-14%
Le deal à ne pas rater :
Lave-linge hublot HOOVER HWP 10 kg (Induction, 1600 trs/min, Classe ...
299.99 € 349.99 €
Voir le deal

Partagez
 

 " Well, i'll confess all of my sins after seven large gins. "

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Invité

Anonymous
Invité
☽ ☾

" Well, i'll confess all of my sins after seven large gins. " Empty
MessageSujet: " Well, i'll confess all of my sins after seven large gins. "   " Well, i'll confess all of my sins after seven large gins. " EmptyMar 20 Sep - 11:56

    Les situations délicates le connaissent et il les connaît en retour. Mièvre imbécile qui suit n'importe qui à tout moment. C'est sa flegme et son envie de partir, de fuir le quotidien au grand galop qui le fout généralement dans le pétrin, enfant gâté qu'il n'a pourtant pas représenté. Max s'allume une clope qu'il vole sur la table de chevet devenue familière, encore quelques jours et il emménage, elle l'a décidé. Ne pas savoir dire non : une tare, un problème parmi d'autres, une goutte d'eau faisant déborder la bassine de ses emmerdes. Non. C'est pourtant simple, trois lettres qui lui permettraient de sortir et de retourner à la case départ chez les kids. C'était voué à arriver, à force de coups d'un soir et d'histoires de queutards qu'il allait tomber sur une dingue avalant ses histoires de fou, il pourrait lui raconter qu'il a escaladé l'Everest sur un pied, elle le croirait sans foi ni loi. Une lueur folle dans son regard qui lui donne envie de se barrer et de se demander si elle va le dépecer dans la baignoire. Même son nom résonne comme une sentence : Anita, ça ressemble presque à Hannibal... Non?

    Ça a commencé sans angoisse avec de l'alcool foison et des baisers échangés dans un bar enfumé dont il se rappelle peu puis elle a fini par l'envahir, l'inviter chez lui, baiser de temps en temps jusqu'à ce qu'elle l'invite chez ses parents. Demain. Il a besoin de se sortir de ce pétrin avant demain, de faire une connerie, de lui dire qu'elle est grosse ou qu'elle devrait changer de coupe de cheveux, qu'elle suce mal, qu'il déteste la façon dont elle a de prononcer son prénom. Des idées de gamin qui ne fonctionnent pas dans son scénario. Elle l'embrasse sans qu'il s'en rende compte et le bruit de la douche démarre, égrainant les gouttes d'eau et les secondes qui tombent sur sa peau et résonnent dans la machinerie de son esprit à lui. Son portable gît à côté d'un verre d'eau, il l'attrape sans grande cérémonie et le nom sur lequel il appuie a sans doute eu trente appels du genre de sa part mais elle ne s'en lasse jamais. Daire. Son unique repère quand tout part à vau-l'eau, autrement dit les trois quarts de sa vie sur un fil de fer. La messagerie s'enclenche. Bordel.

    « J'ai besoin que tu viennes me chercher, je vais t'envoyer l'adresse par texto parce que ça va pas être possible, je suis otage d'une meuf, je te jure elle veut que je devienne son mec, elle va me présenter ses parents. Je veux dire le sexe est pas mal mais franchement, je m'en fous , je veux pas d'une meuf mais je sais pas comment m'en sortir. J'ai besoin que tu trouves un truc. Je sèche sur les idées. Fais semblant de nous braquer avec un flingue, dis que je suis recherché par les flics mais pointe-toi, je t'en supplie, j'ai besoin d'une solution. »

    Il a conscience que toute personne normalement constituée se contenterait de mettre un terme raisonnablement à une relation qui n'en est pas une mais il ne rentre pas dans les cases de la population qualifiée de « normale ». C'est pas lui qui le déclare, le monde autour qui le rejette en pensant que chanter et jouer de l'harmonica n'est pas un réel métier. Saltimbanque, il pourrait mettre ça comme qualification sur son CV s'il décide un jour de postuler au fast food du coin et de passer sa vie à se faire chier. Du nerf, mec, faut t'en sortir et arrêter de t'empétrer dans des galères. Il se parle seul, espère que Daire se pointera avant qu'il ait besoin de blesser la jeune femme... Le résultat est le même ? Et alors ? Mouiller la chemise, loin d'être son truc.

    C'est sans doute le problème de sa vie, devoir sans cesse esquiver la réalité et les responsabilités à coup de machette sans se rendre compte que ce n'est pas utile, qu'il y a quelqu'un qui viendra le sortir de ce pétrin. Il se débrouille parfois seul pour maquer des entourloupes que lui seul connaît. Bloqué au fond du trou, coincé, ça n'est pas encore arrivé. Encore étant le mot à souligner en rouge, au marqueur, à l'encre de chine dans cette litanie. Il se ronge les ongles, balance le portable à côté de lui en lancant des coups d'oeil furtifs entre deux ongles rongés jusqu'au sang. Le bruit de la douche cesse. Le message laissé à Daire n'est pas un mensonge, le soupir qu'il lâche en entendant le sèche-cheveux s'actionner lui donne un répit. En vérité, il devrait se barrer, écrire une note comme un connard de première mais il préfère que ça se fasse par le biais d'un autre interlocuteur parce qu'il est tordu, trouve des solutions, devrait même être payé par un politique véreux pour ce talent inespéré.

    -Tu m'attendais ?

    Il l'a à peine entendue sortir de la douche et elle se retrouve devant lui, enroulée d'une serviette sans qu'il ait le temps de comprendre ce qui se passe. C'est l'arrachement et l'enfermement qui le rend nerveux, sauvage jusqu'au bout. Ça paraît con et sans aucun sens mais il n'est pas du genre à s'engager. Si, dans l'amitié, dans la folie, dans l'envie mais pas dans l'armée, le couple, l'avenir. Il a des principes, ce mec sans projet, des principes à respecter pour éviter de devenir chiant et ne plus avoir l'ambition de se marrer. Elle est le contraire de ça, elle est hot ça va sans dire mais rien à voir, le prend pour le mec qu'il lui faut parce qu'elle est sans doute désespérée de trouver un type adéquat.

    -Pas vraiment, enfin j'étais là, quoi... Ecoute. Je devrais partir, non ? Je veux dire....

    La sonnette de l'entrée interrompt l'échange à peine débutée. Il allait sortir un bobard de toute manière alors à quoi bon essayer ? Il la suit dans le couloir jusqu'à la porte d'entrée, vêtu de son caleçon. En espérant que ce soit Daire, venue à sa rescousse contre vents et marées. Pitié.
Revenir en haut Aller en bas
 

" Well, i'll confess all of my sins after seven large gins. "

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
WE ARE BROKEN :: version cinq-
RETROUVEZ-NOUS SUR
CROCODILE/GAMES