La petite Malone claque la porte de la maison blanche, elle est furax, elle s'est encore engueulée avec son paternel pour une pacotille, une chose stupide. Deirdre elle est impulsive, elle ne réfléchit pas toujours lorsqu'elle ouvre la bouche, parfois (souvent) c'est un flot de paroles qui sort. Des paroles blessantes, des paroles qu'elle regrette aussitôt; mais étant sous l'effet de la colère, elle n'ose pas rebrousser chemin pour s'excuser étant un brin rancunière et ayant de la difficulté à accepter ses tords. C'est donc, son étui à guitare dans le dos qu'elle décide de se rendre au parc pour y jouer un peu désirant se défouler et faire le vide. La musique est pour un elle, un excellent canalisateur à émotions; la belle brune marche tranquillement, se repassant encore et encore la scène dans sa tête; cette fameuse dispute. Elle grimace agacée, juste à y repenser elle décide de chasser cela de son esprit l'espace de quelques heures. Deirdre adore son père, c'est le capitaine de leur navire; l'homme de sa vie, autant qu'ils sont proche l'un de l'autre, autant que par moment; elle a l'impression qu'ils vivent chacun sur une planète différente. Il semble ne pas toujours la comprendre et ça l'agace; parce que ouais, hormis son père, elle ne se confit pas vraiment à ses oncles, qui ne sont pas réellement ses oncles; mais plutôt les meilleurs amis de son père, qu'elle considère comme tel. Ouais, grandir dans un monde d'hommes à souvent ces inconvénients. Prenant place sur le gazon, la jeune femme finit par sortir de son étui; sa fameuse guitare, puis elle commence à gratter comme ça; tentant de trouver un nouveau son, une nouvelle inspiration; ses sourcils se froncent un peu, elle n'arrive pas à trouver un son agréable à l'oreille, probablement encore sous l'effet de la colère pour tenter quoi que ce soit. Du coup, elle s'arrête et regarde un moment autour soupirant doucement, puis elle décide de jouer un morceau qu'elle connait par coeur; tranquillement la petite réussit à se détendre un peu et un petit sourire se dessine à la commissure de ses lèvres. Elle accélère un peu la cadence, la jeune musicienne entre littéralement dans sa bulle, oubliant l'environnement autour.

Il avait fallu soigner la gueule de bois de Tereza, tenir ses cheveux quand elle vomit, puis soigner sa propre pommette à cause du dernier gars que Mihail avait frappé pour s’être collé un peu trop près à sa jumelle. Elle aurait pu riposter d’elle-même mais cette fois-là il avait été plus rapide. Et quand il a enfin pu s’allonger son jour de repos avait déjà bien commencé, six heures du matin, l’heure à laquelle il retrouve le clan Popescu pour dormir et se réveiller sept heures plus tard. Il en entend un gueuler, son père qui en fait au tant balançant un nombre d’insulte impressionnant à la minute en alternant anglais et roumain. Un bruit de fracas, quelque chose qui casse pour laquelle il allait encore falloir raquer, il en a marre de ce tintamarre familiale et quotidien. Il soupir, Mihail, il ne sait pas ce qu’il le fatigue le plus, son train de vie, la famille ou le fait de ne pas pouvoir avoir une nuit de sommeil correcte qui ne se conclut pas par les cris d’un membre de la famille. Direction la salle de bain, il n’est pas étonné quand il prend conscience que de un il n’y a plus d’eau chaude et de deux sa pommette a déjà abordé une jolie couleur bleutée et violacée. Il prend donc sa douche froide, il a l’habitude, il y a rarement d’eau chaude quand t’es dans les derniers. Et puis il quitte le domicile familial, il s’éloigne des cris, de l’horreur et laisse un peu de répit à Tereza, il sait que quand elle se réveillera s’il est encore là, il lui fera la morale pour hier. Il prend même pas la peine de mettre des lunettes de soleil pour cacher son hématome, un paquet de clope dans les poches, une entre ses lèvres, il prend la direction du parc, les cris qu’il entendra là-bas seront différent de ceux de chez lui et il préfère de loin entendre de la musique et des cris de gamins que la grosse voix de son père. Il arrive a destination, clope toujours au bec, il vient seulement de l’allumer. Mihail c’est un voyou de seconde zone, il fume, il boit, simplement parce qu’il a grandi dans cet univers-là, il vole car il a ça dans le sang et il le fait que lorsqu’il juge cela nécessaire pour son propre bien. Il traîne pas dans les magouilles louches, celles de Seven lui retombe bien assez souvent sur la gueule pour qu’il tente quoi que ce soit de vraiment préjudiciable. C’est un air de guitare qui le tire de ses pensées. Un visage familier, celui qu’on croise dans les couloirs du lycée, mais Mihail, c’est un Popescu, pas le genre de gars qu’il faut fréquenter, tout le monde le connait mais il ne connait personne. Étrangement, il s’approche d’elle, attiré par la musique plus que par autre chose. Il joue aussi Mihail, sa guitare est dans un sale état d’ailleurs, c’est toujours comme ça quand on ramène un bien à la maison. Elle n’a pas encore pris conscience de sa présence, quand il vient à s’assoir en face d’elle. C’est pas un timide le dernier fils Popescu, il la fixe jusqu’à ce qu’elle daigne porter son attention sur sa petite personne. Il crache la fumée de sa clope d’un air nonchalant. « Alors tu joues de la guitare toi. C'est marrant, moi aussi. » C’est pas une phrase d’accroche à la con, il la connait pas dans le fond, juste son minois familier, toujours entourée de garçon et là elle est seule et lui aussi il est désespérement seul.

La frustration, les soucis semblent s'être littéralement volatilisés. La belle brune continue de jouer, ses doigts sont plus détendus et ils frôlent les cordes avec entrain de précision. La jeune musicienne se sent mieux, plus en contrôle; la tornade d'émotions en elle semble avoir disparu, du moins pour le moment. Deirdre est tellement dans sa bulle, qu'elle ne constate même pas la présence d'un individu qui vient s'asseoir devant elle; jusqu'à ce que sa voix la fasse sortir de sa petite bulle et ramener sur terre. « Alors tu joues de la guitare toi. C'est marrant, moi aussi. » Sa voix est grave et ça oblige la petite Malone a relever les yeux; parce que franchement, c'est clair qu'on s'adresse à elle sur le coup.Elle relève doucement les yeux et le dévisage; le temps que son cerveau fasse passer l'information, mais ça ne dure que quelques secondes à peine. Évidemment, qu'elle l'a reconnue; il fait partie de certains de ses cours, elle l'a déjà remarqué, non pas qu'elle passe son temps à le regarder comme une psychopathe, simplement qu'elle l'a déjà vue ouais. « Excellent sens de l'observation.» Qu'elle répond avec un petit sourire amusé qui prend forme au coin de ses lèvres, puis voilà qu'il lui mentionne qu'il joue aussi; « Ah ouais, tu joues?» De toute façon, elle ne le connait pas réellement; elle le connait de réputation par ce qu'elle peut entendre et honnêtement elle ne se fit pas aux commérages qui peuvent circuler entre les murs du lycée. Deirdre elle a grandit ici à Savannah, elle connait encore une fois; de réputation la famille Popescu, cette famille nombreuse qui ne semble pas être une famille ordinaire, mais sinon elle ne sait rien d'eux; ouais bon, peut-être quelques trucs ici et là, mais encore une fois Deirdre se fout de ce qu'elle entend, elle préfère se faire sa propre opinion des gens. Ses yeux viennent se perdre un moment sur sa clope et elle a soudainement cette envie de fumer aussi. Elle fouille d'une main agile dans les poches de son jeans et elle sort une clope pour finalement réaliser qu'elle n'a pas de feu. « J'peux t'emprunter ton feu?» Qu'elle demande maladroitement alors qu'elle est venue coincée mollement sa clope entre ses lèvres. À force de traîner toujours avec sa bande de potes mâles, ceux-ci l'ont initiés à l'alcool, la clope et j'en passe; pas besoin de vous faire un dessin hein. Par contre, la petite Malone n'est pas le genre de fille a constamment se défoncer, elle fume parfois dans les fêtes, mais ce n'est pas régulier. Par contre, la nicotine ça devient une vilaine habitude chez elle; surtout lorsqu'elle a besoin de se passer les nerfs; bon dieu, si son père savait, il la tuerait sur place sans aucun doute. D'ailleurs, son père ne comprend pas trop pourquoi elle ne traîne pas avec des filles de son âge plutôt qu'une bande de mecs qui sont majoritairement des retardés sur les bords. Elle a essayée Dei', elle a essayée de se tenir avec des filles; mais elle s'est rendue compte qu'une bande de nanas ensemble c'est compliquée; beaucoup trop compliquée. C'est pas son genre à la petite Malone à passer des heures devant la glace à se coiffer ou choisir quoi se mettre, non elle en moins de deux elle a choisi et au diable si c'est moche, elle préfère le confort à l'esthétisme; par contre, ça n'attire pas vraiment les mecs, mais bon ça c'est un autre chapitre dans la vie palpitante de Deirdre Malone. « Toi aussi, ton paternel t'a fait chier.» Une question; plus ou moins, à vrai dire la brunette ne sait pas trop pourquoi, mais ces mots ont franchis ses lèvres comme ça naturellement. Elle est pas douée pour faire la conversation Deirdre, elle se dit que parfois elle est inadaptée socialement; c'est triste. Pourtant, elle gère avec son entourage; mais les "inconnus" c'est plus compliqué un peu, sauf quand elle est saoule; là, c'est marrant, elle parle à tout le monde et les aime tous vous voyez le genre.

Ca l’amuse d’aborder les gens, il aime bien voir le regard qu’on porte sur lui, et Deirdre elle se porte merveilleusement bien au jeu quand il entame la conversation. Ce regard mi surpris, mi c’est à moi que tu parles ? Mihail, ce n’est pas le mec à qui on fou un râteau car il a une bonne bouille, il a ce côté mauvais garçon qui ressort chez tous les mâles de sa famille et il sait pas trop pourquoi les nanas adorent ça en général. Elle commente son sens de l’observation, ça lui décroche un sourire, elle a du répondant, ça va être drôle il le sent déjà. « Ouais, je me suis dit que toi, une guitare dans les mains, ça ne pouvait pas juste être une coïncidence, tu vois le genre. »  Il répond sur le même ton qu’elle, Popescu on t’apprend pas seulement à cogner mais aussi à répondre, la répartie c’est le sport familiale, il serait gagnant s’il y avait une discipline olympique. Mais il y a rien de cassant dans sa voix, juste une tinte d’humour qu’on perçoit malgré le fait qu’elle soit enrouée à cause du manque cruel de sommeil. Rez, lui doit bien une année complète de sommeil avec toutes les nuits incomplètes qu’elle lui fait passer. « Bah ouais je joue. C’est si étonnant que ça ? » Un peu oui, il a pas les moyens pour acheter une guitare et celle qu’il a, il l’a volé à cause de Rez encore une fois. Puis il a appris à jouer, grattouiller deux trois morceaux pour faire le malin en soirée, puis il a fini par vraiment y prendre goût. C’est con, comme le hasard peut faire les choses des fois. Il regarde la jeune femme prendre une cigarette dans son paquet, tâter ses poches à la recherche d’un briquet, il le reconnaîtrait entre mille ce geste mécanique qu’il a déjà eu un bon millième de fois. Mais sa recherche est vaine, lui il tire sa dernière taffe, recrache cette fumée qui lui ronge les poumons un peu plus chaque jour. Voilà qu’elle lui demande du feu, un sourire en coin sur le bout des lèvres, il sort son zippo de sa arrière, il lui tend, se ravise quand elle va pour le saisir. « Du feu contre ta guitare, le temps d’un morceau. De toute façon je suis trop claqué pour partir en courant avec. » Il sait qu’il a cette image du roumain voleur, et il peut pas nier qu’il est plutôt bon pour substituer des trucs aux autres mais pas aujourd’hui, pas aux gens qu’il connait. Il attend pas qu’elle réponde, il lui passe le zippo et récupère sa guitare. Il s’installe en tailleur pour plus de confort et puis sans qu’il s’y attende, elle reprend la parole lui demandant si son père l’a aussi fait chier. C’est à son tour d’être surpris, de relever le visage vers elle, un sourcil arquer alors que ses doigts s’affairent déjà à jouer quelques accords. Il hausse les épaules, sa famille est un bordel monstre, toute personne résidant à Savannah savent dans les grandes lignes qui ils sont. « Entre autre. » Il reste volontairement vague, il aime pas trop parler de sa famille avec les autres, ils peuvent pas comprendre tant qu’ils ont pas grandi dans ce bordel qu’est sa génétique. « Mais ça fait du bien d’entendre qu’il n’y a pas que chez nous que les problèmes frappent. » Il lâche un rire en continuer de grattouiller les accords qu’il connait par cœur. On semble oublier que les autres personnes peuvent aussi avoir des difficultés familiales, chacun à sa manière, peut-être pas autant qu’eux mais il garde en tête que d’autre son malheureux. « Donc comme ça quand ton père te fait chier, tu viens jouer seule de la guitare, et t’en oublie ton briquet. » Il s’arrête de jouer, croise volontairement son regard, puis reprend le morceau. « C’est mon super sens de l’observation qui me l’a appris. Je suis un petit malin. »

Deirdre, elle a le sens de la répartie; ça semble un truc naturel chez elle en fait, bien entendu en grandissant elle l'a améliorée et son entourage l'a toujours encouragée à s'affirmer et ne pas se laisser impressionner ou marcher sur les pieds. Donc, parfois son sens de la répartie c'est pour se défendre des gros lourds, mais parfois aussi à s'amuser un peu; comme en ce moment. « Ouais, je me suis dit que toi, une guitare dans les mains, ça ne pouvait pas juste être une coïncidence, tu vois le genre. » La demoiselle acquiesce doucement à ces mots, gardant son sourire amusé au coin de ses lèvres. Puis voilà, qu'il lui répond qu'il joue aussi; il lui demande ensuite si cela la surprend, Deirdre hausse doucement les épaules, à vrai dire n'importe qui peut jouer de la guitare; donc du coup elle n'est pas nécessairement surprise. Souvent, les gens apprennent à jouer de la guitare pour impressionner le sexe opposé; c'est d'ailleurs ce que son cousin avait fait en s'achetant sa guitare, il voulait impressionner cette grande brune dans l'un de ses cours et puisqu'ils fréquentaient les même fêtes, il s'était dit que c'était une excellente façon d'attirer son attention et étrangement ça avait fonctionné; à croire que les filles sont des aimants à guitaristes. En vérité, les filles craquent non pas pour le fait que le mec joue habilement des accords sur une guitare c'est plus que ça; les filles craquent pour l'image que le mec projette au-delà de sa guitare, l'image du mec badboy qui gratte sa guitare et exprime ses émotions, ses sentiments par des chansons. Ouais, malgré le fait que ses potes ne la considèrent pas réellement comme une vraie fille, elle en ait une et elle sait clairement comment ça fonctionne; parce qu'au fond, elle n'est pas différente des autres filles; elle aussi, elle craque pour l'image du guitariste badboy; mais elle le garde pour elle. À force de le regarder fumer sa clope; la belle brune a une folle envie de fumer à son tour; cependant n'étant pas une grande fumeuse compulsive, elle a oubliée son zippo dieu sait où et c'est pourquoi, elle lui demande s'il n'aurait pas du feu. Elle garde sa clope toujours dans sa position initiale entre ses lèvres l'observant alors qu'il fouille dans sa poche arrière pour y sortir son fameux zippo. Bien évidemment, elle aurait dû s'y attendre alors qu'elle s'étire les doigts pour s'en emparer; il se ravise et prend la parole; « Du feu contre ta guitare, le temps d’un morceau. De toute façon je suis trop claqué pour partir en courant avec. »

Dei' n'a pas le temps de répliquer, d'imposer ses conditions qu'il s'est déjà emparé de Jenny. Ouais, Jenny c'est le prénom affectif pour sa guitare et tout le monde qui connait bien Deirdre savent très bien qu'elle n'aime pas qu'on touche à sa Jenny. D'ailleurs, ça l'agace un peu; puis tranquillement une mélodie flotte dans l'air. La jolie brune l'observe jouer; il est plutôt doué et cette fameuse mélodie sonne merveilleusement bien à ses oreilles, mais elle ne doit pas se laisser amadouer; il a pris Jenny sans lui demander et ça; ça ne se fait pas. Puis, entre temps; il brise le silence dans un rire;« Mais ça fait du bien d’entendre qu’il n’y a pas que chez nous que les problèmes frappent. » Oh ça non, les problèmes frappent aussi chez les Malone malgré le fait qu'ils ne soient que deux individus sous le même toit; si on ne compte pas les trois "faux oncles" qui squattent la maison (trop souvent) pour les vendredis pizza devant des reprises du foot ou encore les samedis bières pour... Elle ne sait même plus la raison en fait. «Donc comme ça quand ton père te fait chier, tu viens jouer seule de la guitare, et t’en oublie ton briquet. » Leurs regards se croisent, perspicace le petit, doucement il reprend son morceau alors que ses mots brisent à nouveau le silence; « C’est mon super sens de l’observation qui me l’a appris. Je suis un petit malin. » Avec tout ça, Deirdre elle n'a toujours pas allumée sa clope, cette clope qu'elle dépose sur son oreille gauche en prenant finalement la parole; « En plus d'avoir un super sens de l'observation, t'es perspicace et t'as un sacré culot aussi hm.» Les yeux noisettes de la jeune femme se posent sur sa guitare et elle reprend pour s'expliquer, dans un mouvement de menton pour désigner son instrument. « Peu de personnes; voir personnes ne peuvent toucher à Jenny sans mon consentement.» Sur le coup, elle a dit ça sur un ton terriblement sérieux, des plans pour qu'il la trouve complètement folle. S'humectant les lèvres, elle soutient son regard ayant le visage qui se referme un peu et elle laisse les secondes voire les minutes s'écouler, puis elle dit enfin; « Alors, t'as toujours envie de faire le petit malin maintenant?» Un sourire malicieux naît sur son visage, puis celui-ci prend de l'expansion et elle détourne le regard un moment laissant échapper un rire, la tête qu'il faisait valait le l'or. Doucement, elle reprend sa fameuse clope sur son oreille et elle l'allume enfin pour en tirer une bouffée rapprochant ses jambes pour s'asseoir un peu plus en tailleur. « Bon sang, j'aurais dû filmer; la tête que tu faisais..» Qu'elle mentionne en soufflant doucement la fumée toxique d'entre ses lèvres.

Il peut être très con Mihail quand il s’y met. C’est pas un fils Popescu pour rien, son nom de famille détermine pas son caractère, c’est juste qu’il a appris à justement ne rien demander à personne, il fait ce qu’il lui chante, il a un minimum d’éthique pour ne pas se mettre dans une situation trop casse gueule. Alors oui, quand il voit la guitare, il veut en jouer et quand le problème du feu se pose pour la brune assise en face de lui, il saisit sa chance pour récupérer la guitare, sans attendre son accord. De toute manière, elle aurait très bien pu réagir négativement ça n’aurait rien changé à sa volonté de jouer, au contraire ça l’aurait incité d’autant plus à s’en emparer d’une manière ou d’une autre, juste pour la faire criser un peu plus. Il se moque un peu de savoir ce qu’elle pense de lui à ce moment précis, la moue surprise et choquée qu’elle a eu quand il s’est emparé du manche de la guitare lui a suffi de satisfaction. Elle mentionne rapidement son père quand il s’est mis à jouer et puis il a eu l’impression qu’elle était devenue muette, comme si le simple fait de le voir jouer de sa guitare à elle la perturbe au plus haut point. Alors, c’est lui qui parle pour une fois, lui qui fait la conversation quelques minutes. C’est pas un grand bavard Mihail, non, il est plutôt calme comme garçon, il faut juste pas le chercher, s’il parle à Deirdre c’est parce qu’il fuit sa propre solitude, il aime pas être seul, c’est stupide mais depuis qu’il est bébé, depuis qu’il a été dans le ventre de sa mère, il n’est pas seul, il a toujours eu au moins Tereza avec lui, des fois il veut se retrouver seul juste pour avoir un peu de calme, c’est ce qu’il cherche aujourd’hui du calme, pas forcément le silence mais un endroit où ça n’hurle pas à tout bout de champ pour rien, ou frapper est la langue courante. C’est con, très con ça aussi, parce que Mihail il a cette réputation de bagarreur comme tous les Popescu, c’est une réputation fondée, la preuve aujourd’hui se lit sur son visage à cause d’hier, mais ça ne veut pas dire qu’il aime ça pour autant.

Voilà que la jeune femme en sa compagnie semble avoir retrouvé la parole, il la regarde avec cet air amusé sur le visage alors qu’elle repointe du doigt sa perspicacité et surtout le fait qu’il est un sacré culot. Il sent une légère pointe d’agacement dans sa voix et il peut pas s’empêcher de lui répondre. « Faut croire que c’est de famille. » Il est très chiant quand il s’y met, il sait pas s’arrêter au bon moment il en fait toujours trop, ce côté un peu je m’en fou de tout, mais pas totalement. Mais la brune reprend la parole, elle affirme que personne ne touche Jenny, il comprend que c’est sa guitare, sans son accord. « Il faut un début à tout. Tenter de nouvelles expérience tu vois. » Il a l’impression de parler comme Rez, ça le fait frissonner malgré lui. Puis le visage de la jeune femme se ferme, ça fait partie des fois où il est allé trop loin. Il s’en doute et son visage se ferme aussi, c’est pas méchant mais il comprend rien. Puis, elle reparle en demandant s’il veut toujours jouer au malin, il fronce ses sourcils, il comprend rien, non vraiment il comprend rien, encore moins quand elle retrouve son visage d’avant, celui beaucoup plus souriant et malicieux. Il parle pas, toujours interloqué par cette demoiselle qui au passage affirme qu’elle aurait dû filmer sa tête qui est doit être très drôle. Non, vraiment les femmes, il comprend rien, il sait jamais sur quel pied danser, avoir une jumelle et trois grandes sœur ça ne l’a pas aidé, on pourrait croire mais non. Il continue de jouer de Jenny, puisque c’est son nom à cette petite guitare, car du coup il a plus envie de lui rendre tout de suite. « Tu sais, si tu veux une photo de moi, il y a d’autres moyens pour l’obtenir. » Il lui fait un clin d’œil. C’est un dragueur, il le sait, il en joue souvent, les trois quart du temps ça mène à rien mais il aime bien embêter les filles de cette manière, il sait qu’il a une bonne gueule, c’est de famille ça aussi, le seul truc que ses parents ont réussi de faire de bien d’eux c’est de leur donner un jolie visage. Mihail, il la regarde souffler la fumer sa clope, c’est vraiment une sale manie qu’ils partagent tous les deux, il sait que c’est mauvais, pas bon pour sa santé et sa voix et plein de choses moches, mais c’est addictif la nicotine, un vrai poison.

« Vous êtes de sacré spécimen vous, les femmes. » Deirdre a beau traîné avec une bande de garçons, elle n’en reste pas moins une fille jusqu’à preuve du contraire, il n’est pas encore allé vérifier mais de ce qu’il voit s’en est bien une. Finalement, il s’arrête de jouer, rend Jenny à sa propriétaire. « Tu vois, c’était pas si terrible que ça. Je te la rends ta précieuse Jenny. » Jenny, drôle de nom, il se demande bien d’où cela peut venir, en général ce sont les garçons qui donnent des noms féminins à leur voiture ou à leur guitare, les filles, il sait pas la logique voudrait que ce soit un prénom masculin. Des fois, il se dit qu’il vaut mieux ne pas chercher la logique. Il laisse un soupir lui échapper et il se lève tomber en direction de Dierdre pour s’allonger, il est claqué, vraiment claqué. « On récapitule, ton père t’as fait chier donc t’as pris Jenny sous ton bras direction le parc, t’en as oublié ton briquet et j’ai débarqué. J’ai appris que tu prêtes pas Jenny comme ça, pourtant t’as pas beaucoup résisté quand je l’ai prise. Je dois me sentir flatté malgré ton regard le regard de psychopathe qui a suivi ou … ? » Il ferme les yeux, place ses mains derrière sa tête et reprend « Au passage, mon zippo s’appelle revient. »

Tu sais, si tu veux une photo de moi, il y a d’autres moyens pour l’obtenir. » Il lui envoie un clin d'oeil, en accompagnant ses mots; la belle brune secoue légèrement la tête c'est dingue de voir à quel point; certaines personnes peuvent avoir autant confiance en eux comme ça. Du coup, elle se dit qu'il ressemble vachement à son frère aîné du moins sur ce côté là. Ouais parce qu'elle le connait Seven Popescu; elle le connait sans réellement le connaître, mais ses potes ont déjà parlés de lui à quelques reprises à les entendre, il semblait être une grosse pointure avec énormément d'influences, par contre Mihail ne semble pas du tout comme ça, du moins ce que qu'elle peut percevoir présentement il semble différent, même si au final on finit toujours par ressembler à sa famille qu'on le veuille ou pas. C'est comme elle, beaucoup de gens lui disent qu'elle ressemble à sa mère lorsque celle-ci avait son âge, ça l'énerve quand les gens disent de tels propos; elle est loin d'être comme cette femme lâche, qui l'a abandonné pour vivre sa vie, c'est vrai quel genre de femme peut faire ça à son enfant; à son petit-ami qu'elle prétendait aimer d'ailleurs. « Vous êtes de sacré spécimen vous, les femmes. » Ça elle est entièrement d'accord, elle ne peut pas le réfuter loin de là; elle a tentée d'avoir des relations amicales avec des filles et ça n'a jamais fonctionné, c'était un véritable calvaire et c'est pas comme si elle n'avait pas essayée au contraire hein. « Ouais, je te l'accorde; certaines filles sont vachement compliqués, voilà pourquoi je me tiens avec une bande de mecs.» Qu'elle avoue simplement d'une façon détachée alors que son regard balaye un peu l'environnement. Alors qu'elle profite encore du son de la mélodie et voilà qu'il s'arrête et finit par lui tendre la fameuse Jenny en disant; « Tu vois, c’était pas si terrible que ça. Je te la rends ta précieuse Jenny. » Elle la reprend et se réinstalle étant prête à jouer un morceau; quelque chose de doux cette fois-ci, de moins impulsif et rapide que le précédent. Doucement, il s'allonge sur le dos alors qu'elle lui jette un léger regard en sa direction continuant de jouer. « On récapitule, ton père t’as fait chier donc t’as pris Jenny sous ton bras direction le parc, t’en as oublié ton briquet et j’ai débarqué. J’ai appris que tu prêtes pas Jenny comme ça, pourtant t’as pas beaucoup résisté quand je l’ai prise. Je dois me sentir flatté malgré ton regard le regard de psychopathe qui a suivi ou … ? » Deirdre l'écoute faire le récapitulatif de l'événement, puis elle a un sourire amusé au coin des lèvres; et tranquillement ses sourcils se froncent vers la fin de ces mots et voilà qu'il enchaîne; « Au passage, mon zippo s’appelle revient. » Ouais bah, niveau nom c'est plutôt nul ça et elle ne manque pas de lui faire la mention; « Plutôt nul comme nom ça.» Qu'elle dit d'une voix détachée, puis elle s'arrête de jouer et reprend la parole; « En passant, t'es pas si important que ça tu sais.» Qu'elle mentionne en rapport avec le fait qu'il doit se sentir flatté au non par rapport à Jenny, en réalité c'est qu'elle n'a pas eu le temps de réagir c'est tout ou plutôt qu'elle n'avait pas le goût, mais ce n'est pas parce qu'il a une soi-disant importance; après tout, elle ne le connait pratiquement pas ce mec. À nouveau, la belle brune tire sur sa clope et elle y souffle la fumée avant de finir par la terminer et déposer sa guitare pour s'allonger à son tour dans l'herbe et fixer le ciel et ses gros nuages blancs. Deirdre garde le zippo dans sa main, et elle joue avec celui-ci légèrement entre ses doigts maintenant son regard vers le ciel. « Alors si on récapitule, ta famille te fait chier; du coup t'as décidé de venir te la jouer cool au parc et d'accoster la première fille que tu voyais.» Doucement, elle tourne son visage vers lui et l'observe un peu. C'est vrai, il y a un nombre incalculable de filles dans ce parc et il fallait qu'il tombe sur elle. Deirdre doute que Jenny en soi pour quelque chose dans cette histoire, alors sur un ton amusé elle reprend; « Je paris que Jenny est l'unique responsable de ta présence ici.» De nouveau, elle ramène son attention vers le ciel et se perd à fermer les yeux et à arrêter de jouer avec le fameux zippo.

Avoir une sœur jumelle pourrait lui donner l’avantage de mieux connaître les filles de son âge, c’est faux. Une idée totalement préconçue, les filles sont un mystère pour Mihail, elles sont là à vous charmer, à vous taquiner et puis du jour au lendemain tout peut s’arrêter, il avait vu Rez, user de ses talents de tentatrice avec le sexe masculin, mais même sans ça il a toujours pensé qu’elles étaient d’étranges créatures, Dierdre ne nie même pas, elle affirme même ce qu’il vient d’annoncer comme s’il s’agissait d’une évidence, même aux yeux de la jeune femme. Oui, elles sont bizarres les filles. Par la suite, il lui rend Jenny, expose les faits, le nom totalement ironique de son zippo qu’il lui a tendu précédemment simplement pour lui indiquer qu’elle ne doit pas oublier de lui rendre. Puis, elle s’arrête de jouer la mélodie qu’elle avait repris, c’est dommage il aimait bien la musique Mihail, mais Deirdre est bien décidée à le contredire dans ce qu’il vient de dire, premièrement, elle dit que le nom de son zippo est nul, soit là-dessus il pourrait passer l’éponge, il n’a jamais dit avoir donné un nom extraordinaire à celui qui allume ses clopes tous les jours, puis venant d’une nana qui appelle sa guitare Jenny… mais deuxième, elle s’en prend au fait qu’il n’est pas si important que ça, un point qu’il avait souligné plutôt, celui d’être important pour avoir pu jouer de Jenny. Il sait bien qu’il n’est pas important Mimi, c’est un Popescu, tu peux pas être important avec un nom pareil dans une ville telle que Savannah qui traîne les délits de ses aînés et qui n’hésite pas à lui remettre en pleine tête dès qu’elle en a l’occasion. Ceci dit, Deirdre repose la guitare à côté pour s’allonger à son tour dans l’herbe. Elle reprend la tournure de sa phrase précédente pour l’appliquer au roumain. Elle se trompe sur certains points et forcément ça lui arrache un sourire. Il n’est pas là pour se la jouer cool, il est juste venu pour échapper au bordel ambiant de la maison Popescu. Il l’observe faire glisser son zippo entre ses doigts après avoir posé Jenny plus loin. Il a fermé un œil à cause du soleil, celui bleuté à cause de la veille et le geste est douloureux, mais il a l’habitude, puis les doigts de Deirdre stoppe le zippo dans sa main, affirmant désormais qu’il n’est venu à sa rencontre que pour Jenny la guitare.

« Faux. » Il n’est pas venu que pour la guitare, il est venu parce qu’il connait son visage, parce qu’elle était seule, que lui aussi il est seul, puis faire chier son monde un peu, il n’est pas Popescu pour rien. « Le swagg de Jenny est un facteur mais ce n’est pas la cause de ma présence. » Il parle de la guitare comme d’un être humain, ça l’amuse bien. « Et pour être honnête avec toi, personne ne m’a vraiment fait chié, j’avais besoin de calme. » Le calme, ça n’existe pas chez lui. Il profite qu’elle ferme les yeux pour s’emparer ensuite de son zippo. Il effleure ses doigts, le genre d’attouchement qui ne veut rien dire mais qui surprend toujours. « Je récupère Revient, t’as plus besoin de lui comme monnaie d’échange. »  Toujours ce sourire made in Popescu, celui mi charmeur, mi branleur, celui qu’ils ont tous fait au moins une fois, mais il croit que celui qui le maître le mieux c’est Seven et sans se la jouer, il se mettrait second. Le sourire qui lui a valu de séduire les filles, mais aussi de se faire casser la gueule, parfois les deux, c’est tout ou rien dans sa famille. Il a ça dans le sang, taquiner le sexe opposé, il sait pas trop ce que ça veut dire, c’est juste comme ça instinctif, mais c’est jamais le gros lourd de soirée, celui qui a trop bu, qui croit qu’une fois doit lui dire oui à tout. Non Mimi, il séduit, il se passe un truc ou pas, mais ça s’arrête bien souvent là et quand on lui met un stop, bah il s’arrête, il répond avec humour et se barre. Deirdre, elle lui répond, alors ça le pousse à vouloir continuer, il a pas l’habitude qu’on lui dise non, qu’on s’oppose à lui, il y a que Tereza pour ça, pour lui dire d’arrêter, pour lui dire non quand lui veut dire oui. Il y aurait pu y avoir Iulia aussi, mais il a jamais voulu s’opposer donc ça n’a jamais péter. Sa camarade de lycée, elle lui rappelle un peu sa jumelle, à traîner avec les garçons, à vouloir lui répondre. « Tu sais, si je t’embête, je peux partir. » Et il détache son regard d’elle pour reporter son attention sur les nuages, pas bien longtemps c’est à son tour de fermer les yeux, ça tire sur sa pommette pour changer, ce mec il a cogné fort quand même, il se demande à quoi il ressemblait en se levant ce matin. « Je suis pas si lourd que ça tu sais. »

Toujours allongée dans l'herbe, ses grands yeux marrons rivés vers le ciel; la petite Malone retrouve une certaine tranquillité qu'elle avait besoin. Lorsqu'elle fixe cette immensité bleu, elle a toujours l'impression de se sentir petite; trop petite et extrêmement fragile. Ça lui donne parfois le vertige et ça lui témoigne à quel point, elle est en vie.« Faux. » Sa voix l'interpelle, mais la jeune femme ne le regarde pas; alors que celui-ci poursuit; « Le swagg de Jenny est un facteur mais ce n’est pas la cause de ma présence. » Un sourire amusé se dessine doucement à la commissure de ses lèvres alors qu'elle entend ces mots; comme si sa fameuse guitare était un être à part entière, un humain c'est plutôt amusant. « Et pour être honnête avec toi, personne ne m’a vraiment fait chié, j’avais besoin de calme. » Aussi simple que ça, il avait besoin de calme voilà la véritable raison de sa venue ici dans ce parc, auprès d'elle. Les yeux finalement clos; le jeune Popescu en profite pour venir y voler son zippo d'entre ces doigts, d'une manière agile; surprise par le geste, la belle brune demeure dans sa position cependant elle ressent un léger frisson; mais elle se contente de ne pas broncher pour ne rien laisser transparaître mettant cela sur le coup de la surprise et à vrai dire c'était ça, la surprise du geste.  « Je récupère Revient, t’as plus besoin de lui comme monnaie d’échange. » Qu'il lui mentionne simplement alors que la belle brunette garde toujours les yeux clos. Se retrouvant les mains libres, elle vient les déposer légèrement sur son ventre où elle peut sentir le rythme calme et régulier de sa respiration. Deirdre n'est pas le genre de personne extrêmement bavarde; en fait, ça dépend du moment elle réussit à avoir un excellent sens de la répartie, d'ailleurs elle a pu lui prouver grandement; mais elle peut être silencieuse aussi et les silences ne la gêne pas du tout au contraire.« Tu sais, si je t’embête, je peux partir. » La jolie brune ne bronche pas; elle ne fait qu'hausser les épaules à vrai dire, qu'il parte ou qu'il reste c'est pareil pour elle, elle profitera de ce moment malgré tout que ce soit avec ou sans lui. Deirdre peut grandement réussir à vivre en solitaire autant qu'elle adore être entourée par sa bande. « Je suis pas si lourd que ça tu sais. » Cette fois-ci, elle sourit de nouveau venant à ouvrir les yeux et oser le regarder. Un sourire discret certes, mais présent c'est à son tour de briser le silence; « T'as un super sens de l'observation, t'es un petit malin, t'es perspicace, et t'es pas lourd; le mec parfait quoi.» Doucement, Deirdre elle rigole gardant son air amusé par la situation; puis doucement l'un de ses sourcils s'arque et elle demande; « Ta jumelle dirait la même chose?» Ouais, elle est un peu moqueuse la jeune Malone. Elle connait également sa jumelle l'ayant croisée avec lui dans les corridors au lycée. Elle semble le type de fille qui ne se laisse pas marcher sur les pieds, le type de fille sympa, mais à qui on ne cherche pas des noises. Les jumeaux Popescu semble extrêmement proche l'un de l'autre et parfois lorsqu'elle les voit, Dei' elle ressent une sorte de jalousie légère, étant fille unique elle ne connait pas les liens que peuvent entretenir et posséder une fratrie qu'elle soit nombreuse ou non. Deirdre, elle aurait aimée ça avoir un grand frère ou une petite soeur; malheureusement (ou heureusement) la vie en avait décidée autrement. Cependant, elle compensait avec son cousin qu'elle considère comme le grand frère qu'elle n'a jamais eue et elle remplie plutôt bien le rôle de "petite soeur chieuse" parce que bon, elle est chieuse la majorité du temps et ce avec n'importe qui. Ça fait partie de ses qualités; ou de ses défauts comme dirons certains, mais Deirdre elle s'en fout; elle sait pertinemment qu'elle est parfaitement imparfaite et elle ne compte pas changer pour personne. On la prend comme elle est, sinon tant pis; elle continue sa route sans se retourner.  

Mihail c’est un dragueur mais pas un relou, il aime pas les gars lourds et insistants, ce sont ce genre de mec qui tourne autour de Rez et il peut pas les saquer, ces frotteurs de première. Il veut pas être comme ça et il n’est pas comme ça. C’est pour ça qu’il signale à Dierdre, qu’elle n’a qu’à lui dire si elle désire le voir partir, il respecterait son choix, parce qu’il est respectueux malgré tout. Elle lui répond avec humour qu’il a toutes les qualités pour être parfait, il sait qu’elle rigole, qu’elle ne taquine, pire qu’elle se moque de lui. Si seulement elle savait, elle peut pas imaginer à quel point c’est le bordel dans sa petite boite crânienne, que la perfection, il ne rêve même pas de l’atteindre car c’est tout bonnement impossible. « J’suis loin d’être parfait, on peut pas l’être avec un nom comme le mien. » Popescu, ça résonne étranger, ça sonne Europe de l’est, ça lui colle les stéréotypes au basques. Popescu, les malheureux, les infâmes, Popescu le voyou, le roumain, le voleur. Avant même de naître son nom lui donnait un tas d’handicape pour partir dans la vie, on parle d’égalité des chances, il a du mal à le croire quand ils voient dans quelle merde ils traînent tous, comme c’est difficile de passer après les aînés et qu’on vous rappelle en boucle que votre grande sœur a fait de la taule. Si elle savait comme c’est dur pour lui, même si elle rigole, lui il ne rigole pas vraiment avec ça car c’est pas facile. Il connait rien de sa vie à elle, il veut pas la juger comme on le juge mais sa vie craint bien plus que les trois quart des habitants de cette petite ville. Ça craint la famille, ça craint les tares et ça craint qu’on foute les gens dans une boite avec une jolie étiquette sur le front.

Et puis, elle mentionne Tereza, il ne comprend pas bien. « Elle dirait quoi que je suis parfait ou un gros lourd ? » Il a une relation particulière avec sa jumelle, c’est sûrement synonyme des jumeaux, le genre de lien qui les unis sans vraiment en prendre conscience. Rez, c’est la plus jeune, la plus fofolle des deux, c’est plus le double de Seven que le sien. Lui, il a plus ou moins le physique de Seven et Rez a pris le caractère un peu fou et sauvage, ce côté un peu électron libre et désabusé de la vie. « Elle peut rien dire contre moi, elle est pire. » On dit que dans une paire de jumeau, il y en a un maléfique, entre Mimi et Rez, c’est elle qui gagne le rôle du double diabolique, mais il l’aime Rez, tellement. C’est sa sœur, c’est sa petite sœur malgré tout même avec un anniversaire commun. C’est pour elle qui se bouge les fesses, plus que pour les autres, il aime voir la fierté dans le regard de Poppy mais c’est Tereza qui le pousse, comme un moteur, il est perdu sans elle, c’est le genre de dépendance affectueuse, pourtant il ne la prend pas souvent dans ses bras. Les rares fois où cela arrive, c’est pour la porter jusque dans son lit. « Rez, elle est… aussi belle que terrible. Elle vous traine tous par le bout du nez. Même moi. » Finit-il par concéder, elle est terrible oui, elle mène son monde en bateau, elle serait très bonne Tereza en politique ou dans les affaires si seulement elle s’intéressait un peu plus à l’école et moins à la rue. « Je lui dois cette jolie marque à Tereza. Frais de la nuit dernière. [/color]» Il désigne son cocard du bout de l’index, encore une fois il l’a suivi, encore une fois il s’est mis en travers d’elle et d’un pauvre type. « Alors, elle dira que je suis parfait et pas lourd, je lui ai sauvé la peau plus d’une fois. » Même si elle ne demande jamais rien, il agit pour son bien, c’est son rôle de frère.

La belle brune toujours allongée dans l'herbe l'écoute, elle l'écoute parler de sa famille; plus précisément de sa frangine elle trouve ça beau cet amour fraternel, elle ne connait pas réellement ça et elle ne le connaîtra jamais. « J’suis loin d’être parfait, on peut pas l’être avec un nom comme le mien. » Les yeux de la belle brune viennent se poser sur lui et elle s'abstient de commentaires. Elle comprend que le nom Popescu peut sembler lourd à porter sur ces épaules, elle le ressent; alors elle n'ose pas poursuivre le sujet, Deirdre n'est pas une grande curieuse, elle ne fouille pas dans la vie des gens détestant qu'on fasse cela avec elle normalement. « Elle dirait quoi que je suis parfait ou un gros lourd ? » Deirdre, elle hausse les épaules ne sachant pas trop ce que sa soeur pourrait répondre à ça en vrai, elle ne connait pas trop la dynamique entre les deux; outre le fait qu'ils sont très proches l'un de l'autre, du coup elle maintien son regard sur lui alors qu'il continue de lui offrir ses explications;« Elle peut rien dire contre moi, elle est pire. » Un rire s'échappe doucement d'entre ses lèvres, c'est vrai que d'après ce qu'elle a pu voir de la jeune Tereza Popescu, elle semble une véritable tempête ambulante; un bout de femme qui déplace de l'air, qui ne se laisse pas impressionner par personne, le genre de fille que Deirdre aimerait avoir secrètement comme copine dans son cercle d'amis.  Rez, elle est… aussi belle que terrible. Elle vous traine tous par le bout du nez. Même moi.» Un sourire apparaît sur le visage de la belle brune qui détourne le regard pour le rapporter avec l'immensité bleu. Les secondes s'écoulent, puis il finit par poursuivre et ses yeux se ramènent vers lui alors qu'il désigne doucement d'un geste léger la marque qu'il a sur le visage; « Je lui dois cette jolie marque à Tereza. Frais de la nuit dernière.» Étrangement, Deirdre, elle n'avait même pas remarqué cette fameuse marque sur son visage. Ça lui donne un air badass; ça va avec l'ensemble qu'il semble dégager, cette fois-ci elle ne peut pas s'empêcher de prendre la parole; « Il t'a pas manqué...» Qu'elle souffle simplement, toujours avec ce petit côté moqueur dans la voix, accompagné d'une certaine douceur malgré tout; parce que ouais, la petite elle peut être sensible parfois lorsqu'elle se donne le droit de l'être. Ayant été élevée par des hommes, disons qu'elle n'a pas toujours apprise qu'elle pouvait se montrer sensible ou encore vulnérable.  «Alors, elle dira que je suis parfait et pas lourd, je lui ai sauvé la peau plus d’une fois. » Doucement, le sourire moqueur de Deirdre disparaît un peu et elle acquiesce doucement alors qu'elle se redresse ramenant ses jambes vers elle pour les entourer de ses bras. « La perfection ça pue.» Qu'elle mentionne sans gêne après quelques secondes faisant référence à ces propos de tout à l'heure en rapport avec son nom de famille. Deirdre n'est pas une Popescu et elle est loin d'être parfaite au contraire, à quoi ça sert de toute façon d'essayer d'atteindre la perfection alors que c'est pratiquement voir impossible. Soudainement, ce qui se passe devant elle semble être un putain de film pourri. Un mec passe en courant venant s'emparer de sa Jenny et prendre la fuite. Aussitôt Deirdre se lève et gueule; « Rends-moi ça connard!» Ses jambes se mettent en quatrième vitesse et voilà qu'elle court après ce con pour récupérer sa fameuse guitare, elle ne sait pas si Mihail a suivi ou si elle l'a laissée en plan, mais pour elle; l'important c'est de récupérer sa Jenny. Elle court comme une véritable déchaînée percutant des gens au passage qui la regarde comme si elle sortait d'une asile psychiatrique. Elle sent la colère l'envahir et elle serait prête à lui défoncer la gueule si elle réussirait à y mettre la main dessus. Elle n'hésite pas à sauter par dessus les bancs, suivant sa trace et prenant soin de s'excuser maladroitement aux passants par la même occasion. Poussée par une dose d'adrénaline, elle réussit à lui sauter dessus et la fameuse Jenny glisse un peu plus loin sous la force de l'impact. Voyant que du noir, la petite brune le retourne avec toute sa force et elle frappe poussée par une rage inconnue. Sous le regard ébahi des passants témoin de la scène.

Il pourrait parler de Tereza durant des heures, des conneries qu’ils ont fait ensemble, des fois où il s’est battue pour elle, le nombre de points de sutures qu’il lui doit et les punitions du paternel, il pourrait lui raconter les fois où il a pris un oreiller qu’il a mis autour de son ventre qu’il a attaché avec une ceinture et qu’il lui a dit de taper. Avec elle, même les mauvais souvenirs deviennent des bons, comme le vol de la guitare dans une boutique, sans doute son plus gros coup réussi. Il se rappelle les fois où ils ont couru au travers de Savannah, jusqu’à avoir la gorge en feu parce qu’ils venaient de faire une bêtises, toutes ses fois où ils se sont sauvés dans deux directions opposées pour voir s’ils étaient capables de se retrouver, et ils en sont capable. Mais, plutôt que de parler d’elle pendant des heures, de dresser le porter de Tereza Popescu, il dit qu’elle dira qu’il est génial et que le cocard qu’il aborde fièrement aujourd’hui, c’est de sa faute. Il le dit sans lui en vouloir, parce que Rez, il est jamais fâché bien longtemps contre elle. Deirdre annonce un peu amusé que le mec ne l’a pas loupé et il s’amuse en répondant simplement. « Tu devrais voir la gueule de l’autre. » C’est un dicton chez eux, comme une signature, on s’en fou d’être abimé si le gars en face est dans un état pire. Une chose est sûre, ce mec s’approchera plus de sa sœur, et même si Tereza lui a dit qu’il était con, il s’en fou Mimi. Elle dit que la perfection ça craint, il est bien d’accord. On doit se faire bien chier quand on est parfait, mais il aurait juste aimé être un peu moins souvent dans les histoires louches. On porte un peu la poisse quand on est Popescu.

La scène qui suit le prouve, Mihail, il ne comprend pas trop, ça s’agite, il y a Deirdre qui hurle de rendre quelque chose, il ouvre les yeux et là deux choses. Un, elle est déjà en train de se barrer en courant, deux un type un peu louche à toucher Jenny. Jenny la guitare, Mimi il a bien compris qu’on ne touche pas la guitare, et c’est à son tour de bondir et de se barrer en courant derrière le mec chelou et la jeune femme. Elle saute par-dessus un banc, il fait pareil et puis… Elle le plaque genre littéralement, comme au rugby, il n’avait vu ça uniquement à la télé. Il a ralenti sa course en la voyant faire, mais quand il se rend compte qu’elle commence à le frapper, son sang ne fait qu’un tour. Attention, Mihail, il dit pas que les nanas ne peuvent pas se défendre seule, c’est pour ça qu’il a montré à Tereza, c’est juste qu’il a horreur, mais horreur qu’on puisse s’en prendre violemment à une femme. Il revoir Iulia et son passé, le crétin qui a poussé Poppy au suicide, et tous les autres cons qui peuvent s’en prendre à ses sœurs ou sa nièce. Alors, rapidement il arrive à la hauteur. Il y a Deirdre qui cogne encore, enragée, elle sait pas trop si elle fait mal au gars ou pas, mais il s’agite et il refuse qu’elle se prenne un coup alors. Mimi, il pose son talon sur la cuisse du gars pour ne pas qu’il se barre, et ensuite, il attrape DD, la soulève la pause à côté. C’est facile pour lui, même pas peur de prendre un coup de coude malheureux, quoi qu’elle puisse tenter Tereza a fait pire. Puis c’est ce connard qu’il soulève de terre par le col pour cogner son dos dans le tronc d’arbre juste derrière. « Faut être con mais très con pour tenter de voler une guitare comme ça quand un Popescu est dans le coin ! » Le gars lui décroche une droite, là où son œil était déjà marqué. Il sourit, ce sourire de Popescu quand ils s’en prennent une, cette sensation d’être vivant, ce sourire qui fait un peu froid dans le dos car les Popescu ont les os durs et quand il est comme ça Mimi ressemble un peu plus à Seven. Mihail, il resserre son emprise autour du col et recogne la colonne du gars contre l’écorce. « Il va falloir cogner plus fort si tu veux que je lâche. » De la provocation pure et dure, il libère sa main droite, et il lui décroche une droite puissance en pleine mâchoire pour lui montrer ce que c’est de taper fort, il sent les dents qui s’entrechoquent, les os qui se contractent et l’impact qui résonne dans ses phalanges jusque dans son coude. Le gars réessaye, mais il est tellement désorienté que même que Rez avait douze ans, elle cognait mieux que ça. Mihail rigole, il remet une sur la pommette du gars avec la même intensité. Ses phalanges craquent sous l’impact, c’est seulement là qu’il se dit que c’est assez alors il dégage le mec de l’arbre le pousse loin de lui et de Deirdre et Jenny. « Dégage, je veux plus te voir tourner autour d’elle, sans quoi même ta mère te reconnaitra pas ! Pauvre con. » Il se retourne vers Deirdre, il tente de lui sourire, ça lui pique un peu, parce que ça fait mal mine de rien, pas assez pour le coucher, mais suffisamment pour qu’il le sente. Il agite aussi son poignet droit endolori. « Ça va t’as rien ? »

Tu frappes, tu frappes encore, puis soudainement ton champs de vision change et voilà que Popescu te redresse sans grande difficulté pour t'éloigner de l'homme. T'es sur l'adrénaline à grande puissance, t'as le coeur qui bat et encore plus lorsque tu le vois se jeter sur lui. Étrangement, y'a aucun son qui réussie à sortir de ta bouche, t'as l'impression qu'il va finir par le tuer. T'oublies que vous êtes dans un endroit public, t'oublies que la police peut surgir d'un moment à l'autre après avoir été alerté par des passants, par des témoins.« Dégage, je veux plus te voir tourner autour d’elle, sans quoi même ta mère te reconnaitra pas ! Pauvre con. » Vos regards se croisent et il te sourit alors que le voleur s'enfuit prenant les jambes à son cou. T'as soudainement plus l'impression que tes pieds sont figés dans le ciment, tu t'avances vers lui et tu secoues doucement la tête de droite à gauche lorsque t'entends sa question. « Ça va t’as rien ? » Tes yeux se posent sur son poing ensanglanté, puis tu le regardes de nouveau sans rien dire; alors que tes yeux finissent par regarder autour de vous, tu constates qu'il y a encore des gens témoins de la scène qui vous observes. Tu ne sais pas si t'es paranoïaque, mais tu préfères ne pas prendre de chance et mettre Popescu dans la merde, alors sans attendre tu t'empares doucement de sa main et tu souffles;« Les flics vont débarqués, on serait mieux d'y aller.» À ce moment précis, tu vois dans ton angle mort une femme qui vous pointe à un officier de police. Merde, vous allez devoir encore courir! Tu gardes ta main dans la sienne et tu cours évidemment t'as pris soin de ramasser Jenny au passage, la responsable de tout ce bordel. Tu fuis les autorités complètement; t'as pas envie d'avoir des emmerdes, t'imagines même pas ce que ton père te ferait s'il apprenait. Il n'est pas violent ton père non, mais il n'apprécierait pas ton comportement violent et impulsif, tout ça pour une guitare. Tu laisses Mihail prendre les devants, il court plus vite que toi pourtant tu réussis à le suivre étant encore sous l'adrénaline du moment. T'essaies de ne pas jeter de regards derrière, t'espères qu'ils lâcheront l'affaire et c'est ce qu'ils arrivent après un moment où, vous arrivez dans une ruelle déserte. Appuyée contre un mur, tu vois les flics qui passent dans la rue sans jeter un oeil à la fameuse ruelle où vous êtes. Lorsque la voie semble libre; tu pousses un soupir de soulagement en fermant les yeux; seigneur tu ne serais jamais capable de devenir la future bonnie dans le duo bonnie et clyde ça c'est clair. Tu finis par ouvrir les yeux et à reprendre ton air, puis ton regard se glisse sur Popescu et tu oses dire; « Merci...» Ouais, tu l'as entraînée dans quelque chose de complètement fou et il quand même pris ta défense. Un rire nerveux s'échappe de ta bouche alors que tu repenses à ce que tu viens de vivre, puis tu dis sur un ton amusé; « Le voleur de guitare, va avoir un joli coquard.» Tu repenses à la haine qu'il avait dans les yeux et un frisson te parcourt le corps. Puis, tu dis; « Viens, on va arrêter à la supérette je vais acheter de quoi te soigner.» À vrai dire, c'est pas vraiment négociable ce n'est pas une proposition non plus il n'a pas le choix. Vous reprenez donc le chemin vous assurant que les flics ne sont plus là. Tout en marchant, tu jettes un oeil à ta Jenny et tu constates qu'elle aussi est un peu mal en point à cause de la "chute" qu'elle a subit quand tu t'es jetée comme une dingue sur le mec. Ça te fait légèrement grimacer, mais bon tu te dis que tu pourras amplement la réparer.

Spoiler:

Il a beau prétendre être différent, Mihail reste un Popescu et c’est plus fort que lui, quand il voit de l’injustice, quand il voit qu’il peut cogner il fonce dans le tas tête baissée. C’est con à dire, mais il ne trouve pas de meilleures sensations que celle que lui provoque la violence, la douleur qui tiraille ses phalanges quand il cogne, sentir ses jointures craquer sous la puissance. C’est horrible, car après il se déteste, après la violence après l’excitation, c’est comme un bad trip, il retrouve la Terre ferme et il se sent minable avec ses poings usés et sa pommette éclatée. Mais, il a sauvé Jenny et Deirdre et rien que pour ça vaut quand même le coup, du moins c’est ce qu’il se dit en la regardant, il comprend qu’elle soit un peu horrifiée. Il fait peur quand il agit de la sorte, il s’excuserait bien mais dire pardon ce n’est pas dans son vocabulaire, le pire c’est qu’il n’est même pas désolé. Le gars l’a cherché, peut-être qu’il n’aurait pas dû cogner aussi fort, parce que Mimi ne l’a vraiment pas épargné, une droite aurait suffi mais… Mihail ne sait pas se contenir quand on s’en prend aux femmes. C’est con, c’est un peu macho aussi, mais il est comme ça ; on ne touche pas aux filles, encore moins quand il est là. Quel genre de mec qui aurait été s’il l’avait laissé seule à régler ses comptes, et si le voleur, il se serait décidé à la cogner ? Il se serait senti encore plus mal qu’il ne se sent là. Mimi, il n’a même pas réalisé qu’il a le poing en sang.

Elle ne répond pas, elle le regarde, puis jette un coup d’œil affolé aux alentours, Deirdre annonce que les flics vont débarquer. Oui, elle a raison, c’est commun quand on sort avec un Popescu et il se dit que c’est de sa faute. Forcément que c’est de sa faute, personne n’a bronché quand le gars a pris la guitare, mais quand Mimi il cogne, bah là ça choque tout le monde. Est-ce qu’il y est allé si fort que ça ? Il ne sait plus bien. Elle attrape Jenny et sa main gauche, celle qui ne saigne pas et elle l’entraîne à courir. Il la suit sans difficulté. Bien vite, c’est lui qui passe devant et la tire derrière. Mimi fait attention à ne pas la lâcher, en gardant une prise ferme sur la main de la jeune femme. Ils tournent dans une ruelle déserte, étroite. Les flics, eux, continuent tout droit et Mihail il a plaqué Deirdre contre le mur, il s’écrase pas contre elle, il a lâché sa petite main et appuie celle en bon état contre le mur. Il attend que ça se tasse, toute cette histoire, il la surplombe de sa taille, il a le souffle court. L’adrénaline a fait son job pour la troisième fois, et là il est juste épuisé. Elle aussi a dû mal à reprendre ses esprits, elle a fermé ses yeux et c’est sans doute pourquoi Mihail reste aussi près d’elle, sait-on jamais si elle venait à tomber. Quand elle vient à lui dire merci, il s’éloigne, il lui répond d’un sourire, et là encore ça tire sous son œil, disons que si ça avait été n’importe qui, le mec aurait pu le coucher, pas de chance pour lui il est tombé sur un Popescu. Il ne dit rien, il est gêné par la suite, quand elle mentionne la gueule du gars. Ouais… il l’a abimé, il en est pas fier, il y a que son père pour être fier de pouvoir dégommer la gueule de quelqu’un. En tout cas, il sait que pour avoir fait craquer la peau de ses phalanges, il y est allé comme un bourrin et ça, ça ne lui plait pas beaucoup. Alors, il hausse les épaules et détourne le regard jusqu’à ce qu’elle annonce qu’il faut s’occuper de sa main. « Non t’inquiète c’est rien… » Il n’avait pas compris qu’il n’avait pas le choix alors, il se laisse trainé jusqu’à la première supérette. Deirdre prend ce qu’elle veut, habituellement c’est Anca qui soigne ses plaies alors il y a connait rien lui en médoc, en compresse et compagnie, par contre, il paie. Il y tient, il lui laisse pas le choix.

« T’as pas à faire ça. » qu’il lui dit une fois de retour dans la rue, assis sur un banc. « Non mais vraiment… » C’est vrai, c’est de sa faute, il aurait pas dû cogner le gars de la sorte et par conséquent, il a entrainé Deirdre dans ses histoires de Popescu. Même quand il veut une journée tranquille, quand il veut souffler, avoir un break, bah même là il n’y arrive pas. « Lui, il t’as pas touché ? J’ai pas eu le temps de voir… » Il se dit que si ce pauvre mec avait eu la malheurs de lever la main sur DD et qu’il l’aurait vu, ça aurait été bien pire.

Ouais, t'as pas envie de négocier; tu l'amènes à la supérette la plus proche pour lui acheter de quoi le soigner et ça se termine là. Après tout, il t'a quand même aidé c'est à toi de l'aider à présent. Ils se rendent à la fameuse supérette et Mihail prend soin de payer ce qu'il faut, tu le laisses faire. Puis alors qu'ils sont à l'extérieur; il lui annonce;« T’as pas à faire ça. » Tranquillement, tu déballes les lingettes désinfectantes; tu demeures silencieuse et t'accroupis un peu pour être à sa hauteur devant lui, puis tu réponds simplement; « Ouais, je sais..» Mais, tu continues quand même et doucement tu t'empare de sa main, puis ton regard vient à croiser le sien alors qu'il te demande si le mec t'as touché. Doucement, tu secoues négativement la tête. À vrai dire, tout c'est passé tellement vite que tu n'as même pas eu le temps d'être touché, ni même frôlé par l'individu. « Non, il n'a pas eut le temps.» T'as soudainement un petit sourire au coin des lèvres et tu le met en garde; « Attention, ça risque de picoter un peu.» Doucement, tu appliques la fameuse lingette contre sa peau pour nettoyer sa blessure, tu n'oses pas le regarder; tu demeures concentrer sur ce que tu fais. Un silence s'installe et tu reprends doucement la parole; « C'est quand même dingue, on est dans les mêmes cours au lycée, mais on s'étaient jamais parlés avant aujourd'hui.» Ah, le lycée et ces bandes; ces clics qui font en sorte que vous croisez des gens sans jamais les connaître réellement. Finalement, tu t'arrêtes en remarquant que la blessure est nettoyé, puis tu t'empares de petits pansements blancs que tu viens coller contre ses blessures. T'as l'impression d'être une infirmière sur le coup; t'as pas l'habitude de faire ça à un mec que tu connais à peine, mais bon tu le fais souvent pour les potes dans ta bande; souvent les mêmes, ceux qui parlent plus avec leurs poings que leurs bouches. Ils disent souvent que c'est pour te protéger qu'ils font ça, mais toi tu sais que c'est l'excuse facile qu'ils se donnent tous, pour pouvoir frapper. « Voilà, c'est fait.» Que tu finis par souffler alors que tu viens à croiser son regard. Tu souris à nouveau en coin, puis tu te redresses venant à lâcher sa main et tu t'assis à ton tour sur le fameux banc, puis tu regardes l'horizon et un souffle s'échappe de ta bouche et tu dis pour toi, comme pour lui; « Quelle journée..» Un rire s'échappe de ta bouche et tu viens t'appuyer contre le banc demeurant silencieuse, juste comme ça.

Il n’a pas mal quand elle commence à désinfecter, c’est triste à dire, mais il a l’habitude. C’est Anca qui panse les plaies habituellement, parfois Tereza mais il refuse qu’elle se fasse du souci pour lui. Mimi, il aime s’occuper des autres mais pas qu’on s’occupe de lui, c’est rien ce qu’il a, ça aurait pu être bien pire, des phalanges abimés hein… qu’est-ce que c’est ? Ce n’est rien, mais ce bout de jeune femme en face de lui, elle est bien déterminée à le soigner alors que lui s’inquiète de s’avoir si l’autre abruti a osé lever la main sur elle. C’est vieux jeu de dire : on tape pas les filles. Mais Mimi, il a des sœurs et une nièce, même si elles ont du répondant, ça le tue un peu de se dire qu’on peut leur faire du mal. Mais DD affirme qu’elle n’a rien, qu’il n’a pas eu le temps et c’est vrai que Mihail il s’est rapidement interposé car même si ça l’a fait sourire la course poursuite, il n’est pas fan de violence et il préférait abimer la face de l’autre plutôt que de laisser la jeune femme s’en occuper au risque qu’elle prenne un coup. Il sait cogner, il est plutôt bon à ça, il encaisse bien et il est costaud, c’est pas pour autant qu’il aime ça et pourtant… quand il cogne il a du mal à s’arrêter, il y a son sang qui chauffe, ça le rend malade de se dire qu’il trouve quelque chose de satisfaisant à savoir abimer user la chaire jusqu’à ce qu’elle rompe, parce qu’après chaque bagarre, après chaque coup donné, il a honte. Honte d’être comme ça, d’avoir éprouvé un certain plaisir, qu’il se sent vivant quand on le cogne, qu’il y a quelque chose qui l’électrise quand il prend un coup.

Il quitte ses pensées quand elle dit que c’est drôle, qu’ils ont le même âge qu’ils fréquentent le même lycée et qu’ils ne se sont jamais vraiment parlé. Mimi, c’est pas le garçon fréquentable, enfin c’est la réputation qu’il se traine parce qu’il est Popescu. C’est le frère de Seven, le jumeau de Tereza, entre une sœur suicidaire et l’autre ancienne tolarde, ça fait jaser et il déteste ça, parce qu’il adore sa fratrie, ils ont rien demandé à personne et sûrement que si toutes les personnes qui le descendent vis-à-vis de sa vie avait vécu un quart de la sienne alors,  beaucoup aurait abandonné, ça demande un courage fou de grandir dans cette famille de barge. C’est pourquoi il sait les raisons de son isolement, il sait aussi que son dossier scolaire il fait peur, qu’il a été exclus pour violence beaucoup trop de fois pour qu’ils s’agissent d’incidents isolés. Il lui répond d’un haussement d’épaule. C’est dingue parce qu’elle faisait sûrement pas attention à lui avant, c’est dingue parce qu’il n’allait pas s’imposer dans son groupe, de toute manière les molosses avec qui elle traine l’aurait vite repoussé. Elle conclut en lui rendant sa main et croisant son regard. Il baisse les yeux sur le pansement qui se tâche déjà de rouge. C’est douloureux un peu quand il essaye d’agiter les doigts, mais quand elle parle, il relève la tête. Quelle journée qu’elle souffle. Ça le fait sourire doucement, même si ça aussi ça tire sur sa pommette. « Je crois que j’ai l’habitude. » Il dit pas ça pour avoir de la pitié, c’est un simple fait, Mimi traine dans les bagarres, dans les journées improbables, dans les courses pour éviter une énième arrestation, c’est le quotidien, c’est quelque chose qu’il aimerait changer mais… il ne sait pas comment faire, oui c’est usant mais il s’est habitué. « Tu vois, l’un des avantages, c’est qu’on finit par ne plus y faire attention. Au moins, tu peux imaginer la tête du type d’hier. » Celui qu’il avait mentionné comme étant le responsable de son œil au beurre noir. « Anca va me passer un savon…»  quand elle saura qu’une fois de plus il est impliqué dans une bagarre. « Je dois quand même reconnaître que je suis impressionné de la manière dont tu l’as stoppé. Tu fais du rugby ? »