Jules est une vraie business woman si on peut dire, avec un père pareil, elle ne pouvait pas vraiment y échapper et depuis qu’elle possédait sa propre galerie, cela était encore plus flagrant. L’expérience de son géniteur dans les affaires lui était d’ailleurs utile et c’était une de ces fois où elle avait besoin de ses conseils. Pourtant, malgré toute la confiance qu’elle pouvait bien avoir, c’est avec la boule au ventre qu’elle se rendait chez son géniteur pour discuter, car depuis quelques mois, celui-ci avait emménagé avec sa nouvelle femme. Ce changement était déjà perturbant pour la blonde, mais cela n’avait fait qu’empirer lorsqu’elle avait découvert que cette fameuse femme n’était autre que celle avec qui elle avait eu une relation intime quelques mois plus tôt et qu’elle regrettait amèrement. Elle était donc obligé de revivre ce moment d’égarement encore et encore, honteuse et mal à l’aise avec sa propre famille. Cette situation était difficile à vivre pour Jules qui faisait tout pour l’éviter depuis le mariage et elle n’avait pas eu l’occasion de la revoir depuis, ce qui la soulageait un peu, mais en allant chez son père, elle savait qu’elle pouvait la croiser et bien qu’elle ait tout fait pour repousser, elle n’avait plus le choix. Elle ne se leva pas trop tard pour prendre le temps de bien se réveiller avec un bon petit-déjeuner, puis de se préparer, enfilant une robe sobre, classe et des escarpins assorties, et de se maquiller légèrement. Son père habitait le même quartier qu’elle, mais heureusement ils se trouvaient assez éloigné, elle voulait garder son indépendance, mais elle et son ex-mari n’avaient pas pu résister à la vue sur la mer. Il ne lui fallait donc pas longtemps en voiture pour rejoindre la luxueuse demeure où elle avait vécue durant son adolescence, même si ce fut de courte durée. Les cheveux au vent et son sac à main rempli de dossiers sous le bras, elle se dirigea vers la porte et sonna, nerveuse. Seulement, comme elle considérait toujours cet endroit comme chez elle, elle rentra sans attendre de réponse, ne se faisant pas au fait qu’une inconnue vivait maintenant là et pouvait ne pas apprécier son intrusion. Ses talons claquèrent sur le sol tandis qu’elle se dirigeait vers la pièce principale où elle déposa ses affaires et n’y trouvant pas son père, elle fit savoir sa présence en haussant le ton, mais gardant toujours son allure. « Papa, c’est moi. »

Jules était arrivé dans la matinée à la demeure de son paternel avec lequel elle souhaitait s’entretenir pour parler affaires. Elle était entrée, comme à son habitude, sans penser au fait que ce n’était plus véritablement chez elle maintenant qu’une nouvelle femme y avait élue domicile. Elle déposa ses affaires puis appela son père pour le prévenir, et en l’attendant elle se rendit à la cuisine pour faire chauffer de l’eau afin de se préparer un thé. Elle n’entendit pas les bruits de pas et c’est seulement lorsque sa belle-mère prit la parole que Jules remarqua sa présence. Elle se figea, surprise par l’entrée de la jeune femme et surtout pétrifié à l’idée de devoir lui parler. Mais malheureusement, elle n’avait pas le choix, d’autant plus que la brune venait de lui annoncer que son père était absent et par conséquent, qu’elle était donc dans de sale draps, en tête-à-tête avec son pire cauchemar. Elle se tourna péniblement pour faire face à Renata et fit de son mieux pour masquer sa gêne derrière un sourire, pourtant, elle ne put empêcher le rouge de lui monter aux joues en apercevant le corps si peu vêtue de la jeune femme qui la mettait très mal à l’aise. Elle détourna brusquement le regard et déglutit, retrouvant difficilement sa voix. « Je vais bien, merci. C’est gentil, mais je ferais mieux d’y aller, je ne vais pas te déranger. » Elle dit du mieux qu’elle put pour lui échapper, essayant de garder la tête froide, alors que les courbes de la belle argentine était subtilement dévoilé et qu’elle ne pouvait retenir les images qui défilaient dans son esprit, et qui n’était correcte. Afin d’en rajouter une couche, Renata la complimenta sur sa tenue, ne faisant qu’intensifier les rougeurs de ses joues qui la déstabilisait, elle se sentait vraiment ridicule. « Merci. Je ne peux pas vraiment en dire autant pour toi… » Elle répondit en passant nerveusement sa main dans ses cheveux pour les replacer derrière son oreille. Finalement, elle se rendit compte que ses paroles pouvaient être mal interprétées, alors elle ajouta aussitôt. « Vu que tu n’as pas vraiment de… tenue, je veux dire. » Jules avait vraiment l’impression de s’enfoncer encore plus et elle n’avait qu’une envie, filer d’ici, car elle ne supportait pas se montrer aussi vulnérable et stupide face à elle. Elle regardait le sol, sentant le poids du regard de sa belle-mère sur elle et étant incapable de le soutenir, ce qui ne lui ressemblait vraiment pas. Elle contemplait les gouttes dégoulinant de sa serviette, ou de son corps, et venant s’écraser sur le carrelage. Son cœur tambourinait dans sa poitrine, en émoi, même si elle faisait tout son possible pour ne rien ressentir et rester de marbre face à ce corps à moitié dénudée qui, au plus profond d’elle, ne la laissait pas indifférente.