waiting for a miracle (boolish)

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waiting for a miracle
that i should know won't come.

2h51 am. Tu échappes un soupir avant de te diriger vers la salle de bain, sentant la fatigue te chauffer les yeux. Tu ne voudrais qu’une chose : dormir. Te réveiller un matin et être complètement reposée. Mais ça fait tellement longtemps que ce n’est pas arrivée que tu n’y penses presque plus. Cette fatigue que tu traînes constamment, elle fait partie de toi et tu n’as aucune idée de quelle façon tu es censée t’en débarrasser. Alors c’est devenue comme une routine pour toi, du moins depuis ton arrivée à Savannah. La douche chaude qui coule sur ton dos, le temps que tu prends à sécher tes longs cheveux blonds, te fichant complètement de savoir si ça dérange tes voisins ou non. Tu enfiles un jeans troués avec un pull et tu attaches tes cheveux en un chignon lousse, laissant des mèches tomber ici et là, encadrant ton visage fin, venant même cacher légèrement les traits de cette fatigue qui s’accumule chez toi. Puis sans même devoir y réfléchir, tu attrapes une pile des annonces que tu as fais pour retrouver ta sœur, du papier collant et te voilà repartie pour une nuit de recherches. Tu ne sais pas vraiment ce que tu espérais en venant t’installer à Savannah. Peut-être que tu croyais que ce serait simple, cette recherche. Peut-être que tu pensais réellement qu’après un jour ou deux, tu l’as retrouverais quelque part, en train de squatter sous un pont ou un refuge, mais tu as beau faire le tour encore et encore de cette ville, il n’y a aucune trace d’elle. Une semaine maintenant, mais tu gardes la foi. La foi qu’elle n’est pas là. Que plus tu mets d’affiches, plus tu te rapproches de cette chance de la revoir. De pouvoir la reprendre dans tes bras, de revoir son visage illuminé, son sourire tellement similaire au tien. Après une semaine, tu commences à connaître ton chemin à travers les rues. Tu commences toujours par le quartier dans lequel ton appartement se trouve, accrochant l’affiche sur les poteaux où celle du soir précédent aurait été arraché. Ensuite, tu fais le tour des refuges que tu as découvert, seulement pour te faire dire une fois de plus que personne n’a vu cette jolie blonde. Et puis, tu t’attaques aux différents parcs, généralement désert à cette heure, mais parfois il t’arrive de croiser quelques jeunes qui semblent sans domicile fixe. Et chaque fois, tu as espoir qu’un d’eux te disent qu’il connaît ta sœur, qu’il sait exactement où elle est, qu’il peut t’aider. Et chaque fois qu’on te dit que non, il ne l’a pas vu, que non, il ne l’a connaît pas, tu dois vivre avec une déception nouvelle. Et ce serait tellement facile, de te laisser abattre, de ne pas poursuivre tes recherches. Mais tu as besoin d’elle, maintenant plus que jamais, alors tu continues. Peut-être que c’est un peu naïf de ta part, mais tu t’en fiches. Il y aura bien forcément un résultat, tôt ou tard. Et ça, tu y crois dur comme fer. Tes pas te mènent jusqu’au forsyth park et alors que tu es sur le point de faire demi-tour, tu remarques quelqu’un qui se balance légèrement et tu peux sentir ton coeur arrêter de battre dans ton coeur. Elle te fait dos, mais ses longs cheveux blonds te semblent tellement familier, tu serais prête à jurer que c’est elle. Tu dois te retenir de te mettre à courir et de la prendre dans tes bras. Au lieu de ça, tu prends une grande respiration et tu te mets à marcher, comptant chacun des pas qui te mènent jusqu’à elle. Tu es maintenant à quelques pas d’elle seulement et tu t’immobilises. Il faut que ce soit elle. Il faut que ce soit elle. « Bee? » Ta voix est forte, claire dans cette nuit silencieuse. Ça prend quelques secondes, le temps que la jeune fille s’arrête complètement et se retourne vers toi. Vos regards se croisent et puis la déception frappe, encore plus fort que d’habitude. La blonde, elle lui ressemble, elle te ressemble, mais ce n’est pas Bee. Tu te contentes de la regarder, encore et encore et soudainement, tu réalises que tu dois paraître pour une folle, à la confondre pour quelqu’un d’autre au beau milieu de la nuit. Alors tu te mets à bafouiller, parce que vraiment, qu’est-ce que tu pourrais faire de plus? « Je hm, j’suis désolée. J’t’ai prise pour quelqu’un d’autre. » Tes doigts jouent avec les papiers dans tes mains. Tu as besoin de t’occuper. De penser à autre chose que le fait que cette fille devant toi, ce n’est pas ta grande sœur. Et puis tu te dis que peut-être que la blonde, elle l’a connaît. Que rendue là, tu n’as absolument rien à perdre. « J’cherche ma sœur. Elle me ressemble beaucoup, elle est un peu plus vieille. Tu l’as peut-être déjà vu dans l’coin? » Et comme ça, tu lui tends une affiche et tu lui offres un sourire. Et tu attends. Une fois de plus, tu attends ton putain de miracle.