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petit poney ▹ posts envoyés : 2027 ▹ points : 56 ▹ pseudo : zoé (baalsamine) ▹ crédits : hoodwink(avatar) & sial(sign) ▹ avatar : Taylor Lashae ▹ signe particulier : cicatrices sur tout le corps qu'elle tente maladroitement de cacher, souvenirs d'épisodes de folie désespérée. Une voix douce, des doigts de fées, une chaleur humaine parfois trop brulante. Syndrome du Saint Bernard qui colle au coeur.
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| Sujet: numb your pain (Branca) Mar 25 Oct - 1:59 | |
| Rituel. Rengaine. Même rythme. Putain. C’est long, c’est lent, c’est rageant. Elle étouffe Anca dans sa petite cage dorée, dans cette prison qu’elle s’est construit elle-même. Métro boulot dodo, et on appui sur le bouton repeat. Same old same old, et bon sang ce que c’est rageant. Elle a l’impression de tourner en rond, un peu plus, la fatigue qui s’accumule et la tristesse qui ne fait que creuser toujours plus profond dans sa cage thoracique. Les cours se terminent et Anca pense déjà à son lit, à la chaleur qu’elle trouvera quand elle s’écroulera sur les draps après la longue marche qui l’attend dans la nuit. Pas le temps ni l’argent pour un vélo, une moto ou une voiture. Encore moins pour le bus. Chez les Popescu on fait son sport à pied, marche soldat, ou crève. Alors elle marche Anca, parce que pas question de crever. Elle enfonce son casque sur ses oreilles et balance la musique à fond avant de filer dans la nuit. Elle aime pas ça, le soir, les rues. On sait jamais ce qui s’y cache, qui on peut rencontrer. Un gars un peu trop bourré qui se croit soudain le roi du monde, les mains trop baladeuses et l’haleine chargée. C’est toujours un gars qu’elle imagine étrangement, jamais une fille. Comme si une fille ne pouvait pas la blesser. La blague. Putain. Elle portait encore les marques dans son dos du talon qu’on lui avait enfoncé entre midi et deux. Qu’importe. Elle fonce Anca, les clés dans ses mains en poing américain, elle repense à ses maigres notions de self défense. Frapper le nez avez la paume, et viser entre les jambes. Fort. Rapidement. Puis courir. Courir comme si sa vie en dépendait. Parce qu’au fond c’était surement le cas. Elle est tellement concentrée Anca qu’elle se rend pas compte que y a quelqu’un par terre, bam elle trébuche, bam vol plané. Elle atterrit au sol les mains en avant et ça fait mal. Pourtant son premier réflexe c’est pas de vérifier si elle a rien de cassé. Non. Altruiste Anca, angélique Anca, elle sort se précipite au niveau du corps qu’elle vient d’écraser et allume la lampe de son téléphone pour observer la situation. Respire Anca, ça va le faire, tu sais le faire. C’est un homme, visage ensanglanté, la respiration sifflante et la conscience vacillante. « Oh mon dieu. » Elle porte la main à sa bouche avant de se ressaisir. Pense aux cours de secourisme Anca. Pense à la formation. et pense aussi à toutes les galères que t’as affronté avec ta famille. Elle palpe doucement, délicatement tout le corps de l’inconnu à la recherche de traumatismes éventuels. Il a l’air d’avoir une blessure au ventre, superficielle mais qui nécessite néanmoins des points de sutures s’il ne veut pas se vider et vu sa respiration il a bien une ou deux côtes déplacées ou fêlées. « Ca va aller monsieur, ça va aller je vais m’occuper de vous. Je vais appeler une ambulance tout vas bien se passer » Elle est douce Anca, elle passe sa main sur son visage comme pour lui prouver qu’elle est là, qu’elle l’abandonnera pas. « Restez avec moi. »
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: numb your pain (Branca) Mar 25 Oct - 6:05 | |
| Les yeux vissés sur les étoiles. Là, étalé sur le goudron dégueulasse, du sang plein la bouche, du sang plein les mains. Bran a la respiration sifflante de l'homme à l'agonie, une douleur lancinante se faisant ressentir chaque fois qu'sa cage thoracique se soulève. Il est incapable de bouger, ni même de ramper pour s'enlever du milieu. Ah, les chiens. Ils l'ont abandonné là, en plein milieu du trottoir, en proie au moindre passant qui s'aventurerait dans le coin. Ils l'ont pris par surprise, lui ont sauté dessus à plusieurs, et lui ont tout bonnement administré un cassage de gueule remarquable. Il regarde les étoiles parce que c'est tout ce qu'il peut faire, mais elles se parent de rouge, se mettent à vibrer, deviennent floues par intermittences. Il a du mal à garder les yeux ouverts et il perd toute notion du temps et d'la réalité. Il visualise ses agresseurs encore et encore, revoit les cagoules masquant leurs visages, réécoute le son d'leurs voix chargées par l'adrénaline. Il sait c'que c'est. Une vengeance. Sûrement que l'un d'entre eux a fait les frais d'une de ses visites – sûrement qu'y en a un à qui il doit quelques dents, ou pire, comme une oreille ou bien un doigt. Il sait pas. Il arrive pas à réfléchir, il arrive pas à chercher qui est à blâmer. Mais dès qu'il retrouvera les siens, dès qu'ses frères du gang sauront, ils les traqueront. Ils les débusqueront. Et ils leur feront regretter cet élan de courage à deux balles. C'est à ça qu'il se raccroche pour pas sombrer dans l'inconscience, alors qu'sa tête lui paraît trop lourde et que le sang bat à ses tempes. Il sait pas combien de temps il est resté comme ça, à s'perdre dans les méandres de la nuit noire, à s'fondre sur le bitume aussi encrassé que lui. Il entend des bruits de pas, là-bas, au loin. Mais faut croire qu'son cerveau lui joue des tours puisque déjà, il sent un poids le heurter, l'écraser à moitié et finir sa course près de lui – finalement, les pas étaient pas si loin qu'ça. Il grogne et un hoquet de douleur lui échappe, puis il s'met à tousser, forcé de tourner la tête sur le côté alors qu'il crache du sang. « Oh mon dieu. » Ouais, comme elle dit. Il est aveuglé par une lumière blanche le temps d'une seconde, avant d'piger qu'elle l'ausculte avec son téléphone. Il sent les doigts de l'inconnue se balader sur lui et le palper comme le ferait un médecin, sans trop comprendre pourquoi elle fait ça. « Ça va aller monsieur, ça va aller je vais m’occuper de vous. Je vais appeler une ambulance tout va bien se passer. » Putain, non. Tout mais pas ça. Il peut pas aller à l'hôpital, on va poser trop de questions, ça va attirer l'attention, ça va s'finir avec les flics et il veut surtout pas ça. Ces trucs-là, ça s'règle en homme. Ça s'règle avec le gang. « Non... Non, pas d'ambulance. Pas l'hôpital. » Parler lui semble horriblement douloureux – à tel point que son accent serbe ressort encore plus que d'habitude, et qu'il est à peine foutu de faire une phrase. « Restez avec moi. » Y a sa main qui lui effleure le visage comme une plume, et il rassemble son énergie pour lever la sienne et la poser sur celle de la donzelle. Sa paume rugueuse et poisseuse rencontre la peau d'velours, qu'il essaie de serrer entre ses doigts, sans vraiment y arriver. « Pas l'hôpital. J'vais m'débrouiller. Prête-moi ton téléphone. » Rien qu'aligner trois mots c'est le bout du monde. Ça le frustre, ces conneries. Il soupire, se concentre pour pas geindre à chaque fois qu'il ouvre la bouche. « S'te plaît. Un coup d'fil et c'est bon. » Il a qu'à appeler les gars et prier pour qu'ils répondent, pour qu'ils viennent le chercher, pour qu'ils le sortent de c'merdier. Elle peut pas appeler les secours. Et avec tout l'mal du monde, il parvient à pencher sa tête en arrière, jusqu'à croiser le regard de l'étrangère. Comme pour l'implorer silencieusement, parce que ça lui coûte trop de parler pour l'instant. Ses yeux ont quitté les étoiles. Maintenant, ils sont vissés sur celle qui fait office de phare dans l'noir. |
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petit poney ▹ posts envoyés : 2027 ▹ points : 56 ▹ pseudo : zoé (baalsamine) ▹ crédits : hoodwink(avatar) & sial(sign) ▹ avatar : Taylor Lashae ▹ signe particulier : cicatrices sur tout le corps qu'elle tente maladroitement de cacher, souvenirs d'épisodes de folie désespérée. Une voix douce, des doigts de fées, une chaleur humaine parfois trop brulante. Syndrome du Saint Bernard qui colle au coeur.
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| Sujet: Re: numb your pain (Branca) Mer 26 Oct - 3:46 | |
| Elle panique un peu Anca, quand elle regarde ses mains se tacher de sang. Pas le sien, celui du gars, là, étendu sur le sol. Il est pas mort, ça non, mais si elle l’abandonnait maintenant il risquait de le devenir dans quelques heures. Et ça, elle peut pas Anca, ignorer quelqu’un dans le besoin, quelqu’un dans la détresse. Alors elle parle Anca, maitrisant sa voix tant bien que mal pour ne pas craquer pour ne pas lâcher. C’est pas la première fois et ça ne sera sans doute pas la dernière fois qu’elle récupère un homme cassé entre ses bras, à croire qu’elle les attire. Foutu aimant à problème. Non... Non, pas d'ambulance. Pas l'hôpital. Anca fait semblant de ne pas avoir entendu, parce qu’elle sait que la meilleure chose à faire actuellement c’est d’appeler des professionnels pour qu’ils gèrent ça comme ils savent si bien le faire. Doucement elle passe sa main sur le visage du jeune homme, étalant une légère trainée d’hémoglobine sur sa joue. Elle a comme envie de pleurer quand elle regarde ce visage tout défoncé, il lui rappelle douloureusement Seven, et soudain elle sent son cœur se serrer. C’est fou cette aptitude qu’elle a à éprouver de l’empathie pour le premier venu, ça la perdra un jour, si ce n’est pas cette nuit. Elle sursaute quand la main de l’inconnu vient trouver la sienne, tremblante, faible, et pourtant si pressante. Elle sert du mieux qu’elle peut ses doigts, pour lui montrer qu’elle le lâchera pas. Promis juré, elle restera avec lui. Pas l'hôpital. J'vais m'débrouiller. Prête-moi ton téléphone. Il a un accent fort, prononcé, rugueux. Un accent trop fort qui sonne comme la maison, ou presque, quelque part très à l’est de l’Europe. Et c’est comme une claque. Elle serre les dents Anca, hésitante, parce qu’elle comprend ce qui se passe ici. Du moins, les grandes lignes. Elle a déjà vu ça à la maison encore et encore, les frères ou le père débarquer en titubant, le sang s’échappant par de grandes plaies béantes, tachant le carrelage de la maison. C’est des histoires de règlement de compte, de jeux de gangster, d’enfant qui n’ont pas su mûrir et qui sont devenus bien trop violents. S'te plaît. Un coup d'fil et c'est bon. Parce qu’à l’hôpital ils vont poser des questions. A l’hôpital y aura surement la police de contactée, à l’hôpital ça sera tout un merdier. Et ni une ni deux y a cette éducation ancrée dans sa peau qui reprend le dessus. « Pas l’hôpital, promis, j’ai compris » mais qui alors ? Est-ce qu’il pense honnêtement que ses amis vont répondre à cette heure-ci ? Anca ne détourne pas le regard, elle ne bronche pas, elle réfléchit. « Ok. J’ai une proposition. J’habite pas loin, je vous soigne, vous appelez vos amis après. » Parce qu’elle n’a pas le temps d’attendre. Non. Elle n’a pas envie d’attendre, avec un gars à moitié crevé sur le trottoir, qui sait ce qui pourra leur arriver, c’est pas comme si le quartier était le mieux fréquenté de tout Savannah après tout. Anca attrape alors le bras droit du jeune homme pour le passer par-dessus son épaule et essaye tant bien que mal de l’aider à se redresser. « Désolé… » ça fait mal, elle sait. Il doit souffrir le martyr avec ses côtes abimées. Mais pour le moment elle peut pas faire autre chose que d’essayer de le soutenir pour le soulager. « J’habite pas très loin…Accrochez vous, je vous lâcherais pas, promis. » Des promesses, encore et toujours des promesses. Elle en faisait beaucoup trop pour cette soirée. Et titubante dans la nuit, Anca se demande si elle est pas en train de faire une énorme connerie.
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: numb your pain (Branca) Ven 28 Oct - 22:02 | |
| « Pas l'hôpital, promis, j'ai compris. » Y a comme une vague de soulagement qui submerge Bran à l'entente de ces mots, parce qu'elle insiste pas, ne pose même pas de question. Elle se contente d'acquiescer sans broncher et il l'en remercie silencieusement, effectuant une pression minime sur sa main à défaut d'avoir la force d'ouvrir la bouche. Il préfère conserver son énergie pour respirer, alors que sa cage thoracique le lance à chaque fois qu'elle se soulève pour laisser passer un peu d'air jusqu'à ses poumons. « Ok. J’ai une proposition. J’habite pas loin, je vous soigne, vous appelez vos amis après. » Pardon ? Sur le coup, il est pas sûr de comprendre. Cette fille, qu'il a jamais vue auparavant, et qui a l'air foutrement fragile avec son visage de poupée et sa carcasse toute frêle, propose de l'ramener chez elle ? Lui. Lui, le type couvert de sang et agonisant sur le trottoir. Lui, le tatoué avec ses têtes de mort et sa dégaine qui hurle tellement badboy que ça frôle le ridicule. Elle veut l'embarquer avec elle. Et sur le coup, il sait pas s'il est tombé sur une perle rare faite de douceur et de bonté, ou si elle est juste conne. P't'être bien un peu des deux. « T'es docteur ? » C'est pas comme s'il allait l'envoyer chier si la réponse est négative, au final. Il est tellement mal en point qu'il doute qu'elle puisse aggraver son cas, et de toute façon, il sera toujours mieux chez cette inconnue plutôt qu'en proie aux vautours de la rue. Alors il s'laisse faire quand elle l'attrape et le tient en place, pour mieux l'aider à se lever. La douleur le heurte de plein fouet et il lâche un juron dans son serbe natal, se redressant tant bien que mal, prenant appui sur la donzelle. « Désolée... » Il pige pas. « De quoi ? » C'est pas sa faute, s'il est là. Alors il comprend pas vraiment pourquoi elle s'excuse, mais dans l'fond, il s'en fout. Il est même plutôt reconnaissant, parce que même si s'mettre debout fait un mal de chien et réveille tous ses muscles ankylosés, il peut enfin respirer. Libéré du poids d'sa propre poitrine qui le faisait suffoquer, il peut enfin recommencer à parler normalement. « J’habite pas très loin... Accrochez-vous, je vous lâcherai pas, promis. » Il la croit. Il a pas peur qu'elle le lâche, juste qu'elle succombe sous son poids et qu'ils tombent tous les deux. Mais il fait d'son mieux pour ne pas être trop lourd, titubant difficilement à ses côtés, un bras enroulé autour de ses épaules pour se cramponner à elle, l'autre autour de son propre abdomen comme si ça pouvait atténuer la douleur. Et quand ils s'approchent enfin du but, quand ils arrivent devant chez elle, y a une pointe de confusion qui l'assaille. Ça lui semble vachement trop grand, pour juste cette nana. « T'habites seule ? » C'est pas que, mais il a pas franchement envie de croiser une foule de gens. Il veut bien s'laisser amadouer et se traîner jusqu'à chez elle, mais il a pas signé pour avoir une horde de témoins non plus. « Vaudrait mieux. J'préfère qu'ça reste entre toi et moi, tu vois. » Il tourne la tête vers elle, vrillant ses prunelles dans les siennes, avec tellement d'intensité que ça en deviendrait presque gênant. Il la jauge une seconde mais n'lui laisse pas le temps de répondre, la coupant avant même qu'elle n'ouvre la bouche. « Ça m'embêterait d'avoir toute ta baraque à faire taire. T'as l'air d'être une gentille fille. » Et l'sourire qui vient finalement découvrir ses dents n'a rien de rassurant. C'est une menace sous couvert, qu'il appuie en approchant sa main libre du visage de l'inconnue, chassant l'une de ses longues mèches brunes pour la caler derrière son oreille. Son geste est doux, mais pourtant empreint d'un avertissement silencieux. Et même s'il est tout cabossé, clairement pas en capacité de faire quoi que ce soit pour l'instant, c'est une promesse tacite. Une révélation muette. Parce que ce soir, elle accueille pas juste un pauvre type ramassé au hasard dans la boue. Ce soir, elle ouvre sa porte au grand méchant loup. |
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petit poney ▹ posts envoyés : 2027 ▹ points : 56 ▹ pseudo : zoé (baalsamine) ▹ crédits : hoodwink(avatar) & sial(sign) ▹ avatar : Taylor Lashae ▹ signe particulier : cicatrices sur tout le corps qu'elle tente maladroitement de cacher, souvenirs d'épisodes de folie désespérée. Une voix douce, des doigts de fées, une chaleur humaine parfois trop brulante. Syndrome du Saint Bernard qui colle au coeur.
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| Sujet: Re: numb your pain (Branca) Dim 30 Oct - 16:17 | |
| Y a la main de l’inconnu dans la sienne, si grande qu’Anca a l’impression d’être un enfant à côté de lui. Une gamine. Une gosse. Comme lorsqu’elle soignait le paternel après ses combats quand il rentrait à la maison, le visage explosé, dégoulinant de sang. Elle frissonne Anca, secouant la tête pour oublier, pour pas se souvenir de toute cette merde qui encre son passé. T'es docteur ? Il doit se dire que c’est la raison pour laquelle elle s’arrête à côté de lui, la raison pour laquelle elle décide de l’embarquer chez lui pour le soigner. « Infirmière » en devenir. Mais ça elle le dit pas. Parce qu’au final elle a déjà eu toute la formation du monde pour soigner ce genre de blessure. C’est pas comme si elle avait besoin d’un brevet pour recoudre des plaies, pour nettoyer le sang et atténuer les douleurs. Poppy, comme le pavot. Opium. Quelques graines, un peu de sève, et beaucoup, beaucoup d’amour, le genre d’amour qu’elle garde en stock dans son cœur, qui déborde, qui l’étouffe. Ptêtre pour ça au final qu’elle prend pas peur, qu’elle attrape l’inconnu par le bras et qu’elle l’aide à se redresser. Une seconde plus tard il crache une insulte dans une langue un peu sèche et comme par reflexe Anca s’excuse. Parce qu’elle ne sait pas trop quoi dire d’autre pour l’encourager. Désolé pour ta douleur, désolé pour ta peine, désolé que tu te sois fait agresser comme ça tu le méritais pas. ou peut être que si. Qu’est-ce qu’elle en sait hein ? Rien du tout. De quoi ? Tu vois, même lui il comprend pas. Alors elle se contente juste de secouer la tête, scellant ses lèvres pour ne pas dire une bêtise. Fermer sa petite bouche comme on le lui a appris et à se rendre utile. Du mieux qu’elle peut. Et pour le moment le mieux qu’elle puisse faire c’est emmener l’inconnu chez elle et le soigner. Avec un peu de chance sa mère sera déjà au lit, son père trop bourré devant la télé pour s’en rendre compte et le reste de la famille….Mimi devait être déjà au lit vu l’heure, Rez aussi avec un peu de chance et Ioan. Bah…C’était Ioan. Une fois sur deux il finissait par cuver son vin endormi sur le bar. Donc oui, avec un peu de chance personne ne lui poserait de questions. Personne ne remarquerait même la présence de l’homme. Personne voyait jamais rien de toute façon dans cette baraque. Ou alors c’était trop tard. Toujours trop tard.
Ils vacillent tous les deux dans la nuit, elle luttant pour pas finir écrasée sous le poids de l’homme et lui la main sur son ventre, le visage crispé de douleur. Elle craquera pas Anca, elle l’amènera à bon port, elle décidé. C’est comme ça. Et quand la maison se profile enfin, elle sent ses muscles de détendre. Amen, elle aurait sans doute pas pu marcher plus longtemps. T'habites seule ? La voix de l’étranger la fait sursauter. Elle tourne légèrement la tête pour le regarder, ouvrant la bouche pour lui répondre. Sauf qu’il la devance. Vaudrait mieux. J'préfère qu'ça reste entre toi et moi, tu vois. et leurs yeux se rencontrent. Il a quelque chose d’animal, dans ses pupilles, comme une bête tapie dans l’ombre de la rétine, et Anca l’impression de sentir un vent glacé lui parcourir l’échine. Y a comme une menace dans sa voix, camouflée, distante. Mais pourtant bien là. Menace qui se retrouve accentuée lorsqu’il reprend la parole, l’empêchant de parler une nouvelle fois. Ça m'embêterait d'avoir toute ta baraque à faire taire. T'as l'air d'être une gentille fille. Ya ce sourire, carnassier, qui lui donne soudain l’impression d’être le petit chaperon rouge confronté au grand méchant loup. Et quand il remet en place une mèche de ses cheveux Anca hésite à le laisser la par terre et à partir en courant. Loin. Pour pas se faire bouffer. Elle entre-ouvre les lèvres, le regard perdu dans celui de l’étranger, elle réfléchit. Mais encore une fois son instinct de Popescu reprend le dessus et elle chasse la main du jeune homme avant de soupirer. Ces quelques secondes lui permettent de reprendre contenance et elle rapproche son visage du sien. «Tu sais j’ai bien compris de quoi il s’agissait ici. T’as peur que moi ou ma famille te balance à la police ? » Elle rigole doucement avant de secouer la tête. « T’as rien à craindre dans cette maison. Je récupère mon père et mes frères dans le même état que toi depuis que je sais marcher » La baston, la violence, le sang des Popescu tachant le carrelage. Le fil, les râles de douleurs, les plaies béantes. « Donc laisse tomber le numéro de grand méchant qui va venir se venger d’accord ? » Elle pointe son doigt sur sa poitrine, les lèvres pincées par la frustration. Les gens ont toujours une image erronée d’elle, jolie petite poupée parfaite qui vie dans un conte de fée. Mais ils ne la connaissent pas. Ils ne savent pas ce qu’elle a vécu. Et quand un gars pense lui faire peur en la menaçant comme ça, au fond, elle ravale la frayeur pour finir par rigoler. Qu’ils essayent, elle a une famille armée derrière elle. Et chez les Popescu on applique la loi du talion : œil pour œil, dent pour dent. « On a fini avec les trivialités ? Tu me laisse te soigner ? Ou sinon bon courage pour venir me buter quand tu seras mort sur le trottoir. » et de façon presque mesquine Anca appuit légèrement sur son ventre, là où se trouve la coupure. Qu’il comprenne qu’elle se laissera pas écraser. Elle est trop fatiguée pour ça.
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: numb your pain (Branca) Mer 2 Nov - 4:00 | |
| « Infirmière. » Ding ding ding – Bran est un winner, il a tiré l'meilleur numéro et finalement, il a d'la chance dans son malheur. C'est encore mieux que ce qu'il pensait, parce que maintenant, il a la certitude d'être entre de bonnes mains. Il sait qu'au moins, elle saura le rafistoler correctement. Alors il la félicite en silence de s'être arrêtée sur lui, et d'être suffisamment inconsciente pour l'embarquer chez elle. Il s'appuie sur elle, titube, retient les sons pouvant trahir la souffrance qui le traverse de part en part et résonne dans ses os à chaque pas qu'il fait. Bon gré mal gré, ils avancent ensemble dans l'obscurité, et il s'dit qu'il peut quand même saluer la détermination d'la gamine. Elle bronche pas, ne plie pas, supporte son poids sans un mot. Et quand ils finissent par arriver devant sa baraque, Bran s'inquiète des témoins potentiels. Elle a l'air d'être une fille bien, tellement qu'on s'dit que les gens sont sûrement pareils là d'où elle vient. Il sait pas, lui – il se doute pas des énergumènes qu'elle se traîne. Alors il menace l'air de rien, dégaine son sourire de prédateur et utilise toute la douceur du monde pour lui faire peur. Elle reste silencieuse une seconde, et il s'demande presque si elle va pas soudain se mettre à crier et fuir de l'autre côté. Mais non. Elle balaie le geste de Bran sans ployer, se permettant même de soupirer. « Tu sais j’ai bien compris de quoi il s’agissait ici. T’as peur que moi ou ma famille te balance à la police ? » C'est un peu l'idée, ouais. Il ne répond pas mais le haussement de ses sourcils parle pour lui. Et quand elle s'met à rire, il penche la tête sur le côté, sincèrement intrigué. « T’as rien à craindre dans cette maison. Je récupère mon père et mes frères dans le même état que toi depuis que je sais marcher. » Ça résout au moins le mystère sur son environnement : elle vient pas des contes de fées. Faut croire qu'la princesse est salement cabossée, et qu'elle a eu suffisamment d'os brisés pour ne plus avoir envie de rêver. « Donc laisse tomber le numéro de grand méchant qui va venir se venger d’accord ? » L'aplomb dont elle fait preuve a le mérite de lui arracher un rire, mais il se ravise vite devant la douleur que ça provoque dans son torse. Pourtant, c'est pas l'envie qui manque. Il s'attendait pas à ça. Elle a l'air tellement fragile qu'il se préparait déjà à la voir trembler devant lui, mais faut croire qu'y a erreur sur la personne. Et au final, ça lui déplaît pas tant qu'ça – au moins elle est divertissante. « On a fini avec les trivialités ? Tu me laisses te soigner ? Ou sinon bon courage pour venir me buter quand tu seras mort sur le trottoir. » Elle ponctue sa phrase en venant appuyer sur la blessure de Bran, qui lâche un grognement de douleur malgré lui. Ses traits se crispent mais il arrive quand même à sourire, sans la quitter des yeux. « Ça va, j'pense qu'on est à la même page. Pour l'instant. » Et il garde ce même sourire plein de dents, lui laissant deviner qu'il est presque impressionné par le comportement qu'elle a adopté. Mais qu'il en reste pas moins prêt à la dévorer, si le besoin s'fait ressentir.
Ils finissent par entrer dans la maison, baignée elle aussi dans l'obscurité. La seule lueur que Bran perçoit est celle d'une télé allumée, et il a le temps d'apercevoir un type en train de ronfler devant celle-ci quand ils passent devant. Il se laisse guider par sa sauveuse, calquant ses pas sur les siens, enroulant ses doigts un peu trop fort autour de son épaule fragile. Il s'en rend pas compte, cherchant à garder son équilibre, et à camoufler la torture que chaque centimètre parcouru représente. Ils grimpent les escaliers péniblement, et il laisse son regard traîner sur les quelques photos de famille accrochées. Visiblement, y a d'la marmaille. Peut-être même trop, d'ailleurs. Du coup il trouve étrange de n'avoir croisé personne, si ce n'est le type aperçu en bas, mais il va pas s'en plaindre. Ils finissent par arriver jusqu'à la salle de bains, où Bran finit par s'appuyer contre un mur, le souffle court. Histoire d'aller plus vite, il tente déjà de retirer son t-shirt, mais abandonne vite cette idée quand il sent qu'il en est incapable tout seul. À défaut, il se contente de le soulever pour découvrir son torse, et baisse la tête pour essayer de voir l'étendue des dégâts. Mais avec tout le sang qui macule sa peau, il voit rien du tout. « Alors doc, tu crois qu'c'est grave ? » Il lève les yeux vers elle à nouveau, et son visage se fend d'un grand sourire, comme si toute cette situation était parfaitement normale. Comme s'il était pas en sang dans la salle de bains d'une parfaite inconnue, avec une sale plaie sur le bide et l'impression que tout son squelette est fissuré. « J'vais survivre ou j'dis à mes potes de commencer à creuser ? » Y a une telle décontraction dans sa voix que c'est presque dérangeant. On sent qu'il a l'habitude de ces situations. De s'retrouver mal en point, la gueule cassée et la peau trouée. On sent surtout qu'il est familier avec la mort, complice avec la faucheuse. Comparse de toute cette noirceur qui tranche avec l'éclat de son sourire. « Tu veux pas m'aider à enlever ça ? » Il recommence à tirer sur son t-shirt sans succès, frustré d'avoir ce truc dégueulasse collé sur le dos. C'est devenu poisseux – imbibé de sang et de sueur. Il a juste envie de s'en débarrasser, de la laisser le réparer et p't'être même de demander à utiliser sa douche quand tout sera terminé. Quitte à accepter sa bonté, autant en profiter. |
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| Sujet: Re: numb your pain (Branca) Ven 4 Nov - 22:21 | |
| Il souffre. Elle sait. Elle le sent dans la façon qu’il a de s’appuyer contre elle, de pousser des soupirs, de tout simplement respirer. Ca doit être l’enfer dans sa cage thoracique, dans son ventre et Anca espère sincèrement que la blessure n’est pas aussi grave qu’elle en à l’air, ça serait con de devoir réellement appeler les secours après tout ça. Elle fléchit pas Anca, bien droite sur ses jambes, elle essaye de pas se mettre à trembler sous le poids du jeune homme et quand les ruelles deviennent familière, elle sent comme des ailes lui pousser dans le dos. Elle fléchit pas non plus Anca, quand il lui sort son numéro de gangster au sourire carnassier. Elle en a assez de ces gens qui pensent pouvoir profiter, qui pensent pouvoir l’intimider. Ils la connaissent pas, ils savent pas ce qu’elle vaut, il doit même pas se douter un seul instant que des blessures comme celle de son ventre elle en a recousu par dizaines, sur elle aussi. Il fut un temps, quand dans les toilettes du lycées les comptes se réglaient. Elle en a plus dans le ventre qu’elle ne laisse le penser et c’est parce qu’elle sourit au premier venu qu’elle se laissera abuser. Alors qu’il range ses dents et ses menaces, qu’il cesse tout de suite où elle le laissera là, en plan, sur le trottoir. Ça va, j'pense qu'on est à la même page. Pour l'instant. Anca ne peut s’empêcher de lever les yeux au ciel avant d’ouvrir la porte de la maison. Elle sait qu’elle a marqué un point, pourtant elle n’arrive pas à s’en réjouir, parce que ça lui rapporte quoi d’avoir l’approbation d’un mec louche surement hors la loi hein ? Rien. Rien du tout. Pourtant y a un petit sourire satisfait qui se dessine sur ses lèvres quand elle rentre enfin chez elle.
Y a personne dans la maison, si ce n’est le paternel devant la télévision. Comme par réflexe, elle laisse son invité un instant pour poser une couverture sur les genoux de son père et retire sa canette de bière de la main, avant d’indiquer le chemin à l’homme. Elle grimace en silence quand il plante ses doigts dans sa peau pour se retenir à elle. Demain elle aura des bleus, c’est certain. Mais qu’importe, ça sera toujours moins grave que la douleur de son rescapé. Lentement laborieusement ils finissent dans la salle de bain et Anca l’abandonne une nouvelle fois pour aller poser ses affaires dans sa chambre, s’attacher les cheveux et passer un débardeur noir plutôt que sa jolie chemise blanche. Vu l’état du gus, elle serait pas ressortie indemne de cette entrevue. Quand elle revient il est là, à essayer d’enlever son t-shirt, gigotant dans tous les sens, reluquant sa blessure l’air amusé. Un véritable gamin, comme si le danger ne lui faisait rien. Et ça doit surement être le cas. Alors doc, tu crois qu'c'est grave ? « Je sais pas encore faut nettoyer » qu’elle murmure avant d’étaler sur le rebord de la baignoire sa trousse de pharmacie pour éviter de lui faire ravaler son sourire. J'vais survivre ou j'dis à mes potes de commencer à creuser ? « je sais pas ce que vous avez-vous les mecs mais vous avez toujours le besoin d’en faire une tonne pour deux gouttes de sang. Tu peux laisser tes amis dormir en paix Rambo. » Parce qu’il ne va pas mourir, ça c’est certain. Et le revoila qui se débat avec son t-shirt, risquant ainsi d’agrandir la plaie et d’aggraver les choses. Tu veux pas m'aider à enlever ça ? Au moins, ça la change des grognements indistincts de Seven quand elle doit le soigner. Cette idée la fait rigoler doucement et elle pose doucement sa main sur le bras du jeune homme pour lui signaler d’arrêter de se débattre. Puis, sans ménagement elle attrape sa paire de ciseau et déchire le t-shirt, qu’elle va jeter dans la poubelle. « Mieux ? Il était pas très beau de toute façon… » Qu’elle murmure comme pour excuser le fait qu’elle vient de lui ruiner son habit. Elle espère juste sincèrement que c’était pas quelque chose à 3000 dollars. Mais bon, vu la tronche du mec, ça risque pas vraiment d’être ça. « Assied toi » D’un geste de la tête elle lui indique le rebord de la baignoire et attrape une serviette qu’elle mouille. Puis lentement délicatement, elle vient tapoter le torse du jeune homme pour effacer les traces de sang. Les yeux rivés sur sa peau, elle ne se déconcentre pas. Petit à petit sa peau devient plus propre et Anca passe sa main intriguée sur les cicatrices qui barrent déjà sa poitrine. C’est impressionnant. Et là, elle ne peut s’empêcher de se dire que finalement, ce gars, il joue surement pas dans la même cour que les Popescu. Non. Lui il est dans la cour des grands. Ses doigts descendent ensuite vers son abdomen et elle vient tâter la plaie. C’est propre, net, une jolie entaille. Ca cicatrisera bien. Anca attrape le désinfectant et commence à imbiber le coton. « au fait si je te demande ton prénom, tu devras me tuer aussi ? » Et pendant qu’elle parle, elle commence à désinfecter, tapotant la plaie avec délicatesse pour ne pas le brusquer.
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| Sujet: Re: numb your pain (Branca) Sam 12 Nov - 18:10 | |
| « Je sais pas encore faut nettoyer. » Silencieux l'espace d'un instant, il l'observe étaler son attirail de secours, sans perdre son sourire. Il s'amuse de la situation et c'est une telle évidence qu'y aurait presque de quoi se poser des questions, en voyant l'air joyeux qui lui peint les traits. Il continue ses vannes à deux balles et il voit l'air un peu blasé de la donzelle, qui n'a décidément pas l'intention d'entrer dans son jeu. « Je sais pas ce que vous avez vous les mecs, mais vous avez toujours le besoin d’en faire une tonne pour deux gouttes de sang. Tu peux laisser tes amis dormir en paix Rambo. » Cette fois, il éclate carrément de rire, parce qu'elle a manifestement pas sa langue dans sa poche. Et ça continue d'le surprendre, tant ça contraste avec la fragilité qu'il perçoit sur son visage de poupée. « T'as raison, pardon. C'est qu'un p'tit coup d'poignard. C'est même plutôt cool : ça m'fait une poche en plus ! » Il hausse les épaules avec une nonchalance désarmante, clairement en train de se payer sa tête. Ça l'empêche pas de continuer à lutter avec son foutu t-shirt, qu'il est incapable d'ôter seul, son squelette le rappelant violemment à l'ordre quand il tente d'effectuer des gestes trop amples. Ça fait un mal de chien, putain. Alors il se gêne pas, il demande de l'aide et il obéit quand elle l'invite à arrêter ses gesticulations ridicules. Un peu perplexe, il la regarde attraper un ciseau, et lâche un soupir surpris quand elle déchire carrément le tissu pour l'en débarrasser et le jeter. Heureusement pour elle, il tient pas vraiment à ses fringues. « Mieux ? Il était pas très beau de toute façon... » Y a son visage qui se fend d'un sourire en coin, alors qu'il vrille ses prunelles dans les siennes, cet air arrogant collé sur la tronche. « Bah putain, j'te pensais pas aussi sauvage. Tu comptes faire pareil avec mon caleçon après ? » Il la défie du regard, curieux de voir si elle arrive à garder sa répartie en toutes circonstances. Le répondant dont elle a su faire preuve éveille son esprit joueur, et il crève d'envie de tester les limites, de continuer pour voir jusqu'où elle tient le coup sans trébucher. Et avec lui, elle a plutôt intérêt à s'accrocher. « Assieds toi. » Lentement, il s'exécute et va se poser sur le rebord de la baignoire, grimaçant dans le processus, la respiration encore sifflante. Elle vient se poster près de lui, utilisant une serviette mouillée pour nettoyer un peu le sang qui lui macule l'épiderme. Il se laisse faire sans broncher, même s'il serre les dents à chaque pic de douleur qui explose sous sa peau. À mesure que l'rouge disparaît, c'est le reste qui apparaît – les tatouages et les cicatrices, les stigmates de cette vie qui est ancrée jusque dans ses os. L'inconnue passe une main sur les marques révélées au grand jour, et ça lui arrache un large sourire, un éclat victorieux brillant dans ses prunelles. « Doucement, j'vais finir par croire que j't'impressionne. » Et dans sa voix, on sent combien il est fier des traces qui s'étalent sur sa carcasse. Mais son sourire se fige un peu quand elle descend finalement les doigts jusqu'à la plaie ouverte, qu'elle examine rapidement. Elle dit rien, mais il devine que c'est pas si grave que ça, qu'il s'en sortira. Puis elle passe au désinfectant, et là ses abdos se contractent brusquement, son corps se crispant d'la tête aux pieds. C'est foutrement douloureux mais il parvient à garder le silence, se mordant la joue pour pas grogner. Ses phalanges viennent agripper le rebord sur lequel il est assis, s'y cramponnant avec force pour garder la face. « Au fait si je te demande ton prénom, tu devras me tuer aussi ? » Elle arrive à lui soutirer un nouveau rire, même s'il est bien moins enthousiaste que les autres. « Ça dépend de c'que t'en fais. Si j'te tue, c'est qu'tu m'auras donné d'bonnes raisons. Tu pourras en vouloir qu'à toi-même. » Ses prunelles s'plantent dans les siennes comme des couteaux, et il continue de sourire, encore et toujours, dans cet angle qui s'veut railleur mais qui laisse planer la menace quand même. À mi-chemin entre la blague et la réalité. « J'm'appelle Bran. » Il marque une pause, prend l'temps de la détailler de la tête aux pieds, sans même s'en cacher. Et puis il ricane un peu, la dévisageant avec un air de défi. « Et si j'demande le tien, tu fais quoi ? Tu vas m'recoudre de travers ? » |
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petit poney ▹ posts envoyés : 2027 ▹ points : 56 ▹ pseudo : zoé (baalsamine) ▹ crédits : hoodwink(avatar) & sial(sign) ▹ avatar : Taylor Lashae ▹ signe particulier : cicatrices sur tout le corps qu'elle tente maladroitement de cacher, souvenirs d'épisodes de folie désespérée. Une voix douce, des doigts de fées, une chaleur humaine parfois trop brulante. Syndrome du Saint Bernard qui colle au coeur.
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| Sujet: Re: numb your pain (Branca) Jeu 17 Nov - 14:29 | |
| L’homme en face d’elle semble prendre les choses terriblement à la légère, plus ça va et plus il rigole, les traits crispés par la douleur sous-jacente de ses blessures. Elle a jamais su, Anca, réagir comme ça fasse aux blessures, avec une indifférence la plus totale, se permettre de rigoler. Non. Pour elle les blessures ont toujours été quelque chose de sérieux, accompagné de douleur et de rancœur, ses blessures à elle, elle ne les a jamais cherchés, jamais mérités. Alors oui, elle comprend pas les gens comme cet homme en face d’elle qui lui rappelle affreusement son père. T'as raison, pardon. C'est qu'un p'tit coup d'poignard. C'est même plutôt cool : ça m'fait une poche en plus ! Elle s’arrête un instant, le regarde incrédule, avant de se mettre à rigoler. C’est bref, rapide, discret et elle se cache derrière sa main, mais l’absurdité de la situation finit par la frapper de plein fouet. Elle se reprend bien vite, secouant la tête pour montrer son désaccord, mais un mince sourire continue de flotter sur ses lèvres. Moins blasée, plus détendue. Elle le regarde batailler contre son t-shirt avant de lui venir en aide, de l’envoyer à la poubelle, et c’est comme si l’homme venait de lui voler son sourire de ses lèvres pour les mettre sur les siennes. Un instant elle reste interdit, perdue dans son regard, un peu comme une proie face à son prédateur, incertaine de la conduite à prendre. Pourquoi est-ce qu’il sourit comme ça hein ? Bah putain, j'te pensais pas aussi sauvage. Tu comptes faire pareil avec mon caleçon après ? Les mots la frappent en plein fouet et le sourire se fait plus victorieux, y a dans son regard une lueur de défi qu’elle aperçoit briller. Sauf qu’Anca n’est pas assez forte pour ce jeu. Malgré toute la bonne volonté du monde, elle sent le rouge lui monter aux joues violemment et son cœur qui se met à palpiter un peu plus d’embarras et de gêne. « Non je...Je suis pas sauvage » qu’elle bafouille, incapable de détourner les yeux, elle se perd dans ses prunelles ébènes. Respire Anca, respire. Tu peux le faire. Tu peux y arriver. Pense aux séances avec Jedediah. Pense à la maitrise de soi. Lentement elle calme son rythme cardiaque et baisse les yeux vers le pantalon de Bran, jaugeant son entre-jambe d’un œil ennuyé « Tu m’as pas l’air spécialement blessé là…Sinon je pense que tu serais entrain de pleurer les larmes de ton corps. Cette partie est si important pour vous les hommes. Donc non. Je ne ferais pas pareil. » Elle hausse les épaules, les yeux toujours baissés pour empêcher à ses joues de reprendre leur teinte rougeâtre d’avant. Bam dans les dents, elle essaye de prendre son air le plus détaché possible, tant bien que mal, malgré l’embarras de ce qu’elle vient de lui répondre.
Elle reprend ses esprits, le fait s’asseoir et il obéit. Doucement elle vient nettoyer ses blessures pour mettre à jour sa peau, ses tatouages, ses cicatrices. C’est comme magnétique, elle ne peux s’empêcher de caresser la peau du bout des doigts, de se demander pourquoi comment où ça. Des corps dans ce genre elle en voit pas tous les jours, et avec des balafres pareilles Anca se dit que ce gars est tout sauf un saint. Doucement, j'vais finir par croire que j't'impressionne. « C’est le cas » qu’elle répond lentement, pas besoin de cacher la vérité, de toute façon il l’a bien senti, et il rayonne de victoire, comme un gamin qui expose ses dents cassées pour avoir fait du vélo sans les mains. Oui. Plus le temps passe et plus elle a l’impression d’être en face d’un gosse de cinq ans. Ca contraste avec la gravité de la situation. Anca passe ensuite au désinfectant, elle sent ses muscles se contracter de douleur et elle a envie de s’excuser. Pourtant c’est pas de sa faute. Alors elle se contente d’essayer d’être la plus douce possible, pour contrebalancer avec la brûlure de l’antiseptique. Pour lui changer les idées elle parle, elle demande, à moitié en rigolant, à moitié sérieuse, désireuse de savoir si elle court quand même un risque à parler avec lui comme ça. Parce qu’elle a pas spécialement prévu de crever tout de suite. Ça dépend de c'que t'en fais. Si j'te tue, c'est qu'tu m'auras donné d'bonnes raisons. Tu pourras en vouloir qu'à toi-même. « Y a pas de raison. » elle redresse la tête pour tomber sur son regard, son sourire qui lui fait froid dans le dos, trop canin, elle a décidément le mauvais rôle dans cette discussion. Mais Anca ne baisse pas les yeux, elle l’affronte, elle ose, secouant la tête légèrement. « Donc relax Rambo t’auras pas à me tuer » Parce qu’elle compte pas prendre son téléphone pour appeler les flics, elle a pas besoin de ça dans sa vie, c’est déjà assez compliqué comme ça tous les jours. J'm'appelle Bran. Il a donc un nom le Rambo. Et Anca lui adresse un petit sourire suite à sa réponse. Bran. Et l’accent de l’est qui roule sur sa langue. Peu de chance qu’il soit roumain lui aussi, mais étrangement elle se sent un peu plus proche de lui, deux étrangers paumés dans un pays qui ne leur appartient pas. Et même si Anca est née à Savannah, elle peut pas s’empêcher de se dire que ce n’est pas vraiment sa place. Bran la regarde, Bran la détaille, et sans broncher Anca termine de désinfecter les plaies superficielles avant de se redresser. Et si j'demande le tien, tu fais quoi ? Tu vas m'recoudre de travers ? Elle rigole, plus nettement cette fois ci, en cherchant dans sa trousse de quoi s’occuper de la plaie. Aiguille et fil en main elle s’agenouille devant Bran et commence à palper la plaie pour rapprocher les deux bords à vif. « Non, j’ai pas besoin de ça pour te recoudre de travers, parait que je suis pas douée. » c’est faux. Les points de suture c’est une de ses spécialités, mais elle a envie de l’embêter. « Anca, je m’appelle Anca. » Mais on me surnomme Poppy. Sauf que ça elle le dira pas. Pas encore du moins. Elle redresse la tête à nouveau pour regarder Bran, sourire disparu de ses lèvres, elle est sérieuse. « Si tu as besoin de mordre quelque chose prend la serviette à côté de toi, j’ai pas envie que tu réveilles mon père, on serait mort tous les deux sinon. » Elle baisse les yeux pour de nouveau fixer la plaie et enfonce l’aiguille avec délicatesse dans la chaire sanguinolente du jeune homme. « si jamais ça va pas, tape moi sur l’épaule, mais ça sera vite finit si tu bouges pas d’accord ? » elle ne le regarde même plus attelée à sa tâche y a plus rien autour d’elle, juste le rouge qui continue de couler lentement, qui vient tâcher ses mains, sa peau, irrémédiablement.
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: numb your pain (Branca) Mar 22 Nov - 14:26 | |
| « Non je... Je suis pas sauvage. » Bran voit ses joues virer à l'écarlate et il s'met à rire, parce qu'il a gagné. Il a réussi à la déstabiliser. Elle a l'air toute penaude, trop occupée à rougir et bafouiller pour pouvoir riposter correctement. Alors il se marre, mais c'est pas vraiment moqueur, ça n'a rien d'mesquin – c'est son amusement qui éclate au grand jour et la victoire qui vient dévoiler ses dents. Et puis elle baisse les yeux sur son entrejambe, et il arque un sourcil intéressé, et elle tente de reprendre son air blasé. « Tu m’as pas l’air spécialement blessé là... Sinon je pense que tu serais en train de pleurer les larmes de ton corps. Cette partie est si importante pour vous les hommes. Donc non. Je ne ferais pas pareil. » Pas faux. Si cette partie était atteinte, il ferait sacrément moins l'malin. Mais c'est pas le cas. Et même si elle vient plus ou moins d'le rembarrer, ça n'efface pas son sourire ; c'est même le contraire. Parce qu'elle a beau tenter de reprendre contenance et de n'pas se laisser atteindre, il a vu qu'elle était pas si blindée que ça. « T'sais, tu peux toujours venir jeter un coup d'œil. Pour être sûre que tout va bien. » Son regard scanne les traits de la poupée, cherchant à faire revenir l'embarras, jubilant à l'idée de la voir rougir une seconde fois. Il balance ses invitations indécentes comme si de rien n'était, comme si tout ça était parfaitement banal – et ça l'est, pour lui. Ça l'est tout autant que les traces qui lui jonchent l'épiderme, blessures de guerre, preuves de son rang de caïd, vestiges dégueulasses dont il est éperdument fier. La donzelle vient les effleurer du bout des doigts et il la laisse faire, sans jamais la quitter des yeux. Sentant bien qu'il l'impressionne. « C’est le cas. » Elle nie même pas et ça n'fait qu'étirer ses lèvres un peu plus, alors qu'il la couve de ce regard carnassier. Prêt à la dévorer, à n'en faire qu'une bouchée. Mais ça s'efface bien vite quand elle passe au désinfectant, et il a l'impression qu'sa chair est en feu. Il se crispe et serre les dents, alors qu'elle s'affaire avec toute la douceur du monde. Rien à voir avec ses rafistolages habituels, généralement effectués par les gars du gang qui sont tout sauf délicats, même quand ils s'appliquent. Et comme pour lui changer les idées, pour lui faire oublier la douleur, elle s'met à parler et à demander son prénom. Elle demande s'il devra la tuer et même si elle le balance comme une vanne, il sent qu'elle pose réellement la question. Alors il répond sur l'même ton, et elle relève la tête, plantant son regard dans le sien. « Y a pas de raison. Donc relax Rambo t’auras pas à me tuer. » C'est plutôt à lui de lui dire relax – elle court plus de danger que lui, manifestement. Mais il se contente d'agrandir son sourire en haussant légèrement les épaules, signe que ce sera à lui d'en décider. Même si à priori, elle est relativement en sécurité. Alors il obtempère et donne son prénom, avant de finalement lui demander le sien. Elle s'met à rire avant de s'agenouiller devant lui, aiguille au bout des doigts. Elle palpe la plaie et il lâche un grognement guttural, se raidissant d'la tête aux pieds. « Non, j’ai pas besoin de ça pour te recoudre de travers, parait que je suis pas douée. » Bon, bah ça a le mérite d'être clair. C'est un peu la honte, pour une infirmière. Mais il lâche un rire crispé entre ses dents serrés, luttant contre la douleur. « Tant qu'tu refermes la plaie, ça ira. J'en demande pas plus. » Y a qu'à voir la tronche de ses autres cicatrices ; pour la plupart, elles sont franchement moches. Parce qu'il se fait jamais recoudre par des vrais médecins.
« Anca, je m’appelle Anca. » Ça sonne pas vraiment d'ici, ça. Ça lui rappelle plutôt les consonances bien d'chez lui, là-bas, en Europe. Pourtant elle a aucun accent, alors elle a l'air d'être du coin. « Ça fait pas très 'ricain, ça. » Il rigole à moitié, puis quand leurs regards se croisent à nouveau, elle a soudain la mine sérieuse. « Si tu as besoin de mordre quelque chose prend la serviette à côté de toi, j’ai pas envie que tu réveilles mon père, on serait morts tous les deux sinon. » Ça l'fait ricaner, persuadé qu'un père de famille ne ferait jamais le poids contre lui. Mais il coopère malgré tout, attrapant la serviette pour lui faire plaisir, pour faire preuve de bonne foi. Pour montrer que malgré les menaces, il est quand même bien content qu'elle l'ait trouvé. Et quand l'aiguille s'enfonce dans sa peau, il porte le tissu à ses lèvres, s'mettant à mordre dedans pour étouffer ses grognements. « Si jamais ça va pas, tape moi sur l’épaule, mais ça sera vite fini si tu bouges pas d’accord ? » Il se fige pour lui montrer qu'il a compris, qu'il obéit. Fixant son regard sur elle et ses gestes méticuleux, sur ses traits concentrés et ses mains habiles. Elle sait ce qu'elle fait. Il le voit à la précision de chacun de ses mouvements, à la façon dont elle manie l'aiguille, resserrant ses chairs. C'est pas comme le gang – c'est pas comme s'faire recoudre à l'arrière d'un bar, avec une bouteille de vodka pour désinfecter et donner du courage, avec du fil de pêche qui fait des zigzags incohérents sous la peau. Elle fait ça bien. Vraiment bien. Et il ôte la serviette de sa bouche, les prunelles vrillées sur sa blessure en train de se refermer. « Menteuse. T'es douée. » Il arrive même à esquisser un sourire, avant de se mordre l'intérieur de la joue pour étouffer un râle. « J'vais p't'être songer à revenir te voir, la prochaine fois que j'me fais trouer. » Et même s'il se marre, y a du vrai dans ce qu'il dit. Il est capable de se pointer à l'improviste, le jour où il a besoin de ses doigts d'fée à nouveau. Se foutant bien de savoir si elle est d'accord ou non. |
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| Sujet: Re: numb your pain (Branca) Ven 25 Nov - 23:09 | |
| Elle se sent stupide Anca, à rentrer dans le jeu de ce gars ramassé dans la rue y a même pas une heure. Elle devrait juste fermer la bouche et le soigner avant de le mettre à la porte. Ca serait plus simple pas vrai ? Mais Anca a un cœur, bien trop gros pour son propre bien. Et quand un gars comme Bran rencontre son chemin, elle sait pas jouer l’indifférence Anca. Même si elle aimerait bien. T'sais, tu peux toujours venir jeter un coup d'œil. Pour être sûre que tout va bien. Elle manque de s’étouffer, les joues encore plus cuisantes que la fois d’avant. C’est la première fois qu’un mec lui sort quelque chose comme ça. Première fois qu’un mec est aussi ouvert et lui propose de…Non. Elle lève les yeux au ciel, avant de porter une main à son front, s’écartant légèrement. « Non merci. » C’est sec, un peu brutal, mais ce genre de choses la rend toujours extrêmement mal à l’aise. Faut dire qu’elle s’est promis Anca, de jamais rechuter dans les bras de n’importe qui. Lentement la jeune femme croise le regard de l’homme avant de reprendre plus doucement : « Ca n’arrivera jamais, et même si c’est une blague…Juste…Ne dis pas ça.» Parce que ça la renvoi dans un passé qu’elle aurait voulu oublier, une époque où elle s’inter disait pas tout ça, où elle se prenait même à apprécier. Mais plus maintenant. Non. Elle essaye de sourire Anca, de montrer qu’elle rigole un peu. Un tout p’tit peu. A l’extérieur. Ils changent de sujet, les doigts sur ses cicatrices, ses tatouages, le sourire de gamin qu’il affiche quand elle avoue être impressionnée. Au moins y a un heureux dans l’histoire, même s’il a l’air de morflé à cause des multiples blessures qui font grincer son squelette. Elle fait de son mieux Anca, pour apaiser la douleur, mais elle sait bien que c’est jamais suffisant. Parfois elle se dit que ça serait plus simple que tout s’arrête, définitivement, sans se louper, quitter cette boucle infernale qui n’en finit plus de l’user. Puis les paroles de Jedediah lui reviennent et elle efface cette envie du bout des doigts. Elle est morte déjà une fois Anca, alors qu’il n’essaye pas de l’effrayer avec ce sujet, elle se battra Anca, et elle est bien plus féroce qu’elle en a l’air. Et là, maintenant, c’est plutôt elle qui tient sa vie entre ses mains. Tant qu'tu refermes la plaie, ça ira. J'en demande pas plus. Elle se contente de rigoler doucement en secouant la tête, les yeux fixés sur la plaie qui commence enfin à coaguler.
Ça fait pas très 'ricain, ça. « Pas plus que Bran » qu’elle répond de tac au tac amusée. « Mes parents sont venus de Roumanie y a peut être trente ans. Certaines traditions ont la peau dure. » Elle est nostalgique Anca, d’un pays qu’elle n’a même pas connu. Pourtant elle en connait les sons, les saveurs, les odeurs. « Et toi ? » Elle parle Anca, doucement, lentement, pour qu’il se concentre sur sa voix plutôt que sur l’aiguille qui s’enfonce dans sa chaire. Elle apprécie le fait qu’il l’écoute et qu’il prenne la serviette, faut dire qu’elle tient à sa vie, et si Bran ne la tue pas son père s’en chargera surement s’il les surprend maintenant. Les yeux fixes, la respiration retenue, elle a le geste sûr Anca, la main stable. C’est un mécanisme ancré dans sa mémoire maintenant, le fil, l’aiguille recourbée, la plaie qui se referme lentement au fur et à mesure qu’elle recoud le gouffre. Menteuse. T'es douée. Elle rigole doucement, toujours concentrée sur son travail. «c’est l’expérience, j’aurais préféré ne pas l’être tu sais » elle marque une pause avant de relever la tête pour dévisager Bran, observer son visage carnassier, ses joues un peu males rasées, et elle ne peut s’empêcher de se demander qui il a emmerdé pour se retrouver planté comme ça. Elle reprend son travail, plantant le métal dans la chaire du jeune homme, s’excusant silencieusement quand elle le sent se crisper de douleur. J'vais p't'être songer à revenir te voir, la prochaine fois que j'me fais trouer. Elle fait un nœud, termine son œuvre et coupe le fil avant de relever la tête sur Bran, s’étirant légèrement. « humhum. Va falloir apprendre à se recoudre sois même mon gars, c’est pas compliqué tu sais, avec un peu de pratique t’arrive même à être assez rapide pour pas t’évanouir » Elle parle d’expérience Anca. Parce que y a pas que ses frères qui ont du se recoudre dans cette famille, y a des zébrures sur son corps qui ne sont pas son œuvre à elle, qui sont de leur faute à eux. Anca se redresse, fouille dans sa trousse pour en sortir une bande de gaze ainsi qu’un tube de crème et fait signe à Bran de se lever. Minutieusement elle applique sur la blessure fraichement refermée un peu de pommade antiseptique avant de commencer à enrouler son abdomen de gaze pour protéger la blessure. « J’y gagne quoi moi ? » Qu’elle accepte de le réparer à chaque fois qu’il se fera tabasser. Parce que pour le moment c’est plus un problème qu’autre chose, et même si Bran lui parait sympathique elle a pas spécialement envie de s’attacher à un gars comme ça. Parce qu’au fond d’elle y a cette petite voix qui résonne, que ça la perdra si elle le laisse approcher.
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: numb your pain (Branca) Dim 27 Nov - 18:03 | |
| « Non merci. » C'est balancé sèchement mais Bran n'est pas dupe, il a vu la teinte qu'ont pris ses joues, il a vu la vague de gêne qui s'est emparée d'elle. Ses propositions indécentes la mettent mal à l'aise et c'est bien pour ça qu'il les fait – pour le plaisir de la voir perdre pied. « Ça n’arrivera jamais, et même si c’est une blague... Juste... Ne dis pas ça. » Il arque un sourcil sans la quitter du regard, désormais intrigué. Il devine qu'elle est touchée, plus qu'il ne l'aurait cru, même s'il comprend vraiment pas ce qui peut la mettre dans cet état. « Pourquoi ? J'dis c'que j'veux, y a la liberté d'expression et tout l'bordel. C'est à ça qu'ça sert non ? » Certes, il est loin d'être calé en droit et toutes ces choses là, mais il est quasiment sûr d'avoir raison à ce sujet. De toute façon, il risque pas de fermer sa gueule face à une p'tite chose toute frêle comme elle. Même si elle le demande gentiment. « Et puis tu connais l'expression, faut jamais dire jamais. » Son sourire pue le foutage de gueule, parce qu'il est clairement en train de tendre une autre perche alors qu'elle vient de lui demander d'arrêter. Mais il sait pas s'arrêter, Bran. Il a jamais su et ceux qui peuvent vraiment le freiner se comptent sur les doigts d'une main. Tant pis pour elle et son embarras. Puis elle finit par se présenter et ça l'fait plisser le nez, parce que c'est clairement pas un nom américain ça, Anca. « Pas plus que Bran. Mes parents sont venus de Roumanie y a peut-être trente ans. Certaines traditions ont la peau dure. » Roumanie, hein ? Ça il connaît, ça c'est du côté de chez lui. Il comprend mieux pourquoi son prénom lui plaît. Parce que ça lui rappelle un peu la maison. « Et toi ? » Il esquisse un sourire fier, sans la quitter des yeux. « On est voisins : Serbie. Paraît qu'ça s'entend. » Il le sait et il fait tout pour, ne cherchant pas à faire le moindre effort sur son accent, ni même sur les expressions américaines qu'il écorche à la pelle. Il s'en fout. Cette langue n'est pas la sienne, ce pays non plus, et il continuera d'y planter les griffes et les dents tant qu'il le faudra. Mais pour l'instant c'est surtout lui qui s'fait planter, avec une aiguille pour refermer la plaie. Ça fait un mal de chien et il serre les dents pour n'rien montrer, mordant dans la serviette pour étouffer ses grognements de douleur. Mais il trouve quand même la force de continuer d'parler, parce qu'elle a manifestement menti en disant qu'elle était nulle en points de suture. Elle sait ce qu'elle fait, aucune chance d'en douter – elle est même sacrément douée. « C’est l’expérience, j’aurais préféré ne pas l’être tu sais. » Elle s'arrête pour l'observer un instant et il lui rend son regard, un rictus amusé venant tordre ses lèvres. « Au contraire. Comme ça t'es sûre que ceux qu'tu recouds vont pas s'ouvrir dès qu'ils s'lèveront. » Il a du mal à comprendre pourquoi elle dit ça, en fait. Pour lui c'est une force, de savoir faire ça. Et si c'est l'expérience tant mieux, ça veut dire qu'elle fait pas des conneries et que ses patients s'en tirent bien. Elle devrait être fière, au lieu de faire comme si ça la rendait triste. Parce qu'elle a peut-être même trouvé un client en la personne de Bran. Mais ça a pas l'air de forcément la ravir alors qu'elle termine enfin, verrouillant la plaie et coupant le fil, alors que Bran se penche pour observer le résultat en tripotant la blessure même si ça fait mal. « Humhum. Va falloir apprendre à se recoudre soi-même mon gars, c’est pas compliqué tu sais, avec un peu de pratique t’arrives même à être assez rapide pour pas t’évanouir. » Il se marre, levant enfin la tête vers elle pour la jauger d'un air amusé, parce qu'elle lui dit ça comme s'il en était à sa première expérience et qu'elle avait l'âme d'un vétéran venu lui apprendre la vie. « On m'l'a fait faire une fois, mais c'était tellement pourri qu'il a fallu tout enlever et recommencer. » Il s'en souvient parfaitement, et les moqueries de ses acolytes résonnent encore à ses oreilles alors qu'il se rappelle de son propre désespoir. Pas pour rien qu'il laisse toujours les autres le rafistoler, même s'ils sont pas forcément des experts – ils sont déjà plus doués que lui. « J'crois qu'la couture, c'est juste pas mon truc. » Définitivement pas.
Elle s'éloigne une seconde, avant de lui faire signe de se lever. Il s'exécute sans broncher, alors qu'elle se met à étaler un peu de crème sur sa blessure fraîchement refermée, le faisant à nouveau grimacer. Il pose les mains sur les épaules d'Anca, pour avoir un appui et n'pas bouger, enfonçant ses doigts un peu trop fort même s'il s'en rend pas compte. Elle finit par enrouler son torse d'un bandage, et il la lâche pas, même si son emprise sur ses épaules se fait moins serrée, plus détendue bien que ferme. « J’y gagne quoi moi ? » Il vrille ses prunelles dans les siennes, alors qu'un nouveau sourire carnassier vient lui étirer les lèvres. Parce qu'il sait qu'il a déjà un peu gagné, au fond. Elle dit pas non ; il est même certain qu'elle veut dire oui. C'est pas comme s'il lui demandait vraiment son avis à vrai dire, mais si elle est d'accord la collaboration n'en sera que plus agréable. Et lui, son choix est déjà fait. « Le droit d'tâter mon corps chaque fois que tu m'répares. » C'est plus fort que lui, il recommence. Mais c'est un peu à cause d'elle aussi, elle a bien dit qu'il l'impressionnait quand elle a vu ses tatouages et cicatrices, alors forcément il compte bien le lui rappeler. « Et si un jour tu m'demandes une faveur, p't'être que je dirai oui. » Au final, il compte pas lui offrir grand-chose tant qu'il n'estime pas qu'elle l'a mérité. Mais c'est pas ça qui va l'empêcher de faire comme il l'a décidé. |
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petit poney ▹ posts envoyés : 2027 ▹ points : 56 ▹ pseudo : zoé (baalsamine) ▹ crédits : hoodwink(avatar) & sial(sign) ▹ avatar : Taylor Lashae ▹ signe particulier : cicatrices sur tout le corps qu'elle tente maladroitement de cacher, souvenirs d'épisodes de folie désespérée. Une voix douce, des doigts de fées, une chaleur humaine parfois trop brulante. Syndrome du Saint Bernard qui colle au coeur.
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| Sujet: Re: numb your pain (Branca) Dim 4 Déc - 18:33 | |
| Pourquoi ? J'dis c'que j'veux, y a la liberté d'expression et tout l'bordel. C'est à ça qu'ça sert non ? Non. Y a pas de liberté d’expression dans cette maison. Mais ça il le sait pas. Il partage pas le patronyme de ceux qui vivent ici, il a pas connu Lucian. Mais y a pas de liberté d’expression, et si elle avait les tripes elle lui dirait que s’il veut qu’elle continue à le soigner, il ferait mieux d’arrêter parce qu’elle se sent extrêmement mal actuellement. Parce qu’elle sait pas gérer tout ça Anca, parce qu’elle a pas l’habitude qu’on la regarde avec un sourire pareil, un sourire qui veux tout dire. Elle se sent toute chamboulée Anca, et elle arrive pas à se concentrer. Putain si Jedediah pouvait la voir maintenant il se foutrait surement de sa gueule. Et il lui dirait de foncer. Mais non. Pas question. Et puis tu connais l'expression, faut jamais dire jamais Si justement dans son cas ça sera jamais. Non pas qu’elle ai fait vœux d’abstinence ou qu’elle veuille devenir nonne, juste qu’elle a décidé de tirer un trait la dessus et qu’en sept ans, aucun garçon n’a réussi à chambouler sa vie suffisamment pour la décider à craquer. « pourtant je te le dis : jamais » qu’elle réplique un pâle sourire sur le visage. « les gars comme toi je les fuis tu sais, vous vous bousillez suffisamment vous-même, pas besoin de me faire entrainer dans ce genre de spirale » Et c’est vrai. Les gars comme lui sont bons que pour le coup d’un soir, juste une fois et on oublie, pas pour la vie. Mais Anca c’est pas ça qu’elle veut. Jamais. Plus jamais. Elle soupire, essaye de penser à autre chose mais y a que Brandon qui danse devant ses yeux. C’est fou ce qu’une personne peut vous marquer à ce point, s’encrer sur votre peau comme un tatouage indélébile. C’est les question du gars qui la sortent de ses pensées, son prénom, le sien, Bran, Anca, voisins d’origines, voisin ici aussi. On est voisins : Serbie. Paraît qu'ça s'entend. Elle rigole et hoche la tête « Oui. Mais moi j’aime bien » Parce que ça brise avec l’ambiance aseptisée de l’Amérique, ça fait comme à la maison, avec l’accent rugueux des parents. « Par contre moi je passe inaperçue » pourtant l’accent elle pourrait le prendre, juste qu’elle évite, elle travaille, fait des efforts pour que ça ne s’entende pas. Mais elle copie tellement sa mère – jusqu’à ses intonations de voix – que parfois ça lui échappe. Elle l’installe ensuite, commence son travail de couturière avec précision. Et Bran la complimente. Pourtant ça lui fait pas plaisir. Des compliments elle préfère en recevoir sur sa cuisine, sur sa voix, sur son service. Mais pas sur sa capacité à rafistoler les gens. Parce que ça prouve qu’elle le fait trop de fois pour que ça soit anodin dans sa vie. Et qu’elle voudrait juste avoir tout le monde en bonne santé autour d’elle plutôt que sanguinolents. Au contraire. Comme ça t'es sûre que ceux qu'tu recouds vont pas s'ouvrir dès qu'ils s'lèveront. Il a un de ces regard Bran. Un regard à vous faire tomber. Et Anca a du mal se détacher de ces deux abimes qui la fixe. Il a raison, dans un sens, c’est une qualité non négligeable de savoir qu’au moins le travail est bien fait. Mais quand même. « Sans doute oui. Mais si je n’avais pas à le faire ça serait mieux tu ne pense pas ? » Après elle est utopique Anca, elle s’imagine souvent un monde parfait ou personne ne souffre, un monde où y a pas toutes ces zébrures qui la lacèrent de partout, un monde où on lui a pas arraché le cœur à mains nues.
Il rigole. Il rigole toujours. Tout le temps. Elle aimerait avoir son secret, savoir comment il fait quand même la gueule tachée de sang, il arrive à avoir cet air innocent, plein de candeur et d’amusement. C’est qu’une façade, elle s’en doute bien, doit y avoir bien pire qui sommeil au fond de son ventre. Mais là maintenant elle a envie de lui voler son sourire pour le mettre sur ses lèvres à elle, rien qu’une fois, pour se souvenir de ce que ça fait. On m'l'a fait faire une fois, mais c'était tellement pourri qu'il a fallu tout enlever et recommencer. « Moi aussi la première fois. Mais bon. On s’y fait après. » elle rigole, doucement, lui donne une légère tape sur le bras, comme s’ils partageaient un secret. J'crois qu'la couture, c'est juste pas mon truc. « Pour citer mon père : la couture ça va avec la cuisine, le ménage et les enfants, c’est un truc de gonzesses, pas d’homme. Alors peut être pour ça que t’y arrive pas. » Elle cite Lucian sans vraiment faire attention, tellement c’est une habitude pour eux, pour elle, ses remarques désobligeantes envers la gente féminine, ses mots déplacés vers elle, vers sa mère, ses sœurs. Au fond elle le voit presque pas, le problème, elle n’est pas spécialement d’accord, mais pas spécialement contre non plus. Ca varie. Ca dépend, de son humeur, de son mental. Elle lui dit de se lever et il s’appuie sur elle, les mains enfoncées dans ses épaules de façon un peu trop brutale. Mais elle ne dit rien, elle se laisse faire et continue de s’occuper de la plaie du jeune homme. Et pendant qu’elle termine son bandage il parle, évoque le fait qu’il va revenir se faire soigner chez elle la prochaine fois et ça la fait tiquer. Une épingle, deux épingles, elle referme la gaze. Le droit d'tâter mon corps chaque fois que tu m'répares. Sérieusement ? « wow. Quel honneur. Ca compensera mes heures de sommeilles perdues à te recoudre. Mon dieu c’est magnifique » qu’elle répond en levant les yeux au ciel, la voix bien trop sarcastique pour être sincère. Et si un jour tu m'demandes une faveur, p't'être que je dirai oui. C’est déjà mieux. Anca ne répond pas tout de suite, elle entreprend de scruter le corps de Bran à la recherche d’une plaie qu’elle n’aurait pas remarqué puis elle remonte jusqu’à son visage tuméfié. Rien qui nécessite de soins particuliers, il aura qu’à prendre un steak et à le mettre sur son nez comme tout le monde. « Tu diras oui. » Elle le fixe droit dans les yeux pour montrer qu’elle rigole pas, qu’elle ne négocie pas. Parce que c’est un avantage non négligeable qu’un gars pareil vous doivent une faveur. Bien qu’elle ne pense pas la réclamer un jour. « Parce que je t’ai quand même sauvé la vie, et c’est comme ça que ça se passe pas vrai ? Une dette pour une vie » Elle exagère un peu, surement que Bran aurait pas crevé sur le pavé, peut être pas tout de suite. Mais si personne n’était venu le chercher, surement que oui, ou alors plus tard à cause d’une infection, une connerie du genre. « T’as de la chance tu sais, la lame a touché aucun organe et t’as rien d’autre de cassé. Ils ont du penser que ça suffisait de te planter non ? » qu’elle rigole doucement avant de se libérer doucement de son emprise pour aller se laver les mains. Elle se regarde dans le miroir, totalement ébouriffée, les cheveux en pagaille et le maquillage effacé. Y a du sang sur son pull, dommage, elle l’aimait bien. Résignée elle l’enlève et le jette dans la panière à linge. « Bouge pas » Rapidement Anca sort de la salle de bain, ferme la porte et va dans la chambre de ses frères sans bruit. Elle attrape un t-shirt dans le tiroir de Ioan puis retourne dans la salle de bain. «Tiens. Tu vas pas rester comme ça. »
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: numb your pain (Branca) Mer 7 Déc - 20:06 | |
| « Pourtant je te le dis : jamais. Les gars comme toi je les fuis tu sais, vous vous bousillez suffisamment vous-mêmes, pas besoin de me faire entraîner dans ce genre de spirale. » Elle rigole pas, Anca. Elle a même l'air sacrément sérieuse, malgré le sourire fantomatique qu'elle affiche pour faire bonne figure. Il est pas dupe. Elle a l'air usée, fatiguée, comme si le compteur de ses années augmentait, pour la rendre dix fois plus vieille que le minitel, pour rendre son cœur fossile comme les restes d'un vélociraptor. Mais lui, ça l'fait toujours autant sourire. « J'compte pas t'entraîner dans ma spirale. Juste squatter un peu la tienne. » C'est la vérité. Il veut pas l'inviter dans son monde – ni maintenant, ni jamais. Ils sont déjà au complet, et il n'a aucunement l'intention de laisser qui que ce soit rejoindre sa bulle la plus intime. Il a juste envie d'éclater la sienne dans un plop bruyant, l'écouter craquer comme les miettes d'une tonne de biscottes, s'incruster là où il n'a pas sa place simplement parce qu'il l'a décidé. Et puis ils s'rendent compte qu'ils ont leurs origines en commun ou presque, qu'ils viennent un peu du même coin. Parce qu'Anca ça sonne pas d'ici – même s'il saurait pas dire si ça vient du fin fond de l'Alaska ou des contrées d'Uruguay. Mais dès qu'elle parle de Roumanie, son regard s'illumine. Il en profite pour scander fièrement ses propres racines, la Serbie qui lui est si chère, et qu'il cherche à infiltrer dans toutes ses paroles, dans son attitude, dans tout ce qu'il peut pour pas oublier d'où il vient. Pour palier au manque de la maison. « Oui. Mais moi j’aime bien. Par contre moi je passe inaperçue. » C'est vrai qu'ça s'entend pas. Si elle s'appelait pas comme ça, il aurait pas deviné. Mais il s'en fiche un peu. Il se contente de ricaner sans daigner répondre, parce que dans l'absolu, elle passe pas si inaperçu – lui, il l'a remarquée. Sûrement qu'elle aurait pas dû s'arrêter pour le ramasser et le rafistoler. Surtout qu'elle a pas l'air d'aimer ça, devoir le recoudre. Il comprend pas parce qu'elle est visiblement douée et qu'elle devrait en faire sa fierté. « Sans doute oui. Mais si je n’avais pas à le faire ça serait mieux tu ne penses pas ? » Non. Il est pas d'accord avec elle et ils ont clairement pas la même façon de voir les choses, le monde, la vie. Bran voit à travers les verres du gang et pour lui, tout ça, c'est le quotidien. C'est banal. C'est que dalle. Pas de quoi en faire un drame. « Bah non. Tu t'ennuierais à force. T'sais, c'est quand y a walou qu'on a envie d'se tirer une balle après. » Il sait pas exactement ce que ça veut dire, walou. Il a juste entendu des gens l'utiliser et ça lui a paru cool, comme chaque fois qu'il apprend un nouveau mot dans cette langue qu'il ne maîtrise pas. Mais il pense ce qu'il dit. Si sa vie était aseptisée, il sait pas combien de temps il tiendrait avant de devenir fou. Il a besoin de tout ça. Le sang, la peur, la violence, l'adrénaline et l'horreur. Ça rythme sa vie, autant que son cœur.
« Moi aussi la première fois. Mais bon. On s’y fait après. » Pas sûr qu'il s'y fasse, lui. Recoudre les plaies, c'est pas franchement sa spécialité. C'est pour les causer, qu'il est doué. « Pour citer mon père : la couture ça va avec la cuisine, le ménage et les enfants, c’est un truc de gonzesses, pas d’homme. Alors peut-être pour ça que t’y arrives pas. » Une fois de plus il s'met à rire, parce que c'est tellement comme ce qu'il a l'habitude d'entendre, comme chez lui, un peu comme la vision du gang. Pas sur tout, mais ça rejoint les axes misogynes. « Possible. On fait pas tout ça, quand on est un bonhomme. » Il le dit avec tellement de légèreté que ça sonne presque innocent, contrastant avec son sourire toujours aussi insolent. Et il s'lève, s'accrochant à elle pendant qu'elle lui enroule le torse dans un bandage, et qu'il lui expose les superbes avantages qu'elle aura si elle accepte de le soigner à nouveau. « Wow. Quel honneur. Ça compensera mes heures de sommeil perdues à te recoudre. Mon dieu c’est magnifique. » Ça pue le sarcasme et il enfonce ses doigts un peu plus fort dans ses épaules, pour lui montrer que ça lui plaît pas. « De toute façon, j'te laisse pas vraiment le choix. » S'il décide de revenir se faire soigner par elle un de ces jours, il hésitera pas, et il se fiche bien de savoir si elle est d'accord ou pas. Mais il ajoute quand même une possibilité de faveur, pour faire passer la pilule, pour laisser la porte ouverte sur du positif. Même si rien n'est acquis – rien ne l'est jamais, avec les gars comme lui. « Tu diras oui. » Elle le toise avec une telle assurance qu'il sent son sourire s'élargir. « Parce que je t’ai quand même sauvé la vie, et c’est comme ça que ça se passe pas vrai ? Une dette pour une vie. » Elle exagère un peu la situation et sûrement qu'elle le sait, mais c'est vrai que sans elle, il aurait continué à saigner, à s'vider sur les pavés. Sûrement qu'sa nuit se serait terminée moins chaleureusement. « T'as pas froid aux yeux, hm ? J'suis sûr que t'es une p'tain de tête de mule. » Parce qu'elle a beau sembler toute fragile physiquement, il devine sans mal qu'elle a quand même du caractère. Elle lui prouve depuis l'début, et c'est bien pour ça qu'il la trouve si drôle. Il la suit du regard alors qu'elle se lave les mains, avant d'ôter son pull. Un simple débardeur sur le dos, lui permettant d'enfin apercevoir un peu les courbes de sa silhouette – et il se prive pas pour la jauger ouvertement, sans la moindre gêne. « Bouge pas. » Il a pas l'temps de réagir qu'elle a déjà filé, mais elle revient aussi vite qu'elle est partie, sans que Bran n'ait bougé d'un poil. Trop occupé à continuer d'examiner son pansement fraîchement posé. « Tiens. Tu vas pas rester comme ça. » Il arque un sourcil en observant le t-shirt qu'elle lui tend, avant d'esquisser un rictus carnassier. « Si tu veux pas que j'reste à poil, va falloir que tu m'le mettes toi-même. » Il a suffisamment bataillé pour se déshabiller tout à l'heure, il a pas envie de recommencer dans le sens inverse. Mais dans ses yeux ça danse comme des guirlandes lumineuses, comme une lueur de défi. Et il laisse son regard se balader sur elle, sur les nervures qui lui fissurent les bras. « J'vois que j'suis pas l'seul à avoir des blessures de guerre. » Il voit aussi qu'il est pas le seul à être tatoué, même si ceux d'Anca sont bien plus discrets que les siens. Et ça pique sa curiosité – il peut pas s'empêcher de vouloir découvrir si elle en a d'autres, planqués ailleurs. « J'suis sûr que t'es l'genre de fille qui a un tattoo de coquelicot. Ou un arbre, là, ceux d'la vie, les baobabs ou j'sais pas quoi. Ils sont cachés sous tes fringues, ceux-là ? » Rien à voir, mais il fait comme il peut avec son peu de références. Et surtout, il continue à la taquiner alors qu'il sait pertinemment que ça la gêne. Mais ça lui plaît, d'la voir rougir. Il trouve ça hilarant. « Fais gaffe, contrôle-toi sinon tu vas virer rouge homard. » On dit rouge écrevisse normalement, mais tant pis. Tout est du pareil au même, avec lui. |
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| Sujet: Re: numb your pain (Branca) Jeu 29 Déc - 19:26 | |
| J'compte pas t'entraîner dans ma spirale. Juste squatter un peu la tienne. Les mots du jeune homme lui font froid dans le dos. Parce qu’elle sait ce que ça veut dire. Parce qu’il reviendra encore et encore. Parce qu’il a décidé et que les gars comme lui on peut pas leur dire non. Elle secoue doucement la tête avant de murmurer « Je suppose qu’un de plus ou un de moins ça fera pas de grande différence » Non. Pas vraiment. Elle le rangera à côté de Jack et Nash, à côté de ces garçons tête brulé qui foncent en avant sans prendre de précautions, qui préfèrent finir explosés plutôt que de rester sagement sur leur canapé. Elle voudrait qu’ils arrêtent, qu’ils prennent un peu plus soin d’eux parce qu’à ce rythme là ils atteindront jamais les 40 ans. Mais ils refusent. Ils ont besoin de cette dose d’adrénaline, de se sentir vivant à chaque instant en frolant la mort impunément. Bah non. Tu t'ennuierais à force. T'sais, c'est quand y a walou qu'on a envie d'se tirer une balle après. Se tirer une balle hein. Elle rigole avec amertume. Parce que jamais elle ne tenterait de se suicider par ennui. Oh non. Elle a déjà donné dans ce registre et elle est pas prête de recommencer. « Je sais pas, je pense qu’on a juste une vision très différente là-dessus » qu’elle murmure, préférant ne pas relancer la discussion pour ouvrir un énième débat où de toute façon ils camperont sur leurs positions. De vraies têtes de mules tous les deux. Pire que tout.
Possible. On fait pas tout ça, quand on est un bonhomme. La cuisine, le ménage, la couture, toutes ces tâches réservées aux femmes mais qui ferait grincer des dents plus d’une féministe. Pourtant ça ne la choque pas Anca. Non pas qu’elle considère que les hommes n’ont rien à faire dans ces tâches là, mais plutôt qu’elle a toujours trouvé ça naturel pour elle de se rendre utile. Puis les hommes aussi ont leur lot de tâches respectives. Travailler dur, tellement dur, pour soutenir une famille, pour prendre soin de cette famille, pour la protéger. Alors non, elle ne tic pas Anca, elle se contente de hocher la tête comme pour montrer son accord avec ce que vient de dire Bran. Car après tout, toutes ces histoires, c’est de l’éducation principalement, quelque chose qui s’ancre dans les veines trop tôt et qui devient difficile de déloger. Puis y a ses doigts dans ses épaules, et la douleur un peu trop forte. Comme une habitude, comme une seconde peau. Elle redresse lentement les yeux vers Bran pour le dévisager. Est-ce qu’il est conscient ? Non. Sans doute pas. Ou alors il sait mais ne comprend pas ce que ça peut faire aux autres. Parce que Bran personne a dû lui serrer les épaules comme ça, pour lui faire comprendre qu’il a pas vraiment son mot à dire. De toute façon, j'te laisse pas vraiment le choix. Bingo, elle avait raison tout à l’heure quand elle le plaçait dans la catégorie mauvaise herbe, du genre à pousser et à parasiter, à étouffer les autres sans jamais s’excuser. Heureusement pour lui Anca ne se vexe pas. Elle ne recule pas. Elle ne refuse pas. Elle se contente de poser sa main sur celle du jeune homme pour qu’il desserre un peu sa prise avant de répondre « J’ai bien compris ça, t’en fais pas. Je te mettrais pas à la porte la prochaine fois. » Parce que prochaine fois il y aura, ça sert à rien de se mentir à ce stade-là. Mais elle compte bien poser certaines conditions. Parce qu’elle va pas faire tout ça pour des prunes. Elle a une vie elle aussi. Une putain de vie. Il ferait mieux de pas l’oublier. T'as pas froid aux yeux, hm ? J'suis sûr que t'es une p'tain de tête de mule. « Tu verrais mon père ou le reste de la famille tu comprendrais. » Parce que tête de mule ils sont un tas chez les Popescu.
Anca se débarrasse de son pull taché puis file chercher de quoi habiller Bran dans la chambre de ses frères. Parce qu’elle s’en veut un peu d’avoir bousillé son t-shirt à coup de ciseaux, mais c’était critique. Sauf que monsieur fait encore sa diva et refuse de s’habiller tout seul. Une vraie plaie jusqu’au bout ce gars. Heureusement qu’il est sympathique. Si tu veux pas que j'reste à poil, va falloir que tu m'le mettes toi-même. Anca lève les yeux au ciel et se rapproche de lui, l’aidant tant bien que mal à enfiler ce t-shirt, évitant d’appuyer sur la plaie. Ses gestes sont doux et mesurés. Concentrée dans sa tâche c’est la voix de Bran qui la tire de ses pensées. J'vois que j'suis pas l'seul à avoir des blessures de guerre. putain. instinctivement elle cache ses bras derrière son dos et sent l’air quitter ses poumons. « Je… » Oh et puis merde. Pourquoi mentir. Ils ont passé ce stade pas vrai. « Ouais. T’es pas le seul » Sa voix déraille un peu et elle sent un instant la panique l’envahir. Elle ferme les yeux, inspire, expire. Mais déjà Bran la traine sur un autre sujet tout aussi sensible et elle regrette tout d’un coup d’avoir baissé sa garde, d’avoir viré son pull en présence d’un gars comme lui. J'suis sûr que t'es l'genre de fille qui a un tattoo de coquelicot. Ou un arbre, là, ceux d'la vie, les baobabs ou j'sais pas quoi. Ils sont cachés sous tes fringues, ceux-là ? Pourtant au lieu de l’enfoncer encore plus dans son malaise, les mots de Bran la font rire et ça allège le poids sur ses épaules. Elle secoue la tête avant de répondre « Pas coquelicot. Pavot. » Elle se retourne et retrousse son pantalon pour lui montrer son mollet et la fleur carmin qui s’étale sur sa peau, recouvrant un grand nombre de fines lignes blanches. « Poppy. C’est mon surnom. » Qu’elle murmure. Elle sait pas pourquoi, elle a envie de lui dire. De lui raconter. Y a quelque chose en lui qui lui fait penser qu’il comprendra, qu’il jugera pas. Fais gaffe, contrôle-toi sinon tu vas virer rouge homard. « Je crois que je suis plus à ça prêt…. » Anca se met à rire doucement puis quitte la pièce rapidement un nouvelle fois. Une fois dans sa chambre elle enfile un large sweatshirt puis griffonne sur un papier. De retour dans la salle de bain elle tend le papier à Bran « Mon numéro. Juste en cas d’urgence. Evite de venir à la maison sans prévenir je veux pas que mon père te vois, ni même quelqu’un de la famille. Ils ont pas à savoir » Au cas où ça dégénère. Au cas où sa spirale à lui écrase la sienne. Puis elle lui fait signe de la suivre en silence et elle le raccompagne à la porte. Une fois dehors elle le regarde avant de soupirer, bien consciente de la merde dans laquelle elle s’est foutue involontairement. « Surveille la blessure, évite les bains, change le pansement tous les deux jours, et si ça s’infecte préviens moi d’accord ? » Puis sans un mot de plus elle agite sa main pour lui dire au revoir et referme la porte avant d’aller s’effondrer dans son lit.
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| Sujet: Re: numb your pain (Branca) | |
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