Je descend un autre shot. Je crois que le fait que je ne porte pas de soutif aide grandement le barman à m'offrir des tournées depuis deux heures. Ca et mon petit air désespéré. J'ai la tête de cette pute de Magda dans la tête, et quand je dis pute je ne suis pas vulgaire, simplement réaliste et précise. J'ai tout ce putain d'ouragan en tête. J'ai Jax, j'ai tout. Y a tout qui m'a ravagée cette semaine. Le campement est une ruine, tout à foutu le camp et là, au milieu de mes 6 shots vides, je tente de comprendre comment, en quelques semaines ma vie est passée de parfaite à horrible. A cause de cette fille, et ce mec. Surtout ce mec. Je croise les bras et plonge ma tête dedans. J'ai la tête qui tourne. Soudain, le barman me tape sur l'épaule pour me présenter un nouveau shooter. Merci. que je répond vaseuse. Et puis, je le vois regarder par dessus mon épaule et en grande paranoïaque que je suis je me retourne de ce pas. C'est là que je vois ma boule à Z préférée. J'envoie ma tête en arrière pour descendre le liquide dans ma gorge et pose le shot à l'envers sur le bar. Puis je penche sur le tabouret à côté du mien et le tapote du bout des doigts. Viens JJ ! Dis, c'est quoi ton vrai prénom ? Que je demande soudain, intéressée. Mais d'un coup, la raison de sa présence me percute en pleine tête Je l'ai appelé entre la troisième bière et le deuxième shot. Hey, j'avais une question pour toi. Toi qui couches avec des tas de pute. Si t'avais le choix entre te taper une prostituée et moi, tu ferais quoi ? Je le regarde avec tout le sérieux du monde tandis que le barman me lance un long regard tout en demandant la commande de JJ.

Plus vite JJ, plus vite ! Faudrait pas que j'arrive trop tard. Quand elle sera déjà complètement bourrée, se noyant dans son vomis et que je ne pourrais plus rien faire d'elle. Quoi que... Bon, ce serait peut-être un peu douteux au niveau de la morale, voir même de la loi. Mais moi je pars du principe que : qui ne dit mot consent. Ou un truc dans ce goût-là, je crois. Je gare ma voiture de traviole sur le trottoir, comme d'habitude - c'est ma marque de fabrique - et je fonce dans le bar qu'elle m'a indiquée. Les effluves de l'alcool m'atteignent aussitôt et j'échappe un soupire d'extase, avec la furieuse sensation d'être assoiffée. Il me faut une bière. Une immense bière. Tout en retirant ma veste, je parcours du regard les tables, à sa recherche. Mais s'est installée au bar que je la retrouve. Je me dirige aussitôt vers elle alors qu'elle se retourne déjà. BORDEL DE MERDE, cette meuf est vraiment trop bonne. C'est une horrible frustration de me retrouver à ses côtés à chaque fois sans pouvoir conclure. Ce soir, c'est sûr, je me la fais. Je me sens en veine. - Viens JJ ! Dis, c'est quoi ton vrai prénom ? Ah. Merde. Ça part plutôt mal pour moi là, du coup. Je me marre et maudis au passage mes parents de m'avoir appelé comme ça. Je fais signe au barman de me servir une pinte et je soupire, un large sourire sur les lèvres. - Ok, j'te le dis, mais ça reste entre nous, ok ? Je file un billet au barman, boit une première gorgée et déclare, un peu fataliste : - Jemmy-Julius. Je bloque trois secondes avant d'éclater de rire. - Tu sais les irlandais et la bière.. j'crois que mes parents étaient complètement ronds quand ils ont remplis les papiers. Je la détaille de haut en bas, sans gêne et je me demande si c'est humain d'être aussi canon. Ce qui n'est pas humain en tout cas, c'est de ne pas pouvoir se la faire. Et tandis que je bois à nouveau, elle reprend la parole, la discussion prenant une tournure.. inattendue. - Hey, j'avais une question pour toi. Toi qui couches avec des tas de pute. Si t'avais le choix entre te taper une prostituée et moi, tu ferais quoi ? Euh, quoi ? J'éclate de rire à nouveau. Si ça ce n'est pas une ouverture, JE NE SAIS PAS CE QUE C'EST. Je me penche vers elle et pose ma main droite sur sa cuisse. - Hali, entre n'importe quelle femme et toi, je choisirais toi. Et si t'étais une pute et que tu demandais 20 000 balles pour une nuit avec toi, je prendrais un crédit pour pouvoir te payer. Je hoche la tête pour appuyer mes dires et me redresse. Je marque un temps de pause avant de poursuivre. - Pourquoi cette question ? Faut dire que c'était curieux comme mise en bouche.

Jemmy-Julius. Je comprend mieux pourquoi il se fait appeler JJ. Son prénom est carrément nul à chier. Du coup j'explose d'un rire clair avec lui, et ça me fait un bien fou. Soudainement, je prend conscience que je n'ai pas ris depuis des semaines. Depuis la soirée avec tous les autres, depuis qu'Orest a balancé la vérité. J'en ai quasiment les larmes aux yeux tellement c'est pathétique. Et alors qu'il insulte la mémoire de ses parents, j'acquiesce vivement, une main sur son épaule. C'est tellement dégueu comme prénom ! Je suis désolée pour toi ! que j'articule entre deux éclats de rire. J'arrête un peu de rire en même temps que lui, au moment où il me regarde de haut en bas. J'ai trop la tête qui tourne pour faire une réflexion, et je dois bien avouer que ça fait du bien de voir qu'on me regarde. J'ai l'impression qu'au cirque, les frères font tellement peur qu'on ose même plus m'approcher. Ca et le fait que j'ai été élue la tarée du mois depuis la scène que j'ai fais l'autre fois à Jax. JJ lui, il est sans filtre. Je ne compte même plus le nombre de fois où il m'a demandée de coucher avec lui, c'était limite s'il ne me suppliait pas. Bon, ce type est clairement atteint mentalement, mais au moins ça remonte légèrement le moral de voir qu'on plait autant. Alors voilà, je lui pose la fameuse question qui me trotte en tête depuis des semaines, et il explose d'un rire d'enfant. Il a cette façon de rire, comme s'il avait quatre ans et demi. Je le regarde, sens sa main sur ma cuisse et demande un nouveau shooter. Hali, entre n'importe quelle femme et toi, je choisirais toi. Je secoue la tête en attrapant le shooter. Et si t'étais une pute et que tu demandais 20 000 balles pour une nuit avec toi, je prendrais un crédit pour pouvoir te payer. Je me remet à rire, incapable d'avaler l'alcool, je me tourne vers lui et le regarde. Aucune banque te filerait de crédit, ducon. que je lui rétorque comme si j'y connaissais quoi que ce soit. Mais je suis pratiquement sûre qu'une banque préférerait me prêter à moi qu'à lui. Je fais disparaitre l'alcool dans ma gorge, je me sens vaseuse. Ma tête tourne, je m'accoude contre le bar tandis qu'il me demande la raison de ma question, un petit rire froid, je fixe le vide. Je n'ai pas envie de le dire à haute voix, je n'ai pas envie de rendre mon humiliation encore pire. Mais je me résigne : Figures-toi que mon mec s'est tapé une pute. je me remet à rire, mais mes yeux se voilent. Je passe ma main malade dans les cheveux et les envoie en arrière avant de fixer les noeuds du bois sur le comptoir. Alors du coup, c'est plus mon mec, tu vois. que j'explique, sentant mon coeur se serrer dans ma poitrine. Pourquoi les mecs font ça Jemm..Jem... Jemmius ? C'est quoi ton nom déjà ? j'pouffe de rire, complètement bourrée, je mets mes deux mains sur les épaules de JJ pour qu'il me regarde dans les yeux (enfin c'est difficile de lui demander de me regarder dans les yeux vu que je n'ai pas de soutient-gorge) mais tentons : Pourquoi les mecs se comportent comme des gros connards ?

J'essaye de ne pas me vexer de son rire. C'est pas facile, j'suis pas vraiment connu pour ma tolérance et mon auto-dérision. Mais je veux bien faire l'effort, pour elle. Ou pour son cul. Et ses seins. PUTAIN SES SEINS. J'ai l'impression qu'ils me regardent ces cons. Pourquoi elle n'a pas mit de soutif ? Elle veut conclure, C'EST SÛR. - C'est tellement dégueu comme prénom ! Je suis désolée pour toi ! Ahha, ouais dégueu, putain. Je m'efforce de ne pas paraître froissé et continue de rire tant bien que mal. - Ouais, mais JJ c'est super stylé, alors je leur pardonne, paix à leurs âmes ! Bon, ils ne sont pas morts, mais c'est ce que j'aime faire croire. Ça passe mieux que "ah non ils m'ont juste abandonné parce que je suis une merde". Lorsque ma main se pose sur sa cuisse, je constate avec plaisir qu'elle ne la repousse pas. Bien, bien, intéressant. J'esquisse un petit sourire satisfait, comme si la partie était déjà gagnée d'avance. - Aucune banque te filerait de crédit, ducon. - HEY ! Je fais mine d'être blessé et porte ma main gauche sur ma poitrine, comme si elle venait de me poignarder le coeur. - Tu dis ça parce que tu ne m'as jamais vu en costard, je suis HYPER classe. Je me redresse, fier comme un paon. C'est vrai que je déchire en costard. En fait, je déchire tout le temps. C'est inné chez moi. Mais quand je lui demande pourquoi, je la vois qui se braque un peu. Je plisse les yeux et hausse un sourcil, curieux. Je la laisse m'expliquer le tout et aussitôt, je grimace. - Ah l'enfoiré ! Moi je ferais jamais ça. J'veux dire, me payer une pute. Faut être con pour payer alors qu'il suffit d'écumer la sortie des bars pour en trouver une meuf gratos. La bonne nouvelle c'est qu'elle n'a plus de mec. Qu'elle est bourrée et triste. LE COCKTAIL PARFAIT DE LA MEUF DESESPEREE. - Pourquoi les mecs font ça Jemm..Jem... Jemmius ? C'est quoi ton nom déjà ? Je lève les yeux au ciel, blasé. - Contente toi de JJ. Et là, elle se tourne totalement vers moi et attrape mes épaules, se penchant légèrement vers moi. ALERTE. ALERTE. J'ai une vue plongeante sur son décolleté. Vous savez, celui qui n'a pas de soutien-gorge. Bon allez, je jette un coup d'oeil. Mon regard se pose sur ce qu'elle a à offrir et je me régale. - Pourquoi les mecs se comportent comme des gros connards ? Je relève les yeux vers elle, amusé. Je hausse les épaules. - J'sais pas, ça doit être une question de génétique. Les mecs sont des bâtards et les meuf sortent sans soutif pour pouvoir se faire payer des verres. Je lui offre un petit clin d'oeil absolument pas gêné par ce que je viens de dire. Je descends de moitié ma bière avant de me lever et de venir passer mon bras autour de ses épaules. - Ralentis sur la boisson, je te tiendrais pas les cheveux si tu vomis. Puis, je viens déposer un baiser sur le sommet de son crâne. - Allez, déprime pas, on s'en fout. C'est qu'un mec. On va passer une bonne soirée, concentre toi là-dessus. Ah putain, si seulement c'était moi qui pouvait être au-dessus d'elle.

Ouais, mais JJ c'est super stylé, alors je leur pardonne, paix à leurs âmes ! Je me rend compte que je n'ai jamais su ce qui était arrivé à ses parents. Je crois savoir qu'il a vécu dans des foyers avant d'être adopté par un égyptien bizarre et créer son gang dont je ne comprend rien. Mais ses parents, je n'en sais rien. Un petit coin de mon crâne me dit qu'il les a sûrement tué, parce que JJ aussi adorable qu'il puisse être, à ce potentiel de tueur passionnel. Pourquoi je pense à ça ? J'en sais rien. Heureusement son prénom est trop stupide pour lui donner l'envergure d'un tueur, du coup ça me sort cette idée de la tête immédiatement. De toute façon, on a déjà abordé le sujet des putes, et , sachant que JJ est un expert il m'assure qu'il serait prêt à prendre un crédit pour me payer. Peut-être veut-il tellement coucher avec moi qu'il est prêt à tout pour me convaincre qu'il pourrait obtenir 20 000 dollars, je n'en sais rien, mais en tout cas il se donne beaucoup de mal pour avoir l'air d'un homme fiable. Tu dis ça parce que tu ne m'as jamais vu en costard, je suis HYPER classe. Je pouffe de rire. En costard, il est sûrement à pleurer de rire. J'imagine un enfant de 12 ans dans un costume trop grand dont on ne verrait plus les mains. JJ n'est pas fait pour avoir l'air sérieux. Tu serais ridicule JJ. que je n'hésite pas à lui faire remarquer. Mais je n'ai pas le temps de me moquer de lui davantage car déjà, Jax s'introduit dans la conversation et flingue mon envie de rire. Ah si, je ris de moi et de la lamentable romance shakespearienne que j'ai cru vivre. Mais Roméo ne baise pas Rosaline avant de jurer fidélité à Juliette. Bon, Rosaline est une religieuse. Enfin je crois. J'en sais rien. Je demanderais bien à JJ, mais il n'a sûrement jamais lu Shakespeare, y a pas d'image dans ses livres. Ah l'enfoiré ! Qu'il déclare d'un air grave, je le regarde lourdement. Et puis, j'esquisse un sourire. J'pensais que tu lui trouverais des excuses. C'est bien toi qui trompe ta copine quinze fois par semaine. que je lui rappelle. Putain, je suis sortie avec un type comme JJ, ça me dégoûte. Le nombre de champignons qui vivent sur sa queue doit exploser toutes les stat'. Mais putain, pourquoi les mecs font tous ça ? Comment Jax peut agir comme JJ le ferait ? Et inversement ? Pourquoi ? HEIN? Je me retrouve à lui demander, à ce type, le pourquoi du comment. Il est occupé à me regarder les seins, mais trouve quand même la force de me répondre, impressionnant pour un pauvre petit monotâche qu'il est. J'sais pas, ça doit être une question de génétique. Les mecs sont des bâtards et les meuf sortent sans soutif pour pouvoir se faire payer des verres. Je souris et je le lâche, faisant pendre mes mains dans le vide. Là je descend du tabouret et je titube jusqu'à lui pour lui chuchoter à l'oreille, une main devant la bouche pour que personne n'entende : Pour tout te dire, je ne porte jamais de soutien-gorge. que j'avoue avant de me reculer et de buter contre mon tabouret en riant. Ralentis sur la boisson, je te tiendrais pas les cheveux si tu vomis. Qu'il me prévint, je lève un bras chancelant pour signifier au barman que je veux une autre conso tout en fixant JJ, comme si je le défiais. Ces petites bites d'irlandais boivent peut-être de la bière au berceau. Mais la Pologne c'est presque comme la Russie tu sais, et alors je peux descendre une bouteille entière de vodka sans même être pompette. Je ne sais pas d'où je tiens ça. Parce que si je bois parfois énormément, je ne tiens pas tant que ça l'alcool, mais tant pis. Histoire de le mettre dans l'ambiance, je prend le shooter qu'on m'apporte et je lui tends. mais comme tu voudras, Jem...jemmm.. Jemmius ! On va échanger, toi tu prends la vodka, et moi je prend ta bière. Je lui souris, et attrape sa pinte de bière tout en le laissant avec mon shooter. C'est un peu après ça que le type m'a embrassé sur le front. euh... Il est déjà bourré ou quoi ? Je le fixe bizarrement et pose la bière sur le comptoir. T'es sérieux ? Tu te prends pour mon père ? je m'essuie le front immédiatement d'un revers de main. Puis je me met à rire. J'ai essayé d'imaginer mon père entrain de m'embrasser tendrement sur le front. Ridicule. Cela dit, JJ n'a pas tord, il faut que je passe une bonne soirée, et lui sait me faire rire comme j'en étais incapable depuis des semaines. Alors, je lui passe une main dans le dos, pour le réconforter. T'as raison, qu'est-ce que tu proposes pour me changer les idées ? que je demande naïvement.

- Tu serais ridicule JJ. Je la fusille du regard, alors qu'elle se fend clairement la gueule. - Hinhin, très drôle ! Je te dis que je suis classe, tu devrais me croire, je mens jamais. Je marque une pause, la fixe et éclate de rire face à l'absurdité de ce que je viens de dire. Moi, qui ne mens jamais. Putain. Faudrait vraiment être con pour y croire. - J'pensais que tu lui trouverais des excuses. C'est bien toi qui trompe ta copine quinze fois par semaine. J'affiche un grand sourire et hoche la tête pour confirmer. Je prends un air sérieux, comme si je me lançais dans un discours politique. - Ouais, mais moi c'est différent. Déjà, elle baise pleins de gros cons autre que moi. Et moi... j'me tape pas des putes. Tiens ça, c'est pour le foutage de gueule de mon prénom. Non mais. L'instant d'après, je me retrouve avec une vue plus qu'avantageuse sur sa poitrine, même si je n'ai pas encore le loisir de tout voir. Putain, ce que c'est frustrant, franchement. Elle se lève et je me redresse un peu alors qu'elle s'approche de mon oreille. Elle fout quoi ? - Pour tout te dire, je ne porte jamais de soutien-gorge. Ah putain. Je ferme les yeux une seconde, un long frisson me parcours et me fait presque sursauter. Je me secoue la tête et rouvre les yeux, mon regard retrouvant le sien. - Putain, t'es trop cruelle Hali. Et voilà, ça s'agite dans mon caleçon. Heureusement que je ne fais pas partit de ces enfoirés qui portent des slims moulants. Et alors que je la préviens que je ne tiendrais pas ses cheveux en cas de vomito inopiné, elle se commande un nouveau verre. Sérieusement ? Qu'elle garce. Saloperie de romano. Et là, elle me sert tout un discours sur les irlandais, les polonais, etc, etc. Mais tout ce que je retiens c'est : - PETITE BITE ? Je me braque un peu avant de me pencher à mon tour à son oreille. - Y a qu'un seul moyen de rétablir la vérité. Je me recule et hausse les sourcils à deux reprises tout en me mordant la lèvre inférieure. Je baisse les yeux sur sa petite manœuvre, alors qu'elle échange nos boissons. Je fais la moue. Ma bièèèèèère. Je n'aime pas les shooters. Je n'aime pas la vodka. Je ne bois que de la bière et du whisky. - Si tu bois le reste de ma pinte, tu me dois du fric. J'me laisserais pas avoir par tes deux cerises libres sous ton t-shirt. Et là, j'dépose un baiser qui n'a pas l'air de lui plaire.  - T'es sérieux ? Tu te prends pour mon père ? Elle s'essuie mais ça ne m'atteint même pas. Je hausse les épaules. - Ça dépend. Ton père a souvent envie de te rouler des pelles ou pas ?  Je me marre et attrape son shooter pour le boire rapidement. Pouah, c'est dégueulasse et ça brûle cette connerie. Quel est l'intérêt de boire ça, putain ? Elle pose sa main dans mon dos et, la vache, je me retiens violemment de lui attraper la main pour la déposer ailleurs. - T'as raison, qu'est-ce que tu proposes pour me changer les idées ? Je réfléchis un instant, songeur. Puis, une illumination me viens. - Ça te dirait de me voir en costard ? Histoire de mettre fin à tes préjugés. Y a un magasin qui en vend dans la rue d'à côté. Ouais, c'est la nuit, ouais le magasin est fermé. Et alors ? Une porte ça ne m'a jamais arrêté.

Le gars ne ressent absolument aucune culpabilité à être un queutard. Au contraire, il acquiesce vivement à ma remarque. Ouais, mais moi c'est différent. Déjà, elle baise pleins de gros cons autre que moi. Et moi... j'me tape pas des putes. Mon sourire disparait. Touchée. que je lui concède. Il a eut le dernier mot sur ce coup là, je n'ai pas la force de faire avancer le débat, car déjà j'ai à nouveau envie de pleurer. Moi qui ne pleure jamais d'habitude. Mes frères m'ont appris à ne jamais pleurer, car il n'y a que les faibles qui le font. Mais quand il s'agit de Jax, je suis incapable de me contrôler. Heureusement j'arrive à faire diversion en lui parlant de mes habitudes en matière de sous vêtement. Je ne sais pas pourquoi je lui ai fais une telle confidence. En fait, je m'en fou complètement qu'il sache ce qu'il y a sous mes vêtements. Et je ne comprend pas en quoi il trouve ça si intéressant dans cette information. Putain, t'es trop cruelle Hali. Je le regarde avec un sourcil d'hausser. J'vois pas pourquoi. J'hausse les épaules sans chercher à comprendre. Mais c'est à lui de me faire des petites confidences après s'être indignés car j'ai osé appeler son "peuple" des "petites bites". Je me mord la lèvre pour m'empêcher de rire au passage. Le gars s'énerve toujours quand on met en doute sa virilité, j'en arrive à croire qu'il a un truc à prouver. Mais comme il le susurre lui-même à mon oreille : Y a qu'un seul moyen de rétablir la vérité. Le fronce les sourcils et grimace. Beurk. Aucune curiosité ne m'anime concernant la queue de ce type. Après quoi il me sort un regard de pervers qui ne me fait aucun effet. Mais son air de dépravé sexuel est vite balayé par l'indignation quand je lui pique sa bière. Si tu bois le reste de ma pinte, tu me dois du fric. J'me laisserais pas avoir par tes deux cerises libres sous ton t-shirt. Je secoue la tête, déprimée. Et dire qu'il y a deux minutes t'étais prêt à débourser 20 000 dollars pour moi. Ta générosité a ses limites à ce que je vois. Le voilà qui noie sa frustration dans mon shooter. Moi, je bois tranquillement une gorgée de bière en le regardant grimacer comme une pucelle. Petite bite.... que je commente doucement. Mais il m'a quand même proposé de me changer les idées, alors poruquoi pas hein ? JJ c'est un gosse, il aura toujours une idée lumineuse pour me sortir de ma détresse. Pour décoller Jax de mes pensées et le faire disparaitre, le temps d'une heure ou deux. Ça te dirait de me voir en costard ? J'en rêve toutes les nuits. Que j'ironise en prenant une nouvelle gorgée de bière. Y a un magasin qui en vend dans la rue d'à côté. Par réflexe je regarde mon poignée, mais je n'ai pas de montre. Tant pis. je me lève de se pas et titube sur quelques mètres jusqu'à ce qu'il me retienne. Sans un regard, j'attrapa ma veste et l'enfile. Allez, impressionne moi Jemmius ! que je gueule dans le bar en marchant à reculons. Et merde, je bute contre un type assis à une table, je m'excuse vaguement et sort de ce bar en riant. Une fois dehors je sors mon paquet de cigarette par réflexe, et en propose une à mon partenaire. Je me dirige de mémoire vers cette boutique. J'y suis allée une fois, Zyki avait besoin de louer un costume pour une représentation un soir. Et donc tu penses qu'en te voyais en costard je tomberais folle dingue de ton charme de mâle dominant et que j'accepterais de coucher avec toi, et pas pour 20 000 dollars, c'est ça ? que je demande le plus naturellement du monde avant de lui jeter un coup d'oeil rieur.

- Touchée. Tout fier de moi, je ne prête absolument pas attention au fait qu'elle se sent plutôt mal. De toute façon, même si je le voyais, ça ne changerait rien. J'en ai clairement rien à cirer, chacun ses soucis. D'ailleurs en parlant de soucis, elle ne réagit absolument pas comme je l'espérais à mes avances sexuelles. C'est beaucoup trop triste. Comment est-ce qu'elle peut ne pas me sauter dessus ? Bon, encore quand elle avait un mec.. Ok pourquoi pas, y a des gens comme ça qui sont pour la fidélité, aussi étrange cela soit. Mais, putain, elle est célibataire ! Et je suis canon. Il est où le problème ? Y a des trucs qui m'échappe parfois. - Et dire qu'il y a deux minutes t'étais prêt à débourser 20 000 dollars pour moi. Ta générosité a ses limites à ce que je vois. J'échappe un petit rire ironique. - Non, c'est pas une question de limite. C'est une question de motivation. J'annonce ça de façon solennelle, comme s'il s'agissait de la vérité du siècle. Bien sûr que quand y a une promesse de cul à la fin, je suis tout de suite beaucoup plus prêt à faire des efforts et des sacrifices. Enfin, pour une fille comme Hali. Pas pour les pouilleuses que je ramasse dans les bars habituellement. Je descends son shooter et elle réagit instantanément à ma grimace écœurée. - Petite bite.... Et ça la fait rire ? Je soupire, las. - Hali, ne m'oblige pas à me défroquer pour te faire taire. Sauf si elle a l'intention après ça de venir tâter la taille de ma queue, évidemment. J'ajoute : - J'ai pas une petite bite. J'ai juste un bon palais, nuance. Je prends un petit air snob avant de me remettre à rire doucement, en silence. Puis, elle me demande ce que je peux faire pour elle pour lui changer les idées et je ne te tarde pas à avoir une révélation. - J'en rêve toutes les nuits. Je passe ma main droite sur mon crâne avec assurance, la tête baissée, je la regarde par en-dessous, lui servant un regard digne d'un BG de cinéma. - J'le savais. Elle ne tarde pas à se lever, je l'aide à ne pas s'écrouler au sol et elle s'élance tout en m'appelant à la suivre. Je grince des dents. - Arrête de m'appeler comme ça, putain. J'aurais jamais dû lui dire mon prénom, putain. Je renfile ma veste, attrape mon verre de bière et lui emboîte le pas. On se retrouve dehors et bien vite je la rattrape, pas mon bras gauche autour de ses épaules et continue de boire ma bière de l'autre main, détendu, pendant qu'elle expose mon propre plan. Dès qu'elle se tait, je laisse flotter quelques secondes, comme si je réfléchissais. - Ouep. Que je finis par dire, avant de tourner la tête vers elle. - C'est exactement ça. Je lui offre un grand sourire, absolument pas honteux. On arrive rapidement devant la boutique et je libère Halina, inspectant les lieux. La vitrine est sécurisée par une grille métallique. - Bon, plan B. Je m'avance jusqu'à la porte en bois qui donne sur l'intérieur du bâtiment. Le gérant doit passer par-là le matin, rentrant ainsi par l'arrière de la boutique. Je me penche devant la serrure et.. en fait je ne sais pas forcer une serrure. - BON ! Plan C. Je regarde autour de moi et je m'arrête devant un gros pot de fleurs. Nickel. Je tends mon verre à Hali. - Tiens moi ça. Dès que j'ai les mains libres, j'attrape le pot et le soulève tant bien que mal, c'est que ça fait son poids ce truc. Puis, je m'avance vers la porte en bois et propulse de toutes mes forces le pot sur la porte, au niveau de la poignée. Un grand CRAC se fait entendre. Je pose ma main sur la porte et la pousse. Complètement défoncée, celle-ci s'ouvre sans mal. - YES ! Allez, rentre vite, faut pas qu'on nous voit. Dès qu'elle est à l'intérieur, je récupère le pot et referme la porte derrière nous. On remonte le couloir jusqu'à arrivée sur la seconde porte. Je réitère la chose et, enfin, nous pénétrons à l'intérieur de la boutique. Je me tourne vers Halina, fier de moi et récupère mon verre. - Alors ? Un peu bruyant, mais efficace hein ? Bon et maintenant, faut que je trouve le costard de la mort pour pouvoir la faire craquer.

Faut dire qu'une part de moi admire sa foi. Je veux dire, ça fait plusieurs mois qu'on se connait maintenant, et il a montré une détermination sans faille à atteindre son but (c'est à dire, moi). Alors oui, si on parle de motivation, il est l'un des types les plus motivés que je n'ai jamais vu. Sûrement du genre capable de soulever une voiture si on lui dit qu'une femme nue se trouve en dessous. Et vous savez ce qui le motive aussi ? Prouver que sa bite a une taille tout à fait respectable (notez cette belle transition). Je n'en doute à aucun moment, mais cela m'amuse de le voir aussi choqué chaque fois que je fais une allusion peu flatteuse. Hali, ne m'oblige pas à me défroquer pour te faire taire. Je continue à rire en m'étouffant avec la mousse de sa bière irlandaise. Sérieusement, j'aimerais bien voir ça.Pas sa bite hein ? Mais lui, se défroquer devant tout le monde. Il a compris ? Off, sûrement ! Là il me sort un truc bizarre comme quoi le mec serait un grand palais. Bah oui, bien sûr. Je ris encore. J'aime sa spontanéité, sa confiance en lui et son esprit d'enfant. Il n'a pas grandit comme les autres ce mec, non, il n'a pas grandit du tout. Foutu gosse dans un corps d'adulte, il me fait penser à Zyki quand il était adolescent et qu'il avait la trick pour tout et n'importe quoi. Oui voilà, il me fait penser à Zyki, tout s'explique. Alors quand il me fait son regard de BG des téci, je me mord les lèvres pour ne pas exploser de rire. Il n'y a rien qui marche sur moi en ce qui le concerne. Absolument rien, c'est complètement hallucinant. J'le savais. Il me regarde par en dessus comme s'il était dérangé par la lumière en se frottant la tête commet s'il avait des poux (un comble pour un chauve comme lui). T'as un truc dans l'oeil ? que je demande d'un coup. Tant pis pour toi Jemminus ta chance ne t'a pas souris ici. Encore une fois, le gars ne se démonte pas et m'annonce qu'il espère conclure en me charmant grâce à son costume. Ah. Je lui fais un sourire encourageant en chancelant un peu avant de porter ma cigarette à mes lèvres. J'ai envie de lui faire remarquer qu'un costume d'attaché-case ne me fait ni chaud ni froid. J'aime les vrais costumes, ceux que porte ma troupe. J'aime les torses nus et musculeux. Les paillettes, le khôl et les artifices. Je viens d'un cirque putain et pas d'une vieille banlieue, je ne fantasme pas sur l'assurance financière (oui parce qu'un costume ça fait fantasmer parce que ça montre sa situation financière, voilà tout.) Mais bon, ça sera certainement drôle. Enfin, si on arrive à entrer. Bon, plan B. Je le regarde, un peu en retrait, une main dans la poche de ma veste et l'autre tenant ma cigarette. Bon, je lui dis à quel moment que je sais forcer une serrure ? Penny m'a appris récemment, je suis vraiment douée en plus de ça. Je décide de le laisser montrer ses talents (inexistants soit dit en passant.) BON ! Plan C. Et bah ! Je pouffe de rire. Quel nul. Là il se tourne vers moi et me tend sa bière. Attendez il a piqué le verre ? Je regarde le liquide bizarrement et puis hausse les épaules et en bois une gorgée. Une seconde plus tard un énorme bruit me fait sursauter et renverser la bière à moitié sur moi. PU-TAIN ! que je gueule mécontente alors que l'autre me regarde tout fier de sa connerie. Je le foudroie du regard. Il pénètre dans le magasin et je le suis de mauvaise grâce. Alors ? Un peu bruyant, mais efficace hein ? Sourire froid. Je suis trempée putain. Je pose la bière sur le premier meuble que je croise et je retire ma veste. Mon débardeur est tout poisseux, je grimace. Bon va le chercher ton putain de costume. j'ordonne. Mais le voilà qui bloque sur moi comme un gamin. Oh putain ! Je lève les yeux au ciel et attrape une chemise au hasard. Allez, tourne toi, j'ai pas envie que tu flingues ton jean. regard vers son entrejambe d'un air dégoûté. Mais vu qu'il ne compte vraiment pas me laisser de l'intimité, je me tourne en soupirant, retire mon débardeur et enfile la chemise dérodée. Une fois fais, je m'attache les cheveux et me retourne vers lui. C'est bon, tu peux arrêter de bander maintenant. que j'annonce avant d'attraper un costume immonde à carreaux et de lui tendre. Qu'est-ce que tu penses de ça ? je ris.

- Sérieusement, j'aimerais bien voir ça. Et voilà, je le savais. Elle ne voulait pas le dire mais l'alcool délie les langues, c'est bien connu. Je trouvais ça assez étonnant aussi qu'elle me résiste autant, comme si je ne lui plaisait pas. Je trouvais ça plutôt improbable et je suis rassuré de voir qu'encore une fois, j'avais raison. Y en a pas une qui résiste. C'est le charme irlandais ça. On finit par se tirer du bar et je ne relève pas le fait qu'elle ne réponde pas de la façon espérée à mes petits haussements de sourcil. Aucune importance, elle m'a délivrée l'information que je voulais juste avant, plus rien ne m'arrêtera maintenant. C'est-à-dire que je ne voudrais pas la décevoir, je suis un gentleman. Et si elle veut ma bite, elle l'aura. C'est mon devoir de satisfaire son envie - à condition qu'elle satisfasse la mienne ensuite. Donnant, donnant.
Après quelques péripéties, on finit par réussir à rentrer dans le magasin - non sans avoir un peu forcé la chance à coup d'pot d'fleurs. Et si Halina ne semble pas approuver ma méthode sur le moment, elle oublie bien vite pour en revenir à l'essentiel. - Bon va le chercher ton putain de costume. Je détache mon regard des rayons pour le reposer sur elle et.. woh. J'ai dû rater un épisode. J'hausse un sourcil et fixe mes prunelles sur son débardeur mouillé et collant et, et, et... - Allez, tourne toi, j'ai pas envie que tu flingues ton jean. ME TOURNER ? Je ris, cynique. - Tu te tournerais toi devant le spectacle que tu veux voir depuis des mois ? Non ? On est d'accord. Je croise les bras et opte pour une attitude nonchalante, histoire de lui signifier que je ne bougerais pas de là. Elle s'impatiente et préfère ne pas lutter. Je la regarde me présenter son dos et retirer son débardeur. ELLE ME CHAUFFE PUTAIN. On est d'accord ? Tout le monde a vu ce que j'ai vu ? Elle me chauffe. Halina me chauffe. Elle. me. chauffe. Ok. Je suis chaud. Ok. Quand elle veut. Ça ne fait qu'un tour dans ma tête et je me sens enhardis par une montée brutale d'excitation. C'est comme si tout devenait flou petit à petit dans ma tête. Et qu'il ne restait plus que moi et mon envie. Rien d'autre. A tel point, que je ne calcule même pas le costume qu'elle me montre, ni son rire, ni ses mots, rien. Je suis obnubilé par les changements qui s'opèrent dans mon corps. Toute cette adrénaline, cette envie incontrôlable, presque maladive. Et cette conviction qu'Halina m'envoie des messages depuis le début de la soirée. Je m'approche brusquement, m'empare du costume dans sa main, le lui arrache avant de l'envoyer valdinguer plus loin. - C'est bon, arrêtons d'faire semblant maintenant. Semblant d'être là pour les costumes, semblant de ne pas savoir ce que veut l'autre. Je me jette sur elle, ma main droite se pose sur le bas de ses reins, la pressant ainsi contre moi, tandis que la gauche se cale à l'arrière de son crâne. Mes lèvres, elles, vont se perdre dans sa nuque, lui volant quelques baisers indécents, tandis que j'avance, jusqu'à ce qu'elle se retrouve coincée entre moi et un mur.

Tu te tournerais toi devant le spectacle que tu veux voir depuis des mois ? Non ? On est d'accord. J'arque un sourcil et secoue la tête d'un air désolé. Il ne se démotive jamais le type, je veux dire, il n'a pas compris qu'il n'a pas la moindre chance, genre ZERO ? Parce que c'est le cas. Du coup, j'ignore sa remarque. L'alcool même à me foutre totalement des règles de bienséances et je me déshabille -dos à lui quand même. Quand je me retourne, je tente de reprendre notre conversation là où nous l'avions laissé en lui proposant un costume, mais d'un coup mon regard vague tombe sur le sien. Y a un truc qui a changé, débloqué. Il me regarde avec un air très bizarre. Je ne m'en rend pas compte sur le coup, mais ça me dérange. Mais j'ignore ce sale sentiment derrière un grand rire. Il attrape le costume ridicule que je lui tends, sans trop y faire attention. De toute façon, il l'envoie plus loin une seconde plus tard. Je regarde le tissu s'échouer sur le sol et me passe une main dans mes cheveux noués, faisant tomber quelques mèches devant mes yeux embrumés d'alcool. T'fais quoi ? que je demande vaseuse. Mon coeur s'emballe, il s'approche de moi, très près. C'est bon, arrêtons d'faire semblant maintenant. Semblant, d'quoi ? que je demande naïvement. Mais il est désormais collé à moi. Très collé. Sa main s'aventure jusqu'à mes reins, je grimace, ne comprend pas immédiatement. C'est seulement à ce moment-là que je me rend compte que je suis bourrée. Mais vraiment bourrée. Vous savez, ces moments où on voudrait pouvoir réagir, faire quelque chose, n'importe quoi mais qu'on sait qu'on n'est pas dans son état normal. Je commence à rire bêtement. JJ, arrêtes ça. que je demande une première fois. Je me sens débile, conne, vraiment. Mais il ne m'entend pas, ou ne m'écoute pas. J'en sais rien putain. J'ai la tête qui tourne. J'essaie mollement de passer mon bras entre lui et moi pour pouvoir le pousser en arrière, mais je n'y arrive pas. Il vient poser ses lèvres dans ma nuque. Un frisson de dégoût me parcours. Il embrasse mal. Il est pressé, brusque. Il n'est pas comme Jax. J'me sens bête de le comparer. Y a rien à comparer. Parce qu'il n'y a rien et il n'y aura jamais rien entre JJ et moi. Soudain, un éclair de lucidité me foudroie de la tête jusqu'au pied. J'y mets toutes mes forces et arrive à passer pas bras entre nos poitrines. Je pousse du plus fort possible. Pour la première fois, j'me sens très faible, inoffensive. Ca suffit, lâches-moi maintenant. Je n'ai plus du tout l'air amusée. En fait, je commence à flipper. Mon dos heurte le mur, je sens que je manque d'air. Car JJ est là, trop près, il ne me laisse pas la place de respirer. Lui, ce gosse de merde, j'avais l'impression de pouvoir le maitriser en deux secondes si je voulais. Etait-ce l'alcool ou bien ma naïveté ? Mais il est plus fort que je le pensais. Mais mon cerveau refuse d'allumer tous les signaux. Je m'entête à demander, en poussant sur les bras : Ca me fait pas rire, arrêtes putaaain ! Voyant que je n'arrive à rien en voulant le pousser, je libère l'un de mes bras, et je claque ma main contre sa joue, du plus fort que je peux. Là au moins il recule sa tête, je peux le regarder. Je refuse de faire la fille qui a peur, je le défie, l'air mauvaise. Enlève tes putains de mains, c'est compris ? j'arrive à respirer, j'arrive à retrouver un peu de courage, je refuse de détourner les yeux, comme si j'allais le rendre docile d'un regard.

- Semblant, d'quoi ? Ouais c'est ça, à d'autres. On me l'a déjà fait celle-là, je connais la chanson. Je l'entends qui se marre. Bien sûr qu'elle rigole, parce qu'on passe un bon moment. Parce qu'elle en a envie. Elles en ont toutes envie, mais faut toujours qu'elles jouent les princesses pures ces salopes. Ça me fatigue. - JJ, arrêtes ça. Et voilà, qu'est-ce que je disais. Elle rigole, à l'aise et après elle veut que j'arrête. J'en peux plus de ces gonzesses qui ne savent pas ce qu'elles veulent. Ou plutôt, qui n'assument pas ce qu'elles veulent - moi. Je la sens qui gigote et qui s'agite, elle essaye même de me repousser. Mon dos se courbe et y a que mon torse qui s'éloigne d'elle, mes lèvres, elles, restent bien campées dans sa nuque. - Ca suffit, lâches-moi maintenant. Oh ta gueule Hali, t'abaisse pas à ça. On est entre nous, sans témoin. Je soupire, libère sa nuque et attrape son poignet avec violence. Je le serre et l'éloigne de moi, maintenant son bras le long de son corps. - C'est bon, fait pas ta chochotte. Que je marmonne rapidement, n'ayant pas de temps à perdre avec ça. Mais non, elle n'écoute rien, elle continue. - Ca me fait pas rire, arrêtes putaaain ! Moi non plus ça ne me fait pas rire. J'ai autre chose à foutre que de l'entendre se plaindre, alors que je sais qu'elle veut la même chose que moi. Elle me la clairement fait comprendre depuis que j'suis rentré dans ce bar. Alors, MERDE, faut qu'elle arrête ça maintenant parce que ma pati... CLAC. Je me fige quelques secondes avant de reculer d'un pas. Est-ce qu'elle vient réellement de me gifler ? Est-ce qu'elle a fait ça ? Vraiment ? VRAIMENT ? Mes pupilles se dilatent aussitôt alors qu'un accès de violence grimpe jusqu'à mon cerveau avant de redescendre me nouer les tripes. C'est tout mon corps qui se tend brusquement et mon souffle qui s'accélère. La salope. LA PUTAIN DE SALOPE. Je vois ses lèvres bouger, elle me dit un truc, mais je n'entends pas. Y a ce vrombissement assourdissant qui vient me vriller les tympans et j'me sens perdre complètement le contrôle. Mon regard qui s'assombrit, ma mâchoire qui se serre. Elle aurait pas dû. Elle aurait vraiment pas dû. Ma main droite se lève et s'abat aussitôt sur son visage, dans une violence inouïe. Elle s'écroule et je me penche pour lui attraper les cheveux, la forçant ainsi à se relever avant de la traîner jusqu'au comptoir, fou de rage. J'ai l'impression qu'on a placé un filtre rouge devant mes yeux. Mon sang qui vient s'exploser contre mes tempes, le souffle court, j'enrage. Je la penche sur le comptoir, saisit ses deux poignets et les lui bloque dans le dos, avant de me pencher sur elle, le corps tremblant de colère. - J'EN AI MARRE DE TOUTES CES PUTES. VOUS VOUS PRENEZ POUR QUI PUTAIN ?! Ma main droite descend jusqu'à son jean que je commence à déboutonner. - Toujours à jouer les princesses. Vous êtes toutes des salopes, tu l'sais ça ?! Ça aurait pu bien s'passer, ça aurait pu être sympa ! MAIS NON ! T'as vu ? REGARDE PUTAIN ! Regarde ce que tu me forces à faire ! C'est de sa faute. J'ai pas le choix. Moi je voulais pas ça. Je voulais pas que ça se passe comme ça. C'est de sa faute. C'est de leur faute à toutes. Toutes ces traînées.

Sa main s'abat sur moi. Je suis projetée au sol, tellement surprise par la rapidité de sa réponse que j'en oublie d'accuser la chute. Mon front tape sur le carrelage. Ca devient noir pendant quatre secondes. Un bruit sourd résonne dans ma tête et parasite tous les autres. Je perd la notion d'espace et de temps. Pendant quatre secondes, y a rien. Je suis ramenée à la réalité par une douleur puissante sans savoir d'où elle vient. J'ai l'impression que mon crâne va exploser. Il tient mes cheveux et me tire sans ménagement. Quand je reprend enfin pleine conscience - ou ce qu'il en reste - je me met à hurler des trucs incompréhensibles. Ca sonne comme une supplication. Pitié, pitié arrêtes. Que j'ai envie de dire, mais les mots refusent de se former dans ma bouche. Il me remet debout et m'envoie contre le comptoir. Le bord me fend le bide et coupe ma respiration, et mon menton vient heurté le bois. Ma bouche se rempli de sang, je me suis mordue la langue au passage. J'hoquette et crache un peu d'hémoglobine pour ne pas m'étouffer. Il hurle à son tour. J'EN AI MARRE DE TOUTES CES PUTES. VOUS VOUS PRENEZ POUR QUI PUTAIN ? Je me débats. LÂCHE MOI, LÂCHE MOOOOI ! que je parvins soudain à formuler sans qu'il ne m'écoute. D'une main il bloque mes poignets. C'est fou n'est-ce pas ? Cette facilité qu'il a à réduire toutes mes forces à néant. Je suis totalement impuissante, je ne suis rien et lui est trop fort pour moi. Lui ce gringalet crâne rasé, lui et ses blagues salaces, ses regards déplacés et sa façon de parler adolescente. JJ c'est qu'un putain de gamin, c'est ce mec qui ne m'impressionne en rien. JJ c'est aussi celui qui me donne envie de mourir à l'heure actuelle. Ca va, ca va, j'ai compris. Il peut arrêter maintenant. Il faut qu'il arrête... Il le faut... Mes chevilles molles lâchent sous la pression et mon corps bascule vers le sol. Je veux m'y écrouler mais mes mains sont toujours retenues vers le comptoir. Il me rattrape, enroule son bras autour de ma taille et je sens ses doigts qui cherchent le bouton de mon jean. Je suis frappée par la réalité de la situation. Frappée par ce qu'il veut faire, qu'est-ce qu'il veut faire ? Un frisson d'horreur me parcours, un spasme terrorisé me secoue. NON, NON, NOOOOOOON ! que je cris. Mais j'ai beau me débattre, il parvint quand même à défaire ce foutu bouton. Mon jean lâche tombe jusqu'à mes chevilles. J'ai la tête en feu, il me brûle. Chaque fois que sa main frôle une surface nue de ma peau, me sens électrifiée, blessée, attaquée. J'vois plus rien, j'entend plus rien de ce qu'il dit, y a ce bourdonnement dans mes oreilles qui m'empêche de comprendre. Y a tout qui bouge autour de moi. J'envoie mes jambes violemment en arrière pour tenter de l'atteindre, mais l'alcool me rend gauche, je vise à côté. Je regrette putain, je regrette chaque putain de shot que j'ai voulu boire pour oublier Jax ce soir. Jax putain, j'veux qu'il soit là. J'veux qu'il vienne, maintenant. S'il te plait. Pitié. Que quelqu'un vienne, n'importe qui. Enfin, mon talon bute contre quelque chose. Son genou je crois. Il a l'air d'avoir mal. Ca m'ouvre une porte de sortie. Il desserre son emprise une seconde et j'en profite pour libérer mes mains. Deux pas et je tombe par terre, bloquée par ce jean qui est à mes chevilles. Je me rattrape sur le sol avec mes mains. Je me mets en mode survie. Sans réfléchir, je rampe sur le sol au plus vite. Je ne sais pas par où je vais, mais je m'éloigne de lui. Et je sens soudain ses mains sur mes chevilles. Il attrape mon jean et j'en profite pour m'échapper et lui laisser le tissus dans les mains. Je tente de me relever mais j'échoue à nouveau sur le sol. J'entend ses pas. Je me retourne, sur le dos. Il est là, devant moi. Il est immense, terrifiant. Quand il se penche vers moi je me remet à hurler sans savoir ce que je dis. J'aurais voulu lui gueuler dessus, j'aurais voulu le foudroyer du regard, et faire ce que je fais toujours, couper la chique aux hommes, être cette bagarreuse, cette tarée, cette meuf qui n'a besoin de rien ni personne. Mais je me sens toute petite, gamine, inoffensive. Alors je supplie. Pitié, pitié, arrêtes, JJ, s'il te plait, fais pas ça. Ca, quoi ça ? Je me mets à pleurer.

Elle gueule, elle se débat. Et tout ça, ça ne fait qu'aggraver la colère qui me dévore de l'intérieur. Ses cris m'énervent, ses gestes m'excitent. J'me sens perdu au milieu de toute cette violence. J'sens toute la détresse qui émane d'elle et pourtant, ça ne m'arrête pas. C'est l'inverse. Je me sens enhardi par son état. Elle me repousse et j'ai l'impression qu'elle me désire plus que jamais. Que ses non, que ses lâche-moi, sont en réalité un appel. J'ai l'impression d'être plongé dans un épais brouillard et mes pensées s'emmêlent. C'est un putain de bric-à-brac dans ma tête. Je me sens surpuissant, invincible. Mes mains sur elle la brûle et je suis convaincu, intimement, de lui communiquer mon envie. Qu'elle veut exactement la même chose que moi. J'vois pas ce qui se passe vraiment. Colère et sexe font un sale mélange dans ma tête. Et je n'en ai même pas conscience. Son pied vient heurter mon genoux et me fait reculer, relâchant la pression, je serre les dents et secoue ma jambe blessée, alors qu'une vive douleur se répand le long de ma jambe, comme un spasme. Elle en profite pour tenter de se tirer mais j'la vois qui tombe au sol. Elle rampe, lamentablement. Mais moi tout ce que je vois, c'est son corps qui ondule, ses jambes découvertes, la chemise remontée dans son dos, dévoilant la courbe de ses fesses encore recouvertes par un bout de tissu. Les connexions ne se font plus dans mon cerveau. Je sens qu'un truc lâche complètement, mais ça ne m'inquiète pas pour autant. Je me jette à sa poursuite mais je me retrouve très vite avec uniquement son jean entre les mains. J'enrage, je le jette plus loin en échappant un râle de contrariété et je reviens à la charge, titubant un peu à cause de mon genoux qu'elle n'a franchement pas raté, cette pute. Je l'entends qui hurle à nouveau, mais ses mots ne me parviennent pas. J'suis plongé dans une sorte de flou total et même ses larmes naissantes ne suffisent pas à me faire redescendre. Je crois qu'à part une balle dans la tête, rien ne me ramènerait à la raison à cet instant. J'suis totalement aveuglé par toute cette haine qui crame mes veines et ce désir brutal qui me tend. Je termine à califourchon sur elle et mon poing s'écrase violemment sur son visage, pour la calmer un peu. Je ne dis plus rien non plus. On n'entend plus que mon souffle rocailleux qui vient alourdir l'air de la pièce. J'inspire fort et vite, j'aspire tout son air, je la prive d'oxygène. Je prends toute la place, j'écrase son corps du mien, plaisir coupable. Je veux la sentir à ma merci. Je veux qu'elle avoue enfin que c'est ce qu'elle attend de moi elle aussi. Je m'allonge sur elle et ma main gauche attrape sa gorge et la serre, pour la forcer à son concentrer là-dessus et la rendre plus docile, tandis que ma main droite tente nerveusement de se débarrasser de son sous-vêtement. Mes doigts accrochent le tissu et je tire dessus, jusqu'à le déchirer, à plusieurs reprises. Puis, c'est mon propre jean que je défais. Je tremble de rage, les traits tendus, le visage crispé. Le regard fou, tellement loin de la réalité. Je serre un peu plus fort sa gorge et attrape sa cuisse gauche pour la soulever un peu, mes lèvres se perdent sur ses joues trempées tandis que je la blesse, mon bassin qui vient heurter le sien, sans ménagement. D'abord péniblement, maladroitement. Et assez vite je trouve la bonne position et intensifie mon impitoyable étreinte.

Ça dure quelques minutes, à peine. Je me concentre sur son souffle étouffé, sur les bruits qu'elle émet, entre gémissements et plaintes. Ses sanglots qui meurent entre mes doigts. Et de toute cette violence, j'en tire une satisfaction dégueulasse. Sa peau douce sous mes mains agressives, son odeur délicate qui contraste avec la mienne, bestiale. Le goût de ses lèvres pulpeuses, dont je me suis régalé à plusieurs reprises sans lui laisser le choix. Et dans un ultime soupire aussi immonde que bruyant, je me détends enfin. Je reste quelques secondes sur elle encore, haletant et viens rapidement prendre appui sur ma main droite pour me redresser. J'essuie mon front perlant de sueur avec mon bras et souffle, encore un peu sous l'emprise de la montée d'adrénaline qui vient de me secouer. Je me mets debout, la libérant totalement et remonte mon caleçon puis mon jean, que je referme à la hâte. Je m'accroupis finalement face à elle et attrape ses cheveux pour la forcer à se redresser et à me faire face. Mon regard se plante dans le sien. - N'oublie pas que c'est d'ta faute Halina. C'est toi qui l'a voulu, toi et moi, on le sait très bien. Je lâche ses cheveux et ma main droite vient essuyer le sang sur son visage qui s'écoule de son nez que j'ai blessé en la frappant tout à l'heure. Je redescends progressivement, alors que toute l'excitation se disperse. - J'te raccompagne pas, tu m'en voudras pas. Mon regard glisse une dernière fois vers sa gorge, rouge, marquée plus que jamais, on y voit encore la trace de mes doigts. Froid, distant, je sens doucement une certaine incompréhension me saisir, alors que j'ai encore du mal à réaliser ce qu'il vient de se passer. Je me relève et m'éloigne, jusqu'à quitter les lieux et me retrouver dehors, l'abandonnant là à son sort. Et je rentre chez moi, vide à l'intérieur. L'extase qui me faisait vibrer il y a encore quelques minutes a complètement disparue. Laissant une sensation amère et désagréable. Mais mon cerveau s'occupe de traiter ça pour moi. Et, progressivement, je parviens à me convaincre que ce qu'il vient de se passer est parfaitement normal.

Je viens juste de baiser avec Halina.
Tout va bien, JJ. Tout va bien. Tu n'as rien fait de mal.
J'allume une clope, détendu.
Tout va bien.

Quand enfin il défait son emprise sur ma gorge j'inspire une grande bouffée d'air qui brûle ma gorge, mes poumons et tout mon corps. Je respire encore. Je respire. Et ça sonne comme une foutue malédiction dans ma tête. Je respire encore. Je le ne regarde pas se relever, je ne le regarde pas non plus quand il s'accroupis près de moi, empoigne mes cheveux pour me faire me redresser. Je suis si molle que je me laisse faire, pendue à sa main. Je fixe le vide et je l'entend me parler sans comprendre un seul mot. Les yeux désespérément dans le vide. Enfin il me lâche, et comme une poupée de chiffon je retombe sur le sol. Je regarde les néons du plafond, ils crépitent dans le fond de ma rétine et m'aveuglent. Mais je continue de fixer. Jusqu'à ce que j'entende, de très loin, ses pas quitter la pièce. Je sens une vague de froid qui s'engouffre dans la pièce, je tremble. Et puis la porte fracturée se referme derrière lui. Un long silence. Je tremble encore.

Mon cerveau veut faire disparaître tout ce qui s'est passé. J'ai des pensées absurdes qui me traversent. Personne n'était là, personne ne nous a vu. Si je m'en vais, si je me tais, personne ne le saura jamais et tout sera comme si rien ne s'était passé. Cet espoir me donne la force de me redresser. Je suis assise sur le carrelage froid. Tout sera comme si rien ne s'était passé. Rien ne s'est passé. Que mon cerveau mourant gueule dans mes oreilles. Mais dès que je suis assise, un frisson violent me secoue. Je me retourne brutalement vers le sol et je gerbe, sans pouvoir me contrôlée. Soudain toute la douleur que mon cerveau a essayé d'anesthésier se réveille. J'ai mal, partout. Chaque muscle de mon corps est douloureux de s'être tendu, tordu même pour le repousser. Mon nez fracturé saigne, mes joues me tirent à cause des larmes séchées, ma gorge me brûle. J'le sens en moi encore. Je sens ses mains, ses lèvres, son sexe, tout. Quand j'arrête de vomir je me traîne jusqu'au comptoir contre lequel il m'avait bloquée et j'y prend appuis pour me relever. Mes jambes sont faites de coton, j'anticipe chaque pas comme si elles allaient me lâcher. Couverte par la chemise trop large que j'avais enfilée, je me poste devant la glace. J'me sens superficielle mais je veux vérifiée qu'il n'a pas déformé mon visage, mon corps, mon âme. Quand je tombe face à mon reflet j'hoquette et ravale un petit cri et mes sanglots. Je glisse le long du miroir jusqu'à retrouver le sol, mes jambes ne soutienne plus mon corps déchiré. Recroquevillée, je cache mon visage de mes mains tremblantes.

Et puis après, quoi? Faut que je quitte cet endroit, faut que... Terrifiée par l'idée que la porte est encore ouverte et que quelqu'un pourrait me surprendre je rampe jusqu'à mon jean que j'enfile. Je retire la chemise, que je lance dans un coin, je remet mon débardeur souillé de bière et puis ma veste en cuir. Ma tête tourne encore, l'alcool engourdi encore mes mouvements. Je marche avec difficulté jusqu'à un présentoir d'écharpes, je m'accroche à tout ce qui peut m'aider. Je prend la première étoffe et l'enroule autour de ma gorge. Je me dis que du maquillage camouflera ses traces une fois dans ma caravane.

Titubante je fais dans ma rue et est frappée par le vent, par la foule. Il est tard mais les rues sont encore animées. Ils étaient là, tous. Ces putains de passants, ces civils, ces locaux. Ils étaient tous là pendant que je hurlais. Je bute contre quelqu'un, je pousse un cri. L'homme, en costume, me regarde étrangement, et me laisse chanceler plus loin. Je ne sais plus où je suis, ni dans quelle rue, ni par où je dois aller. Je me rend rapidement compte que je serais incapable de rentrer chez moi. Je m'accroche à une rampe d'escalier qui mène à l'entrée d'un immeuble et me laisse tomber sur les marches. J'ai envie de pleurer, ma gorge est nouée mais j'en suis incapable. Je veux fermer les yeux et oublier une seconde ce qui m'entoure. J'ai l'impression d'avoir la gueule de bois avant l'heure. Mais dès que je ferme un oeil, son visage m'éclate au visage. Je sursaute, je tremble, j'ai mal.