond, ''teubé''. C'est écrit dessus. » Non, mais quel connard. Quand il s'enferme dans les chiottes, elle retourne dans la cuisine et se bouche les oreilles pour ne rien entendre. Quels que soient les probables orgues de l'enfer qu'il va déchaîner, elle n'a aucune envie d'entendre ça. Oh. Et. Elle remonte vite fait à l'étage, jette un œil dans la chambre de Caïn – absent pour changer – puis va récupérer son téléphone pour lui envoyer un texto incendiaire, à sa façon. J'vous jure. Il lui aurait dit, elle aurait été tranquille et y aurait pas eu de problème. Mais là ? En plus, il a l'air malade comme un chien, le raton-laveur. A tous les coups, il a mangé n'importe quoi dans les placards et dans le frigo et il a pas su résister aux mets périmés qui doivent certainement y traîner. Elle redescend vite, parce que bon, intrus ou non, il est malade et elle peut pas le laisser crever dans les chiottes. Quoique si c'est vraiment le cas, Caïn a intérêt à se charger de débarrasser son cadavre. Et qu'il n'aille pas l'enterrer dans le jardin. Heureusement pour le brun, Caïn lui a répondu, ce serait un pote, il aurait oublié de la prévenir et ils auraient des médocs quelque part dans la cuisine, alors, elle va essayer d'être moins flippée et méfiante et retourner dans le couloir pour prévenir le faux raton-laveur. Elle s'approche de la porte en se pinçant le nez, parce que franchement…….. Le type a du refaire la peinture à l'intérieur, c'est pas possible autrement…
« Rassure-moi, t’as pas le pouvoir de voir à travers les murs, hein ? »
Elle rigole et elle secoue la tête… avant de se rendre compte de sa bêtise. « Non, non… J'ai eu Caïn par sms, je vais essayer d'te trouver des cachets. » Sous-entendu, on est good. « J'reviens. » Et elle s'éclipse à nouveau pour fouiner dans les tiroirs, elle se sert jamais des médocs, un peu contre tout ça, mais elle n'a rien contre les diarrhées puissantes dans sa propre trousse de secours. Elle fera donc avec la médecine occidentale, tant pis. Quelques univers de poussières et de bordel monstre retournés et voilà la boîte de Smecta, ce qui devrait faire l'affaire. Elle attrape un verre, le remplit d'eau et verse deux sachets couleur plâtre dedans. Touille. Touille. Puis, elle retourne vers l'intrus. C'est sans doute dans ce moment parfaitement choisi que l'électricité s'est dit Tiens ! Et si on sautait ! Noir complet. Elle se fige. Lui aussi dans les toilettes doit être pas mal en train de baliser. Robin tente de se repérer, tâte les murs et approche quand même. Bizarrement, c'est dans ces moments, plongée dans l'obscurité la plus totale, qu'elle se met à mieux entendre les craquements de la vieille maison. Les lattes du plancher qui grincent. Les murs qui grincent. Du verre qui s'entrechoque. Y a d'autres détails, aussi. Comme ce courant d'air frais qu'elle n'avait pas encore remarqué qui vient embrasser sa nuque pour la faire trembler de tout son long. C'est quoi ? C'est pas une fenêtre ouverte. Ni une fissure qui soupire. Elle se retourne d'un coup et cru apercevoir, du coin des yeux, une forme blanche qui se glisse dans l'ombre vers la porte des toilettes. Le verre lui échappe des mains et vient s'éclater au sol. Elle déglutit lentement et s'approche, écartant les bouts de verres du bout de ses pieds nus pour éviter de se transpercer la peau. Il ne manquerait plus qu'elle se blesse. Ça pique sous la plante de ses pattes, mais ça coupe pas, elle a réussi à éviter les plus gros morceaux. Proche de la porte, contre laquelle elle pose sa main, elle inspire :
« Truc. Y a plus de courant. » Elle grimace et relève la tête. L'ombre blanche s'échappe de la porte et revient s'y cacher. Elle fronce les sourcils et murmure dans un silence « Vas-t'en… ». Puis, avec ses mains, elle fait des gestes, comme si ça allait chasser cet autre intrus. Sa sauge et ses encens sont à l'étage, donc trop loin. D'autres se trouvent dans sa boutique, mais pareil, c'est à l'autre bout de la baraque. « Flippe pas, surtout, hein… Mais… y a… euh… » Elle se racle la gorge. C'est un pari risqué à prendre. Même si c'est une connaissance de Caïn, il est pas forcément penché vers ce genre de choses. « Y a un… fantôme avec toi… » Elle fronce encore les sourcils et sort les pierres de ses poches pour les mettre aux coins de la porte en murmurant un autre « Vas-t'en » à l'adresse de cette masse gris-blanche. Forcément, l'annonce d'une telle présence, ça perturbe plutôt la fontaine à caca de l'autre côté de la porte.
« Bouge pas surtout ! Il ne te fera rien… Juste curieux… » Faudrait pas qu'il en mette vraiment partout...
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This is for the snakes and the people they bite
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