Sujet: Anger is one letter short of danger. [PV. Babel] Dim 25 Sep - 22:58
I don't live in darkness. Darkness lives in me.
Babylone & Abygaëlle
Une semaine. Voilà une semaine que l'ouragan est passé. Une semaine que tu n'as plus de chez toi. Une semaine que dans ta tête, plus rien ne va. C'est le chaos total. C'est comme si cette tempête géante, cet ouragan, était entré dans ton esprit pour tout ravager, tout casser. Il a fait de ton cerveau un pauvre origami. Une cocotte en papier. Tu sais, celle avec laquelle tu aimais jouer avec Lekha quand t'étais gamine, celle qui prédisait l'avenir ou qui te lançait des défis absurdes. Des trucs du genre : Va faire un câlin à…, Saute sur place dix fois, Imite tel animal et j'en passe. Tu te souviens qu'une fois, ton défi fût de quémander un simple bisou sur la joue à ta mère. Tu ne reçus pour seule réponse que la fameuse cocotte en papier, complètement déchiré avec un agressif : « Arrête tes enfantillages Abygaëlle ! Tu n'es plus une enfant. » Le problème était que si, tu étais encore une enfant, une petite fille à peine âgée d'une dizaine d'année.
Récemment, tes parents t'ont appelé. Il faut croire qu'ils s'inquiétaient pour toi. Intérieurement, tu riais. Tu riais de la situation. Tu riais de leur hypocrisie flagrante. Ils n'ont jamais fait attention à toi quand tu en avais besoin. Maintenant tu ne veux plus entendre parler d'eux. Tu les hais. Et même si certains pensent que ce n'est qu'une facette, qu'on ne peut pas détester ses géniteurs, que c'est foncièrement impossible, toi tu sais que ces personnes ont tort. Tu le sais et d'eux tu ris aussi. Bande d'imbéciles heureux. Tous plus stupides les uns que les autres.
Marchant dans les rues de Tybee Island, tu essayais de les oublier, de tout oublier. Tes parents, l'ouragan, la destruction de ta maison. Toi, tu avais eu la chance de ne pas être chez toi quand tout s'est effondré. Tu n'étais pas débile, tu connaissais les risques de rester près de la mer alors qu'une catastrophe naturelle était en route pour tout dévaster sur son passage. Alors t'es partie. T'es partie avec Maestro et Odin, avec un micro valise, des trucs essentiels, pas de fioritures. Finalement, tu as trouvé refuge dans un hôtel en centre-ville. Honnêtement, ce n'est pas dans ce genre de bâtiments que tu as tendance à aller. Celui ci était quelque peu miteux, très bon marché. La literie était mauvaise, tout comme le mobilier qui n'était pas terrible. Mais sur le coup, tu n'as pas fait la fine bouche. Tout ce que tu as vu c'est qu'ils acceptaient les animaux. De ce fait, tu ne serais pas obligée de te séparer de ton chat et de ton chiot.
Tu es restée plantée plusieurs longues minutes devant ta maison. Du moins, devant ce qu'il en restait. Tu les as senti monter, tes larmes. Mais t'as pas voulu craquer. T'as pas voulu parce que toi t'es pas une faible. T'es pas une de ces pauvres meufs pleurnichardes. T'es pas de celles qui passent leur temps à se plaindre. Toi t'es une dure, une vraie. T'es une forte. Ouais c'est vrai, t'as pas été épargnée. La vie a décidé de te faire des coups de pute plus pire les uns que les autres mais toi tu te relèves, encore et toujours. Debout, droite, face à la mer. Tu tires sur la cigarette que tu viens d'allumer, le regard perdu dans les vagues à nouveau calmes. C'est ce moment qu'un mec, un relou, a choisi pour t'accoster. Il veut ton numéro de téléphone. Il insiste et ça t'agace. Plus tu enchaînes les refus et plus il a l'air de s’énerver. Il en devient même violent et fini par te coller contre le mur, les mains de chaque côtés de ta tête. Comme si tu avais peur de ce genre d'énergumène. Finalement, tu écrases ta cigarette contre son pantalon. Elle fait un trou dans le tissus de son jean's avant d'attendre sa peau et de le brûler à vif. Ouais, c'est moche. Ouais, t'es une connasse. Mais ouais, tu l'assumes bien. Cependant, il ne faut pas croire que Bobby le gros relou va s'arrêter là parce que toi, petite pimbêche, tu t'es amusée à lui cramer le cuissot. Son poing atterri dans tes côtes. Une grimace de douleur se forme sur ton visage. Tu te plis en deux. Ça fait mal hein ? Tu n'as même pas le temps de répliquer qu'il t'attrape par les cheveux et te balance à terre. Alors quoi ? Tu as oublié comment te battre ? En tout cas, pour le moment tu n'es pas vraiment dans une bonne posture…
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