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 (intrigue|anca) the kids aren't alright

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Seven Popescu

Seven Popescu
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MessageSujet: (intrigue|anca) the kids aren't alright   (intrigue|anca) the kids aren't alright EmptyDim 11 Sep - 2:43

C'est l'chaos. Il entend rien, il voit rien. Les sirènes hurlent à lui en niquer les tympans, couplées au vent qui souffle trop fort et la pluie qui tombe comme un rideau de fer. Ça lui fouette le visage, ça lui brouille la vue ; c'est tout juste s'il peut apercevoir où il pose les pieds. Et comme si les éléments s'déchaînaient pas assez, faut que les gens s'y mettent. Ça court dans tous les sens, ça crie, ça pleure, ça bouscule et ça piétine. On lui rentre dedans tous les deux mètres et il est obligé de serrer les dents pour faire face aux douleurs qui s'éveillent dans son squelette tout entier. Pas encore bien remis de ses altercations successives, il a l'impression d'être fait d'papier. Déchiré par chaque passant qui lui rentre dedans, froissé sous les assauts de dame nature, mâché puis recraché par tout l'bordel qui prend vie autour de lui. L'arcade ouverte, une balafre sur la joue, la lèvre salement entaillée, les mains dans un état pitoyable, l'épaule encore bandée après avoir été poignardée par Samih. Des bleus disséminés partout sur la tronche et le corps, puis aussi à l'âme. Une dégaine bancale, la sale gueule d'un type rongé par la fureur, et l'ego en lambeaux à cause de JJ. Il est pas beau à voir – moins encore que d'habitude. Et la tempête qui n'arrange rien, en le balayant, le trempant jusqu'aux os. La cohue est telle qu'il sait même pas où aller, où se diriger. Alors il se contente de suivre le troupeau en essayant de limiter le contact physique avec les autres, retenant des grognements de douleur à chaque pas qu'il fait. Il s'retrouve collé entre un gars beaucoup trop grand et une quarantenaire paumée, qui s'agrippe à lui comme s'il était sa bouée. Il essaie de protester, la repousser, mais elle n'fait que s'accrocher un peu plus, plantant ses ongles manucurés dans ses bras. Résigné, il accepte son sort en accélérant le pas, sans même savoir où il va – et au final il s'en tape, tant qu'il peut échapper à l'ouragan qui semble tout détruire sur son passage. Forcément, y a une vague de soulagement qui l'prend aux tripes quand ils se retrouvent au gymnase, se marchant les uns sur les autres pour s'engouffrer en masse dans la structure devenue refuge. Là, il secoue violemment son bras pour enfin se défaire de la femme qui s'y était cramponnée, avant de l'regretter amèrement. Son épaule a pas apprécié et c'est comme s'il se faisait poignarder à nouveau, comme si l'autre cinglé lui enfonçait un nouvel éclat d'verre dans la chair. Automatiquement, ses poings se serrent. Mais il est vite calmé par la vision qui s'impose à lui, alors qu'il scanne enfin les alentours. S'il pensait que c'était l'anarchie dehors, faut avouer que c'est pas beaucoup mieux à l'intérieur. Les gens s'agglutinent comme du bétail prêt à s'faire abattre, entassés les uns sur les autres. Y en a même qui sont étalés sur des lits d'appoint, blessés à différents degrés. Ses sourcils se froncent, sa gorge se noue, son cœur accélère sa course. Il tourne la tête d'un côté puis de l'autre, avant de tourner sur lui-même pour avoir une vue sur la totalité d'la salle. La peur, la colère, la douleur, le désespoir, de rares éclats de joie pour ceux qui s'retrouvent. Y a tout qui l'assaille violemment et il commence à avoir la nausée, avec la soudaine impression de s'retrouver seul au monde, malgré la foule qui l'entoure. Complètement paumé au milieu d'ces étrangers.

Ses doigts tremblent quand il extirpe son portable de sa poche, se mettant à presser l'écran frénétiquement. Mais ses fringues sont trempées, tellement que l'appareil semble avoir pris la flotte aussi et refuse de s'allumer, malgré son acharnement. Il continue de s'énerver quelques minutes, avant de péter les plombs et de l'envoyer valser aussi loin qu'il le peut. Il l'entend vaguement s'écraser il ne sait trop où, et les gens autour le dévisagent sans qu'il leur prête la moindre attention. Ok. Ok, faut qu'il se calme. Inspire, expire. IL PEUT PAS, PUTAIN. D'un bond, il se jette sur la première personne qui croise son regard – un ado visiblement peu rassuré par toute cette situation. « File-moi ton portable. » L'autorité transpire de sa voix comme si c'était un ordre, sans possibilité de refus. Avec sa gueule cassée et son allure de voyou, il a juste l'air d'un crevard en train de racketter un pauvre gosse. Il sent bien qu'le garçon est effrayé, et que les gens autour les surveillent du coin de l'œil. Alors il soupire et prend une grande bouffée d'air avant de réitérer sa demande, plus calmement. « J'ai pété l'mien. Faut qu'j'appelle des gens, j'veux juste savoir où ils sont. S'te plaît mec. » L'autre a toujours pas l'air convaincu, mais faut croire qu'il a pitié ou qu'il se sent en sécurité grâce au monde qui les entoure, puisqu'il cède. Mais une fois que Sev a le téléphone entre les mains, il s'rend compte que ça sert à rien. Il connaît pas le numéro de tous les Yobbos par cœur. C'est à peine s'il connaît le sien. Et p't'être celui de Dam, s'il a un peu de chance et si sa mémoire n'lui joue pas des tours. Alors c'est celui qu'il choisit de composer, priant pour ne pas s'être trompé. Ça sonne. Encore. Et encore. Puis il entend la voix d'la poupée résonner, mais c'est le répondeur. Il s'fait violence pour ne pas envoyer valser l'portable comme il l'a fait avec le sien, et recommence. Une fois. Deux. Trois. Rien à faire, elle répond pas. Envahi par la rage et l'inquiétude, il arrive pas à articuler le moindre mot quand il rend le téléphone à son propriétaire, sans un regard. Et il s'met en marche. Déambulant à travers les allées, il essaie de scanner chaque visage à la recherche de quelqu'un qu'il connaît – il va bien finir par croiser des traits familiers. N'importe qui, à ce stade il s'en fout, il veut juste être accompagné, se sentir rassuré. Trouver l'un de son clan, même si c'est Trix ou Joe, ça fera l'affaire. Même un Kids serait le bienvenu au point où il en est – quoi que, p't'être pas JJ ou Samih, à moins de transformer le gymnase en bain d'sang. Il pourrait même apercevoir son connard de paternel que ça lui donnerait une seconde de répit, une seconde à s'dire qu'il est pas totalement seul. Parce que ça l'ronge, de pas savoir où sont tous les autres, tous ceux qu'il connaît, qu'il les aime ou non. Il passe son temps à s'isoler dans sa connerie, mais quand il s'retrouve vraiment seul, il sait plus quoi faire. Rien d'plus qu'un gamin perdu.

Il a l'impression d'arpenter un champ d'bataille, d'être un vétéran d'la guerre. C'est moche putain, y a des gens qui saignent dans tous les coins et il réalise soudain sa chance d'être en un seul morceau. S'il est certes abîmé, ça n'a rien à voir avec la tempête, et il aurait jamais cru s'dire qu'il fait partie des mieux lotis. Y a qu'à voir tous ces gens, là. Certains avec un membre plié dans un angle étrange, d'autres avec des entailles plus ou moins profondes, des gosses frigorifiés, des vieux qui ont les lèvres bleutées, et même des victimes transpercées par des trucs aléatoires. Il peut plus détourner les yeux, happé par le spectacle macabre qu'il trouve partout où il les pose, le souffle saccadé et l'cœur battant. Et puis c'est là qu'il l'aperçoit, au loin. Ce visage qu'il ne connaît que trop bien, ces traits de poupée fragile qui ont des points communs avec les siens. Anca. C'est Anca, putain. Et elle a vraiment une sale gueule. D'ici il voit pas trop, mais il la reconnaîtrait entre mille – malgré tout c'qu'il peut dire elle reste sa sœur, et les Popescu sont bien trop identifiables. Poussé par l'instinct, il accélère brusquement, sans la quitter du regard, sans même regarder où il fout les pieds. Tellement qu'il arrive tout juste à sa hauteur quand il trébuche sur un sac abandonné par terre, s'étalant de tout son long près du lit où Anca est allongée. « Putaaaain, » qu'il gémit entre ses dents serrées, ses os grinçant sous la force de l'impact. Difficilement, il se redresse, sa tête à la hauteur du matelas. Duquel émane une barre. C'est quoi, ça ? Il fronce les sourcils, se remettant debout doucement, bloqué sur la barre qui lui bouche la vue. Elle est pas dans le matelas, ni à côté, ni derrière. Elle est dans Anca. Plantée dans son abdomen, enfoncée dans sa chair. Son cœur s'arrête en même temps qu'sa respiration. Apnée. Il voit trouble, il voit flou, il est pas sûr de vouloir comprendre. Ses prunelles restent figées sur le corps étranger, alors que la panique s'empare de lui brutalement, lui donnant l'impression que ses tripes se font poignarder comme celles de sa sœur. « Anca ? » Enfin, il pose les yeux sur elle. Et ça n'fait qu'amplifier l'effroi qui le secoue déjà. Elle a le teint cireux, trop pâle, la peau couverte de sueur. Elle tremble et il tangue, avec la sensation qu'il va s'écrouler. Il tombe à genoux pour s'approcher d'elle, se mettre à sa hauteur quand il plante son regard dans le sien. « Mais qu'est-c'que t'as foutu, bordel ? » Comme si c'était sa faute. Comme si elle avait volontairement foncé dans une putain d'barre métallique en se disant que ça pourrait être marrant. Il a du mal à respirer, du mal à parler – y a tout qui se bouscule dans sa tête et son cœur, ça fait un mal de chien. « T'es toute seule ? » Pas d'autre Popescu à l'horizon, alors faut croire que oui, et ça l'rassure pas des masses. Ça fait combien de temps qu'elle est là, comme ça ? « Tu foutais quoi dehors ? T'as pas vu l'temps ou quoi ? Putain, t'es trop conne ! » Il s'énerve, les mots franchissant la barrière de ses lèvres trop vite, trop fort, presque criés. Il voit bien qu'elle est sacrément mal en point, et ça lui fait tellement peur qu'il sait pas le gérer. Il a envie d'lui hurler dessus et de la secouer, mais il est assez lucide pour n'pas s'y risquer. Tout c'qu'il peut faire, c'est la couver de ce regard angoissé, perché au bord du lit. Les mains qui tremblent comme elle, le palpitant prêt à exploser, la trachée encombrée par l'affolement qu'il tente de contenir pour l'instant. Mais ça s'voit qu'il est instable, prêt à craquer. Au bord d'la rupture.


Dernière édition par Seven Popescu le Mar 13 Sep - 23:13, édité 1 fois
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Anca Popescu

Anca Popescu
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MessageSujet: Re: (intrigue|anca) the kids aren't alright   (intrigue|anca) the kids aren't alright EmptyDim 11 Sep - 11:00

Parfois on se dit que c’est con les sacrifices qu’on fait pour les autres. On se rend pas spécialement compte des conséquences de nos actes. Comme par exemple le fait qu’Anca ai échangé son service avec Beau pour avoir un jour de libre le lendemain pour sortir avec Jemmy. Si elle avait su, elle serait peut être restée au lit. Peut être.
Alors ouais, elle était là dans un uniforme de serveuse, à servir café et chocolat au beau milieu de l’après-midi, dans une salle comble car personne n’était assez fou pour se risquer en terrasse vu la pluie qui tombait. Elle avait deux tasses en équilibres dans sa main et l’esprit ailleurs. Anca repensait à Jemmy, Jemmy et son sourire un peu cassé, à son rire lumineux. Depuis qu’il était entré dans sa vie, elle avait l’impression que le monde avait repris des couleurs et ça, malgré le ciel gris actuel. Elle avait posé ses commandes sur la table presque en chantonnant cette chanson stupide que Beau lui avait mis dans la tête tout à l’heure dans les vestiaires, elle avait esquissé ensuite un demi-tour qui lui aurait valu un certain nombre de point en patinage artistique et était retournée derrière le comptoir pour se poser un instant. Respire bien Anca, prends des provisions d’oxygène avec toi, parce que tu sais pas quand la prochaine merde te tombera dessus. Et même si pour le moment tout semble presque parfait, il ne faut pas oublier que son nom de famille c’est Popescu, et qu’il est bien connu que les Pospecu n’ont aucune chance dans la vie. C’est mathématique. Presque trop logique.

Il y a un cri. Puis un bruit épouvantable. Anca tourne la tête juste à temps pour voir les tables de la terrasse s’envoler pour aller ensuite s’écraser au beau milieu de la route. Merde. Et soudain c’est la panique, un peu partout, les gens se bousculent : atteindre la sortie ou l’arrière du café, tenter de rejoindre sa maison ou bien choisir l’abris sommaire qui leur est actuellement offert. Anca reste bloquée de son côté du comptoir, un peu trop dépassée par les évènements. Elle hésite entre jeter son tablier et se précipiter chez elle pour vérifier que tout va bien et que sa famille est préparée à affronter l’ouragan qui se prépare de façon évidente ou bien à rester dans le coin pour aider son manager à gérer la situation de crise qui se prépare.
Les liens du sang l’emportent rapidement et Anca se faufile dans les vestiaires pour attraper ses affaires – son téléphone – et sort en courant du café, lançant une excuse bancale à son patron. Ce dernier ne se retourne même pas, p’têtre qu’il n’a même pas remarqué qu’elle partait. Qu’importe, dans une situation pareille on ne tient plus de compte, on laisse les gens se débrouiller et on ne pense qu’à soi. Ou à ses proches.
Une fois dehors, le vent la frappe en plein visage. Alors elle ferme les yeux un instant, sentant la crise de panique poindre. Elle ne sait plus quoi faire, ni vers où aller, autour d’elle c’est la folie, la cohue, les gens se bousculent pour rejoindre leur maison le plus vite possible et personne – ou presque – ne semble s’intéresser à son prochain.  Respire : inspire, expire . Elle se murmure ces trois mots comme un mantra pour se calmer, pour se focaliser. Tant bien que mal Anca sort alors son téléphone pour essayer d’appeler chez elle, personne ne répond. Elle passe ensuite à sa fratrie qui possède un portable : Ioan, Seven, Iulia, Madalina, Mihail….Putain. Personne ne répond. Personne ne répond putain. Allez ça veut pas spécialement dire qu’il leur est arrivé quelque chose Anca. Calme-toi. Pour le moment, le principal c’est de se mettre à l’abris, de rentrer chez toi parce que tu sais qu’au moins ta mère sera là. Et c’est déjà ça pas vrai ? Alors elle reprend la route, le nez rivé sur son téléphone malgré le danger, préférant pianoter fébrilement pour envoyer un message à Jemmy pour prendre de ses nouvelles, légèrement inquiète pour lui aussi. Parce qu’Anca est Anca, et qu’avec son cœur bien trop gros, elle ne peut s’empêcher de penser d’abord aux autres plutôt qu’à elle.
C’est peut-être aussi pour ça que l’accident se produit.

Citation :
Coucou Jemmy, j’espère que tout vas bien et que tu es à l’abris ? Tout va bien pour moi je rentre à la maison. Appelle moi s’il te plait dès que tu as mon mess….

Quelqu’un la bouscule, Anca perd l’équilibre et les mains prises par le téléphone, elle n’arrive pas à se rattraper à temps. Elle s’effondre sur le sol en un juron plus que coloré dans sa langue natale. Dans sa chute, elle a appuyé sur la touche envoie presque par reflexe, reflexe pas assez suffisant pour empêcher ensuite l’écran de buter contre le bitume. L’écran se brise en milles petits morceaux et Anca reste un instant perplexe devant les dégâts, les genoux brulants et les mains râpées.
Autour d’elle c’est l’anarchie, les gens se bousculent encore plus, et le vent souffle de plus belle et elle a l’impression que son corps est saturé en eau, qu’elle ne peut pas être plus trempée que ça. Dégoulinante de partout, elle doit surement avoir l’air pathétique, sur son pavé, à regarder son unique moyen de joindre sa famille réduit à néant. Elle se dit que c’était vraiment trop beau, ce moment de bonheur, ce moment de chance, que y avait toujours une merde pour la ramener sur terre, lui rappeler les règles du jeu : t’es une Popescu Anca. T’as pas le droit d’être heureuse.

Mais c’est pas le pire dans tout ça, non sinon ça serait pas drôle

Elle sent les larmes commencer à poindre, la panique prendre le dessus. Elle sait qu’elle devrait bouger, se lever, courir jusqu’à la maison et ne plus en sortir jusqu’à la fin de l’ouragan. Mais elle est incapable, elle est perdue, complètement perdue. Elle a juste envie de voir Jemmy arriver, qu’il la sauve encore une fois, qu’il la prenne dans ses bras pour la rassurer. C’est beau de rêver pas vrai ?
Remets-toi Anca, Remet toi putain. T’es pathétique, t’es stupide. Bouge-toi Anca ! Et elle essaye, tremblante, elle se relève.
Pour mieux chuter.
L’impact ne se fait pas prévenir. Il est brutal, direct, sans pitié. Anca sent son souffle se bloquer dans sa cage thoracique et tout son corps basculer. Merde, c’est quoi ? Lentement Anca baisse la tête pour observer son ventre. « Oh. » Oui, Oh. Et la douleur arrive comme une déferlante, de son abdomen jusqu’à sa gorge, elle sent tout son être se contracter. Anca palpe son ventre et ses mains rencontrent le froid du métal et la chaleur du sang qui s’écoule lentement de la plaie. Il lui faut quelques instants pour comprendre qu’elle a une barre métallique fichée dans le ventre, et que plus le temps passe, plus la situation tourne à son désavantage. Autour d’elle les gens s’arrêtent, en partie, la regardant avec horreur ou pitié, alors qu’elle gémit sur le sol tant la douleur est insupportable. Et pendant que sa conscience s’évapore petit à petit, elle se dit que ça y est : elle va crever. Que finalement la mort vient réclamer son dû, que sa date de sursis est arrivée. 7 ans en plus, c’est pas mal pas vrai ? 7 ans de vie à galérer comme un chien, à se crever à la tâche pour les autres et à ne jamais penser pour soit. Ouais. C’est plutôt pas mal au fond. Et elle sait de toute façon, que si on lui offrait la possibilité de revivre ces 7 années, elle referait pareil. La famille avant tout, et elle après tout le reste.

C’est la douleur qui la réveille. La douleur et le bruit, les piaillements incessants de la foule autour d’elle. Elle ouvre tant bien que mal les yeux pour se rendre compte qu’ elle n’est plus dans la rue, mais allongée sur un matelas au fond ce qui semble être le gymnase. Elle essaye de se lever, mais un pic de souffrance la transperce et elle hurle. On se retourne et quelqu’un vient lui expliquer qu’ils ont essayé de la soigner du mieux qu’ils pouvaient, mais que pour le moment personne n’était capable de retirer cette barre de son ventre, qu’il fallait qu’elle s’accroche, qu’elle ne se laisse pas dépasser par la douleur. Putain, ça se voit qu’il a pas le ventre transpercé lui. Connard. Elle a envie de lui cracher sa haine au visage mais elle est incapable. Alors à la place elle ferme les yeux, se concentrant sur sa respiration pour ne pas céder à la panique qui l’envahit une nouvelle fois de plus.
Et elle a froid, et elle a chaud, toujours dans ses vêtements trempés, elle grelotte. C’est mauvais ça, elle va rentrer en hypothermie, et si Anca se souvenait bien de son cours, hypothermie + perte importante de sang, c’était jamais très bon. Globalement elle était foutue, elle pensait qu’elle allait crever dans la rue comme un chien, mais crever dans un gymnase c’était encore mieux pas vrai ? Merci la vie, au moins elle espérait qu’elle avait sa place au Paradis et que Dieu aurait une bonne explication à tout cela, parce que c’était ridicule.
Putaaaain
Merde. Cette voix, elle la reconnaitrait entre toutes. Mais Anca n’a pas la force de se dresser pour voir d’où elle provient, et elle n’arrive pas à se concentrer suffisamment pour faire un focus sur la scène qui se déroule devant ses yeux. C’est juste des silhouettes floues. Et elle se dit qu’elle a du imaginer, qu’après tout Seven ne peut pas être ici. Non. Il ne doit pas être ici. Anca ? Bon sang, le Seigneur n’avait-il aucun humour ? S’était-il levé du mauvais pied ce matin ? S’était-il dit : eh, et si Seven assistait à la mort de sa sœur aujourd’hui, ça serait putain d’hilarant pas vrai ? Non. Non. Non. Elle tremble Anca, entre le froid, la douleur et la peur, l’envie que Seven disparaisse et qu’il ne la voit pas comme ça. Elle veut pas faire de lui un nouveau Ioan, lui imposer la vision de sa mort pour le marquer à vie. Elle ouvre la bouche pour le saluer, mais ce dernier la devance. Il se laisse tomber pour se mettre à son niveau et Anca arrive enfin à le voir distinctement. Il est lumineux dans ce brouillard, un peu comme un phare dans la nuit. Mais qu'est-c'que t'as foutu, bordel ? de la merde. Et quand elle entend la panique dans sa voix, elle ferme les yeux un instant pour combattre les larmes qui se bousculent dans ses yeux. Non. Elle doit être forte, elle doit lui montrer que tout ira bien, car en bonne grande sœur elle doit rassurer une des personnes qu’elle aime le plus au monde : son petit frère.
T'es toute seule ? « Plus maintenant » Sa voix se brise vers la fin et elle tend la main pour essayer d’attraper celle de Seven. Ça tire, et le geste lui arrache un râle qu’elle ne peut étouffer. Sans succès. Elle laisse alors tomber sa main dans le vide. Tu foutais quoi dehors ? T'as pas vu l'temps ou quoi ? Putain, t'es trop conne ! Oui, trop bonne trop conne, c’est le moto de sa vie, c’est pas sa faute Seven, si elle arrive pas à se rendre compte du danger. Et la panique dans la voix de son frère lui donne envie de le prendre dans ses bras, de le consoler, de lui dire que tout vas bien se passer, même si Anca n’en croit pas un mot. « Je suis partie vous chercher…Personne répondait au téléphone, j’avais peur que vous soyez en danger. Chui bien trop conne t’as raison Seven… » Comme si les Popescu avaient besoin d’être protégés. Ils étaient increvables, ils l’avaient tous démontré un jour ou l’autre au cours de leur vie. Sauf Anca. Anca avait toujours été la plus faible de toute façon. Un rire nerveux lui échappe, qui se transforme bien vite en toux, et elle a l’impression d‘être déchirée en deux. Une larme coule de sa joue, qu’elle est incapable d’effacer.

Son regard se porte de nouveau sur son frère, sur son visage tuméfié, sur son corps bancal, sur sa douleur peinte sur le visage. Ça lui transperce le cœur de le voir comme ça, encore plus amoché que la dernière fois dans son appartement. « Oh…Seven…Qu’est-ce qu’il t’es arrivé ? » Il répondra pas, il ne  le fait jamais, mais qu’importe, les mots lui échappent. Anca ne contrôle plus rien quand ça touche à Seven, et même avec une barre dans le ventre, elle ne peut s’empêcher de s’inquiéter d’abord pour lui, plutôt que pour elle. « Regarde nous… On est vraiment des perdants… » Et Anca cache son visage avec son bras droit pour que son frère ne voit pas les larmes qui finissent enfin par couler, la douleur, la fatigue, le froid, tout. La vie. Surtout la vie. Cette salope suprême qui s’amuse à les torturer.
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Seven Popescu

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MessageSujet: Re: (intrigue|anca) the kids aren't alright   (intrigue|anca) the kids aren't alright EmptyMer 14 Sep - 20:05

Ça peut pas être réel. Sev refuse d'y croire – c'est une mauvaise blague, une sale caméra cachée pour lui faire payer d'être un connard avec la chair de sa chair, le sang de son sang. Ils se sont tous ligués contre lui pour lui faire regretter de les repousser, les insulter, les malmener. C'est juste une bande de salauds qui lui jouent une comédie d'mauvais goût, ils ont embrigadé toute la ville avec eux, ils ont même réussi à compromettre les nuages, ils sont vraiment trop forts ces Popescu. Il veut y croire, c'est tellement plus plausible d'imaginer une sombre farce, que de s'dire qu'Anca s'est faite embrochée comme un trophée de chasse. Il veut y croire putain, mais dans l'fond il sait bien que c'est des conneries, qu'il s'voile la face et que ça vire au pathétique. Mais il refuse toujours l'hypothèse selon laquelle tout c'qui se passe est bien vrai, que c'est bien la réalité. C'est impossible. Purement et simplement impossible. Il fait un cauchemar. Il est couché il sait pas trop où, dans son lit ou celui de quelqu'un d'autre, p't'être même dans un squat pourri ou une bagnole. Il est couché, il dort, il fait des rêves de merde pour rester en accord avec sa vie de merde. Voilà. Voilà, c'est ça. Il va s'réveiller. Sans raison apparente, il s'pince le bras, comme dans les films. Mais il s'passe rien alors il force, encore et encore, jusqu'à se tordre la peau et en avoir mal. Il s'réveille pas. Il dort pas. C'est pas un cauchemar. Merde. Il la fixe et s'agenouille à ses côtés, quelques mots lui échappant sans qu'il s'en rende vraiment compte, sans qu'il cherche à les contrôler. Ça s'échappe tout seul et il s'entend même pas parler, enfermé dans une bulle capitonnée dont le seul écho est celui d'la douleur – la sienne et celle de sa sœur. Ok, ça y est, il a trouvé. Il est défoncé. Il a fait la razzia dans ses propres stocks pour oublier ; tout oublier, tout effacer, enfin réussir à étouffer la souffrance qui s'est insinuée dans la moindre de ces cellules, ces derniers temps. S'droguer pour respirer, s'droguer pour pas chialer quand les images reviennent l'assaillir, les visages des gens qu'il aime et ceux qu'il déteste ; les cris, les gestes avortés, les sentiments refoulés, la douceur dans l'orage, et puis la peur, la honte, les coups, le sang, les humiliations, son corps brisé, son cœur déchiqueté. Tout s'explique : comme toujours, il s'est drogué pour pouvoir s'marrer, pour avoir l'impression d'être fort et de tous les vaincre – ses propres démons autant qu'ceux des autres. P't'être même qu'il a abusé, p't'être qu'il a fait une overdose, p't'être qu'il est mort. P't'être qu'il est dans son enfer personnel et qu'on l'fait payer pour son existence débauchée, c'est pour ça qu'on le force à voir Anca agoniser. Cette fois c'est bon, il a compris. Putain, attendez, il est mort ? Il veut pas être mort. Et la douleur qui suinte par tous ses pores, qui vibre de ses os à son âme, le ramène sur Terre. Lui rappelle combien il est toujours là, parmi les mortels, coincé dans la prison qu'il s'est forgé. C'est pas ça. Il est pas défoncé. Et il a une soudaine envie d'repartir en courant, de braver l'ouragan pour s'enfermer dans son studio pourri et s'enfiler la plus grosse quantité de poudre qu'il est capable. Mais Anca l'retient. « Plus maintenant. » Elle est plus toute seule. Ça veut dire qu'elle l'était avant qu'il arrive, et il sait pas pourquoi ça fait aussi mal. Il voit sa main s'tendre vers lui pour mieux s'arrêter à mi-chemin, alors qu'elle laisse échapper un râle. Elle aussi, elle a mal. Et sans même qu'il y réfléchisse, sa main va saisir celle de son aînée, doucement mais fermement. Il aimerait s'dire que c'est juste pour lui montrer qu'il est là et la rassurer, pour pas être un bâtard complet dans un moment pareil ; mais c'est même pas ça. C'est pour lui-même. Parce qu'il flippe. Parce qu'il est qu'un gamin égoïste. Parce qu'il se sent terriblement seul au milieu de tout c'bordel, sans sa bande, sans personne d'autre qu'une Anca percée. Parce qu'il supporte pas d'voir ça, parce qu'il a peur d'la voir crever, parce qu'il a une tempête bien pire que celle du ciel qui s'déchaîne dans sa cage thoracique. Parce qu'il voit bien qu'elle a besoin de lui, mais lui, il a encore plus besoin d'elle.

« Je suis partie vous chercher... Personne répondait au téléphone, j’avais peur que vous soyez en danger. Chui bien trop conne t’as raison Seven... » Il panique, putain, tellement qu'il lui gueule dessus. Et elle, elle fait quoi ? Elle lui donne raison. Il a envie d'exploser, de la secouer, de s'lever et de se mettre à hurler jusqu'à ce que sa voix se répercute sur tous les murs du gymnase. Lui beugler qu'elle est conne de pas se rebeller, conne d'avoir voulu les protéger avant de penser à son cul, conne de croire qu'ils puissent valoir la peine de s'foutre en danger, tous autant qu'ils sont. Conne d'être aussi altruiste, au point de s'en oublier, au point de s'en sacrifier. Conne de s'être pris une barre dans le bide, conne d'être là à l'agonie, conne de lui tordre le cœur dans tous les sens. Et en cet instant, il a treize ans à nouveau. Anca est dans un lit d'hôpital, Anca a des bandages sur les poignets, Anca a voulu crever. Pour la seconde fois en trop peu d'temps, ça lui revient en pleine gueule. Elle le fait revenir des années en arrière et ça devient trop dur à supporter. Tellement que même sa rage arrive pas à prendre le dessus comme elle le fait habituellement, même ça c'est pas suffisant pour surpasser la panique qu'il tente de contenir coûte que coûte. Ses traits, pourtant si durs en présence des Popescu, s'affaissent et laissent place à la détresse du p'tit frère. Le Seven d'antan, pas celui d'maintenant. Le Seven qui reste malgré tout attaché à sa fratrie bien plus qu'il n'est prêt à l'accepter, et qui s'prend un tsunami d'émotions dans les dents. Il arrive pas à l'digérer. Il est là, à la dévisager comme si elle allait finir par reprendre des couleurs rien qu'avec la force de son esprit, comme s'il allait la voir guérir petit à petit. « Ouais bah t'aurais pas dû. On est grands p'tain, on sait s'débrouiller sans toi Anca. » C'est pas vrai, mais au moins, eux, ils se sont pas fait transpercer. Au moins, eux, ils sont pas allongés dans un lit d'camp avec une tête de mort-vivant. « Tu fais chier ! » Il veut l'engueuler mais sa voix s'brise, sa voix est une sale traîtresse qui dégouline de toute la peur et l'impuissance qui le hantent. Et ses phalanges resserrent leur prise autour d'la paume d'Anca, comme pour appuyer ses reproches alors que son regard continue d'le trahir. C'est insupportable, putain. Il se sent tellement vulnérable que ça l'fait bouillonner à nouveau, et il est obligé de fuir le regard de sa sœur pour pas risquer qu'elle voie tout ce qu'il essaie désespérément de cacher. Elle, elle fait mine de rire mais ça devient une toux dégueulasse, une toux qui rappelle à Seven combien elle est mal en point. Et il pose soudainement les yeux sur elle à nouveau, juste à temps pour voir la larme qui roule sur sa joue. Juste à temps pour sentir son cœur s'déchirer.

Elle arrange rien, en l'regardant comme ça. Il voit l'inquiétude poindre sur son visage et il fronce les sourcils, pas sûr de comprendre. « Oh... Seven... Qu’est-ce qu’il t’est arrivé ? » Ah. Bordel. Il avait presque oublié la tronche qu'il a, trop concentré sur Anca. Et la question le brûle instantanément alors qu'il lâche sa main d'un coup, comme si elle venait de l'électrocuter. Il se renfrogne, se blinde comme un tank et renferme sa détresse à triple tour au fond d'lui. « Rien. » Ça sonne faux. Bien sûr qu'c'est faux. Il s'est pas fait tout ça tout seul. Chaque fois qu'elle pose la question, ça l'dérange – parce qu'il refuse de s'ouvrir à sa famille, parce qu'il veut rien leur donner, pas même un os à ronger comme des chiens. Mais là, c'est pas comme d'habitude. Parce que là, c'est pareil pour tout l'monde, même pour ceux qui sont l'plus proches de lui. Il les remballe tous et pète un câble dès qu'on ose le questionner, dès qu'on s'approche un peu trop près. Comme un animal blessé, une pauvre carcasse laissée en proie aux vautours, qui s'démène pour pas se faire dévorer. Ça gueule dans son cœur et dans sa tête, parce que ça veut sortir, parce que ça fait trop mal de tout garder pour lui. Mais plutôt crever que d'avouer. Alors il ravale la bile qui menace de remonter le long d'sa gorge, et il plante ses yeux dans ceux de son aînée. Ils ont retrouvé leur obscurité habituelle, c'truc moche qu'il utilise pour se protéger. « Commence pas avec tes questions à la con, c'est pas l'moment. » Mais ses mots ont perdu d'leur assurance, il les martèle pas comme d'habitude – ça saigne sur sa langue comme les plaies à l'intérieur qui tentent une évasion, qui viennent dégueuler dans sa voix mal assurée. On sent qu'un truc cloche, mais il s'reprend rapidement, incapable de baisser la garde. Il lève le menton et serre les poings, pour mieux se concentrer sur les battements d'son myocarde, qui menace de s'arrêter à tout moment. « Regarde nous... On est vraiment des perdants... » « TA GUEULE. » C'est sorti du tac-au-tac, avant même qu'il ait pris l'temps de respirer. Elle a pas l'droit de dire ça. Elle peut pas. Elle peut pas perdre, pas aujourd'hui, pas ce combat. Elle peut pas lui claquer entre les doigts. Putain, elle peut pas. « On est pas des minables alors tu fermes ta gueule. » À nouveau, il se penche au-dessus d'elle, pour planter ses yeux dans les siens. Pour lui faire comprendre qu'il rigole pas, qu'ils ont pas l'temps pour ça. « Tu serres les dents et t'arrêtes tes conneries, pigé ? Tu vas pas perdre aujourd'hui, alors commence pas à m'casser les couilles. T'as pas l'droit d'perdre. T'entends ? » Elle peut pas lui faire ça. Il a la sensation qu'il s'en remettrait pas. Et même si son ton est dur, il est loin d'être froid. Empreint de la peur qui continue d'lui tordre les tripes, et de toute l'affection qu'il lui porte – qui est palpable malgré lui. Elle a déjà gagné ce combat une fois, elle le fera encore. Elle a pas l'choix. Il se le répète comme un mantra alors que ses iris descendent jusqu'à la blessure d'Anca. Et s'il a jamais eu peur du sang – plutôt du genre à s'baigner dedans – là, ça lui file la nausée. Il cramponne ses doigts au bord du lit pour éviter de craquer et de s'mettre à cogner le premier truc qu'il trouve, essayant frénétiquement d'se rappeler comment faire pour respirer. Inspire, expire, on a dit, putain. Mais il y arrive toujours pas. C'est saccadé, irrégulier, comme le bip insupportable d'une bombe prête à exploser. « Ça fait combien d'temps que t'es comme ça ? Y a quelqu'un qui s'est occupé d'toi ? » Il comprend pas pourquoi elle était seule quand il est arrivé, pourquoi y a pas la bousculade autour d'elle pour la sauver. Ils sont cons ou quoi ? Ils voient pas qu'elle a besoin d'aide ? Ils voient pas qu'elle est mieux qu'tous ces gens réunis ici ? « Ils sont où les docs ? » Il doit bien y en avoir un dans l'assemblée, pas vrai ? Ils l'ont pas laissée comme ça, sans chercher à lui trouver du secours ? Non, bien sûr que non. Ce serait ridicule. Ce serait meurtrier. Ce serait signer leur arrêt d'mort ; ce serait forcer Sev à foutre le feu au gymnase. Ils ont intérêt à la sauver. Sinon, il les crèvera tous jusqu'au dernier.
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Anca Popescu

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MessageSujet: Re: (intrigue|anca) the kids aren't alright   (intrigue|anca) the kids aren't alright EmptyVen 16 Sep - 23:33

Y a plus que la douleur. La douleur partout, omniprésente, qui l’enserre comme une seconde peau. Une douleur indescriptible qui lui donne envie de pleurer, de crier, d’hurler. De se libérer. D’arracher avec ses ongles, ses dents cet amas de cellule qui la parasite. Mais elle ne peut pas. Elle n’a pas la force Anca. Elle n’a plus la force de rien. Même pas de chialer. De toute façon elle a plus de larmes dans ses glandes lacrymales. Elle a plus que du sable, tellement elle a pleuré. C’est pire qu’à l’époque du lycée, bien pire que la douleur que lui a infligé Brandon en la jetant, en la piétinant. Pourtant, si c’était à refaire, elle se prendrait volontiers une barre de fer dans le ventre plutôt que de perdre une deuxième fois son cœur.
Putain. Y avait qu’elle pour repenser à son ex machiavélique alors qu’elle était en train d’agoniser. D’habitude dans ce genre de situation on regrette certaines actions de notre vie, on pleure, on supplie, on fait la paix avec sois même. Anca non. Non. Elle repensait à cet imbécile et à ses fossettes parfaites. Et à Jemmy aussi. Beaucoup à Jemmy. A son rire qui lui serrait le cœur et à ses baisers. Si elle crevait maintenant Anca ne pourrait jamais décider si elle était tombée amoureuse ou non de l’Irlandais. Au final, c’était pas plus mal comme situation. Anca pouvait continuer à jouer à l’autruche pour l’éternité.
Penser à tout ça, lui donne envie de rire, elle rigole d’ailleurs, et elle regrette bien vite son geste. Sa chaire frotte contre le métal et elle ne peut s’empêcher de crier. Sa voix se brise. Personne ne vient. Personne ne se retourne. Personne.
Il n’y a personne.
Que du noir, et du silence autour d’elle, son corps a éteint le bruit de fond pour reposer son esprit. Putain. Et le rire laisse place aux larmes. Non. A la larme. Parce que soudain Anca a peur de crever, de crever seule sur son matelas, sans personne pour lui tenir la main et la rassurer. Bon sang ce qu’elle a peur. Y a ce frisson dégueulasse qui la parcourt des pieds à la tête, cette certitude que la vie se fout vraiment de sa gueule qui force le passage entre ses os.
Lumière.
Y a cette voix qui la happe, qui la tire hors de l’eau, qui la sauve de la noyade. Y a ce visage sur lequel les ecchymoses fleurissent, ce visage qu’elle connait par cœur, trait pour trait, ce visage qu’elle observe depuis vingt ans maintenant, sans jamais détourner les yeux. Seven. Il brille Seven, il est sa lumière solitaire dans son monde qui n’est plus qu’obscurité. Il est son point d’ancrage à la réalité. Il est son putain de sauveur : oui, il vient de l’enlever à la solitude jalouse, et Anca sent sa poitrine se compresser. Comme une crise cardiaque mais en moins dangereux. Parce que Seven est là, et qu’elle est heureuse. Heureuse à en crever si elle était pas déjà au bord du gouffre.
Non Seven, elle est plus toute seule, parce que t’es là. Et sur le visage de son frère, Anca voit défiler un carnaval d’émotions. Elle arrive à déterminer certaines, d’autres sont trop floues, cryptées. Pourtant ce qui compte c’est qu’il ne fasse pas demi-tour, qu’il ne la laisse pas en plan. Qu’il ne l’abandonne pas, comme il l’avait fait dès ses douze ans. Et comme un accord silencieux, Seven attrape sa main, réalisant le geste qu’elle avait été incapable de produire quelques secondes plus tôt.
La chaleur de sa peau la réconforte, et Anca enlace ses doigts avec ceux de se frère. Faiblement elle serre, de peur de le perdre à nouveau, de ne tenir que du vide. Et soudain elle a l’impression d’être balancée vingt en arrière, quand il a agrippé pour la première fois son index, gazouillant dans son berceau. Premier contact. Première bouffée d’oxygène. Comme si son monde avait commencé à tourner ce jour-là. Peut-être que Dieu voulait s’excuser un peu au final, de la faire souffrir comme ça, et qu’il lui avait envoyé la personne qu’elle aimait le plus sur Terre pour lui tenir compagnie lorsqu’elle rendrait son dernier souffle. Merci Dieu, mais en fait elle aurait préféré vivre, tout simplement. Ça aurait été bien plus cool de ta part.

Il l’engueule. Comme d’habitude. Comme si c’était lui le grand frère responsable, comme si c’était lui qui avait le droit de la questionner, de la ballotter à coups de mots. Alors que c’est son privilège à elle. C’est elle la grande sœur bon sang, pas l’inverse. Mais elle ne dit rien, pour une fois elle s’écrase, parce qu’elle n’a pas la force de protester. Parce que pour une fois elle se dit que Seven a raison. Peut-être aussi qu’elle accepte trop facilement ses mots pour lui faire plaisir, pour le rassurer, pour effacer cet air apeuré qui tremblote sur son visage. On dirait qu’il a deux faces Seven, une flippée et une rageuse. Et Anca ne sait pas laquelle des deux elle voudrait voir s’affirmer. Ouais bah t'aurais pas dû. On est grands p'tain, on sait s'débrouiller sans toi Anca. Peut être qu’elle aurait pas dû oui. Peut-être qu’elle aurait tout simplement dû sauver sa peau, courir se réfugier chez elle, car après tout il n’y avait que quelques rues entre son lieu de travail et sa chambre. Mais Anca ne serait plus Anca si elle commençait à arrêter de faire passer sa famille avant elle, ce serait comme arrêter de respirer pour la jeune femme. «Tu sais bien que c’est faux »  Ouais, bien sûr que c’est faux. Ils sont incapables de se débrouiller sans elle, surtout Ioan. Sinon elle serait partie depuis longtemps de la maison pas vrai ? Elle aurait tourné le dos à son ancienne vie comme l’avait fait Iulia, Elena, Seven. Tu fais chier ! Et y a sa voix à lui qui se brise, comme une vague sur un rocher. Y a pas une once de haine dans cette exclamation. Mais bien trop de peur. Bien trop de détresse. Et c’est encore pire qu’un rejet. Bien plus violent. « Désolé… » C’est un murmure, du bout des lèvres elle lui offre ces mots, pour qu’il comprenne qu’elle est désolé. Seven s’accroche à elle comme elle s’accroche à lui, ils sont comme un jeu du miroir, quand l’un panique, l’autre répond. En parfaite harmonie. Et la sensation de son frère qui serre sa main lui donne encore plus envie de pleurer. Parce qu’elle ne veut pas que ce soit la dernière fois qu’on lui autorise ce contact. Pitié.

Une fois passé la surprise des retrouvailles, Anca voit à quel point son frère est abimé, brisé, détruit. Comme si quelqu’un s’était amusé à lui rouler dessus avec une moissonneuse batteuse. Et putain, si elle était pas clouée – littéralement – à son matelas, elle se lèverait et irait massacrer le ou les responsables de ça. Qu’importent qu’ils soient grands ou petits, vieux ou jeunes, filles ou garçons. On ne touchait pas à Seven de cette façon. On ne détruisait pas ce si joli visage à coup de pieds, à coup de poings. C’était criminel. Inadmissible. C’était une de leur rares qualités, au Popescu, cet instinct de conservation et de vengeance, ce besoin de protéger les autres, leur honneur avant le sien. You don’t want to mess with us. We’re the fucking bad guys. Parce que ouais, s’en prendre à un Popescu, c’était s’en prendre à une meute de loups.
Mais pour l’instant Anca ne peut rien faire, Elle peut tout juste formuler la question qui lui vrille la gorge. Question bien vite remballée. Rien. Comme d’habitude. Au fond elle s’étonne plus Anca, de l’absence de réponse de son frère. Ca l’enfonce juste un peu plus. Ca rajoute une couche de tristesse par-dessus tout le tas. Parce qu’elle sait pas si son frère s’ouvrira à nouveau un jour à elle. Elle voudrait se dire qu’elle a pas besoin de tout ça pour le connaitre. Pour le comprendre. Qu’entre eux c’est psychique, télépathique. Qu’ils ont cette putain de connexion. Mais ça serait mentir. Ce genre de chose ça n’arrive que dans les films. Et Anca se trouve face à une porte qui reste close depuis plus de huit ans.   Commence pas avec tes questions à la con, c'est pas l'moment. « Je sais. C’est jamais le bon moment. » Ya ptêtre un brin d’amertume dans sa voix, qui se mélange avec la fatigue, le froid, la douleur. Alors elle baisse les bras Anca. Laissant enfin son cœur s’exprimer. Y a plus tous les mensonges qu’elle crache à Jedediah à chaque séance, y a plus tous ces mots qu’elle se répète comme un mantra chaque matin en partant travailler. Y a que la vérité dégueulasse qui sort enfin de sa bouche. On est que des loosers. Parce que ouai, Popescu, trous du cul, disait cette foutue rengaine qui lui tournait dans la tête depuis des années maintenant. TA GUEULE. Elle sursaute Anca, tant elle est surprise de cet accès de colère. Et pour la première fois de leur vie leurs rôles s’inversent. On est pas des minables alors tu fermes ta gueule Elle serre les dents Anca. Elle sert les dents parce qu’elle sent sa gorge qui la brûle. Elle sent ses yeux qui se brouillent. D’ailleurs elle les ferme un instant, pour ne plus voir l’expression déterminée qui se peint sur le visage de son frère. C’est douloureux, tellement douloureux.
Tu serres les dents et t'arrêtes tes conneries, pigé ? Tu vas pas perdre aujourd'hui, alors commence pas à m'casser les couilles. T'as pas l'droit d'perdre. T'entends ? Oui elle t’entend Seven. Elle t’entend et elle se raccroche à ta voix, à tes mots. Pour une fois que t’as raison et elle faux. Anca rouvre lentement les yeux pour plonger dans les pupilles ébènes de Seven. Elle se sent comme happée par ce tourbillon d’obscurité. Et au lieu de trouver ça effrayant, Anca trouve ça réconfortant. Rassurant. Elle se dit que – peut-être – si Seven est à ses côtés, c’est que ça va bien se passer ? Après tout y avait bien eu Ioan pour la sauver la première fois, aujourd’hui c’était peut-être le tour de son cadet ? « On est quand même un peu minables. »  Un maigre sourire se dessine sur son visage, pour signifier à son frère qu’elle rigole, des fois qu’il soit trop énervé pour ne pas saisir l’ironie de la situation. «J’te promets rien Seven. »  Mais c’est pas pour autant qu’elle va pas essayer.

Elle voit son regard qui descend jusqu’à son abdomen, et sur le visage de Seven Anca peut soudain lire la panique. On dirait qu’il a dix ans et qu’il se retrouve face à des responsabilités qu’il pensait ne jamais avoir à affronter. Désolé Seven mais la vie est comme ça, imprévisible et injuste, elle vous balance dans les sables mouvants et s’amuse à vous voir vous enfoncer.
Elle voit ses doigts qui se crispent, et en parallèle les siens font de même. Parce que se retient de se jeter dans ses bras. Tout d’abord, elle en est incapable, et puis ensuite ce serait tout à fait irresponsable. Ça fait combien d'temps que t'es comme ça ? Y a quelqu'un qui s'est occupé d'toi ? Combien de temps ? Elle ne sait pas, elle ne sait plus. Une heure ? Un jour ? Un mois ? Elle a perdu le compte en même temps qu’elle perdait connaissance.  « j’sais pas. » inspiration. Expiration. Ça devient difficile de parler. « J’ai eu les premiers soins. Je crois. » Doucement elle soulève le bord de son t-shirt, palpant la blessure. Putain. Si seulement elle avait pas foiré sa vie au moment du lycée, elle serait capable aujourd’hui de réagir à cette situation. Mais non, elle n’était pas future chirurgienne. Juste une putain d’infirmière en formation. Ils sont où les docs ? Excellente question. « J’sais pas. » Qu’elle répète doucement, la voix un peu plus tremblante à mesure que les minutes passent. Elle essaye de rester forte Anca, de se dire que se faire empaler c’est pas si grave que ça, qu’elle aura une super histoire à raconter à ses petits-enfants. Elle essaye de rester brave Anca, montrer l’exemple à son frère, celui qui succède : elle la sixième et lui le septième.
Elle essaye.
Putain ce qu’elle essaye.
Et elle échoue. Lamentablement.
Y a quelque que chose qui se brise en elle, Anca abaisse les digues, et elle sent ses joues devenir humides, salées. Elle tremble Anca, elle tremble comme une feuille et c’est douloureux. Alors elle détourne la tête pour pas qu’il la regarde craquer. Elle a honte. Tellement honte Anca. « Jveux pas crever » C’est un aveu. Craché entre deux sanglots silencieux. « Jveux pas crever Seven. » Et elle cache son visage dans ses mains, cédant enfin à la panique qui la ronge depuis trop longtemps. Elle gémie Anca, elle pleure Anca, elle supplie Anca. « Je veux vivre. » Vivre à en crever. Vivre à s’en exploser les veines, le cœur. Vivre jusqu’à l’éternité. Elle veut plus de cette obscurité Anca, de cette solitude poisseuse, de cette tristesse infinie. Elle refuse d’y retourner, sur cette Mer dont elle a déjà visité les rivages.
Alors elle crie sa rage Anca, elle crache sa volonté, la vérité : qu’elle n’est plus lâche et qu’elle refuse de se laisser buter. Elle est prête à tout donner Anca, pour qu’on lui accorde ce dernier souhait. Si égoïste.

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MessageSujet: Re: (intrigue|anca) the kids aren't alright   (intrigue|anca) the kids aren't alright EmptyLun 26 Sep - 13:54

Leurs doigts s'enlacent et Seven sent sa gorge se nouer, son cœur se serrer. Il a qu'une seule envie, c'est échapper à ce contact. Retirer sa main parce que ça brûle, ça crame, ça fout l'feu aux poudres et ça lui donne envie de partir en courant. Il voudrait lâcher la main d'Anca, faire comme si c'était jamais arrivé, comme s'il avait jamais accepté cet élan d'affection. Comme s'il l'avait pas à moitié initié lui-même. Ça fait tellement longtemps qu'il a pas eu de geste tendre d'sa famille – ou du moins, qu'il l'a pas repoussé instantanément. Parce que la simple présence de ses semblables l'fait suffoquer, alors il risque pas d'les laisser le toucher. Et au final y a pas que leurs gestes à eux, qu'il jette sans vergogne, sur lesquels il dégueule tout son mépris et son amertume. Y a ceux des autres aussi. Pas foutu d'recevoir la douceur, incapable de savoir quoi en faire. Il n'accepte que les étreintes charnelles et même elles, elles se font rarement douces. Il peut pas, il y arrive pas. Y a un truc qu'est coincé, un truc qui s'est cassé ; un truc qui a été détraqué en même temps qu'son cœur, quand il a laissé entrer la noirceur. Seule la douleur trouve grâce à ses yeux, parce que ça il connaît, ça on lui a appris, ça il sait l'encaisser. Ça, c'est imprimé au fer rouge dès la naissance quand on s'appelle Popescu. C'est bien la seule chose d'eux qu'il a intégrée. Et putain, c'est tellement plus facile de récolter des coups plutôt que des caresses, des plaies plutôt que des baisers. D'la rage, d'la haine qui fait écho à la sienne ; plutôt que des effusions sentimentales qui l'font paniquer. Qui font juste briller en lui ce trou béant, ce vide abyssal qu'il n'a jamais réussi à combler. Alors il aimerait s'tirer. S'lever d'un coup, échapper à Anca, se soustraire à ses phalanges qui tremblent et son regard qui lui fait trop mal chaque fois. C'regard empli de l'amour qu'elle lui porte, sans qu'il ait jamais vraiment compris ce qu'il a pu faire pour mériter ça. Pour mériter une sœur comme Anca. Mais il peut pas non plus l'abandonner là, comme ça. Il a pas l'droit. Il est sûr qu'il y arriverait même pas. Alors il serre les dents et il prend sur lui, ses doigts s'agitant inconsciemment, nerveusement. Et il lui en veut. Parce qu'elle a encore pensé aux autres avant elle, parce qu'elle devrait pas, parce qu'elle est mieux qu'le reste de la Terre. Pourtant elle est clouée à c'pieu, une barre enfoncée dans les tripes. Elle devrait les laisser. S'tirer, comme il le lui a déjà dit une fois. Les fuir et penser à sa gueule, pour changer. Ils pourraient s'débrouiller. « Tu sais bien que c’est faux. » Ouais, il sait. Et ça l'désole. Parce que tant que ce sera faux – tant qu'elle sentira qu'elle leur est utile – elle restera. Quitte à s'crever à la tâche. Quitte à crever tout court. Alors il espère qu'elle sait à quel point elle fait chier. Mais c'est pas crédible quand il le dit, c'est sa voix qui s'brise en écho avec son palpitant et il arrive pas à faire semblant. Il arrive pas à s'cacher derrière son masque d'enfoiré et ses mots durs. Pas aujourd'hui. Pas là. Pas avec Anca. « Désolée... » Il lève les yeux vers elle et ses mâchoires se crispent, sa main s'resserre autour de la sienne. « Arrête d'être désolée, putain. Ferme-la. » Y a pas d'raison. C'est même pas sa faute, tout ça. Et il en a marre de l'entendre s'excuser à chaque fois qu'un truc ne va pas, à chaque fois qu'ça tourne plus rond. Ce serait plutôt au monde de présenter ses excuses à Anca. Parce que sans elle, il devient quoi, l'monde ? Il sait pas. Mais ce serait moche. Un monde immonde.

Y a les yeux d'Anca qui le scannent et immédiatement, il sait qu'elle voit combien il est mal en point. Pas juste les ecchymoses et les entailles et les cicatrices. C'qui a dedans aussi. Et il voudrait s'dérober à son regard, partir en courant à nouveau. Mais il le fait pas. Toujours pas. Il se blinde comme il peut, il renforce ses remparts, il enfile son armure criblée de balles, et il colmate les trous avec ses crocs. Elle veut savoir c'qui s'est passé. Mais bordel, elle a autre chose à penser. À commencer par le trou qu'elle a dans son propre abdomen, cette barre qui la maintient clouée à ce lit de camp, ses boyaux qui menacent de s'échapper et l'hémoglobine qui commence à sécher. C'est d'ça qu'il veut parler, Seven. De la situation d'Anca, de comment elle va, de quand on va la sauver, putain. Il veut qu'on lui dise qu'elle ira bien. Mais Anca, elle se focalise sur lui. P't'être parce qu'elle sait que ça va pas bien. P't'être que c'est plus facile de s'occuper des autres que d'elle-même et des crevasses qui la déforment. P't'être qu'elle préfère faire l'autruche, en plongeant tête baissée dans les plaies de Seven. Seven qui veut pas la laisser entrer. C'est un cercle vicieux ; c'est l'serpent qui se mord la queue. « Je sais. C’est jamais le bon moment. » Pourquoi elle trouve les mots qui l'touchent en plein cœur ? Ceux qui font mal, ceux qui fusent comme une balle. Il sent la déception dans ses yeux, l'amertume dans sa voix, ce mélange qui lui donne envie de tout faire pour l'effacer. Et pendant une seconde, il a envie de s'ouvrir à elle comme elle s'est ouvert les veines y a sept ans. Tout déballer, dégueuler sa douleur, sa peur, tous ces trucs planqués en profondeur. Il voudrait lui dire qu'il gère plus rien, qu'ça part en couille et qu'il sait plus comment s'en sortir. Qu'il s'est jeté dans une guerre qui n'était pas la sienne et qui l'a finalement avalé tout entier, qu'il a déconné, que les autres aussi, que tout va trop loin et qu'ils contrôlent plus rien. Qu'il a peur quand il s'rend compte de l'ampleur que ça prend et des limites qu'ils continuent de repousser, parfois ; qu'il a envie d'chialer quand les souvenirs l'empêchent de dormir, la nuit. Qu'il lutte contre ses faiblesses avec la drogue, qui n'fait qu'alimenter la rage et la haine qui se décuplent un peu plus chaque jour, et qu'ça aussi ça lui fait peur. Peur de lui, peur de c'qu'il peut faire. Peur de comment ça va finir. Et peur pour elle maintenant, peur d'la perdre, peur d'être en miettes. Si elle est plus là, y a personne qui voudra les aimer, les miettes. Même pas Dam. Parce que si Dam elle savait tout, il a trop peur qu'elle ait peur, qu'elle soit emplie du même dégoût qu'lui. Y a qu'Anca dont il doute pas. Parce qu'Anca elle est capable de rester dans leur baraque malgré l'horreur qui y règne, et elle le fait pas par obligation. Elle a l'choix. Elle décide de rester. Et grâce à ça, il sait qu'elle le lâchera jamais – peu importe combien il essaie de l'y forcer. Mais il peut rien dire. Il peut rien avouer. Ni maintenant, ni jamais. Alors il craque. Il gueule, encore. Il gueule et il l'engueule, à mi-chemin entre la colère et la crainte. Il veut qu'elle s'batte. Il veut qu'elle continue de lutter et qu'elle gagne, il veut qu'elle reste. « On est quand même un peu minables. » Elle lui sourit mais c'est tout p'tit, c'est faible, c'est prêt à s'effacer. Il comprend bien qu'elle essaie d'faire de l'humour, mais il a pas envie de rire. Il arrive même pas à répondre à son sourire. Il s'contente de la fixer sans bouger, légèrement calmé. « C'dans les gènes Popescu, on y peut rien. » Il presse sa main doucement, pour remplacer l'sourire qu'il n'arrive toujours pas à sortir. Et quand elle reprend la parole, son cœur se fige. « J’te promets rien Seven. » Elle peut pas. Elle peut pas dire ça. C'est un discours de perdant. Il retire sa main de celle d'Anca, rompant tout contact en luttant pour pas exploser à nouveau. Il garde le silence au prix d'efforts surhumains, et s'concentre sur sa respiration pour se contenir. Si elle veut rien promettre, soit. Il le fait à sa place. Il s'promet de faire en sorte qu'elle soit sauvée. Il a pas l'droit d'échouer.

Pour la sauver, faudrait déjà qu'on vienne s'en occuper. Y a personne qui leur prête la moindre attention et il comprend pas, ça colle pas. Ils sont cons ou quoi ? Il veut savoir depuis combien d'temps elle est là, pourquoi y avait personne à son chevet quand il est arrivé. « J’sais pas. J’ai eu les premiers soins. Je crois. » Elle croit. Putain, elle en est même pas sûre. C'est quoi c'merdier ? C'est quoi cette bande d'incapables qui lèvent pas le p'tit doigt ? Le sang de Seven bouillonne alors qu'il lance un regard autour d'eux, à la recherche de médecins, de gens capables d'aider – n'importe quoi. Un truc pour la soigner. Mais il voit rien. Et même elle, elle saurait pas dire où ils sont. « J'sais pas. » Elle sait que dalle, et elle agonise. La voix qui tremble, le teint cireux. Seven a les muscles qui se crispent un par un. « Comment ça tu sais pas ? Tu t'fous d'ma gueule là ? » Le ton monte et on dirait qu'il s'en prend encore à elle, mais sa colère, elle est pas pour Anca. Elle est pour les autres, agglutinés dans ce gymnase pourri, à faire leur vie sans s'occuper d'eux. D'elle. Il se lève pour avoir un meilleur angle de vue, fusillant tous ceux qui ont l'malheur de croiser ses yeux. Personne ne bouge. Ils s'en foutent. Ils les voient même pas. Et il s'dit soudain que s'il était pas arrivé, y aurait eu personne pour s'occuper d'Anca. « PUTAIN. Et toi t'es restée là sans rien dire ? T'es conne ou quoi ? » Quand il baisse le regard sur elle, il se ravise. Parce qu'elle tremble comme si son corps était agité par un tsunami, elle s'planque le visage et il devine sans mal qu'elle pleure. « J'veux pas crever. » Bam. Son cœur se fissure. « J'veux pas crever Seven. » Bam. Son cœur se craquelle. « Je veux vivre. » Bam. Son cœur explose. Il reste immobile une seconde, l'impression de crever sur place. Et puis il s'baisse, ses phalanges venant trouver les poignets de sa sœur. Il les écarte pour voir son visage, puis pose ses propres mains sur ses joues, vrillant ses prunelles dans les siennes. « Tu vas pas crever, bordel. » Elle peut pas elle peut pas elle peut pas elle peut pas elle peut pas ; ça résonne dans sa tête sans interruption et il respire plus, et il réfléchit plus. Y a les sillons humides qui creusent les joues d'Anca et il les essuie du bout des doigts. Il veut nettoyer les larmes, la pluie, le sang, la douleur qui lui déforme les traits. Il veut tout effacer. « Tu peux pas crever. J'te laisserai pas faire. J'te laisserai pas m'abandonner, tu piges ? » C'est même pas nous abandonner, ou même abandonner tout court. C'est l'abandonner, lui. Elle. Peut. Pas. « Arrête de dire d'la merde, tu crèveras pas. J'te laisserai pas, putain, j'te lâche pas Anca. J'te l'promets. » Ça fait des années qu'il a pas dit un truc comme ça à un Popescu. Qu'il a pas ouvert un peu son cœur, pour laisser dégouliner l'attachement qui le lie à eux quoi qu'il en dise. Ça fait tellement longtemps qu'il a pas été aussi vrai avec eux, avec elle, à baisser les armes ne serait-ce qu'une seconde. Et dans ses yeux, la promesse est palpable. Celle de la sauver. « Arrête de chialer. J'vais te trouver d'l'aide. » Son pouce caresse la joue d'Anca pour essuyer les dernières larmes qu'il voit poindre, et déjà il s'écarte. « J'reviens. » Il lui lance un dernier regard, avant de commencer à s'éloigner dans la cohue, poussant tous ceux qui lui bloquent le passage. Faut qu'il trouve un médecin, un infirmier, un urgentiste, même un véto fera l'affaire – n'importe qui, tant qu'ça suffira à la soigner. Obligé de l'abandonner, le temps de trouver comment la sauver. Et il commence déjà à l'regretter.
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Anca Popescu

Anca Popescu
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MessageSujet: Re: (intrigue|anca) the kids aren't alright   (intrigue|anca) the kids aren't alright EmptySam 22 Oct - 20:10

Dis Seven est-ce que tu te souviens de quand vous étiez gamins ? C’est pas sa faute tu sais, si elle se sent nostalgique, main dans la main, au fond, elle pourrait pas trouver une meilleure façon de partir. Dis Seven est-ce que tu te souviens de quand vous étiez gamin ? Ballottés entre Cezar, Iulia, Elena Serghei et Ioan. Famille trop nombreuse, vous vous marchiez dessus sans vraiment savoir où aller. Pourtant y a eu des rires, des sourires et des larmes aussi. Beaucoup de larme. Quand le plus jeune se fait bousculer par le plus vieux, des casse toi c’est à moi, c’est mon gâteau ou mon jouet. Putain. Popescu, famille de bras cassés, famille de cœurs brisés, famille d’enfants paumés. Dis Seven tu te souviens de quand vous étiez gamins ? Elle a envie de pleurer, parce que là tout de suite, elle a envie d’y retourner. A ces nuits dans la chambre surpeuplée, à lire des histoires sous la couette ou à coudre des peluches trop laides pour que tu lui offres un sourire. Rien qu’un rire. A conserver. Qu’est-ce que s’est passé pour que ça change comme ça ? Hein ? Pourquoi t’es parti ? En même temps que tous les autres ? Pourquoi tu l’as laissé dans cette maison devenue trop grande, trop vide, trop silencieuse ? Que sont devenus les rires et les sourires ? Les étreintes pleines d’amour et de besoin ? De consolation ? Elle t’a pas vu grandir Seven, t’étais déjà trop loin devant pendant qu’elle restait en arrière, stagnant, empêtrée dans ses problèmes d’adolescente. Elle regrette tu sais ? Cette distance qui s’est installée entre vous, ces regards détournés, ce retrait quand elle essaye de te prendre dans ses bras. Comme avant. Ca lui fait mal Anca, mais elle respecte ton choix. Tes choix. Elle critiquera jamais. Même quand elle vient te ramasser à la petite cuillère dans ton salon, les côtes écrasées et la respiration sifflante.
C’est ça son problème premier à Anca, cette manie de s’occuper des problèmes des autres au lieu de s’occuper des siens. Peut être que comme ça elle voit pas la merde dans laquelle elle nage. Peut être que comme ça elle se dit qu’elle gagne des points de karma et que plus tard la vie le lui revaudra. Tu parles. Si une barre de fer dans les tripes c’est une récompense, elle aurait dû massacrer la gueule de Brandon quand il était encore temps au lycée. Avec une batte de baseball ou bien un poing américain. Un truc bien dur pour lui faire sauter le plombage. Un nez ça se redresse. Les dents ? Ca repousse pas. Ca la fait rire doucement Anca, cette pensée qui sort de nulle part, elle sert un peu plus la main de Seven et se dit qu’elle doit passer pour une folle. En même temps vu la situation, elle a bien le droit de délirer non ? A croire que la douleur ça réveille chez elle la vérité, qu’elle est bien une putain de Popescu, faut juste bien savoir où regarder. Famille jusqu’au bout, à la vie à la mort, elle se saignera pour eux comme ils se saigneront pour elle.
Désolé Seven, vous savez tous les deux que sans elle la famille finirait juste par couler. Alors oui peut être qu’elle te fait chier à dire tout haut ce que vous pensez tous tout bas. Ouais, désolé Seven, si elle se laisse emprisonner, si elle a pas réussi à s’envoler comme tu lui avais dit l’autre fois. Elle est liée aux autres, ronces mordant leurs peaux et le sang qui se mélange. Si y en a un qui coule, tout le monde coule. Au final peut être qu’elle aurait du faire comme toi ou Elena, se casser quand il était encore temps, avant de se faire emporter. Arrête d'être désolée, putain. Ferme-la. Jamais Seven. Elle continuera d’être désolé jusqu’à la fin, désolé de t’avoir laissé grandir dans un merdier pareil, désolé de te voir aujourd’hui avec la gueule explosée et le cœur en morceaux, désolé de t’offrir un spectacle ridicule parce qu’elle a pas su prendre soin d’elle avant tout. « Non…Toi ferme-la Seven » Y a pas de haine, pas de colère, pas de rage. Juste de la douceur mêlée à la douleur, parce qu’elle a terriblement mal. « Tu me dois bien ça non ? » Avec tout ce qu’elle a fait pour toi, depuis tout ce temps. « Laisse-moi dire ce que je veux une dernière fois. » Avant de plus pouvoir parler parce que sa gorge sera emplie de sang, parce que son corps ne fonctionnera plus, parce que son cerveau s’éteindra d’un coup. Bam. On coupe les commandes, adieu.

Il est là, incapable de dévoiler ce qu’il ressent vraiment, même maintenant. Et y a quelque chose au fond du cœur d’Anca qui ne rêve que de se lever et de lui foutre une gifle monumentale à cet enfant qui joue à l’adulte depuis trop longtemps. Parles moi Seven, parles moi je t’en prie, t’es tout pour moi, mon trésor le plus précieux, alors m’isole pas, te ferme pas. J’ai besoin de toi. c’est ce qu’elle voudrait lui dire quand il sert sa main un peu plus, le visage absent de sourire et les yeux dépassés, pleins de sentiments qu’il essaye de cacher. Mais les mots ne sortent pas, alors à la place elle se met à déblatérer sur leur putain de famille décalée, déglinguée. Ils sont pathétiques tous les deux, avec leurs corps déchirés et leurs cœurs bousillés. Popescu, trou-du-cul, encore et encore, famille de merde, génétique de merde, histoire de merde. Mais quand est-ce que ça prendra fin putain ? Il en pas marre Dieu ? De s’en prendre toujours aux mêmes alors que les cons courent toujours, le rire vivant et la bouche pleine de sang – pas le leur évidemment – impunis pour leurs comportements. C'dans les gènes Popescu, on y peut rien. Ouais, voilà, on y peut rien. Et ça fait chier parce qu’elle a passé les sept dernières années de sa vie à essayer de faire en sorte de changer ça. A se bousiller la santé en bossant comme quatre, claquant son argent dans des cours abstraits et un diplôme qui s‘éloignait un peu plus à chaque pas. « Si tu savais comment je déteste ce nom tout de suite, là, maintenant » et surement que Seven ressent pareil. Tout comme Iulia ou bien Ioan, Mihail ou Elena. Marqués au fer rouge à la naissance, envoyé sur le champ de bataille sans rien pour se protéger. « J’ai l’impression que ça nous a maudit pour la vie » qu’ils trouveront jamais le repos. Ils auront beau essayer de se poser, de se rafistoler, d’aller vers l’avant, la réalité les rattrapera bien trop rapidement.

Seven se met à la questionner sur les soins qu’elle a reçu, si quelqu’un est déjà venu la voir, si on s’est occupé d’elle. Elle sait pas Anca, trop dans le gaz pour se rappeler de quoi que ce soir elle murmure, elle bafouille, émet des hypothèses. Peut être, sinon elle serait déjà vidée de son sang par terre, et en y repensant bien elle a l’impression d’avoir quelque chose qui lui enserre l’abdomen. Mais c’est pas suffisant. Ca sera jamais suffisant. Si on ne l’amène pas à l’hôpital dans la prochaine demie heure, son cœur lâchera. C’est drôle que dans cette situation elle arrive encore à se rappeler de ses cours sur les hémorragies et les chocs, elle aurait surement fait une bonne infirmière, si elle était pas en train de crever. Comment ça tu sais pas ? Tu t'fous d'ma gueule là ? Il panique. Elle le sait. Quand il se met à crier comme ça, les muscles du visage crispés, la mâchoire serrée, c’est que y a quelque chose qui va pas. Elle sait bien qu’il s’en prendra jamais à elle. Mais il a besoin de crier, d’hurler. Si elle avait pas aussi mal elle hurlerait aussi. Elle hurlerait toute sa haine, toute sa douleur, toute sa putain de colère contre Dieu ou le connard qui joue avec les lois de la vie. Mais elle peut pas. Alors elle laisse son frère cracher leurs sentiments à sa place. PUTAIN. Et toi t'es restée là sans rien dire ? T'es conne ou quoi ? Ouais conne c’est son deuxième prénom, c’est toi Seven qui le lui a donné. Mais elle s’en formalise pas, parce que dans la bouche de son frère ce mot n’a pas la même saveur, ni la même sonorité. Y a comme un accent de détresse et c’est bien plus douloureux qu’une insulte crachée. « J’étais inconsciente jusqu’à ce que tu arrives. » Et y a bien que la présence de Seven pour l’empêcher de sombrer à nouveau.
Le truc c’est que les mots, la panique, les sentiments qui s’entrechoquent ça l’atteint plus qu’elle ne le pensait. Au fond, si elle s’était juste retrouvée toute seule au gymnase elle se serait surement laissé aller, tendant les bras à l’inconnu, laissant la mort l’envelopper. Ouais, elle aurait accueilli la Faucheuse comme on retrouve une vieille amante, les bras grands ouverts et les lèvres avides de baisers. Mais elle est plus toute seule Anca. Aujourd’hui y a Seven qui l’attrape par la main, qui la sort de sa torpeur, du brouillard. Y a Seven qu’est là pour lui rappeler qu’elle peut pas crever, qu’elle a pas le droit, pas encore, pas maintenant. Que la vie lui réserve encore trop de surprises, comme Jemmy par exemple et son sourire d’enfant. Putain Jemmy. Si elle crève elle pourra jamais le revoir. Et ça, ça fait mal. Parce que pour une fois qu’il lui arrive quelque chose de bien dans sa vie, elle veut pas le perdre. Pas maintenant. Elle veut pas non plus crever et laisser Seven au bord de la rupture, parce que si elle n’est plus là pour le surveiller hein ? Qui le fera ? Et la prochaine fois c’est pas la gueule qu’il aura de cassé, mais tout son squelette et toute son humanité. Il en va de même pour Ioan ou tous les autres Popescu. Encore une fois, famille un jour, famille toujours, pas pour rien qu’elle a leur présence gravée sur sa peau, longue ligne de dates et de naissances, de souvenirs.
Alors elle craque.
Tout simplement.
Elle avoue tout Anca. Elle avoue tout. Cette envie de vivre qui gronde dans sa poitrine, cette rage qui l’envahit tout d’un coup. Elle freine plus Anca, elle ferme plus les yeux. Elle chiale au monde son envie de continuer d’exister et la peur. Putain, la peur de plus jamais pouvoir se lever. Elle sent les larmes qui coulent sur ses joues, elle sent son ventre qui se contracte en réponse, le fer glacial plus que présent. Elle sent aussi la chaleur des mains de son frère, qui lui prend doucement les poignets. Premier contact initié par lui depuis bien longtemps. Elle résiste pas, elle se laisse faire. Tu vas pas crever, bordel. Cinq mots, et une bouffée d’air dans les poumons. Cinq mots, ses doigts et des yeux charbonneux. Cinq mots et une certitude : il la laissera pas crever. Cinq mots auxquels elle se rattache soudain avec espoir.
Seven essuie ses larmes et elle se laisse aller sous cette caresse camouflée, il efface avec ses pouces une couche de terreur. Il est sérieux Seven, tellement sérieux. Elle voudrait le prendre dans ses bras là tout de suite, le serrer contre elle, se repaitre de sa présence, de son existence. Mais elle peut pas. Tu peux pas crever. J'te laisserai pas faire. J'te laisserai pas m'abandonner, tu piges ? Bam. Dans le cœur, il vise juste. Bam ca la crève un peu plus. Y a un hoquet qui lui échappe. Et son monde qui devient un peu plus chaud. Parce que Seven et là. Et que pour une fois il dit la vérité. Il va la sauver. Il va pas la laisser chuter. Et en retour elle promet de jamais l’abandonner, de toujours être là. Pour lui. Quoi qu’il arrive. Jamais, jamais, jamais l’abandonner. « Jamais » qu’elle murmure, les yeux rivés dans les siens. « Jamais je pourrais t’abandonner Seven » parce qu’il est son bien le plus précieux.
Arrête de dire d'la merde, tu crèveras pas. J'te laisserai pas, putain, j'te lâche pas Anca. J'te l'promets. Et elle rigole entre ses sanglots, parce qu’elle est heureuse. Tellement heureuse. Qui a besoin d’un Prince pour vous sauver quand on peut avoir un frère aussi parfait ? Au diable les contes de fées putain, elle est pas une princesse en détresse et lui c’est juste un humain.

Arrête de chialer. J'vais te trouver d'l'aide. Il essuie ses dernières larmes avant de briser le contact. Et soudain tout semble bien trop froid. Elle veut qu’il reste. Qu’il ne l’abandonne pas. Mais ils ‘éloigne déjà. J'reviens. « Seven att…. » Mais ses mots meurent dans sa gorge quand son frère lui tourne le dos. Pars pas Seven. La laisse pas alors que tu viens de promettre le contraire. Pourquoi tu fais ça Seven ? Pourquoi tu lui tourne le dos alors qu’elle a juste besoin de toi ? « Sev… » Et elle a son cœur qui panique, elle a son cœur qui s’affole, elle voit trouble Anca. Y a plus personne. Y a plus rien. Que de la solitude. Ils sont tous partis.
Comme toujours.
C’est drôle, elle se souvient de sa discussion avec Michael et ses propres mots lui reviennent en pleine figure. Ils finissent tous par partir, encore et encore, la laissant crever sur un carrelage d’une salle de bain miteuse ou bien sur un tapis de gym.
Elle est seule.
Et la douleur revient. Plus forte. Toujours plus forte. Exaltée par la sensation d’abandon, Anca sent tout ses membres, ses fibres, ses molécules. Elle est consciente de chaque parcelle trouée de son corps. Et putain ce que ça fait mal. « SEVEN » Elle hurle Anca, elle hurle entre douleur et peur. C’est primaire, ça lui vrille les cordes vocales, et son ventre répond. « SEVEEEN » Elle l’appelle parce qu’elle sait pas qui appeler d’autre. Parce qu’elle veut appeler personne d’autre. Parce qu’elle a. Besoin.De. Lui. Tout de suite. Sinon elle va sombrer.
Elle a sombré.
Trop tard.


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Seven Popescu

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MessageSujet: Re: (intrigue|anca) the kids aren't alright   (intrigue|anca) the kids aren't alright EmptyLun 24 Oct - 2:58

« Non... Toi ferme-la Seven. » Ça lui donne presque envie d'sourire. Quand elle se rebelle, quand elle lui dit d'arrêter ses conneries, quand les gènes volcaniques viennent irradier l'océan d'sa douceur. Parfois, on oublierait presque qu'elle est Popescu. Parfois, elle a l'cœur tellement grand qu'il se demande franchement s'ils partagent le même sang, ou si elle est tombée du ciel. P't'être bien que c'est ça. P't'être bien qu'elle s'est fait arracher les ailes et qu'elle peut plus repartir. Mais ça l'empêche pas d'avoir des éclairs comme ça – la véhémence roumaine qui bout dans les veines. Alors ça le rassure un peu, quand elle laisse éclater leurs points communs. Ça lui donne envie de sourire. Et il aurait bien souri, Seven. Il l'aurait fait ouais, si une barre de fer n'envahissait pas son champ de vision. Si elle transperçait pas la chair de sa chair, faisant couler le sang de son sang. « Tu me dois bien ça non ? » Il lui doit ça et bien plus encore au final, mais c'est pas pour autant qu'il va capituler. Il est qu'un sale petit ingrat, elle devrait l'savoir depuis le temps. Personne lui donne d'ordres en recevant sa docilité en retour ; ils récoltent toujours son mépris, sa colère, son arrogance et ses railleries. Pourtant, là, il obéit. Il se tait, et se contente de la regarder. « Laisse-moi dire ce que je veux une dernière fois. » Ses muscles se tendent instantanément. Une dernière fois. Putain, ça veut dire quoi ça ? C'est quoi encore ce merdier ? Elle peut pas dire des trucs comme ça. Pas alors qu'il a déjà l'impression de suffoquer, les poumons atrophiés et le cœur sur le point d'imploser. « Arrête de raconter n'importe quoi. Tu continueras à dire tes trucs tous pourris et à chialer pour rien. » Promis juré, Anca. Elle continuera tout ça, et il continuera à lui dire de fermer sa gueule comme un gamin mal élevé, capricieux, irrespectueux. Elle continuera parce qu'elle survivra. Il va la sauver. Elle a pas l'droit d'en douter. Mais il a la désagréable sensation que c'est bien ce qu'elle fait : douter. Pas forcément de lui, juste de la vie. Celle qui a l'air d'être en train d'la quitter à petit feu, rendant son teint cireux, ses yeux un peu vitreux. Ça l'fait flipper même s'il fait tout pour pas le montrer, même s'il lutte à chaque seconde pour pas craquer et pas partir en vrille comme il le fait toujours. C'est dur, putain. C'est tellement dur. Autant que de l'entendre poser des questions, parce qu'elle le connaît trop bien, parce qu'elle voit qu'ça tourne pas rond. Et même s'il a mal à en crever, même si son corps et son cœur sont couverts de plaies, c'est rien. Que dalle en comparaison d'la peur de la perdre, qui bouillonne en arrière-plan, qu'il ignore maladroitement depuis le début. Et il s'met à blâmer les gènes Popescu encore et encore, parce que t'façon tout ce qui leur tombe sur la gueule c'est à cause de leur ADN maudit, d'leur lignée aussi fracassée que pourrie. « Si tu savais comment je déteste ce nom tout de suite, là, maintenant. » Il sait, bien sûr qu'il sait – lui il le déteste pas juste maintenant, il le déteste tout l'temps. Mais Anca, d'habitude, elle fait pas comme lui. Elle en crève mais elle les protège, tous autant qu'ils sont. Si elle s'met à faire comme Seven, qui viendra les aimer à sa place ? Personne. Personne est assez con pour s'ramasser des déchets cassés et puis rafistolés, tous désarticulés comme des jouets qu'on a bousillés. « J’ai l’impression que ça nous a maudits pour la vie. » Ça l'fait ricaner, parce qu'il est persuadé que c'est la vérité. Ils sont tous condamnés ; et de voir Anca comme ça, ça n'fait que le confirmer. Et il a peur, peur à en mourir. Parce qu'il peut pas empêcher un vieux proverbe de tourner dans sa tête, sonnant comme la sentence finale pour Anca. C'est toujours les meilleurs qui partent en premier.

Ça peut pas être vrai. Elle peut pas partir. Pas elle. Tout mais pas elle. Alors il s'ressaisit, Seven. Il s'redresse, il l'assaille de questions, il cherche des solutions pour qu'on la soigne au plus vite. Pour qu'on dégage cette barre à la con et qu'on rebouche le trou béant de son ventre, à défaut de combler ceux dans leurs cœurs. Mais tout c'qu'elle trouve à dire, c'est qu'elle sait pas. Elle sait pas depuis combien de temps elle est là, elle sait pas où sont les médecins, elle sait pas si quelqu'un va venir la recoudre. Elle sait que dalle et Sev perd tous ses moyens. Si elle sait pas, il est censé faire quoi ? C'est elle l'adulte, putain. C'est elle la grande sœur, c'est elle qui sait d'habitude, c'est elle qui répare. Mais pas là. Les rôles s'inversent et il panique, il s'énerve, il crache sa rage et son angoisse dans ses mots durs ; mais ça pue la détresse. « J’étais inconsciente jusqu’à ce que tu arrives. » Et alors ? Il a envie d'lui gueuler que ça n'excuse rien, qu'elle aurait dû appeler à l'aide à la seconde où elle a ouvert les yeux, qu'elle aurait dû exiger qu'on vienne s'occuper d'elle. Sauf qu'il sait bien qu'elle ferait pas un truc comme ça, Anca. Il se souvient combien elle en a voulu à tout l'monde quand Ioan l'a trouvée, les veines tranchées. Il se souvient comment elle a refusé de les voir pendant trop longtemps, parce qu'elle voulait pas qu'on l'aide, elle voulait pas qu'on la sauve. Et là, c'est pareil ? C'est ça ? Elle veut pas qu'on la sauve ? Elle veut qu'on la laisse se vider, comme elle l'aurait voulu y a sept putains d'années ? Elle veut crever, comme quand elle était qu'une gosse aux genoux aussi écorchés qu'son sourire ? C'est vrai qu'ça serait une belle aubaine, si c'était l'cas. Même pas besoin de se planter des lames dans les poignets ; ses vœux ont déjà été exaucés. Mais non. Non c'est pas ça. Non elle veut pas crever. Elle le balance entre deux sanglots et même si le cœur de Sev se serre douloureusement, y a une vague de soulagement qui s'empare de lui. Elle veut vire, et bordel, il aurait jamais cru qu'ça ferait autant de bien de l'entendre. De l'savoir. D'avoir la certitude qu'elle veut pas recommencer. Et soudain, il trouve ça cruel. Quand elle voulait mourir, on l'a pas laissée faire – et c'est pas juste Ioan, c'est pas juste les médecins. C'est l'destin, c'est qu'elle était pas prête à crever. Et maintenant ? Maintenant qu'elle veut vivre, enfin ? On remplace les lames par une barre et on lui transperce l'abdomen pour refléter c'qui a dans sa poitrine ? C'est quoi ces conneries ? C'est qui l'enculé qui a fait ça ? Sev sait pas, mais putain, ça l'enrage. L'karma se fout bien de leur gueule et plus que jamais, il s'dit que la vie est une sale chienne. La colère lui donne le courage d'attraper le visage d'Anca, d'essuyer ses larmes, de la forcer à le regarder et d'lui interdire de l'abandonner. « Jamais. Jamais je pourrais t’abandonner Seven. » Dans ses yeux, il voit combien elle le pense vraiment, combien ça vient du plus profond d'ses tripes. « T'as pas intérêt, putain. »

Et déjà il se redresse, et déjà il la relâche. Et déjà il l'abandonne. Mais c'est pour la bonne cause, c'est pour lui trouver de l'aide, c'est pour la sortir de là. Il part pour mieux revenir et il est tellement déterminé qu'il voit même pas qu'elle veut protester, il entend pas sa voix, il capte rien. Il est déjà loin. Il se faufile à travers les gens, sans trop faire attention, sans même savoir où il va. Il apostrophe tous ceux qui croisent son regard, un peu au hasard, les agressant presque pour trouver un docteur ou quelqu'un qui s'y connaît. Il s'fait pressant mais personne lui répond positivement, et il se sent au bord de l'implosion. Il arpente le gymnase tout entier, jusqu'à arriver à l'autre bout, du côté opposé. Et là, il voit c'type, la quarantaine sûrement, en train de s'occuper de quelqu'un qui a le visage en sang. C'est le Saint Graal. Il lui saute dessus, essaie de l'forcer à se relever en débitant tellement de paroles à la seconde qu'on y comprend plus rien. Le type se dégage, essaie de le calmer, mais forcément c'est l'effet inverse qui se produit. « MAIS Y A MA SŒUR QU'EST EN TRAIN D'CREVER CONNARD, ALORS TU DISCUTES PAS ET TU M'SUIS ! » Il se fout bien de l'autre là, avec sa tête pourpre. C'est pas aussi important qu'Anca. Et à force de gueuler, à force de s'agiter, l'autre finit enfin par capituler. Il donne des directives aux proches d'la victime et il emboîte le pas à Seven, qui lui attrape le bras pour le forcer à avancer plus vite. Mais faut traverser tout le gymnase en sens inverse et c'est l'parcours du combattant, il piétine un tas d'affaires, il pousse tout l'monde, il beugle à tous ces abrutis de dégager l'passage. Il a même peur de n'pas retrouver le chemin, mais il est soulagé quand il aperçoit la silhouette d'Anca au loin. Sauf qu'elle a les yeux fermés. Le visage inexpressif. Le teint blafard. Sauf qu'elle ressemble à un cadavre. Automatiquement, il lâche le type et se met à sprinter vers elle, manquant de tomber une fois ou deux. Il se jette à genoux près du lit, chopant la main de sa sœur sans la quitter des yeux. « Anca ? J'suis là, c'est bon, y a un doc avec moi, ça va aller. » Mais Anca, elle réagit pas. « Anca ? Oh, Anca ? » Il cale une main sur sa joue et il essaie de lui secouer doucement la tête, mais elle répond toujours pas. Elle ouvre pas les yeux. « ANCA PUTAIN. » Il sent son rythme cardiaque s'affoler, ses mains s'mettre à trembler, sa respiration se bloquer. Il essaie d'voir si elle, elle arrive à respirer, mais il en a pas l'impression. Elle bouge pas. Elle réagit pas. Elle est morte. Putain, elle est morte. « ANCA RÉPONDS BORDEL ! OUVRE LES YEUX J'TE DIS ! » Il la secoue un peu plus fort même si c'est pas recommandé, en proie à une peur panique qui lui fait perdre les pédales. Elle peut pas faire ça. Elle peut pas le laisser. Elle peut pas crever. Pas là, pas comme ça, pas alors qu'il revient avec quelqu'un pour la sauver. Elle a pas l'droit d'être morte pendant qu'il était pas là. Pendant qu'il l'a abandonnée. Et encore une fois faut croire qu'c'est le sens de l'humour tordu de la vie qui veut ça – c'est une punition sûrement. Pour lui faire regretter d'être un sale ingrat, pour lui montrer c'qui se passe quand on tourne le dos aux gens encore et encore, à les abandonner sans un regard. Il aurait dû écouter, il aurait dû entendre qu'elle voulait lui demander d'rester. Il aurait dû missionner quelqu'un pour chercher de l'aide à sa place et rester à ses côtés, il aurait jamais dû la quitter. Il est parti et v'là le résultat – elle est morte à cause de lui. « T'AS PAS L'DROIT D'ME LAISSER PUTAIN. T'AS PROMIS ANCA. T'AS PROMIS. » Il s'égosille comme un con et les regards se tournent vers lui mais il s'en fout complètement, tout c'qu'il voit c'est le visage blême de sa sœur et son corps qui ne bouge plus, son cœur qui ne bat plus. Il l'imagine déjà dans un putain d'cercueil et ça le brise en mille morceaux, ça lui donne tellement envie d'chialer qu'une boule se forme dans sa gorge, dans son bide, au creux d'ses tripes qui menacent de remonter le long de sa trachée. Il frôle l'hystérie quand le mec qu'il a rameuté arrive enfin près d'eux, posant une main sur son épaule. Il entend sa voix qui résonne mais il arrive pas à comprendre c'qu'il raconte, l'esprit en vrac et un bourdonnement assourdissant dans les oreilles. Ses yeux quittent pas Anca, ses doigts s'agrippent à elle, à sa main, à sa joue, à tout c'qu'il peut pour la retenir, pour l'empêcher de partir. Elle a promis bordel, elle peut pas le laisser. Elle peut pas crever à cause de lui, sans lui, avec lui. Pas aujourd'hui.

« Poussez vous. » Il comprend pas trop c'qui se passe mais il se fait pousser sur le côté et le type prend le relais, évaluant visiblement les dégâts. Mais déjà, Sev voit les doigts d'Anca qui bougent. Putain. Putain, putain, putain – elle est vivante. « ELLE A BOUGÉ ! ANCA ? » À peine a-t-il eu l'temps de revenir près d'elle que c'est la catastrophe. Elle s'met à bouger, ouais. Mais trop. Elle est secouée sur son lit de camp par une force invisible, si violemment que Seven lâche un hoquet de stupeur, complètement paniqué à nouveau. « Merde. Elle convulse. » Quoi ? C'est quoi ça encore, putain ? Ça veut dire quoi ? Il s'passe quoi ? Il a même pas l'temps de se remettre à gueuler que l'autre prend la parole le premier. « Faut la tenir en place pour pas aggraver sa blessure au ventre. » Il lui fait signe de s'exécuter et Sev tergiverse pas, il fait l'tour du lit et il pose ses mains sur son épaule, pour essayer de la retenir. Forcément, c'est pas suffisant. « Non, faites comme moi. » Après un rapide coup d'oeil dans sa direction, il fait c'qu'on lui demande encore une fois, calant ses mains sur l'abdomen d'Anca pour l'empêcher de trop bouger. Il la sent vibrer comme un tremblement d'terre sous ses phalanges, et il a l'impression de n'être qu'un enfant, un putain d'gosse pas préparé à ça. À sa sœur, qui remue comme si elle était possédée, qui fait des bruits de morte-vivante, qui crache du sang, qui peinturlure les doigts et la joue de Seven malgré elle. Et même quand ça s'arrête, même quand c'est fini, il peut pas s'empêcher de continuer à la tenir en place. Comme s'il avait peur qu'ça recommence. Comme s'il avait peur qu'elle s'envole s'il lui en laisse l'occasion. Il reste accroché à elle, crispé de la tête aux pieds, figé comme une statue. Il la dévisage, à bout d'souffle, le cœur au bord des lèvres, un marteau-piqueur dans la tête. Et il s'agrippe. Il a trop peur qu'elle parte, qu'elle le laisse là, seul comme un con. Seul au milieu d'ces gens dont il se fout. Seul au milieu d'la tempête. Seul au monde. À cet instant précis il a qu'elle et il s'dit que si elle crève, lui aussi. Et il regrette. Il regrette toutes les fois où il lui a dit d'la fermer, toutes les fois où il l'a pas écoutée, toutes les fois où il l'a envoyée chier. Toutes les fois où il l'a pas remerciée, à peine regardée, alors qu'elle lui apporte à bouffer et qu'elle perd son temps à le rafistoler. Toutes les fois où il l'a engueulée parce qu'elle pleurait, et toutes les fois où elle a pleuré pour lui, à cause de lui. Il regrette de pas avoir daigné ouvrir la bouche tout à l'heure, de pas avoir été foutu d'ouvrir son cœur, d'lui dire tout c'qui va pas et tout c'qui le ronge, la douleur qui le torture jour et nuit depuis ses entrevues avec les deux pires connards des Kids. De pas avoir pu s'excuser pour tout, tout c'qu'il fait, tout c'qu'il est, et tout c'qu'il n'est pas et tout c'qu'il devrait être et tout c'qu'il aurait voulu devenir. Tout c'qu'il gâche, tout c'qu'il encrasse, tout ce sur quoi il crache. Désolé d'être un enfoiré, un ingrat, un voyou, un brouillon, un pantin, un enragé, un échec perpétuel. Désolé d'tout ça, désolé d'être là, mais de n'jamais être là. Et puis lui dire qu'il l'aime aussi, même si ça lui arrache la gueule, même s'il veut pas, même s'il fait d'son mieux pour tous les haïr, sans vraiment y parvenir. Y a trop d'choses qui tournent dans sa tête et il veut pas qu'elle parte sans savoir tout ça, sans avoir pu s'en rendre compte, sans qu'il puisse expliquer. S'faire pardonner. Même qu'un peu. Un tout p'tit peu. Auprès d'elle et d'tous les autres. Il s'remémore ses dernières conversations avec chaque Popescu et ça lui fend l'cœur, ça lui fout mal au crâne et il voudrait juste hurler. Mais il reste là, figé pendant qu'le médecin de fortune s'active sans qu'il sache ce qu'il fout. Peu importe, tant qu'il la sauve. Tant qu'il lui offre de nouvelles occasions de n'pas dire tout ce qu'il regrettera de n'pas avoir dit. Il est toujours accroché à elle quand il voit ses yeux s'ouvrir, et pendant une seconde il croit qu'il hallucine, qu'c'est encore une fausse alerte, qu'elle va se remettre à faire une crise ou il n'sait trop quoi. Qu'elle va lui clamser entre les doigts. Mais non. Elle cligne des yeux, elle respire, elle est là. Et déjà il lâche sa prise pour venir caler ses mains sur son visage, écartant les mèches qui se sont collées à sa peau humide de sueur – et tant pis s'il a les paumes encore tachées du sang d'Anca, tant pis s'il l'étale sur son visage de poupée. Au moins ils seront assortis, avec les gouttes qu'elle a fait perler sur la joue et le front de Seven, en toussant et crachant du sang pendant sa crise. « Anca ? » Il la couve de c'regard aussi affolé que soulagé, arpentant la moindre parcelle de ses traits, comme pour s'assurer qu'c'est bien elle, qu'elle est bien réveillée, qu'elle va pas lui faire un sale coup et soudainement crever. « C'bon, j'suis là. On s'occupe de toi. » Il est tellement rassuré d'voir ses yeux que ça lui donne encore envie de pleurer, et il se mord la joue avant d'passer une main sur son visage – étalant encore un peu plus d'hémoglobine partout. Il s'ressaisit comme il peut, mâchoires crispées et regard perçant quand il le pose sur elle à nouveau. « Si tu m'refais ça, j'te tue. » Il capte même pas l'ironie d'ses propres mots. C'est juste son moyen à lui d'lui dire combien il a eu peur. Combien il est content d'la retrouver. Combien il supporterait pas d'la voir crever. Et même s'il reste incapable de dire tout c'qu'il regrettait de pas avoir avoué, ça s'lit sur ses traits. Il le prononcera jamais, ce je t'aime bancal et balafré. Ce je t'aime un peu comme eux, pourtant ancré dans l'fond de ses yeux.
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Anca Popescu

Anca Popescu
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▹ signe particulier : cicatrices sur tout le corps qu'elle tente maladroitement de cacher, souvenirs d'épisodes de folie désespérée. Une voix douce, des doigts de fées, une chaleur humaine parfois trop brulante. Syndrome du Saint Bernard qui colle au coeur.
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MessageSujet: Re: (intrigue|anca) the kids aren't alright   (intrigue|anca) the kids aren't alright EmptySam 5 Nov - 21:28

Les mots, les phrases, les visages. Tout se mélange et la douleur qui rampe, mauvaise, grimpante. Des sons qui sortent de sa gorge, des explications, des déceptions. Seven, Seven, Seven. Elle essaye de se maintenir à flot Anca, ne pas se laisser emporter. Elle s’accroche avec désespoir aux prunelles brulantes de son frère, comme une corde dans le brouillard, elle remonte. Elle écarte ses lèvres, souffle de paroles, des questions. Mais Seven reste de marbre. Jamais. Jamais il n’avouera. Jamais il ne lui dira ce qui le ronge dans la poitrine, ce qui le massacre petit à petit. Elle doit tout deviner Anca, et même au bord du gouffre elle s’acharne, elle essaye, de déchiffrer ce mystère qu’on nomme frère. Il est une énigme à lui tout seul, avec ses cicatrices le long du corps et les rumeurs qui circulent dans la rue. Une énigme qu’Anca ne sait pas résoudre. Elle bloque. Depuis bien trop longtemps. Depuis sa naissance surement. Peut-être pour ça qu’il la fascine autant. Arrête de raconter n'importe quoi. Tu continueras à dire tes trucs tous pourris et à chialer pour rien. Encore une esquive, il retourne la balle vers elle, frappe fort, renvoit. Il lui laisse jamais l’occasion de marquer ne serait-ce qu’un point. Mais c’est pas grave, Anca est bonne perdante et elle se laisse faire sans vraiment protester, se contentant de sourire faiblement à Seven, parce qu’il est bien le seul ici à être persuadé qu’elle ne va pas crever. Et ça fait du bien, d’avoir quelqu’un qui croit en elle, qui la soutient, qui lui promet des choses pour lesquelles elle n’a plus la foi. « Je continuerais à te faire chier et tu continuera à me rembarrer. Eternellement. » C’est comme une blague entre eux, une farce qui se répète encore et encore. « Ça me va. On fait ça comme ça. » Tous les deux à jamais, piégés dans une boucle qui ne fait que se répéter, encore et encore. Mais c’est toujours mieux que de crever. Non ? Peut-être. Qui sait. Elle n’a pas expérimenté la chose assez longtemps : 20 ans c’est trop court et qui sait, peut être qu’à 40 ans elle deviendra lassé ? Non. Pas question. Jamais. Jamais elle n’en aura assez de ses remarques acides et de ses réflexions qui piquent. C’est sa marque de fabrique à lui, et elle serait tellement, tellement, tellement triste s’il décidait d’arrêter.

Elle a mal, mais au final ça ne change pas vraiment de tous les jours. La douleur est une constante dans sa vie. Dans leur vie. T’es pas un Popescu si tu souffres pas, t’es pas un Popescu si tu morfle pas. C’est comme ça, c’est la vie : y a ceux qui réussissent, et y a ceux qui crèvent sur un tapis de gym, une barre de fer dans le ventre. Alors oui elle a mal Anca, mais ne se plaint pas. Elle se contente de serrer les dents, d’interdire son esprit de divaguer, et même si elle a terriblement froid, elle ne dit rien. Elle tremble un peu. Mais c’est involontaire. Des années à encaisser les coups sans hurler, des années à pleurer en silence de l’intérieur, elle est devenue un roc Anca, le genre de fille qu’on brise pas comme ça. Du moins, elle essaye. Elle espère. Pour ça qu’elle a pas appelé à l’aide, qu’elle a préféré attendre qu’on la remarque plutôt que d’exiger des soins en tapant du poing. Elle sait que Seven désapprouve. Elle le voit dans son regard qu’il se retient de l’insulter une nouvelle fois, de lui dire qu’elle est stupide et qu’elle aurait du se manifester.Le pire, c’est qu’il a raison, elle le sait. Mais c’est comme ça. C’est comme si elle lui demandait tout d’un coup de venir manger tous les soirs à la maison, de sourire à leur paternel et d’embrasser leur mère sur la joue. Est-ce qu’il le ferait ? Non. Jamais. Pareil pour elle.
Pourtant ça ne veut pas dire qu’elle va se laisser crever dans un coin comme un animal qu’on aurait renversé sur le bord de la route. Non. Enfin. Peut être. Mais pas sans se battre. Dans son cœur y a une p’tite flamme qui continue de bruler sans vaciller : la rage de vivre, la rage de se battre, encore et encore, de s’accrocher aux rochers de la vie même si ça lui explose les mains et de grimper. Elle veut pas Anca, disparaitre. Pas aujourd’hui. Pas maintenant. Il y a quelques mois elle aurait pu accepter son sort en toute sérénité, mais aujourd’hui y a trop de facteurs qui la retiennent chez les vivants. Sa famille, encore et toujours, la corde principale pour la sortir de ce miasme dégueulasse de désespoir. Ses études et le diplôme qui se rapproche un peu plus, l’idée qu’enfin elle va pouvoir faire un métier qui l’inspire plutôt que de se niquer les articulations à récurer des toilettes, des couloirs du matin au soir. Et puis Jemmy. Le genre de bonus de la vie sur lequel elle pensait jamais tomber, la surprise dans le paquet de céréale égaré. Jemmy et son regard dans lequel elle a envie de se noyer, son corps, ses mains, ses caresses. Jemmy et cette façon parfaite qu’il a de balayer ses peurs, ses problèmes, de ne garder que l’essentiel, eux deux. Enfin il y a Seven. Seven qui est plus que de la famille, Seven qui est quelque chose, son tout, son essentiel. Seven qui tout d’un coup la supplie presque de ne pas l’abandonner. Seven qui sait toujours trouver les mots pour la briser. Bam dans le cœur, bam dans la tête, bam droit dans l’âme. Et elle craque. Elle lui promet. Jamais, jamais elle ne pourra l’abandonner. Jamais elle ne pourra le laisser. Parce que sans elle il serait quoi ? Qu’un gamin dans la rue sans plus personne pour le soutenir ? C’est pas sa bande d’amis qui vont l’aider à se trainer hors de la misère. C’est pas les YOBBOS qu’elle voit si souvent défilés qui seront capable de comprendre ce qui se passe là dedans. Et même si Seven est une énigme pour elle, aujourd’hui il vient de lui offrir un premier indice : il tient à elle. Il a peur pour elle. Il a besoin d’elle. T'as pas intérêt, putain. « Jamais Seven. Jamais. » elle est sérieuse Anca. Et ceux qui la connaissent vraiment savent qu’elle fait pas des promesses à la légère. Croix de bois, croix de fer, si elle ment elle va en enfer. Et elle aimerait le prendre dans ses bras, contre elle, se serrer à lui pour ne plus laisser de vide, se repaitre de sa chaleur et de son amour qui s’évadent avec timidité pour la première fois du corps de son frère.

Sauf que Seven est plus là. En l’espère de quelques secondes Anca se sent basculer, comme si la seule raison pour laquelle elle arrive à garder les yeux ouverts vient de disparaitre. Alors elle arrête de lutter. Tout simplement. Elle en a marre de la douleur, elle a en a marre de la peur. Elle en peut plus Anca, de faire des efforts, de se plier en quatre pour que sa vie avance et se retrouver écrasée sous un énorme rocher de karma merdique. Y a tout qui remonte d’un coup, sa vision qui se floute, et ses membres qui se taisent. Elle flotte, les yeux papillonnants, essayant de résister encore un petit peu à l’attrait du néant avant de s’y plonger avec résolution. Elle se réveillera plus tard. Pour le moment elle a juste besoin de calme, d’arrêter de chialer, d’arrêter de crever.
Elle est dans le noir. Pourtant elle n’a pas peur. Elle n’a plus peur de rien. Elle est bien. Y a plus de douleur, y a plus rien. Juste du néant. Et sa conscience qui s’étale, qui s’étire. Y a des images qui lui reviennent, des souvenirs qu’elle pensait oubliés. La première fois qu’elle a perdu sa dent, où quand son père l’avait prise sur ses épaules et avait couru dans le salon en rigolant. Nostalgie. Elle revoit aussi Brandon. Fugace. A cette soirée. Ce sourire qu’il avait, ce regard à vous faire tomber. Ses mains autour de sa taille et l’amour qu’elle a ressenti soudain tout au fond de son cœur. Elle avait jamais rien eu d’aussi fort. Sauf la fois où Seven était né. Quand elle avait su qu’elle ne serait plus la petite dernière. Elle se balade Anca, remonte le cours de sa vie, regarde les visages passer avec plus ou moins de regret, se lovant dans la lumière chaude que lui procure ces images ?
Elle est bien. Tellement bien. En paix. Pour la première fois depuis des années. Y a un calme dans sa tête et dans son cœur, qui sonne comme une résignation. Elle se dit qu’après tout pourquoi pas ? Pourquoi pas y aller ? C’est tellement plus simple d’arrêter de résister, de se laisser couler, de suivre le courant.
Et quand Anca sent qu’elle va lâcher prise, ya quelque chose qui vient fracasser sa petite bulle. ANCA PUTAIN. Une voix, lointaine, étouffée, mais qui commence à attaquer les parois. ANCA RÉPONDS BORDEL ! OUVRE LES YEUX J'TE DIS ! de fissure en fissure, la vitre finit par céder sous les attaques vocales et soudain tout s’effondre autour d’elle. Elle voudrait protester mais elle se sent balloté dans tous les sens, comme si un ouragan avait lui aussi envahit sa cachette. pas encore. Pas cette fois Elle lutte Anca, elle refuse de se laisser avoir. T'AS PAS L'DROIT D'ME LAISSER PUTAIN. T'AS PROMIS ANCA. T'AS PROMIS. Mais promis quoi ? Pourquoi elle a pas le droit à deux seconde calme dans sa vie ? Pourquoi est-ce qu’il faut qu’il y ai toujours quelqu’un pour la tirer hors de sa quiétude ? Hein ? Pourquoi ? Elle a envie de hurler de frustration, de taper du poing, de taper du pied.
t’as promis anca. T’as promis. Les mots tournent en boucle, comme une litanie dans sa tête. Malgré sa frustration elle essaye de se souvenir. Quelle promesse putain ? Elle arrive pas à retrouver, et ça la chagrine. Elle a l’impression que c’est quelque chose d’important. Quelqu’un d’important. Elle devrait pas avoir oublié. Elle devrait s’en souvenir. Alors elle cherche Anca, dans les débris de son univers, elle ramasse les images au sol qui se sont effondrés en même temps que les murs. Non. Non. Non et non. C’est pas ça, toujours pas ça. Et puis soudain son regard se pose sur Seven bébé, dans son berceau. Oh. Seven. C’est vrai. Jt’abandonnerais jamais Seven, t’es ce que j’ai de plus précieux au monde, jamais jte laisserai, je te le promet des mots murmurés à l’oreille du bambin, comme un secret qu’on ne voudrait pas ébruiter. Alors oui ça lui revient. C’est Seven qui hurle comme ça. Y a que lui qui peut faire ça. Y a que lui pour tout bouleverser autour d’elle, pour la bouleverser comme ça.
Alors elle remonte Anca. Elle se dépêche. Parce qu’elle a enfin comprit. Elle se souvient. Elle a pas le droit de l’abandonner. Elle lui a promis, oui, qu’elle ne le laisserait pas. Elle brule les étapes Anca, elle court jusqu’à en perdre le souffle, rampant s’il le faut vers la surface. Vers Seven. Vers la vie.
Ses sens se réveillent, et la douleur qui va avec. Elle a mal. Putain. Elle a tellement mal. Elle voudrait hurler. Elle voudrait pleurer. Elle voudrait qu’on lui arrache le ventre pour faire taire cette sensation. Elle contrôle plus rien, ses nerfs ne répondent plus, son cerveau ne répond plus, et à peine qu’elle ouvre les yeux qu’elle se met à convulser sans réussir à se contrôler. Y a comme un filtre rouge devant ses yeux tellement elle a mal, elle arrive pas à assimiler ce qui passe autour d’elle : les mains, Seven, l’inconnu qui l’a rejoint. Elle crache Anca, le sang qui obstrue ses voies respiratoires, qui remontent le long de son œsophage. Un gémissement lui échappe et elle essaye de se libérer, elle voudrait se libérer, mais on la maintient sur place. Encore. Encore. Elle cherche son frère du regard pour se focaliser sur lui, pour essayer de se raccrocher à quelque chose, pour pas rechuter une nouvelle fois. Il est là, terrorisé, sans doute tout autant qu’elle. Quelle équipe de brisés ils font tous les deux. Alors elle se perd dans les prunelles de Seven, encore et encore, elle se noie dans la mer noire de ses iris, pour essayer de se calmer, pour contrôler son corps qui refuse de l’écouter. Petit à petit les sursauts s’espacent, se calment, et Anca se laisse retomber contre le tapis. Elle ferme les yeux, les ouvre, encore et encore, pour essayer de reprendre sa respiration, comprendre ce qui vient de se passer. Anca ? Ses mains, sa voix, ses caresses. Elle essaye de sourire, mais elle n’arrive pas. Alors elle se contente de le regarder, la respiration hachée. C'bon, j'suis là. On s'occupe de toi. S’il le dit c’est que c’est vrai alors. C’est que tout va bien se terminer. Ils vont s’en sortir. Lui et elle, contre le reste du monde. Elle lève doucement la main pour la poser sur celle de Seven, ne la lache plus. Si tu m'refais ça, j'te tue. un pauvre rire la transperce et elle se remet à cracher un instant. De sa main libre elle vient essuyer le filer de sang et de bave qui orne ses lèvres avant de regarder à nouveau son frère. « même pas cap » qu’elle lui murmure doucement, les yeux dans les yeux. Même cape de la tuer. Parce qu’il l’aime trop pour ça. Elle le sait. Elle serre faiblement la main de son frère, doigts emmêlés, comme leurs putains d’âmes. « Ca va aller. » ouais. Ca va aller. Elle en a le sentiment.

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