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| L'iédologie n'est pas grand chose face au sexe - Jéléo | |
| Auteur | Message |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: L'iédologie n'est pas grand chose face au sexe - Jéléo Mer 14 Sep - 13:58 | |
| La fête bat son plein. On a ouvert les amplis au maximum, et Nicholas nous bombarde de musique vulgos dans le but évident de nous rendre sourd. Tout le monde est absolument défoncé. Coincé dans le périmètre du studio, au deuxième étage du bâtiment qui me sert de bureau administratif, l’équipe s’est regroupée pour faire un break et s’exploser la gueule. Echange d’alcool, de substances, de fluides, la vulgarité s’étale voluptueusement et convertit chacun de nos gestes en proposition érotique.
Dans un canapé, Aurora, raide défoncée, tente de convaincre Roméro de se faire dresser un profil. A l’opposé, Alexa et Moira posent des paris pour savoir s’ils vont s’envoyer en l’air ce soir – on regrette parfois de ne pas avoir de caméra. Poppy a disparut, trois heures lui ont suffit pour ingurgiter un litre de vodka qu’elle rend désormais, la tête dans les chiottes. Astrid, totalement faite, décuple son absence de subtilité pour tenter d’attirer mon regard. Moi, très entouré, je dessine sur une table six lignes de coke, avec le plaisir évident de les partager avec qui voudra.
Cette situation se reproduit deux fois par mois.
Tout le monde y est convié, bien entendu. Je suis très honoré de recevoir chez moi tous les membres de la fabuleuse équipe de Virtual, et de les voir s’enfoncer dans l’absurdité électrique de la défonce sous toutes ses formes. Tout le monde aime ça, quelques rares réfractaires sont absents, mais ils ont généralement de très bonnes raisons de l’être. Durant ces soirées, tout le monde s’alanguit. On laisse tomber le matériel, la pression, les petites guerres putrides qui gangrènent les relations. On se regarde dans les yeux pour la première fois depuis deux semaines, et souvent, l’alcool ou la drogue aidant, on partage des moments d’intense sincérité.
Je plane légèrement. Les derniers évènements ont étés épuisants. Difficile de tirer quoi que ce soit de potable de nos infâmes acteurs, depuis trois jours je me bat avec l’angoisse de ne produire qu’un épisode moyens –ce que, après l’épisode Leslie, je ne peux me permettre.- Et ce matin, surprise. Nicholas débarque, après avoir passé une nuit complète en salle de montage, et me délivre la petite perle qui va me permettre, assurément, de garder mes audiences en hausse. « Ce soir, on se défonce la gueule pour fêter ça. » Ovation, et nous voilà désormais, mettant beaucoup d’efforts à oublier nos vies pourries, les situations sordides que nous créons au quotidien, notre propre hypocrisie et surtout que demain, il faudra être au taquet à neuf heures.
J’avale mon rail en inspirant d’un coup sec. Je rejette la tête en arrière. Derrière moi, Britney Spears a l’air décidé à occuper la scène pour le reste de la soirée. Astrid se penche, ses cheveux balayent ma joue, sa main touche mon épaule. Quelqu’un fait une blague, j’éclate de rire sans l’avoir écouté, et je me lève, en laissant la place libre pour qui voudra.
Je flotte au travers des corps alanguit sur les canapés, contre les tables, sur la moquette. La baie vitrée est opaque, derrière la nuit et absolue, comme un écran noir qui se dresse entre nous et la lumière qui trace sur les vitres de grandes strilles troubles. J’aperçois Léonard, dans un coin. Je me demande comment il deal avec notre dernière conversation. Je me demande comment il deal avec l’incertitude. La semaine s’est passée, et le vendredi suivant, ce n’était pas lui baisant Leslie qui passait à la télé. Il avait retenu son souffle lorsqu’on avait diffusé la maquette. Mais il ne s’était rien passé. Pas de Léonard se découpant le gras comme un petit cochon d’élevage, pas d’Eliott Leslie pour se rouler dans le sang en y mêlant les sucs de son orgasme. Mais aucune certitude non plus que ce méprisable Jefferson, que cet incroyable enculé de Jeff ne garde pas le film sous le coude pour le cas où Virtual ferait un flop d’une semaine.
Et c’est calculé. Je ne lui dirais rien. Je le regarde. Je ne sais pas s’il m’a vu, j’ai un sourire défoncé sur les lèvres, la musique est assourdissante, je ne perçoit mon environnement que faiblement. Je commence même à me sentir un peu mal. Je me passe une main dans les cheveux, le front couvert de sueur droguée. Je trébuche sur quelqu’un, m’appuie sur un bureau et fais demi tour. Le pas incertain, je m’enferme dans mon espace privée. La porte claque et étouffe partiellement les gémissements musicaux de Britney, et le bois vibre sous mes doigts des longues basses sonores qui résonnent dans le plancher.
Je me laisse tomber dans mon canapé, et me relève aussitôt. Comme souvent, après avoir passé deux heures à hurler pour échanger trois mots, à sentir confusément des contacts physiques tendancieux sans être capable de les analyser, à avoir absorbé plus d’alcool que mon grand-père dans ses bons jours et suffisamment de drogue pour me dire qu’au fond je suis quand même un mec respectable, je ressent un besoins profond de m’isoler, de condamner tout ce bruit, toute cette violence, et de respirer un air dénué de vices.
J’ouvre la baie vitrée. L’air assaille mes sens avec une ardeur troublante. La tête me tourne, dix longues secondes. Je ferme les yeux en m’appuyant sur le battant, sonné par le souffle glacé qui étreint mes tempes et calme le brasier qui coule dans mes veines. Lorsque ma tête a cessé de faire des loopings, j’ouvre les paupières et regarde la sécurité du balcon comme si je dévisageais une future amante. Je sens une excitation profonde m’envahir, et le besoins intense de monter sur le rebord, de contempler le vide sous mes pieds. Je grimpe, machinalement. Je suis tellement ivre que je ne perçois pas totalement la limite entre mes pieds et l’abysse. En bas, les lumières du jardin clignotent et se dédouble dans un charmant balai audacieux. Mon corps oscille, tantôt aspiré par le vide, tantôt par la danse folle des éclairages. Je me demande confusément si un corps peut survivre à une chute de cette hauteur. La porte claque derrière moi. Je ne l’entend pas, je suis trop concentré à céder à l’appelle pressant du vide. Je me sens tellement vivant de…
Une voix m’arrache à mon trip. Les lumières se réassemblent, tintent doucement tout en bas. Je me redresse lentement, et exécute un demi tour, sans descendre, sans réaliser que j’ai chancelé de manière effrayante, que mon pieds a faillit percuter l’abîme et que seul un coup de chance vient d’épargner ma vie. Sur mon promontoire de Roi provisoire, je suis très instable. Je souris à Léonard.
« Salut. » Je suis heureux de le voir. « Tu passes une bonne soirée ? J’espère que tu passes une bonne soirée. J’avais proposé à Leslie de nous rejoindre, mais elle n’a pas voulu, alors... » Silence. « Mais hé. C’est peut être mieux qu’elle ne soit pas là, on ne sait plus de quoi vous êtes, tous les deux. » Je suis hilare et je chancèle, comme un type au bord du suicide. |
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et le château de sable, il est dans l'eau maintenant ▹ posts envoyés : 2287 ▹ points : 19 ▹ pseudo : fitotime ▹ crédits : dude (avatar) / tumblr, whi (signa, profil) / amy winehouse, les cartons(texte) ▹ avatar : ben nordberg ▹ signe particulier : très maigre, cocaïnomane et toujours habillé avec des vêtements bariolés
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| Sujet: Re: L'iédologie n'est pas grand chose face au sexe - Jéléo Dim 18 Sep - 16:27 | |
| Faut dire qu'il est bourré, Leo. Et défoncé, beaucoup. Assommé par la semaine horrible qu'il venait de passer, son corps était à deux doigts de lâcher mais la cocaïne lui donnait l'énergie nécessaire pour tenir. Ce soir comme tous les autres jours de la semaine. Y a des semaines comme ça, où rien ne s'enchaîne bien. Où les résidents du foyer ne font rien d'exceptionnel, que tout le monde s'engueule avec tout le monde et où y a une ambiance carrément pourrie. Ca faisait une semaine que Leo dormait sur place, qu'il carburait comme il pouvait à la coke et qu'il pétait littéralement un plomb. Y a une semaine y avait eu ce moment, sous la tente, avec Jeff. Et depuis, rien. Il n'avait rien, fait il n'avait rien dévoilé, il n'avait pas fait de sous entendus sordides sur ce qui avait faillit se passer entre eux. Il s'était contenté d'être là et c'était bien assez. Leo sentait sa présence dans son dos même quand il n'était pas là, il s'insinuait dans ses pensées, il lui faisait peur, il n'osait pas l'affronter, ni le regarder dans les yeux, ni rien faire. Chaque fois qu'il devait lui parler d'un truc, chaque fois que Jeff venait voir où il en était, y avait une tension, de l'électricité dans l'air, un truc latent, vous voyez ? Et puis, enfin la fin de la semaine était arrivée. Nick était arrivé en sauveur quatre heures plus tôt avec des images tombées du ciel et la pression était redescendue d'un coup, pour tout le monde. Alors Jeff avait déclaré que ce soir, on s'arrachait le crâne. Comme il le faisait une ou deux fois par mois.
Il était bourré, et défoncé, comme je vous le disais. En plein bad dans un canapé il fixait devant lui. Y avait Jeff là, juste en face, on ne pouvait pas faire plus en face que ça. Il était dos à lui et traçait des lignes sur le bureau. Leo le fixait avec une clope fumante entre les lèvres sur laquelle il ne tirait même plus. Il le regardait, tout simplement comme s'il allait finir par le désintégrer sur place ou bien à le percer à jour. Il regardait son pantalon de costard tâché de vodka (on avait pas revu le stagiaire qui lui avait renversé au début de la soirée d'ailleurs), il regardait sa chemise blanche qui ne s'accompagnait pas de cravate, ses deux boutons d'ouvert sur son torse et ses manches retroussées sur ses avant-bras, puis ses mains, puis la coke. Leo buggait complètement, attaqué par le cachet qu'il avait pris y a vingt minutes sans savoir ce que c'était. Avec sa langue, il faisant monter et descendre la cigarette roulée entre ses lèvres. Et puis, il sursauta. Y a un mec et une nana qui venait de tomber à côté de lui sur le canapé, l'air d'avoir besoin de toute la place. Il se leva en secouant la tête, retombant sur terre après une virée sur mars. Sans savoir si ça provenait de la drogue, de l'ambiance, du couple ou d'on-ne-sait-quoi d'autre, Leo se mit en quête de Moira, son ingé son. Il la trouva en pleine conversation avec Alexa et la tira vivement en arrière pour la plaquer contre un mur. Sa voix était vaseuse, instable, il lui chuchota à l'oreille. T'as pas envie qu'on s'isole ? Et puis recula légèrement et lui sourit comme il savait le faire, comme il l'avait fait à son premier jour ici, 59 minutes avant de lui faire l'amour violemment contre un des camions du matos. Moira était bourrée, mais pas assez apparemment. J't'emmerde River. T’as pas été très dispo pour moi cette semaine alors moi j’le serais pas pour toi ce soir. Leo pencha la tête sur le côté, comme il le faisait souvent pour la faire craquer. Moira, c’était sa régulière, c’était un plan qui convenait parfaitement et à l’un et à l’autre. Enfin, sauf ce soir. Moira secoua la tête en riant. Laisse tombé Leo, je craquerais pas ce soir. T’as qu’à essayé demain. Leo haussa les sourcils et se laissa tomber dos contre mur d’un air boudeur. P’tain, t’es dure en affaire toi. qu’il se plaignit d’un air enfantin. Elle haussa les épaules d’un air égal et retourna discuter avec Alexa qui ricanait doucement dans son coin en se fichant de Leo. Ce dernier ne lui prêta pas la moindre attention et fuma sa cigarette. Quand il releva les yeux, Jeff lui lança un regard, du coup il détourna les yeux immédiatement en demandant au type juste à côté de lui filer une bouteille. Leo avait sentit son estomac se tordre devant les yeux de cocker de chef de prod. Ses mains étaient moites aussi. Il mettait ça sur le compte du cachet de tout à l’heure. C’était forcément le cachet. Mais voilà une fois la bouteille en main, il versa le liquide brun dans sa tasse « VTT » (que Jeff lui avait offert il y a sept longues années lorsqu’il était arrivé dans l’espèce de start-up qu’était Virtual à l’époque et qu’il trimballait maintenant partout sur le tournage) et en bu une grande rasade. Il en profita pour lancer un regard par en-dessous là où était Jeff il y a une minute. Mais il avait disparu. Il se passa une main dans les cheveux et but un nouvelle gorgée de son whisky.
L’alcool n’aidant pas, et assommé par la musique carrément merdique qui passait depuis dix minutes, Leo partit à son tour de la pièce principale. Il ne réfléchit pas, mais son corps me mena directement jusqu’au bureau de Jeff. Il ouvrit la porte. Tomba nez à nez avec le vide, ferma la porte. Quand il tourna la tête vers la gauche il sentit un courant d’air qui le glaça. Jeff était là, debout, au bord du vide. Il le regarda un moment. Pour dire la vérité il hésita à ressortir sans faire de bruit. Mais la tentation était trop belle. Il s’appuya contre la porte, une nouvelle clope aux lèvres et toujours la tasse dans les mains. Il regardait Jeff, le vide. Il pourrait le pousser, au pire. Ca réglerait pas mal de problème et vu le taux de cocaïne qui était dans son sang, personne ne se poserait de questions. Mais voilà, son envie de commenter la scène prit le dessus : J’aurais dû amener ma caméra. Ca fit sursauté Jeff, et Leo également, car le boss faillit tomber dans le vide et fut retenu sur le bord de la fenêtre par on ne sait quel miracle (ou malédiction, à vous de voir). Jeff se retourna d’un bond, ce fut en tout cas l’impression qu’il donna, ce qui fit retenir son souffle à Leo, qui avait beau joué les durs, n’était pas totalement dur qu’assister à la mort de son patron était une chose qu’il voulait vivre. Salut. Qu’il lança d’un air enjoué. Leo lui fit un sourire en coin et tira sur sa clope. Il le regarda, transpirant de sueur, au bord du vide. Et puis il lança, malicieux : T’espère quand même pas que je vais te rattraper ? Blagua-t-il sans bouger. Mais Jeff n’écoutait pas vraiment, complètement en proie à sa défonce, se mit à parler, avec un fort débit et une joie de vivre qui ne lui ressemblait pas. Leo l’écoutait avec toute l’attention qu’il avait malgré son état d’ébriété. Tu passes une bonne soirée ? J’espère que tu passes une bonne soirée… Il haussa les épaules d’un air égaln sans un mot, incapable de lâcher Jeff des yeux. J’avais proposé à Leslie de nous rejoindre, mais elle n’a pas voulu, alors... Il y eut un silence, brisé par le petit rire de Leo qui se passa une main sur le front. Il était pas croyable ce type, pas croyable. Mais hé. C’est peut être mieux qu’elle ne soit pas là, on ne sait plus de quoi vous êtes, tous les deux. Le type se marrait aussi, et il était vraiment à deux doigts de tomber. Mais tant pis, Leo ne ferait rien pour le faire descendre. Tout ce qu’ils pouvaient se dire pouvait être la dernière chose que Jeff entendait, ça rendait tout ça plus impactant, non ? Jeff n’était pas le seul à avoir le sens du spectacle, n’est-ce pas ? Il finit par quitter la porte et chancela jusqu’à Jeff, s’arrêta à deux mètres de la baie vitrée, trouva appuie contre le bureau. Il s’assit sur le bord et laissa ses jambes pendre dans le vide comme un enfant. C’est quoi ton problème avec Elliot ? Qu’il demanda finalement d’un air enfantin en bougeant ses jambes dans le vide. Il posa sa tasse sur le bureau et attrapa un dossier, n’importe lequel qu’il mit sur ses genoux. Là il sortit de sa poche un sachet de coke qu’il avait ramassé par terre juste avant d’entrer, sans doute à Jeff. Tant pis. Il renversa le tout sur le dossier, sans réfléchir au dosage (sa capacité de réflexion était limitée vous savez) et il continua dans les questionnements. C’est elle ou c’est ce qui s’est passé entre elle et moi qui t’énerve ? Sobre, il n’aurait jamais posé une telle question. Mais c’était aussi à ça que servait ces orgies géantes, non ? Il releva son regard vague sur Jeff, toujours à deux doigts de tomber dans le vide. Il le regarda longuement et lui sourit. A ce propos, merci. Enfin, j’crois. Silence. Même si j’ai bien cru que mes exploits allait se retrouver dans l’épisode de ce week-end. Du coup, j’devrais peut-être remercier Nick pour ses images de dernières minutes, non ? Comme si être redevable à Jeff lui était insupportable, qu’il refusait obstinément de l’être. Pourtant il l’était. Il ne pouvait pas le nier, au fond de lui. Il savait que Jeff le tenait par les couilles. Et ça avait ce petit côté excitant. Autant que de le voir près du vide, vous savez. Sans un mot de plus, il se mit à tracer quelques lignes, et puis attrapa un billet de sa poche qu’il roula tranquillement et qu’il tendit à Jeff. Il souffla la fumée de sa cigarette au même moment.
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: L'iédologie n'est pas grand chose face au sexe - Jéléo Mer 21 Sep - 1:12 | |
| Le vide est si proche et Léonard devant moi, woa, l’apothéose de l’excitation malsaine. Toutes les pires conditions sont réunies pour passer une super soirée. Je suis, mais alors, dé-fon-cé. Léonard à l’air de s’amuser, mais moyens, ça n’entame pas trop ma bonne humeur. Il peut bien se faire chier, ça ne fera pas chier les autres. Et puis, soyons honnête. Je l’ai vu se faire remballer par son petit plan cul, ça n’a pas dû lui réussir, mais il est bon joueur, je crois. Ca me fait plaisir, plaisir, plaisir qu’il soit ici. J’attendais depuis si longtemps un moment pour parler avec lui.
Je chancèle. « T’espère quand même pas que je vais te rattraper ? » Je ris. Je n’ai pas besoins qu’on me rattrape, je ne comptais pas sauter – je ne crois pas.- Les palpitations, l’excitation, la jouissance, ce n’est pas la finalité qui l’apporte, c’est cet élan glacé du cœur qui chancèle entre la vie et la mort, entre la douleur et le plaisir. Tout le monde sait, à Virtual, que je suis ce genre de type à adorer placer ma vie sur le bord d’un fil. Un jour, j’ai courut après une nana qui avait décidé de faire un tour sur les toits du foyer. Les tuiles glissaient, il pleuvait à verse, et j’ai cru dégringoler dix fois. Mon talkie grisaillait en permanence, tout le staff y est passé, pour me demander de descendre, parce que la police allait s’en occuper, que c’était trop dangereux, jusqu’à ce que je rattrape la fille et que je me rende compte combien la sensation de vertige profonde qui m’avait envahit à chaque pas m’avait électrisé comme l’assouvissement d’un désir profond. Depuis ce jour, tout le monde à Virtual sait que j’ai un problème, et on n’en parle plus, sauf dans mon dos.
Lentement, je me laisse glisser au bas de la rambarde. Le balcon est dur et froid sous mes pieds. Son contacte me déçoit, j’aurais préféré sentir le vide autours de moi et l’air siffler dans mes tympans. Ressentir dans le ventre remonter ce serpent glacé de terreur mêlé d’excitation.
Je me demande, je crois, et très brièvement, si Léonard aurait tenté de me rattraper, comme j’ai rattrapé cette fille. Je le considère au travers du voile de drogue et d’alcool, assit sur mon bureau. Il lui en aurait fallut, de temps, pour réagir et parcourir les mètres de distances qui me séparaient de lui. Pour une raison que j’ignore, j’apprécie son manque total de terreur. Ca rend les choses tellement plus simples, de constater que mon comportement ne l’impressionne pas –parce que je ne fais pas ça pour impressionner qui que ce soit, j’en ai juste besoins-. L’air frais qui s’immisce dans l’échancrure de ma chemise me fait du bien, je passe sur ma nuque une main brûlante. A l’intérieur, derrière la porte, la chaleur est étouffante, et tout le monde est très occupé à mélanger sa sueur. « C’est quoi ton problème avec Elliot ? » Je me suis approché de lui, en regardant un peu mes pieds pour ne pas m’étaler. Je relève la tête et le considère en laissant s’échapper un rire imprégné d’alcool. J’ai pris la tasse qu’il a posé sur la table et je la fais tourner entre mes doigts en la regardant, avant de le regarder lui, et de reposer la tasse. Un petit peu attaché à son vieux patron, le petit Léonard, qu’il en garde ses vieux cadeaux ? « C’est elle ou c’est ce qui s’est passé entre elle et moi qui t’énerve ? » Je m’immobilise un instant, mais mon sourire ne disparaît pas. Lentement, je me hisse sur la table, à ses côtés. Nos bras se frôlent. On oscille tous les deux, et je porte une grande attention à ses gestes. « Je vais te dire ce que c’est, mon problème. » Dis-je avec la sensation obscure qu’on aborde un sujet à la fois désagréable et hilarant. « Tu vois, Elliot… Elliot c’est le genre de personne, hum, qui se cache derrière ses petits principes pour avoir l’air très propre sur elle. En fait, Elliot, je te dis ça à toi mais je pense que tu t’en doutes. » Pause. Ha. « Ou peut être que… Elle à ce truc. Cette f… Force. Elle sait exactement comment faire pour prendre la place de la victime. Parce que, hé, je vais te dire. Je vais te dire ce que je pense. » Je suis tellement défoncé. « Je pense qu’Elliot elle aime bien ça. Elle aime bien qu’on la filme, qu’on la regarde, qu’on lui donne de l’attention même si c’est pour la traiter de dingue ou de petite salope, tu vois. Moi je pense qu’elle aime vraiment, vraiment ça. C’est ça, mon problème. » Je relève un peu la tête vers Léonard. Son profil se découpe sur la lumière dégueulasse des plafonniers. Ses yeux sont injectés, sa peau troublée par le désordre de la drogue, du stress et de la fatigue. Nous avons tous les deux sur le visage, placardé en couche épaisse, le fard maladif des fantômes agonisants.
- A ce propos, merci. Enfin, j’crois. Même si j’ai bien cru que mes exploits allait se retrouver dans l’épisode de ce week-end. Du coup, j’devrais peut-être remercier Nick pour ses images de dernières minutes, non ? » - Non. » J’ai happé son regard, c’est étrange, tout à coup je réalise que nos corps sont aussi proches que ce soir là, sous la tente. Et ça m’énerve. Mon sourire disparaît. « Tu sais très bien pourquoi je n’ai pas diffusé ce qu’elle m’a donné. Tu sais très bien que ça n’a rien à voir avec Nicholas. Ne te donne pas l’air plus con que tu ne l’est, Léonard. » Je glisse du bureau, pour m’éloigner de lui. En un instant, tout ma bonne humeur à disparut, lunatique de caractère, lunatique drogué, lunatique, lunatique, lunatique. J’étais si bien, et à présent une aiguille de mélancolie sourde et de rage contrite occupe ma poitrine. J’ai la sensation désagréable d’oublier quelque chose d’important, j’ai du mal à comprendre pourquoi je me sens subitement en colère. « Son problème, à Elliot, c’est le tien aussi. » Je me retourne vers lui, il me tend un billet roulé. Les mots que j’ai prononcé vont se glisser dans son esprit, et il ne voudra surement plus me passer sa coke –peut être que c’est la mienne ?- Alors j’accepte son invitation, et j’inhale un rail, avant de m’adosser au bureau, la tête rejetée en arrière, les yeux clos. La drogue s’insinue en moi comme une longue trainée de poudre furieuse, délicieusement grisante. Je rouvre les paupières, et mes yeux fixent le plafond en contreplaqué. Les motifs qui les sillonnent se troublent et dansent devant mes yeux. « Toi aussi, t’aime ça. Vous êtes tous les deux de sales petits hypocrites. Elliot, elle aime que la caméra lui lèche le cul, et toi, t’adore lécher le cul avec ta caméra. Vous vous êtes tellement bien trouvé. Et c’est grâce à moi. » Je tourne la tête vers lui, je souris à nouveau. La colère s’est évaporée, parce que j’ai à nouveau l’impression que rien de tout cela n’est grave. « Je suis là pour prendre les fautes et vous enlever votre culpabilité. Ne me remercie pas de n’avoir rien diffusé. Remercie moi de laisser vivre au travers de toi le vrai Léonard. » |
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| Sujet: Re: L'iédologie n'est pas grand chose face au sexe - Jéléo Jeu 29 Sep - 8:35 | |
| C'était badant. Genre vraiment. Jeff allait finir par tomber dans le vide. Leo en serait témoin. Pourquoi pas après tout. Pourquoi ne pas vivre ce genre de moment vous savez, suspendu dans le temps et l'espace. Avec Jeff tout prenait une dimension dramatique. Il avait un sens du drama surdéveloppé. Ca et le fait qu'il adorait s'écouter parler était sans doute les deux traits de caractères que Leo retenait de son boss. Au final, Jeff se mit en lieu sur et il y eut un mélange de déception et d'amusement dans le regard du blond qui regardait son patron faire un ou deux bas sur le plancher craquant. Il s'était approché de lui et Leo ne bougeait pas d'un pouce. Il le laissa faire, il le laissait bouffer son espace vital sans rien dire, juste en le regardant. Il le vit attraper la tasse. Et alors, Leo se demanda s'il ne le faisait pas exprès, de se promener partout avec cette vieille tasse customisée, s'il n'avait pas cherché par là à interpellé Jeff, s'il n'avait pas voulu qu'il fasse une remarque à un moment ou à un autre, s'il n'avait pas voulu signifier à tout le monde que eux deux, ça datait d'il y a sept ans. Il n'en savait rien. Il l'aimait bien cette tasse, c'est tout. Voilà. Jeff ne fit pas un commentaire. Déception, encore. Jeff se hissa sur la table, juste à côté de Leo. Leurs bras s'entrechoquèrent, Leo ne le regarda pas. Je vais te dire ce que c’est, mon problème. Il haussa les sourcils toujours en fixant la poudre blanche qu'il alignait soigneusement, du moins autant qu'il pouvait. Il était intéressé, ne voulait pas le montrer. Le type partie dans un de ces discours décousu de type cocaïné à donf. Tu vois, Elliot… Elliot c’est le genre de personne, hum, qui se cache derrière ses petits principes pour avoir l’air très propre sur elle. En fait, Elliot, je te dis ça à toi mais je pense que tu t’en doutes. Il n'aimait pas ce qu'il entendait, typiquement. Il n'aimait pas entendre du mal d'Elliot. Parce que tout le monde dans le foyer en disait, parce qu'elle était une bête de foire, parce qu'elle était cette nana au bord du breakdown qu'on attend de voir s'effondrer par terre. Il n'aimait pas que Jeff ait un avis sur elle, parce qu'il n'aimait pas qu'il se soit invité dans ce duo. Mais c'était le cas. Ca avait été le cas à le seconde où Leo avait décidé de laisser tourner la caméra. Fataliste, il le laissa continuer tout en traçant les lignes avec patience. Ou peut être que… Elle à ce truc. Cette f… Force. Elle sait exactement comment faire pour prendre la place de la victime. Parce que, hé, je vais te dire. Je vais te dire ce que je pense. Ce truc, ouais elle l'avait, définitivement. Elle avait un truc cette nana. Un truc vrai, un truc dingue même. Leo n'en savait pas des masses sur elle, quasi rien pour dire la vérité, mais il savait qu'elle valait la peine. Qu'elle valait tout ça. Il ne s'expliquait pas ce qui s'était créé entre eux, il ne cherchait pas non plus à l'expliquer, même si Jeff, lui, tentait péniblement de mettre des mots saccadés sur la personne. Je pense qu’Elliot elle aime bien ça. Elle aime bien qu’on la filme, qu’on la regarde, qu’on lui donne de l’attention même si c’est pour la traiter de dingue ou de petite salope, tu vois. Moi je pense qu’elle aime vraiment, vraiment ça. C’est ça, mon problème. Leo inspira profondément. Il tentait de traiter les infos sans véritablement y parvenir. Jeff parlait trop vite et le pauvre cerveau de Leo avait trop chauffé cette semaine. Il fit une petite moue d'adolescente et haussa les sourcils. Ah ouais ? dit-il sans vraiment savoir pourquoi. Il tourna la tête vers Jeff, laissa échapper un court rire. Alors en plus d'être l'immense connard que t'es, t'as une licence de psycho, c'pas mal. blagua-t-il. Il donna un petit coup d'épaule à Jeff au passage, comme pour lui signifier qu'il plaisantait bien. Après tout, on avait vu des gens disparaître de la surface du globe pour moins que ça. Mais Jeff ne virerait pas Leo. Non. On s’emmerde pas à éduquer un chien qu’on abandonne sur une aire d’autoroute. Jeff investissait trop de son temps pour faire de Leo un salaud pour vouloir s’en débarasser. Du moins, y avait un argument du genre qui rassurait le caméraman quand il avait l’impression d’être aller trop loin. Peut-être qu’il avait été trop loin, au final ? Jeff ne semblait plsu du tout avoir envie de se marrer. Tu sais très bien pourquoi je n’ai pas diffusé ce qu’elle m’a donné. Tu sais très bien que ça n’a rien à voir avec Nicholas. Ne te donne pas l’air plus con que tu ne l’est, Léonard. Balança-t-il froidement. Leo esquissa un sourire. Il voulait en arriver là. Il ne savait pas pourquoi, mais il voulait aborder le sujet. Il regarda donc son patron avec un regard en coin, lorsqu'il descendit du bureau et continua à tracer ses rails en silence. Il allait continuer à parler, il adorait parler Jeff. Son problème, à Elliot, c’est le tien aussi. Leurs regards se croisèrent une seconde, et ça sembla être un très long moment. Leo n'arrêtait pas de sourire. Jeff attrapa le billet qu'on lui tendait. Le contact était chaud. La drogue avait fait exploser leur température corporelle à tous les deux. Il se pencha donc en avant pour sniffer le rail sur le dossier qui reposait sur les genoux de Leo. Il le regarda, là penché devant lui. Regarda les mèches de son brushing normalement impeccable qui lui tombaient devant les yeux. Jeff fit disparaître le rail et se releva dans la hâte toujours sous le regard captivé de son employé. Leo n’aimait le voir que quand il était dans cet état, que quand il était au bord du craquage. Ce n'était pas forcément quand il était défoncé, parfois c'était juste quand il devenait dingue au bureau à cause d'une emmerde. Mais c'était comme ça, Leo avait toujours aimé quand il n'était pas en contrôle. Peut-être que ça le rassurait dans le fond, allez savoir. Il tira longuement sur sa clope en attendant de récupérer le dollar en tube. Le temps de fumer une taffe sur sa clope et il l’arracha des mains d'un Jeff titubant et attendant la montée. Il sniffa rapidement son rail, un long rail. Normalement la coke lui servait simplement à fonctionner, à tenir une journée. Là il voulait que ça lui éclate le crâne, clairement. Il releva la tête avec un sourire apaisé, émit un petit rire en entendant la nouvelle analyse psychologique de son boss, et il s'envoya les cheveux en arrière Il avait chaud, mais c'était bond, bien, confortable. Ouais très confortable surtout. Il se sentait très bien. Parfaitement bien. Super bien. Il posa le dossier de Jeff avec les rails de coke restants sur le bureau à sa droite et se laissa ses pieds retrouver le plancher pour pouvoir faire quelques pas. Il tourna sur lui même, Jeff était encore entrain de parler. Mais au moins il souriait. Leo fit un demi-tour de top model vers lui et écarta les bras en grand. JEFF A PARLÉ ! Ironisa-t-il comme s'il parlait de la parole divine. Ca le fit rire, et puis il s'approcha de son patron, qui était adossé contre e bureau. Il s'approcha très près vraiment très près, jusqu'à être entièrement collé à lui ou presque. Histoire de justifier cette proximité il tira une dernière taffe et puis envoya son mégot dans la tasse VTT qui était juste à côté de Jeff sur le bureau. Et puis il attendit une seconde et il souffla la fumée juste au visage de son patron. Avec un sourire insolent. Faut pas être jaloux tu sais. D'Elliot qu'il sous entendait. Parce que franchement, ça avait l'air de vachement le travailler cette histoire. C'était pas bon pour lui. Genre pour sa tension, un truc comme ça. Au passage, y a pas qu'avec ma caméra que j'aime lécher des culs. Il se remit à rire, encore, putain c'était drôle. Il se sentait très drôle là tout de suite. LoL. MDR. Il recula d'un pas, ou bien il aurait pu bondir, ça marchait aussi. Il s'approchait de la fenêtre, la regarda un moment. Et puis, il lança un coup d'oeil à son patron. Mais ça, comment tu le saurait, hein ? Hein Jeff ? Vu qu'il s'était dégonflé. Sous entendu. Le sous entendu était-il assez clair? Il n’arrêtait pas de faire des sous-entendus. Comme je disais, il avait envie d’aborder le sujet. Il renifla bruyamment et plaqua ses cheveux contre son crâne en tirant dessus, il avait chaud et cette foutue touffe lui donnait encore plus chaud. Vraiment, très chaud. Il faisait des grands pas dans la pièce, pour occuper l’espace. Toi Saint Jeff, qu’est toujours prêt à se sacrifier pour nous autres pauvres pécheurs. C’est ça, en gros, l’idée ? Hein ? C’est ce que t’es entrain de dire, en gros ? Il partit dans un grand rire. Saint Jeff ! répéta-t-il haut et fort. Et puis il s’approcha rapidement du grand patron, s’arrêta à un mètre. Moi j’pense, ouais j’pense que c’est Nick que j’dois remercier. Vraiment. J’le pense sincèrement. Au final, quel pouvoir pensait-il avoir sur Leo ? Qu’est-ce qui s’était passé ce soir là, sous la tente ? Que dalle. Ouais. C’était ce goût là qui lui restait en bouche. Comme si Jeff n’avait finalement pas voulu avoir son trophée. Leo avait déclaré forfait, mais Jeff avait refusé le prix qu’on lui avait promis. Alors quoi, match nul ? Et le marché alors, ce marché qu’ils avaient tacitement passé, en était-il annulé ? Parce que t’vois, la prochaine fois que t’as envie que j’te sois redevable, ou bien que t’as envie de prouver une de tes théories de chef du monde, aies les couilles d’aller jusqu’au bout de ton idée. Genre, d’assumer tu vois. Leo eut un sourire compatissant. Parce que au fond, tu joues les durs mais t’es pas plus un connard que nous. Alors en fait, c’est p’t’être pas nous qui sommes aussi bâtard que toi, c’est p’t’être juste toi qui n’en ai pas un. Tu m’suis ? T’vois ce que je veux dire ? Après tout, sous la tente, Jeff était en total contrôle de la situation, il avait tout, il avait la main mise sur son pauvre petit caméraman. Et puis quoi ? Hein ? Qu’est-ce qui s’était passé ? Pourquoi n’avait-il pas été ce patron répugnant qu’il adorait être ? Pourquoi avait-il fait marche arrière ? C’était un mystère qui tracassait la pauvre caboche de Leo depuis une semaine. Ce doute v’voyez, qui le rendait dingue et qui le poussait à vivre sur le plateau, bosser non-stop car il ne savait jamais sur quel pied danser avec son boss. C’était peut-être l’effet recherché après tout. Être un connard, mais pas trop, juste pour être sûr de rester entre l’entre-deux pour ce pauvre Leo, qui avait un besoin maladif de voir le meilleur chez les autres. |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: L'iédologie n'est pas grand chose face au sexe - Jéléo Lun 3 Oct - 0:40 | |
| La tension de Léonard est palpable. Contre mon bras, entre la distance de nos deux corps qui s’effleurent et dont je remarque à peine la proximité, je sens, comme un coup de tonnerre, combien il déteste m’écouter parler d’Elliot. Au travers de la gaze de drogue, d’alcool, étourdit par le bruit de la musique qui pulse derrière la porte, je suis encore capable de discerner ses émotions crispées, son dégoût latent, prêt à surgir. Avoir conscience de déclencher chez lui cette raideur lorsque j’épelle le nom de sa copine me déplaît étrangement, et je sens cette vieille rancœur déjà éprouvée sous la tente dans un moment d’égarement serrer mon cœur à nouveau. Je prends, avec un plaisir masochiste, une jouissance profonde à écarteler sa muse, qui est aussi la mienne, à la plier en deux, à faire d’elle la description d’un monstre dont la beauté ne réside que dans l’aspect malsain qu’elle porte sur elle comme un drap puant. « Alors en plus d'être l'immense connard que t'es, t'as une licence de psycho, c'pas mal. “ Lâche t-il en m’assénant un coup de coude pleins d’une intimité malvenue. J’ai sourit, mais je n’ai pas apprécié la blague, parce que je sais qu’il rejette une partie de ce que je lui dis et qu’il fait bloque avec Elliot contre moi. M’insulter ne m’aide pas à trouver sa réaction agréable, mais je me refuse à laisser l’épaisseur poisseuse qui hache ma poitrine faire transparaître ma susceptibilité. En apparence, la critique glisse sur moi brillamment et ne m’atteins pas plus que la dernière histoire de cul de Tom Cruise.
Mais j’aimerais que Léonard me regarde, et lire dans ses yeux qu’il m’appartient et qu’Elliot n’est rien de plus pour lui qu’un tâcheron, qu’un objet, qu’un outil dont il dédie l’image à mon plaisir. J’aimerais que cesse dans son cou cette tension subite qui transperce son visage d’une répugnance amère. Je veux qu’Elliot se réduise et se laisse écraser par ma propre présence et que chaque parcelle de son esprit soit remplie de Jefferson. J’ai un tic, parce que cette pensée m’assaille et s’accompagne d’un sentiment inhabituel de jalousie. Je me sens à nouveau seule face à deux, exclue dans l’échec absolu de ma propre relation amoureuse, quand je sens que Léonard m’échappe et qu’Elliot le fait se sentir bien. Je crois que j’ai peur qu’elle le détourne de moi. Je crois que j’ai peur qu’il s’en aille. Je ne peux pas être le seul enfoiré de l’histoire j’ai besoins de Léonard, et il a besoins de moi. Je le sais. Mais je le sens attiré ailleurs et je réalise que si une rupture devait avoir lieux, je serais celui qui resterait seul, et qui ne pourrait probablement pas le supporter.
On ne rompt pas avec Virtual. On rompt encore moins avec moi.
Je me demande vaguement si mes états d’âmes sont déclenchés par mon état, ou si je suis réellement jaloux, triste, si j’ai réellement ce sentiment d’exclusion pathétique qui me donne envie de vomir. Si je fais sincèrement ma mijaurée. Je grimace un sourire et regarde Léonard sniffer, avec la sensation trouble de trouver qu’il en prend beaucoup trop pour son propre bien, et que je n’ai pas un quart de ce qu’il absorbe dans les veines, du moins je l’espère, car je n’ai pas compté les grammes et que je me sens bizarre, flottant, étourdit.
Léonard a un discours haché, comme moi, nos voix sont un échos stupide et déformé par toutes ses vapeurs dégueulasses que nous inhalons tous les deux au quotidien, par le même filtre commun. « Jeff a parlé ! » Me raye t-il, et j’ai l’impression que depuis un moment il cherche à aborder un sujet qu’il effleure maladroitement. Je lui rends un rire sobre, amusé à la défonce par son comportement sans limite, parce que j’aime bien qu’il cherche à tâtons la limite de mon autorité comme un amant qui tente de voir, subtilement, jusqu’où il peut pousser ses pratiques pendant l’amour avant que l’autre ne se fâche pour de bon.
Comme pour confirmer ma pensée, il s’approche, et son corps m’étreint presque. Lentement, il glisse le mégot dans la tasse, mais j’ai le temps de sentir l’odeur ténue de sel mêlé de drogue qui émane de son cou, celle diffuse d’herbe qui flotte autours de lui, et son contacte chaud qui s’immisce dans mes fibres. Et je me souviens de celui velouté et excitant d’Elliot lorsqu’elle avait pressé sa poitrine contre la mienne, que sa main avait caressait ma nuque, et je me sens pris entre eux. « Faut pas être jaloux tu sais.” « Ha ! » Littéralement, je ricane sous son nez, parce qu’il a touché juste mais que je lui interdirais à tout jamais de le savoir. “Au passage, y a pas qu'avec ma caméra que j'aime lécher des culs.” “Je sais, j’ai vu. Un doigté expert, tu connais ton anatomie.” Je ne le laisserais pas emporter ça au paradis. Et puis Léonard recule, et dans un geste d’une lascivité sidérante, rejette ses cheveux, se dégage de cette chaleur qui l’oppresse, s’offre sans retenue, et l’évidence me frappe comme une gifle brûlante.
Léonard est en chaleur absolue. Léonard bande sans doute à l’intérieur de son sarouel de paysan, avec le désir profond de tirer son coup, d’une manière ou d’une autre. Léonard doit sans doute actuellement réguler la frustration de ne pas avoir pu se vider à l’arrière d’un camion, comme il a l’habitude, avec son plan cul préféré.
Sa poitrine se soulève dans un soupir qui accompagne l’amplitude de son geste alors que ses mains blanches se confondent avec ses boucles et je réalise brutalement qu’il me désire.
“Mais ça, comment tu le saurait, hein ? Hein Jeff ?” Souri, Jeff. Souri. Montre lui tes canines. Souri et ferme la. « Toi Saint Jeff, qu’est toujours prêt à se sacrifier pour nous autres pauvres pécheurs. C’est ça, en gros, l’idée ? Hein ? C’est ce que t’es entrain de dire, en gros ?” Il regrette. Il regrette tellement de ne pas avoir achevé son geste, de ne pas avoir ouvert ma ceinture, de ne pas m’avoir caressé de ses lèvres, de ne pas avoir… « Saint Jeff !” Je ris avec lui, je ris, je sais où il veut en venir. Je la sens. Toute cette atmosphère surcharge de tension, de sexe, de sueur, de sperme.
Il est à un mètre de mois. Il déblatère. Il n’écoute sûrement pas la moitié de ce qu’il dit, et moi tout ce que je vois c’est ce trouble dans son regard, le fin duvet de sueur pleins de désir qui couvre sa peau, ces bouffées de chaleurs qui rehaussent ses joues pâles d’une teinte rose terrible. Ce sont ses lèvres rouges qui bougent au rythme de son cœur accéléré, et c’est cette attraction puissante à laquelle il résiste sans résiste, parce qu’il veut sentir sur lui ma main ferme et glacée, il veut plier, il veut que je lui donne la possibilité de supprimer sa culpabilité, il veut que je le domine pour pouvoir oublier que c’est sa propre nature qui lui dicte ses actes et qu’il est le seul maître à bord de sa vie hypocrite.
- Parce que t’vois, la prochaine fois que t’as envie que j’te sois redevable, ou bien que t’as envie de prouver une de tes théories de chef du monde, aies les couilles d’aller jusqu’au bout de ton idée. Genre, d’assumer tu vois.” Je déteste son sourire, sa compassion, sa pathétique compassion. « Parce que au fond, tu joues les durs mais t’es pas plus un connard que nous. Alors en fait, c’est p’t’être pas nous qui sommes aussi bâtard que toi, c’est p’t’être juste toi qui n’en ai pas un. Tu m’suis ? T’vois ce que je veux dire ?” - Ho, vraiment ? Je penses que tu cherches à te rassurer. Je pense que tu voudrais que je sois moins salaud que j’en ai l’air, parce que ça te permettrait d’excuser tes actes, en te disant que finalement si ce que je fais n’est pas si grave, ce que tu fais, toi, ça passe carrément. » Je brise la distance qui nous sépare, parce qu’il le veut et qu’il l’attend de moi. « Qu’est ce que tu aurais voulu, Léonard, pour te sentir bien ? » Lentement, je m’empare de son tee-shirt que je sers dans mon poing, et je le pousse contre le canapé, jusqu’à ce que l’arrière de ses genoux en rencontre le bord dur et qu’il soit obligé de se laisser tomber dedans. « C’est ça, que tu veux ? Que je te domine ? Ca te permettrait de ne plus jamais te sentir coupable, si tu pouvais te dire que c’est mon emprise qui te force à faire ce que tu fais si bien ? » Je l’enjambe, ce fils de putain, j’enserre sa taille d’éphèbe défoncé à la weed et aux faux principes entre mes cuisses, je penche sur son corps allongé, ma main gauche s’appuie sur l’accoudoir derrière sa tête et je me penche sur ses lèvres, sur son souffle, pour absorber ce qu’il expire. « Ca t’a fait bander, Léonard, de t’imaginer en train de me sucer la bite ? » Nos lèvres sont proches, et je ne sais pas si j’ai envie de l’embrasser ou de lui défoncer la gueule. « T’as jamais bien sur dire les choses essentielles, Léonard. » Je frôle son oreille de mes lèvres, en empêchant mes sens qui s’abreuvent de sa présence si proche d’être submergés. « Tu me veux ? Je suis là. Dis le. Dis le, que tu en as envie. » Dis le, putain. |
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et le château de sable, il est dans l'eau maintenant ▹ posts envoyés : 2287 ▹ points : 19 ▹ pseudo : fitotime ▹ crédits : dude (avatar) / tumblr, whi (signa, profil) / amy winehouse, les cartons(texte) ▹ avatar : ben nordberg ▹ signe particulier : très maigre, cocaïnomane et toujours habillé avec des vêtements bariolés
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| Sujet: Re: L'iédologie n'est pas grand chose face au sexe - Jéléo Lun 17 Oct - 22:35 | |
| Je sais, j’ai vu. Un doigté expert, tu connais ton anatomie. Les mots de Jeff flottaient dans l'air avant d'atterrir, vachement abîmés par le voyage, dans les oreilles de Leo comme s'ils étaient passés au mixeur. Un mot sur deux, de très loin. Rien n'était clair. Ni sa vision, ni son ouïe. La seule chose qu'il ressentait vraiment c'était cette atmosphère épaisse et grasse dans l'air. Mais pas lourde. Non, juste très épaisse, chargée en énergie vous voyez ? En tout cas, Leo voyait très bien. Il avait quasiment l'impression d'observer les non-dits de cette relation patron-employé tout sauf honnête, l'hypocrisie, l'amusement et le désir aussi. Tout dégoulinait de Jeff, de lui. Ca sortait par ses pores avec la sueur. Voilà pourquoi, à cette remarque, faisant clairement référence à la sextape, Leo ne pu s'empêcher de répondre par un sourire entendu, et d'agiter ses doigts fins et noueux sous le regard de son patron, en reculant d'un pas. Ouais, j'sais. qu'il trouva même intelligent de rétorquer. Il le savait, fallait pas s'en cacher. C'était pas qu'il avait un don quelconque, mais bon, c'était une question d'expérience, et de nombre. Et quand on croit comme lui que faire l'amour c'est mieux que faire la guerre, on trouve un paquet de personne avec qui tester les limites de cette idéologie babacool.
Et puis, Jeff a eu ce petit sourire. Celui qui veut dire qu'il a compris les règles de jeu, qu'il a réussi à compter les cartes ou quoi que ce soit de ce genre. Le sourire qu'il avait, c'est quand il a lu dans les pensées de son interlocuteur et qu'il savait d'avance comment l'amener là où il le voulait. Leo l'avait déjà vu faire, lors de rendez-vous d'affaire qu'il avait observé de loin. Il l'avait également vu faire quand des candidats de ses émissions de téléréalité venaient réclamer on-ne-sait-quoi. Au début, Jeff était énervé, contrarié, vexé. Et puis d'un coup, pouf y a ce sourire qui apparaissait et là plus rien ne semblait pouvoir le déstabiliser. Mais Leo ne s'en préoccupa pas. Il continuait de parler. Il n'avait pas envie de fermer le claquet de Jeff ce soir, il n'avait pas envie de gagner. Il avait envie de perdre, dans un sens. Ou poser les armes. Cette gueguerre contre son patron et lui-même était usante. Il avait envie de lâcher prise. Il avait trop consommé pour ne pas le faire en fait. Ho, vraiment ? Je penses que tu cherches à te rassurer. Je pense que tu voudrais que je sois moins salaud que j’en ai l’air, parce que ça te permettrait d’excuser tes actes, en te disant que finalement si ce que je fais n’est pas si grave, ce que tu fais, toi, ça passe carrément. Qu'il sortit, d'un coup. bah oui Jeff, évidemment que t'as raison. Qu'il avait envie de dire, de toute façon, ce n'était plus un secret pour personne, si ? Leo le regardait avec un air tout à fait calme, presque heureux en fait de le voir s'approcher de lui comme ça. Il avait fait un pas vers son caméraman, décidé, gigantesque. Un pas de géant. Jeff était un géant en quelque sorte. Y avait cette aura autour de lui, cette ombre sur le mur, qui faisait trois mètres de haut. Qu’est ce que tu aurais voulu, Léonard, pour te sentir bien ? Qu'il demanda. Leo le regardait dans le fond des yeux, là tout au fond, parce qu'il voulait que ses mots s'ancrent dans une réalité quelconque. J'me sens déjà bien. Là. Qu'il déclara calmement. Voilà, c'était ça le fin de mot de l'histoire. Il était bien ici, il était bien dans ce job, il était bien avec Jeff. Alors oui, tout ceci lui posait des dilemmes moraux pas possible, évidemment que ses convictions communistes en prenaient en coup, évidemment qu'il détestait le système téléréalité très américain. Mais il était quand même bien. Et franchement, là, à cette seconde il n'aurait pas voulu être ailleurs. Il détesterait ne pas se trouver dans cette pièce. Avec Jeff. Celui qui s'approchait de lui, encore et encore, même si leurs corps étaient déjà collés l'un à l'autre. Celui qui le forçait à reculer. Parce que Jeff n'était pas de ceux qui vous font avancer dans la vie, ceux qui vont vous tirer vers le haut, ceux qui vont vous relever quand vous êtes à terre, non. Jeff était de ceux qui vous poussent à terre. De ceux qui vont vous enfermer dans une cave jusqu'à ce que vous développiez un syndrome de Stockholm irréversibles. C’est ça, que tu veux ? Que je te domine ? Ca te permettrait de ne plus jamais te sentir coupable, si tu pouvais te dire que c’est mon emprise qui te force à faire ce que tu fais si bien ? A croire que celui de Leo était déjà très avancé, de Stockholm. Car, assis sur ce canapé il regardait ce géant devant lui. Il bandait, au passage, et il respirait fort. Son coeur s'accélérait, boosté par deux drogues fatales. La cocaïne et une envie de sexe irrépressible. Parce que clairement, il en avait envie. Il avait envie de lui. De s'abandonner entièrement à ce mentor au nez cocaïné et au brushing défait. Il avait envie de tenir sa virilité entre ses mains, sentir qui était vraiment Jeff, brisé la glace, l'entendre jouir. Et enfin être le chouchou du prof pour une bonne raison. Alors il se contenta de le regarder par en dessous avec un drôle de sourire. P't'être bien que j'suis sous ton emprise Jeff. P't'être bien que t'es sous la mienne aussi. balança-t-il vague, défoncé, et même complètement pété. Et là, Jeff lui grimpa dessus à califourchon. Leo sentit son corps frotter contre le sien, il ferma une seconde les yeux et se passa une nouvelle fois une main dans ses cheveux. Quand il ouvrit les yeux, il tomba nez à nez avec la chemise aux trois boutons défaits de son patron qui offrait la vue sur un torse parfaitement structuré. Il sourit. Leo n'aimait pas les corps, il aimait les gens. N'importe lesquels. Homme ou femme, il était attiré par un truc, un feeling, une personnalité, une façon de parler ou un discours endiablé. Jamais par une plastique ou très rarement. Il ne savait pas vraiment ce qui l'attirait chez Jeff, parce qu'il ne partageait aucune de ses idées gerbantes, et il détestait la plupart du temps sa façon de se comporter et de se prendre pour le roi du monde. Mais ce soir en tout cas, ça marchait. Tout marchait. Il était obsédé par lui, par l'idée de faire l'amour avec lui. Il avait eut cette idée en tête sans se l'avouer depuis la dernière fois. Il l'avait désiré, encore et encore, jusqu'à aujourd'hui. Quand Leo remonta son regard, Jeff était encore plus proche qu'il ne le pensait. Il laissa tomber sa tête blonde contre le dossier du canapé, non loin de la main de son patron. Ca t’a fait bander, Léonard, de t’imaginer en train de me sucer la bite ? Oui. Ca le faisait bander encore aujourd'hui rien que d'y penser. Il se mordit la lèvre sans savoir quoi dire. Impressionné peut-être par ce franc parler. Impressionné que Jeff finisse par assumer, comme il le lui avait suggéré juste avant. T’as jamais bien sur dire les choses essentielles, Léonard. C'était vrai. Sans doute. Oh putain, on s'en fout. On s'en fout non ? Leo avait arrêté de réfléchir, son cerveau, sa raison, sa conscience, appelez ça comme vous voulez avait définitivement foutu le camp. Il n'y avait que son instinct animal qui parlait. Instinct qui regardait Jeff comme une proie, par en dessous toujours. Et puis, il se pencha encore un peu plus vers le caméraman pour lui susurrer des ordres à l'oreille. Leo avala sa salive, sentit un frisson d'excitation le parcourir. Dis le, que tu en as envie. Ordonnait son patron. Il resta un moment interdit. Le temps était suspendu. L'air était épais. Il se chargeait en testostérone. Et puis, Leo émit un petit rire, court et clair. Puis comme une évidence, il répondit envie : J'ai envie d'toi. Et il se redressa rapidement, attrapa d'une main la chemise de Jeff qu'il froissa dans sa paume et il plaqua ses lèvres chaudes et tremblantes de désir contre celle de son boss. Il ne captait pas du tout ce qu'il était entrain de faire, mais ça ressemblait à un baiser humide et fougueux. Ca ressemblait à deux mecs qui brûlaient d'une passion inavouée jusqu'ici. Et ça avait l'air assez évident vu d'ici. Comme si ça avait été toujours le cas, comme s'il y avait eu de la tension sexuelle entre eux depuis très, très longtemps. Leo perdait son souffle, animé par une envie plus grande que lui. Il se décolla enfin du visage de son patron sans chercher à analyser la situation une seconde, laissant ses cheveux lui retomber devant les yeux il entreprit de déboutonner la chemise pour la laisser pendre nonchalamment et découvrir le torse musculeux de Jeff qu'il caressa du bout des doigts avant de s'arrêter à son pantalon. Son geste resta en suspend. Là, par un coup de rein, et en poussant un peu son patron sur le côté il réussit à le faire s'asseoir sur le canapé, à sa place tandis qu'il était là, devant lui, debout. Il le regarda, secoua la tête, ferma les yeux. Et le regard brûlant de Jeff sur lui le transperçait de part en part. Alors il retira son t-shirt et l'envoya plus lui avant de se laisser tomber à genoux, quasi religieusement. Là il baissa le pantalon de Jeff jusqu'à ses chevilles pour découvrir un corps nu qui lui tordit l'estomac. Il leva une dernière fois ses yeux clairs sur son patron avant de pendre dans ses mains son sexe dressé, puis dans sa bouche, balayant par la même occasion le goût d'inachevé qui lui était resté de la dernière fois, le remplacer par celui d'un désir fulgurant et diabolique, celui d'une perte totale de contrôle qui le faisait bander. |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: L'iédologie n'est pas grand chose face au sexe - Jéléo Sam 22 Oct - 21:46 | |
| « J'ai envie d'toi » Ses lèvres entrouvertes se pressent contre les miennes, elles sont tremblantes, brûlantes, exposées et offertes, je les prends avec la passion d’un assoiffé. Un frisson puissant me parcourt, le souffle coupé, je bois le contact de sa langue, de son corps, de sa présence, irrésistible. Je l’ai vu tant de fois accomplir cette fusion simple avec d’autres personnes que moi et je me sens comme si j’expulsais une frustration profonde, comme si j’avais eu besoins de le sentir comme ça depuis toujours, mais je sais que c’est, faux, que c’est neuf, ou peut être que non, et que je rêve de son enveloppe de principes contre ma peau, de ses fluides mêlés au miens, de notre fusion toute entière depuis longtemps. Nous rompons, brutalement, j’ai l’impression d’avoir lutté avec lui dans ce baiser brûlant de la même manière que je lutte avec lui sur tout, je me demande confusément si je vais être capable d’approcher cette complicité qu’il a atteint avec Elliot, je me demande s’il va me laisser pénétrer si profondément dans l’intimité de son âme qu’il effacera la solitude qui sévit dans la mienne. Je me demande si moi, je vais lui permettre de m’atteindre aussi intensément. Je me prends à flipper indistinctement dans une partie lointaine de ma conscience, fragilisée parce que Léonard induit en moi, malgré moi.
Ses doigts frôlent ma peau, sans pudeur, il me regarde les yeux embué d’envie, de sexe, de drogue, je ne comprends pas pourquoi Léonard semble aussi dénué de vulgarité quand il baise, comme si c’était un acte qu’il accomplissait avec tellement de bons principes qu’aucune trivialité ne pouvait l’atteindre, comme l’accouplement sublime de deux tigres, et moi qui me sent dégoulinant de cette vulgarité, acculé par cette attitude qu’il a de me toucher avec un respect simple qui me transmet l’amour sincère qu’il porte aux autres... Cet espèce d’altruisme partagé des coups de reins donnés sans volonté de domination me heurte, m’irrite, me donne envie de le briser, de rompre en lui son attirance sincère pour les gens, sa beauté intérieur agresse mon obscénité naturelle. Je ne supporte pas de sentir ses caresses envieuses quand les miennes ne sont dirigées que dans un but d’ascendance ultime, et cette colère m’excite profondément. Je souffle, la respiration courte, un voile de chaleur nous oppresse, et j’ai la tête en feu. Il me fait basculer, et je le regarde devant moi, la bouche entrouverte, suffocant. J’halète, mon regard embué braqué sur lui. Ca ne dure que quelque secondes, il retire son tee-shirt et je m’apprête à me lever pour sentir sa peau sous mes doigts, pour pouvoir caresser cette chaire pleine d’interdits. Je ressens une délicieuse culpabilité, comme si j’étais en train de profaner la chose la plus sacrée au monde, comme si je destituais un ange, comme si la saleté de mon âme pénétrait enfin la pureté de la sienne. Il me retient, ouvre ma ceinture, je l’aide à me mettre à nue sans pudeur, en face de moi il y a la porte que je regarde avec un sursaut de pragmatisme car si elle s’ouvrait maintenant la situation serait compliquée à gérer pour Léonard et moi mais ses lèvres enserrent mon sexe. De surprise, je me contracte, me laisse retomber, ferme les yeux, rejette la tête en arrière et laisse échapper un râle sourd. C’est comme si Léonard m’entretenait dans ses préliminaires depuis cette fois où il a saisit ma ceinture, et qu’il me permettait enfin d’expier tous ce désir contenue. J’agrippe ses cheveux pour accompagner son mouvement. Je sens que je pourrais chercher à lui faire mal, mais je me retiens, et je pose ma paume glacée sur mon front brûlant. Ce contact me fait du bien, sa caresse est douce, je crois que je suis amoureux de lui, mon souffle s’accélère en même temps que les battements de mon cœur prêt à rompre ma poitrine, je ne veux pas lâcher prise maintenant et je le repousse durement.
Je remonte ce pantalon stupide qui entrave mes mouvements, pour pouvoir me mettre debout. Je l’embrasse salement, avec cette sensation qui grandit en moi de mourir d’envie de me sentir au plus profond de lui, de le posséder dans ses plus petites particules, et je sais que si j’ai besoins d’accomplir ce geste physiquement, il ne me suffira pas car c’est son esprit que je veux sentir dans le creux de ma main. Mes lèvres couvrent sa peau en même temps que mes mains, je le pousse vers le mur, jusqu’à ce que son dos soit contre son appuie glacé et que nos corps dénudés se brûlent mutuellement. Je découvre le goût de ses clavicules, de la base de son cou, de ses lèves, encore et encore, et ma main explore ses parties les plus intimes. Je ne sais pas si c’est son stupide altruisme qui me pousse a vouloir à tout prix lui rendre le plaisir qu’il a commencé à me donner, mais je me surprends à ne pas me concentrer sur mon unique plaisir, alors que j’ai la rage dévorante de lui prouver qu’il ne peut exister que pour mon plaisir, à moi. Je recule le buste pour pouvoir le fixer, un sourire acide sur les lèvres. Je veux qu’il oublie Elliot, qu’il oublie Moira, qu’il oublie toutes ces pétasses qui ont un jour occupé son esprit ou partagé ses sollicitudes, et je veux ne voir se refléter dans ses yeux que le profil inextinguible de Jeff. J’hésite parce que j’aimerais voir son visage pendant qu’il jouira mais mon instinct me pousse à prouver un peu plus mon ascendant. J’accentue la caresse au creux de ses jambes et l’oblige sans ménagement à me présenter son dos, baisser ce qui lui sert de froque, lentement je le prépare tout en caressant sa peau brûlante, mon souffle chaud contre sa nuque. Par égard, je crache dans ma main, et me sert de ce geste pour aiguiller mon plaisir de quelques degrés, encore, avant de ne plus y tenir et de m’insérer en lui. Je n’ai aucune douceur, juste un désir brûlant et pressant, langoureux, érotique et dégueulasse. Je suis submergé par une sensation de plaisir physique intense, ma main sur sa bite, l’autre sur sa hanche, le sentiment de fusion m’envahit, j’ai l’impression d’être à la fois si proche et si loin de lui, je sens ce mélange de nos sentiments qui m’échappe, pour ne laisser que cette passion dévorante et sale, ce besoins vicié que nous avons l’un de l’autre, sans la douceur que j’ai lu dans le syncrétisme d’Elliot et Léonard, mon souffle est un gémissement rauque contre son oreille. Je ne sais pas par quel miracle je me retiens aussi longtemps mais lorsque l’acte prend fin, je me sens libéré d’un poids énorme. Mais tandis que je me dégage, que je referme mon pantalon, que je me laisse aller contre le mur à ses côtés, haletant, je sens dans ma poitrine mon cœur douloureusement serré. Je me passe une main dans les cheveux en essayant de calmer mon souffle et les battements heurtés qui déforment ma cage thoracique. Je me laisse glisser, en position assise, sans accorder d’importance à ma chemise toujours ouverte. J’aurais aimé me sentir profondément bien mais ce n’est pas le cas. Je ferme les yeux un moment, suffoqué, et c’est là, stupidement, que je me mes à rire. Un rire nerveux, profond et douloureux. Je rouvre les yeux pour regarder Léonard, et sa vue me fait rire de plus belle.
Notre situation est sordide. Notre relation absurde. Tout me semble si profondément vain, si profondément stupide. Léonard est pleins de moi, de toutes la manières possibles, et pourtant je n’ai pas effleuré ce qu’il a dû ressentir avec cette petite conne de Leslie, avec ces petites poufiasses qu’il a baisé dans des montagnes obscures. Parce que je suis incapable de partager comme lui, de transmettre comme lui. Mais je sais qu’il est capable de me comprendre. Je sais qu’une part de lui est atrocement proche de moi. Une très, très mauvaise part. Je me demande s’il serait capable de me montrer comment atteindre ce point sublime de fusion qu’il semble savoir établir avec ses partenaires.
C’est désespérant. |
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et le château de sable, il est dans l'eau maintenant ▹ posts envoyés : 2287 ▹ points : 19 ▹ pseudo : fitotime ▹ crédits : dude (avatar) / tumblr, whi (signa, profil) / amy winehouse, les cartons(texte) ▹ avatar : ben nordberg ▹ signe particulier : très maigre, cocaïnomane et toujours habillé avec des vêtements bariolés
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| Sujet: Re: L'iédologie n'est pas grand chose face au sexe - Jéléo Dim 20 Nov - 0:25 | |
| Embarqué malgré lui, malgré eux, dans cet acte de plaisir partagé, la trique de Leonard est forte au moment où ses lèvres embrassent l’intimité de Jeff, la possède complètement. Il brule de l’intérieur, il se délecte et frissonne quand le corps de son patron se tord sous le coup d’un plaisir soudain. Il sent la barrière qui éclate, ce mur de verre qui les séparait encore jusque là, soudainement il se fissure et craque sous la pression de ce désir inattendu qui les réuni ce soir. Et pourtant ça semble évident. Comme si tout avait été sous-entendu depuis bien longtemps. Comme si tout prend un nouveau sens ce soir. Ces regards, cette rancœur et ces joutes verbales. Un nouvel éclairage vient s’ajouter à cette relation incertaine. Et c’est bon, c’est bien. Emporté par ce désir Leo ne se rend pas compte de ce qu’il fait, de la gravité de son acte. Il ne pense qu’au plaisir qu’il ressent, celui de Jeff. Surtout celui du patron en fait qu’il ne se lasse pas d’entendre soupirer d’aise. Et quand les doigts du brun viennent s’emmêler dans ses cheveux en bataille, il ferme les yeux plus fort, exalté par l’approbation du boss. Il peut pas imaginer, Jeff, combien ça le rempli de joie de le sentir s’abandonner à lui. Il peut pas imaginer à quel point finir ce qu’il a commencé l’autre fois lui donne un sentiment d’accomplissement jouissif. Ca avait ressemblé à de la contrainte, limite de l’harcèlement sexuel, cette rencontre sous la tente, et pourtant Jeff avait saisi la tournure malsaine de leur relation avant même que Leo ne se l’avoue. Mais c’est ce qu’il faisait tout le temps Jeff, il comprenait les règles du jeu avant les autres. Et encore une fois il avait raison. Parce que c’est le pied putain, c’est l’pied.
Mais soudain, Jeff repousse Leo avec force. Ce dernier, trop absorbé par l’acte qu’il est en train d’accomplir religieusement, tombe en arrière sur ses fesses, haletant. Il a le front couvert de sueur, car en lui, c’est la surchauffe totale. Entre la cocaïne et l’envie brûlante, en lui rejaillit une palette d’émotions trop intenses pour être analysées sérieusement. Leo regarde son boss, il est désespérément au dessus de lui, en contrôle absolu. Il le regarde donc, avec ce petit air suppliant dans les yeux. Bordel, laisse-moi faire, qu’il veut hurler. Il a cruellement envie de le faire jouir, et ne supporte pas l’idée qu’on le coupe à nouveau. Fais pas ça, ne gagne pas de cette façon. Le corps tout entier de Leo crépite, il est suspendu aux regards embrumés de son patron, pendu à ses lèvres, pendu à ses désirs qu’il veut combler de toutes les manières possibles et imaginables. Mais il ne veut pas que ça s’arrête. En lui y a un cri sourd qui lui dit de se jeter à nouveau sur lui, pour le posséder et se laisser posséder en retour. Partager ce truc avec lui, comme on partage un sale petit secret. Quoi ? qu’il finit par sortir dans un souffle, pendant ces cinq secondes perdues dans le temps. Mais déjà, Jeff se redresse avec force et Leo esquisse un sourire en l’imitant. Déjà ils s’embarquent dans un baiser sale et violent qui se termine quand le dos de Leo heurta durement le mur. Le regard du blond se plonge dans celui du patron, il le regarde, le voit peut-être vraiment pour la première fois. Y a cette fragilité chez Jeff à laquelle il n’a jamais fait attention avant ça. Y a un truc tendre dans ses caresses érotiques, comme s’il essayait vraiment de faire ça bien, de faire ça dans les règles de l’art. Y a une espèce d’importance qui se crée autour de cet acte. Comme si c’était vital, sacré. Leo plonge son regard dans celui de Jeff lorsque celui-ci parcoure son corps de ses mains. Chaque contact est bon et électrise son corps qui se tend sous la décharge. Il finit par envoyer sa tête en arrière pour la faire cogner contre le mur et tente d’étouffer un soupir grave. Ses mains attrape la nuque de son patron et presse contre sa peau brûlante. Un dernier regard et il se retrouve face contre ce mur non sans un sourire satisfait. Il sait jusqu’où ça va aller et cette perspective l’enivre et éclate en lui en mille morceaux. Les caresses se font plus pressantes, plus intimes aussi. Et Leo se retrouve dans un putain de néant où y a plus rien qui existe sauf leurs deux corps qui se mêlent et ce plaisir intense qui fait crépiter sa peau. Il sent son pantalon glisser le long de ses jambes. La main de Jeff qui courbe son dos, parcourt toutes ses vertèbres saillantes. Il s’offre tout entier à son patron, salement conquis, désespérément à sa merci. Il ne veut plus lutter contre ce sentiment qui l’anime, depuis trop longtemps déjà. Ce sentiment qui grise sa pauvre cervelle cocaïnée, ce sentiment transi d’admiration pour le monstre de charisme qu’est Jeff, qui aime ce corps parfaitement taillé d’homme d’affaire, et cet intellect perverti. Alors t’as gagné Jeff, j’te laisse gagner.
Enfin l’union, le pied. Leo serre le poing qu’il laissa cogner contre le mur et étouffe un cri de plaisir dans son coude. Il en oublie la présence des autres, dans la pièce d’à côté. Mais sa chaire réagit d’elle-même à celle de Jeff. Il laisse s’échapper des jurons, des bénédictions ou quoi que ce soit. Parce que bordel, c’est bon. Ca ne ressemble pas à ce qu’il a connu avant. Sans savoir si c’est parce que c’est un homme, parce qu’il est complètement à côté de ses pompes ou parce qu’il s’agit de Jeff, tout est décuplé. C’est puissant, animal. La main forte du patron qui s’empare de son sexe fait redoubler ses gémissements. Leo il aime communiquer son plaisir, ses sensations. Car c’est ce qu’il y avait de plus de plus important pour lui, atteindre cette osmose parfaite, ce nirvana à deux. Former un seul et même être qui ressent, pense et jouit à l’unisson. Alors son corps surchauffe et se contracte à chaque coup de rein, en demande plus. Et il sent Jeff, dans son dos, son souffle saccadé mais ses gestes millimétrés, égal à lui-même, comme un roc, impossible à cerner, à comprendre. Il n’a vraiment l’impression de transpercer son être qu’au moment de l’orgasme. Il sentit l’âme de Jeff se fissurer et abandonner la partie. Le corps de Leo répond au sien dans ce moment d’extase pure et simple. L’instant d’après ils sont à nouveau deux. C’est comme après un shoot, la descente est violente. Leo ouvrit ses yeux et retrouva ce mur, ses pieds, son fute à ses chevilles et puis Jeff, qui se colle contre le mur à côté de lui. Il le regarde, essaie de percuter ce qu’il vient de se passer. Mais c’est flou. Y a ses oreilles qui bourdonnent et il a des fourmis dans tous les corps. Alors il se donne de l’élan et s’éloigne du mur et étire son dos. Jeff est par terre, sur le sol. Et soudain, Leo est interdit. Il se sent stupide de ne pas savoir quoi faire avec un homme qui était en lui y a pas une minute. Alors, il se contente de regarder ses pieds. Et remet son pantalon. C’est à ce moment là que le rire froid de Jeff résonne, Leo le regard, au travers de ses mèches humides de sueur. Il esquisse un sourire, et rit à son tour. Mais il se sent vraiment mal, sale et en rupture totale avec Jeff. Comme s’ils n’étaient plus capable de s’entendre ou de se voir maintenant. Y a un nœud qui se forme au fond de son ventre. Il a l’impression d’avoir baisé le Diable et de l’avoir brisé. Parce que Jeff a l’air mal lui aussi. Ils sont laids tous les deux, et la pièce se chargent d’une épaisse couche de honte et d’incompréhension. Alors les rires s’éteignent après quelques échos. Ils disparaissent tout simplement. Leo plonge la main dans sa poche pour en sortir une clope roulée plus tôt dans la soirée et la coince entre ses lèvres en cherchant des yeux son t-shirt. Quand il le trouve il l’enfile immédiatement et allume sa cigarette. Là, il s’arrête, au milieu de la pièce il regarde son patron, Jeff. Il ne sait même pas comment l’appeler dans sa tête. Il s’en veut d’avoir autant apprécié cette relation malsaine, il s’en veut d’avoir trop aimer Jeff pendant cette joute de corps trop intense. Il s’en veut de l’aimer encore maintenant, quand il le regarde, assit sur le sol. Alors, il souffle la fumée de sa cigarette, et déclare : J’sors en premier. et là il envoie ses cheveux en arrière et se dirige à grand pas vers la porte qu’il franchit sans un regard pour Jeff. Terrifié à l’idée de succomber à nouveau.
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