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 there's no where to run, the damage is done (the scullys)

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Samih Scully

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MessageSujet: there's no where to run, the damage is done (the scullys)   there's no where to run, the damage is done (the scullys) EmptyMer 7 Sep - 14:54

Ses blessures n'avaient pas encore cicatrisé.
Elles finiront par le faire, parce que tout finit par disparaitre, du coup de poignard le plus traître au mots les plus durs. Le temps emporte tout. Mais à l'heure actuelle, ses plaies qui puaient la bétadine étaient encore trop vive. Mais la blessure la plus douloureuse était invisible aux yeux. Elle se trouvait dans son âme ou dans son cerveau. Quelque part à l'intérieur de lui. Il avait sentit le craquement sourd d'un organe qui se brisait. Il avait bien sentit, tout au fond de lui, qu'un truc s'était pété. Depuis il ne tournait plus rond. Avait-il un jour tourné rond ? S'il faisait le point maintenant sur sa vie, de sa plus tendre enfance dans la banlieue craignos de Cork dans la maison en préfabriqué, puis les années caravanes sur terrain vague (ou champ de tir à la carabine, ça dépend des points de vue) avec l'oncle Pat, ou encore les 22 m² avec sa soeur adolescente, clandestine et dépassée ou bien l'emménagement dans une zone industrielle désaffectée avec tous les petits voyous du quartier jusqu'à maintenant là, jusqu'à ce moment bien précis dans le bus qui le ramenait au centre ville : non, il n'avait jamais tourné rond. Il tournait carré, losange, paralépipède et j'en oublie des formes géométriques bizarres, mais vous avez saisit le jeu de mot foireux dans lequel je me lance : il ne tournait pas rond mais il tournait quand même. Sa bonne vieille routine recommençait, encore et encore. Et parce qu'il s'agissait du routine, malsaine peut-être mais routine quand même, c'était sous contrôle. Y avait sa vie avec les Kids, quand il était entouré et qu'il n'avait pas l'impression de crever de solitude en apnée sous des eaux tumultueuses, y avait son taf à la supérette de Radjit, et même si Radjit avait une peur panique de lui, qu'il ne faisait pas ses heures et qu'il volait dans les rayonnages ça marchait aussi. Y avait la gueguerre avec les Bos, qui lui donnait l'illusion d'un but dans sa vie misérable de petit merde oubliée par les Dieux qu'il était indéniablement, ça aussi ça fonctionnait. Et puis y avait ses romances à la con, sa rupture, son-pseudo-début-de-quelque-chose ou je ne sais quoi qui n'ont aucune incidence sur lui mais qui servent à planter un décor plus ou moins réalistes quand on parle d'un jeune homme de 27 piges, bientôt 28. Ces histoires aussi futiles et ridicules soient-elles lui prenaient pas mal l'esprit, et c'était bien d'avoir l'esprit occupé, comme ça il ne perdait pas son temps à se lancer dans des débats philosophiques avec lui-même. Et quand venait le soir, quand il était seul avec lui dans la pénombre, y avait les médocs. D'abord distribués fidèlement par une copine à peu près stable, une certaine infirmière qui s'était amourachée des Kids et des Bos à force de les recoudre, puis les médocs avaient été vendus par cette meuf aussi zarbi que son nom de famille, en fauteuil, qui comme lui voulait soigner un mal par un autre. Les médocs, donc qu'il avalait comme des bonbons quand il ne fumait pas passionnément de l'herbe, permettait de garder un contrôle permanent, un contrôle posé, calme et sans drame. Voilà la routine, voilà sa vie en tout et pour tout. S'il était malheureux comme les pierres à l'époque (y a une semaine en gros) parce que c'était Samih et qu'il avait ce côté dépressif qu'on ne lui enlèvera pas, aujourd'hui il repensait à cette époque si lointaine (oui, y a une semaine) avec une nostalgie malheureuse. Ne pouvait-il pas tout simplement revenir en arrière ? Parce qu'aujourd'hui en plus d'être malheureux comme les pierres, il avait peur. De lui-même, la plupart du temps. Et la peur, comme dirait notre maître à tous, Yoda, c'est pas cool. La peur mène à la colère, la colère mène au côté obscure, bref je n'ai plus la citation exacte mais grosso merdo la peur craint. Elle craint encore plus que ta coupe de cheveux Sam. Voilà encore la voix qui tonne dans sa tête. Pour toute réponse, Sam se cogna lui même le crâne contre la vitre du bus, ce qui fit sursauter sa voisine (qui regrettait depuis déjà dix bonnes minutes de s'être assise ici.)

L'arrêt de bus clignotait sur l'écran central. Sam mit une seconde à capter qu'il devait bien descendre ici. Il ne prenait pas souvent le chemin du centre ville pour tout vous dire. Cependant il écrasa les pieds de la voisine de siège et sortit dans la hâte avant que les portes battantes ne se referment sur la manche de son sweat-shirt noir qu'il portait 7jours sur 7. Ensuite, il savait où se rendre. Il l'avait su dès le départ, dès qu'elle avait déménagé en fait. Sam n'avait jamais cessé de garder un oeil sur elle, car ça aussi ça faisait partie de sa routine du contrôle. Partagé entre l'envie de recoller les morceaux avec sa soeur en fugue et celle de la laisser prendre son temps, savoir où la trouver "juste au cas où" l'avait bien aidé dans sa démarche. Il ne s'était évidemment absolument pas rendu compte de toute l'ironie de la situation quand il avait envoyé JJ la surveiller et lui faire des rapports sur elle quasiment toutes les semaines. Mais à l'heure actuelle, il ne s'agissait plus de se rassurer sur comment allait Assia. Non. Là c'était lui qui avait besoin d'elle. Un besoin viscéral de lui parler. Parce qu'elle restait la seule à pouvoir le calmer. Elle était la seule qui pourrait lui dire qu'il n'était pas entrain de débloquer complètement. Si, un peu quand même. Mais FERME-LA ! Qu'il se cria intérieurement. En écho, toujours dans sa tête, il n'y avait que le rire narquois de cette voix qui avait pris le dessus l'autre jour. Qui le prendrait peut-être encore. Qui finirait par l'envahir complètement jusqu'à ce qu'il ne se reconnaisse plus dans le miroir (ce qui était plus ou moins le cas, l'altercation avec Seven avait laissé des hématomes, des boursouflures et des coupures un peu partout sur son corps). Depuis ce jour, Sam vivait dans l'angoisse de revivre ce pétage de câble. Evidemment qu'il y avait une part de lui satisfait d'avoir enfoncé ce bout de verre dans la chaire de Seven. Le problème, c'est qu'il ne gardait aucun souvenir de cette action, de ce qui lui était passé par la tête, ni où il avait puisé la force de le faire, lui qui se laissait mourir sur le sol de la supérette. Des flashs lui revenaient en mémoire. Il ferma très fort les yeux, comme un teubé, en plein milieu du passage piéton. Un voiture le klaxonna et le ramena brusquement à la réalité.

Il pénétra sans mal dans l'immeuble, puisque clairement le digicode était en panne. Là il parcouru toutes les boites aux lettres pour repérer l'étage auquel elle vivait. Il ne réalisait pas vraiment qu'il se trouverait en face d'elle pour la première fois depuis des semaines, des mois même. Peut-être parce qu'il ne s'attendait même pas à ce qu'elle lui ouvre la porte. Fâcheuse habitude d'être rejeté, vous voulez le tableau. Et pourtant, il se retrouva devant cette porte. Le silence du couloir lui permit d'entendre l'agitation dans l'appartement. Quelque déplaçait des objets, débarassait une table ou faisait la vaisselle, peu importe. Mais l'appartement n'était pas vide. Sam avala sa salive. Il monta doucement sa main égratignée jusqu'à la sonnette sans nom. Parce que lorsque l'on se cache de quelqu'un, on ne met pas son nom sur la sonnette, ça semblait logique. Et ta logique implacable t'as pas dit que c'est de toi qu'elle se cache ducon ? Non, non pas de lui... Assia ne pouvait pas le rejeter lui. Elle rejetait les Bos, cette stupide guerre des clans et il ne pouvait que la comprendre. Mais elle devait l'accueillir aujourd'hui. Parce qu'il était son petit frère, plus que ça, il était quasiment son enfant et que sans elle il n'était qu'un orphelin sans avenir et sans envergure qui crèverait dans un caniveau un beau jour (un excellent jour !). Il prit donc le peu de courage qui lui restait et sonna à la porte.

Après 45 secondes qui lui semblèrent durer l'éternité, on entendit le verrou de la porte s'ouvrir. Sam fixait cette maudite planche de bois qui le séparait de la seule qui pouvait calmer son esprit agité. Enfin. enfin.

Assia. qu'il laissa s'échapper dans un souffle en expulsant en même temps son envie de chialer qui montait en lui. De son oeil grand ouvert (l'autre était mi-clos à cause d'un coquard violacé) il la regarda, toujours aussi belle, toujours aussi forte, toujours elle. La dernière fois qu'il l'avait vu d'aussi près, c'était le soir de son agression, une image qu'il était ravie d'actualisée par celle-ci. Il semblait que les rôles s'inversaient, car elle le regardait d'un drôle d'air, sans comprendre ce qu'il fichait là et surtout dans cet état. Mais, sans prévenir, Sam se jeta dans ses bras et la serra du plus fort qu'il put contre lui. Elle lui avait manqué chaque seconde de sa vie, et c'était comme s'il se rendait vraiment compte de son absence seulement maintenant. A ses côtés, il redevenait l'enfant qu'il avait toujours voulu rester, celui qui n'a pas plus de responsabilité que celle d'exister. Parce que des responsabilités, il n'en voulait plus. Quelques trente secondes plus tard, il la lâcha, un peu honteux d'être tombé dans ses bras de la sorte (parce que clairement, ce n'était pas son genre). Et il fit un pas en arrière. Je... je peux entrer ? demanda-t-il timidement d'une voix rauque du mec qui n'a pas ouvert la bouche depuis plusieurs jours déjà. S'il te plait. supplia-t-il alors.
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