L’histoire d’une personne la bâtie pour son avenir. C’est avec un passé, peu importe qu’il soit lourd ou léger, que l’on peut se créer un avenir. Tout le monde rêve du meilleur car personne ne rêve d’un pire. Mais même si l’on aspire à ce que tout se passe bien les choses ne se passent généralement pas comme nous le souhaitons.

J’avais 12 ans lorsque j’ai compris ce que je voulais faire. Du haut de mon petit âge, je savais que j’avais envie de défendre mon pays de toutes ces attaques horribles qui tuaient des gens. J’ai su que je voulais intégrer une troupe et aller rendre justice auprès de ces sauvages qui venaient de tuer sans le moindre état d’âme. Les tours jumelles venaient de s’effondrer, les gens pleuraient, les gens paniquaient, les gens avaient peur. Je me souviens être arrivé près de ma mère pour le prendre dans mes bras tout en la serrant fort contre moi. « Je te protégerais d’eux maman ! Je vais devenir militaire ! » Moi aussi j’étais mort de trouille, comment j’allais pouvoir arrêter ces monstres ? Mais peu importe, je voulais sauver des vies. Ma mère avait souri « Peu importe ce que tu fais, tant que tu restes à jamais mon bébé ! » et elle s’était mise à rire tandis que je ronchonnais. Je n’aime pas qu’elle me dise que je suis un bébé, j’ai 12 ans, je suis grand maintenant ! Papa n’avait pas quitté son journal mais j’entendis ses paroles très clairement « Quelle bêtise tu ferais. Te faire tuer ? Tu ne seras jamais utile. Devient chirurgien, là tu serviras enfin à quelque chose mon fils. » Je vous laisse comprendre donc dans quelle guerre je me suis fourré ce jour-là.
Je ne mentionnerais pas plus mon enfance, elle ne sert à rien. Malgré la situation particulièrement aisée de ma famille je ne m’y suis jamais vraiment senti chez moi. Ma mère m’aidait dans mes projets, elle savait ce que je voulais faire et ce que j’allais faire. Mon but était d’intégrer la Ranger School et je le ferais peu importe l’avis de mon père que je devienne un crétin de chirurgien ou non.
Les années ont courues avec une vitesse folle, j’ai rencontré mon meilleur ami durant cette enfance quelque peu merdique, je l’ai toujours adoré malgré son accent français qu’il avait au départ. J’ai adoré apprendre certains mots à ses côtés, faire des conneries avec lui, fumer ma première cigarette avec lui ; on a tous les deux détestés, oubliés puis recommencer. Sa sœur, petite sœur, Ellie, passait beaucoup de temps avec nous. On était devenu un trio inséparable, on sortait tous les trois, on faisait plein de chose mais uniquement à nous 3. C’était juste génial. Séb et moi … Nous avons enchaînés quelque copines, jamais rien de très fixe dans cette adolescence tumultueuse. Je déconnais beaucoup, je n’étais pas vraiment sérieux. Puis le drame arriva.
Maman était atteinte d’un cancer des poumons, elle qui n’avait jamais fumé, jamais bu une seule goutte d’alcool, la voilà attachée à un lit d’hôpital incapable de s’en relever. Le diagnostic était très clair, la phase dans laquelle était avancée la maladie ne laissait aucun espoir de survie. Les mois suivirent, longs et douloureux tout à la fois, je devenais complètement fou. Les disputes avec mon père se firent de plus en plus fortes car je continuais de persévérer dans mon idée de rejoindre non plus une simple école militaire mais les Rangers.
« Tu es un crétin ! Va donc te faire tuer là-bas ! » Hurlait-il en jetant des regards mauvais en ma direction. « Je préfère plutôt crever en restant digne que de me cacher dans un trou, comme TOI ! » J’enchéris en haussant encore plus haut la voix que lui. « Alors DEGAGE D’ICI et ne REVIENS PAS ! » Reprit-il après un court instant de silence, la rage s’entendait en faisant vibrer ses cris qui résonnèrent un moment dans la maison. Alors je sortis, filais à l’hôpital pour voir ma mère. Elle savait que je ne voulais pas devenir chirurgien, elle savait que je voulais partir, pas simplement pour faire la guerre mais pour aider, servir mon pays de tout mon être. Je me suis laissé pleurer près d’elle, chose que je ne m’étais jamais autorisée avant. Je l’aimais de tout mon cœur, de toute mes forces, j’aurais donné n’importe quoi pour qu’elle rentre à la maison et qu’elle reste parmi nous.
Elle est décédée un mardi matin alors que j’étais en chemin pour lui rendre visite, comme tous les jours, avant d’aller en cours. Elle n’aura même pas vu son fils diplômé … et intégrer l’armée.
Je n’avais de soutien que de mon meilleur ami et de sa sœur. Je restais en contact seulement avec eux durant ce long stage dans cette école se situant dans le même état, à 5h30 de route pour être exact. Et après avoir reçu l’enseignement nécessaire, intégrer cette école des Rangers, je fus intégrer au 75ième régiment des Rangers, partant pour la guerre en Afghanistan.
J’avais 22 ans lorsque je suis partit pour passer 2 longues années dans cette guerre. La vie au camp, la vie sur le terrain, il fallait s’adapter à tout. Je me suis fait des amis, des frères d’arme dans cette unité ainsi que des militaires américains également présent. J’ai dû monter à cheval pour se déplacer sans trop attirer l’attention, c’était étrange mais ça m’a beaucoup plu malgré le danger qui rôdait constamment autour de nous. Des embuscades, des attaques préparées, de la défense et de la recherche des informations.
Nous venions de passé notre première année sur le terrain, c’était dur et j’écrivais tout de même quelques lettres à mon père sans jamais recevoir de réponse.
« Nous allons être parachuté ici, il nous faut trouver le chef, d’après les informations i doit se trouver dans ce bâtiment à 7h précis. Il y aura du monde, notre bataillon sera accompagné au sol par une autre troupe. Ils comptent sur nous pour introduire le bâtiment et en prendre le contrôle tandis qu’ils mèneront bataille au sol. » J’écoutais attentivement notre commandant. À 6h15 nous étions dans l’avion, prêt à mener à bien notre objectif, à sauter pour ouvrir nos parachutes et débarquer sur l’endroit prévu tandis que d’autre feront diversion en bas. Alors, à 7h pile, nous avons sautés. Nous déployer dans le ciel avec des gestes codés, descendant sur terre en entendant les premiers coups de feu et les tirs des chars présent sur place, nous sommes entrés comme prévu dans le bâtiment. Je me trouvais dans les premiers, tirant sur l’ennemi sans aucun état d’âme. J’aurais le temps de réfléchir plus tard, je ne pouvais pas laisser mes frères en danger. Seul compte ton unité dans ces moments-là, tu ne peux pas laisser l’imprévu ou le hasard contrôler les choses alors tu tires. La mort fait partie de mon métier, de notre métier, protéger l’innocent du tirant, voilà ce que nous faisions. Mais la vigilance ne suffit pas ce matin, car les balles ennemies étaient beaucoup plus nombreuses que ce que nous avions prévu. Nous nous sommes réfugiés dans une pièce, nous étions 5, trop peu que pour faire face, mais nous n’avions pas le choix non plus. « Je vais faire diversion. Sortez par la fenêtre, il y a un escalier extérieur qui pourra aider. » Clark avait parlé, Clark voyait bien la réalité mais pour rien au monde je l’aurais laissé. « C’est hors de question ! Nous sommes une unité, Commandant ! Nous sommes ensemble ! » Avais-je répondu tout haut ce que d’autre s’apprêtaient à dire également. « Et c’est parce que je suis Commandant que je vous ordonne de dégager d’ici ! J’irais ! » Le ton était ferme mais l’horreur me gagnait, je n’allais pas le laisser. « Je viens avec vous. » Je vis de la colère dans ses yeux tandis que mon ton était sans appels. « Williams tu obéis à ton Commandant et tu dégages avec les autres ! » Hurla-t-il pour se faire entendre parmi le bruit des balles et pleuvant de toute part à l’extérieur. Les alliés semblaient reprendre du terrain et l’issue de l’extérieur semblait bonne mais pas à l’intérieur. Trop peu face à un grand nombre, nous sommes voués à la mort. « Fichez le camp putain ! » Gueula encore Clark, les autres obéirent alors que la porte fini par craquer sous les coups de l’ennemi. Je les vis sauter par la fenêtre alors que le Commandant se ruait dans le couloir en tirant dans le tas. Je lui emboîte directement le pas, tirant également à ses côtés sur toute personne nous menaçant d’une arme. Je reçu une balle dans la jambe ce matin, il devait être aux alentours de 8h ou un peu plus tôt. Clark semblait exténuer lui aussi, du sang ruisselait le long de son bras. Ma vision se troublait légèrement mais je me suis relevé pour faire encore face avec lui. Jusqu’au bout, l’armée c’est un peu comme un contrat de mariage non ? A la vie, à la mort. C’est la mort qui nous suivait ce matin, mon Commandant s’écroula sous une lourde pluie de balle, déchiquetant une artère à son coup. Je vis la panique, je vis le sang, je vis la peur, je vis tout ce que je n’aurais jamais dû voir ce matin. Une autre balle se logea dans mon épaule, une deuxième s’introduit dans ma jambe et puis ce fut le noir total.
J’eu une permission de 6 mois, l’année de mes 25 ans commençaient vraiment bien … Blessé, j’avais été retrouvé à moitié mort et vidé de mon sang au côté de Clark. Mais j’eu plus de chance car mon cœur battait toujours, faiblement, mais il émettait encore ce léger bruit quand il s’accroche désespérément à la vie. J’avais été soigné et renvoyé chez moi. Clark … était mort. J’aurais vécu ces derniers instants à ses côtés. J’avais envie d’être l’une des personnes qui allaient l’annoncer à sa famille mais mes blessures m’empêchaient de faire cela. Alors je n’ai pas protesté et je suis rentré chez moi, à Savannah, pour une durée de 6 mois … qui s’allongea.  J’aurais dû pouvoir de nouveau marcher rapidement, mes jambes auraient dû obéir à mon cerveau lorsque la plaie s’est refermée et que les fils se soient enlevés. J’avais eu pour ordre de rester dans un fauteuil roulant sinon quoi la plaie se serait ouverte immédiatement. Mais ce putain de destin m’en voulait je pense, il me faisait payer le fait que je n’ai pas obéit à Clark. La nuit, je le revoyais encore, les balles criblant son corps d’impacts ronds faisant jaillir le liquide rouge que renferme le corps. Je me réveillais en sursaut et trempé … L’hôpital me semblait être cette zone ennemie mais non. Rester fut dur car c’était l’endroit où était morte ma mère. Mais comme combler ce mauvais sort j’y rencontre également la femme la plus douce que je n’ai jamais vue. Mila. Une infirmière aussi douce que gentille et qui prenait autant plaisir que moi à parler. Jamais elle n’essaye de se renseigner sur la manière dont j’avais fini par atterrir ici. Elle savait que je faisais partie des Rangers et cela lui suffisait. Un an c’est écoulé … Une longue année d’angoisse car je ne pouvais pas me déplacer sur mes jambes. Après de nombreuses opérations, parfois non concluante, je pu remettre un pied sur le sol. 6 mois de rééducation ont été nécessaire mais au bout de ces 6 mois, j’osais enfin demander à Mila de sortir avec moi. Notre histoire à commencer à ce moment, alors qu’elle m’avait soigné tout ce temps. Mon meilleur ami, celui de mon enfance, fut le premier au courant de cette romance pour débutant. Rien qui ne soit de mon passé, le séducteur avait laissé place à une véritable place pour cette fille. Mon cœur commençait à doucement à lui appartenir.
Mais un autre drame survenu lors de mon avant dernier soir de permission, je venais de rentrer de mon rencard avec Mina, après lui avoir promis mille et une fois de revenir en entier. Ellie m’appela, l’heure de son appel m’étonnait mais je posais mes clefs sur le bar de la maison de mon enfance pour pouvoir lui répondre. « Derek j’ai besoin de toi. » Je fronçais les sourcils à cette révélation, dans quel merdier était-elle ? Après lui avoir demandé où elle se trouvait je me suis dépêcher de la retrouvée. Il y avait un corps, il y avait du sang, et dans un flash-back horrible je revoyais le corps de mon Commandant mort à côté de moi, baignant également dans son sang. Je déglutis péniblement tandis que l’Afghanistan attaquait mes pensées. Après l’avoir aidée à se relevée et l’avoir emmenée chez elle après avoir foutu le camp de cet endroit je ne m’en sentis pas mieux. Je ne comprenais rien à la situation ni de pourquoi elle m’avait appelé moi au lieu de son frère, de mon meilleur ami. Et lorsqu’elle me dit tout, je ne pus m’empêcher de la prendre dans mes bras tandis que les larmes coulaient sur les joues de la jeune femme. Je me sentais impuissant, incapable de la calmer, je ne pouvais que lui promettre que tout resterait entre nous tout en l’embrassant sur le front.
Le lendemain soir je repartais pour 6 mois sur le front. La peur me prenait le ventre à chaque fois que j’entendais un tir, les séances avec le psychologue ne faisaient rien et ma peur me prenait aux tripes à chaque fois que je sautais en parachute du haut de l’avion qui nous amenait sur nos missions. Le secret d’Ellie pesant encore plus sur mon cœur, je ne pouvais simplement pas surmonter ce que j’avais vécu. Et si l’armée apprenait ce que j’avais fait, de quoi j’étais le complice, je serais renvoyé. Alors au bout de mes 6 mois je suis rentré, Mila me sautant dans les bras à mon arrivée à l’aéroport et elle me ramena à Savannah. La soirée fut douce dans ses bras mais la fatigue était telle que je me suis endormi dans ses bras. Le lendemain je suis allé voir Ellie, je ne pouvais pas non plus lui expliquer ce que j’avais vécu à la guerre, pourquoi je ne supportais pas de garder ce secret. « Merde Ellie ! Je peux plus garder ça, c’est trop. » Elle m’agaçait, son comportement m’insupportait, comment ne pouvait-elle pas comprendre que je ne pouvais plus garder un truc pareil ? Surtout à Seb ! Elle m’envoyait bouler, m’envoyer chier à tout bout de champ et pourtant elle ne possédait que cette carapace pour faire face, j’en étais certain. Alors doucement je me suis approchée d’elle pour lui caresser la joue prudemment. Elle esquissait un sourire et … Seb entra dans la pièce et je reculais aussi vite, que m’avait-il prit ? Ellie s’envola dans le canapé et je pris un instant pour parler de Mila à Seb et aussi lui annoncer que j’allais encore partir pour une durée de 6 mois.
Alors, au bout d’une semaine de permission je suis repartit. Je dû me rendre à l’évidence que je n’y arrivais plus, que j’aurais flingué n’importe quoi pour sauver la peau de mes frères d’armes. Le terrain était devenu une horreur constante et c’est donc avec regret que j’en suis parti au bout de ses 6 derniers mois. Peut-être que j’y retournais un jour mais en attendant, j’allais pouvoir profiter d’un peu de liberté tout en rejoignant un autre travail à Savannah en devenant garde du corps. Je devais régler mes problèmes avec Ellie, pouvoir parler à Seb dont je me suis trop longtemps éloigné et puis il y a Mila … Mila qui brûle dans mon cœur, Mila qui éclaire ma vie à chaque fois que je la vois. Dans toute cette douceur je me perds, car je pense constamment à elle mais des fois l’image d’Ellie prend le dessus dans mes rêves. Oui j’étais troublé par cette légère vision mais ce n’était qu’une simple attirance, Mila est la femme de ma vie et j’en suis certain.