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 fireproof. (jjim)

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MessageSujet: fireproof. (jjim)   fireproof. (jjim) EmptyMar 12 Juil - 15:16

la fatigue, juste la fatigue. les soirées qui s'enchaînent, les livraisons qui se succèdent et les minutes qui s'égrainent. à bout de souffle, tu poses la vespa contre l'immeuble, tu y cèles le cadenas. tu soupires, tu observes. il fait presque nuit, les gens rentrent, les gens sortent. et dans cette danse infernale, il y a toi, petit pion boiteux qui ne souhaite qu'une chose ; dormir. partie la fougue, celle qui emportait tes jambes jusqu'aux dancefloor et qui, jusqu'à épuisement, te faisait danser. au diable toute motivation, tu préfères fumer une dernière clope sur ton perron. tu t'appuies contre le mur, pied relevé. t'inspires, t'expires. cercle vicieux, celui d'une vie qui s'essouffle, un peu. sans ambition, sans objectif... ou si peu. détruire jj ne te rendra pas plus libre qu'avant. t'en es conscient, mais tu poursuis. parce que y a que ça qui donne un sens au reste. comme si t'avais besoin de justifier les dégâts, au fond. tu écrases ta clope en soupirant, tu pousses la porte de l'immeuble miteux et tu gravis les marches. t'as l'estomac qui se noue... mauvais pressentiment ? peut-être, sûrement. t'y crois pas, à ces conneries, au fond. mais quand tu arrives face à la porte de ton appartement, entre-ouverte, tu piges qu'il y a un truc louche. tu avances, doucement. sans forcément perdre le nord, tu poses ta main sur le cran d'arrêt que t'as toujours dans la poche arrière de tes jeans (-simple mesure de précaution-). et t'avances, à pas de loup. tu franchis le sol, tu manques de te casser la gueule. ça glisse, sur le sol. tu te plies, un peu, tu poses ton doigt. tu grimaces. c'est quoi cette merde ? t'entends du bruit, au salon. tu resserres tes doigts sur l'étau et tu avances. la silhouette, tu la reconnais de suite. ce que tu ne remarques pas d'emblée, c'est l'allumette au bout des doigts. "PUTAIN DE MERDE" tu cries sans réaliser ce que tu viens de mettre en marche. il se retourne, sursaute, et ça tombe, trop vite... trop tard, ça explose. t'as pas le temps de bouger, les flammes lèchent déjà ta peau alors qu'elles dansent autour de toi. ce malade vient de foutre le feu à ton appart', non ?
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JJ O'Reilly

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MessageSujet: Re: fireproof. (jjim)   fireproof. (jjim) EmptyJeu 14 Juil - 23:29

J'étais là, à jouer avec le briquet de Samih, celui qu'il laisse toujours trainer dans le salon et dont tout le monde se sert. Je m'en souviens bien, j'étais enfoncé dans le canapé, seul dans le loft, à jouer avec la flamme, l'esprit ailleurs. Et l'instant d'après, j'étais en bas de l'immeuble de Jimmy, avec un bidon rempli d'essence dans la main droite et une boite d'allumettes dans la poche de gauche. Je sais plus vraiment comment je suis arrivé là. C'est comme s'il y avait eu un court-circuit dans mon esprit. Des connexions qui ne se sont pas faites. Une absence. Peut-être que je devrais flipper, m'en inquiéter. Mais même pas, non. J'ai pas vraiment le temps de me pencher là-dessus maintenant, de toute façon. Je grimpe les marches de son immeuble deux par deux, à la hâte, le souffle court, impatient. Ça faisait longtemps que je n'avais rien cramé. Peut-être deux semaines, voir même trois. Je crois que la dernière fois, j'ai foutu le feu aux rideaux de ma tante -adoptive- lorsqu'elle a insisté pour faire un repas de famille. Ça m'a gonflé, d'avoir été forcé. Alors j'ai déconné, déraillé. J'pense que cette fois, c'est bon. Ils ne m'inviteront plus. Plus jamais. Bon débarras. Je me marre, un rire un peu dérangé. Mais je m'arrête subitement alors que je prends conscience de mon environnement. Je suis à l'intérieur de son appartement. Je fronce les sourcils et me tourne vers la porte d'entrée, comment j'suis rentré ? Je la vois complètement abimée, le bois explosé au niveau de la serrure. J'sais bien que les portes de ce genre d'immeuble ne sont pas solides, mais quand même. Aux dernières nouvelles, j'suis pas encore Hulk. Et c'est peut-être mieux pour l'humanité, d'ailleurs. Quoi qu'il en soit, la porte est enfoncée. Je regarde mes pieds, ou traine dessus des résidus de la couleur de la porte. Et mes mains, abimées, entaillées. Putain, faudrait peut-être que je parle à quelqu'un de mes absences. Ça ne m'arrive pas souvent. Seulement quand je fais brûler des choses. Et c'est comme ça depuis toujours. Depuis tout p'tit. Qu'importe, j'ai pas l'temps pour ça. Je chasse mes inquiétudes sans mal et je dévisse le bouchon du bidon. Là, tout en chantonnant le dernier tube qui passe en boucle à la radio, je balance de l'essence un peu partout. Par terre, sur les meubles, les murs. Je fais attention de ne pas trop en foutre n'importe où en trop grande quantité. Il en faut pour toutes les pièces. Alors certes, c'est pas un palace. Mais mon bidon, c'est pas non plus une citerne. Une fois la bouteille vide, je reviens au salon et sort le paquet d'allumettes. J'en craque une première mais je me contente de la regarder se consumer jusqu'à mourir. C'est beau. Ça me captive et je n'arrive plus à en détacher le regard. J'en craque trois comme ça, juste pour le plaisir d'observer la flamme courir sur le bois. Puis, la quatrième se consume dans le vide, alors que j'ai le cœur qui bat. Est-ce que je vais vraiment faire ça ? Ouais, je peux plus reculer, maintenant. Et rien que d'imaginer sa tête en revenant ici, je jubile. Ouais, faut que je retourne à l'entrée et que je le fasse. Ça va être mémorable. Nôtre meilleur coup. Et tant pis pour les voisins, j'pense pas vraiment à eux. Tant pis, ils n'avaient qu'à pas vivre là, les cons. La flamme arrive presque au bout. Elle commence à s'essouffler et .. - PUTAIN DE MERDE ! J'ai le cœur qui bondit, je sursaute violemment et me retourne d'un coup, les yeux écarquillés, les pupilles dilatées. PUTAIN. Il m'a foutu une peur bleue ce con. Tellement que dans mon sursaut, l'allumette m'a échappé. Et je la regarde qui touche le sol, impuissant, paniqué. - NON ! Que je gueule en m'étranglant à moitié, les mains tendues vers le sol, comme si j'allais pouvoir faire quoi que ce soit. Mais la seconde d'après, y a tout qui s'embrase. Et moi, j'ai l'pied dans l'essence, putain. Je recule rapidement et secoue ma jambe alors que déjà, une flamme venait dévorer ma chaussure. Je me met à suer et c'est pas à cause de la chaleur qui commence à envahir l'appartement, non. C'est la peur, la panique. - ESPÈCE DE SALE MERDE ! Que je lui gueule à distance, comme si c'était sa faute. J'y peux rien, faut que j'extériorise, là. Je regarde à droite, à gauche, pour tenter de me frayer un chemin et je constate malheureusement que j'ai vraiment bien fait mon boulot. Pour une fois. Je tourne et tourne sur moi-même, incapable de réfléchir ou de me calmer. Je me recroqueville, pour me faire le plus petit possible, alors que je sens déjà les flammes qui me frôlent ici et là, me menaçant. Les sales connes. Je cherche Jimmy du regard, pour voir comment il s'en sort. J'avais pas prévu ça, putain. Je voulais juste que l'immeuble crame. Pas nous. Pas lui. Surtout pas moi, merde. - ON FAIT QUOOI ? Que je beugle à nouveau, comptant visiblement sur lui pour me sortir de là. Oui, même si tout ceci était de ma faute. Même si c'était SON appartement qui était en train de partir en fumée. De toute façon, dans les situations extrêmes, je compte toujours sur les autres pour m'en sortir. Moi, j'ai le cerveau qui se bloque et je fais n'importe quoi. Et là, la seule idée qui me vient c'est de courir comme un abrutis à travers tout l'appartement pour fuir les flammes. Et quelque chose me dit que c'est pas l'idée du siècle. Mais tant pis, l'instinct prend le dessus et la raison se fait la malle. Sans crier gare, je m'élance et au lieu de partir vers la sortie, je fonce sur Jimmy. Il parait qu'à deux, on est plus forts. J'ai comme un doute, pour cette situation, je l'avoue. J'échappe un long râle plaintif qui se répercute contre tous les murs, alors que je sens une vive douleur qui me ronge les bras et le cou. Je m'arrête au moment où je percute Jimmy et là, je me mets à taper sur mon t-shirt pour faire partir les braises qui s'y sont accrochées lors de ma traversée. Je me secoue dans tous les sens, complètement hystérique, incontrôlable. Et la douleur me lance, me vrille le cerveau. A moins que ce ne soit la peur. Je sais plus vraiment. Je me mets à tousser à cause de la fumée et ma main droite s'accroche au t-shirt de Jimmy, pour m'assurer qu'il ne va pas filer d'ici et me laisser tout seul. Ce sale con. Faut qu'on bouge, qu'on fasse quelque chose. La situation s'aggrave de seconde en seconde et l'étau se resserre autour de nous.
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MessageSujet: Re: fireproof. (jjim)   fireproof. (jjim) EmptyVen 15 Juil - 8:14

il te faut un court instant pour réaliser ce qu'il se passe autour de toi. t'entends juste jj qui s'écrie "non" et le temps se suspend. tu sais pas pourquoi, ça s'passe juste comme ça. tu vois l'allumette qui tombe au ralenti, ça embrase ton parquet. et puis, ça se répand comme une trainée de poudre. une flamme qui vient même lécher ton fût en passant si près de toi que t'en sursautes. t'es pas un trouillard, mais sur le coup, tu sais pas trop comment réagir. y a ta vie tout entière qui s'embrase, ton appartement, c'est juste un point d'ancrage. tu tournes le visage mais tout va trop vite, l'accès à la sortie est déjà pratiquement condamné quand t'entends "espèce de sale merde !" retour à une réalité virtuelle dont tu ne fais pas partie. tes yeux le cherchent, l'enfoiré qui vient de mettre le feu à ton logement. il hurle comme si tout était de ta faute... dans un sens, il n'a peut-être pas tort, mais tu trouves ça utopique de te faire insulter de la sorte quand on sait que t'as jamais été la main qui tenait cette putain d'allumette. c'est lorsque ta chaussure se met à briller sous l'éclat orangé d'une flamme vacillante que tu percutes. merde, faut que tu bouges. tu tapes du pied au sol, t'éteins comme tu peux ta chaussure et tu recules. il te faut partir d'ici, au plus vite. peu importe jj, peu importe sa vie. c'est quoi déjà l'adage ? ah oui, à trop jouer avec le feu, on se brûle. alors qu'il brûle, l'enculé. t'en n'as rien à foutre. il l'aura bien mérité. sauf qu'à peine le temps de prendre cette résolution, tu sens qu'on te tire sur le t-shirt. tu te retournes et tu le vois, accroché à toi comme si tu étais sa bouée de sauvetage. ton visage se déforme dans une grimace que tu ne saurais même pas comment qualifier. dégoût, horreur, stupeur, réconfort ? t'en sais rien... à deux, tout seul... tu devrais pouvoir t'en sortir. d'un geste rapide, tu frappes sa main pour qu'il te lâche. "lâche moi abruti." tu hurles par-dessus le crépitement du parquet sous vos pieds. tu le regardes, sans sourciller. "tu m'as pris pour un pompier ou quoi..." mais pas le temps de tergiverser, les flammes gagnent en hauteur et t'as chaud, trop chaud. te foutre à poil traverse ton esprit mais étant donné les circonstances, t'es pas certain qu'il s'agisse de la meilleure idée qu'il soit. et puis, y a ta conscience... putain de conscience. celle qui t'oblige à faire fi de tes sentiments pour lui sauver la mise, à cet enfoiré. alors t'attrapes son bras, sans douceur aucune, et tu l'obliges à te suivre. parcours du combattant, mais vos vies sont en danger et dans ces instants là, tu ne penses à rien d'autre qu'à sauver ton cul. peu importe la douleur, peu importe les risques. tu places une main sur ta bouche, tu respires calmement et tu suis les rares couloirs que les flammes forment dans ton appartement. ça t'oblige à zigzaguer à droite, à gauche et t'as l'impression que ça n'en fini pas quand enfin tu vois la porte qui se pointe devant vous. t'avais jamais eu l'impression de vivre dans un palace et pourtant... il ne t'a jamais semblé aussi grand qu'à l'instant. sentiment mitigé, quelques mètres et vous y êtes. et après ? tu vas faire quoi ? ce connard vient de réduire en cendres ton appartement... tu suffoques, t'y réfléchiras plus tard. tu courbes l'échine et tu accélères le pas. tout est trop dangereux et quand enfin t'arrives à la porte, t'as la galanterie de le pousser à l'extérieur avant toi. sur le coup, tu trouves ça normal mais plus tard, tu t'en voudras de t'être montré si clément. dans le couloir, l'alarme a déjà sonné et les gens se suivent jusqu'au hall. les pompiers seront vite là, désormais. tu suis le mouvement de foule, tu ne sais même pas s'il te suit toujours... quand enfin tu respires l'air, à l'extérieur, tu te mets en retrait, observant le spectacle avec effroi. t'aurais pu y passer... tu baisses tes yeux sur la foule et tu le vois, ton sang ne fait qu'un tour. ça revient, d'un coup, d'un seul. tu l'attrapes par le col, tu le soulèves et le plaques contre le premier mur que tu croises. tes yeux sont aussi incandescents que les flammes qui jaillissent de l'immeuble derrière vous. "je vais t'étriper jj." tu menaces sans le quitter des yeux. "j'aurais dû te laisser crever, bouffer par les flammes comme la vulgaire tranche de porc que t'es." au lieu de ça, tu l'as protégé, même sauvé... t'es trop con, jimmy, trop con.
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JJ O'Reilly

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MessageSujet: Re: fireproof. (jjim)   fireproof. (jjim) EmptySam 23 Juil - 16:07

- lâche moi abruti. Qu'il beugle en me frappant la main. - hey ! Que j'proteste en le relâchant et en ramenant ma main contre moi en le fusillant du regard. Est-ce que c'est sérieusement le moment pour ça ? - tu m'as pris pour un pompier ou quoi... Je hausse un sourcil et j'ouvre la gueule pour lui répondre une saloperie, mais j'n'y arrive pas, la fumée s'infiltre dans ma gorge et encrasse mes poumons, la trachée, me faisant immédiatement tousser. Légèrement courbé en avant, j'viens rapidement placer le col de mon t-shirt devant ma bouche, sans parvenir à arrêter ma quinte de toux. Les yeux mi-clos, ils commencent à sérieusement me piquer. Mais j'me retrouve obligé de les rouvrir lorsque j'sens la main de Jimmy qui attrape mon bras et qui m'embarque avec lui. J'le laisse faire, je le laisse gérer la situation, vu que visiblement il a plus de jugeote que moi sur c'coup là. Uniquement celui-là, j'insiste. J'regarde pas devant moi, pas besoin, je le colle tellement que je n'risque pas grand chose, à moins qu'il se jette de lui-même dans les flammes. Peut-être qu'il en serait capable, si ça lui assurait de m'éliminer au passage. On crèverait ensemble, comme deux grosses merdes. Et y aurait pas d'gagnant, pas d'perdant. Cette pensée laisser planer en moi l'ombre d'un doute, l'espace d'une seconde maximum. Mais j'ai pas le temps de penser à ça maintenant. Je fixe le sol et j'me concentre pour pas poser les pieds n'importe où. Et j'ai presque l'impression qu'on marche pendant d'interminables minutes. Jusqu'à ce que je le sente s'arrêter. Qu'est-ce que tu fous, ducon ? Il a changé d'avis ? Il a décidé d'me laisser là, c'est ça ? Et au moment où j'me redresse, j'le vois qui se décale légèrement, juste le temps d'me pousser le premier hors de l'appartement. Je titube et heurte quelqu'un au passage, mais la personne ne relève même pas, trop occupé à courir jusqu'aux escaliers. J'me fais d'ailleurs emporter par la masse et m'retrouve séparé de Jimmy, encore hébété, pas certain d'avoir bien analysé ce qu'il vient d'se passer. Est-ce qu'il m'a vraiment laissé sortir le premier ? Je jette des coups d’œils derrière moi, je me contorsionne comme je peux pour essayer de l'apercevoir quelque part. Il est sortit lui aussi ? J'ai pas eu l'temps de voir et j'ai l'palpitant qui se serre un peu, étouffé par l'appréhension.

Mais j'oublie ça dès lors que j'me retrouve dehors. Je prends une grande bouffée d'air frais avant de venir prendre appuie contre un mur, à bout d'souffle, en sueur, la peau noircie par endroit, les yeux explosés. Je m'accorde dix secondes avant de me mouvoir à nouveau, pour me mettre à le chercher dans la foule. - jim ?! Que je l'appelle, sans trouver d'réponse. Je pousse les gens, regarde à droite, à gauche, putain. Il est passé où, ce con ? Et puis, en voyant tout l'monde regarder vers le haut, je finis par m'arrêter et regarder moi aussi. Y a des flammes qui commencent à sortir par la fenêtre pour venir lécher les murs de l'immeuble. Je prends appui sur une jambe et glisse mes mains dans les poches de mon pantalon alors qu'un sourire béat vient illuminer mon visage sale. C'est beau. Toutes ces couleurs, tous ces mouvements. J'reste bêtement planté là, fasciné. Fier de mon œuvre. Mais ça ne dure pas longtemps. J'sens deux mains m'agripper au niveau du col, me soulever et m'jeter violemment contre un mur. Retour à la réalité. J'me retrouve plaqué contre la paroi rugueuse qui vient me grignoter la peau du dos, me faisant grimacer. - je vais t'étriper jj. J'le fusille du regard. - ah ben t'es toujours vivant du coup, j'y ai cru, pourtant, en t'voyant plus. J'lui lance mon p'tit sourire de merdeux. Mais la vérité, c'est que j'suis soulagé de voir qu'il va bien. J'suis p't'être un pyromane, mais j'suis pas un meurtrier. - j'aurais dû te laisser crever, bouffer par les flammes comme la vulgaire tranche de porc que t'es. Et là, j'éclate carrément de rire. J'pose mes mains sur ses poignets et je serre un peu, pour tenter d'le faire me lâcher. - tu déconnes ? J'me penche un peu en avant, provocateur. - t'es tellement folle de moi, t'aurais jamais pu faire ça. Je remue un peu pour tenter de me libérer de son emprise, mais j'force pas trop non plus, le corps encore un peu fatigué par la montée d'adrénaline qu'il vient d'subir. - j'me demande comment ils réagiraient tes toutous, en apprenant que tu m'as sauvé, que t'as faillit te cramer le cul pour m'sortir de là le premier, alors qu'c'est moi qu'est allumé ce brasier. Je souris à pleines dents, me délectant de son état de colère. Putain, c'est tellement mieux que ce tout que j'avais imaginé et espéré. Qu'elle putain de bonne journée. Même si j'ai faillit crever, c'est plus qu'un détail maintenant.
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MessageSujet: Re: fireproof. (jjim)   fireproof. (jjim) EmptyMer 3 Aoû - 9:17

une fois que tu l'as poussé dehors de l'appartement, tu te retrouves seul à contempler les dégâts. tu perds une seconde, courte, mais essentielle. la seconde de trop qui te fait prendre conscience que t'aurais pu le laisser crever là cet enfoiré plutôt que de le sauver. et puis, on te tire par le bras, faut sortir. alors tu baisses les yeux. t'as les joues qui brûlent, le feu se propage et toi, tu peux pas rester là à regarder ta vie s'embraser. tu quittes les lieux, tu descends les marches quatre à quatre dans la foule jusqu'à te retrouver à l'extérieur. le vent ne te calme pas, la brise t'étouffe au contraire. tu lèves ton regard vers le bâtiment et tu lâches un énorme juron alors que tes yeux se plongent à nouveau dans la foule. le brasier se propage dans ton corps, il crame ton coeur mais également tes poumons. t'es à deux doigts d'exploser et t'as besoin de te défouler. le coupable, tu le trouves rapidement. cet espèce d'imbécile n'est même pas parti. vos regards se croisent, il a pas le temps de réagir. tu l'emportes déjà plus loin, tu le soulèves de terre par le col. t'es à deux doigts d'imploser, son sourire béat ne fait qu'empirer la situation. - ah ben t'es toujours vivant du coup, j'y ai cru, pourtant, en t'voyant plus. tu le dévisages, le fusilles même du regard. arrête de sourire comme un con o'reilley. tu le menaces, difficilement. t'es pas fichu de te montrer impitoyable lorsqu'il s'agit de lui, y a cette vieille amitié qui te rend faible... ce regard que tu posais sur lui quand il te protégeait, à l'époque où vous vous étiez jurés de toujours rester ensemble. - tu déconnes ? t'es tellement folle de moi, t'aurais jamais pu faire ça. il se penche en avance, il sourit, il rigole même. tes menaces ne font pas effet, pas plus que ta mauvaise humeur. jj', il est pas dupe, il voit clair dans ton jeu. pourtant, t'essaies de donner le change. t'es tout aussi énervé que tu es affecté par son abandon. tu le détestes jj', autant que tu l'aimes. et ça, c't'enfoiré, il l'a bien compris. - j'me demande comment ils réagiraient tes toutous, en apprenant que tu m'as sauvé, que t'as faillit te cramer le cul pour m'sortir de là le premier, alors qu'c'est moi qu'est allumé ce brasier. tu lâches la pression autour de son col, tu recules d'un pas. t'es secoué, tu y avais pas pensé. tu vas dormir où à présent ? et surtout, comment tu vas pouvoir expliquer que tu l'as sauvé cet imbécile ? tu le regardes, tu perds pas consistance, non. tu veux pas lui montrer que brusquement, c'est toi qui prend une gifle. tu restes là, à l'observer, dédaigneux. t'aimerais le frapper mais t'aurais trop peur de t'emporter, tu te connais trop pour ça. alors tu te contentes de le fusiller du regard prends pas tes désirs pour la réalité jj'. j'ai sauvé ton cul par pitié, rien d'autre. tu t'avances un peu, tu retrouves de l'entrain, du bagou. et toi, dis moi, ils vont dire quoi tes potes quand tu leur expliqueras à quel point tu t'es chié dessus quand les flammes ont commencé à danser autour de toi ? ils penseront quoi de leur jj' quand ils apprendront qu'il a été incapable de s'en sortir sans l'aide d'un yobbos ? parce qu'au fond, il a tout autant à y perdre que toi, jj'. la crédibilité aux yeux de vos deux groupes respectifs est tout ce qu'il vous reste... tout... tu le regardes, souriant narquoisement à ton tour. la différence entre toi et moi, jj', c'est que j'aurai pas pu te laisser crever par un feu que tu as allumé... si tu dois mourir brûlé, c'est à moi d'allumer ton bûcher, à personne d'autre.
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JJ O'Reilly

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MessageSujet: Re: fireproof. (jjim)   fireproof. (jjim) EmptyLun 15 Aoû - 22:53

Il finit par me relâcher et j'inspire un grand coup en passant ma main sur ma nuque et l'arrière de mon crâne, quelque peu endoloris à cause du choc contre le mur. Faudrait qu'il voit à se contrôler un peu, putain. Y a pas mort d'homme, alors franchement pas de quoi s'énerver. Ou peut-être que c'est ça, justement, qui l'énerve. Que j'sois toujours vivant. A cause de lui, en plus. Enfin, grâce à lui. Tout dépend du point de vue, j'imagine. Et ça me fait marrer, encore une fois. Un rire qui se perd un peu dans le vide, alors que Jimmy il a l'air un peu perdu, un peu songeur. J'suis presque étonné de ne pas encore m'être pris une raclée. Personnellement, il foutrait le feu au loft, je le jetterais dedans direct. Puis je l'en sortirait in extremis et j'lui pisserais dessus pour éteindre les flammes qui le dévore. Ensuite, j'le frapperais jusqu'à briser tous ses os et j'le balancerais dans une benne à ordure en le laissant pour mort. Je tique un peu, est-ce que ça ne serait pas un peu excessif ? Je réfléchis une seconde, deux secondes, trois secondes. Non, c'est pas excessif, ce serait largement mérité. En revanche, je prie sincèrement pour que ne lui vienne pas la même idée. Quand je repose mon regard sur lui, j'le vois qui rassemble ses esprits et qui reprend de l'assurance. Il se dresse devant moi et je hausse un sourcil, tout en le dévisageant d'un œil méfiant. - prends pas tes désirs pour la réalité jj'. j'ai sauvé ton cul par pitié, rien d'autre. J'me tends et je me vexe aussitôt, serrant les dents. Pitié ? Alors ça, c'est vraiment un mot dégueulasse que je ne supporte pas. Et l'idée que lui, que Jimmy ait pu avoir pitié de moi, ça me fous de mauvaise humeur. J'me sens con et fragile. Et ça a tendance à me foutre en rogne ce genre de ressentiments. C'est à mon tour de le fusiller du regard. Et est-ce que c'était de la pitié aussi au foyer, quand on était amis ? Est-ce qu'il a eu de la peine pour moi, le gamin bizarre qui se planquait sous un carton et que c'était pour ça qu'il était sympa avec moi ? Ça expliquerait pourquoi lors de nos retrouvailles, il a fêté ça à coup d'poings dans ma gueule. Cette idée me blesse et je me braque, chassant ça de mon esprit, refusant d'envisager cette possibilité. - J't'emmerde, j'ai pas besoin de ta pitié. Que je finis par répondre sèchement, sans grande conviction cependant. Mais il n'en reste pas là, le con. - et toi, dis moi, ils vont dire quoi tes potes quand tu leur expliqueras à quel point tu t'es chié dessus quand les flammes ont commencé à danser autour de toi ? ils penseront quoi de leur jj' quand ils apprendront qu'il a été incapable de s'en sortir sans l'aide d'un yobbos ? Putain, putain. J'écarquille les yeux et mon rythme cardiaque grimpe en flèche tandis que tous mes muscles se tendent et que mes poings se serrent. - J'te déconseille d'ouvrir ta gueule Jim, ou j'viendrais te la fermer de force, définitivement. Et ça lui ferait pas d'mal à cet enfoiré, de se faire péter toutes les dents, ouais. J'enrage. J'ai le sang qu'est devenu brûlant alors que la simple idée qu'il puisse révéler ce passage gênant me fait crever de honte. Ça m'insupporte qu'il puisse avoir quoi que ce soit contre moi. De toute façon, s'il balance l'info, je balance la mienne. On est a égalité. Coincés. Pas d'gagnant, pas d'perdant. Ça n'en reste pas moins frustrant. - la différence entre toi et moi, jj', c'est que j'aurai pas pu te laisser crever par un feu que tu as allumé... si tu dois mourir brûlé, c'est à moi d'allumer ton bûcher, à personne d'autre. Je m'étrangle en entendant ça. - Sale fils de pute ! Et sans que je réfléchisse aux conséquences, y a ma tête qui vient s'écraser sur son nez. Ça a été plus fort que moi, incapable de me maitriser. Mais quand j'ai plus les mots pour me défendre, c'est comme ça, je cogne. Ouais, on peut le dire, j'ai pas souvent les mots. Mais j'supporte pas l'idée qu'il puisse vouloir me supprimer. Que ça lui ferait plaisir que j'sois plus de ce monde. Ça m'fout la haine, comme un gosse qui découvre que le Père Noël n'existe pas. Foutue désillusion. Et je l'agrippe par le col avant de me mettre à tirer dessus pour l'entrainer derrière moi, alors que je marche en direction de l'intérieur de l'immeuble. - T'sais quoi, puisque tu regrettes tellement on va remédier à ça. On va r'monter là-haut et tu vas m'pousser dedans. J'suis pas certain de savoir ce que j'essaye de prouver à cet instant. Tout ce dont j'suis sûr, c'est que ce n'est pas une bonne idée. Et ça ne m'arrive pas souvent d'en avoir conscience.
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MessageSujet: Re: fireproof. (jjim)   fireproof. (jjim) EmptyJeu 18 Aoû - 8:38

y a plus de flammes, plus de feu. vous en êtes trop loin pour t'en soucier encore mais tu sais pas... ça continue de chauffer, en toi. quelque part, t'y es peut-être encore, dans ton appartement qui crame. tu le détestes, jj, d'avoir osé te prendre la seule chose de concrète que t'as jamais réussi à avoir. désormais, t'as même plus d'indépendance, d'endroit où crécher. tu vas devoir faire la manche pour trouver une chambre et l'idée t'est insupportable. tu le fusilles du regard, même si tu lâches ta prise sur son col. tu t'moques bien de ce qu'il peut te dire, jj, ça t'atteint qu'à moitié. t'es las de vos querelles, surtout lorsqu'elles atteignent ce genre d'extrémité. y mettre un terme ? hors de question. y a trop de ressentiments. il était où quand toi t'étais tout seul dans ce putain de foyer ? t'as beau le nier, tu l'as attendu trop longtemps jj. aujourd'hui, le voir, ça te fout le ventre à l'envers. tu lui ferais bien sa fête mais tu peux pas t'empêcher de croire que tu vaux mieux que ça, mieux que lui. alors tu te montres blessant, juste avec des mots. et tu vois bien que tu fais mouche. jj a toujours été sensible aux paroles, plus qu'aux actes. j't'emmerde, j'ai pas besoin de ta pitié. tu ris, à ton tour. s'il pense être le seul à pouvoir se jouer de l'autre dans cette situation, c'est qu'il te connaît trop mal. t'es doué avec les mots, trop parfois. tu fais du mal quand tu parles, tu sais comment t'y prendre. manipuler, c'est un peu un art dans lequel t'es passé expert depuis des années. t'as pas honte de le dire. t'es hypocrite, souvent, mais tu ne l'as jamais nié. tu aimes les gens quand t'en as besoin, ils sont peu à réellement compter pour toi. tu t'enfonces sur cette voie, tu le menaces de tout balancer à son équipe et tu vois bien que ça l'emmerde. il tourne, son visage se crispe et son expression aussi. il s'énerve, il panique même un peu. ça te ferait presque jouir, t'es maître de la situation, pour l'instant. j'te déconseille d'ouvrir ta gueule jim, ou j'viendrais te la fermer de force, définitivement. tu le toises en croisant les bras. tu t'avances vers lui, tu dois bien faire une tête de plus que lui, d'ailleurs. tu souris, sournoisement. tu m'fais pas peur, o'reilly. tu le menaces. t'as que ça en tête, le menacer. tu provoques, par plaisir. c'est un délice immuable que de le voir virer à ce point. tu le tiens, à bout de mots, à bout de nerfs. mais tu te rends pas compte de son impulsivité, moins encore lorsque son visage heurte le tien. putain de merde... tu craches en posant une main sur ta bouche. merde, le con t'a fait saigner. mais t'as pas le temps de réagir, il attrape ton col. la situation s'inverse, t'y crois à peine. tu le regardes qui te soulève, tu pensais pas qu'il avait cette force là. il est énervé, t'as fait mouche avec ta dernière réplique, peut-être trop. t'as la gueule en sang alors qu'il t'emmène déjà en direction du bâtiment. t'sais quoi, puisque tu regrettes tellement on va remédier à ça. on va r'monter là-haut et tu vas m'pousser dedans. tu poses tes mains sur ses poignets un instant, t'as besoin de ça pour remettre de l'ordre dans tes esprits. et puis, tu les passes entre ses bras et tu écartes, le forçant à lâcher sa prise. tu retombes sur tes pieds, tu calcules rien d'autre que sa tronche. ton poing se serre, ça se passe trop vite pour que tu le réalises vraiment, mais déjà, ta main s'écrase contre sa mâchoire. sale con. tu hurles en le frappant une première fois. t'enchaînerais bien mais t'as pas le force. t'espères lui avoir fait assez mal pour lui passer l'envie de recommencer. ne t'avise plus de me toucher. tu menaces. t'es pas le plus fort des deux, tu l'sais. t'es qu'une racaille de bac à sable, t'as rien dans le fût. mais tu peux pas le laisser te maîtriser, pas comme ça, pas maintenant. il s'est déjà assez payé ta tête.
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MessageSujet: Re: fireproof. (jjim)   fireproof. (jjim) EmptyDim 28 Aoû - 9:53

- tu m'fais pas peur, o'reilly. Ça, je l’avais largement compris le jour de nos retrouvailles. Enfin, si on peut appeler ça comme ça. Mais à défaut de lui faire peur, j’peux toujours lui faire mal. Alors, ma réaction ne s’fait pas attendre. J’viens écraser mon front contre son nez, violemment. Parce que j’n’ai plus rien à dire. La colère qui vibre sous ma peau a pris le contrôle de mon esprit, de mon corps, j’suis à sa merci. Incapable de réfléchir et de réagir de façon sensée. J’suis pas comme Jim, moi. J’sais pas blesser les gens avec les mots. J’me contente d’être vulgaire et rentre dedans, on peut pas franchement dire que ça heurte les gens. Alors, j’compense avec mes poings. Le problème des coups, c’est que les traces finissent toujours par disparaître. A quelques exceptions près. Et même si le corps est marqué, définitivement, on finit par oublier, par ne plus voir et la douleur s’estompe. Mais les blessures causées par la parole, alors celles-là, ouais, elles restent. Le temps n’y fait rien. Des plaies ouvertes, indéfiniment. Et ça m’fout les boules de me dire que moi j’suis pas capable de lui faire ça. Parce que j’me rend pas compte, non, que pourtant c’est déjà le cas. Que ma « disparition » l’a marqué à vie. J’vois rien de tout ça, aveuglé par toute la haine qu’il m’a déversé dessus le jour où on s’est revu, au collège. Souvenir impérissable. Insupportable. Comme d’hab, j’suis centré sur moi-même, j’me pense seule victime dans l’histoire. Et j’ai beau le charrier avec ses pseudos sentiments de gonzesse éplorée parce que j’ai cessé de lui écrire, je ne réalise pas vraiment à quel point je tape juste. C’est quand même con, pour une fois que j’ai les armes en main pour démolir quelqu’un, je ne m’en rends même pas compte. C’est comme si j’avais une bombe H sous la main et que j’allais combattre l’ennemi au corps à corps. Mais c’est pas maintenant que je vais réaliser ça. Mon cerveau a vrillé, les connexions ne se font plus là-haut. Je passe en mode automatique, survolté, enragé. Je l’empoigne brusquement et je l’entraine avec moi en lui disant qu’on va remonter là-haut. S’il faut en finir, pourquoi pas maintenant ? Pourquoi pas dans l’feu plutôt que dans l’sang ? Après tout, le sang n’a rien donné jusqu’à présent. Je l’emmène sans mal, comme s’il ne pesait rien, l’adrénaline brouille mes sens et mes sensations. J’ai presque l’impression de voler, de n’plus toucher terre. J’suis totalement déconnecté. Mais bien rapidement, Jim me force à atterrir. Il m’oblige à le lâcher et ma poigne se desserre, le libérant de mon emprise. Et sans que j’ai vraiment le temps de revenir à la charge, j’me prend un violent coup dans la mâchoire. Ma tête se décroche et j’me retrouve à tituber plusieurs pas en arrière, heurtant des gens dans la foule qui s’est amassée en bas de l’immeuble. J’me rattrape au t-shirt d’une pauvre femme, tirant dessus de toutes mes forces pour me redresser. J’vois pas même pas si elle réagit, si elle se retourne. J’entends pas si elle me gueule dessus ou si elle m’insulte. J’suis comme dans une bulle, totalement focalisé sur ma cible. Il me traite de sale con mais ça me passe loin au-dessus. Sale con, ça pourrait devenir mon deuxième prénom  tellement on me l’a balancé à la gueule. - ne t'avise plus de me toucher. Je reviens lui faire face et j’ai comme un sourire de sale gosse sur le visage. Mon visage en feu, des fourmis pleins la mâchoire. Je ne sais même pas si je saigne ou pas. J’ressens plus rien. C’est tout mon corps qui est anesthésié. Y a plus que mes tripes qui hurlent le nom de Jimmy, comme s’il était la cible à abattre. Et maintenant qu’il me dit de ne plus le toucher, forcément, je n’ai plus qu’une envie : le toucher. Grand classique. J’ai pas dû passer le stade des 10 ans. Alors j’me jette sur lui. J’passe mon bras autour de son cou et resserre mon étreinte, le faisant basculer en avant et le coinçant contre mes hanches. – J’ai dit qu’on montait. Dans ma voix raisonne le mélange de folie et de rancœur qui m’habite à cet instant. Et j’commence à avancer, bousculant tout l’monde sur notre passage, attirant les regards surpris, inquiets. On finit par rentrer dans l’bâtiment et j’reprends de plus belle. – Pourquoi tu veux pas monter, hein ? T’as trop peur que j’découvre que t’as pas les couilles d’me jeter au feu ? J’sais pas pourquoi je fais une fixette là-dessus, comme si c’était la seule façon de régler nos problèmes. Enfin, SON problème, parce que pour moi, tout vient de lui. J’me penche vers son visage pour lui souffler : - T’en fais pas Jim, j’le sais depuis toujours que t’es une p’tite tafiole. Et voilà que je repars dans mes propos homophobes au possible, un grand classique chez moi. C’est seulement quand j’vois des gouttes de sang tomber sur lui que je réalise que j’ai la lèvre fendue, éclatée et que j’saigne moi aussi. Et ça me contrarie encore plus. Je serre les dents, fou de rage. Ou fou, tout court. Je sais plus vraiment.
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MessageSujet: Re: fireproof. (jjim)   fireproof. (jjim) EmptyLun 5 Sep - 8:27

tu le connais trop pour savoir qu'il ne va pas s'arrêter là, par magie. tout ça parce que tu lui as mis une droite. tu le connais trop pour savoir qu'il va répondre, encore. ça ne s'arrêtera jamais. votre rivalité ne se terminera jamais. vous ne vous détestez pas, c'est plus profond que ça. l'amour vous a détruit, tous les deux. parce qu'il fut un temps, vous étiez tout l'un pour l'autre et aujourd'hui, vous ne représentez pratiquement plus rien. c'est fou de voir à quel point vous vous êtes déchirés avec le temps, devenant tour à tour votre propre némésis. votre propre faiblesse. il se redresse et tu sais qu'il va rempiler, tu ne le calmes pas jj, personne ne peut. tu vois dans son regard qu'il disparaît petit à petit, sous le coup d'une folie qui l'habite depuis trop longtemps. t'as toujours été le plus intelligent des deux, le mec sensé et responsable. t'as toujours eu le rôle du grand frère sans te rendre compte au final que t'as jamais aussi bien mûri que quand t'étais proche de lui. il s'avance comme un éclair, tu vois rien venir tu te retrouves déjà sous son emprise. sa voix a changé, métamorphosée par la folie qui l'habite à présent. j’ai dit qu’on montait.. il s'y tiendra donc. et déjà, il avance. t'es sous son joug, tu peux à peine bouger si ce n'est pour suivre sa marche. mais tu ne te débats pas, ça vaux pas la peine. tu sais que dans ce genre de situation, tu peux qu'attendre qu'il y ait une brèche. un instant pendant lequel son attention sera dirigé sur autre chose et qui te permettra de te libérer. tu sais que ça va arriver, jj est pire qu'un gosse. il lui suffit d'un rien pour oublier ce qu'il faisait la minute précédente. pourquoi tu veux pas monter, hein ? t’as trop peur que j’découvre que t’as pas les couilles d’me jeter au feu ? au contraire, t'as trop peur d'en être capable. au fond, t'as toujours souhaité qu'il te fiche la paix et disparaisse mais t'as jamais voulu en arriver à cette extrémité là. l'imbécile fait tout tout seul, finalement. de retour dans le bâtiment, t'entends la foule qui hurle à l'extérieur. il est fou, complètement fou. t’en fais pas jim, j’le sais depuis toujours que t’es une p’tite tafiole. plic... ploc... une goutte, deux gouttes. voilà qui détourne son attention, les perles rouges qui suintent de ses lèvres. la brèche est là, t'en profites. c'est instinctif. ta main attrape sa queue, ta main presse fort, trop fort. son visage se tord dans la douleur, alors tu presses encore plus. il lâche son étreinte, tu te libères enfin. mais tu lâches pas la tienne, tu le fixes droit dans les yeux. t'aimes ça, jj ? tu dis, rictus pendu à tes lèvres. tu serres, encore. jusqu'à les faire exploser s'il le faut. tu t'amuses de la situation sans y prendre du plaisir pour autant. vos deux vies en danger, c'est de l'inconscience. rester ici c'est prendre le risque d'y passer. le problème, c'est que jj est incontrôlable lorsqu'il en vient à ce genre d'état... alors tu fais du mieux que tu peux pour le calmer, le maîtriser.
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MessageSujet: Re: fireproof. (jjim)   fireproof. (jjim) EmptyDim 11 Sep - 10:42

Je jubile, de le sentir là contre moi, à ma merci, tellement soumis. Y a ce sentiment de puissance ultime qui s'écoule dans mes veines et qui s'accroche à ma peau. J'ai le cœur au bord de l'implosion et la poitrine bombée, tellement fier de le traîner comme ça. Et j'suis tellement obnubilé par mes pensées vengeresses que je ne réalise même pas le danger de notre situation. Et puis, au fond, j'en ai un peu rien à foutre. La rage et le chagrin m'animent violemment, faisant de moi leur pantin. Presque prêt à me jeter au feu avec lui si ça pouvait m'assurer qu'il y passait. Au fond d'moi, y a cette petite voix que je refuse d'écouter, et même juste d'entendre. Pourtant elle hurle. Elle me hurle que y aura pas de gagnant. Qu'on ne fera que s'entraîner dans notre chute mutuelle. On va dégringoler la falaise ensemble, lamentablement. Parce qu'on a beau se cracher dessus et se haïr, y a toujours ce lien invisible qui nous relie. On fait semblant de détester l'autre corps et âme, mais tout l'monde sait qu'il n'y a que les gens qu'on aime qui peuvent réveiller en nous une haine aussi viscérale. Et on préfère encore se cogner dessus et s'abîmer que de s'ignorer et ne plus s'voir. Mais tout ça, ça percute pas vraiment dans ma tête. J'me contente de l'imaginer dansant dans les flammes et ça me fait sourire. Mais mon sourire disparaît subitement pour laisser place à un long râle de douleur. La main de Jimmy qui s'empare de mes bourses et qui se met à presser tellement fort. C'est déloyal putain, c'est déloyal. Mes jambes se serrent instantanément, mes genoux qui s'entrechoquent et qui se plient. Mon visage qui se déforme et vire au rouge alors que je hurle à nouveau, m'étranglant à moitié, le souffle coupé. - Putain lâche moi je.. J'peux même pas finir ma phrase, mes mots se coincent dans ma gorge tandis que j'échappe un couinement plaintif. Je l'ai libéré de mon étreinte et je me contente de m'accrocher à son t-shirt par réflexe. Des larmes de douleur viennent noyer mes yeux et je lutte pour ne pas m'écrouler au sol. Je voudrais beugler, l'insulter et riposter. Mais j'peux pas. Les muscles complètement tendus, j'peux même plus bouger quasiment. - t'aimes ça, jj ? L'enfoiré. Je relève péniblement les yeux vers lui pour le fusiller du regard, mais j'ai tellement mal que ça ne donne rien de bien convaincant. La voix enrouée, je finis par le supplier, alors que j'suis visiblement à deux doigts de me faire castrer. - ok, arrête.. je.. putain.. Je serre les dents alors que j'ai l'impression que je vais crever tellement j'ai mal. J'aurais encore préféré me jeter moi-même au feu que de subir ça. - c'est bon, t'as gagné ok.. lâche-moi, putain.. s'teuplait. Dorénavant, j'ai surtout envie de crever pour oublier que je viens de m'abaisser devant lui. Ça me vrille le cerveau et la honte me comprime la poitrine. J'le déteste putain, j'le déteste. J'me met à tirer lamentablement sur son t-shirt, pour essayer de le tirer en avant afin de le faire tomber et l'entraîner avec moi dans une longue dégringolade dans les escaliers. Je préfère encore m'éclater la tête contre le béton que de me faire émasculer par lui. Émasculer tout court, en fait.
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