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 Et vlam 14 années en pleine gueule. ( Joe

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MessageSujet: Et vlam 14 années en pleine gueule. ( Joe   Et vlam 14 années en pleine gueule. ( Joe EmptyMar 29 Nov - 21:49


Clash violent.
Joe & Kelia


Un jour de plus à trainer dans le quartier. Un jour de plus à espérer. Tu arpentes depuis presque deux mois les rues de Savannah sans relâche. Tu cherches ton frère  au travers de cette foule dense et inconnue sans vraiment le trouver. Pourtant tu reviens là, comme guidée par quelque chose contre lequel tu ne peux pas lutter. Il faut dire qu’une silhouette masculine à plus retenue ton intérêt que les autres. Une silhouette qui se faufile tel un fantôme. Et qui te semble familière malgré les années passées. Mais tu n’es sure de rien. Ta tête doute et s’embrouille. Et ton cœur te déroute. Peut être est ce juste une illusion. Un mirage. Plus une volonté de ton esprit que quelque chose de concret.  Pourtant au fond de toi la flamme de l’espoir se fait plus puissante quand tu l’aperçois dans la lumière. Quand tu la croises au détour d’une rue. Tu essaies de capter son regard mais cela ne reste que des instants fuguasses. Tu essaies d’entrevoir son sourire, mais il se dérobe à tes yeux. Tu essaies de fixer les traits de son visage, mais il s’efface trop vite. Alors tu reviens là. Marquer de tes pas cet espace dont tu ne vois pas là fin. Tu viens à des heures différentes, appréciant les couleurs dont la rue se pare en fonction de la lumière. Même si chaque jour de plus qui passe est un échec. Tu continues. Bien entendu tu es allée voir ta tante, cette tante chez qui Justice c’est retrouvé après le drame. Mais elle ne t’a rien apporté de nouveau à ta quête. Au contraire elle a enfoncé le clou et tu as préféré effacer les mots qu’elle a prononcé. Tu veux juste rester positive et te dire que tout n’est pas perdu. Qu’au milieu de tous ces gens qui déambulent dans des allers retours. Il y a Justice. Tu es sure qu’il est là. Il ne t’attend pas. Comment pourrait-il t’attendre au bout de quatorze ans ? Il ne va pas se précipiter dans tes bras. Il t’évitera peut être. Voir surement. Mais il est là parmi ces ombres qui te frôlent sans même que tu n’y prêtes attention. Et toute cette tension rend tes nuits plus rudes. Les souvenirs se font plus violents. Tout te revient. Balayant ton esprit comme un raz de marée. Arrachant sans vergogne les barrières que tu avais fabriqué. Bien entendu tu n’as jamais oublié cette scène d’horreur. Tu l’as juste rendu flou au cours de ces années. Mais là le rouge c’est fait à nouveau intense. Flamboyant. Dominant les images qui te secouent jusqu’au tréfonds de tes entrailles. Le regard de Justice quémandant l’indulgence. Criant son innocence. Explose d’avantage. Et le corps de Jack baignant dans tout ce sang. Son sang. Tu avais oublié. Ou du moins essayé à quel point cela t’avait choqué. Chamboulé. Mais chaque matin, tu effaces ta nuit de souffrance pour reprendre espoir. Même s’il est mince tu t’y accroches avec rage et force. Parce que tu n’as pas le choix. Mais aussi parce que tu te dis qu’il est grand temps de réparer. De pardonner. De réécrire une histoire. De le retrouver. Et tout cela s’amalgame entourant ton cœur d’émotions étranges, à la fois douces et dérangeantes.

Et comme hier. Comme avant-hier. Comme avant avant-hier. Tu es là marchant au milieu de cette foule que tu apprivoises doucement. Certains visages deviennent familiers. Certains te sourient. D’autres te saluent. Et toi tu continues ta quête. Le regard de Justice. Le visage de Justice.  Et puis on te bouscule. Cela se passe très vite. Tu ne réalises pas tout de suite. Ton sac. Ton bras. Ce corps d’homme qui te cogne et qui ne s’excuse pas. Un instant tu es perdue. Mais l’espace de quelques secondes tu accroches son regard. Et le déclic. Et la lueur. La même que lorsqu’il avait dix. Et le passé éclabousse ton visage. Chamboulant ton âme. Ton cœur s’arrête avant de repartir de plus belle. D’un coup tout se stoppe autour de toi. Le vide. Le silence. Et tu ne vois que lui dans la lumière du jour qui baisse. Justice. Ton frère. C’est lui qui vient de te percuter. Et il continue sa route. Comme si de rien n’était.  Tu as la sensation que tes pieds sont bloqués sur place. Tu frissonnes. Tu trembles. Et puis son prénom sort presque de ta bouche sans que tu t’y attendes. « Justice. » Juste un murmure. Comme un appel au secours. Inconsciemment. « Justice arrête toi. » Ta voix reste trop faible. Et tu te mets à marcher. A le suivre. Tu sens la distance qui vous sépare se faire plus petite. Tu tends la main pour le toucher. Mais quelques pas vous séparent. Encore. « Justice bon sang arrête toi. » Tes mots s'élèvent. Et tu attrapes son épaule. Tu le tires presque violemment. Surprise même par la force que tu mets dans ce geste d'espoir. Et tu te plantes devant lui. Le souffle rapide. Le cœur prêt à exploser. Ton regard vient se perdre dans le sien. Tu le tiens par l’épaule. Le serrant avec rage. « Justice c’est moi Kelia. » Tu détailles son visage. Ses traits devenus si matures. L’enfant est là dans certaines de ses lignes. Mais l’adulte domine. L’homme s’affirme. Séduisant et troublant. Et tu restes là face à lui. Le fixant. Attendant. Réalisant que c’est bien lui. Qu’il est enfin là face à toi.




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MessageSujet: Re: Et vlam 14 années en pleine gueule. ( Joe   Et vlam 14 années en pleine gueule. ( Joe EmptyMar 29 Nov - 23:34


J’arpente les rues de Savannah, comme à mon habitude, aux aguets. Je suis pas là en touriste, je bosse. Faut bien payer le loyer, chacun ses méthodes. Je repère une femme. Je ne fais pas spécialement attention à son visage. C’est juste une silhouette, au loin. Non ce qui attire mon œil, c’est son sac apparent. Il est entre-ouvert. C’est quasiment un appel non ? Je ne peux pas résister. Alors j’enfile la capuche de mon sweat et je me mets en marche. Mode pickpocket activé. Je m’approche d’elle. Je me déplace normalement, pas de quoi attirer les soupçons. Puis arrivé à sa hauteur, je la bouscule. Gentiment, mais suffisamment pour lui subtiliser son porte feuille. Sur le moment, nos regards se croisent. Furtivement, l’espace d’un instant. Mais je la regarde sans regarder. J’ai déjà tracé ma route, rangé l’objet volé, prêt à passer à ma prochaine victime. Pour moi, cette femme fait déjà parti du passé. Je ne me rends même pas compte qu’elle tente d’attirer mon attention, qu’elle me parle. Jusqu’à ce qu’une voix sortie des profondeurs se fasse entendre et que je ressente une violente pression sur mon épaule. En temps normal, mon assaillant serait déjà à terre. Seulement entendre mon prénom. Mon vrai prénom, Justice, m’a complètement bouleversé. Voilà 14 ans que je n’ai pas entendu ce nom. Plus personne ne m’appelle comme ça aujourd’hui. A vrai dire, mis à part Jimmy, personne n’est au courant de ma véritable identité, que je ne me prénomme pas réellement Joe. Alors cela fait ressurgir en moi tout un flot d’émotions…De souvenirs enfouis… Ce n’est pas possible. Cela ne peut pas être elle… Elle dit s’appeler Kelia mais c’est faux. Non non c’est n’importe quoi. C’est une mauvaise blague des Kids, c’est ça ? Y’a un connard qui a apprit des choses sur mon passé, et il décide de se jouer de moi ? C’est de très très mauvais gout. Je le choppe, je le bute. Sauf que je pose mon regard sur la demoiselle. Et là j’ai comme un flash. Qui me ramène des années auparavant. Je revois ce même regard, complètement terrorisé, se poser sur moi. Jack. Du sang. Beaucoup de sang. Des cris. Des hurlements. Je suis complètement tétanisé. Je crois que je suis incapable de faire le moindre mouvement. Aucun son ne sort de ma bouche. Elle m’a clouée sur place. A se demander si je ne suis pas en train de faire un AVC. Il doit bien me falloir quinze secondes, probablement interminables, avant que je ne refasse surface. « Lâche-moi. » Je me dégage violement de son emprise. « Tu fais erreur. Je ne connais pas de Justice, je m’appelle Joe. Je ne sais pas qui t’es mais tu ferais bien de te barrer. » que je réplique froidement. La seule chose que je trouve à faire c’est d’être dans le déni complet. Même si je ne trompe personne. Ma première réaction a été beaucoup trop équivoque. Si j’avais agis ainsi immédiatement, peut être que ça aurait pu passer. Mais je m’en fou. Tout ce que je veux c’est qu’elle disparaisse de ma vue, et que j’oublie de ma mémoire ce moment. Il n’est jamais arrivé. D’ailleurs je n’attends pas qu’elle parte, je prends les devants, tourne les talons et commence à partir. J'ai l'impression qu'à tout moment mes jambes vont se dérober sous moi. Mais je dois partir. Loin. Très loin.
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MessageSujet: Re: Et vlam 14 années en pleine gueule. ( Joe   Et vlam 14 années en pleine gueule. ( Joe EmptyJeu 1 Déc - 16:47


Clash violent.
Joe & Kelia


Ta main sur son épaule bloque avec force, Justice dans sa course folle. A croire qu’il cherchait à s’échapper. Mais échapper à quoi ? A un passé qui devient  à cet instant trop présent. Pour lui. Pour toi. Ou alors il fuit autre chose ? Mais tu n’as pas saisi quoi. Car dans cette précipitation,  tu n’as pas prêté attention à sa main. Elle c’est glissée quelques minutes avant, dans ton sac ouvert pour te dérober ton porte feuille avec argent et papiers. Toute ta vie en quelques sortes car il contient des souvenirs qui n’ont pas de prix. Puis ta voix qui résonne dans le silence étourdissant s’entrechoquant avec les brouhahas de la foule. Tu te retrouves face à Justice. Ton regard plonge dans le sien. Un mélange de sensation glisse dans tes veines. S’invite sur ta chair. Des images viennent, hurlantes de leur violence, s’emparer de ton esprit. Et le silence se fait brulant et douloureux. Comme si durant quelques secondes le temps avait suspendu son vol, vous entrainant tous les deux quatorze ans en arrière. Un instant qui s’éternise. Troublant et chamboulant. Mais tu n’as plus de doute. Malgré le fait que tu te retrouves face à un homme. C’est bien ton frère qui est là devant toi. Le regard aussi noir et puissant qu’il y a dix ans. Il a l’air aussi perturbé que toi. Surement plus. Car toi tu savais que tu étais là pour le chercher. Lui n’avait aucune idée que cette journée le mettrait face à sa sœur. Une image du passé qui doit le secouer comme elle te secoue. Tu as l’impression qu’il ne réalise pas. Il est surement sous le choc. Mais tu l’es tout autant. Même si tu arrives à prononcer son prénom et le tien, histoire de lui rafraichir la mémoire. Quoi qu’il ne doit pas avoir oublié. Et puis sa voix se fait entendre. Tu es surprise par son geste quand il se dégage de son emprise. Surprise par sa voix amère. Et puis il y ses mots. Il nie être ton frère. Il nie être Justice. Il te balance un prénom qui pour toi ne signifie rien. Un prénom comme un autre Joe, banal. Bien loin de celui qu’avait choisit vos parents à sa naissance. Tu restes interloquée. Et à ton tour les mots te manquent. Comment peut-il dire ne pas te connaitre ? Quelle connerie vu sa réaction des que vos regards se sont croisés. S’il ne te connaissait pas, il se serait barré tout de suite. « Arrête de jouer au con Justice. » Mais tes mots finissent dans le vide, le voilà qu’il repart dans sa course folle. Comment pourrais-tu douter maintenant. Sa façon de faire. Sa façon de te répondre. Sa façon de réagir à l’instant. Tout te prouve que c’est lui. Il ne peut en être autrement. Il y a des choses qui ne trompent pas. Et puis ses yeux. Et les doutes s'envolent. Comme Justice.

Alors même si tu es prête à t’effondrer tu décides de le suivre. Pas question qu’il t’échappe maintenant que tu l’as retrouvé. Il ne va pas s’en tirer comme ça. C’est là que tu te rends compte que ton sac est ouvert. Tu vas pour le fermer mais tu remarques l’absence de ton porte feuille. Ton regard ne lâche pas Justice. Alors qu’il se perd dans la foule qui se fait plus dense sur le coup. Et ta tête tout se mêle. Il t’a bousculé. Il a fuit. Le petit con a volé ton porte feuille. Ton frère est un voleur. Un pickpocket. Non ce n’est pas possible. Alors tu accélères. Tu le cherches à nouveau. Pas question de le perdre. Et tu te mets à crier plus fort, te moquant des gens qui t’entourent. Rien à foutre de passer pour une folle. Une siphonné du ciboulot qui se met à courir aprés son passé. Après son frère. « Justice bordel de merde tu vas t’arrêter. » Et tu sens les regards se poser sur toi. Et tu sens le feu bruler ta gorge. La douleur dans le dos. Ton sang qui s’engage dans tes veines avec plus de violence. Et la rage. Et la haine. Tu ne sais pas si tu le détestes à cet instant pour ce qu’il a fait. Te voler. Ou bien si tu le détestes parce qu’il a fait celui qui ne te connaissait pas. Et dans ta tête c’est la tempête avec tout qui se mélange. Un cocktail explosif que l’accélération de tes pas rend plus douloureux. Et tu vois la distance à nouveau se réduire. Mais tu as la sensation que tu ne rattraperas jamais. Alors tu oses. Même si tu trouves cela injuste et dégueulasse. Tu oses. Et tant pis pour les conséquences. Tu veux le stopper coute que coute. « Arrêtez ce mec il m’a volé mon porte feuille. » Et les mots s’envolent et résonnent. « Celui avec le sweat à capuche .. » Ils se propagent. Et cela te fait mal. Mais tu ne peux pas le laisser s’échapper. T’échapper. Et un homme le stoppe. « Mademoiselle je tiens votre homme. Vous voulez que j’appelle la police. » « Non merci. Je vais me débrouiller. » Tu attrapes Justice par le bras. Et vu le regard que le mec qui l’a chopé lui  lance, il n’a pas intérêt à prendre la porte d’escampette. « Je vous remercie je vais m’en sortir c’est qu’un mal entendu. » Et tu fixes ton frère. « N’est ce pas ? » Tu l’attires à l’écart de la foule. A l’écart des regards qui pourraient  te juger. Vous jugez. Vous condamnez aussi. Tes yeux viennent à nouveau se perdre dans les siens. « Tu joues à quoi  .. tu es un …  voleur ? » Tu dis ces mots avec hésitation et dégout. Comment a-t-il pu en arriver là ? « Est-ce que tu peux me rendre ce que tu m’as pris .. s’il te plait .. il y a des choses aux quels je tiens dedans .. des souvenirs que je ne veux pas perdre. » Ta voix se fait plus douce presque triste. Tu détournes les yeux un instant prise encore une fois par les souvenirs mais ils sont plus doux. Moins violents parce qu’avec Justice et Jack il n’y a pas eu que ce drame. Il y a eu des rires d’enfant, des moments de complicité intense. Et que tout ça vient aussi te bouleverser avec passion. Des moments qui sont souvent cachés par le choc de la mort de Jack. Mais là tu ne veux penser qu’aux bons moments. Aux doux moments. A ceux fait d’amour.  




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MessageSujet: Re: Et vlam 14 années en pleine gueule. ( Joe   Et vlam 14 années en pleine gueule. ( Joe EmptyJeu 1 Déc - 20:05



 « Arrête de jouer au con Justice. » Et pourquoi donc ? Si elle me connaissait, elle saurait que c’est ma spécialité. Alors ouais, je vais jouer au con, et faire comme si je ne la connaissais pas, et qu’elle faisait erreur sur la personne. Bien sur, ça ne trompe personne, mais je peux toujours espérer qu’elle décide d’en rester là. Qu’en comprenant que je n’ai pas la moindre envie de lui parler, elle fasse demie tour et reparte d’où elle vient. Malheureusement ce n’est pas ce qui se passe, et je la sens sur mes talons. Alors j’accélère le pas, pas question qu’elle me rattrape. J’ignore ses propos. Jusqu’à ce qu’elle gueule à qui veut l’entendre que je viens de lui voler ses affaires et qu’il faut m’arrêter. Oh p’tain la connasse. Elle ne vient pas de faire ça ? Je n’ai même pas le temps de réaliser qu’il y’a déjà un type sur moi pour me bloquer. Je n’en reviens pas. D’accord, ses propos sont réels, je lui ai bel et bien volé son portefeuille, mais quelle ordure !  La première chose qu’elle trouve à faire après 14 ans d’absence c’est de me balancer au premier venu ? Si il y’a un flic dans le coin, je suis mal. D’ailleurs le mec demande s’il doit appeler la police. S’il croit que je lui laisserais le temps de le faire.  « Non merci. Je vais me débrouiller. » Elle me chope de nouveau le bras « Je vous remercie je vais m’en sortir c’est qu’un mal entendu.  N’est ce pas ? » Je regarde aux alentours. J’évalue la situation. Je n’ai pas d’inquiétudes quand au fait que je pourrais coucher mon assaillant. Mais après ? On attire l’attention, y’a du monde autours, qui nous regarde. Bien que je cour vite, je pourrais m’en sortir. Mais ça fait quand même pas mal de témoins. Et puis qui sait de quoi Kelia est capable ? Aller porter plainte contre moi ? Vu ce qu’elle vient de faire, c’est possible. « Ouais, un simple malentendu. » que je me contente de répondre, à contrecœur. Elle m’attire quelque peu à l’écart.  « Tu joues à quoi  .. tu es un …  voleur ? »  Je sens le dégout dans sa voix. Non mais pour qui elle se prend à me juger de la sorte ?  « Est-ce que tu peux me rendre ce que tu m’as pris .. s’il te plait .. il y a des choses aux quels je tiens dedans .. des souvenirs que je ne veux pas perdre. » Sa voix se fait plus douce. Quoi, elle pense m’attendrir de la sorte ? « Déjà, tu me lâche. » Premièrement. Une fois fait, je reprends. « Et pour qui tu te prends à me juger de la sorte hein ? » A me prendre de haut comme ça, elle va redescendre tout de suite. « Et qu’est ce que ça peut te foutre ce que je suis ? Aux dernières nouvelles tu ne t’en ais jamais préoccupé. » Oui j’ai arrêté de jouer au con, et faire semblant de ne pas être son frère. Je ne peux décemment pas l’ignorer plus longtemps. Alors oui je suis un voleur et alors ? Et encore, c’est mon activité certainement la plus soft là. Si juste ça lui inspire le dégout, autant dire que ça lui ferait un gros choc de connaître la vérité, et la personne que je suis. L’homme violent et plein de rage que je suis devenu. Et je ne sais pas pourquoi, je ne peux m’empêcher d’être piqué au vif. Qu’elle me regarde comme ça. Avec dégout. Sur le moment j’en aurais limite honte. Mais bordel, je devrais en avoir rien à faire son opinion de moi. « Tiens, tu peux récupérer tes papiers, de toute façon je ne veux rien qui t’appartiennes. »  que je réplique en lui tendant son portefeuille. Si elle avait encore un doute sur le fait que je lui ai piqué, là elle ne peut clairement plus en avoir. « Qu’est ce que tu me veux ? Si t’es venu voir notre tante ça fait un bail que j’ai plus de nouvelles. » Je pense que ça serait trop gros que ça soit une coïncidence de la rencontrer dans la rue. Alors je m’imagine qu’il y’a une raison précise. En tout cas si elle s'attendait à un accueil chaleureux elle doit être fortement déçue.
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MessageSujet: Re: Et vlam 14 années en pleine gueule. ( Joe   Et vlam 14 années en pleine gueule. ( Joe EmptyDim 4 Déc - 14:54


Clash violent.
Joe & Kelia


Tu le suis. Mais tu le sens t’échapper. Il file. Et le vide qui se glisse entre vous te glace les veines. Tu as peur. Tu ne sais pas pourquoi. Tu ne sais pas de quoi. Peut être parce que tu viens de comprendre que la bousculade avait été l’occasion pour Justice de te voler. Sans qu’il le sache il a fait de sa propre sœur sa victime. Mais pour lui tu ne devais être qu’une personne quelconque, une proie facile. Ou parce que tu le vois si prêt mais que tu n’arrives pas à le rattraper. Parce que tu ne sais pas comment tout ça va se terminer. Dans ta tête c’est le bordel. Ton souffle plus rapide. Ton sang qui s’agite. Et tous tes souvenirs qui viennent percuter avec force ta mémoire.  Tu es là pour retrouver ton frère. Il est à quelques mètres de toi, ayant dans une de ses poches ton porte feuille remplit de souvenir de vous trois enfants. Des photos que tu as pu sauver des griffes dévastatrices de tes parents. Et tu ne sais pas comment l’arrêter. Tu le sens te filer entre les doigts. Alors tu finis par faire l’impensable. L’impardonnable. Ta voix s’élève dans la foule. L’accusant sans aucune honte. Sans aucune gêne. Brisant peut être le dernier soupçon de lien fraternel. Et les mots sont emportés. Entendus. Tu réalises que tu viens de signer ton arrêt de mort. Comment allait-il te pardonner ce coup bas ? Après quatorze années de silence et d’ignorance, tu le balances comme s’il n’était plus rien pour toi. Un homme le stoppe. Tu ne peux plus reculer. Le mal est fait. Tu peux juste limiter les dégâts. Tu calmes l’homme qui l’a bloqué. Tu ne veux pas faire plus de vague. De toute façon entre le monde qui regarde. Le monde qui passe, tu espères que Justice ne va pas tenter l’irréparable. Se sauver. Tu veux juste lui parler. Et l’homme vous laisse et tu l’attires à part. Loin de la foule et des regards. Mais tu sens bien que cela est loin de lui plaire. Et qu’il va surement tout faire pour rendre ce moment plus difficile. De toute façon tu n’as rien fait pour le rendre plus aisé. Au contraire tu n’as fait que compliqué ces retrouvailles mouvementées. Tu ne peux t’empêcher d’éprouver une sorte de dégout face à ce qu’il est devenu. Un voleur. Cela sentant dans sa voix, tu le blesse surement un peu plus en réagissant comme ça. Tu fais tout à l’envers. Tu mets plus de barrières ou lieu de les briser. Et puis tu t’adoucis pour lui demander ton porte feuille. Justice s’échappe de ton emprise. De toute façon tu ne comptais pas le garder prisonnier. « Juste ta grande sœur. » C’est peut être idiot comme réponse mais à cet instant c’est tout ce qu’il te vient en tête. Grande sœur qui est loin d’avoir tenu son rôle durant ces années de séparation. Tu n’as même pas essayé quand tu en as été en âge de le faire. Et il ne mâche pas ses mots. Tu laisses ton regard capter le sien. Tu n’y vois que de la rage. Peut être même du mépris. Mais comment pourrait-il en être autrement ? « Je sais je n’ai pas été à la hauteur. Logique que tu m’en veuilles. Cela n’a pas été facile pour moi non plus. Les parents ne m’ont pas ménagé. J’ai du rayé de ma mémoire deux frères le même jour … » Ta voix se fait plus basse. Tu retiens tes larmes. Oubliant un instant ton porte feuille que Justice ne t’a toujours pas rendu. Tu ne voulais pas que cela se passe de cette façon. Même si tu te doutais qu’il n’allait pas te sauter dans tes bras. Tu as souvent pensé à cet instant. Même si à chaque fois tu le repoussais parce qu’au fond tu ne savais pas trop comment l’aborder. A chaque fois tu étais déchiré entre l’envie de te précipité à Savannah, pour le serrer juste dans tes bras, et la vision d’horreur de ton frère Jack baignant dans son sang. Hantée par le passé que tu ne peux effacer et aspirée par un futur que tu aimerais différent. Mais tout est si complexe, si compliqué. Qu’au final tu foires tout. Tu es surprise quand enfin il te rend ton bien. Tu essaies de faire passer autre chose dans ton regard comme de la tendresse. De la tristesse mais tu es encore sur le coup de ce que tu viens de découvrir. Et tu es certaine qu’il le voit. Il doit se sentir mal. Autant de reproche dans tes yeux cela doit être douloureux. Ou bien il n’en a rien à faire. Après tout as-tu le droit de le juger ? Tu ne sais pas. Mais malgré tout il reste ton frère et cela te revient en pleine visage avec une force qui te déstabilise. « Merci. Cela serait un vrai crève cœur pour moi de perdre les photos qu’il contient. Des photos de notre enfance que j’ai sauvé in extrémis de la folie furieuse des parents. » Tu baisses les yeux pensant aux scènes qui ont suivi les jours après la mort de Jack. Après le départ de Justice. Au départ tu ne pensais pas que tu ne le verrais plus après ça. Tu t’étais juste dis que tes parents voulaient l’éloigner quelque temps. Mais ce temps a duré des semaines, puis des mois et il c’est transformé en année. Et puis tu poses à nouveau tes yeux dans les siens. Mais avec plus de douceur. Bercé par ce que tu as partagé de beau et de bon avec Justice et Jack. Avant le drame. Avant tout ça. « Non je ne suis pas venu voir notre tante. Et je sais que tu n’es plus chez elle depuis pas mal de temps. Je suis venue pour toi Justice .. juste pour toi .. On ne peut pas aller ailleurs pour en parler. J’ai une chambre d’hôtel pas très loin .. je pense que cela serait mieux que dans la rue. Tu ne crois pas ? » Tu cherches encore comment tu vas lui parler de la vraie raison de ta présence à Savannah. Tu as plusieurs fois imaginé cette semaine. Mais tu n’as jamais vraiment trouvé la bonne façon d’aborder le sujet. En plus vu les circonstances de votre rencontre et tes réactions tu vas encore plus galérer. Peut être lui mentir au départ et venir sur le vrai sujet plus tard. Mais auras tu une seconde chance. Acceptera t-il de te revoir une autre fois ? Déjà là va-t-il accepter de te suivre. Tu es complètement perdu. « C’est important Justice. Faut vraiment que tu m’accordes un peu de ton temps pour m’écouter. Après tu seras libre de partir et surtout de dire non à ce que je vais te demander. » Maintenant il ne te reste plus qu’à trouver le courage de lui demander.   




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MessageSujet: Re: Et vlam 14 années en pleine gueule. ( Joe   Et vlam 14 années en pleine gueule. ( Joe EmptyDim 4 Déc - 17:44



« Juste ta grande sœur. » Je lâche un rire. Plus jaune qu’autre chose. Elle est risible sa phrase. « Cela fait longtemps que je n’ai plus de famille. » Par les liens du sang en tout cas. J’ai arrêté d’être son frère, comme elle a arrêté d’être ma sœur depuis bien longtemps déjà. Une éternité. J’ai l’impression que c’était dans une autre vie. « Je sais je n’ai pas été à la hauteur. Logique que tu m’en veuilles. Cela n’a pas été facile pour moi non plus. Les parents ne m’ont pas ménagé. J’ai du rayé de ma mémoire deux frères le même jour … » Oh pauvre petit chou. C’est le moment où je dois la prendre en pitié ? Verser une petite larme et compatir sur son triste sort ? « Et alors quoi, tu veux un câlin ? » Mes propos peuvent paraître durs je sais, mais je ne peux pas m’en empêcher. « T’as peut être perdu deux frères, mais moi j’ai perdu toute ma famille. » Elle a perdu deux frères ? J’ai perdu un frère, une sœur, des parents, des grands parents, des cousins…  A la minute où Jack a perdu la vie, j’ai cessé d’être un Donovan. On m’a jeté comme un malpropre chez une vieille tante éloignée, sans regarder en arrière. Vous savez, limite comme les animaux qu’on abandonne au beau milieu de la route, parce qu’ils vous incommodent à présent. C’est même pas on m’a juste éloigné, mais on se voit une fois par an à Noël ou quoi. Non ils ont tiré un trait définitif sur moi. Considéré comme mort. Je me demande même si ce n’est pas ce qu’ils ont raconté au reste de la famille, que j’ai perdu la vie aussi. Allez savoir. Alors non seulement j’ai du faire face à l’abandon et au rejet, mais j’ai aussi dû vivre avec le poids de la culpabilité d’avoir ôté la vie de mon frère. C’est peut être injuste, mais du coup j’ai tendance à la mettre dans le même sac que mes parents. A mes yeux elle m’a rejeté aussi. Elle partage la même opinion que les paternels. Que j’ai tué Jack. Que je suis un meurtrier. Sinon pourquoi ne pas m’avoir contacté durant toutes ces années ? Quand elle n’avait que 13 ans à l’époque je veux bien. Mais une fois à 18 ans ? 19 ans ? Même adulte elle n’a jamais cherché à reprendre le contact. Alors qu’elle ose se repointer aujourd’hui, après tout ce temps, je trouve qu’elle a du culot. D’autant plus quand sa première réaction est de me jeter en pâture au premier venu, m’accusant d’être un voleur. Clairement, si elle compte se faire pardonner, elle n’a pas choisi la meilleure approche. Elle me réclame son porte feuille, je lui rends volontiers. Maintenant que je sais à qui il appartient, je n’ai pas l’intention de garder ça plus longtemps. « Merci. Cela serait un vrai crève cœur pour moi de perdre les photos qu’il contient. Des photos de notre enfance que j’ai sauvé in extrémis de la folie furieuse des parents. » Des photos... Je n’en ai pas une seule…Faut dire que lorsqu’on m’a envoyé ailleurs, je n’ai pas franchement eu le réflexe d’en récupérer au passage. Si bien que parfois, quand j’y repense, les visages deviennent flous….J’ai peur qu’avec le temps, je ne me souvienne même plus du visage de Jack. Alors une petite part de moi aurait envie de lui demander de me montrer, mais non. Hors de question. « Je m’en fou. » Pas besoin de me raconter sa vie, je lui ai rendu son portefeuille, basta. J’ai l’impression qu’elle cherche à m’attendrir depuis tout à l’heure. Je n’aime pas son petit jeu, ses yeux larmoyants, ses vas y que je baisse la tête, les références aux parents. Alors je m’impatiente. Je lui demande ce qu’elle veut, qu’on en finisse. « Non je ne suis pas venu voir notre tante. Et je sais que tu n’es plus chez elle depuis pas mal de temps. Je suis venue pour toi Justice .. juste pour toi .. On ne peut pas aller ailleurs pour en parler. J’ai une chambre d’hôtel pas très loin .. je pense que cela serait mieux que dans la rue. Tu ne crois pas ? » Je grimace à l’entente du prénom Justice. Je ne supporte pas d’entendre ce prénom. J’ai bien envie de lui répondre d’aller se faire foutre. Que je n’ai pas le moins du monde envie de la voir. Qu’elle perd son temps. Qu’elle a fait tout ce chemin pour rien. Mais elle insiste de plus belle. « C’est important Justice. Faut vraiment que tu m’accordes un peu de ton temps pour m’écouter. Après tu seras libre de partir et surtout de dire non à ce que je vais te demander. » Non à ce qu’elle va me demander ? Là je comprends d’autant plus qu’elle n’est en fait absolument pas venu pour me voir. Pour rattraper le temps. Elle a un service à me demander. La blague. Après tout ce  temps, je ne vois pas bien ce qu’elle peut vouloir de moi. Je réfléchis. Je sens que si je refuse, elle ne va pas lâcher l’affaire. Alors le meilleur moyen c’est surement d’en finir tout de suite. Et puis quelque part, il y’a une petite part de moi qui est tout de même curieux de savoir ce qu’elle veut. « Ok je te suis. Mais à une condition. T’arrêtes de m’appeler Justice. C’est Joe à présent. » Et ce n’est pas négociable.
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MessageSujet: Re: Et vlam 14 années en pleine gueule. ( Joe   Et vlam 14 années en pleine gueule. ( Joe EmptyLun 5 Déc - 23:15


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Tu ne sais pas pourquoi tu lui dis ces mots. C’est la première chose qui te passe par l’esprit.  C’est presque logique pour toi. Et pourtant en as-tu seulement le droit à présent ? Après ce silence que reste t-il réellement de votre lien fraternel ? Que des bribes invisibles déchirées par le passage des ans. Et son rire te confirme que tu ne portes plus ce titre depuis bien longtemps. Toi aussi ce jour là tu as perdu ta famille. Même si tu étais restée  vivre avec vos parents, les choses avaient bien changé après le drame. Et les rires qui berçaient souvent votre demeure c’étaient changés en silences et en larmes amères. Tu essaies de faire passer le message, mais Justice se ferme d’avantage. Un vrai mur de glace. Il va être difficile de le briser. Tu en prends conscience. Et au fond cela serre ton cœur. Tu savais que l’épreuve serait difficile, mais tu ne t’attendais pas à te trouver face à un homme aussi froid. Aussi distant. Mais comment pourrait-il en être autrement. « Pourquoi pas cela pourrait être sympa .. un câlin. »  Tu ne te souviens même plus quel effet cela te faisait de le prendre contre toi. Tu as oublié quel  bonheur te procurer la chaleur de son corps contre le tien. Tu as oublié quel apaisement t’apporter  la douceur de l’odeur de sa peau contre la tienne. Envahit par des sensations étranges et déroutantes, tu lui souris. Rien à voir avec les sourires que vous échangiez enfants. Eux ils étaient plein d’innocence. Et cet innocence vous l’avez perdu il y a bien longtemps. Mais c’est un sourire vrai et sincère que tu lui offre même si les mots qu’il te dit n’apportent que souffrance. « Je sais Justice .. j’en suis vraiment désolé .. je n’ai rien pu faire. » Tu oses à peine le regarder, sachant très bien  tu aurais pu faire ce chemin avant pour le retrouver. Tu aurais pu le faire bien plus tôt s’il n’y avait pas eu ce doute planté dans ton cœur années après années par tes parents. Tu t’en veux d’avoir été si lâche. Tu t’en veux  de ne pas lui avoir laissé une chance. De ne rien avoir fait pour que le peu d’amour qui pouvait se trouver dans son cœur puisse germer à nouveau. Non tu arrives quand la source est tarie. Quand toute chance de retour est anéantie. Et tu te demandes si tu vas avoir le courage de lui dévoiler ce qui t’a poussé à venir enfin le trouver. Tu essaies de raviver la flamme quand il te rend ton porte feuille. Durant quelques secondes tu espères qu’il va te demander à voir les photos. Mais sa réponse ne fait que balayer tes derniers espoirs. « Peut être plus tard. » Tu devrais le laisser partir et retourner à New York. Cette pensée traverse ton esprit aussi vive qu’un éclair. Mais tu saisis la chance qu’il te donne, même si elle est infime. Tu as conscience que tu n’en auras pas une seconde. Que cet instant sera peut être la seule possibilité d’ouvrir son cœur à nouveau à cet amour que vous avez partagé enfant. Tu t’engouffres dans la brèche qu’il a entrouverte, espérant juste qu’il ne fermera pas la porte trop vite. Mais tu ne veux pas aborder le sujet dans la rue. Un moment d’intimité serait plus favorable à la discussion. Bien entendu il pourrait refuser et fuir à travers la foule. Et cette fois tu n’aurais pas le cœur de le rattraper. Mais il accepte pensant surement que tu ne le laisserais pas tranquille tant que tu n’aurais pas eu cette discussion. Tu es certaine qu’au fond c’est pour ça qu’il ne dit pas non à ta demande.. Émettant juste une requête au sujet de son prénom. Et tu sens bien dans sa voix que tu n’as pas d’autre choix. « Va pour Joe. Pourquoi Joe ? » Et tu commences à marcher avec Justice à tes côtés. Enfin Joe vu que c’est comme ça qu’il veut que tu l’appelles. Un tas de question envahit ta tête. Où vit-il ? De quoi vit-il ? A part du vol. A-t-il une femme dans sa vie ? A-t-il des amis ? Est-il heureux ? C’est l’avalanche. A-t-il tué Jack ou est ce bien qu’un simple accident ?  Celle là tu la chasses rapidement.  Tu as envie de lui en poser certaines, mais tu hésites. De toute façon est ce qu’il te répondrait. Mais le silence est trop pesant, alors tu oses. Tu risques quoi ? De te faire envoyer bouler avec panache. « Je peux te poser une question. » Tu tournes ta tête vers lui pour le regarder. Tu le détailles un peu plus. Cherchant encore une fois dans les traits de l’homme qu’il est l’enfant que qu’il fut. « Est-ce que tu t’en sors Justi .. pardon Joe .. enfin je veux dire tu vis de quoi exactement ? Tu as un métier ? » Tu sais qu’il vole mais tu as du mal à penser que cela puisse être sa façon de gagner sa vie. Même s’il est doué. Tu ne t’es rendue compte de rien. Ce qui renforce l’idée que cela ne doit pas être un coup d’essais. Et qu’il doit pratiquer cet art souvent. Tu as l’impression que le chemin est long et pourtant vous arrivez rapidement à l’hôtel. Et puis dans ta chambre.  Tu ouvres la porte. « Vas y rentre. » Ton cœur bat plus vite. Comment tu vas lui dire. « Tu veux boire quelques choses ? Il y a un mini bar juste là et il est bien remplit. » L’angoisse vient nouer ta gorge et serrer tes tripes. Ne pas oublier que c’est surement ton seul espoir de lui parler. De lui demander. Mais comment tourner cela. « Tu devrais t’assoir Joe. » Ta voix est plutôt ferme sur le coup. Toi tu préfères rester debout à faire les cents pas. « Je suppose que tu veux que j’aille droit au but. Tu ne dois pas avoir envie de t’éterniser pour en savoir plus sur moi ou me permettre d’en apprendre plus sur toi ? » Toi cela ne te dérangerais pas de trainer un peu avant d’aborder le vrai cœur de la discussion.    




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MessageSujet: Re: Et vlam 14 années en pleine gueule. ( Joe   Et vlam 14 années en pleine gueule. ( Joe EmptyMar 6 Déc - 23:59



« Pourquoi pas cela pourrait être sympa .. un câlin.» Je n’en fais déjà pas en temps normal, alors ce n’est clairement pas avec elle que je vais en faire. Je préfère ne pas relever tant ce qu’elle vient de dire est ridicule. Et puis là elle me fait un sourire. C’est chelou. Je lui raconte que j’ai plus de famille et elle me sourit comme une conne. Elle se dit désolée, qu’elle n’a rien pu faire. « Je veux bien le croire. » Elle était beaucoup trop jeune, bien sur que ce n’était pas son choix. Elle est obligée de subir la loi des parents. Mais une fois adulte, elle était libre de prendre ses propres décisions, et là elle n’a plus aucunes excuses. Puis je lui rends son portefeuille, elle me parle de souvenirs, de photos, mais je lui balance que j’en ai rien à faire. Peut être plus tard qu’elle déclare. « Ouais c’est ça. » Elle croit qu’elle va en avoir l’occasion ? Qu’on est parti pour se revoir ou quoi ? En tout cas, elle veut discuter, tout de suite. Elle propose d’aller à son hôtel, plutôt que de discuter là au milieu de la rue. Je préfèrerais plutôt me casser, mais je sens qu’elle va me harceler si je n’accède pas à sa requête. Alors j’accepte de la suivre. Mais à une condition, qu’elle m’appelle Joe. Ce qu’elle concède à faire, s’interrogeant au passage sur la signification. « Pourquoi pas ? Tout est mieux que Justice. » Je ne vais pas me lancer dans le racontage d’anecdote sur les origines de ce prénom. Mais clairement, c’était pour moi l’occasion de tirer un trait sur mon ancienne vie. Et puis qu’on se le dise, Justice, c’est vraiment un prénom de merde. Et tellement pas adapté à ma personne, moi qui n’ait aucun respect pour la justice. Comme quoi, ils m’aimaient déjà pas à la naissance pour m’affubler d’un nom pareil. On commence alors à marcher. Je ne compte pas faire d’effort et tenter d’alimenter la conversation. Si on doit passer tout le trajet dans un profond silence, ça me va. Mais évidemment, ce n’est pas le cas de la demoiselle, et voilà qu’elle me pose une nouvelle question. Me demandant l’autorisation, sans pour autant attendre que je lui donne. A quoi bon demander alors. Apparemment elle s’inquiète pour moi. Ou peut être aimerait elle que je m’en sois bien sorti, que j’ai un métier décent, afin de moins culpabiliser. On ne va pas se mentir, 60% de mes revenus proviennent de mes activités illégales. Le reste du groupe de musique. Mais clairement, ce n’est pas assez rentable pour que je puisse en vivre. J’ai limite envie de lui demander si elle considère le vol comme un métier. Le recel. L’extorsion. Mais non. En vrai, j’aimerais pouvoir lui répliquer que oui je m’en sors, que j’ai un bon métier, que je n’ai pas eu besoin de leur fric pour m’en sortir. Sauf que j’ai quitté l’école très tôt, je n’ai aucuns diplômes ni qualifications. Tout ce que je pourrais trouver c’est barman ou caissier ou une connerie du genre.   « Je joue dans un groupe de musique. On a notre petit succès. » Bon ce n’est pas encore demain la veille qu’on va se mettre à remplir des stades de foot, m’enfin on remplit quelques petites salles, et on a notre base de fan. Beaucoup ne peuvent pas en dire autant. On arrive finalement à son hôtel, c’est qu’il n’était vraiment pas loin. Je pénètre dans sa chambre. Elle me propose à boire. Je n’hésite pas, j’ouvre le mini bar, et en ressort une mini bouteille. Un remontant n’est pas de refus. Je lui demande pas si elle veut un truc, elle se servira toute seule. Je bois cul sec la fiole alors que je m’assois sur le lit. Elle en fait une tronche, elle m’a l’air stressée au possible. A faire les cents pas autour de moi. « Ouais j’ai pas que ça à foutre, alors accouche. » A la regarder on dirait que quelqu’un est mort. Peut être qu’elle est venue m’annoncer la mort d’un de nos parents. Ouais, enfin c’est vrai qu’il était question d’une demande… Je ne sais pas trop, et je préfère ne pas partir dans des suppositions foireuses.
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MessageSujet: Re: Et vlam 14 années en pleine gueule. ( Joe   Et vlam 14 années en pleine gueule. ( Joe EmptyVen 9 Déc - 17:04


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Tu trouves le fait de lui dire que tu partagerais bien un câlin aussi stupide que le fait que tu réagissais en tant que sa grande sœur. C’est ridicule mais les mots sont dits et tu ne vas pas les effacer. Comme tu n’effaceras pas ces quatorze années de silence et d’ignorance. Mais au fond de toi tu ne peux t’empêcher de penser aux années que vous avez partagé enfant. A ce bonheur maintenant entaché et qui à cet instant vient se glisser à nouveau dans tes veines. Te faisant presque frissonner. Rendant ta bouche plus sèche et ton cœur un peu plus instable. Comme quoi les sentiments que tu as partagé avec Justice sont toujours là au creux de ta poitrine.  Comme tu ne peux t’empêcher de t’excuser de n’avoir rien fait suite à son exil. Tout ceci te torture, bien plus que tu ne le voudrais. Tu as lutté souvent contre les sentiments contradictoires que tu ressentais. Ce besoin de le retrouver vraiment et puis ces images d’horreur et le fait de te dire qu’il était peut être coupable de cet acte. Une déchirure toujours présente et qui s’ouvre à nouveau face à ses réactions. Face à ce malaise qui se met entre vous rendant cette situation étrange et dérangeante. Tu aurais du choisir la voie de la dialyse et l’attente d’une greffe. Mais retrouver Justice promettait tellement plus. Moins de souffrance. Plus de facilité. Enfin s’il accepte de te donner un de ses reins. Alors tu essaies de donner le change repoussant encore le moment fatidique de la vérité dérangeante. Et lui garde la distance. Alors que tu fais tout pour la réduire. Tu lui demandes même pourquoi il a changé de prénom. Même si tu es d’accord que de ce côté vos parents ne l’avaient pas spécialement gâté. « Il est vrai que Justice est assez dur à porter. Je l’avoue. Joe c’est plus facile. Plus passe partout. » Tu ne cherches pas à en savoir d’avantage. De toute façon pas sur que Justice. Tu vas encore avoir un peu de mal avec ce changement de prénom. Veuille t’en dire plus sur le pourquoi il a choisi Joe. Ce qui te fait tout drôle c’est que même si tu ne l’as prononcé en tant que prénom. Le mot justice t’est vraiment familier et fait partir des mots qui viennent souvent rouler entre tes lèvres. Il perd parfois son véritable sens selon les affaires que tu traites. Tu t’égares un instant dans tes pensées discordantes. Un moyen de t’évader et de lutter contre tout ce qui te perturbe et te traverse. Et puis tu te reconcentres sur ton frère. Sur ce frère inconnu au final, tu ne connais que l’enfant. Enfin une partie. Tout le reste est juste un grand mur blanc, ou un écran de cinéma sans image. Alors tu essaies d’en savoir un peu plus. Histoire d’écrire des mots sur ce vide imposant. « Musicien ? Quel instrument ? Et cela te suffit pour vivre ? » Non surement pas, d’où les vols. Un moyen d’assurer les journées de vache maigre. Il en a du en avoir alors que toi tu n’as jamais manqué de rien. Livrera t-il toute sa souffrance ? Ou bien restera t-il silencieux ? Une façon de reste digne aussi. Joe n’a surement pas besoin de ta pitié ou d’un amour de grande sœur mal placé. Toute cette réflexion met un sacré bordel dans ta tête. Pourtant tu veux vraiment apprendre à le connaitre. Même si d’une certaine manière il risque fort de t’en mettre plein la figure. De toute façon tu l’auras bien mérité. Tu n’es qu’une sœur indigne qui n’a jamais cherché à agir une fois adulte. Et vous arrivez enfin à ton hôtel. Et là tu te demandes si c’est une délivrance ou bien un enchainement. Tu ne sais pas comment aborder le sujet. Tu lui proposes à boire. Il se sert sans autre forme de procès. Toi tu as besoin de garder les idées claires. Même si tu ne dis pas non à un verre d’alcool de temps en temps. Dérogeant à la règle qu’avec tes traitements ce n’est pas conseillé. Il s’assoit sur le lit. Tu tournes en rond, te sentant prisonnière de cette pièce. Et de ce que tu éprouves. Tu voudrais faire trainer l’instant. Comme tu le fais depuis des années. Mais là c’est surement la seule chance que tu auras. Tu te sers un verre d’eau et tu l’avales d’une traître. Tu attrapes une chaise et tu t’installes face à ton frère. Plongeant ton regard dans celui de Joe. Tu prends une grande respiration. Ton cœur accélère. « Je suis … » Tu marques un silence. Ta gorge se serre. « Je suis malade … ça dure depuis quelques années … mais comme je te l’ai dis tu es libre de refusais … ma demande.. » Tes mains sont moites. Tu te sens mal. Ton regard reste toujours perdu dans le sien. « Je suis son traitement .. mais là il me faut plus .. il me faut une greffe… il me faut un rein .. » Ton rein Justice, enfin Joe. Mais ces mots ont du mal à sortir de ta bouche. Et tu te lèves d’un coup. « Non laisse tomber .. c’est idiot .. je n’ai pas le droit de te demander cela .. tu ne me dois rien .. » Quelques larmes viennent s’échouer sur tes joues. De quel droit tu peux lui demander de te donner un rein. Juste parce que le même sang coule dans vos veines. Ce qui rendrait le phénomène de rejet moins important. Enfin faut qu'il soit compatible aussi, mais les chances sont bien plus grandes qu'avec un inconnu. Tu culpabilises sur le coup.   




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MessageSujet: Re: Et vlam 14 années en pleine gueule. ( Joe   Et vlam 14 années en pleine gueule. ( Joe EmptyMar 13 Déc - 1:10



On ne va pas palabrer sur mon prénom plus longtemps, c’est Joe, un point c’est tout, il faudra qu’elle s’y fasse. Elle cherche alors à en savoir plus sur moi. J’suis bien aimable de lui répondre je trouve. Je parle de mon groupe. Elle s’interroge sur le fait que je puisse réussir à vivre de la musique. « Guitare. Et je chante aussi. » Pourquoi je lui raconte ça au juste ? « Quand au reste...tu n’as pas envie de connaître la réponse. » Alors qu’elle ne la pose pas, car ça risque de ne pas lui plaire. Mais c’est aussi une manière de répondre sans répondre. Et puis si c’est pour avoir sa pitié, non merci. Je m’impatiente alors. Je suis venu ici pour une raison précise apparemment. Alors qu’elle se lance qu’on en finisse. Plus vite je serais loin d’ici, mieux je me porterais. Enfin, elle reprend la parole.  « Je suis … » Elle est ? La championne des silences et du suspens. Allez vas y, accouche. « Je suis malade … ça dure depuis quelques années … mais comme je te l’ai dis tu es libre de refuser … ma demande.. » Malade…Elle est venue m’annoncer qu’elle est mourante ? Elle a fait tout ce chemin pour ça ? Elle trouve que je n’ai pas assez morflé dans ma vie, alors elle a décidé en plus de venir m’infliger son futur décès ? Tout le monde le sait, je suis un mec long à la détente. Alors même là, je ne m’imagine pas encore la portée de sa demande. Alors qu’on pourrait certainement facilement en déduire la suite des évènements. Moi à la place je suis en train de me dire qu’elle veut que j’aille répandre ses cendres je ne sais où.  « Je suis son traitement .. mais là il me faut plus .. il me faut une greffe… il me faut un rein .. » Bon à partir de maintenant il est difficile de ne pas comprendre ce qu’elle souhaite. Une greffe…Un rein…Ce qu’elle veut de moi en fait…C’est littéralement une partie de moi.  « Non laisse tomber .. c’est idiot .. je n’ai pas le droit de te demander cela .. tu ne me dois rien .. » J’ai l’impression d’être dans une autre dimension, d’halluciner. Tout ceci est complètement irréel. Je suis dans une chambre d’hôtel, en compagnie de ma sœur que je n’ai pas revu depuis 14 ans, et en guise de retrouvailles elle souhaite que je lui donne un de mes organes. Et là, c’est le drame. Alors que les larmes coulent sur ses joues, moi je suis pris subitement d’un fou rire. Il n’y a strictement rien de drôle dans tout cette histoire, bien au contraire, mais c’est purement nerveux, je ne peux pas m’en empêcher. Toute la situation est ridicule. « 14 ans…un rein…Tu veux que je te donne un rein, mon rein… » Nouvel éclat de rire. « Ça c’est la meilleure… » Faut que je me calme parce qu’en fait je suis en train de virer hystérique, mes nerfs sont en train de lâcher. Je ferme les yeux, et tente de me calmer. On inspire, on expire. « Je…j’ai besoin de me rafraîchir. » Je me lève, et file m’enfermer dans la salle de bain. Je me passe de l’eau sur le visage, et me regarde dans la glace. Allez mec, tu te calmes, on se reprend. Je n’ai subitement plus envie de rire. « Allez mec, tu t’en fou, elle est personne… » J’essaie de me convaincre. Au bout de deux minutes, je reviens finalement, dans la chambre, là où j’ai laissé Kelia. Elle n’a pas bougé. « Je suis désolé pour toi. Sincèrement. » Oui c’est vrai. Parce que malgré tout, je ne lui veux pas de mal, encore moins sa mort. « Mais t’as un p’tain de culot de venir me demander ça, après tout ce temps. On me considère comme mort toutes ces années, et puis comme c’est pratique, dès qu’on a besoin de moi, tout à coup j’existe. Et après ça, tu t’attends à ce que je fasse ce sacrifice pour toi ? » Qu’elle ne me la joue pas non désolé c’est idiot…Elle a fait des centaines de kilomètres pour ça. Sa démarche est mûrement réfléchie. « Tu dois être bien désespérée pour venir me voir. » Clairement c’est qu’elle doit être tombée bien bas. « T’sais quoi, un instant en te revoyant, j’ai vraiment cru que t’étais là pour moi, pour tenter de recoller les morceaux… Mais c’était complètement stupide. » Cela m’a traversé l’esprit. Pas longtemps certes, mais tout de même. Surement plus un espoir qu’autre chose. Et je m’en veux de ça. « Tu me dégoutes. » Mes mots sont durs, très durs.  
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MessageSujet: Re: Et vlam 14 années en pleine gueule. ( Joe   Et vlam 14 années en pleine gueule. ( Joe EmptyVen 16 Déc - 23:00


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Tu sens rapidement que parler de lui l’agace. Tu comprends que tu n’auras pas plus d’explication par rapport au choix de son prénom. Et que tu devras faire avec. Il aurait pu t’envoyer bouler au lieu de te répondre. Cela fait quatorze ans que tu ne t’occupes pas de sa vie. Cela serre ton cœur bien plus que tu ne le voudrais. Tu es bouleversée par tout ce que ces retrouvailles éveillent en toi. Une étrange sensation de malaise et de culpabilité vient se glisser dans tes veines. Laissant un gout dérangeant dans ta bouche. Un gout amer. Un gout acide. Un gout de sang presque. Tu essaies de chasser cette impression déplaisante alors qu’il te parle de comment il gagne sa vie. Tu chasses cette fébrilité en l’écoutant. Tu te doutes que jouer de la guitare et chanter ne doit pas peser bien lourd dans la balance de ses revenus annuels. Mais tu apprécies qu’il te parle de cette passion car un instant il ouvre la porte à un lien plus intime. « Je serais heureuse de t’écouter. » Ta voix est sincère, tu le penses vraiment. Mais Joe le voit-il de cette façon ? La suite de sa phrase te laisse plus démuni sur le sujet concernant sa façon de gagner sa vie. « Je crois que j’ai saisi pour le reste .. tu vaux mieux que ça Joe … » Mais tu sais que cela tombera dans l’oublie. Alors tu te concentres sur la suite. Sur ce que tu vas lui dire. Et lorsque vous vous retrouvez dans ta chambre d’hôtel tu te sens comme un lion en cage. Tu sens ta poitrine se serrer. Tu te sens étouffer. Tout devient difficile. Tu voudrais fuir. Mais tu es là. Tu ne peux pas revenir en arrière. Et tu te lances. Hésitante. Tremblante même. Tu te sens coupable. Coupable de l’avoir ignorer durant ces années passées comme s’il n’avait jamais existé. Coupable de l’avoir laissé tomber. Coupable d’avoir rien fait plus tôt. Et c’est par bribe que tu lui parles. Des phrases comme des énigmes qui doivent jeter le trouble dans son esprit. Le tien est d’ailleurs dans un drôle d’état. Tout chamboulé. Tu te sens même lâche d’oser être là pour ça. Bordel Kelia tu joues à quoi ? Tu fais quoi ? Tu le regardes il a l’air perdu. Et la culpabilité t’étouffe d’avantage. Elle devient pesante. Déchirante. Une plaie béante dans ton cœur. Comme si la blessure du passé venait te bouffer. T’engloutir. Encore et encore. Alors tu te lèves de ta chaise presque rageuse de ta détresse. Mais ce sont les larmes qui viennent finir de te détruire. Et son rire lui t’achève. Il est comme la guillotine sur le cou d’un condamné. C’est froid et tranchant. Et c’est dans la chair tendre de ton cœur que la plaie se fait plus vive et plus grande. Et ses mots n’arrangent rien à la douleur que tu ressens. Ils la renforcent et ajoutent de l’acide sur la blessure déjà bien profonde. Des mots vrais que tu ne peux lui reprocher. Tu l’écoutes te demandant si c’est bien la réalité. Son rire vient percer ton âme. Pourquoi es tu si bouleversé par tant de rage ? Tu restes silencieux. Il part un instant dans la salle de bain pour se rafraichir. Tu restes là debout et tremblante. Tu as envie de prendre tes affaires et de partir. De sortir de sa vie aussi vite que tu y es rerentrée. Mais quelque chose te retient dans cette pièce qui devient glaciale. Comme si tu attendais le fait qu’il t’achève. Et il revient. Tu n’as pas bougé comme cloué sur place. Tu es surprise par ses premiers mots. Mais la suite est bien plus acide. Joe finit de mettre ton cœur en lambeau. Il l’avait déjà bien abimé il y a quatorze années en te privant de ton petit frère Jack et de lui par la même occasion. Et là il finit le travail. Et le mot meurtrier vient claquer avec rage dans ta tête. Alors que ton regard se perd dans le sien, perdu comme par le passé. C’est le petit frère que tu vois. Et c’est la grande sœur anéantie que tu deviens. Tu ne fais même pas attention à ce moment ou il te dit qu’il a pensé que tu étais là pour recoller les morceaux. Ce moment où il te dit qu’il pensait que tu étais là pour lui. Ces mots là tu ne les entends pas. Trop bloqué par la douleur que tu ressens. Par les images qui t’enivrent. Et puis il y a le coup de grâce. Le coup violent et glacial. Et les mots résonnent dans ta tête. « Tu me dégoutes. » « Je m’en doute. »  Tu soupires. Tu essaies de reprendre contenance. Le passé se mélange au présent et tout devient difficile. Toi qui essaies depuis si longtemps de chasser ces images de chaos, elles reviennent avec force plus tranchantes qu’avant. A cet instant tu lui en veux et tu retournes la culpabilité de ton silence contre lui. Après tout s’il n’avait pas tué Jack vous n’en serait pas là. Et tu deviens cinglante, voulant le blesser comme il vient de le faire. « Tout est de ta faute Justice. » Tu emploies son vrai prénom tu foutant de ce qu’il pense. « Si tu n’avais pas tué Jack rien de tout ça ne serait arrivé. Papa et maman ne t’auraient pas fait quitter la maison et rayer de leur vie .. et de la mienne par la même occasion .. » Ta voix est rageuse. Tu serres les points. Les sanglots te secouent. Kelia arrête. Mais c’est plus fort que toi. Tout ce qui te serre le cœur depuis toutes ses années à besoin de sortir. « Il c’est passé quoi ce jour là Justice .. il c’est passé quoi ? » Tu t’approches de lui. « Tu l’as poussé .. c’est ça .. pour un doudou .. » Et tu le pousses. Tu veux savoir. Autant tout détruire vu qu’il n’existe plus rien à sauver. « Réponds moi bordel .. tu as fais quoi à JACK .. » Tu hurles presque.  Tes poings restent posés contre sa poitrine. Tu le frappes. Les larmes noient ton regard qui se trouble. Ton cœur va trop vite. Ton souffle est rapide. Tout devient flou et pesant. Tu voudrais pouvoir oublier toute cette douleur qui t’enlace depuis toutes ses années. « Réponds-moi Justice. » Ta voix est brisée comme toi sur le coup. Tu tombes à genoux anéanti parce que tu vis depuis toutes ces années et parce que tu viens de lui envoyer à la figure avec hargne.   




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MessageSujet: Re: Et vlam 14 années en pleine gueule. ( Joe   Et vlam 14 années en pleine gueule. ( Joe EmptyDim 18 Déc - 18:01


Kelia serait heureuse de m’écouter. « Ce n’est pas prêt d’arriver. » J’ai pas l’intention de jouer pour elle, ni l’inviter à un de mes concerts. Puis elle déclare alors que je vaux mieux que ça. Ça étant mes activités illégales. Comment peut-elle faire une affirmation pareille ? « Tu ne dirais pas ça si tu me connaissais. » Oh non parce que je ne vaux pas mieux que ça. Mais c’est ça le problème, elle ne me connait pas. Je n’ai quasiment plus rien du petit garçon qu’elle a connu, dans le fond c’est un parfait étranger qui se tient devant elle. Et puis Kelia lâche sa bombe. Ses problèmes de santé. Son besoin de greffe. Le fait que je sois sa dernière chance. Enfin ça elle ne l’a pas dit, mais pour qu’elle vienne me voir, c’est que clairement elle a dû épuiser tous les autres recours possible. Le con que je suis ne peut s’empêcher d’être blessé par ça. Parce que même si je la déteste, que je n’ai aucuns désirs d’avoir une quelconque relation avec elle, j’aurais aimé qu’elle soit là pour moi. Juste moi. Pas un bout de moi. Mais évidemment qu’elle n’est pas là pour recoller les morceaux…Pourquoi le serait elle ? Cela se confirme d’autant plus par la suite de ses propos. « Tout est de ta faute Justice. » Bam. Cela tombe comme un couperet. « Si tu n’avais pas tué Jack rien de tout ça ne serait arrivé. Papa et maman ne t’auraient pas fait quitter la maison et rayer de leur vie .. et de la mienne par la même occasion .. » C’est quelque chose que je me suis longtemps répété. Que je me répète toujours d’ailleurs. Mais l’entendre de sa sœur… Je suis complètement sonné, j’ai l’impression de m’être prit un uppercut. Plusieurs même. Voilà son vrai visage. Bien sur qu’elle n’est pas là pour moi…Elle me tient pour l’unique responsable de tous nos malheurs. Elle me frappe, elle est en pleurs, elle est hystérique. Clairement elle s’est faite son idée sur ce qu’il s’est passé. Si jamais il y’avait un infime espoir de sauver les meubles entre nous, là elle vient de tout détruire. Ses mots sont tranchants comme des lames de rasoir. Elle aurait tout aussi bien pu traverser ma poitrine et écrabouiller de ses propres mains mon cœur que le résultat serait le même. « Ferme la…Ferme la… » Je ne supporte plus d’entendre ses mots, je veux juste qu’elle se taise. Je vrille complètement. Je la force à se relever et la plaque violemment contre le mur, en l’attrapant par le cou. A l’heure actuellement je m’en fou de lui faire mal, ou de l’effrayer. « FERME TA PUTAIN DE GUEULE ! » Je conserve mon emprise contre son cou.   « Tu veux savoir ce qu’il s’est passé hein ? Je vais te le dire. Je pouvais pas saquer Jack, le parfait Jack. Le fils parfait. Que tout le monde adorait. Alors ouais, je l’ai poussé volontairement pour m’en débarrasser. C’est ça que tu voulais entendre non ? Que je suis un p’tain de meurtrier ? »  Et bah voilà elle est servie. Parce que c’est ce qu’elle pense de toute façon. Elle m’a condamné à l’instant où elle m’a vu baignant dans le sang de mon petit frère. Tout comme les parents. Alors à quoi bon. Et puis me croire coupable lui donne probablement meilleure conscience. Sur le fait de ne jamais m’avoir contacté durant toutes ces années. Mais elle ne peut pas savoir à quel point ça me fait du mal de prononcer ces mots. J’aimais Jack. Alors oui j’étais tout le temps en train de me chamailler avec lui, de lui chercher des noises, de tenter de lui attirer des problèmes. C’était moi l’ainé, mais j’étais jaloux de lui. Seulement jamais de la vie je ne l’aurais blessé volontairement. Merde j’avais 10 ans ! Comment peut on croire une seule seconde que j’ai pu le faire exprès ? Il faudrait vraiment que je sois un monstre. « Alors tu vois, à ta place je me casserais vite fait d’ici pour ne plus jamais y remettre les pieds. Parce que qui sait ce que je serais capable de te faire ? » J’ai déjà tué notre frère, alors qui dit que je n’en ferais pas de même avec elle ? Et puis je viens de lui prouver que je peux être violent. Je lâche finalement ma main de son cou, la libérant. Et je tourne les talons, pour quitter la pièce. Mais juste avant de partir, je me retourne, pour prononcer ces derniers quelques mots cinglants, et cruels. Terriblement cruels. « T’sais quoi ? J’espère que tu crèveras. » Et je sors, claquant la porte derrière moi. Je m’empresse de sortir, dévalant les escaliers trois par trois. Et là une fois dehors, je me mets à courir, courir, comme si ma vie en dépendait. On doit me prendre pour un cinglé mais j’en ai rien à faire. Tout ce que je veux, c’est mettre le plus de distance possible entre cet hôtel et moi. Une fois à bout de souffle, je finis par m’arrêter et je m’effondre au sol, dans une pauvre ruelle dégueulasse, contre un mur. Ma tête entre les mains, je craque complètement et éclate en sanglots.      
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MessageSujet: Re: Et vlam 14 années en pleine gueule. ( Joe   Et vlam 14 années en pleine gueule. ( Joe EmptyMar 20 Déc - 17:58


Clash violent.
Joe & Kelia


Tu avoue à ton frère que tu serais bien contente de l’entendre jouer de la guitare. Tu aimerais même en savoir plus par rapport à sa passion. Mais vu sa réponse tu évites de lui demander s’il joue de la guitare électrique ou de la guitare sèche. C’est vraiment mal parti entre vous. Et cela ne s’arrange pas. Alors tu ne relève pas non plus sa dernière phrase. De toute façon il a raison tu ne le connais pas. Ou plutôt plus. Tu ne préfères pas chercher à rendre tout cela plus compliqué, la suite le sera assez. Enfin si tu as le courage de lui parler de ton souci de santé. De ce qui t’a vraiment poussé au final à venir à Savannah. Et lorsque la discussion s’enclenche une fois à l’hôtel tout devient plus complexe. Tu t’y prends mal, même très mal. Idiote que tu es. C’est ton frère et tu lui balances ça comme ça. Comme si c’était logique au final qu’il te fasse ce cadeau après quatorze années d’ignorance et de silence glacial. De ce côté-là tu gagnes le jackpot. Mais pas évident de parler de tes problèmes de santé avec ton frère. D’un certain côté il est devenu un inconnu. Et le lien qui vous unissez enfant est à mille lieu de vous à cet instant. Tout tourne de travers et tout part en vrille très vite. Tu n’arrives pas à arrêter l’avalanche et tout s’écroule brutalement. Et sa réaction ne se fait pas attendre comme ses mots. Il ne te ménage pas. Il ne t’épargne pas. Pourquoi le ferait-il de toute façon ? Alors tu attaques à ton tour. Ta voix. Tes mots. Sont pires que des poignards. Et tu les lui plantes en plein cœur. Tu lui jettes en plein visage tout ce que tu as entendu depuis ces années. Le mot meurtrier résonne. Encore et encore. Il se fait plus fort. Plus cinglant. Et les reproches tombent sans pitié aucune. Il est coupable. Il est le seul coupable. Et tu l’accuses violemment avant de le regretter et de t’échouer à ses genoux. Mais il n’est pas dupe et sa réaction est des plus horribles. Tu vois alors son vrai visage. Celui du monstre que tu refusais de voir. Il crie. Il te force à te relever et te planque contre le mur. Tu sens sa main se placer sous ton cou. Et la peur s’empare de toi alors que ses paroles viennent te heurter avec rage. Tu attrapes son poignet pour repousser sa main. Mais il a beaucoup de force et tu n’arrives pas à défaire l’étreinte qui te coupe le souffle. Les mots viennent prendre leur place au sien de ton cœur. Et cela te le glace d’avantage. « Tu .. me fais ..  mal .. Justice. » Ses yeux se vident de leur éclat pour devenir plus noir. Des larmes coulent sur tes joues. Il est là le monstre. Là face à toi. Pourtant une voix au plus profond de tes entrailles te hurle que tu te trompes. Qu’il s’agissait juste d’un accident. Mais tu la fais taire. Parce qu’à cet instant tu as peur de celui qui se trouve en face de toi. Joe a perdu toute humanité. Tu l’as bien aidé sur ce coup là. Quelle conne. Tu te demandes ce qui se passe dans sa tête. Dans la tienne les souvenirs se succèdent. Mêlant tout. C’est à la fois douloureux et déroutant. Tu revois même votre dernier Noël avec le sapin dans le salon rempli de décoration.  Tu fermes les yeux, l’odeur du clafouti que faisait votre mère vient presque te chavirer le cœur. Te donnant la nausée. Joe te menace. « Je n’ai pas peur de toi. Jack n’a pas pu se défendre moi je le peux. » Ta voix est voilée presque cassée. Mais pourtant à cet instant il a dessus sur toi. Et ta main contre son poignet n’arrive toujours pas à lui faire desserrer son emprise. Et puis il te lâche enfin, comme si tu n'étais qu'une vulgaire chose insignifiante. Tu peux enfin respirer. Tu passes ta main autour de ta gorge. C’est douloureux. « Tu n’es qu’un sombre idiot Justice. » Tu finis de t’enfoncer dans le trou que tu as déjà creusé depuis que ton regard à croiser le sien. Tu peux tirer un trait sur ce que tu voulais lui demander. Comment t’offrirais t-il un rein vu que tu lui as fais subir en quelques heures de temps. Et il finit de t’achever. Et cela te fait souffrir. Trop souffrir. Tu voudrais rester indifférente à ses mots, mais tu ne le peux pas. « Cela te ferait vraiment plaisir n’est ce pas ? T’en fais pas quand cela arrivera je chargerais quelqu’un de te faire passer le message. » Tu lui réponds froidement. Tu le regardes sortir de ta chambre. Quelques secondes tu restes là. Immobile. Trop perturbée par ce qui vient de se passer. Trop perturbée par les mots que vous avez échangé.  Comment as-tu pu ? Comment a-t-il pu ? Lequel des deux est un vrai monstre au final ? Et puis tu sors de la chambre. Tu cours dans le couloir. Tu sors de l’hôtel comme une furie. Criant dans la rue le prénom de ton frère. « Justice .. Justice.. » Tu le cherches désespérément. Mais aucune trace de Joe. Il c’est volatilisé. Disparu. Et le vide vient à nouveau gagner ton cœur et ton âme. Cela te bouscule. Mais il est trop tard pour rattraper la chose. Tu as tout foiré. Tu l’as définitivement perdu. Tu laisses les larmes inonder tes yeux. Tu te moques des regards qui se posent sur toi. Tu as envie de les envoyer chier. Tu retournes à l’hôtel et tu files au bar. « Un verre de rhum ambré s’il vous plait. » Là tu as juste envie de boire. De prendre une bonne cuite pour te vider la tête des souvenirs qui t’assaillent. Comme ces images de vous trois jouant dans la neige avec le traineau que vous avez fait votre père. Et tu te demandes si tu dois recommencer à arpenter la ville de Savannah ou bien si tu dois reprendre le chemin de New York et attendre patiemment la solution d'une greffe. Avec tout ce que cela implique.   




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