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 Nuit blanche _ (Nash)

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MessageSujet: Nuit blanche _ (Nash)   Nuit blanche _ (Nash) EmptySam 10 Déc - 19:43

Nuit blanche
Nash & Soan
JUST DO SHIT

Les lampadaires n’éclairaient que faiblement le trottoir faisant briller les quelques flaques d’eaux stagnantes qui les parsemaient. Mes bottes claquaient sur le bitume tandis que je me hâtais vers le lieu de rendez-vous. Ce soir point de couvre-feu pour Mle Barlow ! J’avais besoin de me vider la tête, trop pleine d'une abominable fatigue intellectuelle. Écouter de grosses basses, se laisser oublier dans la foule, ne penser à rien…

Il était déjà vingt-deux heures passées mais les rues restaient pleines. Après tout Savannah avait son lot de noctambules, particulièrement un vendredi soir. Au fur et à mesure que j’approchais du but, l’agitation se réduisit. Les rues étaient moins larges et moins lumineuses. Je parvins enfin devant la porte du club. Anonyme, si ce n’était qu’elle semblait blindée et trouée par une petite fenêtre ne laissant deviner que les yeux de son interlocuteur. Aucun son ne filtrait. Trois personnes s’y trouvaient déjà, s’apprêtant à entrer. Deux hommes et une femme, la mine réjouie et les vêtements sombres.
Lorsque vint mon tour j’adressais le flyer imprimé au type de la sécurité. Les invitations à ce genre de soirée ne passaient plus par le net ou les smartphones, trop simples à pirater ou à copier. Les gens oubliaient peu à peu le support papier, le rendant ainsi délicieusement rétro… et pratique. La porte s’ouvrit sur la pénombre et je fus invitée à déposer mon perfecto au vestiaire. Je m’exécutais, excitée à l’avance, ne gardant que ma minuscule pochette contenant ma pièce d’identité et du liquide, et m’empressai de dévaler l’escalier. Je passais deux fumoirs plus ou moins aérés avant de parvenir à un corridor. Les murs pulsaient sous l’influence des lourdes basses et des jeux de laser se devinaient au fond. Il faisait chaud. C’était agréable.
Je débouchais alors dans un énorme espace. Le plafond présentait des arches de pierres à intervalles régulier et la pièce, pourtant immense, était pleine à craquer. Sans perdre de temps je me dirigeais au stand de boissons, m’empressant de prendre une bouteille d’eau qui serait certainement ma meilleure amie pour la soirée. Puis sans hâte, je pris le temps de détailler ceux qui m’entouraient. Je cherchais quelqu’un en particulier. Sans succès.
Légèrement agacée, je me rendis aux toilettes. Une petite queue y avait déjà pris place. Toutes les femmes présentes plaisantaient entre elles ou attendaient patiemment leur tour. Au loin le fond sonore pris une autre dimension avec des lignes plus agressives. J’avais hâte. Enfin je tombais sur la bonne personne. Plutôt petite, de grands yeux noirs lui dévorant le visage je n’eus qu’à échanger qu’un coup d’œil pour que nous nous comprenions. Elle m’amena dans l’angle mort du gars du staff sensé surveiller les toilettes. En dix secondes le sachet et les billets avaient changés de main. Pas vraiment mon style au quotidien mais un petit plaisir de temps en temps, dans un contexte donné, je ne trouvais pas qu’il y ait là de quoi fouetter un chat.
Une discrète respiration et me voilà repartie dans le son. Je restais quelques instants en retrait attendant les effets, profitant pour me rendre au fumoir en laissant la fumée s’échapper en filet paresseux d’entre mes lèvres. Enfin l’euphorie vint. D’une démarche fluide je traversais la foule pour me poster devant le sound system. Je n’avais aucune idée du line up de ce soir, mais ce que le DJ mixait à présent me plaisait. Je levais les mains au-dessus de ma tête et me mis à danser.
Se dissoudre dans les vibrations,
Apprécier les mouvements des corps,
Seule.
Je restais longtemps ainsi. Savourant les pauses, les sauts, les lasers agressifs et fascinants, les paupières fermées pour rester dans le noir.
Enfin j’eus soif. Tout en buvant j’ouvris de grands yeux, scrutant les personnes autour. L’une d’elle me sauta aux yeux. Un homme se tenait devant les enceintes opposées aux miennes. Bougeant légèrement mais avec grâce il semblait plus que singulier. Caldwell. C'était le genre de type que je ne pouvais pas blairer, grand héro de Nora qui ne manquait pourtant jamais une occasion de la foutre dans ses magouilles. Un véritable paradoxe ambulant. Mais c'était aussi l'unique visage connu dans cet endroit. Ma réserve naturelle évanouie sous les effets désinhibant de la drogue, je me dirigeais droit vers le brun. Quelqu’un m’attrapa la main, voulant m’amener à lui pour danser, mais je me dégageais sans heurt et sans un regard.
Soudaine inspiration, je lui fis signe d’allumer une clope, lui demandant tacitement s’il voulait se rendre au fumoir pour en partager une avec moi.



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Nash Caldwell

Nash Caldwell
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MessageSujet: Re: Nuit blanche _ (Nash)   Nuit blanche _ (Nash) EmptyDim 11 Déc - 11:29

nuit blanche
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corps contre corps endiablés. l’alcool dans les veines qui ne fait qu’enivrer. la coke qui grille la tête, à faire planer. la musique qui fait vibrer les corps sur une fréquence presque redoutée. c’est trop. tellement trop que même après avoir essayé, ça semble toujours aussi abstrait. comme un rêve éveillé. comme un cauchemar réalité. c’est dérangeant, angoissant, oppressant. pire encore que ça semblait l’être sur le papier. le genre de soirées où même pour les quelques extras proposés à côté, tu n’aurais jamais foutu les pieds. pour une promesse de fric à la clé. pour un putain de contrat à signer. c’est tout ce qui comptait. un gros poisson à ferrer pour les affaires, avant de filer loin de cet enfer. l’appréhension c’était faite grande, forçant la raison à céder pour s’y pointer en avance même si l’envie manquait. c’est à peine si tu avais envisagé croiser ce genre d’endroit au moins une fois dans ta vie. en connaître seulement l'existence aurait suffi, s'y perdre, c'était un supplice. attendre, une agonie. une longue et lente agonie que même le whisky chèrement payé ne parviendrait pas à apaiser. l'atmosphère malmenée du rythme assourdissant des basses. l'air congestionné des effluves d'adrénaline synthétique, de transpiration chimique et de tout un tas d'autres parfums erratiques. tout embaume la lourdeur, attisant un certain désintérêt. c’est trop. trop pesant, trop stressant, trop étouffant. pire que encore que tu avais bien voulu l’imaginer. et, le temps s’écoule. le temps se perd. le temps s’égare. les minutes défilent à peut-être devenir des heures ou un semblant d’éternité. un semblant de temps qui s’étale en devenant violent d’ennui. l’attente s’éternise alors que la rétine nerveuse scrute le dédale des fêtards en quête de ce visage familier, celui pour qui tu t’es pointé. il s’échappe dans le souvenir, usé par un millier d’autres déformés sous le poids de leur transe. il ne viendra pas, ou peut-être plus. sans doute vous étiez vous croisé sans même vous capter, maintenu à l’écart par cette débauche effrontée. malgré cette tentative désespérée de se laisser porter. là, au coeur de cette marée humaine, essuyant le remous des vagues de corps pour se fondre au mieux dans le décor. le bulbe rachidien martelé par le son assourdissant des enceintes dans ton dos, à regarder d'un sale oeil tous ces pauvres idées. ce néant de diables dansants, là mais, absents. ces corps démembrés par leur frénésie gesticulante et les lumières vibrantes. c'est bien là, dans ce brouhaha de cris, d'envies, de folie, qu'elle se détacha du reste. à l'exact opposé de ce que tu cherchais, de ce que tu attendais. loin de la perspective tant espérée du profit à gagner. pourtant, c'était presque rassurant. malgré l'opposition constante qui régnait entre vous, malgré les préjugés, malgré les reproches éternellement suggérés, c'était accueilli comme la providence. à l'instar du monde qui l'entourait, elle semblait dans son élément, pris dans ce tourbillon passablement grisant mais, à tes yeux terriblement ennuyeux. la curiosité en fut piquée, si bien que malgré toute ta bonne volonté, ton regard ne parvint pas à s’en détacher. soan, ondulant d’une grâce hypnotique. soan, animée d’une fureur festive à des années lumières de ta présence léthargique. son énergie en fut presque communicative, si bien que l’envie de s’y jeter aurait presque pu se manifester, jusqu’à ce qu’elle remarque. les yeux braqués sur toi avec la même véhémence qu’elle offrait à longueur de temps. cette hostilité aussi dérangeante qu’attachante. cette répulsion agaçante autant qu’attirante. ce duel silencieux, du bout des yeux, promettait d’apporter son lot de consolation pour la soirée. à défaut de parler sérieux, ce serait l’idéal prétexte au jeu. ce jeu constant auquel vous vous livrez chaque fois, à celui qui veut et celle et qui refusera. ou pas, cette fois, à en croire cette farouche détermination dont elle témoigne pour se joindre à toi, évitant à brio toute distraction intempestive. elle offre finalement invitation muette à laquelle tu n’aurais pu refuser tant l’envie d’en griller une se faisait pressante. le plus naturellement du monde, tu t’octroyais la permission de la saisir par le bras pour la trainer avec toi loin de ce tumulte  houleux, soulagé à l’idée d’y échapper, un tant soit peu. là où les battements spasmodiques de la musique raisonnaient toujours mais, plus modérément, assez pour décongestionner l’esprit et permettre à nouveau de penser. dans un soupire un peu plus serein, tu relâchais son bras pour attraper avec empressement ton paquet de blondes en l’invitant à se servir. je peux t’allumer ? double sous-entendus, habituel entre vous, surtout venant de toi. en réponse à ce sourire faussement timide et pourtant tellement bien assumé. jamais, au grand jamais, tu n’as attendu son autorisation pour t’adonner à ce genre d'intérêt. soan, le désir défendu qui perdrait trop de valeur si tu venais à céder. c’est toujours plus marrant de jouer les idiots insistants en attendant continuellement qu’elle offre son plus beau râteau. curieusement, j’aurais jamais pensé te croiser là avant, pourtant t'as l'air habituée. constatation sèche, lâchée dans le souffle brûlant du briquet allumé entre vos clopes prêtes à se toucher, vos visages prêts à se frôler. dans l’embrasement du papier, dans le souffle tabagique de la fumée, la soirée semblait enfin pouvoir commencer.
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MessageSujet: Re: Nuit blanche _ (Nash)   Nuit blanche _ (Nash) EmptyDim 11 Déc - 17:29

Nuit blanche
Nash & Soan
ALICE

Le jeune homme me fit comprendre d’un hochement de tête son accord. Nous nous faufilâmes dans la foule qui venait se presser contre les enceintes à contre-sens, esquivant les corps chauds pour enfin déboucher dans le couloir menant à l’un des fumoirs. Je me retournais pour vérifier que ma nouvelle rencontre suivait toujours. Les lumières rouges et les flashes intempestifs se reflétaient dans ses orbites sombres, y allumant un rougeoiement dérangeant. Je poursuivis mon chemin, ignorant le désagréable frisson m'agitant. Trouvant un coin tranquille, je le laissais (en bonne princesse) sortir son paquet de blondes pour m'en offrir une. Gentleman, il se chargea de faire cracher une étincelle tandis que nous abritions notre éphémère foyer avec nos visages. "Tant que tu te contentes de la cigarette..." j'aspirais une première bouffée âpre avant de la lui recracher en pleine figure "... je te laisse cet insigne honneur."
Pendant quelques secondes nous ne dîmes rien, nous contentant de nous observer mutuellement, un léger sourire aux lèvres, les basses accompagnant les pulsations de mon cœur. J’appréciais les silences sans gêne que nous pouvions avoir avec certaines personnes. Et il était agréable à regarder. Lorsqu’il souriait il était même vraiment beau… Tous les sens électrisés, je fus prise de court par le changement de température et frissonnais en me passant machinalement la main sur mon ventre découvert par le débardeur bien trop large que je portais.
Nash ne perdit pas un instant pour reprendre la parole, brisant notre non-conversation sans états d'âme. Dommage car il me hérissait le poil dès qu'il l'ouvrait. Il faudrait peut-être songer à lui faire part du fameux "soit beau et tais-toi" qui s'appliquait  la lettre pour lui.
"Tu sais qu'on dit souvent de ne pas juger aux apparences. J'apprécie davantage être dans une soirée pareille plutôt que d'attendre une demie journée pour un shooting. Ou pire, devoir parader dans un quelconque cocktail."
Je lui jetais un regard effronté qui devait avoir des pupilles de la taille de billes vu le bourdonnement me parcourant le crâne, en lui demandant franchement : "Et toi alors, tu ne traînes plus dans tes bas-fonds habituels? T'avais besoin de voir du monde? Parce que pour le coup tu parais pas très à l'aise."
J'étais bavarde, les syllabes sortant à la vitesse d'une mitraillette d'entre la pulpe de mes lèvres. Un peu curieuse, sacrément perchée, toujours en train de titiller. C'était comme ça que ça fonctionnait entre nous. Des crépitements menaçant d'embraser la tension latente, pourtant sans jamais parvenir à déclencher l'incendie.
Et il était vrai qu'il semblait emprunté ici. Le brouillard de fumée l'entourant d'un mystérieux manteau, Nash avait le corps raide, tout en retenue, rechignant manifestement à se trouver en ces lieux de perdition. Etrange pour un patron de bar. Et je me demandais réellement pourquoi il en était arrivé à traîner ses guêtres dans le coin. Et surtout pourquoi seul. Habituellement il se baladait avec une ribambelle de gros bras, ou la fratrie Caldwell, ou encore une ou deux minettes en pâmoison. Dommage pour lui, il se trouvait en terrain conquis et en plus avec une harpie prête à tout sauf à tomber dans ses bras.
"Enfin ceci-dit je pourrais t'aider à te décoincer, y en a une ou deux qui diraient pas non à un peu de chaleur humaine" lui lançais-je avec une moue sarcastique en désignant du pouce un groupe de jeunes femmes qui jetaient des coups d'oeil révélateurs au jeune homme.




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Nash Caldwell

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MessageSujet: Re: Nuit blanche _ (Nash)   Nuit blanche _ (Nash) EmptyMer 14 Déc - 0:33

nuit blanche
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indomptable, indomptée. empoisonnée, empoisonnante. soan rimait avec ce défi perpétuel d'atteindre ce qu'il serait plus saint d'ignorer. sauf que, dans le cas présent, la raison semblait t'avoir épargnée, comme à peu près tout ce qui pouvait concerner de près ou de loin la gente féminine. elle était l'exutoire providentiel à une soirée malheureusement foutue en l'air avant même d'avoir commencé. la peut-être dernière chance d'y trouver un semblant d'intérêt. alors même si la promesse d'un énième échec semblait se profiler à l'horizon, ça valait tout de même la peine de s'y risquer. ne serait-ce que pour saluer l'effort qu'elle avait fait en venant t'aborder malgré son indifférence évidente qu'elle s'acharnait toujours à te servir. Tant que tu te contentes de la cigarette…  t’as osé, pour la forme et pour le plaisir. juste par curiosité. juste pour pouvoir te targuer d’avoir essayé. dans l’éventualité même où ce soir elle aurait décidé de renoncer à luter. ce qui n’arrivera probablement jamais.  ... je te laisse cet insigne honneur.  jamais, parce que même si elle venait à baisser la garde, t’en profiterais pas. le fantasme n’a toujours eu de valeur que lorsqu’il le restait. y céder anéantirais toute la magie de ce à quoi elle ne te laissera jamais accéder. c’est tout ce que tu allumeras ce soir. sa clope et ta curiosité et du bout de ton sourire esquissé, tu le promets. le reste, ça ne serait qu’un pur caprice déraisonné. et, curieusement, ce soir t'étais prêt à t'en passer. pour peu qu'elle te laisse rêver de loin, même en silence et à portée de main. un peu de tranquillité dans cette atmosphère saturée. à vous chercher du bout des yeux, dans cette proximité naturellement imposée. ça semblait presque normal. banal. tellement banal que la conversation s’imposa à toi là où normalement, tu ne bronchais pas. soan ici où bien perdue dans un autre bordel de la city, dans le fond tu sais pas. tu ne la connais même pas, pas plus que ça. pas assez pour juger de ce qui semblait lui ressembler, de ce qui semblait s’en éloigner. s’il n’y avait que ça pour qu’elle s’ouvre un peu à toi, à défaut de tomber dans tes bras. Tu sais qu'on dit souvent de ne pas juger aux apparences. J'apprécie davantage être dans une soirée pareille plutôt que d'attendre une demie journée pour un shooting. Ou pire, devoir parader dans un quelconque cocktail. piqué mais, pas touché. t'as le sourire incrusté qui se défait pas, la tête qui s'incline pour lui donner raison, lui intimer que tu ne juges pas. t'es pas comme ça toi. les apparences t'en as bien trop souffert. de cette étiquette de petit con toujours si bien accrochée à ton front. de ces allures de mauvais garçons, avec si peu de choses dans le citron. non, t'es pas comme ça toi, contrairement à elle qui sans te connaître a déjà décidé qu'elle te supportait pas. que probablement jamais elle n’y arrivera. Et toi alors, tu ne traînes plus dans tes bas-fonds habituels? T'avais besoin de voir du monde? Parce que pour le coup tu parais pas très à l'aise. touché. coulé. cramé. tu te dandines nerveusement dans tes volutes de fumées expirées. non, t'es pas à l'aise. t'es pas chez toi. t'es pas du tout en accord avec ce genre d'endroits. plutôt discret, à faire profil bas pour jamais te faire remarquer. ici, c'est pas pour toi. et, même à essayer, tu ferais pas illusion. même si elle savait pas d'où tu viens, elle aurait pigé tout de suite que tu venais d'autres horizons. t'es paumé, confus. légèrement sauvé par son visage familier même si tu sais qu'elle à pas l'intention t'épargner. mais, à choisir, tu préfères cent fois qu'elle te torture de ses remarques acerbes, plutôt que de retourner dans la fosse aux lions à errer sans même comprendre où t'as foutu les pieds. Enfin ceci-dit je pourrais t'aider à te décoincer, y en a une ou deux qui diraient pas non à un peu de chaleur humaine tu te renfrognes en suivant le chemin tracé par son doigt. le soupire en écho pour ces demoiselles un peu trop curieuses de toi. t'es pas coincé, seulement légèrement blasé de t'être fait planter. accusant l'absence totale de volonté pour t'amuser. t'as raison, je suis pas à l'aise mais, on m'a toujours conseillé de goûter avant de dire que j'aimais pas... toi aussi t'as de quoi mordre autant qu'elle avec tes sous-entendus assumés. parce que pour une fille qui condamne le jugement, elle est, finalement, pas si différente. t’es sévère quand tu dis ça. légèrement amer, même si tu le montres pas. fallait bien que je m’y risque. sourire narquois pour jouer aux cons. comme tu l’as toujours si bien fait, sans aucune difficulté. t’en profite même pour un peu te rapprocher, sans lâcher du regard les deux greluches qu’elle t’as si gentiment désigné. en revanche, ça j’ai déjà essayé, c’est charmant mais, c’est pas trop mon genre, enfin tu devrais le savoir depuis le temps. de ces filles qui s’offrent un peu trop facilement, qui laisse dévorer avant même de s’être laissé désirer suffisamment. t’as déjà donné et même si c’est marrant pendant un temps, on s’en lasse trop rapidement. soan, elle a toujours eu le mérite de jamais en dévoiler assez. comme si apprendre à la connaître, ça devait se mériter. et, malgré vos sarcasmes récurrents, vos reproches dérangeants, t’as presque fini par l’apprécier de ne pas en savoir assez. parce qu’en parallèle de ces traînées d’un soir, t’es prêt à parier que soan c’est une fille bien. c’est juste qu’elle a pas envie de le montrer. juste pour te faire chier. par contre j’avoue que c’est vexant, j’en viendrais presque à croire que tu veux déjà te débarrasser de moi. la mine faussement boudeuse, tu minaudes un semblant de peine. jouant timidement du bout des doigts avec une mèche rebelle de ses cheveux chamboulé par sa précédente frénésie dansante. même si c’était effectivement le cas, ça suffirait pas pour que tu renonces déjà. et tu savoures de profiter de ce prétexter pour te rapprocher un peu d’elle pour jouer avec les limites de ce qu’elle t’a si souvent interdit. tu savoures aussi d’avoir refroidit l’ardeur des belles qu’elle avait montré, scrutant du coin de l’oeil leur déconfiture évidente. même si pour rien au monde soan ne voudrait de toi, tu préfères prétendre que ça ne soit pas le cas pour t’épargner le reste de l’assistance qui n’a plus aucun intérêt pour toi.
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MessageSujet: Re: Nuit blanche _ (Nash)   Nuit blanche _ (Nash) EmptyMer 14 Déc - 21:32

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GLASSER

Nash inspira une longue et paresseuse bouffée dont les volutes s’échappèrent gracieusement de sa bouche, formant des symboles mystérieux qui s’évanouirent aussitôt. Avec un sourire en coin, je constatais les chuchotements furieux du rassemblement de minettes lorsqu'il se risqua à jeter un œil.
Il avait de quoi attirer l'attention, de quoi rendre toute chose la gente féminine. Belle gueule ténébreuse, le sourire facile, il gardait néanmoins un éclat de froideur au sein de ses obsidiennes. Pâle reflet d'une dureté minérale qui s'enfouissait sous une épaisse armure de mansuétude.
Je ne bronchais pas lorsqu'il diminua encore l'espace entre nous. J'étais pas une dégonflée, et c'était pas sir Caldwell qui allait m'impressionner. Je voyais bien où il voulait en venir avec ses sous-entendus à peine dissimulés et son regard embrasé titillant ses groupies. Un vice que je ne pouvais lui reprocher: qui mentirait en disant rester insensible à l'attention d'autres? Et puis tomber sur un défi résistant était bien plus accrocheur que la facilité. Ça permettait de s'aiguiser les crocs en attendant... En attendant quoi? Ou plutôt qui? De brefs yeux couleur nuée, assombrit par le mécontentement et balayé par des mèches blondes, m'apparurent fugacement. Éclair douloureux d'un passé bien révolu, pourtant toujours aussi vivace dans ma mémoire.
Les prunelles dans le vague, je reportais mon attention sur mon interlocuteur préférant qu'il s'imagine un bug dû à la chimie s'évaporant en bulles de champagne dans mon cerveau. Puis je bloquais sur sa phrase. "Pas trop mon genre"? La plupart des clientes de son rad ne venaient que pour la belle frimousse des employés et leurs silhouettes de jeunes étalons fringants. Et Nash était un maître dans l'art pour achalander le client, usant de son charme aussi finement qu'Ulysse de stratagème. Il avait l'appel des sirènes qui roulait sur la langue, la beauté enchanteresse d'un quelconque demi-dieu, et pourtant attention à l'un ou l'autre, dissimulant Charybde ou Scylla...
C'est d'ailleurs avec la dextre d'un Apollon qu'il s'empara d'une mèche de jais, la faisant doucement folâtrer entre ses doigts. Je louchais presque comme une idiote, mes yeux eau trouble, troublée, s'allumant soudainement d'une lueur appréciatrice, prédatrice, tandis que je réprimais un sourire. J'avais pas envie qu'il se fasse des idées le bougre. Je voulais qu'il conserve cette image de reine des glaces, enveloppée d'épines sur lesquelles il se piquerait tant qu'il s'y frotterait. Je voulais voir un liquide vermillon goutter d'entre ses doigts à force d'essayer d'entamer le mur solide à coups de poings. Je voulais arracher les murmures des jeunes filles, les sourires et les mensonges, la douceur du plaisir et le miel de l'amour. Je voulais tout avoir sans rien donner. Juste parce que je savais pertinemment combien il serait plaisant de tout envoyer au bûcher.
Vénéneuse, je m'approchais à nouveau, réduisant à néant les derniers vides, me brûlant la peau sur sa chaleur. "Mince, je me suis faite démasquer. J'ai pourtant essayé de donner le change." lui fis-je avec une moue effrontée et le ton sarcastique. J'avais bien conscience d'être son amusement de la soirée. D'être malgré-moi un phare trouant brièvement la brume pour lui permettre d'échapper à l'ennui. Une petite chose tapie dans l'ombre qui usait votre joie, perçait votre bonheur de ses petites dents acérées, qui vous happait dans son univers morne grâce à ses longues griffes. Alors il fallait toujours marcher sur le fil, jouer avec les tourbillons venteux, risquer de perdre. Nash savait mieux que personne faire l'équilibriste.
"Tu veux danser ?"
Je me décollais du mur, jetant ma cigarette à peine entamée, refusant de rester plus longtemps dans cette atmosphère enfumée qui m’oppressait. J’étais quelque peu chamboulée, j’avais besoin de ressentir la réalité du moment. La tangibilité d’un corps. D’un geste assuré je lui tendis cette fois-ci une main afin de retraverser la foule.
Nous fîmes le chemin inverse, laissant les corps nous frôler sans jamais nous arrêter jusqu'à parvenir à l'endroit de notre rencontre. J'adorais être devant les basses, les laissant enfler, vibrer dans ma poitrine et jusque sous mes paupières. Les pieds martelant le plancher, sautant, ondulante, je vivais pleinement. Mon esprit se tordait sous l'emprise de la musique agressive autant que mon corps. Je sentais ma crinière me frôler les lombaires, mon Tshirt me caresser l'estomac. La sensation de lâcher prise était grisante. Je n’entrouvrais les yeux que pour vérifier la présence de mon compagnon.
Caprice frémissant à la surface du cœur, je savais que j'allais changer d'avis d'ici quelques minutes, vouloir retourner m'en griller une. Navigation classique de ce type de soirée.



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MessageSujet: Re: Nuit blanche _ (Nash)   Nuit blanche _ (Nash) EmptySam 24 Déc - 19:07

nuit blanche
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c'était de ces endroits où, même en ayant jamais mis un seul pied, la chance aurait pu te sourire. d'un sourire esquissé, aux mots savamment préparés, il aurait suffi de peu pour repartir au bras d'une sympathique demoiselle afin de finir la nuit entre ses reins, plongé dans l'univers entre ses seins. il aurait suffi de peu pour combler le vide imposé de cette inutile soirée. c'est pourtant, la dernière chose à laquelle tu aspirais, préférant te casser les dents sur l'armure inébranlable de cette brune familière qui ne renoncerait probablement jamais pour tes beaux-yeux ni pour tous les sous-entendus voluptueux que tu aurais pu suggérer. à l'instant même où elle était apparue comme un défi à surmonter pour toi, elle semblait s'être fait la promesse intime de ne jamais te donner de quoi y accéder. dans ce jeu d'attirances et d'ignorances, vos desseins s'étaient juré de ne jamais s'entremêler, encore moins de contenter l'autre. et, malgré la perspective de ce rapprochement fugace, l'évidente brouillard désinhibant qui semblait accaparer son esprit, les remparts de sa détermination n'étaient pas prêt de céder. il n'y aurait rien de plus que cet éternel flirt chaste auquel vous vous soumettiez habituellement. elle était et avait toujours été qu'illusion. le challenge déraisonnable plus dangereux que salutaire. le vice qui poussait éminemment à la faute plus qu'il ne pouvait être évité. la faiblesse gourmande à désirer plus qu'à craindre. elle était le démon dissimulé derrière de longs cils papillonnants, derrière un décolleté pigeonnant et des sourires ensorcelants. pauvre fou qu'il fallait être pour demeurer là en attendant le sort qu'elle souhaitait bien livrer. et, tu l'étais ce fou déraisonnable avide de ces instants misérables où elle semblait se laisser happer. d'un jeu de murmures savamment maîtrisé. d'une caresse éphémèrement irradiante de sa peau contre la tienne. de la pointe frustrante de ses mots. tu l'es ce fou. Mince, je me suis faite démasquer. J'ai pourtant essayé de donner le change. toujours elle trouvait le rictus charmeur, la syntaxe flatteuse, la lueur d'iris corruptrice qui donnait toutes les raisons d'ignorer le supplice que ce jeu malsain représentait. elle allait jusqu'à faire s'esquisser les lippes qui se voulaient crispées de ne pouvoir mordre les siennes. l'envie, c'est tout ce qu'elle offrait, tout ce que tu désirais, tout ce pourquoi, jamais, tu ne renoncerais. qu'importe le ridicule avec lequel elle te considérait, l'indifférence avec laquelle, elle provoquait. c'était peut-être peu mais, pourtant bien assez. Tu veux danser ? si le choix avait vraiment été laissé, ton mouvement négatif du menton n'aurait probablement pas été si facilement ignoré. danser. danser et se ridiculiser. danser et perdre son temps. danser ou comment s'imposer une torture des plus désagréables. t'aurais préféré t'épargner l'exercice mais, ta cavalière improvisée en avait déjà décidé autrement en refusant de s'éterniser dans les environs pour t'imposer la marche à suivre. ta cigarette rejoint la sienne d'un mouvement vide de toute conviction. le même manque de détermination qui traînait ton corps à travers le dédale d'indigents pour retrouver le couvert assourdissant des basses. même le mouvement houleux de la foule ne parvint pas à te décider. danser. c'était de ce genre de plaisirs dont tu ignorais l'utilité, surtout dans ce genre de soirée. noyer ton âme dans les verres d'alcool, soigner ton coeur au contact d'un sourire, c'était là la seule euphorie que tu recherchais. le reste, n'était qu'une perte de temps immensément ennuyeuse. pour autant, tu pris quand même la peine de faire un effort pour te mouvoir légèrement, sans grande aise, imprimant le même mouvement que ta voisine laissait à voir. c'est la seule chose qu'il y avait de plaisant dans cette fumisterie. la regarder à la dérobée, onduler avec souplesse au rythme de ce brouhaha irritant. peut-être que le supplice en valait, finalement, la peine mais, uniquement pour ce soir. c'est mieux quand t'es comme ça, un peu moins désagréable. raillerie rieuse, lâchée avec la plus grande assurance contre son oreille. le sourire conquit, les mains curieuses, désireuses de dompter la cadence de ses hanches. peut-être un peu trop intrusif à profiter de ce prétexte pour attaquer de nouveau sa défense, ou simplement volontairement plus docile pour tenter de saisir l'intérêt à cette ronde endiablée. dans le fond, ça n'a plus d'importance. pour une fois, rien d'autre ne semble plus avoir d'importance.
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MessageSujet: Re: Nuit blanche _ (Nash)   Nuit blanche _ (Nash) EmptyJeu 29 Déc - 0:23

Nuit blanche
Nash & Soan
EASY

Sa silhouette se découpait par intermittence dans les lasers, vibrante d'énergie. J'avais l'impression qu'un crochet me saisissant par le nombril me raccrochait à Nash, comme si mon centre de gravité était lui. Le genre de truc qu'on expliquait pas, qui vous refilait un léger vertige et un arrière ressenti de malaise. Parce que Nash, en dépit de sa gueule d'amour, me faisait plus froid que chaud. Y avait qu'à le regarder tanguer au milieu des autres, les grands yeux d'un noir brillant me fixant sans se détourner. Alors je préférais me convaincre de l'effet d'attirance qu'exerçait toute l'illégalité de la poudre, dans sa mansuétude infinie. Rien de tel qu'un rail pour vous mettre à apprécier le type qui vous revenait pas.
Encore une fois ce fut lui qui prit l'initiative de relancer le jeu, sa voix suave me faisant presque ronronner. C'était pas désagréable ce genre d'attention. Mais la fierté possédait plus d'armes que les hormones. Et chez moi la raison l'emportait souvent sur la chaire et les envies, sachant parfaitement distinguer la limite digne à ne pas franchir. Et surtout avec qui.
" Je pourrais te renvoyer l’ascenseur. Sortir de ton rad te va bien au teint."
Je passais outre ses doigts en train d'explorer ma peau dénudée. Laissant comme une plante carnivore l'insecte s'approcher, espérant vainement s'y abreuver d'une ambroisie intangible. Rendant la pareille, je nouais mes bras autour de son cou. Flamme contre brasier. Parce que Soso était joueuse. Elle faisait rouler les dès comme une tarée de première. Et surtout elle était mauvaise perdante.
"Allez, détends-toi un peu, t'es raide comme un manche. Et je dis pas ça dans le sens où tu l'imagines!" riais-je en lui faisant les gros yeux. Charitable, je laissais courir mes mains jusqu'à ses hanches étroites, essayant de lui faire épouser un rythme plus lent, vaille que vaille. Hors du temps. L'accord fut laborieux, puis devint évident.
C'était simplement qu'il était étrange de le voir ainsi départis de son arrogance naturelle. Nash était habituellement sûr de lui, avec une aura de suffisance que lui donnait son rôle patronal. Derrière un bar il était facile d'agir en maître et seigneur. Devant sa clique également. Ca l'était moins dans un environnement inconnu où il fallait tâtonner avant de comprendre les codes. Déboussolant même. Et pourtant cela lui conférait une attitude bien plus sympathique. Comme si cette minuscule imperfection brisait l'image soigneusement construite du je m'en foutiste chronique. Comme si, finalement, il n'était pas que un sale petit con.
Le visage lisse d'une personnalité prévisible et visible était ennuyeux. C'était le chatoiement dans les fêlures qui m'attirait, le mystère qui miroitait dans les failles. Telle une pionnière, j'explorais chaque recoin sombre, cherchant à pousser le vice et laisser ce qui devait rester dérobé au regard extérieur sortir en pleine lumière. Empathique, je ne jugeais que rarement mes interlocuteurs, plutôt fascinée par l’ambiguïté de la nature humaine, même sous son pire éclairage. Allez Nash, jouons encore.
Restant blottie contre le large torse, je farfouillais d'une main dans mon décolleté, lui montrant ce que renfermait le creux de ma paume. La poudre de fée en sachet luisait faiblement à la lumière sporadique des flashes. "J'ai de quoi te dérider. Enfin si c'est ton genre."
J'voulais voir s'il avait le cran de sauter par la fenêtre pour s'envoler avec moi. C'était simple. C'était vicieux aussi. Initiant le geste, je suçotais la pulpe de mon doigt avant de la tremper dans la poussière blanche, inspirant généreusement par la suite. Du bout de la langue je saisissait les grains restants qui ne tarderaient pas à légèrement anesthésier mes gencives.
En réalité je ne savais même pas si le brun était de ce bord là. J'ignorais presque tout de lui. Avait-il un hobby autre que de houspiller ses frères et sœurs derrière le comptoir? Et quelles étaient ces histoires louches dans lesquelles j'avais la nette impression qu'il traînait? Lorsqu'il chuchotait avec les sourcils froncés, la ligne des lèvres serrées et une expression fermée.
"Je force personne moi, je prends que les consentants." taquinais-je en lui servant un regard félin. Y avait pas que les hommes qui pouvaient être sexistes après tout.





Dernière édition par Soan Barlow le Sam 4 Fév - 13:45, édité 3 fois
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Nash Caldwell

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MessageSujet: Re: Nuit blanche _ (Nash)   Nuit blanche _ (Nash) EmptyMer 4 Jan - 18:04

nuit blanche
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c'est calme, presque serein. à l'exact opposé de ce qu'il en a toujours été. elle repousse pas. elle fuit pas. pas comme d'habitude. pas comme elle le fait toujours de ses remarques acerbes, de sa répartie piquante, de son arrogance irritante. c'est loin d'être naturel comme ça pourrait l'être entre deux amis qui se retrouvent, entre deux personnes qui se connaissent assez bien pour s'être usé la rétine sur les traits de l'autre. c'est loin d'être aussi aisé qu'avec les autres filles que t'as l'habitude de côtoyer. avec elle, y'a tout à apprendre. tout à revoir. tout à refaire. soan, c'est l'inconnue des mauvais jours, l'énigme des bons. soan, c'est l'exercice d'une quête inachevée, qui n'aura jamais autant d'intérêt qu'à le rester. t'en profites, pourtant. pour une fois qu'elle est un peu trop désinhibée ou peut-être enfin prête à se laisser apprivoiser. autant de proximité, c'est trop rare. tellement rare que se serait impossible d'y résister. t’en profites, réduisant à néant toute convention normalement autorisée et curieusement, même ça, ça n’a pas l’air de la déranger. Je pourrais te renvoyer l’ascenseur. Sortir de ton rad te va bien au teint. flatterie douteuse comme elle en a l’habitude. ça flatte l’égo, comme ça le malmène. elle renoncera jamais à s’opposer. comme si un semblant d’amabilité c’était trop lui demander. t’as quand même le réflexe d’en sourire en même temps que tes prunelles dessinent une ronde pour laisser deviner ton exaspération. t’es jamais d’humeur. là-bas ou ailleurs, t’as toujours cette moue lassée, irritée, désabusée. rare sourires qui s’esquissent de temps en temps, que ce soir tu parais plus prompt à offrir qu’à l’accoutumée. surtout quand elle semble se prêter au jeu sans avoir besoin d’en forcer les règles. c’est plus toi qui t’avances, c’est elle qui s’impose là où elle avait toujours marqué la distance. de quoi laisser croire l’inimaginable. de quoi amorcer du bon à cette soirée gâchée sur le départ. Allez, détends-toi un peu, t'es raide comme un manche. Et je dis pas ça dans le sens où tu l’imagines! les rires en écho. elle parce qu’elle provoque l’inextricable confusion de ce qui attire autant que repousse. toi, parce que t’aurais de quoi répondre de cette vérité dans un autre contexte. mais, pas ce soir. pas là qu’elle te laisse petit à petit flirter avec ce qui semblait ne jamais être atteint. subtilité de mise là où normalement tu ne prêtes aucune attention à ce genre de détails. pour cette danse maladroite qu’elle vient corriger. pour cette nouvelle attention qu’elle veut bien te porter. comme si soudainement elle voyait au-delà de ce qu’elle avait toujours perçu. c’est bien trop différent mais, tout aussi grisant pour prendre le risque de troubler la fragilité de cette complicité inattendue. de quoi te donner l’envie de te laisser aller, d’anéantir toute volonté de rester méfiant au moindre de ses mots, de ses gestes. difficilement docile, tu pris quand même le courage de te livrer au charme de cette danse à laquelle elle avait l’air de prendre plaisir à t’en montrer toutes les subtilités. si c’était l’effort à fournir pour qu’elle renonce un tant soit peu à te mépriser, alors ça en valait sans doute la peine. probablement donnant donnant. en livrant un peu de toi, elle laisserait peut-être apparaître un autre visage que celui que de cette connasse irritante que t’as pris trop l’habitude de voir. contre laquelle t’as eu un nombre incalculable d’occasions de te casser les dents. parce que, finalement, c’est ça que tu cherchais. la faille introuvable dans sa complexité. cet instant fugace où elle laisserait entrevoir autre chose que sa constance. cet instant où elle confirmerait que lui courir après n’avait rien d’aussi stupide qu’à l’évidence. parce que sous ses airs farouches, soan avait bien plus à livrer qu’un coup d’un soir que t’aurais eu moins de peine à trouver ailleurs. et, peut-être qu’il se trouvait là. entre ta maladresse débordante et son assurance inébranlable. au bout de ses doigts qui venaient chatouiller ta curiosité en farfouillant sans gêne un endroit que t’avais peine à éviter du regard pour pas troubler sa soudaine générosité à t’accorder un peu de son temps. J’ai de quoi te dérider. Enfin si c'est ton genre. présent trop délicat. y’a l’attention qui compte mais, y’a le doute qui réside. pour cette promesse un peu trop obscure. pour cette proposition trop équivoque. c’est à la fois vexant et plaisant. c’est ton genre. à l’occasion, quand ça tombe. de la poudre aux cachets. de ce qui peut se fumer à snifer. c’est jamais refusable. jamais discutable. par manque de moyen c’est jamais régulier et quand une âme charitable veut bien en proposer, c’est con de le refuser. je suis si pathétique que ça ? moue boudeuse, faussement contrariée. en fait si, dans le fond t’as de quoi être vexé, comme pour tout ce qui sort toujours de sa bouche. à force, ça fini juste par avoir moins d’impact tellement c’est devenu prévisible. seulement, elle paraît moins prévisible tout d’un coup, avec sa poudre à rêve entre les mains que t’es pas parvenu à quitter des yeux. t’en laisses même s’esquisser tes babines chagrines tant la perspective qui s’offre à toi est plaisante. de quoi séduire les miettes infinitésimales de ton esprit qui demeuraient crispés jusqu’ici. Je force personne moi, je prends que les consentants. t’as le regard défiant, légèrement méfiant. ça sent le test. l’application à te mettre à l’épreuve. nash le cobaye, là où d’habitude c’est toi qui observe. le plus agaçant, finalement, c’est ta fierté qui te donne plus vraiment le choix.  ça dépend pour quoi… et t’en ris. pour cet énième sous-entendu. t’es ris parce que si le prétexte était de le dérider, finalement elle aura tout gagné. t'en ris pour ta connerie aussi, qui te pousse à la rejoindre là où elle a déjà pris de l'avance, incapable de résister à l'appel de la blanche. pour cette inspiration corrosive qui vient parasiter le peu de neurones encore fonctionnant pour la soirée. le système grille. l'esprit part en vrille. ça a au moins le mérite de détendre. de donner l'impression soudaine de se sentir plus vivant. paradoxe triste quand on sait qu'habituellement, elle a de quoi te donner le sentiment d'être plus mort que mort. pourtant, c'est bien elle qui t'éveille, là où tu l'attendais pas. où tu l'attendais plus. tu me vois vraiment comme ça ? murmure poudré arraché avec soucis de ton bulbe rachidien qui finira bientôt par s'embuer de légèreté. la question s'est jamais posée. outre le fait qu'elle n'a jamais cessé de te repousser. t'as même jamais vraiment su pourquoi elle s'est toujours appliquée à te gratifier d'autant d'hostilité. vision évidemment erronée pour ta personne. un type coincé. un type aigri qui n'a jamais su jouir de rien d'autre chose que de sa morosité. certes, t'as jamais donné d'autres images à voir que celles-là mais, pour une personne ne jugeant pas aux premiers abords, elle a pourtant jamais essayé de voir au-delà avec toi. alors, tu la poses sincèrement cette question, soucieux de savoir ce qu'elle croit vraiment savoir de toi avant que les limbes neigeuses s'emparent de toi. soucieux d'ouvrir le champ de vos conversations éminemment stériles auxquelles vous vous êtes toujours arrêté. comme si c'était l'occasion ou jamais de recommencer à s'apprivoiser.
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MessageSujet: Re: Nuit blanche _ (Nash)   Nuit blanche _ (Nash) EmptySam 14 Jan - 21:00

Nuit blanche
Nash & Soan
BRIGHTS LIGHTS

Surprise. Nash n'était pas une poule mouillée. J'attendis patiemment qu'il prenne son dû, dansant, presque immobile. Mon corps ondulait doucement, en rythme, épousait chaque note, chaque nuance, mes pieds restant collés au sol et ne bougeaient plus. J'étais une tige, une liane, soumise au souffle, à la cadence. Les mouvements du corps tintés d'une sensualité discrète, sans ostentation, savourant les regards me détaillant, essayant de saisir le moment où ceux-ci se troublaient un peu trop.
Je récupérais sans me presser le sachet et tendis l'oreille pour écouter attentivement le brun ténébreux. J'avais presque envie de le rassurer. Si c'était le bon terme. Parce qu'au final, malgré l'aversion et la méfiance que je pouvais avoir pour ce genre de type, je ne le trouvais pas du tout pathétique. Un peu perdu peut-être, là, tout de suite. Trop sûr de lui parfois. Le verbe dur. La voix opposément caressante. Mais ça sentait le môme abîmé et l'adulte bâtit dans le roc sur des fondations légèrement branlantes. Dans un autre contexte les réflexions de ce genre auraient été vite balayées d'un revers de main. Mais ici, certainement aidée par l'euphorie de synthèse, il était mon sujet d'intérêt premier.
Et puis il était bien obligeant Nash, de me rejoindre dans les montagnes russes poudrées. Et puis ce soir, cette nuit, le ressentiment que j'avais pu avoir à son propos, qu'il soit vrai ou faux, était-ce si important?
Lorsqu'il posa sa question, soigneusement étouffée par le bruit ambiant et pourtant si éclatante de sincérité, je lui fis cadeau d'un nouveau sourire. Toutes dents dehors. Et lui attrapais la main pour le ramener en arrière-salle, où l'air empuantis par les cigarettes avait au moins le mérite d'être audible. Patiemment je nous allumais deux tiges, histoire de renvoyer l’ascenseur, puis consentis à lui répondre.
"Je vois rien du tout. Juste un type que je connais de vue et sur qui je suis tombée ce soir. Et je me demandais très sérieusement s'il voulait s'amuser."
Je ne m'appesantirais pas sur lui. Nash était grand, majeur et vacciné. Le prendre pour quelqu'un de brisé aurait été une insulte d'un jugement démago à son égard. Pas pour autant que je craquerais évidemment, mais là tout de suite l'envie de le taquiner prenait le dessus sur celui de l'envoyer bouler.
Puis sans m'y attendre je reçu une brusque poussée entre les omoplates. Je me retrouvais entre les bras de Nash, esquivant de justesse le foyer de sa cigarette et par la même occasion de lui écraser la mienne dessus. Je me retournais vivement en jurant à moitié.
"Putain mais tu peux pas faire attention!" aboyais-je à l'intention du pisseux tanguant dangereusement qui venait de me bousculer. "T'as toute la pièce pour cuver, alors évite mon coin."
Je n'étais pas d'un naturel bagarreur, mais j'exécrais ce genre de personne qui se considéraient seule au monde. Le jeune homme me faisant face me lança un regard remplit d'éclairs qui surplombait son nez sûrement plusieurs fois cassé. Il ouvrit la bouche pour répondre mais la referma aussitôt en constatant l'allure de celui derrière moi. Il se détourna pour aller zoner un peu plus loin tout en me lançant un regard mauvais. A mon humble avis je n'avais pas intérêt à le croiser sur le bitume en rentrant...
Il y avait difficilement plus cruche que de tomber dans les bras du mec qu'on avait du mal à piffer. Je me mordis les joues, priant pour parvenir à dissimuler ma gêne sous une épaisse couche d'humour. Enfin avec mon gabarit poids plume je ne devais pas lui avoir fait bien mal, me persuadais-je en me tordant le cou pour le dévisager.
"Ça va, je t'ai pas trop amoché? Manquerait plus que No' vienne me souffler dans les bronches parce que je lui ai esquinté son frère chéri..."
Bien que cela me soit totalement incompréhensible, les Caldwell étaient un clan uni. Chacun différent, chacun complémentaire, ils baignaient tous dans une aura de cocon familial charmant. C'était en un sens la raison principale de mon mépris général à l'égard de Nash. Il passait son temps à entraîner sa soeur dans des histoires peu recommandables, j'en mettrais ma main à coupé, et dans lesquelles je n'étais pas sûre qu'elle y retrouve son compte. C'était beau la fraternité. Ah, évidemment il y avait certainement un peu de jalousie de ma part. Mon propre frangin c'était barré dix ans plus tôt de chez ma mère, me la laissant seule à gérer. Et je lui en voulais terriblement. P't'être qu'au fond, le grand frère de Nora me rappelait le mien occasionnant une rancœur galopante.



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MessageSujet: Re: Nuit blanche _ (Nash)   Nuit blanche _ (Nash) EmptySam 21 Jan - 15:51

nuit blanche
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la question s'est posée sincèrement soucieuse de savoir ce qu'il en était. si soan a toujours été clair sur la manière dont elle pouvait te considérer à haute voix, avec son indifférence inébranlable et sa détermination farouche à te repousser. ce qui était moins évident, c'est ce qu'elle pouvait vraiment en penser. était-ce simplement un jeu entre celui qui s'imposerait le plus et celle qui s'échapperait le mieux ? ou, avait-elle réellement de quoi manifester une telle aversion à ton égard sans que tu n'en aies conscience ? car oui, dès la première fois où l'esquisse de son visage s'était imposée à ta rétine, elle avait semblé incapable de témoigner le moindre courage de te supporter mais, elle n'a pas pour autant laissé supposer de raison à cette hostilité. pathétique. un adjectif trop souvent entendu accolé à ta personne, à tel point que s'en était devenu évident. même toi, t'as fini par t'en persuader et ne plus en être gêné. c'est, aussi, l'hypothèse la plus plausible à tes yeux pour qu'elle puisse exécrer à ce point ta simple présence. à la voir comme ça, noyée dans son bain de poudre, bercée par ce flot incompréhensible de sons brutaux, aux antipodes même de ta personne. tout devint presque trop limpide et en un instant, tu te sentis fade et insipide à côté d'elle. alors, oui, la question se posait, ne serait-ce que pour appuyer cette impression ou au contraire la balayer. parce, même si son avis importait peu à l'évidence, même si aucunechangement n'en découlerait, c'était par simple curiosité de savoir ce que ton image pouvait bien renvoyer. t'en as jamais rien eu à faire de l'opinion des gens et c'est peut-être bien là ton plus gros problème. cette soirée pouvait être le début à tout. à tout, comme de partager un semblant de complicité avec une femme qui n'a jamais pris la peine de te supporter jusqu'ici. c'est presque déroutant cette facilité qu'elle a à te sourire, à se saisir de tes mains pour te conduire où bon lui semble. c'est irritant aussi, parce que ça paraît si facile tout d'un coup alors que ça ne l'a jamais été avant. t'opposes pas de résistance pour autant, trop peureux de troubler ta cavalière et surtout bien assez détendu pour témoigner d'un quelconque agacement. ça fait du bien, pour une fois, de jouer les cobayes. autant de bien que de quitter une fois encore la torture auditive qui rythme cette soirée. t'aimerais sincèrement que ça soit la dernière fois qu'elle t'en extirpe. Je vois rien du tout. Juste un type que je connais de vue et sur qui je suis tombée ce soir. Et je me demandais très sérieusement s'il voulait s'amuser. de grâce, l'appel de la nicotine retient malgré toi le témoignage de ton soupire lassé. ce n'est pas la réponse que tu attendais, pourtant, tu le sais. elle a toujours cette fâcheuse manie à répondre aux questions par d'autres, à détourner le sujet sans le laisser paraître. malheureusement, ce qui aurait pu être l'amorce d'une conversation enfin utile, s'est mué dans cette soudaine proximité à laquelle elle a dû se soumettre en atterrissant douloureusement dans tes bras. tu fais rapidement abstraction de la brûlure en reportant ton attention sur le trouble faits qu'elle a déjà entrepris d'agresser sous ton regard amusé. Putain mais tu peux pas faire attention! tu bronches pas, préférant volontairement assister au spectacle en continuant sagement à savourer ta clope plutôt que de t'en mêler. T'as toute la pièce pour cuver, alors évite mon coin. elle pique, montre les crocs, comme d'habitude avec toi. c'est presque rassurant de constater que t'es loin d'être le seul à devoir supporter autant d'hostilité venant de sa part. ce qui l'est moins, c'est le regard menaçant qu'elle obtient en réponse, loin de ce que tu lui témoignes habituellement, même si t'en penses guère moins. t'aurais pu détourner les yeux et la laisser se débrouiller, voir même en profiter pour t'éclipser mais, y'a l'injustice de la situation qui te rappelle à l'ordre, t'intimant de faire comprendre à ce gros lourdaud qu'il est pas tombé sur la meilleure des victimes pour passer sa colère alcoolique. la même esquisse haineuse que ses pupilles renvoient et un mouvement de menton suffirent à le décourager et le convaincre d'abandonner la partie pour aller rugir de rage plus loin. et, tout naturellement, tu repris une constance amusée lorsque le visage de ta voisine trouva de nouveau le courage de te considérer. Ça va, je t'ai pas trop amoché? Manquerait plus que No' vienne me souffler dans les bronches parce que je lui ai esquinté son frère chéri... t’arrives à peine à réfréner un gloussement à l’évocation de ta soeur, reportant sans conviction ton attention sur ce qui ne fait déjà plus mal malgré l’empreinte parfaitement circulaire que son étreinte brûlante à pu laisser sur ta peau. si seulement elle en avait quelque chose à foutre… ça sort malgré toi, s’échappant aussi corrosivement que les volutes de fumée. ce que ta soeur pourrait bien en penser, tu t’en contre fiche, tout autant qu’elle fait abstraction de tout ce qui pourrait t’arriver. si parfois ils vous arrivent de revendiquer haut et fort que le lien qui peut bien vous unir est important, la vérité n’en est pas aussi certaine. nora s’occupe peu de tes affaires, peu de ta vie et de ce que tu peux bien en faire. ou alors, elle peut se targuer de savoir parfaitement le dissimuler. les seules occasions où tout ça semble avoir de l’importance pour elle, c’est quand elle a l’occasion de t’engueuler, de te le reprocher, de te le faire regretter. c’est à dire bien trop souvent. t’as même fini par croire que ça puisse être jouissif pour elle de profiter de la moindre occasion pour te rappeler à quel point tu peux être con. plus plaisant, en tout cas, que de te soutenir un minimum ou te remercier pour tout ce que t’as toujours fait pour eux. …mais c’est bon je m’en remettrais, c’est rien et toi ? loin de toi l’envie de t’étaler sur le sujet. t’es pratiquement sûr qu’elle se ferait une joie de partager avec ta soeur tout ce que tu pourrais avoir à dire sur la question. une raison de plus pour l’entendre déjà miauler dans ton dos et ça, tu t’en passerais bien. c’est le cadet de tes soucis pour l’instant, préférant largement t’attarder sur l’état de ta voisine plutôt que sur tes problèmes familiaux qui ne changeront jamais.  en tout cas je retiens faut pas te chercher des noises, j’ai cru qu’il allait se pisser dessus tellement tu l’as fait flipper. t’esquisses de nouveau un sourire, plus moqueur, plus léger alors que tes doigts se risquent à balayer quelques cendres tombées sur son épaule. elle y est probablement pour rien, ou peut-être un peu, mais, la perspective d’en rire et d’estomper le dramatique que ça a pu causer, te semble soudainement beaucoup plus importante que tout le reste. et ce même si ça vaut le sacrifice de révélations que tu attendais tant.  
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MessageSujet: Re: Nuit blanche _ (Nash)   Nuit blanche _ (Nash) EmptySam 4 Fév - 13:46

Nuit blanche

Devant ma franchise exacerbée il soupira. De dépit? S'imaginait-il que j'allais le considérer en héro torride et solitaire, indécemment sexy au moment où je l'avais vu pour la première fois? Certes il possédait un physique à damner une sainte, et cette lueur d'ennui avait éveillé chez moi un certain intérêt bien vite oublié. Mais ses sourires plus ou moins francs distribués à tour de bras, ce froncement de sourcil coutumier et sa langue décidément trop bien pendue avaient suffis à vouloir mettre une certaine distance immédiatement. Ajouté à cela ses magouilles, qui devaient être tout sauf légal, et j'avais pu être sûre de ne pas le vouloir dans mes parages.
Et voilà que je me retrouvais en pleine violation de son espace vital. Ironique. Le pire c'est que j'aurais parié que le type c'était tiré aussi facilement parce qu'il était là. Avec sa haute taille et sa carrure d'athlète il était vrai que la plupart devaient se poser sérieusement la question de tenter quoi que ce soit, au risque de se retrouver avec de jolies ecchymoses à présenter... Toutefois je préférais jouer l'idiote et ignorer le coup de main du bon samaritain. Fierté obligeait. Mes excuses furent également platement acceptées.
Un drôle de sourire vint étirer ses lèvres à l'évocation de sa frangine. Je crus distinguer une brève étincelle de... tristesse? Étonnant au vu de la relation qu'ils semblaient entretenir. Toujours en train de se chambrer mais indécollables pour autant, ils incarnaient ce que j'aurais pu imaginer avec mon propre frère à l'heure actuelle. Enfin s'il méritait une seconde de mon attention évidemment.
"C'est ça fous toi d'moi..." riais-je à moitié, reconnaissante malgré tout. "Enfin t'as raison, avec mes compétences incroyables de corps à corps il aurait pu s'en souvenir longtemps..."
Je réalisais trop tard la perche olympique que je lui tendais. "Compétences incroyables de corps à corps"? Enfin c'était peut-être moi qui possédait un esprit vraiment mal placé. Et une légère parano à fond de coke.
Embarassée je me mordillais la lèvre, les mains bien vides privées du bâton de nicotine délaissé sur le sol. Le silence tomba doucement entre nous, jusqu'à ce qu'il frôle l'arrondi de mon épaule dans un doux revers. Je me raidis inconsciemment, sous l'effet d'un improbable frisson. Mais qu'est-ce qui ne tournait pas rond chez moi? J'utilisais la plupart du temps ma salive uniquement pour l'envoyer paître, et là je frissonnais à son contact. Me sentant trahie par mon propre corps j'essayais de détourner ce moment gênant.
"C'est juste que je considère ne pas avoir à me laisser marcher sur les pieds sous simple prétexte qu'il fasse une tête de plus que moi."
Je marmonnais à moitié, les yeux en soucoupe papillonnant n'importe où sauf vers les siens ténébreux, troublée par ce geste simplement poli mais auquel je ne m'attendais pas de sa part. Je ne pouvais pas l'avoir mal jugé. J'avais le flair pour ça, pour cerner les personnes avec qui ça pouvait fonctionner ou non. Et Nash appartenait à la deuxième catégorie. N'est-ce pas? Y avait qu'à constater le soupir qu'il avait poussé lorsque je l'avais décris comme un mec banal. Description inachevée par ailleurs.
"Bref, tout ce que je voulais dire avant d'être grossièrement interrompue, c'est que pour une fois Caldwell tu parais plus humain que d'habitude. T'as pas cet espèce d'air auto-suffisant avec lequel tu te balades au Dog, et qui soit dit en passant est excessivement agaçant."
Les mots sortaient tous seuls en flots ininterrompus sous l'effet de la blanche vaporeuse. Impossible de me taire alors que je fouillais mes poches en quête d'une nouvelle cigarette à calciner. "Le fait que tu te trouves visiblement hors de ton élément te place dans une position nouvelle et incertaine. Du coup tu cherches à t'adapter plutôt qu'à parader. Et t'es plus agréable comme ça."
Merde! Non seulement je me retrouvais en pénurie de blondes, mais je me mettais aussi à déblatérer des conneries de sociologie mâtinées de psychologie à un gars dont nos principaux échanges avaient été de se dire bonjour plus ou moins poliment. Je me mordis la langue, trop engourdie pour ressentir une quelconque douleur, hésitant entre m'excuser ou poursuivre.
"Enfin j'te connais pas tant qu'ça évidemment..."
Voilà, pour une fois je savais plus où me mettre. Envolée la belle assurance! Envolée dans un pétillement inter-crânien où ma bienséance avait rendue les armes. Envolée également l'amertume seule que j'accordais au brun. A la place je me perdais dans l'imbroglio de mes pensées décousues et de la curiosité flambante qui s'éveilla devant l'air songeur de Nash.





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MessageSujet: Re: Nuit blanche _ (Nash)   Nuit blanche _ (Nash) EmptySam 4 Fév - 17:13

nuit blanche
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l'incident passager se dissipe déjà attisant tes moqueries timides et un intérêt nouveau. finalement, c'est peut-être le plus intéressant dans tout ça. cette distance qui s'anéantira jamais, entre ce que vous croyez savoir, apercevoir et ce qu'il en est vraiment. comme deux satellites, vous tournez sans cesse autour du sujet, sans vraiment vous y risquer. comme si c'était défendu par une loi immuable ou simplement parce que ça n'a jamais été nécessaire de l'envisager. c'est très bien comme ça. entre confessions fugaces et but jamais atteint. c'est plus intéressant, parce que tu pourras probablement jamais la dissocier de cette saveur entêtante de la curiosité, de l'inconnu, qui lui va parfaitement au teint. lorsque ce cap se laisse volontiers passer, tout devient soudainement moins intéressant, beaucoup plus ennuyeux. avec soan, ça n'arrive jamais, parce que la surprise et est toujours au rendez-vous. si ce n'est pas sa répartie piquante qui attire, c'est son humour, ou encore ces brefs instants où elle semble tout de suite plus abordable. et, c'est suffisant, malgré tout ce que tu peux prétendre. C'est ça fous toi d'moi… Enfin t'as raison, avec mes compétences incroyables de corps à corps il aurait pu s'en souvenir longtemps… c'est presque agréable cette complicité fragile. la même que tu pourrais avoir avec une amitié de longue date, conservée entre moqueries légères et blagues douteuses qui ne le seraient finalement pas tant que ça. à l'évidence c'est l'euphorie de la poudreuse et sa confrontation avec l'idiot du village qui lui font oublier de retenir le fond de sa pensée. ton sourire s'élargie, certes, mais, loin de toi la bêtise de profiter de cette déclaration providentielle pour faire valoir ta curiosité déplacée. depuis le temps que tu t'y uses, tu viens enfin de comprendre que ça ne fonctionnera jamais sur elle. j'en doute pas une seule seconde… tu ricanes une fois encore, non sans oublier de rebondir silencieusement sur le double sens de sa répartie. à l'évidence, si elle fait référence à un corps à corps purement punitif, tu te laisserais bien tenter par l'autre qui vient de faire écho contre sa conscience à en juger par la soudaine gêne qu'elle témoigne. mais, tu ne sais pas si ce sont ses propres propos qui la perturbe ou s'il s'agit de cette attention intrusive que tu t'es risqué à lui témoigner le plus innocemment du monde. c'est probablement les deux, même si ton geste semble avoir accentué son embarras. alors, sagement tu te rétractes devant sa tentative désespérée d'y échapper. C'est juste que je considère ne pas avoir à me laisser marcher sur les pieds sous simple prétexte qu'il fasse une tête de plus que moi. tu récupères ta main pour saisir le mégot d'entre tes lèvres et t'en débarrasser, hochant légèrement la tête pour l'encourager dans son changement de sujet qui aurait pu passer inaperçu sans sa nervosité palpable. non non mais, t'as parfaitement raison. tu lui lances un regard entendu même si ses prunelles s'égarent volontairement ailleurs. t'as beau la soutenir pour la forme, dans les faits, t'as rien de bien différent à côté de ce type auquel elle s'est heurté. toi aussi t'en imposes au-près des minettes un peu trop fragiles, profitant de renvoyer l'image d'une armoire à glace pour prétendre à être en droit de te rebiffer contre la première qui bousculerait tes plans. t'es même tout autant pathétique quand tu te noies dans des litres et des litres d'alcool pour oublier le temps d'une soirée comme c'est dur d'exister. mais, ce soir, t'as l'esprit clair et tu te surprendrais presque à mesurer à quel point tu dois avoir l'air aussi stupide que lui parfois. bien trop souvent. Bref, tout ce que je voulais dire avant d'être grossièrement interrompue, c'est que pour une fois Caldwell tu parais plus humain que d'habitude. T'as pas cette espèce d'air auto-suffisant avec lequel tu te balades au Dog, et qui soit dit en passant est excessivement agaçant. sa tirade te sort de tes pensées, attisant, irrévocablement, toute ta curiosité. oui, avant qu'elle soit interrompue, c'est là où vous deviez en venir. cet instant où laisserait enfin le fond de sa penser lui échapper pour te laisser voir avec quel mépris elle peut te considérer habituellement. curieusement, t'es pas tant étonné que ça, seulement un peu troublé mais, sans pour autant être capable d'expliquer pourquoi. Le fait que tu te trouves visiblement hors de ton élément te place dans une position nouvelle et incertaine. Du coup tu cherches à t'adapter plutôt qu'à parader. Et t'es plus agréable comme ça. alors, t'arques un souci, tendant sagement l'oreille pour ne rien louper de ses aveux. encore une fois, tes lippes esquissent un sourire, forcées par la poudreuse qui continue de déverser ton miraculeux poison dans ton esprit. là où habituellement tu te serais opposé, hostile, pour refuser ses mots, pour cette fois tu acceptes. certes, il s'agit bien de l'image que tu renvoies, celle derrière laquelle tu t'appliques à te planquer. pourtant, dans le fond, ce n'est pas toi. c'est beaucoup moins évident qu'il n'y paraît, du moins qu'elle à l'air de le croire. parce que ce type, c'est celui que tu es devenu avec le temps, par faute d'être écorché par les autres. cette carapace, c'est tout ce qu'il te reste pour conserver une certaine distance et te donner l'illusion que tu ne souffriras plus jamais. ce n'est pas véritablement un choix, plutôt une question de survie. Enfin j'te connais pas tant qu'ça évidemment… t'acquiesces sagement en prenant la peine de sortir ton paquet de cigarette une nouvelle fois pour le lui tendre et achever son agonie de manque de nicotine. pas du tout en fait mais, je devrais peut-être revoir ma façon de me comporter en société, puisque ça semble plus agréable quand je fais l'effort de me tenir un peu. y'a une pointe d'humour qui transparait dans tes mots, pourtant, t'es pas vraiment décidé à en rire. en fait, t'es même très sérieux. non pas que tu puisses songer un instant à devenir un autre pour faire plaisir à mademoiselle. tu remercies simplement son honnêteté. peut-être que demain, t'auras eu le temps d'oublier tout ça mais, dans l'instant, tu n'attendais pas mieux d'elle que de savoir qu'est-ce qui pouvait bien la révulser à ce point chez toi. et, c'est évident, tu ne lui as jamais donné la possibilité d'apparaître autrement que comme le type affable qu'elle vient de décrire. dans le fond je suis ce que je suis, peut-être pas humain, auto-suffisant et du genre à parader, comme tu le dis si bien, ou peut-être est-ce qu'une façon de me préserver… qu'est-ce que j'en sais ? tu lances ta rhétorique en même temps que tu prends généreusement soin d'allumer la cigarette que tu lui as offerte avant de reprendre : tout ce que je sais, c'est que je laisse bien volontiers voir autre chose quand j'estime que la personne en face de moi a le mérite de pouvoir en profiter. tu la gratifies d'un regard entendu en pesant chacun de tes mots. oui, il t'arrives parfois de laisser suinter quelque chose de différent. par question de confiance, parce que soudainement tu crois sentir que c'est le bon moment et surtout la bonne personne. oui, il t'arrive par moment d'avoir envie d'être un autre, ou plutôt de laisser s'exprimer celui que tu es en réalité. mais, c'est donnant donnant. ces individus se comptent sur les doigts d'une seule main et ne méritent un tel honneur uniquement parce que tu les connais suffisamment pour savoir qu'ils ne te jugeront jamais et ne te feront jamais défaut. si elle reconnait ne pas savoir grand-chose de toi, tu dois bien admettre que pour toi ce n'est pas guère différent et son manque de volonté pour tenter de creuser outre la barrière des préjugés, ne t'a jamais donné envie de l'y aider. je suis pas né pour séduire le monde et si les apparences comptent à ce point, alors je resterais le connard antipathique que je donne l'impression d'être. ça me va parfaitement. t'aimerais parfois être quelqu'un de différent. te dessiner sous les aspects d'un gars moins blessé, moins blasé. t'aimerais que tes sourires soient moins rares, moins forcés aussi. t'aimerais pouvoir te soucier un peu plus de l'image que tu renvoies, un peu plus des autres aussi. t'aimerais t'ouvrir au monde, montrer que, finalement, sous la couche épaisse d'ingratitude et de misère que tu traînes, y'a quelque chose d'un peu plus chaleureux, quelque chose de plus précieux. dans le fond, t'aurais pu l'être ce gars aimable, plus chiant parce qu'il est collant que distant. t'aurais pu être ce gars appréciable qu'on ne se lasse pas d'écouter, de voir sourire, d'entendre rire. t'aurais pu être tout simplement moins con. mais, on ne t'en a jamais laissé l'occasion, encore moins donné l'envie.
 
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MessageSujet: Re: Nuit blanche _ (Nash)   Nuit blanche _ (Nash) EmptyJeu 9 Fév - 0:52

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Galant et encore une fois surprenant, il me tendit une blonde. Je le remerciais d'un sourire en songeant que ma liste de "merci" s'allongeait de plus en plus. J'allais me retrouver avec une ardoise vis à vis du Caldwell. Sans tenir rigueur de la coloration soutenue de mes pommettes, il commença à parler de son timbre chaud en allumant le bout rougeoyant de ma cigarette.
Je l'écoutais avec attention, hypnotisée par le ballet de ses lèvres et l'obsidienne de ses yeux. Nash s'avérait plus complexe que ce que j'avais constaté. C'était pas un simple gosse perdu. Pas juste un armoire à glace. Pas juste un sourire enjôleur. Et j'étais passée à côté? Son jeu d'acteur était définitivement bien rôdé.
"Pas né pour séduire le monde". Tout mon contraire. J'avais été dotée de certains talents, d'une intelligence intuitive, et d'un physique dont je ne rechignais pas à en tirer avantage. En réalité lui aussi. Du moins pouvais-je le percevoir, mais il avait choisis une autre voie que celle de se plier aux exigences d'une société cupide. Il refusait de courber l'échine devant le tout commun quitte à passer pour un marginal. Tenace, ça il fallait bien lui reconnaître, j'en avais fait les frais avec ses remarques incessantes et nos chamailleries exaspérantes. Mais qui de nous deux détenait la bonne solution? S'assumer et s'isoler, ou rayonner mais dépendre d'une attention extérieure?
Je fronçais les sourcils, en proie à un furieux débat intérieur.
"Et comment fais-tu pour parvenir à cette conclusion? Pour savoir du premier regard qui garder à distance?" j'expirais une bouffée toxique avant de m'appuyer contre le mur froid, essayant de trouver comment me formuler correctement. "Si jamais tu te trompes tu pourrais laisser passer quelqu'un d'extraordinaire dans ta vie. Tu as peut-être l'impression que cela te protège des gens mauvais, mais au final cela t'ampute de certaines possibilités. Donc plutôt que prendre ce risque pourquoi ne pas s'essayer à se risquer justement à donner une chance quitte à s'en mordre les doigts par la suite?"
Je relevais le menton en le fixant de mes yeux clairs. Allant jusqu'à écarter une mèche folle qui lui barrait les yeux dans un geste rapide mais doux. Irréfléchis également.
"C'est fatiguant d'appartenir à l'espèce humaine, mais c'est aussi fabuleux. Lorsque tu te regardes quelques années en arrière il y a toujours une évolution. Sur toi-même, ta façon d'appréhender les choses. Et ton cœur s’endurcit quoi qu'on en dise, même sans qu'on essaye de façon consciente de le faire."
Frustrée de ne pouvoir m'exprimer clairement j'aspirais rageusement sur le bâton incandescent..
"Quand j'étais petite je ne supportais pas les films d'horreur. J'étais une gamine hypersensible et la vue du sang me mettait mal à l'aise. A force pourtant je suis devenue une grande fan du genre d'épouvante!"
Je ne pus m'empêcher de m'esclaffer devant l'image de la gamine terrifiée la vue d'une blessure même pas bien bricolée sur le petit écran. J'avais dû longtemps dormir avec une veilleuse, certainement à cause de mon imagination trop fertile. Et aujourd'hui j'enquillais les sagas horrifiques avec autant de facilité que des chocolats.
"Ce que je veux dire c'est que si tu laisses pas la porte entrouverte, et que tu te complais dans un rôle de composition, genre sale type acerbe et moqueur, tout ce que les gens voudront renvoyer sera quelque chose d'aussi négatif pour se protéger eux. Tu vois le cercle vicieux? Tu veux pas t'ouvrir, ils veulent pas non plus, résultat tout le monde est perdant!"
J'en revenais pas de discuter ainsi avec lui. Mon embarras avait disparu, remplacé par un drôle de sentiment trouble. Les mots se bousculaient sur mes lèvres pas toujours sensés. Mais il y en avait pourtant que j'hésitais à prononcer par peur d'une mauvaise interprétation ou d'un manque de tact. Pour prouver ma bonne foi je me rapprochais légèrement de lui, veillant à ne pas outrepasser les limites déjà franchies, et trouvais son regard.
"Si j'avais pas vu autre chose ce soir Nash, j't'aurais sûrement laissé dans ton coin à te faire mettre en pièce par tes groupies."
C'était la première fois que je m'adressais à lui par son prénom, délaissant les surnoms aigres. Et c'était pas désagréable sur la langue. Plutôt doux, comme une vague roulant sous le palais.



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MessageSujet: Re: Nuit blanche _ (Nash)   Nuit blanche _ (Nash) EmptyJeu 9 Fév - 16:10

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et, la conversation finit par prendre un tournant surprenant. là où d'habitude il n'y avait rien de propice au partage, encore moins à l'écoute, le débat fut lancé. peut-être qu'elle avait raison dans le fond. peut-être était-ce l'environnement inhabituel qui avait contraint à s'ouvrir un peu. peut-être était-ce aussi la poudre qu'elle avait si généreusement partagée qui ouvrait les vannes de la confession. peut-être était-ce tout simplement une volonté tacite de laisser derrière vous tous les préjugés derrière lesquelles vous aviez eu le temps de vous cacher. toujours est-il qu'elle apparut différente à tes yeux. un peu plus accessible, un peu plus patiente avec toi. à ce point que tu pris enfin la peine de parler. toi, qui d'ordinaire gardait bien enfoui tout ce que tu pouvais penser, tout ce qui te concernait et que nul n'avait besoin de savoir. c'était là, pendu à vos lèvres dans un ballet incessant de mots. des confidences timides que tu laissais s'échapper comme fatiguer d'avoir à te dissimuler derrière le paraître. et, curieusement, elle pris la peine d'écouter tes justifications. parce que s'en était. sans forcément en être forcé, il était venu le temps de lui intimer le pourquoi de ta retenue habituelle, de ta morosité constante. Et comment fais-tu pour parvenir à cette conclusion? Pour savoir du premier regard qui garder à distance? juger sur les apparences, c'est exactement ce que tu lui reprochais à défaut d'être mieux. un instinct délicat qui sait quoi trouver sur les reflets incertains de l'aura que peuvent renvoyer les gens. une certaine superficialité, une pauvreté d'âme, un manque de considération évident. tout un tas de petits détails à la fois insignifiants et importants qui pouvaient faire toute la différence. des gens surtout, qui conservaient des oeillères sur les yeux, les empêchant de voir plus loin que la façade égratignée qu'on leur offrait à voir. Si jamais tu te trompes tu pourrais laisser passer quelqu'un d'extraordinaire dans ta vie. Tu as peut-être l'impression que cela te protège des gens mauvais, mais au final cela t'ampute de certaines possibilités. Donc plutôt que prendre ce risque pourquoi ne pas s'essayer à se risquer justement à donner une chance quitte à s'en mordre les doigts par la suite? docilement, tu écoutes avec un intérêt non dissimulé, tes pupilles brillantes sous le balayage de tes cils. y’a cette mèche de cheveux un peu folle qu’elle retire de ton champ de vision et tes yeux qui se font la malle. c’est pas tant son geste qui provoque ce malaise, c’est surtout ce qu’elle dit. aucune répartie ne te vient face à se raisonnement défendable. elle a peut-être raison. peut-être que tu as laissé bon nombre de gens passer sans même t’apercevoir de la valeur qu’ils pouvaient témoigner. ou peut-être pas. peut-être que finalement, les seuls personnes qui en valaient la peine sont celles que tu peux compter avec toi aujourd’hui. C'est fatiguant d'appartenir à l'espèce humaine, mais c'est aussi fabuleux. Lorsque tu te regardes quelques années en arrière il y a toujours une évolution. Sur toi-même, ta façon d'appréhender les choses. Et ton cœur s’endurcit quoi qu'on en dise, même sans qu'on essaye de façon consciente de le faire. y’a ce hochement de tête entendu. t’as le regard fuyant mais, tu pers pas une miette ce qu’elle te dit, à la fois troublé et surpris par cette moralité qu’elle essaye de t’insuffler. elle apparaît soudainement moins idiote que tu l’aurais pensé. Quand j'étais petite je ne supportais pas les films d'horreur. J'étais une gamine hypersensible et la vue du sang me mettait mal à l'aise. A force pourtant je suis devenue une grande fan du genre d'épouvante! ton rire rejoint le sien à l'évocation de cette image et de ce flot d'informations la concernant. les détails d'une vie que t'aurais jamais pu entrevoir avant cette soirée. un peu dubitatif, tu la dévisageais pendant un instant, te demandant si en dehors de cet environnement, sans l'aide de la poudreuse, elle aurait osé se découvrir de la sorte. sans doute pas non. Ce que je veux dire c'est que si tu laisses pas la porte entrouverte, et que tu te complais dans un rôle de composition, genre sale type acerbe et moqueur, tout ce que les gens voudront renvoyer sera quelque chose d'aussi négatif pour se protéger eux. Tu vois le cercle vicieux? Tu veux pas t'ouvrir, ils veulent pas non plus, résultat tout le monde est perdant! parce qu'il était là le problème. à trop te renfermer, il semblait que tu encourageais les autres à en faire tout autant. et là, c'était ni plus ni moins qu'une question de je-m'en-foutisme ou encore d'égoïsme forcé qui te poussais à ne pas te soucier des autres outre mesure selon toi. tu l'as dit, il n'y a que ceux qui pouvaient le mériter qui pouvait bénéficier de cet honneur. Si j'avais pas vu autre chose ce soir Nash, j't'aurais sûrement laissé dans ton coin à te faire mettre en pièce par tes groupies. la conclusion roulait enfin, du bout de sa voix chaude et de son regard qui trouvait de nouveau le tien. dans tout ce qu'elle avait pu dire il y avait de l'incompréhensible brouillé par son babillage compulsif et tes réflexes rachidiens plus ou moins anesthésiés. mais, il y avait surtout du vrai. de l'assez vrai pour que ta constance en soit bousculée de même que ta conscience. percé à jour, forcé d'admettre ce que tu t'appliques tant à garder enfouit. soudainement tu sens le malaise monter, une certaine mélancolie te barrer la gorge, si bien que ton regard glisse à nouveau dans le vide pour ne pas laisser deviner plus ta gêne. t'as au moins fait l'effort, c'est peut-être que finalement je suis pas si fermé que ça quand on prend le temps de faire attention. le ton calme, y'a cette légère vulnérabilité que tu voudrais bien pouvoir dissimuler un peu mieux. de l'amertume, des regrets en sourdine. mais je crois c'est plus compliqué que ça, je me suis pas levé un matin en décidant que c'était le moment où jamais d'arrêter les frais. ça marche pas comme ça chez nous. c'est à force d'être rejeté, à force d'offrir sa confiance pour la voir se faire lâchement baiser, à force d'être abandonné… une pointe de tristesse dans la voix, tu l'admets - chez nous - chez les caldwell. dans cette maudite famille où personne n'a été épargné. où les erreurs du passés ont finalement tout gâché. ou trop si ce n'est pas tout. t'es usé, blessé, san avoir jamais eu la chance d'y changer quoi que ce soit. le pire, c'est encore de l'admettre aussi facilement. tes frères, ta soeur et quelques amis ont eu des années pour te servir de mur des lamentations mais, jamais avant ce soir tu n'as eu l'occasion de t'épancher autrement. c'est un tout qui te donne plus envie. ce que t'as déjà ça suffit, t'as pas besoin d'aller voir plus loin mais, ça m'a pas empêcher de faire des rencontres extraordinaires, des gens qui me surprendront toujours. t'esquisses ce faible sourire mélancolique et voilà que s'achève ton mal être. tu soupires, balayant d'un revers de la main toute émotivité qui te fait tirer la grimace en relevant les yeux vers elle. des gens comme toi, qui ont la sagesse d'esprit de voir plus loin même si ça doit prendre un temps infini. ton sourire se fait un peu plus franc lorsque tes yeux lui offrent un clin d'oeil. tu voulais savoir comment je fais… tu marques une pause, le temps de récupérer ton paquet de blondes pour en extirper la dernière qu'il contient et l'allumer avec impatience, comme si la dernière remontait au début de soirée. …je te dirais que finalement c'est le moment entre la première rencontre et l'apprivoisement qui détermine tout. ça se fait jamais au premier regard, si non je serais pas non plus là avec toi ce soir. ta voix se meurt dans l'expiration de ton souffle enfumé et ton regard appuyé. même si tu avais pu redouter cette rencontre, même si la nervosité t'avait gagné au départ. c'est loin d'être des regrets que tu éprouves à cet instant. c'est différent, quelque peu effrayant si tu voulais bien l'admettre mais, c'est aussi plaisant. comme l'accomplissement de quelque chose que tu n'envisageais même plus. il y avait du bon en elle, une chose plus intéressante à découvrir et à partager qu'une simple nuit entre ses reins qui se serait laissé oublier dès le lendemain. peut-être qu'à sa façon irritante elle pouvait finalement être quelqu'un d'extraordinaire.  
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MessageSujet: Re: Nuit blanche _ (Nash)   Nuit blanche _ (Nash) EmptyLun 13 Fév - 19:45

Nuit blanche

Nash écoutait. Avidement. Les yeux vifs et sombres, le front qui se plissait et se détendait au rythme des syllabes prononcées, l'ivoire brillant de ses dents se dévoilant parfois dans une esquisse de sourire. Embarqué sur les mêmes vibrations poudreuses il parvenait à démêler le fil conducteur des phrases alambiquées qui sortaient de mon cerveau en perdition. Il s'autorisa même un éclat de rire. A la fin de ma brumeuse digression, Nash arborait un regard plus grave qu'à son habitude, délaissant la moquerie qui y avait de perpétuels quartiers.
Je pouvais presque entendre les grincements du glacier en train de fondre. Sa voix se brisait discrètement sur les derniers mots qu'il prononçait. Le chevalier noir avait une âme, et ça lui faisait un mal de chien.

Je me souvenais de la première fois où je l'avais rencontré. Je trônais sur un tabouret, adossée au comptoir en train d'attendre la fin du service de Nora pour l'embarquer avec moi. Y avait du peuple au Smoking Dog. Danseuses aguicheuses, gros bras aux biceps aussi épais que ma cuisse. La faune locale appartenait surtout au côté obscur.
Et puis le patron c'était pointé. Gueule d'amour, sourire en biais, la mèche nonchalante retombant sur l’œil de velours. Une chose était sûre: les parents Caldwell brillaient pas pour leur éducation, mais fallait leur concéder d'avoir bien réussi leurs mômes. Dans la lumière tamisée de la salle tous les regards avaient convergé vers lui. Furtifs pour certains, angoissés pour d'autres. Moi je l'avais dévisagé avec une curiosité non-dissimulée. Les quatre lettres de son prénom étaient souvent murmurées avec déférence ou haine, y avait pas d'entre-deux, mais j'ignorais encore pourquoi. Il avait avancé de sa démarche de prédateur. Et il avait prononcé la première phrase qui amorcerait la guerre froide: "Tu viens pour le poste de danseuse toi?". Sans déconner. Évidemment que j'allais détester ce type!

Et forcément on avait pas commencé du bon pied. Je l'observais allumer une autre clope. Il les enchaînait aussi vite que moi, peu attentif à brûler son paquet, et sa santé, par les deux bouts.
"Donc ce que t'essaie de me dire c'est qu'en t'envoyant chier tu m'as trouvé tellement cool que t'as pas pu t'empêcher de me traquer ensuite?" Je riais franchement. Maintenant plus à l'aise en ayant découvert un semblant d'humanité chez lui je n'allais pas me priver pour le taquiner. "C'est peut-être même pour ça que t'étais là ce soir? Tu t'es rencardé sur moi!" lui fis-je avec un faux-air horrifié.
J'en venais même à apprécier son regard insistant qui détaillait mon visage. Bon, fallait pas rêver on allait pas devenir copains non plus. Et puis le contexte particulier aidait également pour un début de rapprochement. Mais j'en profitais. Se sentir désirable était toujours bon à prendre, surtout venant d'un tel étalon. Alors puisque le temps entre nous s'était dégagé pour la nuit...
Du coin de l'oeil j'avisais des petits groupes de personnes en train d'évacuer les lieux. Ma montre affichait un honnête quatre heure du matin, marquant la fin de la fête. Le fond sonore avait lâché du leste, proposant des basses paisibles annonciatrices du départ.
C'était dommage. Et incongru. j'avais pas vu le temps filer en compagnie de Caldwell. Je me retorunais vers lui en haussant les épaules.
"C'est l'heure j'ai l'impression. Va falloir bouger."
Il fallait encore que je récupère mes affaires au vestiaire (parce que je ne pouvais décemment pas abandonner un perfecto à 700 dollars) avant de décider de rentrer par le bitume ou de céder au chant de sirène d'un taxi. Voir, éventuellement, de le partager avec le grand méchant loup.



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Nash Caldwell

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MessageSujet: Re: Nuit blanche _ (Nash)   Nuit blanche _ (Nash) EmptyMer 15 Fév - 13:01

finalement, le plus extraordinaire ce soir, ce fut de converser avec elle avec autant de facilité là où d'ordinaire tout oscillait entre du presque harcèlement et un rejet évident. un ballet de paroles échangées sur le rythme d'un naturel déconcertant. pourtant, tu te laissais prendre au jeu, comme si une force intérieur t'avait intimé que ce fut le moment ou jamais de laisser tomber le masque pour donner à voir celui qu'il dissimulait en réalité. tu le sais pourtant, que sans cette bouffée neigeuse tu n'aurais daigné lui confier quoi que ce soit. t'aurais bêtement continué ton petit jeu malsain jusqu'à la faire flancher ou t'en lasser définitivement. mais, curieusement, en prendre conscience ne te fit rien regretter. à lui divulguer celui que tu refusais de montrer, elle avait été elle-même forcée de dévoiler un aspect bien différent que la fille inaccessible qu'elle avait toujours été. petit bout de femme hermétique à la moindre tentative de ta part, contrairement à d'autres. et, dans sa gymnastique répulsive, elle avait attisée la curiosité autant que soulevé un certain respect là où une fille trop pressée de se donner n'en méritait pas le moindre. soan était différence et ce soir, tu as presque entrevu le pourquoi. rien dans cette rencontre ne promettait une amitié en devenir mais, au minimum il s'agirait d'une trêve qui soulagerait sans doute vos conversations futures et apaiserait vos préjugés amers. Donc ce que t'essaie de me dire c'est qu'en t'envoyant chier tu m'as trouvé tellement cool que t'as pas pu t'empêcher de me traquer ensuite? instinctivement, ton rire rejoint le sien. exposé de la sorte, c'était évidemment risible, pourtant, c'était la stricte vérité. en plus d'être asociale et chiant, t'as toujours eu l'esprit complexe à gratter avec détermination derrière toutes les portes que l'on pouvait te fermer au nez. quoi de plus intéressant à découvrir que quelque chose que l'on se bornait à préserver ? alors, oui, en te stoppant dès le départ sur ta lancée, elle a laissé en suspend un million d'interrogations qui méritaient que tu t'acharnes pour y répondre. C'est peut-être même pour ça que t'étais là ce soir? Tu t'es rencardé sur moi! ton rire finit par s'éteindre légèrement pour prendre des allures de gloussement. non pas que tu sois vexé qu'elle te compare à un véritable pervers capable de n'importe quoi pour retrouver sa proie. ce fut seulement le rappel soudain de ta présence ici. ce maudit contrat avorté en l'absence d'un accord échangé. tu t'es pointé ici pour rien. rien si ce n'est d'attendre et finalement en oublier les raisons à l'approche de son minois familier. je dis juste que t'aurais pu être une parmi tant d'autres mais qu'à ne pas l'être t'as éveillé l'intérêt. tu hausses les épaules, comme si ta réponse était des plus évidentes. ça paraissait pourtant plus que curieux pour elle. comme impossible venant de toi. à croire que ta simple image n'avait d'autre possibilité que de renvoyer dans son entièreté toute la profondeur du vice de la gente masculine. flatteur certes mais, aussi dommage. mais peut-être que je t'ai assez dans la peau pour vouloir te traquer, qui sait ? conclusion lâchée sous le couvert d'un sourire plus énigmatique et de ton regard plus appuyé. si ça lui plaisait plus de te voir sous les aspects d'un prédateur sans pitié, loin de toi l'idée de l'en priver. même si à l'évidence, l'intérêt que tu lui portais ce soir, s'éloignait largement de celui qu'elle t'avait inspiré lors de votre première rencontre. quelque part, il était peut-être même dépassé. C'est l'heure j'ai l'impression. Va falloir bouger. » à ses mots, ton regard finit par se décrocher d'elle pour constater le vide qui s'était fait autour de vous. un regard sur ton portable ta renseigna sur l'heure tardive, ou trop matinale peut-être. l'entre d'eux entre une nuit évaporée et une nouvelle journée à commencer. mince… t'as le don de faire oublier le temps qui passe. ton nez se plisse dans un rictus contrarié, non pas que tu sois dégoûté d'avoir vu la nuit s'envoler en fumée, ou encore d'avoir perdu ton temps avec elle. au contraire même, étonnement t'aurais pu passer encore des heures à flotter ainsi au rythme de vos conversations sans plus te soucier du reste. même si les sujets abordés ont eu le don de bousculer ta sensibilité en béton armé. mais, à voir l'heure à ce point avancée, t'entendis déjà l'écho possessif de nora te questionner sur ta nuit pour t'houspiller tout de suite après, quoi que tu puisses en dire. imperceptiblement, tu courbes le dos en rattrapant le fil de la réalité, désolé que cet instant n'ait pas pu durer une éternité en supposant que vous ayez renoncé à vous épancher sur votre jardin privé. je te proposerais bien de te raccompagner mais, je voudrais pas que tu te fasses de fausses idées. une dernière fois, tu trouves le mot pour rire, la gratifiant d'un clin d'oeil en apparence lourd de sous-entendus sans qu'il n'en cache aucun pourtant. j'aurais pas dû m'éterniser, même si je regrette pas. tu songes déjà à tes responsabilités qui s'imposent de nouveau à toi, à  la journée qui t'attend. ton quotidien morne qui le sera encore plus avec des heures de sommeil en moins. c'est les clients qui en payeront le prix, comme toujours. bonne… fin de nuit et fais gaffe aux tordus comme moi qui trainent dehors encore à cette heure, ça serait con qu'il t'arrive un truc maintenant que je sais que tu peux être plus aimable. j'ai l'intention d'en profiter encore un peu. au revoir un peu plus sûr que les salutations que vous vous étiez offerte en vous retrouvant ce soir. tu le sais, ça sera différent maintenant. peut-être pas à l'image d'une grande amitié naissance mais, plus simple. moins bousculé par vos impressions erronées et votre fierté débordante. alors, en dernier gage de remerciements pour la soirée et de semi adieux jusqu'à la prochaine, tu lui laisses ton paquet de blonde avec la dernière qu'il renferme, au creux des mains. soudaine générosité inspirée par sa présence qui aura quand même eu le don de te dérider un peu, comme elle l'avait souhaité. inspirée aussi par cette fugace impression de te sauver comme un voleur. elle n'attend probablement rien de toi, pas plus que tu en attends d'elle mais, ta conscience souffre qu'une fois encore il n'y ai que ta tripoté de caldwell pour t'accaparer l'esprit. à une prochaine. un dernier sourire laissé suspend avant de filer pour rejoindre les tréfonds de la nuit comme si tu étais pressé par le temps. en tout cas peu pressé d'oublier cette soirée.  

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MessageSujet: Re: Nuit blanche _ (Nash)   Nuit blanche _ (Nash) EmptyLun 20 Fév - 23:39

Nuit blanche
Nash & Soan
2 AM

Voilà, on se retrouvait à cet instant fatidique de la soirée où les quelques heures jusqu'ici figées reprenaient leur cours. Le temps nous avait rattrapé pour nous mener à la croisée des chemins, cette fois-ci prévisible. Restait plus qu'à se faire un signe de la main avant de poursuivre plus ou moins dignement notre petite route tranquille. Nash avait l'air presque aussi dépité que moi.Fallait qu'on se reconnecte aux aiguilles du cadran et rentrer dans nos rôles respectifs. Du moins le pensais-je car le jeune homme vint nuancer la chose.
"Dis que t'es radin ce sera plus simple..." souriais-je une énième fois devant ses traits d'esprit.
J'éprouvais néanmoins un certain soulagement à ne pas connaître ce moment de silence gênant sur la banquette arrière, avec l'esprit oscillant entre le courage d'entretenir une conversation et l'assoupissement. Avec un peu de chance j'allais pouvoir me dégoter un chauffeur pas bavard qui me laisserait peinarde à divaguer sur les lumières s'incrustant dans mes rétines.
Je frissonnais à l'évocation du souvenir du type à l’œil torve qui s'était montré tout à l'heure. Pour peu qu'il soit suffisamment perché et surtout un p'tit con, ce genre de mec se révélait possiblement dangereux. Ce qui définitivement me faisait délaisser les options pour rentrer par mes propres moyens.
"Écoute, ce qu'on va faire c'est que je vais soigneusement réfléchir à l'infime possibilité de t'accorder un peu de mon temps et cas échéant je te fais signe, OK?"
C'était sérieusement incontrôlable cette pathologie du sarcasme! Je fournissais un petit sourire d'excuse pour le sabre qui me tenait lieu de langue. Puis soupirais avant de reprendre.
"Ça va je plaisante. C'est la C qui me rend dotée d'un sens de l'humour douteux. Si jamais tu te retrouves encore paumé en terre inconnue t'auras qu'à m'appeler. J'demanderais ton numéro à Nora pour t'envoyer un message."
Parce que même si elle ne manquerait pas de me sortir son air revêche j'en avais moins peur que de lui réclamer directement. Et puis j'voulais pas non plus qu'il se fasse des idées. Manquerait plus qu'on se voit trop souvent pour qu'on deviennent copains.
C'est encore à ce moment là que Nash se décida à me détromper en me fourrant sa dernière clope dans les mains. Geste peu anodin lorsqu'on était fumeur compulsif. J'en savais quelque chose. Étranglant ma fierté à deux mains je consentis à laisser filer deux syllabes d'entre mes lèvres.
"Merci."
Puis il tourna les talons, disparaissant aussi vite qu'il m'était apparu sous les lumières vives des stroboscopes. S'estompant cette fois-ci dans les ombres rampantes. Je jetais un dernier regard à sa haute silhouette incertaine avant de partir en guerre pour retrouver ma veste.
Une demie-heure de gruge plus tard je me retrouvais à héler un taxi béni. Comme prévu mon chauffeur se montra extrêmement bavard, jusqu'à ce que je lui tende un pourboire supérieur à la course avec une moue maussade. Il la ferma tout le reste du trajet.
Encore sous l'influence de la poudre blanche je pris le temps d'une douche brûlante parvenue chez moi. L'eau s'évaporait en buée épaisse à même la peau lorsque j'en sortis. Je me refusais à consulter l'heure, souhaitant encore faire durer l'étrange nuit que je venais de vivre. Entre mes doigts fins roulait la précieuse cigarette. Je la fumais en m'en délectant autant que possible histoire de me rappeler les bribes des conversations que j'avais eu avec Caldwell. Ça me donnait matière à cogiter. Je finissais par écraser le mégot incandescent avant de décider de me foutre au pieu.
Lorsque les premiers rayons commencèrent à poindre je rêvais, non dénuée d'angoisse, qu'une ombre aux mêmes contours que Nash me poursuivait aux coins de ruelles.




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