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| Sujet: La mort a finalement un visage [Feat. Dana Khan] Lun 19 Déc - 16:17 | |
| Dans quelques jours, ça fera deux ans que son fils est mort. Mort à cause d'elle. A cause de ce stupide accident de voiture, et tout ça pour quoi ? Pour éviter une personne au milieu de la route. Elle avait eu le réflexe de dévier son chemin au dernier moment, et finalement, c'était son fils qui était mort. Elle n'avait rien eu, enfin quelques côtes et une jambe cassées, ce n'était rien comparé à la douleur qui lui brûlait les entrailles. Elle avait essayé de réveiller son fils, mais elle était bloquée dans sa voiture. Elle avait juste eu le temps de s'apercevoir qu'une personne était venue prendre de ses nouvelles, elle avait sans doute assistée à l'accident. Pire, c'était elle. Cette femme qu'elle avait évité sur le bord de la route, c'était pour elle que son fils était mort. Cette inconnue avait le visage de la mort et elle ne l'oubliait probablement jamais.
Voilà maintenant deux ans que son fils a perdu la vie et que la jeune femme ne cesse de s'en vouloir de ne pas avoir pu le sauver. La culpabilité lui rongeait les boyaux sans qu'elle ne puisse y faire quoique ce soit. Elle avait finalement déménagé pour venir s'installer à Savannah, dans l'espoir de tout oublier, son ancien patron, la douleur du décès de son fils, tout cela ne cessait de la hanter. Depuis qu'elle était arrivée sur place, ses crises d'angoisses n'avaient fait qu'augmenter sans qu'elle puisse les contrôler. Et aujourd'hui n'échappait pas à la règle. Elle avait été hospitalisée quelques heures pour se remettre sur pieds, récupérer ses forces et surtout essayer de tenir debout. Lorsque ce fut le cas, la blondinette sortit de l'hôpital et le nez par terre, elle ne regarda pas vraiment devant elle. Marcher lui demandait tellement d'efforts qu'elle avait l'impression de puisser au fond de ses forces. Elle percuta soudain quelqu'un, en relevant la tête, elle manqua de faire une seconde crise d'angoisse. C'était elle. Cette femme qui avait ôté la vie à son fils seulement âgé de deux ans à l'époque. Dans quelques jours il aurait eu quatre ans. Personne ne mérite de mourir aussi jeune. Elle la fixa, incapable de dire ou faire quoique ce soit. |
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