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 look at me, look into my eyes (boo)

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Michael Healy

Michael Healy
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MessageSujet: look at me, look into my eyes (boo)   look at me, look into my eyes (boo) EmptySam 26 Nov - 20:00

Qu'on se le dise, sa consommation d'alcool avait triplé depuis Halloween. Il se détestait d'avoir trouvé ça si bon. Il se détestait d'avoir aimé l'autre. Peut-être même plus que Bee. Car l'espace d'une seconde, l'avait éclipsé de ses pensées entièrement. Bee n'avait plus existé. Il avait arrêté de l'aimer, pendant ce temps suspendu dans le vide, il avait arrêté de souffrir, il avait arrêté de saigner. Et maintenant que ce moment était passé, il se sentait terriblement coupable. Coupable d'avoir été heureux sans elle. Coupable d'y repenser. Alors il buvait. C'était le seul moyen de court-circuiter ses pensées. Le voilà donc, avec sa bouteille d'alcool dans le sachet en papier de l'épicerie sur ses cheveux. Il portait des gants, son blouson, végétait sur ce banc, sans trop savoir quoi faire de sa journée. Il était tellement désolé. Tellement désolé envers Bee. Désolé de l'amour.. trompé. Et chaque fois qu'il y pensait, une voix dan ssa tête lui répétait qu'elle était morte. Que son corps avait sans doute été donné à la science, car personne n'était venu le réclamé et qu'elle avait peut-être déjà servi de cobaye à des étudiants en médecine. Cette pensée lui filait la gerbe. Enfin, c'était ça ou l'alcool. Histoire de s'en assurer, il prit une grande rasade du liquide. Il grimaça légèrement. Il voyait flou, il entendait vaguement. Il était posé sur son banc depuis tellement de temps qu'il ne sentait plus ses jambes. En fait tout son corps était engourdi. Personne n'osait s'asseoir à côté de lui. C'est dingue comme c'est facile de redevenir un sans-abris, rien que pour une après-midi. Revoir ce bon vieux regard qui dégouline de jugements de la part des passants. D'ailleurs y avait une mère de famille, assise sur le banc voisin, qui le regardait avec insistance en lisant son roman de gare. Michael lui fit un sourire embrumé par l'alcool et leva sa bouteille, comme pour porter un toast. Elle avala sa salive, apeuré et détourna immédiatement le regard. Michael esquissa un sourire. Salope... qu'il marmonna tout en coinçant la bouteille entre ses cuisses pour attraper son paquet de cigarettes dans sa poche. C'est au moment où il en calait une entre ses lèvres gercées qu'il s'immobilisa complètement.

Putain c’est quoi ça ? Là. Juste devant.
C’EST QUOI CE BORDEL ?

Les yeux clairs à demi-clos du Michael ivre étaient tombés sur ce poteau, juste en face. Comme sur énormément de poteaux en centre ville il y avait de collé dessus des affichettes sur des chats disparus, des services de babysitter. Et là, par-dessus tout ça : Bee. Sa photo était en énorme, en A4, collée au scotch sur ce poteau. « HAVE YOU SEEN THIS WOMAN ? » qu’il y avait de marqué en grand, en rouge, au-dessus. En dessous une brève description de Bee, et puis un numéro de téléphone à contacter. Michael resta bloqué sur cette affiche pendant 10 grandes minutes. Il était là, à tenir sa bouteille dans son sachet en papier, et à regarder cette photo sans savoir si elle était vraiment là ou pas. Il était clairement en train d’halluciner. Ca y est, le deuil et la picole l’avaient rendu taré, barge. Michael se leva d’un bond, et tituba sur plusieurs pas, manquant de se casser la figure. Il tendit les bras devant lui pour se rattraper au poteau. Il alla se coller le nez contre cette affiche. Il toucha le poteau, comme pour vérifier qu’il était bien là, et il passa sa main sur le papier, sur la photo. Bee. Bordel qu'est-e qu'elle foutait là ? Pourquoi ? Michael ne pu s'empêcher de penser à une justice divine qui lui mettait le visage de son ancien amour sous les yeux après avoir fauté, juste histoire de le torturer un petit peu plus. Mais ce n'était pas de la torture, oh non, loin de là. Car elle était là, parfaite, belle à en crever, avec ses jolis yeux, son sourire contagieux, ses cheveux blonds. Bee, elle était là, devant lui. Il n’avait pas de photo d’elle, même pas une seule. C’était la première fois qu’il revoyait son visage.

C’était la première fois qu’il revoyait Bee.

Une larme s’échappa du coin de son œil droit et poursuivit sa course folle jusqu’à sa joue. Un sourire fendit son visage. Elle était là, bel et bien là. Belle aussi. Surtout belle en fait. Putain, Bee ! Elle lui avait manqué. Chaque trait, chaque grain de beauté, chaque centimètre carré de sa peau lui avait manqué. Mais ce n’était qu’une photo. Inanimée, froide, en deux dimension. Rien qu’une stupide photo. Dans un mouvement d’humeur incontrôlé, Michael arracha l’affiche du poteau en rageant. Il déchira l’affiche en mille morceau qu’il envoya sur la route. Une voiture passa à ce moment-là et les fit disparaître. Mais il se rendit alors compte que la même affiche siégeait sur le poteau d’après, et encore celui d’après. Comme un dingue, il entreprit de toutes les arracher en poussant des grognements rauques de type bourré. Qui avait osé ? QUI PUTAIN ? Qui pouvait lui faire un truc comme ça ? Il foutait enfin les pieds hors du foyer et voilà qu’il tombait nez à nez avec… Avec elle. Alors qu’il allait déchiré un paquet de cinq affiches arrachées en même temps il se perdit à nouveau dans le regard vif de Bee. Il se remit à pleurer instantanément et se laissa tomber par terre en regardant le visage si parfait de celle qu’il avait un jour aimé, qu’il aimait encore, qu’il aimerait toujours.

Puant l'alcool et le tabac froid il avait pris place dans ce fast food et commandé un burger sans avoir l'appétit pour le manger. Mais au moins, il pouvait rester au chaud pour attendre. Pour attendre cette personne qui connaissait Bee. Cette femme qu'il avait eu au téléphone. Il avait appelé le numéro d'indiqué sur l'affiche, sans savoir ce qu'il allait dire. Mais il n'avait même pas pris le temps de réfléchir avant d'agir. Ils s'étaient donnés rendez-vous à Zaxby's dans une heure. Il était déjà là, encore bourré, complètement perturbé. Il avait l'affiche de posé sur la table à côté de son verre d'eau. Il regardait Bee, incapable de détourner son regard. Chaque fois que la clochette de l'entrée du fast-food retentissait, il levait les yeux, et les rebaissait systématiquement. Cette fois, non. Parce que cette fois, il eut l'impression que Bee était là, en chair et en os. Vivante. Il cligna plusieurs fois des yeux pour comprendre que ce n'était pas elle, pour enfin voir la différence. Voir que ce n'était qu'une fille qui lui ressemblait. Son coeur se serra un moment et il se leva dans la précipitation pour accueillir cette fille qui fonçait droit sur lui. Je... je suis... Michael. qu'il bafouilla d'une voix vague. Il lui indiqua le siège d'en face pour qu'elle s'y installe et regarda à nouveau l'affiche qu'il avait de sous les yeux. Il aurait aimé lui rendre, mais il n'avait pas de photo de Bee, c'était sa seule. Il se contenta de la laisser sur la table pour le moment. Après un court silence il leva ses yeux rouges à cause de l'alcool sur elle et prit son courage à deux mains. Tu... tu es la soeur de... Béatrice j'imagine. La ressemblance était trop frappante, trop évidente pour qu'il en soit autrement. Bee ne lui avait jamais parlé d'une soeur pendant toute ses années. Il hésita, à avouer la vérité tout de suite. Lui dire que Bee était morte. Peut-être même lui dire que c'était de sa faute tout ça, qu'il l'avait laissé mourir, seule. Mais s'il disait ça, elle ne voudrait plus jamais le voir. S'il le disait, elle ne la chercherait plus, elle reprendrait sa vie là où elle l'avait laissé. Et il ne reverrait jamais ce visage, si proche de celui de Bee. C'est quand la dernière fois que tu as eu de ses nouvelles ? demanda-t-il bêtement, la voix tordue par l'émotion. Il ne voulait pas qu'elle détecte la détresse dans laquelle il se trouvait mais ne savait pas comment faire bonne figure. Alors il baissa ses yeux sur son burger ramollie et essaya de le considérer, sans pouvoir en prendre une bouchée.
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MessageSujet: Re: look at me, look into my eyes (boo)   look at me, look into my eyes (boo) EmptyMer 11 Jan - 21:08

C’est la première fois que tu pars. Pour de vrai. Pour de bon. La première fois que tu pars sans la certitude de retomber sur tes pieds. Avant, c’est vrai, il y a eu la fac. Mais c’était différent. C’était tout un univers encadré. Un logement déjà trouvé. Des journées déjà planifiées. Aujourd’hui, c’est vers l’inconnu que tu marches. Les yeux fermés et l’espoir au creux du ventre. Mais elle est là Bee. Quelque part dans cette ville. Probablement encore cachée. Elle est là, et ça te suffit à te donner le courage de faire les bons choix.

T’as imprimé des centaines d’affiches. T’y as mis une photo que Bee t’avait envoyé y’a près d’un an. Comme pour te prouver qu’elle allait bien. Surement mieux que toi. Tu te souviens trop bien de ce jour où t’as reçu cette lettre. Parce qu’il l’avait vu sa photo. Là, entre tes affaires. Tu te souviens de ses paroles amères et de ses gestes abjectes. Ce week end là avait duré toute une vie. Une éternité de souffrance. Si bien qu’à la fin, tu n’avais même plus de larmes pour pleurer. Rien que ce dégout de toi et cette envie de ne plus jamais revenir dans cette maison. Alors oui, elle avait l’air d’aller bien Bee. Avec son sourire au bout des lèvres et son regard bourré de liberté. Et elle était belle. Bon dieu qu’elle était belle. Ca fait déjà trois jours que tu les mets un peu partout dans la ville. Toute seule. Comme une grande. Tu parcours la ville avec tes affiches et ton scotch, les posant sur chaque poteau, chaque mur, chaque parcelle disponibles. Parfois, les gens te regardent bizarrement. Ou avec compassion. Toi, tu t’en fous un peu. Au fond, t’es pas là pour les gens. Ils peuvent bien penser ce qu’ils veulent.

Ton téléphone sonne. Tu hésites un instant en voyant un numéro inconnu, ayant toujours cette peur de tomber sur lui. Mais non. L’indicateur prouve que c’est quelqu’un d’ici. Et alors, tu te mets à espérer. Espérer que ça soit elle. Qu’elle veuille te voir. Alors tu décroches, lâchant un allo un peu anxieux. Et tu retiens ta respiration, attendant sa voix. Mais elle n’est pas féminine la voix qui résonne à l’autre bout du téléphone. Pas féminine du tout. Elle sonne un peu brisé. A juste titre surement. Il dit qu’il s’appelle Michael. Et qu’il a vu ton affiche. Il dit qu’il veut te rencontrer. Et toi, forcément, t’as le coeur qui bat fort. Fort fort fort. Tu te rapproches d’elle. Pas à pas. Un sourire marque ton visage tandis que tu acceptes, le laissant choisir le lieu de rencontre. C’est comme ça que tu finis par pousser la porte de ce fast food, le ventre noué d’impatience. Tu parcours du regard la salle, cherchant qu’un qui pourrait être Michael. Et tu ne tardes pas à le trouver, ses yeux rivés sur toi, grands comme des ballons. Tu esquisses un léger sourire. Au moins, il ne ment pas. S’il te regarde comme ça, c’est qu’il doit connaitre Bee. C’est vrai que vous vous ressemblez. Enfin, tu lui ressembles. Ca a toujours été le cas. Et ça aurait pu changer en grandissant, mais d’après la photo et le regard de ton rendez vous, c’est toujours le cas. Tu t’avances vers lui avec toujours autant d’impatience « Je... je suis... Michael. » Tu lui souris. Un peu. « Enchantée » Tu lui tends la main un peu maladroitement, le saluant simplement avant de t’installer sur la chaise qu’il t’indique. Tu observes un instant le poster posé devant lui avant de relever la tête sous sa voix. « Tu... tu es la soeur de... Béatrice j’imagine. » Tes yeux croisent un instant les siens et t’as l’impression de t’y noyer tant la douleur y est grande. Et ça te sert le coeur. Parce que t’as beau ne pas le connaitre ce garçon, t’es persuadé qu’il ne mérite pas autant de peine. Personne ne mérite autant de peine. « Oh … oui pardon. Je suis Boo. Enfin Betty mais tu peux m’appeler Boo » C’est étrange comme les mots sortent naturellement. D’habitude, t’es incapable de sortir deux mots en face d’un garçon. Mais là, c’est facile. Parce que pour toi, c’est pas vraiment un garçon. C’est juste le moyen de retrouver ta soeur. Sans ça, t’aurais pu le trouver mignon. Peut-être un peu trop déglingué. Trop de douleur pour toi. T’emportes déjà la tienne partout avec toi. Sa voix résonne de nouveau. Est-ce que c’est Bee qui l’a mis dans cet état ? Tu te mors un instant la lèvre, réfléchissant un instant à sa question. La dernière fois … c’était y'a bien trois mois. Oui. Trois mois pratiquement jour pour jour que tu as reçu la dernière lettre. Celle qui parlait du musée à Savannah. « Trois mois … Et toi ? » Tu le regardes loucher sur son burger. Comme s’il avait peur de lever ses yeux et les poser sur toi. Peut-être que c’est elle qui a fait ça oui. C’est surement pour ça qu’il veut pas te regarder. Mais pourquoi est-ce qu’il t’a contacté alors ? « Tu la connais d’où Bee ? Tu sais où elle est ? Pourquoi elle est pas avec toi ? Elle veut pas me voir c’est ça … ? » Tu sais pas d’où elles sont sorties ces paroles. Du bout du monde. T’as probablement pas autant parlé depuis des années. Mais c’est comme si la première question avait entrainé les autres. Comme si t’avais attrapé un train en marche sans frein. Impossible à arrêter. Et t’aurais pu continuer. T’aurais pu poser encore mille question s’il n’avait pas de nouveau plongé son regard dans le tient, te réduisant au silence. Et t’es là. Le coeur battant, attendant ses réponses avec impatience.
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Michael Healy

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MessageSujet: Re: look at me, look into my eyes (boo)   look at me, look into my eyes (boo) EmptyLun 6 Fév - 21:07

Ca faisait tellement de bien de l'avoir en face de lui, que ça finissait par faire du mal. Comme l'eau glacée qui fini par brûler. Elle était si semblable, le même visage poupin, les mêmes yeux clairs et hypnotiques, les mêmes cheveux dorés... Et puis, alors que Michael se perdait dans la contemplation de cette fille qu'il avait tant aimé, une mimique, un grain de beauté ou même la forme de son nez lui éclatait au visage. Elles étaient semblables, mais différentes. Elle n'était pas Bee, elle ne le serait jamais. Bee était morte et il ne la reverrait plus. Alors, Michael avalait sa salive et baissait la tête sur l'affiche arrachée, du bout de ses doigts poisseux, il caressait le papier, l'impression. Bee était là, inanimée. Cette fille n'en était qu'une copie. Sa tête lui hurlait de quitter cette endroit avant d'en être dévasté, son coeur restait accroché au siège rembourrés du fast-food. Elle n'était pas Bee, mais c'était mieux que rien. Oh … oui pardon. Je suis Boo. Enfin Betty mais tu peux m’appeler Boo. Un sourire brisé vint fendre son visage. L'ironie est parfaite, et Michael ne pouvait s'empêcher de trouver que Dieu avait un sens de l'humour bien à lui et très cruel. Il n'osait même pas répondre, encore sous le choc de cette rencontre, tentant de calmer ses nerfs comme il pouvait, en corsant son café ou en louchant sur son burger. Il ne pouvait pas la regarder, il ne devait pas. Elle comprendrait instantanément s'il le faisait, et elle le haïrait. Oh non, elle ne pouvait pas le détester. Il en crèverait. Alors il prit la décision la plus stupide qui soit, enchaîner par des questions, comme s'il se mettait vraiment en quête de Bee, lui demander quand est-ce qu'elle avait eu des nouvelles de sa soeur, quand, où, et comment ? Se mettre à chasser un fantôme. Il n'en ressortirait pas indemne, c'était sûr. Pour le moment, on ne sait quel miracle le maintenait en vie, mais s'il se lançait dans ce projet fou, il y perdrait la raison. Mais tant pis, c'est mieux que rien. C'est ce qu'il se répétait en boucle dans son cerveau embrumé d'alcool. Trois mois … Et toi ? Dater l'événement lui fit un choc monstrueux. Ca faisait trois mois. Trois putains de mois qu'il était dans cet état. Parfois ça semblait durer depuis une éternité, mais la plupart du temps c'était comme si l'accident avait eut lieu la veille. La douleur était encore trop intense, trop violente pour dater de trois mois. Comment pouvait-il être encore dans cet état ? Pourquoi avait-il l’impression de faire du sur place depuis tout ce temps ? Alors que son regard se voila une seconde, il secoua la tête pour éparpiller en lui toutes ces images de ce fameux soir, ce dernier soir, et remonta enfin son regard sur elle, Boo. Euh… quelques semaines, peut-être un mois. Faux, terriblement faux. Mais ce premier mensonge lançait le début d’une quête interminable, de la pire des supercheries, celle qui lui retomberait forcément dessus. Fallait qu’elle ait de l’espoir, fallait qu’elle la croit encore en ville, dans le coin. Si Michael disait que ça faisait trois mois qu’il ne l’avait pas vu, elle ne perdrait pas trop de temps dans cette ville, chercherait des indices ailleurs, finirait par comprendre, baisser les bras. Il n’en savait rien. Fallait juste que Bee ait l’air dans les parages, pour que Boo reste. Il sentit un vague de culpabilité l’envahir et l’avala de travers en enchaînant directement pour ne pas se laisser submerger : Je… squattais le même coin qu’elle et… et j’ai trouvé une place dans un foyer, sur Tybee Island alors… bah je l’ai pas vu depuis. Je crois que les autres gars non plus. Enfin je sais pas, faudrait… aller les voir. Elle a sûrement changé de coin. Dans la rue faut pas rester longtemps au même endroit sinon… enfin, faut bouger quoi. Les mots sortaient de sa bouche sans qu’il ne puisse réfléchir. Il ne comprenait même pas ce qu’il était en train de raconter. Fallait juste que ça ait l’air vrai, c’est tout. De toute façon, Boo était tellement heureuse d’avoir trouvé une piste qu’elle enchaîna les questions, trop vite, trop rapidement. Elle voulait tout savoir, qui était Michael pour Bee ? Comment s’étaient-ils rencontrés ? Savait-il où elle était ? Elle veut pas me voir c’est ça … Elle termina comme ça et Michael était complètement figé sur place. Il sortit de sa poche sa flasque et ne s’emmerda même pas à corser son café avec, non il but une grande rasade d’alcool pur pour éponger la panique qui le gagnait. Elle allait comprendre, elle allait découvrir la vérité et elle partirait, il ne la reverrait jamais. Il devait la revoir, il le devait Il avait besoin d’elle, besoin de voir vivre une petite partie de Bee, quelque part dans ce monde. Je… Il ferma les yeux. Putain fallait qu’il se reprenne, et vite. Il inspira profondément. Excuse-moi… Bafouilla-t-il avant d’ouvrir les yeux. Il se força à la regarder. La regarder vraiment, et pas regarder Bee. Avoir l’air le plus naturel possible. Fallait qu’il se persuade que tout ça était vrai, que Bee était juste en fugue et qu’il devait l’aider à retrouver sa petite soeur. C’est tout. Je connais Bee de la rue, comme je te disais on squattait le même endroit mais… enfin cette nana est sympa, sans plus. Elle était l’amour de ma vie. Je suis désolé, on parlait pas beaucoup je savais pas qu’elle avait une soeur. Il guetta la réaction de la jeune fille, et enchaîna directement, pour la retenir. Mais, elle bougeait souvent d’endroit donc… Tu devrais peut-être retourner au squat et demander si quelqu’un à de ses nouvelles. Tais toi Michael, tais-toi vite ! Mais non, ne pouvait pas résister cette envie coupable de grapiller quelques heures supplémentaires avec Bee. Il était égoïste, il se fichait de donner de faux espoirs de cette pauvre fille. Il en avait besoin. Elle était peut-être sa soeur, mais lui avait vécu avec elle nuit et jour, par tous les temps, sous les ponts. Il faisait l’amour sous les ponts, ils dormaient l’un contre l’autre dans un duvet troué. Ils étaient tous les trois, Junior, Bee et lui, ensemble, formant une seule et même unité, une famille. Alors il avait le droit d’être un peu égoïste. Je peux venir avec toi si tu veux, je suis sûre qu’elle traîne en ville, quelque part. Heureusement que l’alcool qu’il avait but embrouillait davantage son esprit, car il était à deux doigts de s’effondrer.
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MessageSujet: Re: look at me, look into my eyes (boo)   look at me, look into my eyes (boo) EmptyLun 6 Fév - 23:37

C’est étrange. Ce léger sourire qui vient éclairer le temps d’un instant son visage éteint. Betty Boo. Pendant si longtemps, tu n’avais pas compris pourquoi elle t’appelait comme ça. Tu avais pensé pendant longtemps que c’était pour vos parties de cache-cache. Quand elle te criait Bouh ! et que tu ne pouvais pas t’empêcher de sursauter, même si tu l’avais entendu arriver. Mais non. Ce n’était pas vraiment pour ça. Ou peut-être en partie. T’avais trouvé ça étrange en voyant ton homonyme. Enfin, ton presque homonyme. Betty Boop. Elle et ses cheveux courts, bouclés et sombres. Elle et sa robe trop courte et sa voix langoureuse. Sexe symbole des temps anciens. Si loin de tout ce que tu es et de ce que tu as toujours été. Les seules choses qui vous rapprochent peut-être, ce sont vos grands yeux et votre peau pale. Alors forcément, t’as jamais vraiment compris d’ou ça lui était venu. Ce surnom. Boo. Et pourtant. Sans le vouloir vraiment, tu t’y es attaché. Puis tu t’y es accrochée. Comme à une bouée. Quand après son départ, t’as refusé un temps qu’on t’appelle comme ça. La colère de son absence parlant. Alors il t’appelait Betty. C’est drôle, c’est peut-être une des seules fois où il a compris le mot non. Betty. Sa Betty. Alors forcément, t’as effacé ta colère pour Bee. En comprenant. Et t’es redevenu Boo. Pour le reste du monde. Ailleurs qu’entre les murs prisonniers de ce que tu devais appeler maison. T’es devenue Boo pour oublier Betty et tout ce que ça impliquait. Et pourtant, comme un idiote, tu l’évoques quand même ce prénom. Peut être qu’elle aurait parlé de toi sous celui là.

Tu l’écoutes le garçon. Tu l’écoutes parler de ta soeur. De la rue. De ce monde si loin du tient. Toi, t’as pas eu le courage de partir comme elle. T’as fait des études. T’es restée enchainée. Tu sais pas si t’aurais pu de toute façon. Vivre dehors comme ça. Tu serais surement morte. Tu hoches doucement la tête d’abord. Réfléchissant à ça. A tout ça. Puis forcément, les autres questions déboulent. Comme une avalanche en plein été. Tu parles. Tu demandes. Tu questionnes. Tu veux savoir. Connaitre ce monde dans lequel elle vivait. Ce monde où tu n’es pas vraiment la bienvenue. Ton coeur se serre à cette pensée. Tu tortilles un instant tes mains tandis qu’il se penche, silencieux, pour attraper une flasque. T’as beau venir d’une autre planète, tu sais bien ce qu’il y a dedans. De l’alcool. Ca se lit dans son regard brumé. Ca se sent dans son haleine alcoolisée. Tu te demandes un instant si tu devrais pas partir. L’alcool n’a jamais été une très bonne amie. Peut-être même qu’il ne la connait même pas. Que c’est juste l’alcool qui parle. Et pourtant. Son regard vient de nouveau se plonger dans le tient. Tu ouvres un instant la bouche avant de la refermer sans dire un mot. Tu veux pas vraiment partir. Sans vraiment savoir pourquoi. Peut-être parce qu’il est ta seule connexion avec elle. Ta seule et unique chance de la retrouver. Tu esquisses un sourire à ses mots. Un très léger sourire. Sans plus. Il ne devait pas beaucoup la connaitre s’il pense pas. Parce que Bee, elle était pas juste sympa sans plus. Quand elle était ne s’était pas encore effacée sous ses mains, elle était la plus drole, la plus belle, la plus sympa. Elle avait toujours pleins d’idées Bee. Pleins d’idées de bêtises à faire. Des blagues à raconter. Des histoires à conter. Bee, elle était pas juste sympa. Et tu le sais qu’elle est redevenue comme ça. Tu l’as lu dans ses lettres. Toutes ces petites remarques drôles qu’elle t’écrivait. Ces conneries qu’elle pouvait faire. Elle t’avait parlé d’un garçon. Un acolyte. Aussi fou qu’elle. Et elle te faisait sourire en te racontant ses histoires. C’est comme si tu pouvais l’entendre parler avec cette entrain incomparable. C’est comme si tu pouvais la voir raconter avec ses mains. Faire des grands gestes en riant. Bon dieu, il ne la connait pas ce garçon. Il ne penserait pas ça sinon. Alors ça te fait moins mal quand il te dit qu’elle ne lui a pas parlé de toi. Parce qu’elle n’aurait pas parlé de toi à n’importe qui. Tu le sais bien.

« Tu devrais peut-être retourner au squat et demander si quelqu’un à de ses nouvelles …. Je peux venir avec toi si tu veux, je suis sûre qu’elle traîne en ville, quelque part. » Tu hoches doucement la tête. C’est sur qu’elle n’a jamais tenu en place ta soeur. Mais oui, peut-être que quelqu’un saura. Le garçon de ses lettres peut-être. Quoi qu’il doit être toujours avec lui. Tu te demandes si Michael le connait lui. Tu penses un instant à lui demander avant de réaliser que tu ne connais même pas son prénom. Elle ne te l’a jamais écrit. Elle parlait juste de lui. Il a fait ci. Il a dit ça. « Ca serait bien oui … » Ton regard s’évade un instant. Tu as pensé à lui dire que tu pouvais y aller seule. Mais la vérité, c’est que tu n’as pas vraiment envie. D’être seule. Et puis, sans que tu ne saches vraiment pourquoi, ce garçon a ce quelque chose qui résonne en toi. C’est surement ses yeux tristes. Peut-être cette impression qu’il est surement encore plus brisé que toi. Ou bien est-ce juste que tu le dissimules mieux ? Tu sais pas vraiment. Tu sais même pas du tout. Tu poses son regard sur ce morceau de sandwich qu’il a à peine touché. « Aujourd’hui ? » Comme pour répondre à ta question, il se lève et vacille un instant. L’effet de l’alcool sans nul doute. Aujourd’hui apparemment. Et même maintenant. Il attrape son sandwich, croquant dedans, le terminant en deux bouchés. Tu l’observes, étonné de cette capacité à manger. Puis sans rien dire, tu attrapes avant lui la flasque qu’il a laissé sur la table. Tu te lèves aussi, la glissant dans ta poche de manteau. Comme ça. Sans rien dire. Tu ne sais même pas s’il t’a vu faire. Mais si tu pars avec lui, tu voudrais que ça soit sans alcool. Ou du moins, sans plus d’alcool. Tu sais bien l’effet que ça fait. Tu en as même fait l’expérience quelques fois. Et ça n’apporte rien de bon. Rien du tout. Tu te diriges vers la sortie, posant ta main sur la porte avant de te tourner vers lui. Pour voir s’il suit. Mais tout ce que tu vois, c’est son regard rivé sur toi. Alors tu ne peux pas t’empêcher de rougir légèrement, détournant le regard pour sortir, le froid mordant ta peau. Tu fermes ton manteau, frissonnant tandis que ton nez rougit déjà, surpris de la différence de température entre l’intérieur et ici. Finalement, Michael te rejoint. Et tu finis par ouvrir de nouveau la bouche, laissant échapper quelques mots. « C’est gentil de m’aider ».
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MessageSujet: Re: look at me, look into my eyes (boo)   look at me, look into my eyes (boo) EmptySam 25 Fév - 19:20

Michael ne savait pas trop à quoi il ressemblait, fut de l’extérieur. Il savait qu’il n’avait jamais été un mec très engageant, enfin depuis qu’il vivait à la rue, parce qu’il avait son air supérieur scotché au visage, qu’il s’habillat mal et qu’il passait son temps à faire l’abruti. Ca ne l’avait jamais perturbé plus que ça, et Bee ne s’en était jamais plainte, ça la faisait rire tout ça, quand Michael partait dans de grands débats philosophiques avec cet autre gars, cet SDF, qui squattait devant le baril d’essence. Ca la faisait rire Bee, quand Michael fumait de l’herbe ou buvait trop, qu’il faisait l’idiot. Elle riait tellement cette nuit-là, quand Junior et Michael s’amusaient à faire les cons, pour l’impression peut-être, et simplement parce qu’ils n’étaient que des enfants d’un autre côté. Ils étaient libres. Enfin il ne se rendait pas compte de ce qu’il pouvait renvoyer comme image, à ces autres gens, ceux qu’il ne connaissait pas. Mais c’était certainement un peu angoissant d’avoir en face de soi un inconnu qui boit trop, un marginal dans le mauvais sens du terme, un mec qui est sorti du cercle -vous savez, ce joli cercle dans lequel il faut se trouver si on veut être accepté par ses paires- et qui ne réussira plus jamais à y entrer. Parce que Michael ne fonctionnait plus comme les autres, il ne marchait plus à la même vitesse que les autres. Il était à part. Boo aurait dû se méfier de ce gars-là avant de lui accorder sa confiance, mais Michael avait gagné à l’instant même où il sous-entendit qu’il pourrait retrouver Bee. Elle était trop heureuse de cette nouvelle pour faire machine arrière. Elle sacrifierait tout pour la revoir. Ca leur faisait déjà un point en commun. Elle serait brisée à jamais quand elle découvrirait la vérité. Deux points communs.

Elle acccepta en un temps record qu’il l’accompagne dans l’ancien squatte, celui où plus personne ne vivait depuis que leur petit ménage à trois avait explosé. Michael n’y était jamais retourné, même pas pour y faire un genre de pelerinage. Il ne pouvait plus approcher cet endroit, comme s’il était infecté, ou radioactif. Il avait peur de sa réaction quand il se retrouverait face aux ruines de leurs amours passés. Aujourd’hui ? demanda-t-elle. Michael hésita à peine, il avait peur de ne jamai sla revoir s’il lui donnait rendez-vous un autre jour. Alors, sans attendre et de manière trop spontanée sans doute il se leva et tituba deux secondes. Il attrapa son sandwich qu’il termina rapidement. Quan don vit dans la rue, on apprend à ne jamais laisser traîner une miette, à bouffer tout ce qu’on peut bouffer sur le moment, juste au cas où. Même si Michael n’en était plus vraiment là -il mangeait à sa faim- il ne perdait pas ses habitudes. Et puis, il avait peur que Boo disparaisse, en un instant. Il ne voulait pas lui laisser le temps de s’échapper. Alors il remit son bonnet sur la tête et s’approcha de la sortie, en vérité, il ne pensa pas du tout à sa flasque, trop pressé par le temps, et le coeur serré.

Il la suivit d’un pas mal assuré, elle se tourna une fois vers lui, il était entrain de la dévisager. Il n’en croyait même pas ses yeux, en réalité. Du coup, il les ferma. Pourquoi tu fais ça Michael ? Qu’est-ce que tu peux être con parfois, mais VRAIMENT-CON ! s’insulta-t-il intérieurement. Quand c’était le cas, il avait toujours l’impression que c’était Junior qui lui parlait. Parce que Junior était comme une partie de lui de toute façon, il était avec lui, tout le temps. Et il était sa voix de la raison. Il avait toujours été le plus intelligent Junior. Et il n’accepterait certainement pas que Michael mente comme ça à cette pauvre fille. Une fois dehors, tu lui dis tout. Tu lui dis qu’on sortait avec Bee, et tu lui dis qu’elle est morte, et qu’elle ne la reverra jamais. Oui fallait lui dire, de toute façon, cette situation ne lui apporterait rien de bon, vraiment rien. Michael était décidé au moment de franchir la porte du fast food, son bonnet en laine sur ses boucles en bataille, il ferma son blouson et passa le pas de la porte. Et là, il tomba face à elle à nouveau. Il était là, sans sentir le froid, sans rien ressentir d’autres qu’un amour profond et une fascination pour cette fille. Michael tomba amoureux d’elle à l’instant même où il la vit baignée dans la lumière bleue et froide l’hiver. Il tomba amoureux de son nez rouge et de ses bras qui s’entouraient le corps poru se réchauffer. Il fut bloqué une seconde, c’est là qu’il décida qu’il ne lui dirait jamais la vérité. Et enfin, grâce à l’ivresse, il reprit du mouvement et commença à marcher à côté d’elle. Il se rendait presque machinalement vers ce vieux squatte, qu’il n’avait pas fréquenté depuis des mois pourtant. La dernière fois, il venait d’apprendre que Bee était morte. Il a fait une telle crise d’angoisse que Junior a été obligé de l’emmener dans un refuge pour sans-abris. C’est gentil de m’aider. La voix fluette de Boo résonna. Michael esquissa un sourire, il commençait à s’approprier son rôle, d’une voix plutôt calme il répondit : C’est normal, Bee est une chouette fille. Elle ferait la même chose si les situations étaient inversées. Aucune putain d’idée. D’ailleurs… comment ça se fait qu’elle se soit retrouvée à la rue ? Elle a fugué de chez vous, c’est ça ? T’en sais plus ? Bee était toujours restée vague sur les raisons de sa fugue, Michael n’en avait jamais trop demandé non plus il faut dire. Quand ils ont appris à se connaître, ils étaient encore comme deux vieux chiens, à se rennifler prudemment. Michael n’avait même pas parlé de Junior et Bee s’est contenté de dire qu’elle avait fugué et qu’elle était bien mieux comme ça. Aujourd’hui il avait une occasion unique d’en apprendre plus sur elle. D’avoir de nouvelles informations, de nouveaux souvenirs à se passer en mémoire.

Ses jambes le conduisaient toutes seules vers son ancien quartier. Il avait tellement silloné la ville, il la connaissait par coeur. Mais à mesure où ils sortaient des quartiers animés pour s’approcher de quartiers plus craignos, le coeur de Michael s’accélérait. Il guettait la réaction de Boo, il ne voulait ni l’effrayer, ni l’épargner. Il savait bien que ce mode de vie n’était pas idéal, mais il avait été bien moins pire que ce qu’on aurait pu penser. Moins pire que ce que Michael avait connu avant ça en tout cas. A côté d’une voix rapide, à quelques mètres, un peu excentré, yavait cette petite usine abandonnée. Tout était scellé mais il y avait un préau sous lequel s’entassait des matelas, des bidons d’essence, des couvertures et des cartons. Il n’y avait pas grand monde, à cette heure-là ou même en règle générale. Y avait Donnie, il squattait là par intermittence le temps de se défoncer en paix. Les jumeaux et Bee n’avaient rien contre lui donc n’avaient pas cherché à le chasser d’ici. De toute façon, ça faisait longtemps que les jumeaux et Bee n’étaient plus là pour surveiller leur nid d’amour. Donnie était encore en vie, lui. Affalé dans des couvertures, il dormait d’un sommeil de plomb, dû à la meth qu’il s’injectait. Il te fera rien, t’inquiètes pas. prévient Michael. Il fit quelques pas sous le préau et se stoppa immédiatement, la gorge serrée. Ca avait été son foyer, son havre de paix, sa maison. Il l’adorait cet endroit avant, ils en avaient fait un lieu agréable, cosy. C’était en tout cas l’image d’épinal qu’il en gardait. Maintenant qu’il le voyait aujourd’hui, ça avait l’air froid, vide, crade. Y avait des serringues, des cadavres de bouteilles et des rats qui passaient. Il était dégouté, profondément déçu. Mais il tenta de garder l’air normal et se retourna vers Boo. Voilà, c’est.. C’est là qu’on dormait. Michael jeta un coup d’oeil à Donnie, se demandait s’il sera capable d’inventer une fausse piste s’il lui demandait.
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MessageSujet: Re: look at me, look into my eyes (boo)   look at me, look into my eyes (boo) EmptySam 25 Fév - 20:49

Tu avances doucement dans l’hiver, Michael à tes cotés. Le silence s’installe. Ton plus fidèle des amis. Tu n’as jamais été très bavarde. Même avant tout ça. Même lorsqu’elle était encore là, heureuse et souriante. Parce que finalement, c’était elle qui parlait. Elle qui racontait des histoires pour te faire rire. Et toi tu écoutais sagement, te laissant balader de mots en mots, de sourires en sourires. T’as toujours aimé ça. Les histoires. Celles de Bee. Celles des autres. T’as toujours été la gamine qui lit trop. Qui regarde trop de films. Trop de séries. Et puis les jeux vidéos. L’ultime moyen d’évasion. Parce que là, ce c’est plus simplement une histoire qu’on te raconte. C’est toi. Toi qui avance. Toi qui vie. Toi qui ressent. Avec les jeux vidéos, ces histoires sont devenues une évidence. Le moyen de vivre quelque chose d’autre. Et tandis que les sourires et les paroles devenaient plus simple à travers les écrans, le silence s’imposait dans la réalité comme une douce évidence. Alors c’est vrai, parfois il t’effraie un peu. Ce silence. Quand il est forcé. Quand ce n’est plus un choix mais simplement le fait que les mots restent coincés à l’intérieur. Là, il devient menaçant. Oppressant. Dérangeant. Souvent face aux garçons. Et pourtant. A cet instant très précis. Le silence semble couler de source. Tu l’observes de temps en temps. Il a quelque chose de beau Michael. C’est pas comme d’habitude, quand tu craques pour un nouveau venu qui pose à peine son regard sur toi. Non, c’est différent. Tu ne saurais pas vraiment l’expliquer. C’est quelque chose de … poétique. Dans sa douleur. C’est un peu comme les films dramatiques. Ceux qui nous font pleurer et qui, pourtant, sont ceux qui restent. Ancré dans la mémoire. « C’est normal, Bee est une chouette fille. Elle ferait la même chose si les situations étaient inversées. » Tu esquisses un doux sourire. T’es même pas vraiment sur. Si peut-être. Après tout, tu ne l’as pas vu depuis longtemps ta soeur. Mais elle a toujours été plus … égoïste. Pas forcément négativement. Elle voulait faire sa route et la faire comme elle le voulait. Elle voulait être heureuse Bee. Et elle pouvait oublier parfois qu’elle n’était pas seule. Alors oui, elle aurait surement faire la meme chose. Si elle n’avait pas quelque chose de mieux à faire. Quelque chose de plus important. Mais ce qui est sur, c’est que si elle l’avait fait, elle aurait tout donné. Toute l’énergie du monde. Tu souris à cette pensée. Cette pensée qui te guide depuis ton arrivée ici. Tout donner pour la retrouver. Ca vient d’elle tout ça. Pas vraiment de toi. « D’ailleurs… comment ça se fait qu’elle se soit retrouvée à la rue ? Elle a fugué de chez vous, c’est ça ? T’en sais plus ? » Ton visage s’éteint. Comme si brutalement, on avait appuyer sur l’interrupteur. Tu ne sais pas vraiment si Michael l’a vu dans l’obscurité de la nuit, mais en plein soleil, c’est sur, il n’aurait pas pu le rater. C’est comme si un voile était passé sur ton regard. Est-ce que t’en sais plus Boo ? T’en sais trop oui. Beaucoup trop. Mais quoi lui dire à lui. Certainement pas la vérité. Non. jamais. Tu le l’as jamais dites à l’oral cette vérité, et tu ne le diras surement jamais. Et surement pas à Bee. Elle en crèverait de le savoir. Que son cauchemar à elle est devenu le tient. « Mh … Oui … Elle a fugué. Y’a sept ans. Je l’ai jamais revu… » Tu lui en veux parfois. De n’avoir jamais essayé de te revoir. De n’avoir jamais fait en sorte de te donner rendez vous quelque part. Puis à d’autres moments, tu comprends. Il aurait pu le savoir. Il aurait pu la retrouver. Alors tu l’excuses. Douloureusement. Mais tu l’excuses. « Elle m’envoyait simplement des lettres parfois » Tu cherches pas à aller plus loin. A répondre à sa dernière question. Et t’espères qu’il ne cherchera pas plus.

Vous avancez dans ces rues qui paraissent de plus en plus nues. De jolies maisons, on passe à des appartement un peu délabré. T’es pas à ta place ici. Toi, t’as grandi dans une jolie maison. Pas très riche, mais pas très pauvre. Tu évitais généralement les endroits comme ceux là. Parce que ces enfants de ces quartiers n’aiment pas vraiment les yeux rivés sur le trottoir. Ils préfèrent l’assurance d’une Bee que la discrétion d’une Boo. Alors machinalement, tu te rapproches un peu de Michael. Comme s’il pouvait te protéger du monde rien que par sa présence. Pourtant, t’es pas sur qu’il pourrait faire grand chose. Lui et son haleine alcoolisée. Il s’effondrerait surement en premier. Tu le suis, entrant à l’intérieur d’un bâtiment abandonné. Ca ne sent pas très bon. Mais tu ne fais pas de commentaire. Tu laisses simplement ton regard vagabonder sur les fournitures déglinguées que d’autres ont jeté et qu’ils ont récupérés. Tout à l’air si … abandonné. Et vide aussi. Tellement vide. Alors lorsque ton regard se pose sur une masse de tissus et que tu reconnais un homme à l’intérieur, tu as un léger mouvement de recul. « Il te fera rien, t’inquiètes pas. » Tu lui fais un léger sourire, pour signifier t’as compris. Et tu l’observes s’éloigner légèrement. « Voilà, c’est.. C’est là qu’on dormait. » Tu commences à parcourir l’espace, posant tes yeux sur toutes ces petites choses qui sont surement des souvenirs pour eux. Ces gens qui dorment ou dormaient là. « Pourquoi y’a personne ? » Tu pensais que vous alliez demander à des gens. Alors forcément, tu ne t’attendais pas à arriver dans un endroit sans vie. D’ailleurs, tu jettes un petit coup d’oeil derrière toi, l’idée que l’homme dans la masse de vêtements ne soit plus vivant te traversant un instant l’esprit. « Tu le connais ? » Et soudainement, ton regard se pose sur un objet familier. Un pendentif. Le même que le tient. Un cadeau de votre père peut de temps avant que Bee ne disparaisse. Ce pendentif, tu le gardes toujours sur toi. Parce qu’il te relie à elle. Même de l’autre coté du pays. Tu l’attrapes entre tes doigts tandis que ton coeur se serre. Fort. Si fort. Elle ne l’a pas pris avec elle. Elle l’a laissé ici. Pourquoi est-ce qu’elle aurait fait ça ? Est-ce que qu’elle compte simplement revenir ? Tu as du mal à croire qu’elle serait partie sans volontairement. Ce collier, c’est comme une promesse silencieuse. Les larmes montant aux yeux, tu observes le bijou avant de sortir le tient de ton teeshirt, les plaçant l’un à coté de l’autre pour les observer. Exactement les mêmes. Seule la couleur un peu rouillée de celui de Bee diffère. Le tient est propre. Le sien est sale. Mais le symbole est le même. Inchangé. Même après des années.
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Michael Healy

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MessageSujet: Re: look at me, look into my eyes (boo)   look at me, look into my eyes (boo) EmptyLun 20 Mar - 15:17

Alors qu'ils avançaient côte à côte dans la ville, Michael avait le nez plongé sur le bitume qu'il foulait d'un pas traînant. Son estomac se tordait dans tous les sens. La dépression, c'est comme un genre de monstre, qui vit dans un coin de votre corps et qui remue, vous paralyse complètement ou bien s'endort pour ensuite se réveiller encore plus brûlant et menaçant qu'avant. Aujourd'hui Michael sentait se monstre le mettre complètement à sac. Il savait pas s'il pourrait encore faire un pas de plus. Alors il tenta d'oublier sa douleur par une question. Parler de Bee avec quelqu'un qui la connaissait et qui ne savait pas qu'elle était morte, être dans le déni puisqu'il n'y avait que ça qui pouvait le maintenir sur ses deux jambes. Mh … Oui … Elle a fugué. Y’a sept ans. Je l’ai jamais revu… Sept ans. Sept longues années passées à ses côtés, à survivre dans la rue, jouer au pickpocket, se défoncer joyeusement. Sept longues années de bonheur brut et pur à ses côtés. Et maintenant quoi ? Combien d'années encore devra-t-il survivre, à défaut de vivre, sans elle ? Combien de temps encore devra-t-il se livrer à cette mascarade ? Il était tellement fatigué. C'était usant de garder son corps en vie alors que tout à l'intérieur était mort, percuté par une bagnole, en même temps qu'elle. Boo enchaîna : Elle m’envoyait simplement des lettres parfois Il se glaça complètement. Des lettres ? Quelles lettres ? Il n'en avait jamais entendu parler. Il ne lui en voulait pas, ils ne s'étaient jamais promis de tout se dire elle et lui. Ce qui l'angoissait plus, c'était ce qu'il pouvait bien y avoir dans ces lettres. Avait-elle parlé d'eux ? De Michael et Junior, de ses deux amours, de leur vie ensemble, à trois, sauvages ? Et puis, ces lettres, il voulait tant les lires, ça serait comme si le dialogue n'était pas rompu, comme s'il recevait enfin un écho à ses appels au secours. Bee avait encore des choses à dire, à raconter joyeusement. Il y avait encore des zones d'ombre, alors, elle n'était pas encore tout à fait morte. Des lettres tu dis ? Qu'il rebondit d'une voix tremblante. Et…Et elle te parlait de quelque chose en particulier dans ces…lettres ? Il avait bien conscience qu'il était à deux doigts de faire exploser son sale mensonge. Paraître trop intéressé mettrait sans doute la puce à l'oreille à Boo, mais il ne pouvait pas laisser cette information s'évanouir. C'était plus fort que lui, fallait qu'il sache. Et…tu les as ces lettres ? Parce que peut-être qu'elle parle de quelque chose dedans… enfin, un indice qui me parlerait…vu qu'on va vécu ensemble dans la rue… Oui voilà, c'était bien ça. Parfait. Il avait trouvé la parade. Tout son être espérant qu'elle lui confierait ces petits bouts de vies qui subsistaient encore, enfermés sur le papier. Retrouver un peu de Bee qui continuait à vivre quelque part.

Mais déjà ils étaient au squatte, plus vite encore que Michael ne l'aurait cru. C'était tellement machinal de marcher jusqu'à cet endroit, même si ça faisait trois mois qu'il n'y avait pas mis les pieds. Stoppé à un mètre de l'entrée, il regardait l'état déplorable de son ancienne maison, de son église. Et y voir Boo qui scrutait les lieux n'aidaient en rien. Il avait les larmes aux yeux et était incapable de prononcer un seul mot. Voilà pourquoi quand elle demanda innocemment pourquoi il n'y avait personne, il se contenta d'hausser les épaules sans même trouver une raison. Il n'en savait rien, il pensait que le squatte serait plus rapidement réinvestit que ça. Mais la journée, les SDF ne sont pas passifs, ils marchent, suivent l'affluence de monde pour avoir un peu de monnaie ou piquer un porte feuille, font la manche sur les places. Marchaient jusqu'à des soupes populaires où dans le coin des dealers de drogues. Y avait tout un tas de règles tacites, de coin à dénicher quand on est un sans-abris, toutes ces choses qui échappaient la plupart du temps au commun des mortels. Mais voilà, tout ça il fut incapable de l'expliquer. Il avait haussé les épaules pour évacuer la question et avait détourné le regard parce que c'était décidément trop dur à affronter. LA voir, ELLE. Quand elle était de dos, il ne percevait aucune différence avec Bee, il n'arrivait pas à se raccrocher à ces petites différences entre elle, et son esprit se laissait volontiers embarqué sur cette pente glissante. Celle qui le menait à un déni considérable et qui brisait son coeur chaque fois que sa raison lui rappelait que ce n'était pas Bee, ce n'était que sa soeur. Tu le connais ? La voix le ramenait à l'instant présent, il secoua la tête pour y chasser les larmes qui débordaient presque de ses yeux et se racla la gorge pour retrouver sa voix. Qui ? Donnie ? Ouais c'est un toxico qui squatte ici. Mais… Mais quoi ? vite il la voyait déjà s'approcher de lui, le questionner et découvrir la vérité. Donnie ne pourrait pas savoir qu'il était censé mentir, il balancerait la vérité d'une voix vague et puis repartirait dans son trip avant même de voir comment Michael se fera incendier après ça. Merde. Mais il aime pas tellement les nouvelles têtes, j'essayerais de lui parler quand il serait redescendu. Voilà, ça lui laisserait quelques dizaines de minutes, le temps que Donnie émerge de son trip, pour trouver une solution à cette histoire. Il avala bruyamment sa salive et passa sa main sur sa veste pour sentir, dans sa double poche, sa flasque d'alcool. Ses poches étaient vides.

Il releva la tête, voulant demander à Boo si elle savait où était passé son alcool mais il fut immédiatement coupé dans son élan par le scintillement de la chaînette qu'elle tenait entre ses doigts fins. Elle le regarde d'un air déconfit, ce qu'elle dit dans ses mains n'était rien d'autre que la chaîne de Bee, celle dont elle ne se séparait quasiment jamais. Le visage de Michael perdit toutes ses couleurs. Qu'est-ce que ça foutait là ? Bee ne le portait donc pas le soir de l'accident, mais QU'EST CE QU'IL FOUTAIT ENCORE LÀ ? Il avait envie d'appeler Junior, tout de suite, et de l'engueuler jusqu'à ce qu'il se mette à chialer pour avoir laissé choir ici la dernière chose que Bee avait laissé derrière lui. Comment… comment avait-il osé quitter ce squatte sans faire attention ? Comment pouvait-il laisser ça sans surveillance ? Pourquoi il ne lui avait pas parlé de ce collier ? Ne savait-il pas lui-même qu'il se trouvait encore là, sous un carton humide ? Et maintenant ? Maintenant Boo allait le garder et… Non, non, non elle n'avait pas le droit de le garder. Lui n'avait plus rien d'elle, ni une photo, ni un vêtement, ni des lettres. Il… Oh, c'est son collier ! Lâcha-t-il sans même réfléchir aux conséquences. Il s'approcha de Boo d'un coup, trop rapidement peut-être, trop brutalement aussi. Elle le quittait pratiquement jamais, tu devrais me le filer comme ça…comme ça je pourrais questionner des gens que je connais à son propos, ils se souviendront de son collier… Stupide, ridicule. Elle ne voudrait jamais lui filer, jamais. Et encore plus débile, ce fut quand Michael tenta de l'attraper sans le consentement de Boo, d'un geste rapide de la main qu'elle évita de justesse. Tu sais, la plupart des SDF vendent tous leurs objets de valeurs pour s'acheter de la drogue ou de la bouffe alors… une fille dans la rue qui a encore un joli bijou, ça court pas les rues, j'te jure ça peut m'être utile. Il la regardait droit dans les yeux, il était à quelques dizaines de centimètres et cette proximité soudaine le déstabilisait encore plus. Les battements de son corps s'accéléraient et il cognait désormais contre sa cage thoracique. Ça faisait mal, autant que ça pouvait le faire d'être devant une copie presque parfaite de son plus grand amour perdu. Il détourna les yeux et fixa le pendentif, il le revoyait, éclatant, sur le cou de Bee. Putain, fallait qu'il ait de l'alcool. Il soupira donc fortement et plongea ses mains dans la poche intérieur de son manteau, rien, nada. Tous ses muscles se contractèrent mais il ne voulait pas changer de sujet. Il voulait ce pendentif, tout de suite. Donne-le j'te dis, je te le rendrais si on retrouve Bee ou si mes recherches ne donnent rien. Insista-t-il la fois de trop.
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MessageSujet: Re: look at me, look into my eyes (boo)   look at me, look into my eyes (boo) EmptyDim 9 Avr - 19:31

Il a l’air tout bouleversé le garçon. Tu le vois se figer. Et puis tu l’entends dans le ton de voix. Cette voix un peu tremblante. Un peu fragile. C’est comme si ça réveillait quelque chose en lui. Comme si quelqu’un avait allumé la lumière à l’intérieur. C’est étrange cet intérêt. « Et…Et elle te parlait de quelque chose en particulier dans ces…lettres ? » Elle te parlait de tout. De tout et de rien. De ce qu’elle avait fait ces derniers temps. De ce garçon qui mettait de la lumière dans sa vie. Et étrangement aussi dans la tienne. Elle t’écrivait comme elle te parlait avant. Avec une étonnante simplicité et une vivacité incomparable. C'était comme si, le temps d’un instant, tu étais avec elle. T’évadant dans ces sorties nocturnes à escalader un mur pour accéder au trésor de l’autre côté. Un trésor qui, souvent, se résumait à rien que de choses essentiels. De quoi manger. De quoi boire. De quoi se perdre dans un autre monde. Et toi, tu rêvais a ailleurs en silence. « Ca dépend » Tu hausses vaguement les épaules, continuant à marcher près de lui. « Et…tu les as ces lettres ? Parce que peut-être qu'elle parle de quelque chose dedans… enfin, un indice qui me parlerait…vu qu'on va vécu ensemble dans la rue… » Tu fronces légèrement les sourcils. T’aimes pas tellement l’idée qu’un inconnu lise ses lettres. Elles étaient pour toi. Que pour toi. C’est la seule chose qui te reliait a elle, alors t’as pas vraiment envie de partager. Lui, il l’avait en entier. Il pouvait la voir rire. Toi, t’as rien que ces petites lignes sur un papier déjà un peu abimé.  Et puis, c’est pas comme si les lettres pouvaient changer quelque chose. Comme s’il pouvait la retrouver rien qu'avec des morceaux de papier. T’en doutes fortement. Le dernier papier, il parlait d’ici. Et te voila. Il n’y avait aucune indication pour autre chose. Rien. Juste Savannah. Et l’espoir de la revoir enfin. Mais elle n’est pas là. Et tu vois pas vraiment comment il pourrait découvrir plus que toi.

T’es perdu dans ces souvenirs qui te heurtent violemment. Ces souvenirs de vous. Vous encore ensemble. Avant qu’elle ne disparaisse. « Oh, c'est son collier ! » Tu relèves les yeux vers lui. Tu le sais ça. Tu le sais trop bien. Tu le connais par coeur ce collier. Tu l’as dessiné de tes doigts tant de fois. Michael se rapproche de toi brusquement, te forçant à faire un petit pas en arrière. Tu poses un instant ton regard sur le siens, fasciné par ce que tu tiens entre les mains. Ce qu’il essaye d’attraper. Tu retires, fronçant les sourcils. « Tu sais, la plupart des SDF vendent tous leurs objets de valeurs pour s'acheter de la drogue ou de la bouffe alors… une fille dans la rue qui a encore un joli bijou, ça court pas les rues, j'te jure ça peut m'être utile. » Tu repenses à la flasque d’alcool dans ta poche. De la drogue, de la bouffe … ou de l’alcool. T’oublies pas que lui aussi, il vit dehors. Que lui aussi, il pourrait bien le revendre son collier. Et plutôt crever que de le laisser faire. Tu te renfermes un peu. Tu découvres un acharnement qui te plait pas tellement. « Non. Je le garde. » Sa proximité te trouble et tu y trouves brusquement quelque chose d’oppressant. Toi qui t’étais sentie étrangement bien avec lui jusque là, tu te demandes soudainement si suivre un inconnu bourré dans un lieu désert était la meilleure idée qui soit. Tu recules d’un pas, continuant à le fixer avec une lueur un peu différente dans le regard. « J’ai dis non … » C’est étrange. Cette force que tu trouves dans le désir de la retrouver. La force de t’opposer à lui. Et sans rien ajouter, tu viens attacher ton collier autour de ton cou, le laissant rejoindre son frère jumeau sur ta poitrine.

Il te regarde avec cette lueur dans les yeux. Tu ne saurais pas vraiment la décrire. Et ça te heurte presque violemment. Cette évidence que tu n’avais pas relevé jusque là. Il la connaissait plus qu’il ne veut bien le dire. Tu le réalises avec son envie, même son besoin, de lire ses lettres et de récupérer son collier. Tu comprends qu’il a surement été plus qu’une simple connaissance. Un ami dans ce monde trop noir. Et c’est pour ça qu’il te regarde si fixement. Il la connait mieux qu’il veut bien le dire. Mais surement trop blessé de sa disparition pour le dire. C’est plus facile de juste parler d’une connaissance. Quelque part … Tu comprends. C’est plus facile de diminuer l’importance des choses. Tu l’as tant fait. Tu t’es dis à toi même tellement d’histoires pour simplement être capable d’avancer. Alors tu ne dis rien. Tu ne relèves pas le fait que t’as compris qu’ils étaient surement amis. « Je le montrerais. » Tu donnes un petit coup de tête vers le junckie allongé. « On peut, peut être commencer par lui ? »
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Michael Healy

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MessageSujet: Re: look at me, look into my eyes (boo)   look at me, look into my eyes (boo) EmptyDim 7 Mai - 18:14

Il aurait pu lui dire la vérité. C'est vrai, il aurait pu. Ça aurait peut-être arrangé ses affaires. Juste une petite partie de la vérité, voyez-vous, la partie où lui et Bee avaient vécu une histoire d'amour qui défiait toutes les lois. Un truc chimique, un truc charnel, quelque chose de beau et de vrai dans ces rues qui ne l'étaient pas. Qu'ils étaient tombés l'un sur l'autre, ou plutôt, qu'elle était tombée sur lui. Elle était entrée dans sa vie et jamais elle n'en ressortirait. Même maintenant. Il aurait pu dire ça, lui faire comprendre combien il l'avait aimé, l'aimait encore et l'aimerait toujours. Lui expliquer qu'il suffoquait depuis des semaines. Qu'il était complètement amorphe, à deux doigts du break down et qu'il avait un besoin viscéral de lire ses lettres, d'avoir son collier. Mais non. Dire ça, c'était risquer de la faire enchaîner sur d'autres questions. Où est-elle aujourd'hui ? Si tu l'aimais tant que ça, tu ne l'aurais pas laisser partir comme ça. Et on passerait à la partie moins drôle. Celle où le temps s'arrête et où plus rien ne compte, parce que Bee était morte. Tout était mort.

Il dû abandonner l'idée d'avoir des lettres, et également ce pendentif. Pourquoi lui confierait-elle de toute façon ? Il n’était rien d’autre qu’un étranger pour elle. Il était un type qui avait vaguement connu sa soeur. Un sans-abris qui semblait avoir un petit problème d’alcool et en qui elle ne pouvait pas avoir confiance. Michael, lui, avait déjà l’impression de la connaître. Il avait du mal à faire comme si ça ne faisait qu’une demi-heure qu’ils s’étaient rencontrés. Car elle était Bee, la même, pratiquement. Elle lui ressemblait trop, elle parlait comme elle, elle portait le même collier elle… Le collier… Michael regarda fixement le petit objet scintillant prendre place à côté de son frère jumeau sur le cou porcelaine de la blonde. Il avait envie de chialer, ça montait tout seul à ses yeux rouges. Il serrait les dents, comme un foutu gosse qui n’avait pas ce qu’il voulait. Il plongea les mains dans la poche de sa veste toujours à la recherche de sa flasque. Toujours incapable de la trouver, mais le besoin se faisait de plus en plus ressentir, parce que justement ses émotions devenaient impossible à ignorer. Il n’avait pas toujours autant bu. Il était loin des clichés des ivrognes dans la rue, qui végète dans un parking. Avant, il n’avait même pas envie de boire, sauf quand il faisait froid. Parce que la vie était trop belle pour ne pas profiter de chaque instant. La présence de Bee suffisait à le rendre ivre. Bee n’était plus là, vous connaissez la suite. Tu sais où j’ai foutu ma flasque ? Elle est… argentée… et pleine d’alcool. Encore un mauvais choix pour la faire avoir confiance en lui. Surtout avec le regard grave et sinistre qu’il lui assena. Elle sembla vouloir l’ignorer et proposa plutôt qu’on aille réveiller Donnie. Michael ferma les yeux et se passa une main sur son bonnet. Noon. s’étrangla-t-il d’une drôle de voix. Non, on peut pas réveiller Donnie. On ne peut pas, parce que Donnie se souviendrait de Bee, il se souviendrait qu’elle était morte et il balancerait l’info. Et toxicomane ou pas, Donnie avait l’air plus honnête que Michael à l’heure actuelle. Quand elle insista, il se contenta de l’ignorer et balaya le squat du regard à la recherche d’une bouteille encore pleine. Mais il n’y avait que des cadavres ici. Des cadavres et des fantômes. Et beaucoup de ressentiments. Sérieusement ? Tu sais où je l’ai mise ? Je l’ai peut-être oubliée au fast-food, va falloir qu’on y retourne. Elle le regardait d’un drôle d’air à mi chemin entre la peur et la curiosité. Elle avait ce regard perçant, comme sa soeur aînée. Cette façon de transpercer son âme de part en part et le rendre liquide à l’intérieur. Michael se hâta donc de détourner le regard. Elle allait comprendre. Elle finirait par voir combien il aimait Bee, et combien il aimait cette part d’elle qui vivait encore en Boo. Elle comprendrait alors que quelque chose clochait; Et Michael ne pourrait plus jamais voir vivre cette petite part de Bee. Boo disparaîtrait comme sa soeur. Et alors, ça serait comme si elle mourrait une deuxième fois.

Mais pour continuer à la voir, encore fallait-il faire en sorte qu’elle ne le haïsse pas. Et elle ne semblait pas du tout disposée à l’accompagner au Zaxby’s pour récupérer de l’alcool, comme s’il n’en avait pas déjà assez dans le sang. Non, elle incitant, campait sur ses positions, se retrouvait une force de caractère qui faisait écho à celle de Bee. Bee, vous savez, elle était vraiment dingue comme fille. Le genre à se planter devant un bus et à l’arrêter d’une main. Elle proposait toujours tout un tas d’idées dans lesquelles les jumeaux la suivaient tout le temps. Michael leva les yeux au ciel et soupira. Comme tu veux, mais j’te préviens, il est taré ce type. Il pourrait toujours nier si jamais Donnie faisait une gaffe. Pas sûr que ça marche, mais fallait mettre toutes les chances de son côté. Le voici donc à marcher en direction de la carcasse du vieux toxico. Arrivé à sa hauteur, il fit signe à Boo de se tenir à distance et shouta tout simplement dans le corps inerte. Donnie, hey Donnie ! Ca faisait depuis la veille de l’accident qu’il n’avait pas parlé à ce vieux Donnie. Parait qu’il était un type genre, trader de Wallstreet fut un temps. Après un mauvais placement et ayant dépensé tout son argent dans les putes et la drogue, il avait finit par tout perdre. Ca faisait 20 ans qu’il vivait dans la rue. Enfin ça, c’était la version de Donnie. Un autre gars de la rue avait dit, un soir, aux jumeaux et Bee, qu’en réalité, il avait été quitté par sa femme, perdu le procès du divorce et avait été ruiné, tout simplement. Donnie ouvra un oeil. Junior ? Bafouilla-t-il, la bouche pâteuse. Michael ferma les yeux une seconde, espérant que le prénom de Junior n’évoquerait rien à Boo. C’est Michael. Dit-il froidement. Donnie se redressait difficilement et se passa une main sur le visage. Il tomba alors nez à nez avec Boo, s’arrêta une seconde, les yeux écarquillés et la bouche entrouverte. Je… quoi ? T..T’as retrouvé ta copine on dirait Michael. Il se mordit les lèvres et se tourna vers Boo en secouant la tête de gauche à droite et en haussant les épaules comme s’il ne voyait pas du tout de quoi il parlait. En réalité, son coeur était doucement en train de fondre dans sa cage thoracique. C’est la soeur de, tu sais… la nana qui squattait ici avec nous. Donnie fronçait les sourcils, il se demandait certainement s’il n’était pas encore défoncé car il ne comprenait rien au regard insistant de Michael, qui enchaîna directement : Tu sais, celle qui n’est plus là. Celle qui est partie. Il articulait bien, parlait lentement, essayait de bien choisir ses mots pour ne pas être pris dans un mensonge ou dans un autre et que les deux versions tiennent la route. Donnie regarda Boo longuement. Et de son air le plus grave il répliqua : J’suis vraiment d’solé pour toi ma p’tite. Michael faillit s’étouffer et partie dans une quinte de toux forcée pour couvrir les informations supplémentaires que le bon vieux Donnie pourrait bien divulguer. Il se tourna alors vers Boo, écarta les bras. Il est désolé, il sait rien. résuma-t-il un peu hâtivement. On va le laisser tranquille, ça marche ? déclara-t-il tout en poussant doucement Boo en arrière pour l’inciter à quitter le squat au plus vite. Hey, Junior ! appela Donnie. Michael ferma les yeux, mais par réflexe se retourna vers lui. C’est quand que tu r’viens dans la rue ? on s’marrait bien, tous les quatre. Michael se contenta d’un sourire en coin pendant qu’il sentait les couleurs quitter son visage, et ses mains trembler. Il ne répondit rien, et continua à entraîner Boo loin de ce Donnie, sans la laisser en placer une. Désolée, ce gars est vraiment défoncé. J’pensais que le squat nous en apprendrait plus sur elle mais.. hey, t’as récupéré son collier, c’est pas rien. On va retourner au fast food récupérer ma flasque et.. on pourra… je sais pas faire le tour des autres squats que je connais ? Il avait bien conscience que la petite entrevue avec Donnie ne donnerait rien de bon, vraiment. Il avait conscience que Boo se méfiait de lui, il avait aussi conscience que sa voix tremblait et qu’il était à deux doigts de s’effondrer sur le sol, maintenant. Il n’avait pas mesurer combien ça serait dur, combien ce serait douloureux.
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MessageSujet: Re: look at me, look into my eyes (boo)   look at me, look into my eyes (boo) EmptySam 20 Mai - 11:47

Tu glisses ta main dans la poche de ton long manteau pour sentir la fraîcheur du métal contre ta peau. Tu t’en veux un peu de la lui avoir prise. C’était peut être pas la meilleure chose à faire. Mais y’a ce truc dans ces yeux. Ce truc qui appelle à l’aide si fort que tu n’as pas pu résister à l’envie de l’aider. A ta façon. Cette façon un peu maladroite. Lui retirer ce qui semble le faire mourir de l’intérieur. Comme si ça pouvait être aussi simple. Tu préfères changer de sujet. Lui faire oublier, juste un temps, que l’alcool commence doucement à se dissiper. Et que la flasque manque à l’appel.

Tu hausses légèrement les sourcils lorsque l’homme se trompe de prénom. Junior … Tu penses un instant qu’il est surement trop à l’ouest pour réaliser qui est en face de lui. Ou alors, Michael t’a simplement menti. Peut-être que c’est pas son prénom qu’il t’a donné. Mais après tout, t’es qui pour juger hein ? Toi non plus tu lui as pas dit ton prénom. Le vrai. Celui écrit sur ton passeport. Toi aussi t’a essayé d’effacer une partie de ta vie en oubliant ce prénom qui te fait frissonner. Alors tu te contentes de mettre ça de côté. De te concentrer sur l’homme qui s'éveille. Peut-être la clé de la vérité. Et pourtant, sans savoir pourquoi, tu sais déjà que ça ne mènera pas à grand chose. Surement parce qu’il a l’air de vivre a des années lumières de la réalité. Mais tu espères quand même. Silencieusement, et le coeur battant. Tu espères qu’il t’aidera à la retrouver. A te rapprocher de la liberté. Tu fais pas vraiment attention au comportement étrange de Michael. T’es un peu trop perdue dans l’espoir. Dans les mots de cet homme que tu écoutes silencieusement. Sans vraiment en comprendre toute la signification. Tu l’observes. Cet homme rongé par la vie. Ca te fait mal au coeur de voir quelqu’un aussi mal. Et pourtant, c’est lui qui te regarde avec cette tristesse à faire exploser le coeur. Tu lui souris doucement. Comme l’air de dire ‘c’est pas grave’. C’est pas sa faute. Tu t’attendais pas à grand chose. Ton regard reste fixé sur lui tandis que Michael t’éloigne déjà. Tu voudrais dire quelque chose. Lui dire que toi aussi tu es désolée. Désolée de voir un vieille homme abandonné dans un endroit comme ça. De voir ses yeux si bleu et si loin. Tu voudrais pouvoir l’aider. Lui donner ce dont il a besoin. Lui qui t’a fait si peur lorsque tu l’as aperçu en premier. Tu t’en veux d’avoir ressenti ça maintenant que tu vois qu’il y a un humain derrière ces vêtements décharnés.

Ce n’est que lorsque vous êtes hors de porté et que la voix de Michael s’élève que tu sors de cette torpeur étrange. « … il a l’air … si triste … » C’est comme si ça te touchait le coeur. Tu sais mme pas vraiment pourquoi. Peut être sa façon si grave de dire qu’il est désolé pour toi de ne pas pouvoir t’aider alors que ça devrait être toi qui lui vienne en aide. Tu relèves les yeux vers Michael et ses mots qui te raccroche à la réalité. Alors tu portes tes doigts à vos deux colliers, restant plantée là tandis que Michael s’apprête déjà à partir, trop pressé d’aller récupérer son alcool. « Michael … ? » Tes yeux restent rivés sur le vide. Tu glisses ta main dans la poche de ton manteau pour y sentir le metal, une nouvelle fois. Et sans rien ajouter, tu la sors simplement. Tu voudrais lui dire d’arrêter. De pas finir dans le même état que se Donnie. L’âme en peine et le corps en morceau. Tu voudrais lui dire que ça soignera pas ses mots de s’égarer dans l’alcool. Que ça ne ferait que rendre tout pire. Mais tu sais que ce n’est pas ta place. De dire tout ça. Tu n’es qu’une inconnu qui demande de l’aide. La soeur qu’une vague connaissance. Ou peut être plutôt d’une amie. Parce qu’il semble évident que Michael appréciait bien plus Bee qu’il ne semble vouloir le dire. Les mots restent sagement à l’intérieur tandis que ton regard se pose sur lui, en disant presque autant. Pourtant, tu lui tends la flasque en silence. Tout ça, c’est ses choix. Tu as voulu l’aider. Comme pour lui rendre la pareil. Mais ce n’est pas ton rôle. Ce n’est pas ta place. Et maintenant, t’as cette peur qu’il décide d’arrêter tout. D’arrêter d’aider cette petit voleuse de flasque. Alors tu finis par souffler doucement « … Je suis désolée… » avec l’espoir qu’il t’amènera quand même avec toi voir les autres squatts.

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MessageSujet: Re: look at me, look into my eyes (boo)   look at me, look into my eyes (boo) EmptyJeu 22 Juin - 14:20

Les élucubrations de Donnie eurent heureusement un effet très limité. Même si Michael n’arrangeait rien avec ses regardes en coin, inquiets, coupables. Il savait que tout pouvait basculer au dernier moment, tout pouvait s’écrouler. C’était idiot, n’est-ce pas, d’être autant inquiet pas ce que pouvait bien penser une inconnue de lui. Mais il ne pouvait pas se contenter de si peu. Retrouver Bee à moitié, juste une journée, et la perdre à nouveau définitivement. Il fallait qu’il la joue fine, sur le long terme, et ce premier obstacle le paniquait complètement. C’est donc, non sans un soulagement intense, qu’il s’éloigna de Donnie avec Boo. Elle n’insista pas, visiblement, perturbée par l’échange. Michael avala sa salive, le coeur battant. De peur certes, mais battant. …il a l’air …si triste… Marmonna-t-elle d’une voix douce. Michael se retourna vers Donnie, indifférent. Triste, il l’était. Il l’était pour Boo, parce qu’il avait cotoyé Bee. Elle avait apporté la lumière dans ce squatte comme elle le faisait partout où elle passait. Radieuse, tellement que ça prend toute la place. Triste que Bee soit morte. Michael reposa son regard sur la blonde. Pour la première fois, il distinguait quelque chose de nouveau. Il notait une différence. Bee était du genre égocentrique, tournée sur elle-même, insensible aux autres. Pas méchante, loin de là. Mais tout sauf empathique. Voir Boo si attristée par ce toxicomane qui n’inspirait que le dégoût dans la tête des autres… Michael bugga une seconde, ne trouvant même pas ses mots pour répondre. C’était presque comme s’il était déçu. Et cette pensée le rendit affreusement coupable. Comment pouvait-il être déçu que la sœur de son ex-nana morte ne lui ressemble pas en tout point ? Mais, étant lui aussi très égoïste, cette idée ne le traversa qu’une seconde à peine, avant qu’il n’enchaîne sur la suite. Flasque, autre squattes..

Michael… ? Il en sursauta presque. Il se retourna vers elle, plein d’appréhension tandis qu’elle fouillait dans ses poches. Inquiet, quasi-honteux, il n’osait même pas la regarder dans les yeux. Elle avait deviné ? Elle savait ? Il se rendit rapidement compte que cette espèce de relation, d’amitié qu’il espérait nouer avec elle ne pourrait jamais fonctionner. Car il aurait toujours peur, et ça ferait toujours mal. Peut-être oui, mais moins mal qu’un monde où plus rien de Bee n’existait. Timidement, la blonde sortit de sa poche une flasque. Sa flasque. Michael regarda la gourde métallique un long moment, sans trop comprendre si elle l’avait retrouvé en chemin ou tout simplement volé. Voyant son air honteux, il en déduit qu’elle lui avait piqué, et il lui arracha des mains sans rien dire. Il n’était pas vexé, peut-être un peu agacé. Il retira le bouchon et bu une bonne rasade d’alcool, si grande qu’il sentit sa gorge s’enflammer. Tant mieux. Bientôt son cerveau serait anesthésié par le trop plein d’alcool. Bientôt ça irait mieux. Un silence, un peu pesant. Il y avait une chose que Michael détestait : qu’on lui dise quoi faire, qu’il se sente piégé. D’où cette idée bancale de fuir ses parents et vivre dans la rue, jusqu’à la fin des temps si possible. La liberté, ce sentiment que rien ni personne ne vous raccroche à quoi que ce soit. En temps normal, il se serait sans doute énervé. Il serait partie dans l’une de ses tirades sans queue ni tête. Mais là rien, un silence absolu. Et les yeux de Michael remontèrent doucement jusqu’au coup de Boo, ses deux colliers, l’un sur l’autre. Et quand la voix fluette de la blonde lui demanda pardon, sa vision se troubla, il cligna plusieurs fois des yeux. C’est rien, t’inquiètes pas. Rassura-t-il avec un sourire sincère. Elle ne se rendait pas compte à quel point il avait besoin d’elle. Plus qu’elle n’avait besoin de lui, bien plus. Qu’elle pensait avoir besoin de lui. Michael reprit une gorgée d’alcool et fit disparaître la flasque dans une poche intérieure avant de se diriger net vers l’extérieur du squatte, loin de Donnie et des fantômes du passé.

Ils marchèrent côte à côte, Michael ne savait même pas où l’emmener, sans doute dans un autre endroit qu’ils avaient fréquenté ensemble, histoire de faire son propre pélerinage, un genre de deuil. Ça ferait mal mais ça valait le coup. Il lui demanda, au bout d’un moment, qu’elle lui parle de sa soeur, qu’elle lui en dise plus sur elle. Comme s’il ne la connaissait pas. Ça sonnait faux, et Boo avait l’air de s’en douter, mais tant pis. Ça faisait juste du bien d’entendre parler de Bee par quelqu’un d’autre qu’un mec aussi traumtisé que lui. Quelqu’un qui ne savait pas. D’entendre parler d’elle au présent, non au passé. Un genre de médicament encore plus fort que l’alcool qu’il buvait par intermittence. C’était en fait la meilleure après-midi que Michael avait passé depuis la mort de Béatrice.
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