*BAF* un coup, parce qu’il le déteste parce qu’il a une belle gueule, parce qu’il a souri, parce que c’est un connard. Parce que tinks il est sûr qu’il se croit meilleur que lui, meilleur que tout le monde. Ces enfoirés, il se croit toujours mieux que tout le monde. *BAF* un deuxième coup, un deuxième coup parce qu’un seul ça suffit pas. Parce qu’il veut lui montrer qu’il est rien et qu’il le maitrise total. Quel con. Il saigne, du coin de la bouche un filet de sang s’échappe. Une poule mouillé. Un Nul. *BAM*. Un coup, sur sa tête blonde à tinks. Il réplique le connard. Il refuse d’accepter sa soumission. Il comprend pas. Il ne comprend pas que c’est tinks le plus fort. Il se bat rarement tinks, mais il est dans la qualité. Mais il sait se battre. Peter lui a appris comme tout dans sa vie. Peter. Le seul homme sur cette terre qu’il admire. Parce que la terre, tinks il a parfois l’impression qu’il y a que des connards qui y vivent. Ou bien ils se sont tous réunis à Savannah. Bizarrement. Tinks se relève et envoie un crochet droit dans la gueule du gars. Il entend les cris des gens autour. Certains les applaudissent, les encouragent, des cris de rage, de colère. Une bataille, à regarder, parce que tout le monde est en colère. Tout le monde a soif de sang, une partie de chaque personne a soif de sang. C’est comme ça. C’est l’être humain. Et Tinks il déteste l’être humain. Il aime que très peu de gens dans sa vie.*BAF* un autre coup. Un autre coup parce qu’il a fait du mal, parce que son nom est sorti de la bouche d’une des seuls personnes qu’il aime. Une des seuls qu’il protège de sa vie. Le mec agrippe son t-shirt. Il essaye de se dégager mais le tissu cède, cède à la violence de la bataille. Il sent sa mâchoire s’emplir de douleur au coup portait par le genou de l’autre. L’autre. Il n’est plus humain, ce n’est plus un homme aux yeux de tinks. Ce n’est qu’une chose, une chose qu’il faut remettre à sa place.


Son t-shirt est en lambeaux. Alors il attrape le gars par le bras, et lui bloque derrière lui. Face contre terre, il ne peut plus bouger. Il la eu. Il a sa main sur son crâne. Il pourrait appuyer, appuyer si fort qu’il écraserai sa cervelle. Mais il ne fera pas. Parce qu’il sait qu’un meurtre ne lui apporterait rien. Et puis il entend, la voix de dani. Dani. Il soulève les yeux vers elle. Il lache son emprise sur l’autre. Immobile en train de reprendre son souffle. Tinks crache le sang de sa bouche qui va s’étaler sur le sol. Il ne dit rien. Parce qu’il a fait ce qu’il avait à faire. Il ne regarde pas les autres. Il sourit à Dani, son petit sourire en coin, arrogant. Voilà à quel point il est brisé tinks, voilà à quel point il l’aime Dani.


Dani. De sa chevelure de lionne, de sa peau chocolat. Ils n’ont rien en commun, des opposés physiquement, et pourtant, ce bout de femme était sa sœur. Dans son cœur, elle était sa famille. Et tinks, il ferait tout pour protéger sa famille. Dani c’était sa vie en quelque sorte. Parce qu’il lui confierai sans problème, sans hésitation. Parce qu’aussi sa vie, son identité d’aujourd’hui, c’est un peu elle qui lui a donné. Sa mère. Il ne lui avait rien dit, mais il lui avait fait une promesse, une promesse silencieuse qu’il protégerait dani contre sa vie. Il aurait dû le savoir l’autre, que Dani n’était pas n’importe qui. Qu’elle avait un ange gardien autour d’elle et qu’il était déchu du ciel. Alors il lui faisait son petit sourire arrogant parce qu’il l’avait protégé dans sa tête, il s’était battue pour elle. Il jeta un regard à son t-shirt. Presque en miette. PUTAIN. Il allait encore devoir en piquer un à Sil. Il se déplaça, comme un messie dans la foule, qui s’ouvrait face à lui. Comme s’ils avaient compris qu’ils n’avaient aucun intérêt à se trouver sur le passage. Il essuya le coin de sa bouche de son poing, ce qui ne servait à rien parce que celui-ci était ensanglanté également. Il ressentait une douleur dans son dos. Le mec l’avait probablement griffé. Alors il s’éloignait parce que tinks n’aimait clairement pas être sous les feux des projecteurs.

Survival isn’t free. Ça coûte. À ceux qui veulent survivre et à ceux dont ils croisent la route. Parfois on s’en remet et parfois pas. Et puis y a ceux qu’on oublie vite et ceux qu’on n’efface pas comme ça. Parce qu’ils nous ont atteint de la bonne ou de la mauvaise façon.

Ce type, trop vu, trop croisé, il repérait son manège, ses habitudes et il l’a eu. C’est de sa faute d’avoir été si prévisible. Elle refera pas l’erreur deux fois. Tinks, nommé, retrouvé, elle a pas l’habitude de pouvoir compter sur quelqu’un d’autre que sa mère. Mais il était là peu de temps après et ça a glissé presque facilement de ses lèvres, qu’on l’avait blessée. C’était pas pour qu’il la venge. C’était histoire de parler. Lui donner quelque chose même si c’est encore maladroit. Faut qu’elle s’y fasse à le croiser souvent. Ils étaient deux gamins cachés dans les bas-fonds de New-York, à déjà jouer aux durs. Il avait pas d’nom, elles en avaient besoin d’un nouveau. Alors elles lui ont donné, sa mère et elle. Ils se sont pas connus longtemps. Mais ce carrefour de vie où ils se sont croisés, ils peuvent pas l’oublier. Même après des années sur des routes séparées. Et y a cette même connexion, cette reconnaissance, ce sentiment d’appartenance qu’elle devrait peut-être fuir. Suffit de se voir, de s’observer pour savoir, pour comprendre c’qui s’passe dans la tête de l’autre. Mais ça ne l’a pas empêché de demander. “Qu’est-ce que tu fous ?” Alors qu’elle connaît la réponse. Alors qu’elle l’a regardé faire sans broncher, le visage aussi impénétrable qu’un lac sombre et énigmatique. Elle voit son sourire fier, sa réplique à l’enfer. Ce truc qui plante sa lance et lui dicte qu’elle est en sécurité, protégée. Mais la seule chose qu’elle se dit, c’est qu’il faut pas qu’elle s’y habitue. Faut pas qu’elle aime ça. Ça serait se laisser réconforter, choyer par quelque chose qu’elle ne devrait pas avoir et qu’elle ne pouvait pas garder. C’est dangereux.
C’est dangereux de laisser l’attachement se renforcer. Ça allait devenir dangereux de côtoyer Tinks trop souvent. Ses iris le suivent se frayer un chemin hors d’ici encore quelques secondes, et elle part en sens inverse. Son pied se visse dans les entrailles de la loque abandonnée par Ti. Aucune pitié, aucune honte à s’en prendre à quelqu’un déjà à terre, à quelqu’un qui a déjà perdu. Il a atteint Tinks, il l’a blessé lui, alors elle renvoie les coups. Renvoie le même message. Y a des conséquences quand on s’en prend à la famille.

“T’aurais pu t’attirer des ennuis.” Les lèvres légèrement courbées, à détecter comme l’esquisse d’un sourire fugitif. Parce que c’est le propre de leur quotidien de provoquer les problèmes puis de les esquiver. Puis dans son oeillade sur lui, y a le t’étais pas obligé, j’t’ai rien demandé, j’sais m’débrouiller toute seule qui jaillit. Avec la même arrogance que celle dont il a fait preuve tout à l’heure. C’est un réflexe. Mécanique de coeur. Mais elle ne lui en veut pas. C’est juste étrange que quelqu’un fasse ça pour elle. Sauf que c’est pas n’importe qui. C’est peut-être pour ça même. Est-ce qu’il se sent redevable ? Est-ce une sorte de loyauté ? Faut pas y penser ou elle le blesserait pour l’éloigner. Peut-être que pour l’instant, elle peut en profiter. Peut-être qu’elle peut s’autoriser ça au moins une fois de temps en temps, non ? D’avoir quelqu’un qui fera autant d’écart qu’il faudra pour veiller sur elle et la protéger. D’avoir quelqu’un qu’elle pardonnera, peu importe quoi. D’avoir quelqu’un pour qui, elle est incapable de retenir la réciprocité. “Faut que tu te fasses soigner. Ou que j’te rafistole. J’ai une planque pas loin.” À quelques blocs de là. Une “planque”, c’est vite dit. Juste un bout de toit et une crevasse ensevelie où dissimuler quelques affaires. Et à vrai dire, elle discute pas vraiment des choix qu’elle lui a “donnés”. Elle prend les devants pour mener la marche. Dans ce silence des ombres. De ceux qui ont l’habitude des chemins de traverse, de l’invisibilité. Ceux qui s’y sentent bien parce que ça a toujours été le plus proche d’un foyer. Et même si il fait partie de ce monde, maintenant qu’elle le voit tel qu’il est aujourd’hui, elle le trouve lumineux Tinks. Peut-être le fait d’avoir su trouver une place. Peut-être l’effet de ce fameux Peter dont elle entend parler de temps à autre. En tout cas, il a de quoi aveugler, cramer les rétines de ceux qui osent le regarder quand ils n’y sont pas autorisés. Elle s’retient de penser qu’elle devrait pas le côtoyer, qu’elle va le faire plonger. Qu’est-ce qu’il dira, qu’est-ce qu’il fera quand elle lui dira ce qu’elle prévoit pour son père ? Est-ce qu’elle doit même lui dire ? L’idée est évitée, repoussée à plus tard quand elle sent le malaise la gagner alors qu’elle cherche son kit. “Fais-moi voir ton dos.” Le bras déjà tendu vers lui. Prête à l’atteindre. Peut-être encore une fois. Maintenant qu’ils sont grands.

“Qu’est-ce que tu fous ?”   qu’est-ce qu’il foutait ? Tous les jours ? ou la particulièrement ? il la défendait, perdait ses mains dans le sang et les entrailles d’un homme dont il oublierait le nom  comme le visage et qui viendrait s’ajouter à la liste des hommes qu’il avait déjà tabassé, rué de coups, nourri par la rage de la vie. Il déversait sa haine pour ce monde de merde qu’il n’aimait pas, qu’il ne comprenait pas et qu’il voudrait détruire de toute part. Un échappatoire de haine caché, dissimulé derrière l’envie de la protéger. Cette petite fille aux allures de femmes couleur chocolat et  aux cheveux défiant le monde et la gravité. Il ne voulait pas sa mort, jusqu’il comprenne. Il voulait aussi qu’elle le voit, qu’elle le voit tabasser cet homme et qu’elle comprenne qu’elle ne devait pas avoir peur du monde de merde parce qu’il était là. Il voulait être assez fort pour protéger les gens qui étaient chères à son cœur et qui était assez fou pour le côtoyer. Lui, l’amnésique, le distributeur de poudre blanche, le vendeur de chaire. Il entendit le coup, les coups de sa sœur de cœur  donné à l’homme qu’il venait de trucider. La haine qu’ils partageaient, cette haine qui les unissaient là où le sang les différenciait. Elle et lui. Deux âmes perdus, convaincus que le monde ne peut leur apporter plus de merde que de bonheur. Il sentit Dani s’approchait de lui, le suivre, venir le guérir alors qu’elle n’aurait pu guérir le mal qui était en lui. Il aurait dû avoir honte de montrer cet ombre, mais il était fière, parce qu’il y avait quelque chose qui clochait chez lui.   “T’aurais pu t’attirer des ennuis.”  Oui il aurait pu mais il s’en fichait. Il souriait justement parce qu’il aurait pu. "justement" Il n’y a pas de courage sans peur comme on dit. “Faut que tu te fasses soigner. Ou que j’te rafistole. J’ai une planque pas loin.” Il n’avait pas spécialement mal. Il n’en sentait pas encore la douleur. L’adrénaline se déversait encore dans ses veines, occultant la douleur qui devrait se tétaniser. Il serait encore du point, son t-shirt encore en lambeaux sur son torse torturé. Il était déjà trop torturé. Une cicatrice de plus ou de moins cela ne changerait pas.
Une planque ? Qu’est-ce qu’elle entendait pas là ? Tinks savait ce qu’elle faisait dani, dans ses nuits, mais ils n’en parlaient pas c’était de ses sous-entendus, de ses entre les lignes, de ces choses tus, pas dites mais que tout le monde sait. Il ne dit rien. il la suit juste. Il a confiance tinks en dani. Plus qu’en quiconque, sauf peut-être Peter. C’était d’ailleurs la première fois que tinks ne disait pas tout à Peter. Dani, sa mère, cela reste une secret le seul. Ils s’éloignent dans l’invisibilité de la rue.  Ils laissent derrière eux le corps presque sans  vie de l’homme qui l’avait mérité, de l’homme qui s’était mal comporté, l’homme qui n’avait pas compris que Dani était intouchable, était protégée. Il la regarde marché, déambulait, se demandant si il pouvait se laisser soigner par cette ange, cette ange gardien qui voguait perdu dans ce monde de fou. Pouvait-il la sauver ? pouvait-il et le serait-il ? Si il pouvait la sauver, ne préférait-il pas la garder pour lui ? Ne préférait-il par la garder près de lui ? Il ressentait pour un sentiment très différent, inexplicable, qu’il ne ressentait pour personne d’autre. Il aimait Peter d’un amour presque anormal, malsain.  Ne devrait-il pas fuir ? S’enfuir ? La laisser s’illuminer toute seule, la laisser s’en sortir. Parce que, elle, elle le pouvait. Il en était convaincu, elle pourrait s’en sortir elle. Elle cherchait de quoi le soigner, il n’avait pas l’habitude d’être soigné. Il laissait la nature faire ce qu’elle pouvait, parfois Curly s’attachait à la tâche.  “Fais-moi voir ton dos.”  Elle lui tendait la main, comme pour l’atteindre, comme si elle était en haut d’un trou dans lequel il s’enfonçait de plus en plus. Mais il ne pouvait pas prendre sa main car il allait l’entrainer avec lui. Il avait fait facilement confiance à Dani, comme naturellement, alors qu’il était cet oiseau nocturne qui ne parlait pas, qui ne se confiait pas, qui laissait les confidences dans sa tête cachée , comme ses souvenirs d’enfance. « ça va. J’ai rien. »  Le sang coulait sur le dos mais il refusait qu’elle s’approche de lui. Son dos, était un terrain non exploré, inexplorable, un no man’s land. Bien sûr il se prenait des coups, mais dans l’invisible. Dani comprendrait vite la souffrance qui se cache sur son dos, à la vue de tous. Il aurait l’air faible, il ne voulait pas avoir l’air faible, même pas devant Dani, surtout pas devant Dani. « J’lui aurai bien volé ces vêtements mais il était vraiment trop mal sapé ». Il essaya la blague, l’humour pour détendre, pour dissuader, pour amener la penser vers autre chose, forcer l’oublie sur son dos et ses souvenirs enfuis. «  Tu t’es pas fait mal au pied ? »  lui demande-t-il avec un sourire sur le coin, bien conscient qu’elle lui avait assaini les derniers coups de pied. Elle était forte Dani plus forte que nul ne le pensait. Mais tinks, lui le savait. Cela ne changeait pas au fait qu’il voulait la protéger.

“Justement.” L’esquisse d’un sourire complice se balance au coin de ses lèvres. Ouais. Justement. Elle comprend trop bien ce genre de choses. Ils sont pareils. Et ils se font confiance. C’est pas tout le monde qu’elle guide jusqu’à l’une de ses planques, mais elle n’a pas hésité une seconde, elle n’a pas réfléchi un instant en lui parlant de cet endroit, c’est venu naturellement. C’est le seul à ce jour. Peut-être que Brennyn et Samih y seraient autorisés aussi. Les âmes fracassées qu’elle reconnaît, qui s’attachent à elle sans qu’elle demande quoi que ce soit, mais qu’elle ne rejette pas pour autant. Parce qu’il n’y a toujours eu que sa mère à ses côtés. La solitude se fraye probablement un chemin jusqu’à elle maintenant qu’elle doit se débrouiller seule. Mais elle ne l’admettra jamais. Qu’elle est seule et que les autres, elle en a certainement besoin.
Et c’est vrai qu’avec Tinks, depuis qu’ils se sont retrouvés, elle ne s’est jamais sentie en danger. Jamais menacée. Jamais insécure. L’âme solide mais craquelée depuis longtemps, et qui pourtant, se régénère et se régénère et se régénère encore et encore. C’est ce qu’il possède, le définit presque. Ou du moins c’est ce qu’elle voit de lui, c’est qu’elle extirpe de ses silences. La sûreté au milieu de l’instabilité cachée, refoulée et parfois lâchée. Ils ont été innocents il y a longtemps. Cet attachement au sang, à la violence, ils y ont été forcé il y a tout aussi longtemps, les transformant de proies à prédateurs. Ils sont comme des démons cognant dans l’ombre, presque à l’image des vilains tragiques dépeints dans les contes pour enfants. Mais pas pour leurs propres histoires. Là, ils ressemblent plus à des chevaliers en armure, prêts à se défendre l’un l’autre contre de plus grands démons, de plus grands prédateurs, contre le monde entier si il faut. Le monstre caché chez l’un peut-il seulement être libéré ou contenu par le monstre de l’autre ? Et peut-être qu’ensemble leurs ombres auraient une chance de s’annuler ? Peut-être pourraient-ils se sauver l’un l’autre ? Est-ce que c’est pour ça qu’elle le laisse entrer dans un de ces points de chute ? Plutôt un recoin dans un entrepôt abandonné où quelques affaires à elle sont planquées sous des cartons déchirés. Où dans chaque faille creusé dans le béton, elle a pu y dissimuler des morceaux d’elle. Rien qui ne se remarque au premier coup d’oeil. Rien que ceux qui ne sont pas de la rue ne pourront jamais déceler. Comme les cicatrices qu’ils portent tous les deux. “Ça va. J’ai rien.” Quatre petits mots. Tinks parle peu mais ça semble sans appel. Douleur mise sous silence par sa simple volonté. Dani comprend. Dani n’insiste pas même si dans ses yeux, il verra que ça ne lui plaît pas de le laisser dans cet état. À la place, elle lui refourgue entre les mains de quoi se soigner plus tard, tout seul, ou peu importe par qui il préfèrera être touché. “J’lui aurai bien volé ces vêtements mais il était vraiment trop mal sapé.” Il devrait savoir que l’humour, c’est pas son point fort. Elle n’est pas hyper réceptive à ce genre de pirouettes. Et l’absence d’expression sur son visage le prouve. “Tu t’es pas fait mal au pied ?” Pourtant y a un truc qui s’exclame et éclate dans sa gorge en réaction à cette absurdité. Ça c’est drôle. “T’es mignon. Mais ça va.” Ou alors ils sont trop habitués à s’faire mal. Comme on construit une maison en lego, Dani tire son bazar hors de ses cachettes et réinstalle tout pour qu’ils puissent s’asseoir et faire pause. “T’es sûr que tu veux pas que je regarde ton dos ?” L’arrêt sur image dans ses yeux. “J’ai vu pire et toi aussi.” Elle essaye une dernière fois comme si elle pouvait saupoudrer un rappel de confiance face à toutes les choses qu’ils connaissent déjà l’un de l’autre sans avoir à dire un seul mot ou à montrer quoi que ce soit. Mais elle fera comme il voudra. “Comment tu l’as retrouvé ?” Elle avait à peine évoqué ce type que Tinks avait su trouver sa trace. Elle le découvre parfois effrayant Tinks. Mais c’est pas ça qui la fera fuir loin de lui...

Douleur mise sous silence par sa simple volonté. C’était ce qu’elle comprenait. Et elle avait raison. Dani avait très vite su lire en tinks, comme si elle était munie de yeux utlra lucides, assez performants pour lire l’âme des gens. Et son âme à lui, elle l’avait vite compris. Alors elle n’insiste pas, ne pose pas ses yeux interrogateurs sur lui pour lui soutirer des informations alors comme une maman, comme une lionne s’occupant de son lionceau, elle lui refourgua des précieux bien. C’était une femme Dani, même si parfois elle semblait être un être surnaturelle, elle prévoyait tout. Dani elle comprenait qu’il était tordu, elle avait vu l’ombre qui planait sur son âme mais elle avait décidé de l’ignorer voir même de la chérir. Elle n’avait pas peur de lui, ni peur de cette ombre. C’était peut-être pour ça que tinks se sentait obligé de la protéger, parce qu’il savait qu’il ne pourrait peut-être pas la protéger de lui-même. Il tenta l’humour, de dépressuriser l’ambiance, mais dani n’était pas facile. Dani était aussi forte qu’il était brisé. Parfois, elle lui faisait penser à brennyn. Un bout de femme aux allures d’hommes. Mais il arriva à percer son visage à jour assez pour qu’elle se détente un peu. “T’es mignon. Mais ça va.” Il changea de position, tout en fourrant la pression bien dans une poche. Il se maudirait plus tard de devoir se soigner tout seul mais il y avait des démons qu’il ne pouvait montrer. “T’es sûr que tu veux pas que je regarde ton dos ?” avec ses yeux intenses. “J’ai vu pire et toi aussi.” Il regarde le sol. Perdu dans ses pensées, dans ses souvenirs, dans ses brides. Ses cauchemars qui ne font que lui rappelait la souffrance. a-t-il vu pire ou est-ce son cerveau qui lui joue des tours ? Il ne se rappelle plus rien. Il est tinks maintenant une identité qu’elle lui a donnée elle et sa mère. Comme si elle l’avait mis au monde. ‘’ Je sais pas justement’’ une petite phrase philosophique parce que non il ne sait pas, il ne sait pas quel sont ses souvenirs, perdus, enfuis… ils s’opposent des flash qu’il a que cela ne se passait pas bien et il suppose, il suppose des cicatrices qui parsèment son dos que son cerveau le protège de la vérité. «surement » il lui sourit, un sourire de façade. “Comment tu l’as retrouvé ?” ca c’était un sujet qu’il maitrisait dont il voulait parler. Il se rapprocha de celle qu’il considérait comme sa sœur, et pour qui il n’avait jamais eu d’attirance sexuelle. Pourtant, elle était jolie dani, elle avait de ces corps et ces visages qu’on ne pouvait résister. Et il savait que ce qu’elle faisait la mettre en danger. Justement face à des hommes comme celui qu’il venait de tabasser. « les merdes dans son genre ça sent à des km » il sourit… bon ok il fallait qu’il arrête avec son humour de merde, mais il pouvait pas s’en empêcher, il était comme ça. Dani le savait, qu’il était irrécupérable… il porta sa main sur celle de dani pour la prendre, il se mis à jouer avec ses doigts, si fin qui avaient presque l’air fragile. Un peu comme elle, une énigme un paradoxe sur pâtes. « j’vais pas te dire mes secrets ; tu serais encore capable de m’empêcher de te protéger » il ose lui lancer un regard, se sentant particulièrement nu face à elle. Il lui sourit, et grimace alors qu’une de ses blessures heurta une paroi. « c’est qu’tes têtue comme fille ».

“Je sais pas justement.” Elle le voit hanté, perdu, en défense et en pleine retraite dans les tréfonds de ses pensées, au bord d’un gouffre inconnu. C’est bref. Juste un instant vif, où les contours qui définissent Tinks se gomment dans un éclat aveuglant. Mais elle voit. Peut-être même qu’elle les voit depuis le début. Les manques et les errances qui ont pourtant laissés des traces et des vides. Elle s’apprêtait à répondre quand il décocha un sourire terriblement vaincu. “Sûrement.” Et dans ses tripes, il y eut un rouleau tonnant de confusion, puis une torsion de colère. Dani était bien incapable d’expliquer pourquoi sa réaction l’avait poignardée. Mais la tension vivota dans les nerfs de sa mâchoire, comme si elle avait dû soudainement raccourcir la laisse d’un chien de garde. Qu’est-ce qu’elle pourrait lui dire de toute façon ? Est-ce qu’il se souvient ? Est-ce qu’il veut se souvenir ? Est-ce qu’il a des pistes ? Est-ce qu’il a cherché ? Est-ce qu’il veut savoir tout simplement ? Dani n’aurait que des questions, n’apporterait que plus de confusion, alors elle ravale tout ça. Parce que parfois, c’est mieux de pas savoir d’où l’on vient, de pas connaître ses géniteurs.

“Les merdes dans son genre ça sent à des km.” Il se rapproche avec ce sourire qu’elle n’admettra pas préférer puisqu’il cache l’emmerdeur-né, mais elle ne recule pas comme elle le ferait avec n’importe qui d’autre qui percerait son périmètre vital. En revanche, elle se tend au contact qu’il initie entre leurs mains. Juste quelques secondes le temps de s’habituer. Parce qu’on la touche pas souvent Dani ou du moins pas de cette façon. “J’vais pas te dire mes secrets ; tu serais encore capable de m’empêcher de te protéger.” Elle lui ressert un de ces sourires narquois, le crépitement au fond de ses yeux noir répondant pour elle. Bien sûr que c’est ce qu’elle fera pour pas le revoir grimacer comme ça. “C’est qu’t’es têtue comme fille.” “Et c’est toi qui dis ça ?”, rétorque-t-elle avec le sifflement d’un poignard à la place des yeux. “J’ai pas besoin de ce genre de protection. C’est pas ce que je veux Tinks. Ou du moins pas maintenant.” Le visage qui s’détourne de l’honnêteté avec laquelle elle a lâché ses derniers mots. Pas maintenant. Est-ce que ça veut dire qu’un jour, elle osera l’appeler et lui demander de l’aider à abattre celui qu’il faut, celui qui lui fera toujours plus de mal que n’importe quel autre tordu qu’elle pourra croiser ? Elle vient d’y songer et ça la dégoute. Ça le rendrait complice de meurtre et elle a pensé à lui demander de l’aide pour ça putain. C’est pour ça que c’est dangereux de voir Tinks, de trop s’habituer à s’voir comme si elle avait l’droit à un semblant de normalité dans son quotidien. Comme l’ami, le frère qu’on retrouve le soir ou les week-ends. ‘fin elle suppose que c’est comme ça que ça que ça passe. Mais ça peut pas être ça pour elle. Pas encore. Et c’est probablement pas eux. Alors Dani s’éloigne un peu et dégage sa main de celle du blond. “J’peux te poser une question ?” Elle s’accorde quelques millièmes de secondes avant de tourner le visage vers lui, le sérieux fiché dans ses prunelles. “Qu’est-ce que tu ne pardonnerais pas ? Quel… acte irréparable tu ne pourrais pas pardonner ?”

]Et c’est toi qui dis ça ?” son sourire ne le quitte pas. C’est ça qu’il aimait chez dani. Sa férocité. Dani la lionne. Dani la tigresse. La féline qui attaque. Cela le changeait de ces femmes banales qui tenaient plus du bon toutou qui vient au pied quand on l’appelle.] “J’ai pas besoin de ce genre de protection. C’est pas ce que je veux Tinks. Ou du moins pas maintenant.” Il arqua un sourcil. Il sait. Elle sait. Ce qui compte dans cette phrase c’est le pas maintenant. Elle s’éloigne alors. Il s’y attend. Cela ne le blesse pas. C’est déjà un miracle qu’il soit arrivée à l’approcher de la sorte. D’autres ont perdus des plumes à essayer. En partie à cause de lui. Il se repositionne contre le mur, cela lui provoque une violente douleur dans le dos, qu’il ignore. Comme toujours. Le roi de l’ignorance. Il préfère ne pas lui parler, ne pas l’interroger sur le « pas maintenant ». Il y a ce contrat tacite entre eux. Ne jamais poser les questions qui fâchent, celles qui sont inutiles… Il sait qu’elle sait qu’il sera là. Si elle avait besoin d’aide. La complicité de meurtre ne lui fait pas peur. Pour Dani, il ferait tout. Sauf abandonner Peter. Parce que Peter c’est Peter. Mais elle le sait aussi ça. Elle sait tout dani quand il s’agit de tinks. Elle l’a connu quand il était petit, la seule avec Peter. Cela fait deux des personnes à statuts particuliers dans le cœur et la tête de tinks. Pour une fois que ces deux-là s’accordent d’ailleurs… ]“J’peux te poser une question ?” il tourne son visage sur la fille à la peau hâlée… Quelques minutes à regarder ses traits parfaits, si parfaits qu’ils attiraient les plus gros salopards de la terre. . “Qu’est-ce que tu ne pardonnerais pas ? Quel… acte irréparable tu ne pourrais pas pardonner ?” Il savait que dans sa petite tête des questions se bousculaient, qu’à ses yeux Dani était un ange mais que pour elle c’était autre chose. Qu’est-ce qu’il pourrait lui pardonner ? Tout ? Tinks accordait rarement sa confiance. Il appréciait Curl. Bren. Lenny. Mais cette famille de substitution n’avait rien en commun avec Dani. Avec Peter. Et eux, ils leur pardonneraient tout. Mais si elle devait se salir les mains, il préfèrerait qu’il lui demande à lui. Sa âme était déjà vendue. « aucun. » Il la regarda, sérieusement pour qu’elle comprenne qu’il le pensait réellement. « Tu tuerais un homme je t’aiderai à cacher le corps ». Même s’il préférait qu’elle n’aille pas à ce point-là. « J’peux te demander un service ? » la protéger de tout, même d’elle-même. C’était une promesse qu’il s’était faite, et qu’il avait faite tacitement à la mère qui l’avait tant aidé. « Appelle-moi. » appelle moi pour faire cet acte. « J’ai pas envie de te voir en enfer ». enfin ; il n’y croit pas mais bon, on sait jamais…

C’est une faiblesse à moitié avouée que de lui dire, qu’un jour, elle aura peut-être besoin de lui. Mais c’est aussi la marque unique de sa confiance que les êtres comme Tinks et elle n’accordent que trop rarement. Même si la gestuelle de celle qui s’éloigne ne le montre pas, c’est pourtant là. Il le sait malgré tout. Elle espère en tout cas. Elle s’en assure même d’un coup d’oeil furtif -encore une attention particulière. Et elle le voit dans les lignes de sa silhouette. C’est bref. Un sursaut à peine perceptible, une retenue, une contraction. Et elle froisse son regard en se redressant sur ses genoux pour presque plonger sur lui. “Prends ça contre la douleur. Maintenant. Ou j’te les enfonce moi-même dans la gorge.” Le regard armé sur lui alors qu’elle le surplombe. Les cachetons sont refourgués plus brutalement. L’autorité qui rayonne. “Tu veux te montrer dans cet état à Peter ?” Et elle sait où appuyer pour le faire céder. À ce stade, c’est plus du tout négociable. Même si ça lui plaît pas. Même si ça fait claquer le silence entre eux. Le temps à ce que chacun retrouve son espace et ses limites pour mieux tout refaire céder un peu plus tard. Ou au moins laisser la brèche fissurer leurs armures. C’est ce qui se passe quand elle lui pose cette question qui en révèle peut-être déjà trop. Est-ce que tu me regarderas de la même façon si tu m’vois avec ce sang-là sur les mains ? Et peut-être qu’il le voit, que c’est sa façon de se livrer, de dénuder une partie d’elle comme elle ne le fera jamais sur la scène du Gentleman’s Club, que malgré le fer de ses traits, ça fait frémir son être de lui montrer à lui ce qu’elle est vraiment -y a le souvenir de deux gamins paumés mais fiers qui déboule du passé et fait gonfler son impatience fébrile. Pourtant, ça ne l’empêche pas de penser qu’il doit se douter de ce qui se cache derrière les barricades. “Aucun.” La pression s’évapore en un mot. Le ciel de plomb sur son dos avec. Elle n’avouera jamais qu’elle veut le croire à 100%, que ça la soulage d’entendre ça, rien que ce petit mot unique, qu’il y a quelqu’un d’autre que sa mère autour d’elle. Mais faut pas, faut pas, faut pas, faut pas. T’habitues pas. N’y crois pas. “Tu tuerais un homme je t’aiderai à cacher le corps.” Et c’est Tinks qui s’est armé. Elle ne sait pas ce qu’il ciblait, mais le canon s’est déchargé et ça a bien atteint son but… Jusqu’à l’explosion. À trop viser juste, il se risquerait à la voir s’adoucir. C’est pas l’esquisse de ce sourire tristement reconnaissant qui dira le contraire. Mais ça veut dire merci dans son langage à elle. Dani réalise qu’elle s’est arrêtée de respirer. L’oxygène ne revient que maintenant, lui imposant un nouveau silence qu’il brise rapidement. “J’peux te demander un service ?” Elle hausse la tête, les épaules. Comme pour dire ‘de quoi t’as besoin, demande.’ “Appelle-moi.” Incrédule, son regard l’interroge et il lui faut bien une seconde pour voir où il veut en venir. “J’ai pas envie de te voir en enfer.” Elle ne comprend vraiment pas comment il la voit, ni ce qu’il voit. À quelle place il la hisse. À quelle illusion il se voue. C’est pas normal. Il peut pas. Il peut pas faire ça et l’entrainer avec elle dans ses désirs de l’idéaliser aussi immaculée qu’un premier né. C’est plus possible depuis longtemps. Les gens vont penser ce qu’ils veulent, c’est vrai. Et d’ordinaire, elle les laisse faire. On ne peut pas contrôler la perception. C’est un jeu perdu d’avance. Et elle les laisse perdre. Qu’ils se perdent eux-mêmes dans leurs propres fantasmes de ce qu’ils veulent qu’elle soit. Une rebelle. Une sdf. Une catin. Une briseuse de coeur. Une enfant. Une femme. Peut-être qu’elle est toutes ces choses, peut-être qu’elle n’est rien de tout ça. Une seule chose est sûre, ça ne peut pas lui être dicté. C’est à elle de le savoir. C’est son droit de faire des erreurs, de disparaître, et le plus important : de ne pas laisser le confort la retenir. Le luxe d’avoir une attache fiable, en qui elle aurait pleinement confiance pourrait la détourner de ce qu’elle est. Elle pourrait le laisser croire qu’elle ne finira pas en enfer. Mais c’est Tinks. Elle peut pas le traiter comme les autres. “Tu sais que c’est déjà trop tard ça...”, qu’elle dit calmement en rivant ses iris dans les siens, sans le lâcher. Il y a des choses que la rue, leur vie en fuite les a obligé à faire. Même fermer les yeux sur la détresse d’un autre, ça fait perdre un bout d’humanité. Tout ça pour se protéger. Pour survivre. Il y a des scrupules qu’elle n’a plus, elle en est sûre. “J’t’ai déjà raconté cette histoire avec la femme qui nous a hébergé du côté de Baltimore ?” Ces souvenirs-là sont particulièrement vifs. Elle ne parvient pas à oublier son visage alors que les autres sont perdus depuis longtemps. “On avait dû partir de Philadelphie plus tôt que prévu. Il nous avait retrouvé, il était là. On venait de s’faire beaucoup trop d’auto-stop, y avait aucun conducteur de camion qui allait aussi loin qu’on le voulait ou pas assez vite. Il pleuvait des cordes et ma mère devenait un peu plus parano à chaque minute. C’était...” Étouffant. Et la cavalcade dans sa voix le prouve. “On s’est arrêtées à Baltimore. Et on a sonné chez cette femme, au hasard, en lui demandant refuge pour la nuit, que notre voiture avait été volée ou quelque chose comme ça. Et elle nous a laissé entré.” Encore maintenant, Dani n’en revient toujours pas à quel point ce fut facile. “On pouvait voir qu’elle était gentille. Mais foncièrement gentille. La plupart des gens n’osent pas dire non et ça s’exploite.” Elle n’a pas honte de dire ça si normalement “Mais elle a fait plus que nous accueillir. Elle voulait croire au mensonge. On peut détruire des gens comme ça. On l’a volée pendant la nuit. La nourriture dans le frigo, les bijoux de famille qu’on a mis en gage, j’sais même plus. On a probablement tout pris avant son réveil.” Dani lui fait face pour qu’il voit, qu’il se dérobe pas quand elle arrachera la peau pour voir la crasse en-dessous, qu’il se prépare pour quand elle l’appellera si c’est ce qu’il veut vraiment. “Et cette histoire… c’est rien comparé au reste.” Comme lui a des squelettes dans sa tête, Dani a d’la cendre collée à ses basques. C’est parce qu’elle a soif de sang et de revanche qu’elle tient encore à la vie. C’est parce qu’elle est trop fière pour plier face à la menace qu’est son père qu’elle n’est pas aussi suicidaire que Brennyn. On lui retire ça, elle s’perd. “J’veux bien t’appeler mais à une condition. Arrête de vouloir me foutre au paradis. Ça n’existe pas dans notre monde.” Surtout pas dans leur monde à eux.