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| don't know yet if I'm Dr Jenkill or Mr Hyde (lola) | |
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1000 x 0 = kurt ▹ posts envoyés : 897 ▹ points : 2 ▹ pseudo : fitotime ▹ crédits : hoodwink (avatar) - tumblr (gifs) - saez (texte) ▹ avatar : jaw ▹ signe particulier : légèrement alcoolique
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| Sujet: don't know yet if I'm Dr Jenkill or Mr Hyde (lola) Mar 23 Aoû - 15:21 | |
| Quand on est dans la rue, on ne s'ennuie jamais. On pourrait croire, mais non. Fallait se lever tôt, parce qu'il n'est pas bon de dormir trop longtemps dans la rue, qu'on ait trouvé un squat à peu près sûr ou non, on n'est jamais à l'abri qu'un autre type veuille en faire son chez lui, son "home sweet home". Ensuite faut bouger le temps que la faim n'occupe pas trop l'esprit, on prend un petit dej à la bière ou au vin, et on se promène dans le centre ville, là on a plus de chance d'alpaguer quelques passants pour quelques dollars, puis on peut aller prendre un repas à la soupe populaire, faire un peu de guitare pour encore attirer les passants, restent ensuite à aller squatter un endroit chaud, puis rejoindre le squat, allumer un feu et se raconter des histoires jusqu'à ce que la nuit vous emporte avec elle. Michael n'était jamais seul, ils étaient deux puis trois, amoureux de leur vie et loin des clichés du mec qui a tout perdu et qui se retrouve dans la rue désespéré. Ce n'était que maintenant qu'il avait retrouvé un semblant de stabilité qu'il se sentait seul, enfermé et malheureux. Les neuf mètres carré de chambre étaient son purgatoire. Maintenant il ne lui restait plus qu'à attendre. De vivre ou de mourir. Attendre quelque chose d'autre. Attendre encore, et encore. Tourné en rond, rongé par le passé.
Et puis, une pensée lui vint en tête, si fulgurante, si violente qu'elle l'aurait bien projeté au sol s'il ne s'y trouvait pas déjà, allongé sur le tapis de sa chambre, la bouteille de bière sur son ventre gonflé. Il n'avait pas être là, il n'était ni en prison, ni chez ses parents. En gros, il était libre. Libre de sortir. Junior était libre. Et si Junior l'était, lui aussi l'était. Parce que bon sang, ils étaient une seul et même personne, un seul putain de spermatozoïde. Ils avaient vécu ensemble, ces dernières années. Avaient eu les mêmes galères, baisé la même fille, perdu la même copine. Alors pourquoi était-il le seul à être dans ce qui se rapprochait le plus pour lui qu’un putain d’asile de fous ? Pourquoi son jumeau, ce pauvre petit Junior qui le suivait comme son ombre était devenu le roi du monde, se tapait cette conne de brune sans un sou ou que sais-je encore ? Alors vous savez quoi, ouais, cette épiphanie l’avait frappé. S’il voulait être libre ne serait-ce qu’une journée, il n’avait qu’à pas être lui. Ca ne serait qu’un juste retour des choses. Gamins il s’enfermait à la place de son frère dans « la cage », aujourd’hui il en sortirait dans la peau de son frangin.
Ce qu’il y avait de bien avec cet asile de fous, c’est que personne ne gardait l’entrée. De plus, Michael était un fantôme parmi les zombis là-bas. Si les autres se faisaient suivre par ces fichus caméras, lui passait au travers. Même la psy se fichait de lui comme de son dernier plan cul de la semaine. C’est ce qu’elle lui avait sorti un soir de grand mal où il avait voulu lui parler pendant qu’elle prenait une pause clope. T’as envie de te suicider ? Quelqu’un t’as violé ? T’as buté quelqu’un ici ? Non ? Bah franchement t’es pas une urgence, aller vas jouer ailleurs boucles d’or ! Du coup, personne ne sembla s’apercevoir qu’il prenait le chemin de la sortie. Et vous savez quoi ? Personne ne remarqua non plus qu’il essayait toutes les portières de toutes les voitures garées ici jusqu’à en trouver une d’ouverte. Il la fit démarrer en deux temps trois mouvements, parce qu’il avait l’habitude. Il en avait volé des caisses, plus d’une dizaine d’ailleurs. Le voilà donc parti. Il s’était regardé dans le rétroviseur sur la route, comme pour s’assurer bêtement qu’il ressemblait assez à Junior pour ce qu’il avait en tête. C’était idiot, on ne trouvait pas plus identique que ces deux-là. Même après une longue séparation, la vie dans la rue ou quoi que ce soit. Ils étaient juste d’un côté et de l’autre d’un même miroir, strictement pareils. Physiquement au moins.
Il ne savait pas comment il avait retenu où cette fille vivait. N’empêche que Junior avait dû lui dire à un moment donné et que c’était resté gravé dans sa mémoire aussi sûrement qu’un adultère dans la mémoire d’une femme. Parce que l’adultère, voilà de quoi il était question. Ca semblait bizarre, quasi incestueux, mais ça ne l’était pas tant que ça. C’est juste que Junior était infidèle à son frère. Il était infidèle au couple qu’ils formaient avec Bee. On ne vous en veut jamais de tromper une morte, mais que deux tiers du couple est en vie, on fait quoi hein ? On fait comme si de rien n’était ? Ne pouvait-il pas attendre que le deuil de Michael soit passé avant de se taper la première gourde qu’il croisait ? Quoi qu’il en soit, il se gara devant l’immeuble de la gourde, reconnu son nom sur l’interphone. Une voix de femme répondit. C’est Junior, ouvres. demanda-t-il impatient. Il avait l’impression que sa voix allait le trahir, peut-être que son intonation pervertie par l’alcool qu’il avait bu en trop grande quantité ce matin allait s’entendre. Peut-être que ses cordes vocales, trop brisées d’avoir pleuré et hurlé toute la nuit allait le trahir ? La porte se déverrouilla, alors on dirait bien qu’il n’y avait pas de problème.
Putain, par contre, il se fit quasiment toutes les portes pour enfin retrouver la bonne porte. Il n’avait aucune idée de l’étage auquel elle vivait, il se retrouva oublié de lire les noms au-dessus de toutes les sonnettes avant de tomber enfin sur le nom L. Moreno. Là, il entra sans même frapper. Elle était là, peut-être un peu surprise, mais pas tant que ça. Alors c’est toi, hein ? La connasse que Junior baise. Saleté, t’es tellement moins belle que Bee. T’as rien à voir, t’es… T’es rien comparé à elle ok ? C’était ce que le cerveau de Michael hurlait. Mais lui, il s’efforçait de réfléchir comme Junior le ferait. Comme le Junior 2.0 ferait. J’ai la dalle, et envie d’une douche. annonça-t-il comme s’il était en terrain conquit alors qu’il tâtonnait fastidieusement dans cette relation à laquelle il ne connaissait quasi rien. Du coup, sans prévenir, il retira son t-shirt et l’envoya sur le sol, comme un mal-propre, un sauvage, faut pas lui en vouloir il l’est un peu sur les bords. J’vais prendre une douche. Répéta-t-il donc avant de s’avancer vers la première porte qu’il croisa. Bingo, c’était bien la salle de bain, il avait échappé au pire de justesse. |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: don't know yet if I'm Dr Jenkill or Mr Hyde (lola) Jeu 8 Sep - 13:46 | |
| Son ordinateur : ouvert sur une radio mexicaine en ligne, qui baigne l'appartement de rythmes latinos. Sur son canapé : le DVD d'un vieux film américain des années cinquante, qui attend sagement son heure. Entre ses doigts : un couteau de cuisine, sacrément aiguisé. Et en perspective : une soirée tranquille, enfin. Pas de nouvelles de Junior, il a sûrement des trucs à faire ailleurs et c'est tant mieux, elle a pas besoin d'aller faire le trophée dans une soirée poker cheloue. Elle a pas besoin de le supporter, et faire semblant de le détester. Sa soirée s'annonce parfaite, entre elle et son écran, avec des quesadillas et sûrement un zeste de vodka. Il manque juste sa mère pour râler parce qu'elle cuisine pas ça correctement, et les cousins qui s'invitent pour transformer une soirée solo en un repas pour dix personnes. Merde, ça lui manque un peu, tout ça. Alors comme chaque fois que la nostalgie pointe le bout d'son nez, Lola fait diversion. Pour elle-même, ouais. Elle s'met à chanter à tue-tête même si elle a clairement pas la voix faite pour ça, et elle se dandine comme une débile en continuant de couper. Ce qui est, bien évidemment, une merveilleuse idée quand on a l'habileté d'un phoque attardé. Son genou cogne dans le meuble, son corps a un soubresaut face à la douleur, le morceau de poulet lui échappe de la main, elle utilise l'autre pour le rattraper. L'autre, celle qui tient le couteau aiguisé. La lame lui coupe la paume dans une ligne presque parfaite, et ça s'met à pisser le sang. « PUTAAAAIN ! » Elle lâche tout et tient sa main blessée en l'air, un peu comme Rafiki avec Simba. Frénétiquement, elle s'met à la secouer comme si ça allait chasser la douleur, même si elle sait parfaitement que ce réflexe est très con. Et elle continue de pester en lâchant la liste de tous les jurons qu'elle connaît, américains et mexicains confondus, avant de foncer vers sa salle de bains. Elle fout du sang partout dans le lavabo, et réussit même à tacher son débardeur et son short. Alors elle continue de râler en nettoyant la plaie n'importe comment, avant de se rendre compte qu'elle a même pas de bandages. Putain. Comme une tornade, elle retourne à la cuisine et chope le rouleau d'essuie-tout avec violence, presque prête à lui casser la gueule. Elle en arrache une bonne dizaine de feuilles, qu'elle essaie de plier comme elle peut pour les caler contre sa plaie. Puis elle va chercher un rouleau de scotch, et elle attache le tout tel quel. C'est minable, on dirait une clocharde mais faut faire avec les moyens du bord.
Alors qu'une voix virile continue de chanter en espagnol, elle entend la sonnette résonner. Elle a même pas eu le temps de nettoyer le carnage, bordel, les gens l'emmerdent. C'est toujours passablement énervée qu'elle va jusqu'à l'interphone, aboyant en guise de bonjour. Et ça n'arrange rien quand la voix lui répond. « C’est Junior, ouvres. » Manquait plus qu'ça, vraiment. Comme si sa soirée n'était pas assez foireuse, faut que l'univers en rajoute une couche, faut que cet enfoiré décide de s'pointer juste maintenant. Elle est au bord de la rupture. « CABRÓN. » C'est tout ce qu'elle répond, mais elle lui ouvre quand même. Elle veut même pas se demander pourquoi elle le fait, parce que ça va juste décupler sa colère et lui donner envie de péter des trucs – alors qu'elle a pas les aptitudes pour, elle risquerait juste de se blesser encore plus donc vaut mieux laisser tomber. S'armant d'une éponge, elle se met à frotter le plan de travail et les quelques traces qui sont arrivées sur le sol de la cuisine, continuant de pester intérieurement. Elle en oublie presque Junior, qui met vraiment longtemps à monter ; à croire qu'il s'est planté d'étage ou qu'il a changé d'avis en chemin. Elle hurle mentalement qu'elle aimerait que ce soit la seconde option, mais elle se prend un fuck de l'univers en guise de réponse, puisque c'est à ce moment-là que la porte s'ouvre. Elle se redresse et le voit s'avancer, alors qu'elle le fusille du regard. Mais il a même pas l'air d'y porter attention, comme s'il la voyait pas vraiment, comme si elle avait autant d'importance qu'un chewing gum collé sous sa godasse. Elle a pas l'habitude de ça – surtout avec Junior. Ses sourcils se froncent, mais il s'en fout. « J’ai la dalle, et envie d’une douche. » Ouais. Ok. « Et ? » S'il croit qu'elle va lui faire à bouffer, c'est qu'il a décidément rien compris, rien retenu de leur relation jusqu'ici. Pourtant y a quand même de la bouffe en préparation, du moins c'était le cas avant qu'elle n'se poignarde toute seule. Elle a toujours l'air aussi conne, avec son bandage de fortune et les petites taches de sang sur ses fringues. Elle croise les bras sur sa poitrine en le dévisageant, comme si elle attendait quelque chose. Mais là encore, il s'en tamponne. Un peu incrédule, elle le regarde ôter son t-shirt et l'envoyer par terre comme un barbare. Ça c'est pas habituel, et elle est tellement surprise qu'elle proteste même pas. Certes, c'est pas le roi des bonnes manières et il s'croit trop en terrain conquis quand il vient squatter, mais quand même. Il a assez d'instinct de survie pour pas faire des trucs comme ça, en général. Elle a toujours pas bougé quand il se sent obligé d'répéter. « J’vais prendre une douche. » Il attend même pas sa réponse avant de lui tourner le dos pour aller en direction d'la salle de bains. Là, elle finit par se mettre en mouvement, allant récupérer son t-shirt abandonné au sol avant de le suivre. Elle lui balance le vêtement dans le dos, d'un geste rageur. « T'es pas chez toi, ducon. Laisse pas traîner tes trucs ou j'te castre ! » Sans lui laisser le temps de répondre, elle s'éclipse et referme la porte derrière elle, sans chercher à l'empêcher d'aller s'laver. C'est souvent le premier truc qu'il fait en débarquant chez elle, alors ça, elle s'en formalise même plus. Elle cherche pas non plus à lui expliquer la raison pour laquelle son lavabo ressemble à une scène de crime, avec du sang partout, des cotons rouges par terre et le placard ouvert avec tous les produits en bordel parce que le désinfectant était tout au fond. Il tirera ses conclusions tout seul, comme un grand. Faut pas déconner.
Les traces pourpres de la cuisine ont enfin disparu et elle se met à danser quelques secondes pour se féliciter, presque prête à se lancer dans un concert avec la musique qui résonne toujours. Mais elle se rappelle que Junior est là, et ça la fait redescendre sur terre instantanément. Parce que ce con n'est toujours pas sorti de la salle de bains, et ça commence à faire long. Beaucoup trop long. Elle est pas d'accord, déjà parce qu'il utilise tout gratuitement et elle trouve ça très chiant. Mais en plus, elle a encore l'espoir qu'elle va finir sa soirée comme elle l'entendait initialement, comme si elle allait pouvoir le virer sans problème. Tu parles. Les trois quarts du temps, une fois qu'il est là, il reste jusqu'au lendemain matin. Et si un frisson lui parcoure l'échine à l'idée qu'il squatte encore son pieu, elle s'auto-persuade que c'est du dégoût. Oui voilà, c'est tout. Putain. Ses nerfs s'agitent contre elle-même parce qu'elle arrive même plus à être crédible, et elle décide d'aller les passer sur le principal responsable. Fonçant une fois de plus vers la salle de bains, elle tape contre la porte comme un bourrin. « ALLEZ ÇA SUFFIT, SORS MAINTENANT ! » Il se passe rien. Ça va pas assez vite pour elle, alors elle lâche un soupir bruyant en tapant encore une fois. Puis deux, puis trois. Et ça finit par l'exaspérer parce qu'elle entend pas de réponse – peut-être parce qu'il a rien dit, peut-être parce que la musique a couvert le son de sa voix, elle sait pas mais elle s'en fout. Elle ouvre la porte en trombe, posant sa main valide contre ses yeux pour se boucher la vue alors qu'elle avance à l'aveuglette, l'autre bras tendu devant elle au cas où. « L'eau ça coûte cher j'te signale, la lumière aussi. Arrête de frotter, si tu pues encore c'est qu't'es un cas désespéré. » Elle pose sa main blessée contre sa hanche mais se ravise immédiatement, un petit râle de douleur lui échappant. Et elle se sent stupide, alors elle laisse finalement retomber ses deux bras contre ses flancs, gardant quand même les yeux fermés pour l'instant. « T'as eu ta douche, super, tu peux partir maintenant. » Estimant qu'il a largement eu le temps de se rendre décent depuis qu'elle a fait irruption dans la pièce, elle se risque à ouvrir un œil. Vu qu'elle aperçoit rien de trop choquant, elle ouvre aussi le deuxième, et plante son regard dans celui de Junior, qui a définitivement pas l'air dans son assiette aujourd'hui. Il le sait ? Dans le doute, faut qu'elle lui dise. « T'as une sale gueule. » Y a l'ombre d'un sourire qui passe sur ses lèvres alors qu'elle le fixe, puis elle s'en rend compte et reprend un air fâché. Il risquerait d'en profiter pour s'imposer, sinon. Si elle a l'air en colère, il saura qu'elle va être chiante. Plus que d'habitude. P't'être que ça suffira à le faire fuir cette fois, sait-on jamais qu'il ait un éclair de lucidité, ou une illumination divine. L'espoir fait vivre. |
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| Sujet: Re: don't know yet if I'm Dr Jenkill or Mr Hyde (lola) Mer 14 Sep - 22:48 | |
| Avant, c'était tellement simple d'échanger de place. Michael changeait d'identité avec une véritable aisance avant. Il prenait celle de son frère, copiait ses mimiques, ses expressions, ses gestes et son regard de petit chien battu. Il arrivait même à duper leurs parents. Alors certes, ils n'allaient pas être élus "parents de l'année" tous les deux, mais quand même ! Aujourd'hui, tout semblait plus compliqué. Il ne connaissait plus la moindre petite pensée secrète de Junior, il ne connaissait plus tous les détails de sa vie, seulement les grandes lignes. Et le voilà maintenant, tout con devant cette nana qu'il n'imaginait pas comme ça non plus. Il l'imaginait stupide, cruche, une vraie salope qui se jetterait sur lui et dont il se serait fait un plaisir de snober. Mais non, elle était là, toute barbouillée et avec une grande gueule de mama mexicaine. Et ? Qu'elle lui lance telle les Destiny's Child réunies en une seule enveloppe humaine. Michael arqua un sourcil, quoi fallait traduire ? Elle parlait pas l'anglais le fajitas ? Bah sors deux couverts. qu'il expliqua donc avec une impatience non-dissimulée. Il ne l'aimait pas, en fait il la détestait. Et Michael n'était pas réputé pour sa diplomatie à toute épreuve. Ca aussi, c'était une grande différence par rapport à avant : il n'arrivait plus à faire semblant, jouer le jeu. Il avait arrêté de savoir jouer la comédie ce fameux jour, il n'avait que seize ou dix-sept ans et il s'était reçu cinq coup de ceinture pour avoir blasphémer à table au moment du bénédicité. Ces coups, ils claquaient encore dans son crâne, comme si la scène se déroulait là, sous ses yeux. A partir de cet instant, il avait arrêté de faire semblant, de se taire. Et depuis il était devenu piètre acteur. En même temps il n'avait jamais eu l'occasion de jouer la comédie à nouveau. Lola était son come back sur les planches et on ne pouvait pas dire qu'il se démerdait à merveille. Histoire de rattraper légèrement la situation, il ajouta, sur l'air de la plaisanterie avec un oeil complice : Tu déduiras ça de ta note. Et il laissa échapper un petit rire narquois. De toute façon, elle n'avait que ça a faire pendant qu'il irait se doucher, voilà et elle avait intérêt à sortir les assiettes en porcelaine. Et sa façon de sortir du décor tel un prince ne sembla pas plaire à la Senorita qui lui balança son t-shirt dans le dos en lui rappelant les règles de bienséances. Ouais, ouais, ouais... qu'il répondit sans même s'intéresser à ce qu'elle venait de lui dire. Elle non plus n'avait pas envie de l'entendre puisqu'elle claqua la porte de la salle de bain, sans doute une manière pour elle d'avoir le dernier mot.
Il était dans cette salle de bain, donc. Une salle de bain dont il ne connaissait rien, et qui ne lui inspirait pas confiance. Y avait du sang partout. Il grimançait, espérait très sincèrement qu'elle s'était coupée quelque part et que le sang ne provenait de rien d'autre que ses veines. Il balança du bout des doigts la première serviette qu'il vit sur le lavabo pour que ça absorbe cette scène de crime. Après quoi, il parcouru la salle de bain du retard comme s'il en voyait une pour la première fois. Pour dire la vérité, il n'avait jamais pas fréquenter de salle de bain pendant très longtemps, et depuis qu'il était au foyer, ça lui faisait toujours bizarre de s'y trouver. Il fouilla un peu dans sa pharmacie personnelle, mais c'était plutôt pour s'occuper et essayer de grappiller quelques infos sur elle. Mais à part qu'elle se scarifiait ou qu'elle avait ses règles en ce moment, il n'apprit pas grand chose. Là il se posta devant la glace, regarda son regard embrumé, un peu alcoolisé faut bien l'avouer, dans le miroir. Qu'est-ce qu'il lui trouvait à cette nana ? Pourquoi il squattait ici, chez elle ? pourquoi il lui parlait en fait ? Ne trouvant aucune réponse à ses questions, Michael se contenta de soupirer et termina de se déshabiller pour filer sous la douche. Il adorait prendre des douches, le comble pour un ancien-SDF.
A vrai dire, il entendit Lola tambouriner comme une malade à la porte en le sommant de sortir d'ici au plus vite. Il décida tout simplement de l'ignorer. Plus le temps passait, plus il regrettait sa venue. Se retrouver dans la douche d'une autre fille, ça le perturbait. Il avait envie de pleurer. Ca faisait dix minutes qu'il était sous l'eau chaude, sans bouger, il fixait le sol et s'essuyait le visage quand des gouttes lui tombaient dans les yeux. Ses yeux rougis, par l'alcool, le shampoing ou le chagrin lâchaient des larmes qui se mêlaient à l'eau de la douche. Il se revoyait, quelques années en arrière, infiltrer une maison de ville dont la fenêtre avait été laissé entrouverte. Bee s'était infiltrée en premier, puis lui. Ils avaient couru jusqu'à une douche, s'était lavé pour la première fois depuis trois semaines et une fois propres, avaient fait l'amour dans les draps en satin de la chambre parentale. Après ça ils avaient filé à l'anglaise par la même fenêtre. Soudain, la porte s'ouvrit la volée. Michael sursauta. PUTAIN ! Il était ... NU ! L'eau ça coûte cher j'te signale, la lumière aussi. Arrête de frotter, si tu pues encore c'est qu't'es un cas désespéré. A travers la buée qui flottait dans la pièce, Michael leva les yeux au ciel. Bon au moins, ça le rassurait sur Junior, il n'avait pas tellement changé. Il avait toujours un besoin viscéral d'être une victime, il ne voulait juste plus être celle de Michael, mais préférait se faire mater par une nana. Nullité suprême. Si Michael serait déjà sortit de la douche pour lui gueuler dessus qu'elle, elle avait bien une tronche de morue et il ne la traitait pas de cas désespéré, là il tenta de prendre sur lui, et lança comme ça, comme si c'était naturel : Quoi, tu veux pas venir frotter toi-même ? j'pensais que tu viendrais me rejoindre, j'ai laissé la porte ouverte exprès. Cela dit il coupa l'eau et renifla pour ravaler ses dernières larmes. Il sortit, un pied, deux pieds, et attrapa une serviette pour la nouer autour de sa taille. Il tomba face à face avec Lola. Elle avait les yeux fermés et des mains sur les hanches, ce qui en gros donnant l'impression qu'elle était une aveugle qui avait envie de foudroyer du regard quelqu'un. Il la regarda en haussant les sourcils. Ca va, fais pas ta prude. râla-t-il légèrement vexé. Elle ouvrit un oeil, puis l'autre. Non mais c'était quoi cette fille ? Ne me dites pas que Junior était tombé sur ces meufs qui refusent de faire l'amour la lumière allumée et qui ont un vrai problème avec la nudité ? Non parce que là, ça serait vraiment le pompon et par solidarité masculine, Michael serait dans l'obligation de faire dégager cette meuf de la vie de son frère. T'as eu ta douche, super, tu peux partir maintenant. Michael eut un sourire insolent, tordu par son envie de lui en foutre une. Non, mais.. C'était quoi son blem à celle-là ? Il aurait bien aimé qu'il voulait aussi bouffer des enchiladas mais elle ne lui laissa pas le temps de l'ouvrir qu'elle continua à lui lancer des pics en llui faisant remarquer qu'il avait une sale gueule. OUI merci, il savait. En même temps ce n'était pas le grand bonheur dans sa vie en ce moment, genre, le soleil ne brillait pas de mille feux au dessus de son crâne bouclé tu vois ! Il se contenta de secouer la tête et se baissa pour ramasser son caleçon et l'enfila en faisant tomber sa serviette au passage sur le sol, indifférent au fait de montrer son sexe devant elle. Après tout, elle l'avait déjà vu, enfin en quelque sorte. Et puis, Michael n'était pas un type pudique. Son caleçon enfilé il mit son jean et regagna le salon sans un mot. Il devait souffler et dans l'ambiance calfeutré de la salle de bain, c'était impossible. Il sortit de sa poche son paquet de cigarettes et s'en coinça une entre les lèvres. Sans l'avoir allumé il se tourna vers elle et lui sourit : J'sais pas si t'as comprendo muchacha, mais j'ai dis que j'avais faim. Et là j'vois pas d'assiettes de prêtes. Il lui sourit, ne pouvant définitivement pas faire comme si de rien n'était. Il ne pouvait pas apprécier cette femme qui "sortait" avec son frère, cette remplaçante, ce pâle lot de consolation. Bee l'aurait détesté. Alors, il la détestait pour deux. Il alluma sa clope. A ta place je ferais pas trop la maligne tu vois, tu voudrais pas que j'te fasse des taux d'intérêts de bastardo hein ? Fallait qu'il arrête de parler en espagnol, déjà ses cours du collège était bien loin aujourd'hui et puis elle allait lui en coller une. Mais le fait est qu'elle semblait mieux l'écouter quand il le faisait. Il tira une longue taffe sur sa cigarette et puis souffla la fumée en direction de Lola, avec son air suffisant qui lui allait si bien, à Michael. |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: don't know yet if I'm Dr Jenkill or Mr Hyde (lola) Sam 1 Oct - 17:54 | |
| « Bah sors deux couverts. » Elle va l'emplâtrer. Prendre tout c'qui lui tombe sous la main et lui balancer dans la tronche, pour la remettre droite. Lui foutre un entonnoir dans la bouche et le remplir de ciment pour le gaver comme une oie, jusqu'à lui faire passer l'envie de jouer au petit con. Elle va lui faire la peau, putain. Ça se lit dans ses yeux devenus mitraillettes alors qu'elle les pose sur lui, mais il lui laisse pas le temps de répondre. « Tu déduiras ça de ta note. » C'est lâché sur un ton plus léger, mais Lola a pas envie de rire. Lola a toujours autant envie de lui sauter à la gorge. Et elle s'demande encore ce qui la retient. « Tu sais où tu peux t'la carrer, ta note ? » Visiblement, il en a rien à foutre, puisqu'il commence déjà à s'diriger tout droit vers la salle de bains. Elle le suit et l'engueule mais ça lui fait pas beaucoup plus d'effet, et, frustrée, elle finit par claquer la porte. Pendant quelques secondes, elle reste plantée et elle soupire longuement, luttant contre son envie d'y retourner et d'le foutre dehors à coups de pied au cul. Il le mériterait. Certes, c'est pas rare qu'elle le trouve chiant et qu'il l'exaspère – ce qu'elle s'est jamais gênée pour lui faire remarquer. Mais comme ça, à ce point-là ? C'est du jamais vu. Elle sait pas si c'est à cause de la fatigue, de sa main blessée, de son comportement à lui, ou si c'est un combo de tout ça à la fois. Elle a jamais eu envie d'le baffer aussi fort que maintenant. Alors pour se calmer, elle retourne à la cuisine et elle nettoie les dernières traces de sang qu'elle a laissées en se blessant la main, s'acharnant à frotter les surfaces comme si c'était la tronche de Junior et que l'éponge allait lui arracher la peau. Une fois qu'elle a fini, elle s'dit que ça y est, elle est calmée. Mais lui, il est toujours pas sorti. Et c'est beaucoup plus long que d'habitude, il se prélasse pas autant en général. Faut croire qu'aujourd'hui, il a vraiment décidé de l'emmerder. Alors elle fuse vers la salle de bains et elle s'met à tambouriner sur la porte, mais ça sert à rien, puisqu'il a même pas l'air de prendre la peine de lui répondre. Et ça l'énerve tellement qu'elle se permet d'entrer, même si elle prend le soin de se cacher les yeux. Elle entend l'eau qui continue de couler et elle commence déjà à râler, peu encline à lui faire des faveurs ; pas quand il se comporte comme un espèce de connard de seconde zone. « Quoi, tu veux pas venir frotter toi-même ? J'pensais que tu viendrais me rejoindre, j'ai laissé la porte ouverte exprès. » Attendez, quoi ? Elle a la bouche qui s'ouvre et se ferme répétitivement, c'est ridicule, on dirait une morue qui agonise sur l'étalage du poissonnier au marché. Mais elle est pas sûre de tout piger, là. Certes, elle a bien vu que Junior la trouvait pas dégueulasse, pas besoin d'être Sherlock Holmes pour s'en rendre compte. Pour autant, il a jamais fait des avances comme ça, de but en blanc, sans la moindre gêne ni la moindre hésitation. Elle sait pas trop s'il est pris d'un soudain élan de courage, ou s'il s'est ramassé la gueule dans la douche et qu'il s'est fait une commotion cérébrale. Bizarrement, la seconde option lui paraît quand même plus envisageable. « Mais t'as craqué ou quoi ? Déjà que t'es chiant à squatter mon pieu, d'où tu crois que j'vais venir à la douche avec toi ? » Sa voix est teintée de son incrédulité plus que du sarcasme, et elle a encore du mal à croire qu'il a vraiment dit ça quand elle l'entend sortir de la cabine. C'est pas trop tôt, sérieusement. « Ça va, fais pas ta prude. » Du coup, elle ouvre un œil et puis l'autre, pour mieux pouvoir le fusiller du regard une nouvelle fois. Vu la hargne qu'il met à lui taper sur le système, il aura rien d'mieux qu'une douche pour ce soir. Elle lui filera rien à bouffer, et c'est hors de question qu'il reste dormir. Elle prend même le temps de lui dire combien il a une sale gueule, pour essayer de le pousser un peu plus vers la sortie. Mais il réagit même pas. Tout ce qu'il fait, c'est laisser tomber sa serviette. Putain. Il laisse tomber sa serviette. Et malgré elle, ses prunelles suivent le mouvement, s'arrêtant sur son corps dénudé. La surprise lui fait un peu écarquiller les yeux, alors qu'elle l'observe enfiler son caleçon, figée sur place. Et il est déjà rhabillé quand elle s'met enfin à réagir. « Mais... TU FOUS QUOI. » Elle ferme les yeux alors qu'ça sert plus à rien, il est vêtu et puis de toute façon, elle a déjà tout vu. Y a ses joues qui se parent légèrement de rose alors qu'elle laisse son regard vagabonder partout, sauf sur lui. « Depuis quand t'es devenu exhibitionniste ? T'aurais pu prévenir, merde. » Plus ça va, moins elle comprend ce qui se passe. On dirait qu'ça lui fait rien à lui, alors qu'il vient d'se foutre à poil devant elle, sans pression ni tension. Elle est pas sûre de saisir c'qui se passe dans son crâne bouclé, mais ça commence à la perdre complètement. P't'être bien qu'elle devrait s'inquiéter. La commotion cérébrale, ça déclenche le nudisme ou pas ?
Toujours plantée là, elle reste seule un instant, pendant qu'il retourne au salon. Le temps d'enregistrer tout ce qui est en train d'se passer, et de se dire qu'y a vraiment un truc qui tourne pas rond chez lui. Genre, plus que d'habitude. Et quand elle finit par le suivre, elle le trouve avec une clope au bec, un sourire insolent au coin des lèvres. Quelle tête à claques. « J'sais pas si t'as comprendo muchacha, mais j'ai dit que j'avais faim. Et là j'vois pas d'assiettes de prêtes. » Elle arrive pas à retenir un rire. Mais c'est dépourvu de toute trace d'humour, empli de cynisme. Elle rit jaune, en fait. Parce qu'il est ouvertement en train de la prendre pour une conne, à la traiter comme si elle était sa bonniche. Et le fait qu'il tente des consonances espagnoles ne fait qu'empirer la chose, lui rappelant trop bien les connards racistes qui peuplent l'Amérique et qui l'appellent señorita dans la rue en lui demandant de venir leur lécher les maracas. Elle sait bien qu'il fait pas partie de cette catégorie – du moins, elle a jamais eu l'impression que ce soit le cas – mais là, ça va pas. Dans sa bouche, ça sonne faux et ça la heurte, alors qu'elle bouillonne un peu plus à chaque seconde. « Casse-toi. » Au moins c'est clair et concis, pas besoin de tergiverser, il a plus qu'à s'exécuter. Mais il a pas l'air du même avis, puisqu'il allume sa clope tranquillement. Faut croire qu'il a décidé de rester. « A ta place je ferais pas trop la maligne tu vois, tu voudrais pas que j'te fasse des taux d'intérêts de bastardo hein ? » Elle tient plus. Elle s'tourne vers le meuble le plus proche, et chope le premier truc qu'elle voit. Il a d'la chance, ce n'est que la télécommande, qu'elle lui balance en pleine figure avec toute la hargne dont elle dispose. « MAIS TU VAS LA FERMER OUI, PENDEJO ! » En quelques pas, elle le rejoint pour vriller ses prunelles, furieuses, dans les siennes. Elle le dévisage un instant, et ça la déstabilise complètement. Parce qu'elle le reconnaît pas. Il a rien du Junior qu'elle a l'habitude d'avoir dans les pattes, et elle sait plus quoi penser de tout ça. Et puis elle s'rend compte qu'il a le regard un peu embrumé, celui du type alcoolisé. Alors quoi ? Il est bourré ? Ça expliquerait certains trucs, mais ça la laisse toujours aussi perplexe. Sa main valide lui chope le menton, pour le forcer à rester immobile alors qu'elle le scanne du regard. « C'est quoi ton problème ? T'es bourré ? Défoncé ? » Et puis elle le relâche, avant de venir appuyer son index contre son torse, le tapant sur lui un peu plus fort à chaque phrase qu'elle prononce. « Si tu continues à jouer au con, je... » Oui ? Elle quoi ? Elle rien du tout, voilà. C'est pas crédible et elle le sait, mais elle veut pas s'laisser démonter. Alors elle reprend, affichant une assurance factice. « Arrête ton délire de macho à deux balles, ça t'va même pas. T'en as fait assez pour ce soir, alors maintenant tu te tais, et tu t'en vas. » Elle le dévisage d'un air déterminé, comme si elle était prête à le sortir de force s'il refuse d'obtempérer. Mais ils savent tous les deux qu'elle a pas assez de muscles pour y arriver, et puis, elle est sûre que Junior la ferait pas arriver à un extrême pareil. Mais là, plus elle plonge ses prunelles dans les siennes, plus elle doute. Parce qu'elle voit que des tourments qui lui échappent, une lueur sombre et douloureuse qui prend aux tripes. Elle voit tout un tas d'choses dans ses yeux, mais pas lui, pas celui qu'elle croit. Junior, il est pas là. |
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| Sujet: Re: don't know yet if I'm Dr Jenkill or Mr Hyde (lola) Dim 23 Oct - 18:34 | |
| L'autre fajitas semblait complètement outrée par la proposition peu orthodoxe de Michael, au sujet de partager une douche. Qu'elle se rassure, c'était de la comédie, lui non plus j'avais aucun envie de la voir lui frotter le dos. Plutôt mourir. Cela dit, elle répondit avec tant de dégoût et de surprise dans la voix, que la théorie selon laquelle elle était la petite amie de son frère en prenait un sérieux coup : Mais t'as craqué ou quoi ? Déjà que t'es chiant à squatter mon pieu, d'où tu crois que j'vais venir à la douche avec toi ? Bon, elle était peut-être juste chiante en fait. Et elle n'aimait pas faire l'amour sous la douche, c'était possible ? Michael ne comprenait rien à cette nana qui se permettait de jouer les grandes gueules et les femmes fortes alors qu'elle n'était rien de plus qu'une pute qui devait de l'argent au monde entier. Elle devait même de l'argent à un SDF. UN SDF ! Non mais elle avait un sérieux blem ! Enfin, histoire de continuer dans son rôle et de percer à jour la frigidité soudaine de la mexicaine, Michael sortie de la douche ne lui demandant d'un air égal et parfaitement naturel : Et pourquoi pas, hein ? articula-t-il en haussant les épaules avant de se rhabiller, se retrouver une seconde nu devant elle. La voilà entrain de bugger complètement. Michael fronça les sourcils. Ok, cettte meuf était vraiment, vraiment bizarre. Mais... TU FOUS QUOI. Qu'elle s'exclama à deux doigts du collapsus. La voilà qui se la joue Molière. "Couvrez cette teub que je ne saurais voir !" Ou une connerie du genre. Fallait qu'elle se détende la petite, vraiment. Elle est pas radioactive hein. qu'il fit remarquer, indifférent à la gène qu'elle pouvait éprouver à l'heure actuelle. Depuis quand t'es devenu exhibitionniste ? T'aurais pu prévenir, merde. Il leva les yeux au ciel et la contourna sans ménagement. Tant pis si elle rougissait, elle pouvait bien être en surchauffe qu'il s'en foutrait complètement. Il n'y avait qu'une chose qui l'intriguait vraiment : pourquoi cette réaction ? Tout se remettait en question. Junior ne pouvait pas sortir avec cette nana et ne pas avoir couché avec elle (ou alors il était encore plus con que Michael le pensait). Fallait vraiment qu'il comprenne mieux cette drôle de relation qu'ils semblaient entretenir tous les deux. Sur des bases de dettes, frics, et sorte d'attirance, c'était tout ce qu'il avait compris pour le moment. Mais jusqu'où ça allait ? Jusqu'où Lola avait pris la place de Bee pour Junior ? Cependant, son enquête sembla s'arrêter nette quand Lola (qui s'était enfin remise d'avoir vu un pénis et avait rejoint le salon) intima à Michael de partir : Casse-toi. Il ignora complètement sa remarque et continua à se moquer d'elle, accent hispanique à l'appui et menace de taux d'intérêt par dessus de marché. Ca ne la fit pas rire du tout, le burrito. Voilà qu'une télécommande vola à travers le salon pour atterirr dans la tête à claque de Michael. Il lâcha sa clope au passage et serra la mâchoire. sa fierté l'empêcher de se lamenter sur combien il avait mal BORDEL. MAIS TU VAS LA FERMER OUI, PENDEJO ! Il se baissa pour ramasser sa cigarette et s'approcha à grands pas de Lola, pour la regarder avec toute la haine du monde : Non, j'crois pas. répliqua-t-il tel le gros gamin qu'il était. Elle s'approcha de lui à son tour, les voilà face à face. Ils se défièrent un moment. Michael tira sur sa clope et souffla la fumée dans la tronche de la mexicaine qui, à bout de nerf, lui demanda : C'est quoi ton problème ? T'es bourré ? Défoncé ? Il émit un drôle de rire. Ouais, il était bourré. Il l'était même carrément. Et si elle voulait savoir quel était son problème elle ferait bien de s'asseoir car la liste risquait d'être très longue. Il tenta d'ignorer les petits coups qu'elle lui donnait, elle et sa force de moucheron et ses petites mains de bébé inoffensifs. Mais il ne pouvait retenir des grognements agacés et des soupirs excédés. Si tu continues à jouer au con, je... Il éclata d'un rire franc et donna un grand coup dans la main qui lui tapait dans le torse depuis trente très longues secondes comme pour la mettre face à sa stupidité. C'est moi qui joue au con ? la coupa-t-il alors qu'elle était sur le point d'exploser. Mais qu'elle le fasse, qu'elle se fasse sauter comme un kamikaze, lui espérait crever en même temps qu'elle. Ca le fatiguait cette histoire. Arrête ton délire de macho à deux balles, ça t'va même pas. T'en as fait assez pour ce soir, alors maintenant tu te tais, et tu t'en vas. Et si au début, il perçoit la détermination dans son regard, il vit son visage se transformer, se déchirer entre la peur et l'incompréhension. Elle le dévisageait. Elle avait compris. Michael le sentait, il savait qu'elle était entrain de le regarder lui, et qu'il découvert. Mais il était incapable de le reconnaître. Non, à la place, il abattit sa dernière carte et s'approcha à nouveau d'elle d'un air mauvais, la forçant à reculer. J'vais pas partir Lola. cracha-t-il, acerbe. Il fit un pas de plus. Et si tu veux vraiment savoir c'est quoi mon problème, bah c'est toi. T'es mon putain de problème. Il la fusilla des yeux, il ne cillait pas, il la laissait s'imprégner de sa haine, jusqu'à la moelle. Si ça pouvait seulement la convaincre de ne plus jamais adresser la parole à Junior, alors il aurait gagné sa journée. T'es qu'une conne qui tortille du cul pour avoir de la thune et qui après ne rembourse pas ses dettes. Je déteste les meufs comme toi, mais j'ai besoin de ma thune. Alors si t'arrêtais de croire qu'un quelconque truc est en train de naître entre nous et que tu pouvais t'activer pour me rembourser, ça serait pas mal. Persuadé d'avoir visé juste, Michael ne se laissa pas démonter, et approcha son visage encore plus près d'elle, comme s'il allait la bouffer, ou l'embrasser. Au lieu de ça, il continua sa tirade mauvaise : Tu crois quoi ? Que je traîne avec toi parce que je t'aime bien ? Non mais sérieux ?! Tu m'emmerdes, j'aurais jamais dû te dépanner. Alors si t'as envie que je me casse, files moi une bonne fois pour toute cette putain de thune que tu me dois et comme ça j'aurais plus à te supporter. Un silence horriblement lourd s"abattit sur la pièce. Michael la défia du regard un moment avant de reculer et s'avancer jusque dans la cuisine pour y chercher la vaisselle. Bon, là, il était dans la merde. Il commença à fouiller dans tous les placards et demanda d'un air parfaitement naturelle, comme si les trois dernières minutes n'avaient jamais existé : Bon, on mange quoi ? Ah, enfin, les assiettes. Il en sortit deux, fière de lui. |
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| Sujet: Re: don't know yet if I'm Dr Jenkill or Mr Hyde (lola) Lun 31 Oct - 2:55 | |
| « Et pourquoi pas, hein ? » Bah oui bien sûr : pourquoi ne pas le rejoindre à la douche ? Incrédule, Lola le fixe sans être capable de lui répondre quoi qu'ce soit. Il la laisse sans voix et c'est suffisamment exceptionnel pour être souligné. Il vient de réaliser un exploit. Mais ça l'émeut pas plus que ça, et il continue sa vie comme si de rien n'était, allant jusqu'à se foutre à poil sous les yeux d'une Lola qui n'comprend décidément plus rien de rien. Elle se cache les yeux bien trop tard, et sent ses joues chauffer à l'idée qu'elle vient de voir Junior nu. Tout ce qu'elle peut faire c'est lui demander ce qu'il fout, et cacher sa gêne derrière un haussement de ton, se lançant dans une soudaine contemplation du plafond. « Elle est pas radioactive hein. » Non. Non, elle refuse de croire qu'il a vraiment dit ça à propos d'ses attributs. Non. Non. Non. Ses joues se teintent d'un rouge violent alors qu'elle pose à nouveau ses prunelles sur lui, bien décidée à répondre cette fois-ci – sinon il va sérieusement finir par se douter qu'ses airs d'allumeuse ne sont qu'un tissu de mensonges. « Ouais bah on sait jamais, avec ton hygiène douteuse tout est possible. » Même si le sarcasme est palpable dans sa voix, la portée d'ses mots est considérablement atténuée par la couleur qui peint encore ses traits, anéantissant tout espoir de crédibilité. Tant pis. Au moins, elle aura essayé. De toute façon il ne l'écoute même pas, et elle l'observe l'ignorer royalement en l'abandonnant sans lui accorder la moindre importance. Et, encore un peu perturbée par tout c'qui vient de se passer, vexée par la façon dont il la traite soudainement, elle met un moment avant d'revenir au salon. Tout ça pour mieux se prendre une nouvelle remarque misogyne, avec le supplément foutage de gueule apparent. C'est limite humiliant. Alors elle finit par craquer, Lola. Elle s'met à crier et elle lui jette la télécommande à la tronche, en exigeant qu'il ferme enfin sa grande bouche. « Non, j'crois pas. » Il fonce droit sur elle alors qu'elle s'approche à son tour, pour lui montrer qu'elle est pas impressionnée. Ils s'retrouvent en chiens de faïence, et il multiplie les provocations alors que Lola commence sérieusement à être fatiguée de ce face-à-face sans queue ni tête. Elle pige pas. Certes, c'est pas la première fois qu'il est odieux avec elle – il lui a déjà montré qu'il était capable de la blesser s'il le voulait vraiment. Mais cette fois, c'est différent. Elle a cette sensation pesante que c'est juste de la méchanceté gratuite, que c'est vicieux et complètement injustifié d'la part de Junior. « C'est moi qui joue au con ? » Ouais, putain. C'est lui qui fait n'importe quoi et qui lui donne envie de hurler, d'lever ses poings et de le cogner. Mais ça l'fait juste rire, et il chasse la main qui lui tapait le torse sans mal, la balayant comme si c'était qu'un vulgaire insecte venu lui tourner autour. Comme si elle valait rien. Et elle comprend pas pourquoi ça lui tord les boyaux comme ça.
Mais plus elle plonge dans ses yeux, plus elle la voit, cette tempête qui fait rage. Ce truc qui semble se déchaîner en lui sans qu'elle ne sache ce que c'est, sans qu'elle soit foutue de le reconnaître. Y a tellement de mépris dans son regard, de l'amertume et presque de la haine à son égard. Certes il a bu, certes il est pas dans son état normal. Mais même comme ça, c'est pas lui. C'est pas Junior. Elle le reconnaît pas – elle peut pas s'dire que c'est vraiment lui qui fait tout ça. La seule explication qu'elle voit, c'est un double maléfique. Ça paraît con, mais c'est possible. C'est Michael. C'est le seul truc qui lui paraît plausible, même si elle trouve ça tellement fourbe qu'elle a du mal à croire à sa propre théorie. « J'vais pas partir Lola. » Il avance, la forçant à reculer, installant clairement sa domination sur elle et la situation. « Et si tu veux vraiment savoir c'est quoi mon problème, bah c'est toi. T'es mon putain de problème. » Elle voudrait lui dire qu'la réciproque est vraie. Que lui aussi, il est devenu son putain de problème. Que lui aussi, il fout le bordel et lui fout les nerfs. Mais il reprend la parole en premier, avant qu'elle ait eu l'temps d'assembler ses idées pour rétorquer. « T'es qu'une conne qui tortille du cul pour avoir de la thune et qui après ne rembourse pas ses dettes. Je déteste les meufs comme toi, mais j'ai besoin de ma thune. Alors si t'arrêtais de croire qu'un quelconque truc est en train de naître entre nous et que tu pouvais t'activer pour me rembourser, ça serait pas mal. » Bang bang. En plein dans les tripes. Son cœur manque un battement, une boule se forme dans sa gorge et ses yeux lui lancent des éclairs. Il arrive à viser juste et à être à côté d'la plaque en même temps, il arrive à lui donner envie de tout défoncer autant que de pleurer. Mais comme tout l'reste, il s'en cogne. Il amène son visage vers le sien, plus proche qu'il ne l'a jamais été, la forçant à retenir son souffle. « Tu crois quoi ? Que je traîne avec toi parce que je t'aime bien ? Non mais sérieux ?! Tu m'emmerdes, j'aurais jamais dû te dépanner. Alors si t'as envie que je me casse, file-moi une bonne fois pour toute cette putain de thune que tu me dois et comme ça j'aurais plus à te supporter. » Bang bang. En pleine tête. Touché coulé, il a gagné. Elle essaie de pas l'montrer, mais la virulence de ses mots la heurte de plein fouet, et ça lui paraît encore plus violent que s'il l'avait touchée. C'est toutes ses faiblesses effleurées du bout d'la langue, avec sa voix devenue aussi tranchante qu'une lame enfoncée dans le cœur. C'est l'impression qu'elle vaut rien, qu'ils ont tous raison, qu'elle est qu'une conne et que personne n'veut d'elle de toute façon. Que même lui, qui lui a attribué un rôle, qui lui a accordé une forme de confiance et une certaine importance ; il s'en fout. Tout l'monde s'en fout. Ses yeux la piquent terriblement mais elle essaie de résister, de n'rien montrer. Elle affronte son regard mais l'étau qui s'est resserré autour de sa poitrine l'empêche de parler. Et quand il s'détourne finalement, elle l'observe de loin, alors qu'il fouille dans les placards comme si de rien était. Ses paroles tournent dans sa tête et elle s'répète que ça peut pas être lui, ça peut pas être Junior qui a craché tout ça, ça peut pas être Junior qui la piétine sans la moindre once de regret. Elle veut pas y croire. « Bon, on mange quoi ? » Elle finit par le rejoindre lentement, les mains tremblantes, les traits crispés et le regard plus noir que jamais. « T'es un sacré connard. » C'est à son tour de s'approcher, de le défier, même si elle a l'impression de cramer. « Qu'est-c'qui tourne pas rond chez toi, Michael ? » Elle essaie d'le prononcer avec le même dédain dont il fait preuve envers elle, mais ça marche pas. Ça sonne comme une supplique. Parce qu'elle est même pas sûre que ce soit bien lui, que ce soit bien quelqu'un d'autre que Junior. C'est un coup d'poker, elle bluffe comme si elle était sûre d'elle mais elle nage en plein doute. C'est la prière que ce soit vrai, qu'elle soit bien face à l'autre Healy, celui à qui elle n'est pas attachée. « Ça t'éclate de te faire passer pour ton frère ? Ta vie est tellement triste que t'as rien trouvé de mieux à faire ? » Elle provoque, à la recherche d'une réponse, du moindre élément qui puisse lui confirmer que c'est bien Michael. Elle veut une réaction, n'importe quoi ; elle s'en fout tant que son cœur arrête de lui faire un mal de chien. Et elle fait un pas vers lui, mimant les techniques d'intimidation qu'il a exercées sur elle un peu plus tôt. « C'est quoi le but ? Tu voulais que j'te donne du fric ? T'avais besoin d'un abri pour la nuit ? T'as trouvé personne d'autre sur qui cracher ton venin ? TU VEUX QUOI PUTAIN ?! » Elle hausse la voix d'un coup, avant de le pousser en arrière, même s'il ne bouge quasiment pas face à la maigre force de ses bras. Inébranlable. Contrairement à elle, qui a visiblement été touchée par tout c'qu'il a balancé, même si elle essaie de le camoufler comme elle peut. « POURQUOI T'ES VENU LÀ, HEIN ? ÇA T'SERT À QUOI DE VENIR ME FAIRE CHIER ? » Elle comprend pas. Elle voit pas pourquoi il ferait tout ça – ça la dépasse complètement. Et ça la fout tellement en rogne qu'elle le pousse à nouveau, plus fort cette fois-ci, y mettant toute la hargne dont elle dispose. « T'es qu'un pauvre type, Michael ! » Elle appuie sur son prénom encore une fois, nourrissant l'espoir qu'elle se trompe pas, que c'est bien lui et non Junior. Que c'est lui qui a sorti toutes ces horreurs, lui qui se fout d'sa gueule depuis qu'il est arrivé. Elle veut que ce soit bien lui qui lui a fait mal. Parce que c'est toujours plus facile de panser les plaies infligées par des gens auxquels on n'tient pas. |
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| Sujet: Re: don't know yet if I'm Dr Jenkill or Mr Hyde (lola) Jeu 8 Déc - 12:22 | |
| Il la sentait se noyer complètement dans le raz-de-marée de violence qui sortait de sa bouche. Tous ses mots la fouettaient en place face. Ce n'était pas de sa faute, à Michael, il n'avait jamais été gentil. Cette légende urbaine qui dit qu'il y a toujours le bon jumeau et le mauvais, bah en réalité, ce n'est pas une légende. Michael était un vrai petit con égocentré et casse-couilles. Il ne pensait qu'à lui, il n'était ni délicat, ni compréhensif. Il était ce genre de mec qui va faire du mal à une jeune nana qui certes a un rapport à l'argent terrifiant, mais qui au final, n'était ni bête ni méchante. Mais c'était comme ça, il ne supportait pas l'idée que Junior puisse traîner avec une autre femme, encore moins que ça soit quelque chose de régulier, et encore moins si cette nana avait une dette envers lui qu'elle ne remboursait pas. Parce que si Michael ne pensait qu'à lui, Junior, était inclus dedans. Car Junior, c'était lui, une extension de son cerveau, de son coeur, de ses bras. Ils étaient reliés de la plus étroite façon, peu importe si ces dernières semaines n'avaient fait que les éloigner, leurs âmes refusaient de se détacher. Enfin, il se détourna d'elle pour rejoindre la cuisine, et il savait pertinemment qu'il avait bien fait, car pour sûr, elle se serait mise à chialer sinon. Cela aurait certes un petit goût savoureux dans sa bouche, mais il n'avait pas envie d'affronter la pseudo détresse d'une meuf qui ne connaissait rien au vrai malheur. La seule chose qui lui faisait de la peine était de ne pas être appréciée par un type à qui elle devait du fric ? Qu'elle essaye un peu de survire à l'unique amour de sa vie, cruellement fauché par une caisse. Qu'elle essaye de trouver le sommeil en ayant la vision d'un corps - si souvent touché - complètement disloqué et couvert de sang si le bitume. Michael fouillait les placards, à la recherche d'assiettes et de couverts pour enfin manger quelque chose de bon. Mais elle ne l'entendait pas de la même oreille, elle rassembla le peu de courage qui lui restait pour le rejoindre. Il sentait les vibrations de haine électriser sa peau. Il l'ignora un moment, jusqu'à ce qu'elle se mette à parler. T'es un sacré connard. Michael inspira profondément et arrêta de chercher pour se tourner vers elle d'un air complètement détaché. Vas-y, parle pétasse. Aucune expression, si ce n'est un ennui terrible, ne traversait les yeux clairs du jumeau maléfique. Qu'est-c'qui tourne pas rond chez toi, Michael ? Un petit sourire mesquin fendit le bas de son visage. Elle avait compris, elle l'avait démasqué. Pas trop tôt, d'un côté, un peu dommage aussi. Avant, c'était tellement simple de se faire passer pour Junior, lui-même s'y perdait. Il réussissait à tromper leurs propres parents pour empêcher Junior d'avoir mal, d'être puni. Il allait régler toutes ses embrouilles, il était lui. Et être Junior était aussi naturel qu'être Michael. C'était une évidence. Aujourd'hui, il n'arrivait même pas à duper cette nana. Il croisa les bras alors qu'elle se postait devant lui, enhardie par cette découverte. Il s'adossa contre le plan de travail et attendit simplement qu'elle finisse. Ça t'éclate de te faire passer pour ton frère ? Ta vie est tellement triste que t'as rien trouvé de mieux à faire ? Exactement. C'était exactement ça. Non pas que ça l'éclatait, mais sa vie était d'une tristesse infinie et il n'avait rien trouvé de mieux à faire que de pourrir un peu celle de son frère, lui retirer toutes ces nanas des bras, pour trouver le repos. Parce qu'il n'acceptait pas que Junior passe à autre chose, quelle que soit la façon. Il aurait sans doute dû être ravi pour lui, mais ce n'était pas le cas. Il se sentait trahi de ne plus avoir le contrôle, trahi de ne plus être ce frère téméraire qui passe en premier pour tout. Car Junior lui avait laissé cette place de leader il y a bien longtemps et ça lui convenait parfaitement. Maintenant, il n'était que suiveur, spectateur de la vie que menait son frère. Cependant il ne se laissa pas démonter. Il la regardait toujours avec cette apparente tranquillité, les bras croisés sur son torse et la clope presque entièrement consumée entre ses lèvres. Elle gueula un bon coup des trucs sur le fric, sur le fait qu'il en voulait. Il émit un petit rire auquel elle coupa court en le poussa en arrière, ce qui eut le simple effet de le faire chanceler légèrement. Il reprit sa clope entre ses doigts : Si j'avais besoin d'thune c'est certainement pas à toi que j'en demanderais. Précisa-t-il avant de recracher sa fumée de cigarette. Il baissa ensuite son regard sur le mégot, tenta d'analyser s'il en restait assez pour une ultime taffe et la tira. Après tout, il n'avait pas tort, Lola était la meuf la moins riche du monde apparemment et elle ne remboursait absolument jamais ses dettes. Ca faisait des semaines et des semaines que Junior devait batailler pour de maigres centimes ou un remboursement en nature. N'importe quoi. POURQUOI T'ES VENU LÀ, HEIN ? ÇA T'SERT À QUOI DE VENIR ME FAIRE CHIER ? Ce ne fut qu'à ce moment-là que le sourire mauvais de Michael disparu. Sa voix stridente et son accent chantant lui donnaient la migraine. Il serrait la mâchoire et ses muscles se contractèrent dans tout son bras. Il écrasa avec vulgarité son mégot sur le plan de travail de la cuisine, rien à foutre ! Elle le poussa à nouveau, cette fois, s'en était trop. Il se jeta sur elle et emprisonna ses poignets de ses mains, serrant du plus fort qu'il pouvait jusqu'à ce qu'elle ait mal. Il voulait voir la peur et la douleur traverser ce visage d'enfant gâtée, et puis quand ce fut fait, il la lâcha non sans la pousser en arrière avec bien plus de force qu'elle n'en avait. OK tu veux savoir pourquoi je suis venu ? cracha-t-il, mauvais. C'est Junior qui m'a demandé de le faire. il mentait à nouveau, mais rien à foutre. Il avait envie de la faire chialer cette conne. Il la détestait d'être proche de son frère, d'occuper ses pensées autant qu'il la détestait pour ne pas rembourser ses dettes. Il est trop gentil pour te dire en face ce qu'il pense, alors il m'a demandé de le faire, tu vois. Tout ce que je t'ai dit, c'est vrai. Il appuyait sur chacun de ses mots pour que ça s'insinue dans ses neurones jusqu'au court-circuit. Il voulait lui faire du mal, vraiment. Elle ne méritait ni son frère, ni même un quart de gentillesse, de la part de personne. Cette meuf ne serait jamais rien de plus que cette arnaqueuse qui pille les gens dans le besoin pour s'acheter un nouveau vernis. Cette meuf ne serait jamais Bee, et elle n'aura jamais, JAMAIS une place dans la vie de Junior. C'est comme ça. Tu croyais quoi, hein ? Tu croyais vraiment t'en sortir tranquillement en prenant de la thune à tout le monde sans avoir les moyens de rembourser ? C'est vrai, t'espérais quoi ? Il se rapprocha d'elle, menaçant et sans pitié. Son regard suintait de dégoût et de condescance pour cette nana. Franchement, il était bien plus sympathique quand il essayait encore de se faire passer pour Junior. Parce que Michael est le méchant de l’histoire, comme je vous l’ai déjà dit. T’espérais qu’avec le temps, il t’aimerait bien, peut-être même que tu pourrais le rembourser avec ton cul, c’est ça ? Un émit un rire froid et la regarda de haut en bas, avec un dédain insolent. Tu fais pitié, vraiment. Là il la contourna sans se préoccuper des dégâts qu’il venait de causer, au contraire, il espérait qu’elle se disloquerait complètement après son passage. Il s’arrêta à trois mètres de la porte. Nullement pris de remords, il voulait simplement être sûre qu’elle avait saisi le message, alors il se retourna sur elle. Rembourse-le, rapidement. Et arrêtez vos soirées pyjama ou j’sais pas quelle connerie que vous faites. Tu rends la thune et c’est tout. Jalousie ou simple inquiétude pour son frère, au fond de lui Michael savait très bien de quoi il s’agissait, tout ce qu’il voulait c’était que Lola ne le voit pas. |
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| Sujet: Re: don't know yet if I'm Dr Jenkill or Mr Hyde (lola) Jeu 5 Jan - 22:10 | |
| « Si j'avais besoin d'thune c'est certainement pas à toi que j'en demanderais. » Vrai. Personne ne vient jamais demander de l'argent à Lola, sauf ceux à qui elle en doit. Mais elle voit pas ce qu'il fout là, elle comprend pas pourquoi il est venu s'incruster chez elle en jouant au plus fort, en s'faisant passer pour Junior. La situation la dépasse autant qu'elle l'énerve et elle sait plus comment gérer tout ça. Elle le voit écraser sa clope sur le plan de travail comme s'il n'en avait strictement rien à foutre. C'qui est sûrement le cas au final. « MAIS C'EST QUOI TON PROBLÈME ? » Elle gueule et elle le pousse, sans voir que c'est la fois de trop, qu'il n'a plus rien à perdre maintenant qu'elle l'a reconnu. Son sang se glace alors qu'il se jette sur elle, trop pétrifiée pour réagir sur le coup. Il attrape ses poignets et s'met à serrer, serrer encore, serrer trop fort. Elle voit la tempête dans ses yeux et ça lui arrache un frisson d'angoisse alors qu'elle tente de se débattre, secouant les bras n'importe comment pour qu'il la laisse – sans succès. « Arrête ! Lâche-moi ! PUTAIN MICHAEL LÂCHE-MOI ! » Elle sait pas ce qu'il fout mais elle a l'impression qu'il est juste là pour lui faire mal, et ça la fait flipper. D'autant plus que la mission est réussie. Ses poignets sont en feu entre ses doigts trop brutaux, et les mots qu'il a prononcés se sont enfoncés dans sa boîte crânienne comme des lames acérées. Mais faut croire que ça lui suffit pas. Quand il la lâche, il la repousse en arrière avec tellement de hargne qu'elle en perd l'équilibre, et y a une onde de choc qui lui parcourt tout le squelette quand elle finit par terre. Elle lâche un grognement plaintif en se frottant les poignets doucement, comme pour effacer les traces rouges qui s'y sont incrustées. « OK tu veux savoir pourquoi je suis venu ? » Elle lève les yeux vers lui et finalement, elle est plus sûre de vouloir savoir. Elle est plus sûre de rien, si ce n'est qu'elle veut qu'il parte. « C'est Junior qui m'a demandé de le faire. » Ça claque comme une balle dans l'air et elle la cueille en plein cœur, lui coupant le souffle, la figeant sur place. « Qu-quoi ? » Elle veut pas y croire. Junior peut pas avoir orchestré ça – il peut pas avoir demandé à son frère de venir foutre un bordel pareil. Il ferait jamais ça. Si ? Non. Si. Putain, elle en sait rien. « Il est trop gentil pour te dire en face ce qu'il pense, alors il m'a demandé de le faire, tu vois. Tout ce que je t'ai dit, c'est vrai. » C'est comme si elle reprenait en pleine gueule tout ce qu'il lui a craché, mais en dix fois pire. Parce que c'est les mots que Junior pense, parce que ça lui fait mal de s'dire qu'il a si peu d'estime pour elle. Parce qu'il préfère envoyer Michael plutôt que de tout lui dire lui-même et c'est comme si elle valait rien, comme si elle n'était même pas assez importante pour qu'il fasse le déplacement. Elle comprend pas. Elle comprend pas comment il peut penser tout ça et jamais le montrer, lui laisser entrevoir des moments qui lui paraissent plus sincères que les autres pour qu'au final tout n'se révèle être qu'une mascarade. Alors quoi ? Il continue de venir la chercher juste pour récupérer son fric ? Elle sait même pas pourquoi ça la blesse, ça devrait pas. Après tout elle n'est que la poupée qu'il embarque avec lui dans les bas-fond, celle qui sert juste à faire un peu diversion. Pourtant elle se surprend à apprécier certains moments passés avec lui – ceux où il triche pas, ceux où il est lui sans qu'elle n'y comprenne rien. Si c'est vraiment ça qu'il pense d'elle, il aurait mieux fait d'la jeter avant et de trouver un autre moyen d'avoir son argent. Ça aurait évité tout ce bordel. Ça aurait évité qu'elle se fasse cramer les ailes.
Tant bien que mal, elle finit par s'relever, tâchant de se tenir droite même si elle a du mal à affronter son regard. « Tu croyais quoi, hein ? Tu croyais vraiment t'en sortir tranquillement en prenant de la thune à tout le monde sans avoir les moyens de rembourser ? C'est vrai, t'espérais quoi ? » Elle sait pas. Tout. Rien. Ça lui a toujours réussi jusqu'à présent alors elle voit pas d'raison de s'arrêter – Junior est le seul à s'être incrusté dans sa vie pour avoir son fric. Personne a jamais fait ça, elle a toujours fait en sorte de leur filer entre les doigts et de se dérober sans qu'on puisse la rattraper. « T’espérais qu’avec le temps, il t’aimerait bien, peut-être même que tu pourrais le rembourser avec ton cul, c’est ça ? » Il s'met à rire en la jaugeant du regard et elle serre les dents, le fixant d'un air meurtrier. Si elle avait des mitraillettes à la place des yeux, il serait devenu passoire. Mais c'est pas le cas et elle en est presque déçue, parce qu'elle a rien pour lui faire mal ; pas comme lui le fait avec elle. « Tu fais pitié, vraiment. » Elle a une boule dans la gorge et une enclume dans la cage thoracique, mais elle veut pas plier. Pas complètement. Pas tant qu'elle pourra respirer. « Pas plus que toi ! T'as tellement rien dans ta vie que tu viens aboyer chez les gens, sur des trucs qui te regardent même pas ! » Elle le défie du regard et tant pis si le sien est trop humide, tant pis si elle peut pas cacher à quel point tout ce p'tit manège l'a profondément touchée. « Si ton frère a des choses à me dire, il a qu'à venir le faire lui-même ! Tu lui feras passer l'message. » Au final, elle sait pas si ce serait vraiment mieux. C'est plus facile de faire face au mépris de Michael, plutôt que d'imaginer le même venant de Junior. Ils ont beau être identiques physiquement, ils ont pas la même attitude, la même façon d'se tenir ou de parler. Et maintenant que Lola a vu la méchanceté dont Michael est capable, elle s'dit que son jumeau est loin d'en être au même stade. C'est arrivé que Junior dépasse les limites, mais pas comme ça, pas vraiment – et pourtant, si tout ça vient de lui, faut croire qu'il est pas mieux que l'autre. Elle sait plus quoi penser, réagissant à peine quand il la contourne pour se diriger vers la porte. « Rembourse-le, rapidement. Et arrêtez vos soirées pyjama ou j’sais pas quelle connerie que vous faites. Tu rends la thune et c’est tout. » Elle s'en fout, de sa thune. Elle veut plus le voir, plus l'entendre – il en a assez fait pour ce soir. « Casse-toi. » Sa voix tremble et ça l'emmerde, ça montre à quel point il a réussi, à quel point il a gagné la partie. Alors elle s'met à gueuler en espagnol, à lui dire de partir et de n'plus jamais revenir, à laisser les mots couler sur sa langue trop vite, trop fort, comme si tout ce vacarme pouvait cacher ses faiblesses. Mais ça n'fait que les confirmer, une fois que Michael a fermé la porte derrière lui. Ses mots tournent en boucle comme un disque rayé, et Lola envoie valser les assiettes alors qu'elle autorise enfin quelques larmes à couler.
(RP TERMINÉ) |
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