Le genre de matinée où je suis totalement crevé. Je travaillais encore dans un bar / boîte de nuit de Savannah. C'était des horaires de fou mais au moins j'avais un meilleur salaire que dans la plupart de mes petits boulot, puis être serveur c'est pas si dur que ça, enfin je gère bien. Je suis juste crevé et j'ai dû mal avec le rythme de nuit comme ça, je sais pas pourquoi, mais j'arrive pas à dormir en journée pour rattraper. Ce matin-là je suis repassé à la maison, il était assez tôt en plus, je pensais pas tomber sur le daron qui fais des grasses mat. Je suis allé prendre ma douche et j'ai essayé d'aller dormir un peu mais ça a rien donné comme je l'avais prédis, du coup, comme j'étais crevé mais incapable de me reposer, j'ai été dans la cuisine dans le but de boire du café, histoire de me redonner un peu la pêche. En arrivant, j'ai vu ma mère qui était en train de faire le ménage et elle m'a proposé de me faire mon café. J'ai refusé sa proposition, elle a déjà assez à faire tout le temps pour nous et je peux bien me faire mon café tout seul. Du coup j'ai préparé ma tasse tout en aidant un peu maman à son ménage. Parce que quitte à être dans ses pattes dans la cuisine, autant l'aider un peu. C'est là que mon géniteur est entré, ça m'a un peu soulé de le voir, je pensais qu'il dormirait encore. Il a commencé à me faire une remarque sur le fait que j'étais en train de faire du ménage, j'ai pas répondu et je me suis contenté de boire.

Il a relevé le fait que je l'ignorais, et ça lui a pas plu. En même temps, j'ai l'habitude qu'il réagisse comme ça, et plus jamais je ne m'abaisserais à écouter tout ce qu'il dira sans réagir. Ce gros connard ne peut plus m'empêcher d'aider maman ou mes soeurs si j'en ai envie. Je suis assez fort pour lui tenir tête, alors j'me laisserai plus jamais marcher dessus. Il a commencé à s'approcher de moi et à me demander ce que je croyais faire en faisant ma femme de ménage dans la cuisine. Je lui ai répondu un truc du style " je préfère être une femme de ménage qu'un espèce de gros con qui bouge pas son cul pour aider. " et le coup est parti. J'pourrais dire que j'ai pas mal, même si c'est pas le cas, c'est juste que je m'écroulerais plus comme quand j'étais petit, j'tiens bon maintenant. La force pure, c'est aussi mon truc plus que les mots. De ce côté là, je tiens peut-être de lui. C'est pour ça que je me suis permis de lui rendre la pareille. Oh que non, le daron, j'suis plus une "tapette", comme t'avais pu me le dire quand j'arrivais pas à me relever d'un pain en pleine tronche. Maintenant, je sais me battre, alors me fais pas chier. J'ai profité de son mouvement de recul pour attraper ma veste, je me suis approché de maman et j'ai déposé un baiser sur son front. Maman, elle me parait toute petite maintenant, parce que j'ai vachement grandis. Je lui ai souhaité de passer une bonne journée avant d'ajouter que je rentrais avant de retourner au boulot, puis je suis parti aussi vite, parce que je voulais pas entendre l'autre con gueuler encore. D'ailleurs, il essaye de me suivre vers la porte d'entrée, mais je me presse à l'extérieur, et rapidement je disparais dans une des ruelles.

J'avoue, je ressens une certaine douleur dans la joue. Je dois être tout rouge, mais qu'importe, tant que j'ai pu répondre comme il se doit à la violence par la violence, j'suis content. Puis il a pas à se plaindre, c'est lui qui m'a élevé comme ça après tout. J'espère qu'il regrettera tiens, même si le connaissant, ça arrivera pas. J'ai marché un petit moment pour prendre l'air et me calmer, parce que mine de rien, quand je commence à porter un coup, ça me procure une certaine montée d'adrénaline, et j'adore ça, c'est pour ça que je me suis longtemps défoulé sur des innocents, surtout au collège et quand j'ai commencé à arrêter l'école. J'ai allumé une clope, faudrait que je songe à racheter du tabac, j'ai à peine de quoi en refaire deux après. Je la porte à mes lèvres et je profite un peu...

- Hm… Excusez-moi ? Auriez-vous une cigarette et du feu à me dépanner s'il-vous-plait ? J'ai tout oublié chez moi…

Je suis tiré de mes pensées par une voix féminine. Je porte mon regard sur elle pour découvrir une tignasse rouge et un chien au bout de la laisse qu'elle tenait. J'ai aucune gène à l'observer de haut en bas avant de lui répondre.

" Ouais, attends ... "

Je sors une feuille et je lui roule une clope. Je suis pas radin sur le tabac, le nombre de fois où on m'a dépanné, et c'est moins cher que la drogue, où je suis un peu plus réticent à partager. Je lui tend la clope.

" Cadeau. C'est quoi ton p'tit nom ? "

Je souris en l'observant. Bah quoi, je peux pas en profiter un peu pour taper la discute avec une charmante jeune fille ? C'est pas tous les jours que ça arrive~

Abygaëlle. Alias Aby pour les intimes. C'est vrai que c'est pas le prénom qu'on entend le plus dans le coin. Enfin je peux parler moi, mais les Popescu on est l'exemple même du prénom pas commun, en même temps on est pas en Roumanie ici, donc ça semble un  peu du coup. Enfin bref, on est pas la pour discuter de son charmant prénom. Je la regarde toujours un peu, comme d'hab, visiblement elle a pas l'air gênée que je la dévisage comme ça, donc je me gêne pas pour continuer. Je pensais qu'on en avait fini sur l'histoire du prénom mais c'est à son tour de me demander comment je m'appelle, alors je peux le sortir mon super blaze.

" Ioan Popescu, pour te servir ! "

Accompagné du super sourire de beau gosse, parce qu'il faut le dire, moi et les frangins on est quand mème pas mal dans notre genre. Et comme c'est moi le plus beau de tous bah j'ai pas encore trouvé la bonne, .mais c'est uniquement pours ça hein ! Je lui dis qu elle a pas besoin de me rembourser, que je vais pas chipoter pour un peu de tabac j'en suis pas là franchement meme'si je suis en galère d'argent. Je lui allume sa clope vu qu'elle a visiblement aussi oublié son briquet et je me contente de la regarder encore sans rien ajouter, tout en tirant sur ma cigarette à moi, faisant des petits ronds avec la fumée.  Ouais c'est galère et j'en suis pas non plus au point de Gandalf, mais j'fais des rond, comme un magicarpe. La petite rousse brise à nouveau le silence entre nous deux, pour cette fois faire une remarque sur la marque rouge qui jonche ma joue actuellement. La jolie preuve que le Daron Popescu est encore d'attaque. Putains le jour où on pourra le flinguer celui là.  Je serais heureux je vous assure.  Ou alors le foudre en maison de retraite, comme ça il'se fera chier et on viendra pas le voir. Nan mais il mérite le pire celui là.

" Bah... je dirais pas que j'me suis battu. Mon père m'a soulé, il m'a claqué. Sauf qu'il a bien élevé ses fils, et moi non plus les mots j'connais pas, donc t'inquiètes, j'l'ai pas laissé m'en foutre une impunément. "

Je termine ma phrase par une nouvelle inspiration et un nouveau rond de fumée. Je souris, comme toujours, ça fait même plus mal, j'm'en fous après tout. Mais c'est marrant qu'elle me pose la question quand même. Elle, elle a l'air d'une fille de bonne famille, ce qui contraste avec ses tatouages apparents et sa clope au bec. Mais c'est mignon, j'aime pas les filles trop sages de toute façon.

HRP:

Hors RP:

J'arrête un peu de la fixer comme ça parce que je me rend compte que ça peut être légèrement louche, et j'ai pas envie de la mettre mal à l'aise non plus, je suis pas un mauvais gars ni un pervers hein. Je la vois s'interroger sur les origines de mon nom "pas très americain". En effet, les darons Popescu ils sont peut-être vénus vivre aux Etats Unis mais ils ont tenu à nous donner des prénoms roumain, ça fait plus authentique, ça fait encore plus gens qui veulent pas s'intégrer c'est drôle. Mais ouais, César, Iulia, Elena, Constantin, Anca, Mihail et Tereza... A part Luciano junior à la limite mais je pense que Seven s'en serait passé. Après tout c'est pas pour rien qu'il s'est donné un autre prénom. Moi Ioan ça me plaît, je sais pas ça me va bien je trouve, je me verrais pas m'appeler autrement !

" C'est roumain, mes darons sont nés là-bas. "

Alors que je tire encore un peu sur ma clope, pas loin de la finir d'ailleurs, on continue sur le sujet de la petite altercation avec mon géniteur. Je me demande si ça se voit tant que ça, la marque sur ma joue, j'ai pas envie de passer pour un gros faible qui se laisse tabasser sans rien dire hein, c'est pas vraiment mon genre. Je la vois s'approcher de moi, de plus en plus, et lorsqu'elle prend mon visage dans sa main pour observer la marque, je détourne un peu les yeux. J'ai pas l'habitude du contact physique. Excepté les contacts violents, les coups, ce genre de choses, et le contact d'Anca quand elle me ramène à la maison après que j'ai pris une grosse cuite, ou quand elle va mal et que je la prend dans mes bras. Pour le reste, c'est pas naturel pour moi alors j'avoue que ça me fait toujours un drôle d'effet.

Elle prend un peu ses distances et je me détend un peu. Non pas que ça me gêne plus que ça, comme j'ai dis c'est une question d'habitude. Et ce qu'elle dit ensuite me fait légèrement sourire. Elle comprend pas. En même temps, c'est une réaction normale. Sauf que chez les Popescu c'est notre education, c'est comme ça qu'on nous a élèves, nous on y pense même plus à force. Elle ajoute aussi que mon père devait être vachement énervé, j'y répond d'ailleurs par la négative.

" J'ai juste aidé un peu ma mère pour le ménage elle était débordée. Mon Daron il estime que c'est aux filles de la famille de s'occuper de ça. Et nous, ses fils, on peut pas s'abaisser à ça, on doit être virils, on doit fumer et boire, tabasser la gueule de ceux qui nous font chier, comme des vrais bonhommes quoi ! Tu vois le genre ? "

Ça m'à fait rire sur le coup de lui dire ça mais au fond je trouvais pas ça drôle. Parce que sans le vouloir on a tous plus ou moins suivi cette éducation à un moment dans notre vie. Après tout, j'aurais été élevé autrement, j'aurais pas fini comme ça. Violent, tête de con, à passer mon temps à me droguer, à boire... Et oui, j'fous rien de bien de ma vie, et je me plais à dire que c'est de sa faute à lui, pour ne pas voir que je ne fais rien non plus pour faire changer les choses.