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 Carrefour Désert.

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MessageSujet: Carrefour Désert.   Carrefour Désert. EmptySam 22 Oct - 15:26



Carrefour désert.


“Why does the mind do such things? Turn on us, rend us, dig the claws in. If you get hungry enough, they say, you start eating your own heart. Maybe it's much the same.”   

Elle se redresse, d'un coup, dans une grande inspiration. Les cheveux collés au front, le souffle court. Elle est trempée. Trempée, collante de sueur. Son oreiller est trempé, ses draps sont trempés. Encore. Elle se passe les mains sur le visage. Foutu cauchemar. Toujours le même. La musique qui pulse, les lumières dans tous les sens, son amie qui danse et lui. Elle voit son visage, souriant, puis le noir. Elle sent ses mains sur sa peau et sur son cou. Où elle sent sa gorge se serrer, l'air lui manquer. Puis à nouveau son visage, où ses dents scintillent, son sourire dégoûtant et la panique. Le froid, le chaud, l'immobilité, la peur, la frayeur. Et son réveil. Dans le même état, souvent. Tout le temps. En nage, toujours dans l'effroi. Puis, elle se lève, décolle le débardeur collé à sa peau et continue de se passer les mains sur le visage pour s'assurer qu'elle est bien réveillée. Cette fois-là encore, elle est toute secouée, toute chamboulée. Dans la salle de bain, elle passe bien dix, voire vingt minutes devant le miroir, à se rincer la face, passer ses doigts sur sa gorge, se rincer le visage encore et encore. Elle se sent sale, trop sale. Crevée aussi, mais elle ne compte pas se recoucher, trop effrayée de refaire le même rêve. Alors elle se glisse sous la douche, s'assoit dans le fond du bac et laisse couler l'eau, longtemps. Elle ruisselle sur son dos, elle l'aveugle. Mais elle se sent bien. Mieux. L'eau froide lui détend ses muscles, elle soupire. Elle sait pas trop quelle heure il doit être. A tous les coups, comme d'habitude, dans les 3, 4 heures du matin. Le jour est encore loin. Elle y reste longtemps cependant. Pour se laver de ses souvenirs et dégager ce mauvais rêve. Y a peut-être même des larmes qui se mêlent aux gouttes d'eau. Mais elle finit par se lever. Elle se rhabille, un pauvre débardeur trop grand qui tombe ample sur ses petites épaules toutes frêles. Un short court de pyjama. Puis, elle descend, elle va dans la cuisine pour préparer son arsenal pour tenir la journée. Du café en quantités. Pour elle et pour tous les oiseaux de nuit qui pourraient potentiellement croiser le chemin de la cuisine.

La machine à café vrombit. Le troisième. Puis y a les clopes qui s'enchaînent et s’amoncellent dans le cendrier. Y a quasiment pas de bruit au Troisième Œil, c'est comme si elle était toute seule, mais, elle qui aime la solitude, pour fois, ça l'angoisse. Ca la rend presque triste. Elle soupire, assise sur sa chaise. Elle aimerait bien monter à l'étage et secouer Chief pour le réveiller et qu'il lui tienne compagnie, mais elle n'osera pas. Elle n'a pas envie de le déranger et même. Elle ne se sent pas capable de venir quémander de l'aide auprès de lui. Ou auprès des autres. Elle ne s'en sent pas la force. Alors, elle attend. Elle attend que quelqu'un se lève et vienne la rejoindre, lui parle un peu, des mots comme ceux qu'on prononce tous les jours en se croisant dans une cuisine le matin. Ces mots parfois brefs mais qui lui font du bien. Y a pas de « trop », ni de « pas assez ». Pour elle, c'est suffisant. Ca l’apaise. Elle se sent moins lourde, moins écrasée par le reste, par tout ce qui se passe dans sa tête. Ces gens-là, c'est comme… relâcher la pression. Elle pose ses coudes sur la table et écrase sa clope dans le cendrier. Puis elle soupire encore, regardant le fond de sa tasse déjà vide. Puis elle finit par s'affaler sur la table, se disant qu'elle aimerait bien pouvoir au moins fermer les yeux une nuit entière, comme tout le monde, sans cauchemar, sans sueurs froides, sans réveils impromptus. Elle soupire encore et enfoui son visage dans ses bras. C'est dur, tout ça. C'est compliqué. Puis à 10h demain, faut ouvrir la boutique, tenir jusqu'à 19h, comme d'hab', y aura pas grand monde, juste assez pour se sortir de l'ennui. Elle irait faire un tour, voir Madame, Chief ou Bambi et Caïn. Pas Gavroche, parce que ce môme lui fout les jetons. Et peut-être qu'elle… Du bruit. Y a du bruit. Une porte, des pas. Quelqu'un est debout, ou quelqu'un est rentré, qu'importe. Elle n'est plus la seule âme éveillée dans cette gigantesque bicoque qu'on dirait tout droit sorti d'un quartier de la Nouvelle-Orléans. Elle lève la tête et s'étire, s'attendant à ce que cette âme en peine se pointe dans la cuisine, attiré, comme un insecte, par la lumière. Peut-être même qu'elle se lèvera encore pour faire du café, à nouveau, pour inviter cette ombre à la rejoindre pour une discussion silencieuse du bout de la nuit.
- Adrenalean 2016 pour Bazzart

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Caïn Devaux

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MessageSujet: Re: Carrefour Désert.   Carrefour Désert. EmptyMer 2 Nov - 21:14

C’est l’eau qui coule qui le réveille. Grognement. Il vient de rentrer y a quelques heures seulement et l’alcool pulse toujours dans ses veines. Il devrait dormir comme un gros tas dans le lit, collé contre Bambi et le souffle apaisé, mais non. Non. Ca fait un petit moment qu’il y arrive plus. Il pense trop la nuit, à eux, à lui, à elle. A tous ces gens qui ont croisé sa route depuis qu’il a quitté sa caravane, à la danse, à l’avenir. Il ouvre lentement les yeux pour regarder la jeune femme qui dort contre lui et passe doucement son doigt sur sa joue. Elle est belle quand elle dort Bambi. Tellement belle mais tellement loin. Trop loin pour qu’il puisse un jour l’atteindre. Et ça fait mal. Il en peut plus de cette distance, de ces frontières qu’il se met lui-même, de la pression et de toutes les conneries qui viennent le hanter dès qu’il ose ne serait-ce que la regarder.
Lentement Caïn se détache de Bambi et s’assoit sur le bord du lit, la tête entre les mains. Au loin l’eau arrête de couler, une porte s’ouvre puis se ferme, des bruits de pas. Ceux de Robin. Ils les reconnaitraient entre milles dans cette foutue baraque, la légèreté avec laquelle elle se déplace, les épaules voutées et le regard distant. Il l’entend la nuit, elle et ses cauchemars, elle et ses démons, se lever et arpenter le plancher de la maison. Il l’entend osciller jusqu’à l’aurore avant de reprendre le dessus. Bien trop souvent il la croise quand il rentre de soirée, lui éméché, elle sur-caffeinée, comme si la boisson marronâtre pouvait servir de repoussoir. Elle devrait essayer l’eau bénite, c’est quand même plus efficace pour les esprits.
Son regard se pose sur sa croix accrochée au mur. Elle est même pas jolie, du genre cabossée et tout le tralala. Mais ça lui rappelle chez lui, sa mère, la maison. Ca le rassure. Car malgré ses 32 ans il reste un éternel gamin qui a besoin de bras chauds pour le réconforter, pour lui dire que ça va aller. Peut-être que ça marcherait pour Robin aussi. Qui sait. Il ferme les yeux un instant, portant la main à son crâne. Pourquoi est-ce qu’il finit toujours par boire autant ? Pourquoi est-ce qu’il finit comme une loque sur le plancher de la maison hein ? Pourquoi il sait pas se contrôler ou arriver frais le matin comme Serena et ses smoothies pleins de graines suspicieuses ? Un jour il arrêtera de déconner. Un jour il aura une hygiène de vie qui ressemble à celle d’il y a dix ans. Mais pas maintenant.

Les minutes s’enchainent, tic tac, il attend, toujours sur le bord de son lit, le regard dans le vague ; Il rêve. Il imagine, il ressasse. Des souvenirs qu’il aimerait voir disparaitre ou bien un futur qu’il se plait à imaginer. Il oscille entre le lit et le parquet, prêt à se lever pour décamper ou tout simplement retourner dans les bras de Morphée. Finalement il décide, secoue la tête et se lève d’un bond. Le pas trainant il attrape un t-shirt au hasard pour l’enfiler et sort de la chambre sans faire de bruit.
Les couloirs son vides, pas un bruit, pas une âme. Chaque porte est close, sauf celle de Robin, elle est pas remontée donc. Il soupir doucement avant de se gratter le front, préparant déjà dans sa tête une tirade sans queue ni tête pour la renvoyer au lit. Faut qu’elle dorme la gamine, ou elle finira comme lui.
Sans un bruit il passe le seuil de la cuisine, croise les bras et observe la petite blonde, café et clope au bec, perdue dans ses pensées. Il sait qu’elle l’a entendu mais elle ne doit pas encore l’avoir vu. Il profite de cet instant fugace pour l’observer, la regarder et un pâle sourire se dépose sur ses lèvres. « C’est pas très saint comme rythme dis-moi. » Il dépasse totalement et entre dans la cuisine pour s’asseoir en face d’elle. « Toujours du mal à dormir gamine ? » affectueux surnom, parce qu’elle restera toujours la gamine qu’il a rencontré y a des années de ça. Et ça changera pas ;
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MessageSujet: Re: Carrefour Désert.   Carrefour Désert. EmptyMar 8 Nov - 22:06



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Les nuits sont longues pour Robin. Longues, mais courtes à la fois. Son sommeil se résume en quelques heures, mais le temps où la Lune règne est bien plus long. C'est épuisant. Éreintant, elle ne sait même pas comment elle fait pour ne pas sentir son cœur pulser dans sa poitrine au point de lui donner une migraine incroyable et des nausées monstrueuses. Elle passe tant de temps à ne rien faire qu'elle devrait songer à se trouver une activité autre que noyer son estomac dans le café et ses poumons dans le goudron et la nicotine. Ça fait un moment qu'elle y pense, en fait. A toutes ces aubes passées devant les fenêtres à détailler la course du soleil dans le ciel, à étudier les coloris irisés et à admirer les nuages à qui l'ont prête les plus beaux atours. La peinture. Ça l'intéresse, sans qu'elle n'ose se lancer. Elle a bien tenté de dessiner quelques esquisses, des croquis rapides de Chief ou de Gengis, mais, jamais satisfaite, elle finissait par tous les déchirer ou les brûler. Son manque de confiance en elle, ce frein monstrueux qui la bloque sur place, l'empêche d'avancer, ça la frustre. Elle aimerait bien faire certaines choses, en avoir le courage, mais nique cette voix dans la tête qui lui susurre qu'elle n'est rien et que ça ne vaut même pas la peine d'essayer. La blonde regarde le fond de sa tasse et fait tourner le reste de café. Elle soupire. Y a les marches de l'escalier qui craquent. Elle la connaît cette maison, elle sait quand les petites souris à l'étage se faufilent pour aller discrètement aux toilettes ou quand elles viennent vérifier que leur petite protégée dort bien. Elle reconnaît parfois leurs pas, leur façon de poser le pied sur les marches, de faire gémir le plancher. Alors, là, elle joue. Elle lève la tête et tend l'oreille. Elle tente de déterminer d'où l'être se lève. Un peu par là, sur la gauche, à droite, qui descend le couloir. Au nombre de pas ? Pas sûr. Mais la façon un peu lourde, mais silencieuse d'avancer, de glisser sur le bois centenaire posé au sol, de descendre les marches. Elle sourit. En fait, c'est trop facile. Surtout à cette heure-là. C'est Caïn, c'est forcément Caïn. Elle le connaît par cœur. Trop bu, encore. Peine à dormir, toujours. Puis le grand-frère qui va sûrement la sermonner. Parce que, Robin, t'as beau ne pas être attentive aux cris de ton corps, les autres les entendent sûrement beaucoup mieux que toi. Les cernes qui creusent ta face et le teint terne que tu te traînes, tes cheveux, fades, alourdis par les dizaines de clopes qui s'enchaînent au coin de tes lèvres et tes mains qui tremblent parce que tout le reste essaye de faire tourner la boutique sans qu'elle ne s'effondre. Forcément que les autres finissent toujours par dire quelque chose. Parce qu'ils s'inquiètent et ils ont bien raison. Robin, elle flirte constamment avec les limites du raisonnable et elle a trop tendance à balancer ses pieds au-dessus du vide.

Les craquements se sont interrompus et pendant quelques secondes, il y a à nouveau le silence. Puis sa voix. « C’est pas très sain comme rythme dis-moi. » Elle sursaute, en se maudissant, parce qu'elle savait qu'il y avait quelqu'un, c'est pas comme si elle ne l'avait pas entendu venir. Mais Lapiz, c'est un peu comme ce petit animal sauvage qui sort de sa tanière pour raser le sol et finir devant votre porte-fenêtre, intrigué par ces formes de vie qui évoluent dans un bocal géant. Mais mieux vaut être photographie qu'exposition vivante, parce que le moindre bruit, le moindre mouvement et le petit être détale pour retourner se cacher. Lapiz, c'est ça, c'est ce petit truc qui sursaute même quand vous annoncez votre venue.
Et bien sûr, elle a gagné. Elle a deviné, c'était bien Caïn, mais ce jeu auquel elle joue avec elle-même est bien trop facile, mais elle ne résiste pas, elle ne fuit pas. Ça aurait été Gavroche qu'elle se serait échappée par l'autre bout de la maison pour rejoindre sa piaule à l'étage, quitte à retrouver ses cauchemars ou fumer ses clopes allongée sur son lit en regardant les immenses tentures colorées qui flottent, accrochées au plafond. Il est venu s'asseoir en face d'elle, puis comme par réflexe douteux, elle écrase sa cigarette pas finie dans le cendrier pour en sortir une autre et l'allumer. « Toujours du mal à dormir gamine ? » Elle inspire et laisse la fumée épaisse lui caresser la gorge et les bronches. Elle hoche la tête et souffle la nicotine. Un écran grisâtre les enveloppe. « On change pas les bonnes habitudes. » Sa voix, rauque, cassée par les quinze clopes qui ont fleuri dans le ramequin qui sert de ramasse-mégots. Elle se racle la gorge, la main devant la bouche. « Je t'ai réveillé ? »  Parce qu'elle voit bien à sa tronche que c'est pas parce qu'il s'est dit qu'il allait préparer un massif petit-déjeuner pour toute la famille qu'il s'est extirpé de son lit. Et elle s'en voudrait de l'avoir forcé à la retrouver dans le Monde des Éveillés et incité à la rejoindre dans cette bulle bizarre qui sent la clope et le café trop fort. Mais bon, maintenant qu'il est là… Elle tend la main vers la cafetière et la penche vers elle pour regarder dans le fond. Finalement, il en reste. Elle regarde Ken. « Café ? »
Elle est d'humeur bavarde ce matin, Robin. Trois phrases alignées et qui ne sont pas monosyllabiques. La faute au café qui fait vibrer ses nerfs, comme l'archet sur les cordes d'un violon.
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MessageSujet: Re: Carrefour Désert.   Carrefour Désert. EmptyDim 27 Nov - 14:17

Elle sursaute. Et pendant un instant Caïn a la vision d’un animal piégé. Robin dans sa faiblesse, qui se fait surprendre, comme à chaque fois, et ça le fait sourire. Tristement. Il rêve du jour où plus rien ne la surprendra, où la jeune femme aura terminé de construire sa carapace, d’être devenue assez forte pour partir seule dans le monde. Oui. Il en rêve. Il sait que Chief l’aide du mieux qu’il peut, Madame aussi et puis lui, il fait tout ce qui est en son pouvoir pour aider la gamine à se transformer.
Il avance dans la pièce, brise le tableau qu’il observait il y a quelques secondes, vient s’asseoir en face d’elle à la table. Robin écrase sa cigarette, pourtant pas terminée avant d’en allumer une autre. C’est pas sain cette façon qu’elle a d’enchainer les paquets, il voudrait le lui signaler. Mais c’est pas son rôle. Il n’est pas son frère, il n’est pas son père. Il est juste le gars qui l’a ramassé quand elle était un peu trop brisée. Mais ça lui donne pas tous les droits. Alors il fait le contraire, il tire le paquet vers lui, en sort un bâton de nicotine qu’il coince entre ses lèvres et pique le briquet à la blonde pour allumer sa cigarette. Il aime pas spécialement fumer Caïn. Faut dire que c’est mauvais pour ses poumons, et même s’il a arrêté de danser, il considère quand même son souffle comme quelque chose d’essentiel. Mais depuis la disparition de Swann il se laisse aller, il envoi valdinguer certains de ses principes, s’autorise des bouffées de nicotine aussi tôt le matin. Ou bien trop tard dans la nuit. On change pas les bonnes habitudes. Il rigole, tousse un peu de fumée, lève les yeux vers le plafond pour regarder la lampe. Non. On ne change pas les bonnes habitudes. Ca il le sait bien. Je t'ai réveillé ? Il secoue la tête, tire de nouveau sur sa cigarette, fait rouler la sensation dans sa gorge avant de la recracher. « Non. » Enfin un peu. Mais il a pas envie de le lui signaler, la connaissant elle risque de commencer à s’auto-flageller, de s’en vouloir, et ça il a pas envie. « Je suis rentré y a peut être deux heures. Faut croire que j’ai toujours pas finit de cuver. » En un sens c’est pas faux, y a encore un peu l’univers qui tourne autour de lui, légèrement, mais c’est pas non plus affolant. Il sait bien gérer Caïn, ses soirées boissons, le résultat de l’alcool sur son organisme. Faut dire qu’il a l’habitude, l’expérience. « J’me suis dis quitte à gerber, vaut mieux éviter que ça soit sur Bambi, je pense qu’elle m’en voudrait beaucoup. » Non pas que ça ne soit pas déjà arrivé. Pauvre Bambi, il se demande souvent comment elle fait encore pour le supporter. Parfois il aimerait lui offrir le monde, pour la remercier. Mais Bambi n’a pas besoin de monde, de diamant ou de roses, elle a besoin d’autre chose et il ne peut pas se permettre de le lui donner. « Du coup j’ai préféré descendre te tenir compagnie et rester près de l’évier. » Il parle Caïn, entre deux bouffées de cigarette. Il parle pour combler les vides de Robin, les silences qu’elle maitrise si bien. C’est pour ça que leur duo fonctionne autant, elle n’a pas besoin de se forcer, il fera la conversation pour eux deux.

Café ? Il regarde la boisson marron, sent son estomac se soulever, secoue la tête avant d’écraser son mégot de cigarette dans le cendrier. « On va éviter » Surtout s’il veut se recoucher après ça. Il vit la nuit Caïn, pas le jour. Avec les morts, pas les vivants. Lentement il se lève, fouille dans les placards et en sort un sachet en kraft. Une collaboration étonnante de Serena et de Chief, elle qui ordonne, lui qui fait pousser. Ca donne une infusion un peu chelou, mais qui marche tellement qu’il lui dédierait un autel s’il avait le courage. Il lance la bouilloire, sors de mug et attend que l’eau chauffe en silence. « Tu sais tu devrais essayer autre chose que le café. C’est pas mauvais certes. Mais Chief fait des trucs assez impressionnant. » Il sait qu’en évoquant Chief, il va attirer l’attention de Robin. Il la connait la gamine, il voit bien les regards qu’elle lance à son ami. Sourire innocent, il verse l’eau, les sachets d’herbe et retourne s’asseoir face à elle lui tendant un des deux mugs. « Tiens. Essaye ça. Fais pas attention au goût, enfin moi ça me dérange plus mais au début ça surprend. »
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MessageSujet: Re: Carrefour Désert.   Carrefour Désert. EmptyLun 19 Déc - 23:55



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“Why does the mind do such things? Turn on us, rend us, dig the claws in. If you get hungry enough, they say, you start eating your own heart. Maybe it's much the same.”   

Il est bon, Caïn. Il est doux. Il est précieux. Protecteur. Caïn, fait merveilleusement bien son rôle de grand-frère dans leur famille bancale recomposée. Il est pas aussi fort que Chief, mais il a cette douceur propre aux danseurs, ces émotions qu'il exprime dans les moindres mouvements de son corps et cette sensibilité. Mais c'est un âne, un manche. Il est maladroit. Qui l'eut cru. Un danseur, habile. Qui sait faire fonctionner chaque partie de son corps selon son désir et dans des enchaînements toujours plus gracieux. Il est gauche. Suffit de le regarder avec Bambi. Il arrive à toucher toutes les femmes sauf celle qui l'aime et qui est là. Qui l'attend quand il rentre tard et qui supporte ses écarts. Qui reste fidèle au poste, comme le plus loyal des chiens. Ou simplement parce que c'est lui qui tient les éclats d'une Bambi brisée entre eux. Qui la fait tenir d'un seul morceau et debout. Ils sont tous des poupées désarticulées, de la porcelaine tombée d'une étagère, fracassée au sol.

Non. Elle ne l'a pas réveillé et son cœur s'allège. Elle s'en serait voulu si ça avait été le cas. Elle sait qu'il ne rentre jamais tôt et elle voit que l'alcool tempête en lui, qu'il a du mal à émerger, à se décoller des bras envoûtants de Morphée. C'est l'alcool battant ses tempes et retournant son ventre qui l'ont donc éveillé. Ça la rassure, en soi. Ce n'est pas de sa faute, elle peut se laisser en paix. Même si ça ne l'empêchera pas de croire qu'elle a pu avoir un peu de responsabilité là-dedans. Ils ont tous plus ou moins le sommeil léger dans cette baraque. L'eau qui coule dans la douche et qui se fracasse sur les carreaux froids et blancs ont pu l'aider à rompre avec le sommeil, quoiqu'il en dise. « Je suis rentré y a peut être deux heures. Faut croire que j’ai toujours pas finit de cuver. » En général, on dort comme une souche quand on cuve, non ? La dernière fois que ça lui est arrivé, Robin a dormi pendant trop longtemps, dans la neige, le froid, la glace, arrachée juste à temps des bras de la Mort. Mais quand même. Ce n'était pas la première fois qu'elle buvait et quand il n'y avait pas de drogue glissée dans son verre, elle était du genre à se coucher complètement raide et à ne se réveiller que tard le lendemain, rien n'aurait su la tirer de son sommeil, encore moins l'alcool lui-même. Alors, elle doutait de ses mots, mais elle ne lui en dira rien. Elle se contente juste de hocher la tête, comme pour le convaincre qu'elle le croit. Qu'elle s'ôte la culpabilité des épaules. Tout est toujours de sa faute, elle agit souvent mal et se croit responsable des maux des autres. Pauvre Robin, spécialiste de l'auto-flagellation. « J’me suis dis quitte à gerber, vaut mieux éviter que ça soit sur Bambi, je pense qu’elle m’en voudrait beaucoup. » Il lui arrache un léger rire. Il est fort Caïn. C'est un artiste Caïn. Qui danse sur les nerfs tendus de Robin pour les aider à se relâcher. Qui avec ses mots maladroits, il lui arrache les mauvaises pensées de la tête. Danseur qui détourne son attention, qui la force à se concentrer sur lui plutôt que ses maux à elle. Même immobile, il remplit la pièce de sa présence et il est l'artiste sur scène. Tous les regards sur lui. Toute son attention sur lui. « Du coup j’ai préféré descendre te tenir compagnie et rester près de l’évier. » Elle rit à nouveau. « Évite quand même, si tu peux, je risquerai de t'imiter. »  Un clin d’œil et elle se referme sur elle-même. La brèche, rare, mais qui s'entrouvre parfois. Un brin de lumière qui l'entoure, mais qui se retrouve à nouveau bien vite plongée dans le noir. Robin, c'est une ampoule qui grésille. Qui peine à se rallumer, à s'éclairer vivement. Il lui a piqué un cigarette, mais elle ne lui en veut pas, ce sera une cigarette en moins pour pourrir ses poumons et ses mots s'accompagnent d'une volute de fumée, de la toux aussi.  Il s'adonne à un de ses vices, il partage un de ses fardeaux. Mais pas le café. « On va éviter »   Il a déjà trop d'ingrédients qui marinent dans ses boyaux, le café, ce serait le Molotov dans son estomac. Et là, c'est sûr, il va finir la tête dans l'évier. Avec Robin qui suit, parce que l'odeur de vomi, ça lui donne envie de dégobiller et vu ce qu'elle a mangé… Ça risque de pas être méga agréable.  

Caïn, il bouge, il quitte le tableau. Il quitte la chaise et s'envole, ballerine, jusqu'aux placards. Il farfouille et il en sort un sachet. Elle le regarde, l'observe, aller jusqu'à la bouilloire, chauffer de l'eau et sortir des mugs.
« Tu sais tu devrais essayer autre chose que le café. C’est pas mauvais certes. Mais Chief fait des trucs assez impressionnant. »  Elle tique et lève la tête. Oui, c'est vrai, Chief, il fait des trucs impressionnants. Il est fort Chief, il est chouette, Chief. Il a de multiples qualités qui rayonnent aux yeux de Lapiz. C'est lui, la pierre précieuse, pas elle. C'est lui qui rayonne sous les néons de son sous-sol, dans la serre, au milieu de ses plantes toutes plus exotiques les unes que les autres. C'est lui qui embaume la pièce avec son parfum envoûtant. Elle l'aime bien, Chief. Elle aime bien quand il est là. Il l’apaise. Comme les autres, mais pas au même degrés. D'une autre manière. Elle saurait pas dire comment, ni pourquoi, c'est juste… Qu'elle aime bien sa présence. Ses mots. Et ses conseils, qu'elle essaye d'appliquer à la lettre. C'est un peu son guide, comme une pierre qui se serait matérialisée devant elle pour l'aider. Caïn les sert et lui tend la tasse.  « Tiens. Essaye ça. Fais pas attention au goût, enfin moi ça me dérange plus mais au début ça surprend. »  Elle sourit et attrape le thé, passe son nez au-dessus et fronce le nez. Elle ose même pas demander ce qu'il y a dedans, mais une chose est sûre, c'est pas de la valériane, il la forcera pas à aller dormir. Elle reconnaît pas toutes les odeurs, mais y a pleins de choses qui se mélangent. Elle laisse les vapeurs emplir ses narines et réchauffer l'intérieur de la gorge, mais elle laisse le liquide refroidir avant de se lancer et goûter. Elle repose la tasse et finit par attendre. Elle reste dans le silence, se mure là-dedans, les yeux posés sur la surface plate dans la tasse, regardant virevolter les arômes qui colorent l'eau chaude. Elle ne trouble rien. Elle ne mélange pas le contenu. Elle regarde juste l'eau qui prend la couleur de l'infusion, des herbes qui se mélangent. Un instant, la blonde lève les yeux vers son ami. «  Y a quoi dedans ? » Elle finit par attraper le sachet et le faire tournoyer dans son bain. Puis, lorsqu'elle estime qu'il a suffisamment infusé, elle le retire pour le laisser tomber dans sa tasse vide qui servait pour son café, quelques minutes auparavant. Elle reprend le mug entre ses mains et le porte à son visage pour souffler sur la buée. Elle souffle, elle souffle, elle ne voudrait pas se brûler. Puis, quand la température semble avoir suffisamment descendu, elle porte le thé à ses lèvres et avale une petite gorgée. Première gorgée qui… lui arrache une grimace et elle repose l'infusion. « Oula… C'est spécial. Très fort. » Elle sourit un peu et retente sa chance. Le goût est fort, comme elle l'a dit. Mais c'est bon. Les saveurs fleurissent sur sa langue, dans sa gorge, tour à tour et ça apaise. Elle ferme les yeux, les lèvres encore dedans. Chief est doué. Chief, c'est comme s'il avait choisi ces herbes juste pour elle. Comme s'il avait su que Caïn irait les conseiller et les faire goûter à Lapiz. C'est comme si Chief s'était levé et avait guidé la main de Caïn pour ce moment précis. Comme s'il ne dormait pas et que c'était lui qui se trouvait face à elle, qui fleurait l'alcool et la sueur. Oh, Chief. Chief, c'est la matérialisation des énergies terrestres et cosmiques qui se sont alliées pour créer un être qui guidera Lapiz vers la guérison. Avec toutes ses petites mains autour qui viennent l'épauler. Bambi, Gengis, Madame… Et Caïn.

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MessageSujet: Re: Carrefour Désert.   Carrefour Désert. EmptyDim 8 Jan - 18:45

Il fait le pitre Caïn. Il exagère toujours, en fait trois tonnes, sourire de clown gravé sur le visage. Parce que c’est plus simple comme ça. C’est pas à lui de parler de ses problèmes, c’est pas à lui de se plaindre ou de pleurer. Il est grand Caïn, il est vieux Caïn, un adulte, presque un homme. Il doit agir en responsable face aux gens comme Robin, aux gamines comme Robin. Les brisées, les fracassées, les effacées. Puis ça lui convient bien, le clown, plaquer un visage à vous faire rire une assemblée sur le squelette, il sait faire, il aime bien. Il se sent protégé, égoïstement. Protégé de toutes les conneries qui fusent dans sa tête à chaque instant de la journée, de la vie. Évite quand même, si tu peux, je risquerai de t'imiter. Il rigole, secoue la tête. La vérité c’est qu’il ferait jamais ça. Enfin, du moins pas de façon voulue. Puis des années à boire, il sait comment se contrôler, comment éviter de tout recracher dans l’évier. On a toujours l’impression qu’il fait dans l’excès Caïn, les femmes, les hommes, les verres, les clopes. Qu’il enchaine tout trop vite, trop longtemps jusqu’à se perdre dedans. Mais la vérité c’est qu’il n’y arrive pas. Du moins pas complètement. Même s’il sait que son derrière est assuré par Serena et Chief, même s’il sait que y a Bran qui traine jamais très loin, il peut juste pas. Alors le plus souvent il fait semblant. Clown encore une fois, pour grandes personnes cette fois ci, des spectacles pas pour tous les yeux qu’il maitrise à la perfection depuis trop longtemps. « T’en fais pas gamine, je gère je gère. On se transformera pas en deux gerbeux à cause de moi » parce que déjà ça serait désagréable, et ensuite parce qu’ils se feraient taper dessus par les autres. Enfin IL se ferait taper dessus. Robin serait surement choyée, consolée, soignée. Lui il finirait à passer la serpillère comme le bon esclave qu’il est. Ou presque. Ca le fait rire en imaginant la scène. Surement Gengis qui l’obligerait d’ailleurs, quelle plaie celle-là.

Robin c’est comme un animal sauvage, une petite chose à apprivoiser, trop timide, trop secrète, peut-être même beaucoup plus que Bambi. Il les surprend parfois, les deux gamines à piailler ensemble comme deux oisillons dans un nid. C’est beau. Ca le fait rire. Il appelle Chief généralement, pour lui montrer la scène avant de se marrer et de se faire taper. Il est toujours émerveillé de voir le chemin qu’elle a parcouru, du mutisme le plus total à ces brèves paroles qu’elle lui adresse aujourd’hui. C’est jamais facile avec Robin, jamais facile de s’incruster, d’obtenir des réponses, de pas la brusquer. Il est sans doute celui qui s’y prend le moins bien dans la maison mais il fait de son mieux pour aider, pour apaiser. Parce que Robin il l’a vu au commencement, il sait ce qui se passe sous son crâne, les tempêtes qu’elle héberge. Y a quoi dedans ? Question anodine pour beaucoup mais pas pour Robin. Pour ça qu’il a préféré lui montrer l’exemple, qu’il a préféré boire avant pour lui prouver que c’était sans danger. « J’en sais foutrement rien mais c’est efficace. Juste un peu dégueulasse les premières fois » Oui d’ailleurs Chief devrait faire quelque chose pour ça, même s’il répète sans arrêt qu’un goût amer ça donne l’illusion que c’est efficace. Un peu comme lui avec ses tours de cartes, ses illusions stupides pour faire croire au futur. Si la tisane de Chief n’est pas amère, qui y croira ?
Il regarde Robin tenter le coup, boire une gorgée et grimacer. Ca tire un rire amusé à Caïn qui continue de siroter tranquillement sa tasse comme si de rien était ; La chaleur de la boisson calme petit à petit la nausée dans son ventre et apaise son crâne bourdonnant. Mieux qu’une clope au fond, bien plus efficace et bien plus sain. Oula… C'est spécial. Très fort. « Tiens merci de me rejoindre, ça serait cool que t’aille te plaindre parce que moi l’autre chicano la il veut pas m’écouter » les insultes, les mots rugueux, les accolades un peu brusques. Chief et Caïn c’est une longue histoire de compréhension et jamais de colère. Il l’aime son Chief. Il l’aime vraiment parce que sans lui le monde serait bien moins marrant. Par-dessus sa tasse Caïn observe le visage de Robin, curieux de voir quelle expression elle lui offrira. Parce qu’il est pas con Caïn. Il voit quand ça se dessine, quand ça se crée, les prémices d’une relation différente.
Rapidement il vide sa tasse, se brulant la bouche au passage et ça le fait grimacer. Puis il relève la tête avant de dévisager Robin. « Et toi Robin. Tout va comme tu veux ? Tu fais quoi en ce moment, tu parles à des gens ? T’as essayé de sortir dernièrement ? » il enchaine les questions sans laisser de pause, parce que y a personne pour la sauver et il compte bien lui tirer les vers du nez.
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MessageSujet: Re: Carrefour Désert.   Carrefour Désert. EmptySam 28 Jan - 9:29



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“Why does the mind do such things? Turn on us, rend us, dig the claws in. If you get hungry enough, they say, you start eating your own heart. Maybe it's much the same.”   

«T’en fais pas gamine, je gère, je gère. On se transformera pas en deux gerbeux à cause de moi »
Elle sourit encore. Caïn, le clown. Danseur dans son costume bariolé et son triste nez rouge. Il est peut-être plus Pierrot que Auguste, mais un Pierrot qui rit et qui aurait colorié ses vêtements blancs pour paraître plus jovial. Parce qu'on la lui fait pas à Robin. Elle le connaît aussi, le grand Caïn, même s'il veut pas le laisser paraître, même s'il s'est affublé du rôle de Celui Qui Veille. Il aurait pas sa place ici, sinon. Elle connaît sa souffrance, comme une plaie béante, mais on n'en parle pas, comme si omettre sa présence suffirait à l'annihiler. Si seulement. Parce que si ça fonctionnait comme ça, cela ferait longtemps que Robin serait guérie. Cela ferait longtemps que tout ce petit monde dans cette grande maison serait guéri. Mais ils sont beaux, tous. A marcher sur des os cassés. Ils ont la beauté des poètes du siècle passé. Melancolia. L'opium en moins. Quoique… Chief doit certainement avoir des graines d'opiacé parmi ses jolies plantes. Une chose est certaine, c'est qu'il n'en n'a pas mis dans son thé. La miss est même pas sûre que ça puisse se consommer autrement que par la pipe, comme les vieux chinois, allongés sur leur paillasse tressée, dans la poussière. Elle y connaît pas grand-chose, faut dire. C'est pas sa spécialité, c'est celle de Chief. Peut-être qu'elle lui demandera, un jour. Ça l'empêche pas de demander ce qu'il y a dans sa petite préparation, parce que même s'il l'a faite pour Caïn et même s'il n'y a que des ingrédients de choix, sélectionnés par ses grandes mains de chicano – comme dirait Caïn – elle a toujours cette peur, loin d'être irrationnelle, qu'autre chose ait pu s'y glisser. Mais le tatoué sait. Il sait. C'est pour ça qu'il lui a prouvé que tout irait bien en lui montrant l'exemple et aveugle de confiance, elle l'a imité, non sans s'enquérir de la nature du contenu. Bon, même s'il a pas su lui répondre, il a quand même pu lui servir une réponse qui lui convenait : c'était loin d'être la première fois qu'il y goûtait. Il ne lui était rien arrivé : c'était donc sans danger.
Alors, elle s'y est essayée. Elle a goûté et comme elle l'a dit, c'est… fort. « Tiens merci de me rejoindre, ça serait cool que t’aille te plaindre parce que moi l’autre chicano là il veut pas m’écouter »
Elle baisse la tête, se réfugiant au creux de sa tasse, petite grimace gênée sur le visage. « J'suis pas sûre qu'il m'écoute plus que toi… » Non, non. Elle lui dira qu'elle a aimé. Parce que c'est vrai, ça a beau être fort, elle aime bien. D'ailleurs, elle prend une autre gorgée, comme pour valider cette pensée. C'est chaud, c'est fort, ça fait du bien dans son ventre et dans sa gorge. Y a du pissenlit, un peu, dedans. Elle en est certaine. Mais le reste… Puis, elle le sait que ça lui plaît, à Chief, de faire des concoctions farfelues qui ressemblent à des potions magiques. Il le lui a dit, c'est le goût qui valide l'efficacité. C'est l'identité même de ses remèdes. Elle peut pas lui demander de changer, pas pour ses beaux yeux ou même ceux de Caïn.

Elle, elle sirote tranquillement son thé, mais Caïn l'a englouti d'une traite. Il ne la lâche pas, il parle, parle, lui pose pleins de questions. « Et toi Robin. Tout va comme tu veux ? Tu fais quoi en ce moment, tu parles à des gens ? T’as essayé de sortir dernièrement ? »
Y a plus rien qui l'arrête et elle le regarde avec de grands yeux ronds. Pas si vite, Caïn, pas autant… Elle grimace un peu, continue de boire son thé. Puis, elle hausse les épaules. Y a un silence qui s'installe, comme s'il lui fallait tout ce temps pour avaler les questions comme du thé, lentement pour pas se brûler. Les analyser et peser le pour et le contre de celles auxquelles elle répondra. Mais en même temps, il doit se douter de la plupart des réponses, alors à quoi bon ? Quoiqu'il y a eu quelques changements dans sa vie, dernièrement. Ses balades sur les plages nues ou ses discussions avec ce garçon sur internet. Elle se mord la lèvre, tentant de se dérober à cette avalanche de mots, mais devant les yeux de son ami, elle abdique. « Ça va. » Elle le regarde et elle voit bien que ça va pas lui suffire. « J'me balade un peu… ? » Elle tente. Comme un chat qui pose patte après patte sur un terrain glissant, à tâter le terrain pour voir si elle peut aller plus loin. Elle puise dans les gorgées de thé suivantes le courage et l'énergie pour continuer. « J'ai vu Serena. Et j'ai renc… » Elle sourit un peu et ses joues s'enveloppent d'un grand manteau rouge. Soudain, elle cache le bas de son visage derrière ses mains en sentant celui-ci se réchauffer. Et non, c'est pas un effet secondaire du thé. Elle baisse la tête, comme pour se cacher, oh. Elle aimerait bien se planquer, mais elle a glissé. Elle a failli en dévoiler trop. Lui parler de ce garçon d'internet qui lui a proposé qu'ils se rencontrent. Ce type qu'elle ne connaît ni d'Eve, ni d'Adam avec qui elle a commencé à converser et qui a l'air super intéressant. Leo, a qui elle a donné son numéro de téléphone. Ô Imprudence. Qu'est-ce qu'il dirait, Caïn, s'il savait ? C'est pas à lui qu'il faut qu'elle dise ça. Qu'est-ce qu'il irait faire ?…. Il lui ferait la leçon, c'est sûr, c'est tellement pas prudent, pas après ce qu'il s'est passé. Puis, il voudrait savoir qui c'est cette personne, hein ? Olala…
N'empêche qu'elle en a trop dit, faut qu'elle noie le poisson. « J'ai parlé avec Serena. Elle m'a chanté une chanson et on a regardé le ciel. Il est beau le ciel au lever du soleil. » Et elle se replonge dans sa tasse, buvant sans trop boire le contenu, mais en évitant de regarder Caïn. Faites qu'il lui pose pas de question, faites qu'il lui pose pas de question. Mais c'est Caïn, il va forcément appuyer là où elle a merdé.

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MessageSujet: Re: Carrefour Désert.   Carrefour Désert. EmptyLun 13 Fév - 13:01

J'suis pas sûre qu'il m'écoute plus que toi… pas si sûr. Il a pas ce lien particulier avec Chief. Loin de là. Certes il le considère comme un ami très proche – voir son meilleur ami la plupart du temps – mais c’est pas pour autant qu’ils ont ce truc qui les rapproches. Au fond Caïn ne connait de Chief que ce qu’il a bien voulu laisser entendre, et inversement. Ils sont dans une bulle un peu floue, chaleureuse mais distante. Et puis y a Robin – Lapiz – et ses grands yeux perdus, et sa voix un peu enrouée par les cigarettes qu’elle enchaine à longueur de journée. Y a Robin le petit oisillon boiteux de la boutique, qui ne se rend pas vraiment compte de l’emprise qu’elle a sur les gens ici. Si elle le demandait, sans doute que Chief obéirait, en grognant comme d’habitude, mais il obéirait. Il le voit bien Caïn. Il voit bien tout ce qui se passe dans cette foutue boutique, sauf peut-être quand ça touche Bambi. Mais tout ça, c’est une autre histoire.
Il secoue la tête doucement avant de continuer de la dévisager, elle et sa tasse fumante, elle et ses cernes évidentes. Parfois il aimerait avoir une baguette magique Caïn. Une baguette pour réparer tous les jouets cassés du Troisième Œil. Rendre les vies volées par Chief, l’innocence de Robin, la famille de Madame et Gavroche, rassurer Gengis, libérer Bambi. Mais il peut pas. Sa magie à lui elle réside dans ses cartes, cartes inutiles quand il faut soigner les gens. Ca le frustre. Ca le frustre tellement. Alors il fait comme il peut avec ses mots, avec ses conneries. Il pousse un peu, force la parole quand il s‘agit de Robin. Il a toujours été comme ça, le gars à se prendre des tartes parce qu’il dépasse continuellement les limites quand il s’agit de la blonde. Mais ça marche. La preuve, il sait qu’elle va répondre. Il faut juste qu’elle prenne son temps, mais pas de soucis, il est patient. Faut dire qu’avec Bambi il a l’habitude des discussions qui durent plus de trois heures au lieu d’une.
En face de lui Robin sirote son thé, savoure ? La lâcheuse, il est sûr qu’elle ira complimenter Chief la prochaine fois. Et ce connard sera heureux et viendra le voir en mode tu vois y a que tes papilles e Cajun pourris qui savent pas apprécier mes œuvres d’arts. Œuvres d’arts tu parles, il a encore l’amertume des plantes sur la langue et ça le fait grincer.
Ça va. Bingo. Il a encore gagné. Il gagne toujours à ce jeu là. Et Robin le sait. Il se rapproche un peu, tend l’oreille, à l’écoute. Ca va, c’est un bon début. Mais ce n’est pas suffisant. Certes il ne va pas la forcer plus si jamais elle décide que pour elle c’est tout ce qui compte, mais il serait quand même un peu déçu. J'me balade un peu… ? Il sourit, encourageant. Il sait qu’elle se balade, qu’elle sort de a boutique, tâtant le terrain de dehors, hors de leur bulle de marginaux. C’est Madame qui le lui a dit, généralement Caïn n’est pas là ou pas réveillé pour assister à ça. Mais ça lui fait plaisir de savoir qu’elle s’aère un peu, mine de rien c’est important. J'ai vu Serena. Et j'ai renc… Serena. Il se tend à l’évocation de ce prénom et pendant un instant le visage de l’italienne danse devant ses yeux. Serena. Son cœur se serre, parce qu’il a peur pour elle. Pour les non-dits, les secrets qu’elle lui cache quand elle parcourt sa peau du bout des doigts. Il voudrait forcer sa tête, son crâne. Mais ça ne se fait pas. Alors il attend. Encore et encore. Prêt à bondir au moindre appel à l’aide, même s’il sait que ça ne viendra pas.
Mais Robin ne s’arrête pas à Serena. Elle commence une phrase qu’elle ne termine pas. J’ai renc. Rencontré qui ? Pour que ses joues deviennent aussi rouge et que soudain Caïn soit capable de sentir les pulsations accélérées de son cœur. On ne cache pas les choses à un empathique. Pas possible. Surtout quand cet empathique vous connait si bien. Mais Caïn ne dit rien. Il pince les lèvres et se contente d’attendre, sourcils levés, intrigué. Il sait que Robin va chercher à se sortir de cette situation dans laquelle elle s’est mise toute seule. J'ai parlé avec Serena. Elle m'a chanté une chanson et on a regardé le ciel. Il est beau le ciel au lever du soleil. Elle fuit son regard, balance une tirade bien trop longue pour elle et ça fait rigoler doucement Caïn.    « Elle est gentille Serena. C’est cool que tu passes du temps avec elle, ça vous fera du bien »  A toutes les deux, les deux blondes de sa vie. Il les aime fort. Tellement fort. Et les savoir ensemble l’apaise un peu. Juste un peu. Parce qu’il sait que cette relation sera bénéfique dans les deux sens.  « J’imagine que le ciel doit être beau. Surtout avec vous deux pour le contempler » Il lui adresse un petit clin d’œil avant de s’enfoncer un peu dans son siège, les bras croisés sur la poitrine. Il sait qu’il va devenir chiant. Qu’il va devenir ce gars qui fait grincer les dents de Robin quand il insiste. Mais il a besoin de savoir. Appelez ça un pressentiment ou une connerie du genre mais Robin est fragile, et si elle est capable de se transformer en petite fille aux joues trop roses c’est qu’il y a quelque chose.   « Tu sais ce que je vais demander Robin. » Oui. Elle sait.   « T’es pas obligée de répondre. Jamais. Mais je préfèrerais que tu le fasse. »  Pour pouvoir connaitre la situation, savoir réagir en cas de problème. Etre là cette fois ci, pour elle.   « Tu as rencontré qui Lapiz ? »  Sa voix se fait douce, son regard aussi. Il veut lui indiquer qu’il ne la jugera pas. Il est le dernier à pouvoir le faire et elle le sait.
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MessageSujet: Re: Carrefour Désert.   Carrefour Désert. EmptyMar 7 Mar - 20:04



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Trapped. Elle a merdé, Robin. Elle a paniqué, elle a déballé un peu trop ce qu'elle avait en tête. Elle essaye de se planquer, de se cacher derrière ses mains, ses mots. Mais c'est inutile. Il est pas bête, Caïn, loin de là, loin de ce qu'il essaye de faire croire. Il a bien saisi son demi-mot au vol, mais il choisit bien de ne pas s'en servir tout de suite. Il contourne, pour mieux pouvoir l'acculer, avec toute la gentillesse dont il sait faire part. « Elle est gentille Serena. C’est cool que tu passes du temps avec elle, ça vous fera du bien »
Elle sourit, se rassure. Peut-être que non, peut-être qu'il ne relèvera pas. Elle essaye de s'en persuader, même si elle sait que la question qu'elle redoute finira bien par franchir les lèvres de son ami, son grand-frère. « J’imagine que le ciel doit être beau. Surtout avec vous deux pour le contempler » Elle relève les yeux vers lui et les ouvre en grands. Ronds, comme des soucoupes, puis elle rougit, fronce le nez, mal à l'aise. Il l'a prise de court et elle retourne se planquer dans sa tasse, qu'elle finit à contrecœur en marmonnant. « Mhhmmm… Maiiis… merci..., chut…. » Elle secoue la tête en grimaçant. Les compliments, elle aime pas ça. Elle considère qu'elle n'est pas légitime, qu'elle n'a pas à les entendre. Parce que c'est pas forcément très vrai. Parce que son reflet dans le miroir qui lui renvoie l'image d'une silhouette cassée, amaigrie, grise, terne, ne lui dit pas qu'elle est la plus belle du royaume. Ni même qu'elle fait partie des belles. Serena, au contraire. Oui. Serena, elle, elle rayonne. Robin a le cendré dans les cheveux du feu qui s'est éteint. Serena, ce sont les rayons du soleil, chauds, scintillants, à vous en éblouir. Parfois, même, c'est trop fort pour les prunelles de la petite vendeuse de pierres. Elle brille trop, Serena. Robin serait artiste, Serena serait sa muse. Même qu'elle est persuadée qu'elle doit être celle de plus d'un sculpteur ou peintre. Un visage pareil sur une psychée aussi belle, ça laisse pas indifférent. C'est peut-être même pour elle, en plus du ciel à l'aurore que la demoiselle originaire de Seattle a envie de se mettre à peindre, qu'elle collectionne des tubes de peinture qu'elle planque sous son lit, au milieu de pinceaux dérobés et de bouts de feuilles déchirées.
Mais Serena ne la sauvera pas cette fois-ci. Elle qui doit sûrement être en train de dormir à cette heure-ci, n’apparaîtra pas soudainement dans son halo de lumière pour sermonner Caïn et la tirer de ce mauvais pas. D'ailleurs celui-ci s'est redressé, s'est réinstallé dans son siège. Il la fixe. « Tu sais ce que je vais demander Robin. » Oui. « T’es pas obligée de répondre. Jamais. Mais je préférerais que tu le fasse. » 
On dirait un père avec sa fille. Comme si celle-ci avait fait une bêtise. Comme si c'était elle qui était rentrée à pas d'heure, au bout milieu de la nuit, enveloppée dans un parfum alcoolisé. Comme si lui l'avait attendue, incapable de dormir parce qu'il se rongeait les sangs, jusqu'à ce qu'elle referme la porte sans bruit, mais que le parquet la trahisse en grinçant. Traître. Les rôles sont inversés, mais bien sûr, jamais Robin n'irait le questionner quant à ses expéditions nocturnes.
Mais au contraire d'un père inquiet des travers de sa fille, il s'adoucit, il devient encore plus rassurant qu'un Caïn puisse être.

«Tu as rencontré qui, Lapiz ? » Elle fronce le nez et repose sa tasse, qu'elle repousse légèrement, du bout des doigts, parce qu'elle ne lui sera plus utile pour s'y cacher. Elle cherche du regard un autre échappatoire et ses doigts courent sur la nappe en toile cirée jusqu'à son paquet de cigarettes, qu'elle saisit plus vivement qu'elle ne l'aurait pensé pour en sortir une clope. Elle prend son temps, la glisse entre ses lèvres et l'allume. Elle ne regarde pas Caïn, elle inspire. Expire sa fumée blanche. Puis, elle grimace. Elle se racle la gorge. « Hm.. Euh.. » Bon début. Elle le regarde, avec un petit regard d'animal fuyant. Puis, c'est elle-même qui se saisit au collier et se donne un coup vers l'avant. Parle, Robin. Parle. C'est Caïn. Que veux-tu qu'il fasse ? Il n'y a rien à craindre, au contraire. C'est peut-être même mieux que tu lui en parles. Si quelque chose se passe, il saura venir en courant à ton secours. Peut-être même en embarquant Chief avec lui. Ou de lui-même se sera-t-il raccroché à ce wagon de sauvetage. Elle baisse les yeux. « J'parle avec un garçon.. » Elle fronce le nez, se rendant compte de la grossièreté de la situation, même si ses joues reprennent leur couleur rougeâtre. « J'parle avec un garçon sur internet. » Elle grimace encore. « Il est gentil… Patient... » Elle essuie avec sa main la cendre qui vient de tomber sur la nappe. «…Intéressant. » Puis, son regard s'affole un peu et comme un tourbillon du camaïeu de rouge, ses joues prennent encore plus de couleurs intenses. « Il a proposé qu'on se rencontre. Parce qu'il vit à Savannah. Il traîne dans le coin. » Elle se ratatine dans sa chaise, se fait toute petite. Parce qu'autant cette idée l'excite, elle la terrorise aussi. Elle sait pas trop quoi faire de toutes ces émotions qui jouent sur des montagnes russes à monter, à descendre. C'est beaucoup pour elle. Beaucoup trop, peut-être ? Parce que parler à Léo, ça lui fait du bien. Il est agréable, elle est curieuse d'en apprendre plus sur lui. Mais se dire que la barrière du virtuel à des chances d'être rompue et qu'elle a potentiellement l'opportunité de le voir en trois dimensions, en chair et en os, ça l'angoisse au possible. C'est pas pareil. Ça engage beaucoup plus de choses. Elle sait pas trop lesquelles d'ailleurs. Mais pour elle, ça paraît monstrueux, presque insurmontable. Quelle idée…


« Tu crois que c'est une bonne chose, CaÏn ? » Elle s'est détendue un peu, comme si elle avait abdiqué face à tous ces nœuds qui se tordaient dans son ventre et sa tête. Elle cherche du soutien et son ami est une bonne personne pour ça. Il donne pas forcément tout le temps de bons conseils, mais, pour Robin, c'est important d'avoir son avis.

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MessageSujet: Re: Carrefour Désert.   Carrefour Désert. EmptySam 18 Mar - 1:08

Elle aime pas les compliments Robin. Pas du tout. Elle y croit pas, ça se voit dans son regard quand il essaye de lui faire comprendre qu’il la trouve belle. Oui. Belle. Pas une beauté classique comme Nadja, ni une beauté furieuse comme Serena. Non. Une beauté plus discrète, plus fragile, évanescente. Mais lui il sait. Il s’en fiche de son corps trop maigre ou de ses yeux cernés, de ses cheveux abimés et de l’insomnie qui lui colle à la peau. Robin c’est autre chose, un joyau un peu encrassé qu’il faut frotter pour voir briller. Mhhmmm… Maiiis… merci..., chut…. La voilà, la fameuse timidité, l’absence de confiance en soi. Il voudrait tout briser Caïn, l’aider à ouvrir les yeux, qu’elle se rende compte qu’elle est bien plus que l’ersatz que lui renvoi le miroir le matin.
Pour ça peut être qu’il se tend quand il entend les mots de la jeune femme. Qu’il serre un instant les poings, protecteur, quand il comprend qu’elle commence à battre des ailes de nouveau, les fractures de ses plumes enfin réparées. Il pensait pas voir ce jour arriver et pourtant elle est là devant lui, tremblante devant l’inévitable. Calme toi Caïn, tout va bien se passer. Il souffle discrètement, relâche la tension, se fait plus aimant. Il est là, comme toujours, un roc pour la soutenir, pour l’écouter. Il la dévisage, patient, pendant que Robin panique, attrape ses cigarettes, en plante une entre ses lèvres, essayant de trouver dans la nicotine le courage de lui raconter. Hm.. Euh.. Elle hésite. Il attend. Patient.
J'parle avec un garçon.. Qui, où, quoi, comment. Les questions se bousculent sur sa langue et Caïn doit faire un effort pour ne pas céder à la tentation de toutes les poser. Il se contente de se redresser, sourcils levés. Intrigué. J'parle avec un garçon sur internet. Ah. Internet. C’est fou ce que la technologie permet maintenant. Il esquisse un sourire, amusé par la coincidence car lui aussi a rencontré quelqu’un sur internet. Bon. Pas un garçon. Un homme. Et c’est pas vraiment romantique. Loin de là. Mais Jeff le fait rire, et ça fait du bien de se couper un peu du reste du monde. Alors il ne juge pas Caïn. Il se contente d’hocher doucement la tête, préparant déjà sa tirade de grand frère trop protecteur. Il est gentil… Patient... - …Intéressant. Elle rougit Robin, comme dans les films, comme dans les livres. Il sent son cœur s’accélérer, le sang pulser jusqu’à ses joues, la rendant rayonnante. Belle. Encore une fois. Il voudrait immortaliser ce moment pour le lui montrer quand elle secoue la tête en lui disant d’arrêter. Il a proposé qu'on se rencontre. Parce qu'il vit à Savannah. Il traîne dans le coin. Normal. C’est le schema habituel. Pourtant Caïn ne peut pas s’empêcher d’imaginer des scenarios atroces, où Robin ne reviendra jamais de ce rendez-vous. Tout le monde ferait pareil dans cette maison, surtout depuis qu’ils savent ce qui hante la gamine depuis trop longtemps. Mais il ne dit rien. Pas encore. Pas tout de suite. Il attend juste qu’elle ai finit de parler, de vider son sac, espérant que ça lui fait du bien de tout raconter. Tu crois que c'est une bonne chose, CaÏn ? « Bien sur » la réponse fuse, il n’attend pas. Attrape sa chaise et s’installe à côté d’elle pour la regarder droit dans les yeux, attrapant sa main. « Je pourrais sortir toutes les tirades de vieux con moralisateur que je suis, qu’internet c’est mauvais, comment est-ce que tu sais qu’il est réel et toutes les conneries qui vont avec » Il soupire doucement, presse sa petite main dans la sienne. « Mais je crois qu’il faut parfois se lancer, et qui sait c’est peut être la chose qui te manque pour te permettre de recommencer à voler de tes propres ailes ? » après toutes ces années à boiter, les pattes et l’estime brisée. « C’est une bonne chose Robin. Une très bonne chose, tu t’ouvres au monde, tu recommence à communiquer. » Il se souvient de ces mois de mutisme, enfermée dans sa chambre, sans qu’il ne puisse rien faire pour l’en déloger. « Promets moi juste une chose d’accord ? Tu nous tiens au courant, je veux m’assurer qu’il existe vraiment et au moindre soucis tu nous appelle d’accord ? On viendra te chercher si jamais ça va pas » Si c’est trop pour elle ou tout simplement que le gars est un cas. Oui. Ils viendront toujours. Tous. Toute la bande de fracassés qui logent dans cette maison souvent trop petite, parce que Robin c’est un peu leur trésor, leur gamine à eux, celle à protéger.
Il finit par se redresser, s’étirant longuement avant de regarder Robin une nouvelle fois, portant une main à ses cheveux et en l’ébouriffant. « Allez gamine, moi je retourne dormir. C’est pas tout ça mais y en a qui travaillent demain » clin d’œil, il reste un instant, la main dans ses cheveux blonds avant de tourner les talons pour remonter dans sa chambre, l’esprit un peu plus en paix. Sans faire de bruit il se glisse sous la couverture avant de regarder Bambi qui dors paisiblement. Il aimerait savoir comment elle fait la biche, pour sourire comme ça si calmement.
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Carrefour Désert.

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