Sujet: In the shallows ≈ (dana) Mer 21 Déc - 13:13
In the shallows
dana & milan
It's a long way down when you're alone and there's no air or sound... Down below the surface
La période des fêtes est sans doute la période la plus fructueuse pour les LB, Milan croit bien que c’est là qu’ils font leur plus gros chiffre d’affaire si on peut dire ça. Les gens se sentent d’humeur généreuse en pensant que laisser un dollar supplémentaire à un mendiant va lui faire passer des meilleures fêtes. Milan, il n’est pas bon pour faire la manche, il est trop vieux, pas assez attendrissant, il n’inspire pas vraiment la compassion. C’est toujours une embrouille sans nom quand Peter veut l’envoyer en remplacement pour x ou y raison. « Fait pas chier putain, envoie Sasha ! » Sasha, toujours un prénom qui lui écorche la gorge de prononcer parce que sa gamine porte le même. Milan, il tient tête à Peter, sans doute plus que les autres et sans doute aussi que c’est lui qui le plus à perdre dans cette histoire. Cette fois-ci, il gagne, il gagne parce que Peter sait que Milan est mauvais pour faire la manche, il sait que ça ne sert à rien de l’envoyer sur ce genre de mission, qu’il vaut mieux lui refiler un sachet de dopes et une adresse, qu’il est bien meilleur à ce niveau. Pour une fois qu’il gagne, il offre son plus mauvais rictus à Peter avant de se barrer de l’appartement en claquant la porte. Il faut toujours qu’on remarque ses entrées et ses sorties. Il descend les escaliers à une vitesse folle pour se barrer de cet endroit étouffant. S’il tenait tant que ça à ne pas faire la manche, c’est qu’il doit voir sa gamine aujourd’hui et c’est à peu près la seule chose qui lui permet de tenir. Il ne pourra pas passer les fêtes avec elle, il ne pourra lui offrir qu’un cadeau stupide parce qu’il n’a pas l’argent pour la combler comme il le devrait. Il a ce chien errant qui l’attend aux pieds de l’immeuble. Milan, il s’entend mieux avec les animaux qu’avec les hommes, les seuls qui lui sont vraiment fidèles. Il passe sa main entre les poils pour le saluer et avec son gros Husky, parce qu’il a décidé après l’ouragan qu’il était à lui, ils de se dirigent vers le lieu de rendez-vous. Un coin assez isolé sur la plage, car on ne sait jamais qui pourrait surprendre Milan avec sa gamine, comme s’il s’agissait du pire affront possible. Il joue avec l’animal dans le sable pour faire passer le temps. Il a un besoin maladif de bouger et cette bête à la capacité folle de l’épuiser alors, il finit par s’assoir sur le muret qui longe la plage.
Un coup d’œil rapide à son téléphone pour regarder l’heure. Elle est en retard la mère de sa gosse, en retard encore une fois. Pour faire passer le temps il fait glisser entre ses doigts le jouet en bois qu’il lui a confectionné pour Noël. Il se trouve lamentable, il n’a même pas pu le peindre. Et il attend, une demi-heure, une heure, deux heures et puis… son téléphone sonne. Il décroche, elle se confond en excuse, elle ne peut pas lui amener Sasha. « T’es sérieuse là ? Tu déconnes putain ! T’as qu’une putain de chose à faire, c’était te libérer quoi quinze munîtes. Jte demandais un putain de quart d’heure ! » Et il raccroche sans lui dire au revoir, sans plus de considération. Encore si c’était la première fois qu’elle lui faisait faux bond… lui, il ne loupe jamais aucun rendez-vous, parfois il mange pas parce qu’il désobéit parce qu’il va voir sa gosse, parfois, il s’attire toutes les foudres de Peter pour ça, pour sa fille. Et elle, elle ne fait aucun effort, même pas un minuscule pour lui permettre de voir Sasha un misérable quart d’heure. Il descend de son perchoir pour s’approcher des vagues qui se déchainent en ce début de soirée et il profite d’être seul, de ne voir personne aux alentours pour gueuler, crier sa rage à l’océan jusqu’à ce que ça lui brûle la gorge jusqu’à ce qu’il manque de souffle pour continuer. Il siffle le chien pour repartir et quand il se retourne en direction. Il y a une femme qui se tient là où il était assis il y a encore quelques minutes. Il la regarde en s’approchant parce qu’il a l’impression qu’elle le fixe. « Quoi ? » qu’il lui demande sans vraiment de délicatesse.