AZEL MORGENN ✧père et fils d'un ancien temps, quand on ferme les yeux un instant et qu'au retour on ne voit plus que deux frères. l'un sanglant, mâchoire carré, mâchoire qui se tend pour un regard ou pour un acte mal géré... l'autre frêle, blond et souriant, naturel et banal dans une foule d'étranger. les frères Morgenn et leurs similitudes sont frappantes, sans pour autant être intrigantes. on s'interroge sur cette autorité malsaine dont fait preuve le plus vieux, on souffle qu'il se prend trop pour son père, qu'il enferme le second dans un rôle et une obéissance qu'on a du mal à cerner. ... si seulement ils savaient. si seulement ils comprenaient. les papiers ne sont pas vrai, les liens sont falsifiés et seul dans l'intimité ils retrouvent leur famille des plus liée.
c'est comme ça depuis toujours, Azel a grandit avec son père, juste son père. pas de mère, absente et inexistante, il s'en fichait. il a de vague souvenir de ses grands-parents dans les premières années de sa vie, puis il les a vu par intermittences. pour les vacances le plus souvent. son père a toujours, toujours, mit un point d'honneur à s'en occuper seul. se débrouiller seuls, à deux, leur team. alors quand on voit son père mal tourné on a peur, quand on voit son père angoissé, on commence à paniquer. l'insécurité que Tobias a créé pour eux n'a jamais vraiment touché Azel... parce que si le danger était partout autour du jeune homme, pour son fils il restait ce héro bien musclé qui le défendrait de tous. ils ont grandit à deux au final. l'adolescent et le gosse qui se cherchent, ensemble. les soirs et les histoires, puis plus tard les soirs et la console. pour Azel ça a toujours été un paradoxe, ce colosse froid et brutal face aux hommes, qui le soir tard rentrait et acceptait de jouer aux legos ou à la console avec lui, affalé sur un lit au couleur de spiderman. c'est tout le paradoxe de Tobias, le mafieux qui hésitera pas à vous tuer, et le père qui angoissera quand son gosse rentre tard. ils s'aiment à en crever. ils s'aiment à s'en damner. n'allez pas faire n'importe quoi, menacer le blond et vous aurez un ennemi juré. et pas le plus doux. Azel connait tout de son père. il le connait lui et ses secrets, il ne connait pas les secrets en détails mais il sait qu'il en a. il sait pour qui il travaillait, il savait ce qu'il faisait. et c'est difficile, de grandir en étant le fils d'un des grands de la mafia. grand traffiquant du pays, il y a toujours des hommes aux alentours, armés, méfiants, sanglant. jamais seul chez soit, c'est toujours protégé et c'est pas rare d'entendre supplier. Azel a grandit avec cette image de son père puissant, et du regard des employés de son père sur lui. et à la grande surprise générale, des autres et du monde, Tobias a toujours, toujours mit son fils à l'écart, ne rien lui dire, ne rien vouloir pour lui plus tard. pas de ce monde pour lui, la règle était la suivante... Azel peut tout voir, se déplacer où il veut et même un soir débarquer sans le vouloir dans le salon en pleine négociations... mais ne jamais, jamais s'impliquer. pour tout le monde Azel était intouchable, le petit ange dans ce monde de mafieux, qui passe sans y toucher. c'était simple. puis ils ont du fuir et déménager.
depuis leur relation est souvent mise à l'épreuve, dehors ils sont juste frère et souvent Tobias craint qu'avec l'âge il se rebelle, et s'éloigne. il le fait surveiller constamment. et naïvement les premiers temps, Azel a rêvé. Azel il s'est laissé aller à l'idée que son père allait se ranger, un joli petit appartement, une jolie nouvelle vie. il le pensait bien stupidement avant de voir ses doutes revenir. de voir ses craintes resurgir. parce que oui, un père illégal ça donne des sueurs froides, ça donne des cauchemars. parce qu'Azel n'aime pas ce monde, ne veut pas de ces histoire et de ce père qui sort tard le soir. alors il soupire, alors il le regarde aller et venir avec ce regard bien trop calme... et parfois le froid s'installe, l'incompréhension, le dialogue qui se coupe au rasoir... et Azel qui rêve de banalité, de normalité. pas ce soir. pas demain, et le temps reprend son compte, et son père doucement reprend ses habitudes. celles qui les ont poussés à fuir, et Azel soupire, se retire... et pourtant chaque fois obéit et revient quand il l'entend rentrer bien trop tard. douce loyauté à un père qui a tout sacrifié.