Qu'elle sale conne, putain. J'enrage. Mon poing qui s'éclate contre la porte et mon téléphone qui vole à travers la pièce. Il s'explose contre un mur et tombe au sol, m'échappant un second cri enragé. Je traverse la pièce à vivre et m'accroupis pour récupérer mon portable qui s'est scindé en plusieurs morceaux. Je rassemble le tout, tente de le rallumer. C'est bon, il a survécu. Mais pas l'écran. Elle va me le rembourser, ça c'est clair. Et s'il faut que je la fasse tapiner pour qu'elle récupère le fric nécessaire pour me racheter un écran, je n'hésiterai pas. Cette sale petite pute d'emmerdeuse de mes deux. On était censé aller passer la soirée d'Halloween dans notre bar habituel, avec les habitués du bar. Une bonne soirée à l'irlandaise, avec des litres de bière pas cher. Ca faisait une éternité que je l'attendais, au moins dix bonnes minutes. Et tout ça pour quoi ? Pour que je finisse par l'appeler et qu'elle m'avoue sans gêne, à peine désolée, qu'elle a oublié et qu'elle est à cette fête de merde, dans ce château de merde, avec ses hippies de merde. C'est quoi son souci à vouloir se faire de nouveaux amis ? A vouloir fréquenter d'autres gens que nous ? J'ai envie de l'encastrer dans un mur. J'en ai envie, envie, envie. D'ailleurs, je vais le faire. Ouais. Voilà. Je vais aller dans ce foutu château à la con, lui éclater la tête contre un mur, défoncer tous ses potes de merde un par un. Peut-être même que j'en prendrais un pour cogner sur l'autre, ça ira encore plus vite. Et après, comme j'aurais bien soif, je retournerais en ville, au bar, comme prévu et je descendrais des litres de bière, jusqu'à ne plus pouvoir tenir debout. Parce que c'est comme ça que la soirée aurait dû se passer.

Je grimpe dans la voiture et arrive très rapidement au château - probablement dû aux feux et aux stops grillés, ainsi qu'à ma conduite légèrement au-dessus de la limitation de vitesse autorisée - et je me gare n'importe où, n'importe comment. Je sors de la voiture en claquant la portière et en jurant. Devant moi, deux mecs et trois filles, qui me lancent un sale regard. L'une d'entre elle se permet même de me faire une réflexion, comme quoi ma voiture va gêner tout le monde. Putain, putain ! ELLE VEUT QUOI ? C'est pas l'moment pour venir me faire chier ! Je m'approche d'elle, gonflé à bloc et ma main vient taper l'arrière de son crâne, assez violemment, la faisant tituber en avant. Elle se retient de justesse à son amie pendant que je lui hurle dessus. - TA GUEULE POUFFIASSE ! ME PARLE PAS ET R'GARDE DEVANT TOI ! L'un des deux gars se tourne aussitôt vers moi et je m'arrête, prêt à lui rentrer dedans, ça m'échauffera. Mais l'autre gars l'arrête et le retient, en lui disant de laisser tomber, que ça n'en vaut pas la peine. - OUAIS C'EST CA BARREZ VOUS BANDE DE PLEUREUSES ! Je ne remarque même pas tous les regards braqués sur moi. Je remonte l'allée et sors mon téléphone, m'apprêtant à la rappeler pour lui demander où elle est. C'est là que je vois un sms d'Anca. Merde. Je l'avais oublié. On était censé se voir à la soirée ? Putain, j'étais censé aller à cette soirée ? J'ai dû lui dire oui un soir où j'étais bourré. Ou alors quand je ne l'écoutais pas. Tant pis. Je n'ai pas le temps pour ça. Je ne réponds pas pour l'instant, je m'en occuperais une fois le problème Eanna réglé.

Je l'appelle, trois fois de suite, mais elle ne répond pas. La salope, la grosse salope. Putain. Elle va tellement déguster quand je vais lui tomber dessus. Je parcours tous les lieux en long et en large. Sans succès. Je monte dans les étages, je n'abandonnerais pas avant de l'avoir trouvée. J'ouvre les portes au hasard, avec fracas, hurlant son prénom à chaque fois, comme un dératé. J'ouvre une nouvelle porte, j'inspire, près à gueuler son prénom, mais une bouffée de vapeur chaude m'enveloppe brusquement et me coupe le souffle, me laissant muet. Pantois. Je sens un long frisson me parcourir et tous mes muscles se détendent aussitôt. Je soupire, d'aise, et pénètre dans la pièce, irrésistiblement attiré par l'endroit, sans savoir pourquoi. L'endroit est chaud, réconfortant, à tel point que j'en oublie Nana. Je me sens hésiter une seconde, mais très rapidement, je cède. Incapable de résister à cette envie aussi soudaine qu'absurde de prendre un bain. Très vite, je m'approche de la première porte en bois que je trouve et la pousse. Là, je découvre un petit endroit, et devine la forme d'une baignoire, le reste est nappé dans la vapeur blanche et épaisse. Sans plus hésiter, je retire mes vêtements, toute notion de pudeur semble m'avoir quitté - à moins que je n'en ai jamais eu. Et je me glisse dans l'eau, si agréable. Les bulles et la mousse viennent caresser avec une délicatesse infinie mon épiderme, ne faisant qu'accroître ma sensation de bien-être. Mais très vite, je perçois une présence dans l'eau. Je ne suis pas seul. D'abord surpris, je me concentre et visualise une silhouette de l'autre côté de la baignoire, cachée par le brouillard humide qui nous entoure. J'avance dans la baignoire, le buste penché en avant et.. - JJ ? Je manque de m'étrangler. NON. Non, non, NOOOON ! - TRIXIA ? Et d'un coup, une vague de haine virulente m'envahit. J'oublie tout. Là où nous sommes et le fait que nous soyons nus tous les deux. Je ne réfléchis plus et me jette à son cou, l'emprisonnant entre mes mains agressives. Cette sale garce m'a dénoncé à Samih la dernière fois, créant un de nos plus gros conflits jusqu'à aujourd'hui. Et pour ça, elle doit payer. Mais à peine ai-je commencé à exercer une certaine pression autour de sa trachée que je m'interromps, à bout de souffle.

Mon rythme cardiaque s'affole et mes yeux dévore sa nuque, ses épaules et le haut de ses seins, le reste étant caché sous l'épaisse couche de mousse. Et je sens la haine m'abandonner. Physiquement, en tout cas. Je suis comme incapable de lui faire du mal. Je panique un peu, alors que les choses s'aggravent. Je me surprends à imaginer mes lèvres sur sa peau claire, mes mains qui parcourent son dos, jusqu'à la naissance de la courbe de ses fesses. Et cette idée me révolte et me répugne. Non. Non, non, non. Qu'est-ce qui me prend ? Je fronce les sourcils et mon regard croise le sien. Et je la sens aussi confuse que moi. Mes mains sur sa nuque la libère enfin et s'aventurent doucement le long de ses épaules et je ne peux m'empêcher de trouver le contact agréable. Ca n'a aucun sens. Je la hais. Même pour lui faire du mal, même pour l'humilier et la salir, je n'ai pas réussi à la forcer à me faire une pipe la dernière fois, tant l'idée de ses lèvres sur moi m’écœurait. Et pourtant, à cet instant, je ne pense plus qu'à ça. Je fixe ses lèvres pulpeuses et j'ai comme la sensation de comprendre pourquoi Samih l'aime tant. Je ferme les yeux brutalement, la relâche complètement et recule dans le bain. - Putain, putain.. ! Je viens cogner mon crâne avec mes poings, comme pour tenter de mes remettre les idées à l'endroit. Mais rien à faire. Nos jambes se frôlent dans l'eau et ce contact me rend fou. De désir, d'envie. Je rouvre les yeux, je tremble un peu, alors que des sentiments contradictoire s'entrechoquent un peu partout dans mon corps, le faisant vibrer de la tête aux pieds. - Casse toi.. Je finis par souffler, sans vraiment y croire. Je voudrais lui hurler "tire toi sale pute", puisque je suis incapable de lui faire du mal apparemment. Mais même ça, je ne peux pas. Je me tends, alors que l'envie se fait de plus en plus forte et pressante. J'essaye de lutter, mais j'ai l'impression que c'est vain. Je n'ai jamais autant désiré quelqu'un qu'elle à cet instant. Et ça me terrifie. Qu'est-ce qui m'arrive ? Je voudrais détourner la tête, mais je n'y parviens pas. Mon regard ne quitte plus sa bouche. Cette bouche que je voudrais étreindre ardemment. Est-ce que je suis en train de devenir fou ? Ça doit être ça, oui. Je suis devenu dingue. Ou alors, je suis coincé dans le plus horrible des cauchemars.

Mon corps me fait faux bond et me trahi lamentablement. Trixia est censée être la seule fille bonne sur cette planète à ne pas m'attirer. A tellement me dégoûter et me foutre la haine, que même pour lui faire du mal, je ne suis pas capable de tenter quoi que ce soit de sexuel avec elle. Alors, je ne comprends pas. Ce qui se passe sous mon épiderme n'a strictement aucun sens. C'est aussi inattendu que déplacé. Et si ma tête a conscience du dégoût que je devrais ressentir, mon corps, lui, en est incapable. Il ne fait que brûler d'une envie irrépressible. Le plus étrange ? C'est que Trix semble partager cette attraction. Est-ce que c'est une manigance de sa part ? Est-ce qu'elle essaye de se venger de quelque chose ? Est-ce qu'elle m'a drogué à mon insu ? Je voudrais pouvoir réfléchir à ça plus longtemps. Sortir du bain et vérifier partout qu'il n'y a pas des caméras, ou je ne sais quoi qui pourrait me porter préjudice. Mais une fois encore, mon corps ne m'obéis pas. Il ne pense qu'à Trixia, si proche malgré la distance que j'ai tenté d'instaurer entre nous. Une distance complètement inutile. Mes envies ne se calment pas. Bien au contraire, elles semblent grandir et se propager dans chaque cellule de mon corps, afin qu'aucun millimètre ne soit épargné. Ça devient obsessionnel. Je serre les dents et ferme les yeux pour tenter de me concentrer et pourtant, une partie de moi semble déjà savoir que c'est perdu d'avance. Que je ne fais que reculer légèrement l'échéance qui nous attend. Je n'aurais jamais dû venir ici. J'aurais dû aller au bar, comme prévu. Et tant pis pour Nana. Tant pis pour Anca.

Je rouvre subitement les yeux lorsque je sens la main de la blonde se poser sur ma cuisse. Oh putain. La réaction de mon corps ne se fait pas attendre. Je serre les doigts autour du rebord de la baignoire, tendu de la tête aux pieds, en pleine lutte intérieure. Et je perds finalement le maigre contrôle de moi-même qu'il me restait, alors que sa main glisse jusqu'à mon sexe et vient l'entourer. Je bascule la tête en arrière pendant trois secondes, étouffant un soupire teinté de plaisir. Putain de merde. Je ne savais pas que j'aurais pu, un jour, ressentir une pareille excitation. Je pensais pourtant déjà tout connaître de moi sur ce plan, il faut dire qu'il en faut peu pour m'exciter. Et jusqu'à présent, Trixia avait toujours fait exception à la règle. Je remets ma tête dans son axe initial et Trix en profite pour venir m'embrasser, brièvement. Je la dévisage, perplexe, encore plus étonné de ça que de sa main qui s'agite plus bas. Mon pouls s'accélère, tout comme mon souffle qui se fait irrégulier. Mélange de désir sexuel et d'appréhension. Et je me surprends à la trouver belle. Terriblement désirable. Moi qui d'ordinaire frôlais l'envie de vomir rien qu'à l'idée d'un contact buccale avec elle. Mais j'oublie ça très vite alors qu'elle resserre son étreinte autour de mon sexe, me faisant échapper quelques gémissements discrets. Putain. Samih s'était bien privé de me parler des talents cachés de cette traînée. Je crois que je commence à comprendre pourquoi il est si triste de l'avoir perdue.

Merde, putain. J'suis en train de me taper la meuf de Samih. Enfin l'ex. L'ex qu'il aime toujours. Merde. Merde. ET MERDE. Faut que j'arrête ça. Tout de suite.

Je rassemble toutes mes forces, prêt à tout donner pour m'extirper de cette baignoire avant qu'il ne soit trop tard. Mais je n'en ai pas le temps. Trixia revient à la charge et s'empare de mes lèvres à nouveau, glissant sa main dans ma nuque pour me garder près d'elle. Mes muscles se relâchent, j'abandonne. Tant pis pour Samih. Il ne saura jamais. On ne lui dira jamais. Et tout ira très bien. Je relâche enfin la baignoire et mes mains viennent se poser dans le dos de la blonde, la serrant contre moi. Je lui rend enfin son baiser, l'intensifiant rapidement, mêlant ma langue à la sienne dans une impatience non dissimulée. J'attrape finalement ses deux poignets et la force ainsi à me lâcher, je me redresse et vient la bloquer contre l'extrémité de la baignoire, maintenant toujours ses poignets hors de l'eau. Je me retrouve à moitié allongé sur elle et je continue de l'embrasser quelques secondes, avant que mes lèvres n'aillent s'aventurer plus loin. D'abord sa mâchoire, le lobe de son oreille, sa nuque, ses épaules, sa clavicule et termine ma course sur sa poitrine. Poitrine a laquelle je n'avais jamais prêté attention autrefois. Et pourtant, ce soir, je ne vois plus que ça. Je libère enfin ses poignets et mes mains plongent sous l'eau pour aller parcourir sa taille, ses hanches et finalement trouver leur place au niveau de ses fesses. Je la soulève légèrement, pour pouvoir glisser mes mains en-dessous et je rapproche son bassin du mien.

Après avoir exploré méticuleusement chaque centimètre de sa poitrine délicate, je me redresse et revient l'embrasser, avec plus de hargne. Mes dents accrochent ses lèvres, jouent avec par intermittence, tandis que ma main droite quitte la courbe de ses fesses pour aller s'aventurer entre ses cuisses, et tout mon corps s'électrifie à ce contact. J'ai l'impression que je vais crever tellement j'ai envie d'elle. C'est tout mon être qui hurle son prénom, à tel point que j'en oublie complètement tout le dégoût que je suis censé avoir pour elle. J'oublie ma rancune et ma haine, l'esprit noyé dans cette vapeur délicieuse. Incapable d'attendre plus longtemps, j'abrège rapidement nos préliminaires. Ma main droite vient trouver appui sur le rebord de la baignoire, juste à côté de la tête de Trixia, tandis que la gauche la redresse un peu et vient la placer de façon optimale, relevant sa cuisse droite pour l'inciter à venir l'enrouler autour de moi. Et l'instant d'après, nous nous retrouvons à partager un degré d'intimité que je ne pensais jamais connaître avec elle. Ma tête vient se perdre dans sa nuque, y soufflant un air chaud, alors que je commence mes mouvements de bassin, d'abord doucement. Ma main gauche finit sur sa poitrine, alors que j'accélère la cadence. Mais l'eau complique les choses et vient rapidement m'énerver. - putain.. ! Que je peste, contrarié. Je finis par tout arrêter et me retire avant de me mettre à genoux. Là, avec toute la violence dont je suis capable, je l'attrape, la force à se retourner et à se mettre à genoux à son tour ainsi qu'à prendre appui sur le bord de la baignoire. Son corps tout entier se dévoile sous mes yeux, ruisselant et l'excitation qui m'étreint semble s'accroître encore. Je ne perds pas une seconde de plus, ma main gauche vient attraper les cheveux de Trixia, l'obligeant ainsi à garder la tête relevée, tandis que ma main droite se pose sur l'une de ses fesse. Je reprends la place que j'ai quitté quelques secondes auparavant, avec beaucoup plus de facilité cette fois-ci et recommence mes vas et viens, toujours sans la moindre délicatesse, échappant quelques grognements de plaisir, regardant avec une satisfaction énorme le dos de Trixia onduler au rythme de mes mouvements.