Bon faisons un petit récapitulatif de la situation. Nina se tenait près de la scène. Elle regardait faire son speech. Il était beau comme un dieu, mais elle tentait de ne pas repenser à la nuit qu’ils venaient de passer. La maquilleuse avait fait des miracles, on ne voyait pas les traces de la nuit torride qu’il venait de vivre. Charismatique et élégant comme toujours, il faisait rire l’assemblée présente. Ils étaient venus nombreux pour le soutenir et l’écouter. Ils voyaient en lui, ce qu’elle voyait elle aussi. Il parlait bien, il avait tout d’un futur président, un orateur hors pair, qui savait tenir son public en haleine. Dans un style décontracté, puisqu’il ne portait pas de cravate, il tenait son micro à la main, se passait une main dans les cheveux de temps à autre, il n’avait pas de fiche. Son discours il le connaissait sur le bout des doigts, parce que Nina avait tout fait pour. Elle avait tout cadré, tout orchestré pour que ce meeting se passe sans encombre, pour qu’à la fin de la journée, ils aient tous envie de voter pour lui. Il termina, le public l’acclama. Il arriva à la hauteur de la jeune femme, sa main frôla celle de Nina, il l’avait fait exprès. Elle sentit une décharge électrique dans son corps mais ne laissa rien paraitre, une décharge électrique lui rappelant la douceur des draps de soie. Elle termina la journée, épuisée. Il rentra dans sa chambre d’hôtel et demain il avait une journée encore plus chargée que celle qu’il venait de vivre. Nina résista à la tentation de le rejoindre. Après tout, c’était son job à elle . Une fois le diner expédier, elle s’allongea sur le lit de sa vaste chambre d’hôtel. Elle alluma son téléphone personnel. Elle avait reçu trois messages, deux de sa mère et un de l’autre. L’autre, l’autre homme de sa vie. Celui avec qui elle avait partagé plus de dix ans de sa vie. Elle l’aimait toujours. Ça te monte à la tête tout ça Nina, je ne te reconnais plus. Ses mots résonnaient encore dans sa tête. Elle l’aimait toujours, mais elle n’était plus celle qu’il voulait désormais. Alors pourquoi tous deux n’arrivaient pas à tourner la page ? Pourquoi n’arrivaient-ils pas à couper les ponts ?