say something i'm giving up on you ☆ Des semaines qu’elle n’entend plus rien, que le silence, que la présence qui manque. Lui. Lui qui n’est pas là. Lui qui ne donne plus signe de vie. Elle se doute. Elle sait que ce n’est pas simple entre eux, elle sait qu’il a une autre dans sa vie, mais elle n’arrive pas à terminer cette relation, elle n’arrive pas à se détacher de lui. Le cœur qui bat trop fort. Le cœur qu’elle ne contrôle pas lorsqu’elle se trouve près de lui, lorsqu’elle laisse ses doigts filer sur la peau dont elle ne peut plus se passer.
Des jours. Des semaines. Elle ne compte pas. Elle tente d’ignorer le manque. Elle tente de combler l’absence, mais les autres lèvres lui semblent fades. Aucune pour la tenter. Que des envies de passages, des attirances qui ne durent pas, qui ne tiennent pas.
Son groupe. Elle passe du temps avec eux, la musique qui prend forme, mes la seule femme dans un monde d’homme. Ça n’a rien de simple. Elle. Elle entourée de testostérone. Les prises de tête. Les conneries entre elle et Axel. Lui. Lui aussi à ce quelque chose de plaisant, de tentant. Ce style, son regard, cette façon qu’il a de la regarder. Mais son cœur bat déjà trop pour un autre. Elle ne voit pas les signes ou elle ne prend pas la peine de répondre, de remarquer.

C’est plus fort qu’elle. Elle ne supporte pas le silence. Elle ne supporte pas de ne plus l’entendre, de ne plus le voir autour d’elle. Que la peine qui ronge les tripes. Elle sait que ce n’est pas une bonne idée. Elle sait que ça risque d’empirer les choses. Elle se doute Agata. Mais elle est là. Elle marche. Des minutes. Du temps. Elle n’ose plus conduire depuis la mort de son frère, elle n’ose plus prendre le volant de peur de perdre le contrôle une fois de plus. La peur qui ronge. La peur qui ne se dissipe pas et les secrets qu’elle garde pour elle.
Un pas. Le cœur se serre. Le cœur lui fait mal. Quelques coups à la porte. Qu’est-ce qu’elle fait là? Elle devrait partir. Tourner les talons. C’est ce qu’elle est sur le point de faire, mais le son de la porte se fait entendre derrière elle. Le souffle se perd. Elle respire mal et se retourne pour faire face à la personne qui vient de lui ouvrir. C’est lui. Lui. L’impression que ses genoux flanchent, que ses jambes se font plus molles. Elle croise les bras contre sa poitrine. La fermeture. « Je pensais que tu étais mort.» Les reproches dans le fond de la voix. Elle ne sait pas faire autrement. De la rage dans le fond du cœur, de la peine, de la peur. Elle ne sait plus se passer de lui et elle se sent comme la pièce de trop, celle dont il devrait se débarrasser. C’est en train de la rendre folle. De la tuer. De la briser. De la détruire. Agata. Elle ne sait plus vivre sans lui.