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 juste la fin du monde (koslias)

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MessageSujet: juste la fin du monde (koslias)   juste la fin du monde (koslias) EmptyDim 17 Juil - 22:51


    La vie est d'retour dans le quartier. Aujourd'hui s't'une grande journée, celles où les artistes se sont déchaînées. Tu t'trouves dans la rue où le feu est mis au mur, qu'les couleurs ont explosé et ont tous décorés. Y'a des artistes qui s'mettent à nus sur cette rue, qui affichent fièrement leurs toiles et leurs sculptures pour s'faire complimenter. Y'a des personnes qui chantent à chaque coin d'rue, tentant mutuellement d'se dépasser avec leurs voix et leurs mélodies, comme pour prouver qu'ils sont les meilleurs, qu'ils font ça bien, et surtout qu'ils aiment ça. Ils ont l'air heureux, c'est une journée spéciale pour ces artistes, le temps d'se faire découvrir, le temps d'se faire valoir. Et puis y'a toi, qui marchent dans la rue fermée pour occasion, pas à t'soucier des voitures qui peuvent pas passer pour ruiner tout c'beau travail. Tu marches les mains dans les poches, les yeux cachés derrière des verres fumées, un p'tit chapeau sur ta crinière brune. Tu t'es habillé pour ressembler aux murs qui t'entourent, un pull Tommy mauve avec un bermuda beige. Tu gardes ta classe, parmi ces murs qui en ont tous autant. Et puis t'as un sourire aux lèvres, heureux d'te trouver ici, heureux d'en profiter. Ça arrive une fois par année, que pendant une semaine c'est l'festival de l'art, et c'est ton moment préféré d'l'année. Un jour tu te dis que tu vas avoir le courage de t'exposer, d'afficher tes toiles et d'être sur les trottoirs à vanter tes mérites. Sauf qu'à chaque année tu restes au milieu d'la rue plutôt que te ranger sur les côtés, t'observes plutôt qu'te faire observer. Un jour tu y arriveras, un jour tu parviendras à v'nir exposer c'qui se cache dans ton antre et l'monde aimera ça, tu l'sais, tu l'sens. Parce que ça va venir de toi, du vrai toi. Tu souris à une vieille dame qui s't'trouve derrière son stand à ta gauche et qui semble t'avoir compris, parce qu'elle te rend ton sourie et t'fait signe de venir. Comme si elle avait tout deviné. Tu t'décides de l'approcher et d'observer ses œuvres, ou plutôt les admirer. Elle t'explique qu'elle fabrique tous ses portes-clés maison, qu'c'est son passe temps depuis aussi longtemps qu'elle est sur Terre et ses rides trahissent son âge. Tu souris, elle te rend d'bonne humeur et heureux. Elle te partage son bonheur et t'observes ses portes-clés. Ils sont vachement beaux. Du coup, tu décides d'en prendre deux : un avec des perles pour Lou, qui ira bien avec ses yeux et un pour Agata avec des plumes, qui iront avec son style. Cependant, en les achetant, tu peux t'empêcher d'penser à c'que tu viens de faire. Tu viens d'mélanger l'art et tes tromperies, tes deux plus grands regrets d'la vie. Ça t'donne une boule dans l'estomac et tu quittes rapidement le stand de la vieille dame, comme pour chasser ses pensées qui tentent de te rattraper. Sur le chemin tu t'poses à tous les stands, t'observes les peintures, tu t'demandes des conseils à ceux qu'tu trouves qui s'démarquent. Franchement, t'admires ces gens. Ils sont doués, ils ont pas peur de s'montrer et de s'affirmer. Tout l'contraire de toi, qui s'replie sur l'image que le monde voit, tu veux pas leur dire qu'ils se trompent. Qu't'es pas vraiment un jeune homme snob et riche, loyal et romantique. T'es une racaille, un homme qui trompe sa fiancé, qui fait tout pour plaire parce qu'en vérité t'es qu'un lâche.

    Toutes ces pensées vont finir par te tuer. Tu sais que dans c'temps-là, y'a qu'un remède, y'a qu'une solution de te sentir mieux. Heureusement pour toi, t'es dans la rue d'l'art et qui dit art dit terrasse et qui dit terrasse dit alcool. Tu r'gardes aux alentours et t'en remarques une sympa, pas trop achalandée, pas trop dérangeante. Tu décides de t'y diriger et d'prendre une table, jusqu'à c'qu'une jolie serveuse vienne te demander c'que tu veux. J'te veux toi. Mais non. Ça s'dit pas. Je vais prendre une bière avec une assiette de nachos ma belle. Tu peux quand même lui glisser un p'tit commentaire sympa, ça fait jamais d'mal surtout quand on est aussi belles que tous les œuvres d'art qui décorent la rue. Alors que t'attends tu décides de regarder autour, puisque t'as rien d'autres à faire. Puis tes yeux se figent sur cet homme, comme ta respiration bloque. C'est impossible. Pourtant tu le reconnaîtrais parmi milles, et ce malgré les dix années qui vous ont séparé. Mais... Élias. T'arrives pas à dire son nom. Alors qu'il entre dans la même terrasse que toi, tu sais plus comment te sentir. T'es heureux mais en même temps tu lui en veux. Tu voudrais lui hurler dessus et le serrer dans tes bras, même si tu sais qu'il aimera pas ça. ÉLI ! que tu finis par hurler, comme si tu pouvais faire qu'autrement. Tes jambes restent pourtant cloué au sol, comme si un boulet d'canon te r'tenait au sol. T'es le prisonnier d'ta soirée et y'a celui qui pourrait t'sauver qui vient d'se retourner dans ta direction. Merde.
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MessageSujet: Re: juste la fin du monde (koslias)   juste la fin du monde (koslias) EmptyLun 18 Juil - 23:41

La journée s'annonçait belle. À peine sortie de l'hôpital, Éli s'était déjà renseigné sur les activités qu'il y avait dans le quartier, histoire d'occuper ses journées. En effet, sa jambe endolorie l'empêchait de faire trop d'effort et rester debout trop longtemps n'aidait pas sa cause, ce pourquoi il était en repos forcé. Mais bon, le jeune homme avec un orgueil beaucoup plus grand et présent qu'une simple blessure au tibia et malgré les recommandations de son médecin, Éli ne s'empêcherait pas de marcher et de sortir de chez lui au risque d'aggraver sa blessure.

Alors, depuis le matin, le jeune homme était à l'extérieur. Il profitait du soleil et du fait qu'il soit encore vivant pour en profiter. Aussi ridicule que cela pouvait paraître, le jeune homme avait réalisé que la vie était fragile, surtout dans le cadre de ses fonctions et qu'il devait en profiter. Réalisant que la mort était quelque chose qu'il risquait au quotidien, il avait décidé de passer sa convalescence dans sa ville natale. C'est drôle comment la vie peut être faite; même si le jeune homme avait vécu vingt années de sa vie ici, il se sentait comme un étranger, dans un coin perdu qu'il n'avait jamais visité…

Éli parcourait à présent les rues. Il y avait un festival, où des artistes venaient présenter leurs œuvres. Ayant toujours eu de l'intérêt pour ce domaine, Éli se faisait un plaisir de contempler chaque oeuvre présente. Il prenait grand soin de discuter avec les artistes, intrigué et intéressé de les entendre expliquer ce qui les avait inspirés à faire ces œuvres. C'était un=sujet très intéressant pour Éli, car il était toujours surpris de voir qu'un rien était parfois à la source de ces belles toiles.

Après avoir contempler et discuter ainsi, le jeune homme ressentit alors une faiblesse au niveau de sa tibia. Bordel, pensa-t-il, je suis vraiment plus faible que je ne l'aurais imaginé! Cela faisait que quelques jours qu'il était sorti de son lit d'hôpital qu'il en avait déjà marre de se faire ralentir par cela. Il en avait plus qu'assez de devoir s'arrêter de faire ses occupations à cause de cette foutue blessure !

Ridicule, d'ailleurs, comment il se l'était faite. Si seulement il pouvait donner l'excuse de : Ah mais, j'ai sauvé un de mes coéquipiers ! OU encore : j'ai tenté de désamorcer une bombe ! Cela aurait été héroïque, mais non… Éli s'était blessé simplement parce qu'il avait glissé sur de la terre mouillée et qu'il était tombé. Aussi bête que ça. C'était cet accident ridicule qui le poussa à rentrer dans un bar pour se reposer. Il n'avait pas fait tant d'effort, que marcher et voilà dans quel état il était!

Il rentra alors dans le bar qu'il croisa. Un bar qui semblait tranquille, sympa aussi vu les circonstances de la festivité à l'extérieur. Il s'en alla pour s’asseoir quand il entendit son nom. Le jeune homme fronça les sourcils et tenta d'apercevoir qui l'avait interpellé. C'est alors qu'Il le vit…

Kostas…

Après tout ce temps…

Il le fixa du regard, ou plutôt le foudroya du regard. Figé sur place, il hésitait, mais il savait qu'Il était trop tard. Il ne pouvait pas se sauver, c'était trop tard, il l'avait déjà vu. Éli soupira et baissa les yeux, il fit signe alors à la serveuse qu'il avait déjà trouvée une table et se dirigea lentement et douloureusement vers Kostas. Une fois arrivée à ses côtés, il le regarda un instant. Les mains dans ses poches, il s'efforça de sourire à son jeune frère et se contenta de lui répondre :

« Ça fait longtemps… » pour ne pas créer de malaise, il rajouta avec une petite «bine» sur l'épaule : « T'as pas changé
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MessageSujet: Re: juste la fin du monde (koslias)   juste la fin du monde (koslias) EmptyMer 27 Juil - 0:08

    Ce moment quand on voit le monde s'écrouler devant nous. Y'a des personnes qui le vivent jamais, parce qu'ils ont de la chance. Y'en a des autres qui le vivent une fois, parce qu'ils doivent apprendre à passer par-dessus. Et puis y'a toi. Qui la vécu, y'a dix ans de cela. Quand tes parents t'ont dit qu'Élias allait vivre en Grèce, que c'était mieux pour lui. Que pendant dix ans, tu savais que tes vieux te mentaient. Mais tu savais pas où il était ton grand frère, et tu vivais dans la peur de jamais savoir, de jamais le revoir. Pas une lettre, pas un coup de fil, comme si t'en valais pas la peine. Sauf qu'avec le temps, tu faisais partie du groupe de personne qui apprenaient à passer par-dessus. Sauf que maintenant, c'était fichu. Toi, t'étais celui qui le vivait deux fois dans ta vie. T'avais beau être assis sur la chaise de la petite terrasse, dans une ruelle de Savannah, que tu sentais de nouveau le monde tomber. Tu t'sentais couler soudainement, comme si tout cela te rattrapait. Parce que tu étais de nouveau face à Élias. Après tant d'années. Il avait grandi. Un petit peu. Il avait pris du poids. Mais pas du gras, non du muscle. Il était plus large, plus costaud. Et surtout, il avait vieilli. Il avait dix ans de plus au visage, sauf qu'il avait l'air plus fatigué. Plus épuisé. Et qu'il boitait. T'étais tellement sous le choc de le voir que sans y pensé, t'avais crié son nom. Là, devant tout le monde. Et t'aurais aimé lui crier d'avantage. Lui demander pourquoi il était parti, pourquoi il n'avait pas donné de nouvelles, pourquoi il n'avait jamais voulu jouer avec toi, pourquoi il refusait de te couvrir, pourquoi il refusait de t'aimer.

    Tu le vois te regarder. Et peut-être même hésiter. Tu l'sens dans son regard, tu l'vois dans son mouvement de recul, d'hésitation. Mais il vient quand même vers toi, d'un pas lent, car il marche en boitant. Y pourrait pas avoir un plus gros malaise entre vous deux, alors qu'il te sourit distraitement en gardant ses mains dans ses poches. Ça fait longtemps… Tu le regardes dans les yeux, à vrai dire tu les cherches, parce qu'on dirait qu'il veut t'éviter. Dix ans. Tu lui balances ça au visage, comme une claque, parce que c'est comme ça que t'as reçu son départ il y a dix ans ce ça. Il te donne une tape sur l'épaule et ce geste te surprend. Enfants, ils se contentaient d'te pousser, te donner des coups quand il était en colère. Mais là, c'était différent, c'était amical. T'as pas changé! Tu lui souris, gêné. Toi par contre, t'as changé. T'as plus cette allure de sale gosse qui va pas à l'école et qui accumule les mauvais coups, ouais. Tu lui fais signe de s'asseoir et pointe sa jambe de ton menton au passage. Tu boites maintenant ? Comme t'as boité pendant toute ta vie, comme tu me l'as toujours remis au visage, que j'étais meilleur que toi. Tu anticipes déjà sa réponse.
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MessageSujet: Re: juste la fin du monde (koslias)   juste la fin du monde (koslias) EmptyVen 29 Juil - 2:31

Et voilà, c'était fait. Les premiers pas avaient été franchis, Éli ne pouvait plus retourner en arrière. Il ne pouvait pas espérer ne pas avoir été vu, de changer d'endroit rapidement, de se sauver. Il était trop tard, il avait été repéré. Il aurait tant aimé faire demi tour. D'avoir vu Kostas, mais sans être vu et ainsi pouvoir l'éviter. Il aurait pu repousser leurs retrouvailles, étirer le temps d'attente et ainsi se préparer davantage. Dix ans les avaient séparés physiquement, car ils l'étaient bien avant de se quitter ainsi. Ils n'avaient jamais eu une belle relation…

Dix ans… C'était long…

Il se passait beaucoup de choses…

Kostas n'était plus le jeune garçon d'avant. Il était un homme. À l'allure respectable. Un homme fier, qui semblait avoir un but dans la vie. Tout le contraire d'Éli, comme toujours. Encore une fois, Éli sentait une certaine… jalousie? Cela montait en lui comme des nausées, quelque chose qui lui brulait la gorge avant d'endommager sa gorge. Sauf que toute cette haine restait coincée dans sa bouche. Il aurait tant aimé tout laisser sortir, tout recracher directement devant son frère. Il aurait tant aimé pouvoir lui lancer tout ce qui filait dans sa tête, lui parler de comment il se sentait, de ce qu'il ressentait pour lui. Mais ça bloquait. Un simple souffle qui l'empêchait de respirer à nouveau et ce, depuis dix ans…. Et même plus…

Mais bon, il était trop tard pour ça. Kostas était devant lui. Il l'avait vu, il l'avait interpellé, il lui avait parlé. Éli n'avait d'autres choix que de s'en approcher et de lui parler. Éli s'assied face à son frère et ce dernier lui posa une question. Sans regarder son frère dans les yeux, il dit :

« Ouais… Un souvenir de guerre ! »

Éli finit par regarder son frère droit dans les yeux. Cette fois-ci, il ne se laisserait pas abattre par lui. Cette fois-ci, il ne se laisserait pas rabaisser. Non, il était devenu un homme, un homme respectable. Ces dix années à souffrir, à subir toutes sortes de châtiments, de tortures n'étaient pas arrivés pour rien. Éli avait changé et ce, pour le mieux et il voulait le montrer.

Alors, toujours en regardant son frère, Éli changea de posture. Il était droit, fier, la tête haute et regardait son frère, sans pour autant lui manquer de respect. Il le fixa un instant, sans bouger avant de finalement lui dire :

« Comment vont maman et papa? »

Voulait-il vraiment le savoir?
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MessageSujet: Re: juste la fin du monde (koslias)   juste la fin du monde (koslias) EmptyJeu 4 Aoû - 21:12

    Dix ans. Sans nouvelles. Dix ans. Sans coup de fil. Dix ans. Ouais. Dix longues années de séparation. Mais la vérité, c'est que votre séparation date d'il y a bien plus longtemps. Gamins, ce n'était pas l'amour fou entre vous. Enfin, surtout lui envers toi. Et tu n'comprends pas pourquoi. P't'être parce que t'étais ce petit garçon gâté qui faisait tout c'que leur père leur demandait. Ou plutôt leur ordonnait. Élias lui c'était un peu le mouton noir, celui qui faisait de sales coups, celui qui était pas doué à l'école, qui n'savait pas quoi faire autre que gâcher sa vie. Enfin, ça c'est les propos de votre vieux. Toi tu admirais Élias, parce qu'il avait le courage de faire tout c'que tu n'osais pas. Il brisait les règles, il rentrait après le couvre-feu, il amenait des filles à la maison qui n'avait pas d'assez bon statut pour vos parents. Et t'aurais bien aimé avoir ce courage, t'aurais aimé qu'ton frère joue avec toi, mais il voulait jamais rien savoir. Alors tu avais fini par abandonné, voyant bien qu'ton frère t'aimait pas comme il aimait pas votre famille, parce que t'étais le portrait caché de ton père. Alors cela faisait peut-être dix ans qu'vous vous étiez pas vus, retrouvés dans la même pièce. Mais votre éloignement ne datait pas de son départ, il datait carrément d'votre enfance.

    C'est pour ça qu'en le voyant t'as figé, mais tu l'as interpellé. Comme pour rattraper le temps perdu, comme si tu voulais recoller les morceaux. Comme si c'était encore le temps. Et t'avais été encore plus surpris de le voir s'approcher de toi, te donner une tape maladroite sur l'épaule comme si vous aviez l'habitude de le faire quand vous étiez ensemble. À croire qu'vous aviez perdus l'habitude de n'pas vous aimer. En s'approchant, t'avais remarqué qu'un truc n'allait pas, qu'il boitait. Ouais… Un souvenir de guerre ! C'était ça, son explication. Attends, un souvenir de guerre ? Tu te figes sur place. La guerre ? T'arrives même pas à parler, lui demander des explications. Y'a que les paroles d'vos parents qui résonnent dans tes oreilles. Élias est parti en Grèce, c'était le meilleur moyen de le remettre dans le droit chemin... Avant qu'il fasse une vraie bêtise. T'es confus, tu n'as plus les idées très claires. Tu t'contentes donc de prendre une gorgée de ton verre, comme si cela allait vraiment aider les choses.

    Comment vont maman et papa? Sa voix te tire de tes pensées. Ils vont bien, le vieux prend enfin sa retraite. Tu dis ça en ne continuant pas dans ton élan, sachant très bien qu'il va comprendre. Que la compagnie est maintenant à lui. Qu'il roule sur le fric alors que lui, apparemment, s'est battu pour le pays. D'ailleurs, tu décides de mettre le sujet sur la table. Le confronter. T'as dis un souvenir de guerre ? Tu bouges un peu sur ta chaise, inconfortable. Une serveuse arrive et t'empêche de continuer ta pensée, alors tu commandes deux bières. Une pour toi et une pour ton frère. Vous allez sûrement en avoir de besoin. T'étais pas ... en Grèce ? La Guerre expliquait donc ce manque de nouvelles. Quoi que pas vraiment. Parce que tu sais que même s'il en avait eu le moyen, il ne t'en aurait pas donné.
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MessageSujet: Re: juste la fin du monde (koslias)   juste la fin du monde (koslias) EmptyDim 7 Aoû - 18:25

Un froid régnait dans l'atmosphère. D'accord, ils discutaient entre eux, mais c'était froid. Ce n'était pas sincère, comme s'il y avait une couverture. Un drap, quelque chose qui cachait la réalité entre eux. Une hypocrisie qui était là depuis des années, une fausse vérité uniquement pour sauver les apparences. Un mensonge qui allait éclater, cela se sentait, Éli le sentait. Le compte à rebours avait débuté, et une fois que cela allait éclater, cela ne serait pas joli du tout.

Kostas répondit à sa question. Et bien, il était temps ! Le vieux à la retraite, peut être que cela le rendrait moins… constipé? Il serait peut-être plus relaxe et ainsi ouvert à la diversité de son fils. Peut-être   réalisera-t-il toutes les souffrances qu'il avait faites endurer à Éli? Peut-être s'excusera-t-il même?

Nah.

Cet homme avait plus d’orgueil que d’amour pour Éli, il ne se rabaissera jamais à des excuses. Non, s’il avait à voir la réalité, il trouverait toujours un moyen de mettre ses erreurs sur le dos d’Éli et de lui faire porter le chapeau. Puis, Kostas eu un comportement qui surpris Éli.

Pourquoi lui parlerait-il de Grèce? Pourquoi Éli aurait été là? Ce dernier fronça les sourcils dans l’incompréhension qu’allait leur discussion.

« Qu… La Grèce? Pourquoi j’aurai été là bas!?»


Éli resta étonné. Un instant, puis, il comprit, ou du moins, se douta de la vérité. Il relâcha ses muscles, comme pour se détendre avant de s’emporter s’il avait raison sur ce qu’Il pensait.
Son père.

Il aurait mentie à la famille? L’envoyer en Grèce? Pourquoi dire de tels mensonges?

Puis, Éli fronça à nouveau les sourcils.

Et oui.

C’était cela.

Une seule explication. C’Était perdre du temps que d’aller chercher plus loin que ça.

Les apparences.

SON apparence.

Kostas ne devait donc pas être au courant de l’histoire. Bien sûr que non, leur père n’aurait jamais voulu avoir l’air du vrai salaud. Bien sûr que non il n’aurait jamais avoué à son fils qu’il avait forcé son frère d’aller à l’armée, sans quoi il serait en taule. Bien sûr que non, il ne voulait pas salir son image. Certainement qu’il était un salaud.

Il  détourna le regard vers Kostas et avala d’Une gorgée sa bière, sous l’influence de la colère. Il se redressa sur sa chaise et joignait ses mains ensemble, devant son visage et demande d’un ton faussement calme à son frère :

« Qu’est-ce qu’ils t’ont dit sur mon départ? »
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MessageSujet: Re: juste la fin du monde (koslias)   juste la fin du monde (koslias) EmptyMar 16 Aoû - 19:21

    En ce moment, t'es pris au piège. Y'a Éli devant toi et t'as une bombe dans tes mains, qui demande qu'à exploser. C'est un peu ça entre vous deux, toujours un début doux pour ensuite se laisser porter par les vagues qui vous engloutissaient chaque fois, qui vous laissait pas l'temps de remonter à la surface et d'voir la vérité. On t'a menti, il t'a menti. Ton père, le vieux. Il a paré d'Éli et de la Grèce, mais te voilà devant un soldat en repos forcé qui a une blessure à la jambe et qui l'fait boiter. Tu t'étais demandé si Éli t'mentait pas, encore une fois. S'il parlait pas de guerre parce que c'est c'qui avait entre lui et votre père, et qu'il supportait pas l'idée qu'tu te sois rangé du côté du vieux au fil des années, te défilant derrière ta fausse identité plutôt qu'aider ton frère aîné. Mais tu connaissais quand même ton grand frère et tu savais qu'il avait des valeurs. Qu'il avait beau détesté le vieux Yannakakis, jamais il mentirait sur un truc du genre. Jamais il ferait semblant d'être blessé, parce qu'en vérité Éli c'est qu'un enfant incompris, un garçon mal-aimé tombé dans une famille de taré avec un père borné. Et puis il avait l'air trop sonné pour t'cacher une atrocité. Qu… La Grèce? Pourquoi j’aurai été là bas!? Le ton d'sa voix t'avait comme perturbé et t'avais reculé sur ta chaise, ta voix tremblante alors qu't'essayais encore de justifier ton vieux. Je sais pas... Il a dit que .. c'était mieux pour toi ? Pour plus qu'il fasse de conneries. C'est plutôt ça, les mots qu'il avait utilisé ce jour-là pour expliquer le départ d'Éli. Mais tu voulais pas les lui dire, ça pourrait l'blesser d'avantage. Et tu sentais qu'en ce moment, Éli était vulnérable, c'était pas le temps d'le rabaisser. Il pilait sûrement sur son orgueil pour te parler, alors autant en profiter.

    Sauf que tu savais qu'une discussion importante arrivait, qu'tu pouvais pas l'éviter. Tu voyais bien l'inconfort aussi chez ton interlocuteur, parce qu'il détournait sans cesse le regard. Comme s'il pouvait pas y croire, qu'tu venais de lui dire qu'en vérité le père Noël existait. Il a bu une gorgée d'sa bière et t'en as fait autant, parce qu'il te transmettait son inconfort et son malaise à travers son gestuel. Il s'est redressé sur sa chaise, plus sérieux, le ton plus grave. Qu’est-ce qu’ils t’ont dit sur mon départ? Tu savais pas quoi répondre. T'osais pas lui dire la vérité, parce que tu voulais pas le choquer. Tu savais qu'y'avait déjà un fossé qui séparait ton père d'ton frère, même s'ils avaient le même sang et la même gueule. Puis t'avais pas envie d'le creuser d'avantage, parce que l'artiste en toi avait encore bon espoir pour qu'vous formiez une famille normale. Mais tu savais qu'c'était pas le cas, loin de l'être même. Que ça servait à rien, qu'ils étaient trop pareils pour s'entendre, qu'aucun ne voudrait faire le premier pas. Tu soupiras, comme si on t'forçait à faire un truc que t'aimais pas. Même si c'est quand même le cas. T'oses pas le regarder dans les yeux en parlant, tu te détournes vers la droite pour pas voir sa réaction. Bah le vieux il a dit que c'était pour te remettre sur le droit chemin. Que t'allais terminer en drogué et qu'on allait te retrouver avec une seringue dans l'bras un jour en pleine nuit dans une ruelle. C'était des propos crues, mais tu n'faisais que dire la vérité. Mais tu voulais pas le blesser, alors t'as osé le regarder, expliquer le vieux. Mais tu sais, il a fait ça pour toi. Pour pas que tu finisses ... comme ça. Comme quoi ? Comme toi, Kostas.
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MessageSujet: Re: juste la fin du monde (koslias)   juste la fin du monde (koslias) EmptySam 27 Aoû - 17:37

Bah le vieux il a dit que c'était pour te remettre sur le droit chemin. Que t'allais terminer en drogué et qu'on allait te retrouver avec une seringue dans l'bras un jour en pleine nuit dans une ruelle.

Wow.

C'était assez direct.

Très révélateur aussi.

C'était donc ça qu'Éli était aux yeux de son père ?

C'était donc ça l'avenir qui l'attendait?

Il ne valait pas plus que ça?

Éli sourit en coin, mais c'était un sourire qui dissimulait beaucoup de haine. Cela le blessa énormément. Il était affreusement déçu. Non, pendant un court instant, Éli avait eu l'espoir que son père changerait. Mais non, il en avait la preuve. Il savait qu'à partir de cet instant, Éli n'avait plus de père. Son père était mort à ses yeux, il n'en voulait plus. Il préférait rejeter son fils? IL n'était pas capable d'admettre que lui aussi pouvait commettre des gestes qui déshonoraient son nom? Il n'apprenait pas de ces erreeurs6? Alors parfait, Éli agirait de la même façon. Il était de la merdre aux de son père, et bien il ne serait pas plus aux yeux de son fils.

Il hocha alors la tête, enragé, mais à la fois attristé d’entendre cela. Mais ce qui suivit la choqua encore plus. À un tel point qu’il cogna son poing sur la table. Cela attira le regard de quelques curieux, mais Éli resta silencieux et calme quelques instants par la suite, ce qui fit que les gens retournèrent à leurs petites discussions. Il releva doucement les yeux pour regarder son frère et il dit :

« Comme quoi? »

Il se redressa et hésita un peu, mais il décida de parler.

« C’est lui qui m’a forcé à y aller bonhomme. Tu sais pourquoi? Juste pour protéger sa réputation de merde… Il s’en fou de me voir crever dans une ruelle ! Ce qui le dérange, c’est qu’il ne veut pas que les ambulanciers voient que le pauvre drogué dans la ruelle porte le même nom que lui ! »

Et voilà, c’était sortit comme du poison. Cela lui avait brûlé la gorge, il en avait mal, mais il ne pouvait plus garder ça pour lui. Il était revenu ici pour régler de vieilles histories. Et tout cela allait commencer en remettant les pendules à l’heure. Suffit le temps où on racontait des mensonges parce que la vérité était trop mauvaise. Non, Éli ne mâcherait plus ses mots et ne reculerait devant rien pour réduire à néant toute l’hypocrisie autour de leur famille.
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